Chapitre douze : Je t'aime bien

Quelle forme cela avait-il ? Il ne connaissait rien de ce qui se présentait devant lui. À vrai dire, il se retenait de se frapper la tête contre la table en bois où étaient ses livres et ses cahiers de cours depuis plusieurs minutes. Les notions qui étaient face à lui étaient bien trop abstraites pour qu'il y comprenne quoi que ce soit. Des ronds, des carrés, des triangles, des chiffres et des lettres, tout cela était mélangé pour lui faire perdre l'esprit. Daiki fixait un parallélépipède rectangle, ne comprenant pas ce qu'une figure en trois dimensions faisait parmi des calcules de volumes d'eau. Il n'y comprenait rien. Cela n'avait aucun sens pour lui et malheureusement, Kasumi n'était pas avec lui pour combattre ce problème. L'aîné des Bakugo était très doué dans tous les domaines qui se liaient de près ou de loin aux mathématiques, bien évidemment, c'était tout le contraire de Daiki qui semblait être confronté à une langue étrangère et ses conjugaisons.
— ... ki... Daiki ? Daiki ! Hurla une voix féminine à sa gauche. Tu m'écoutes ?
— Quoi ?
- Écoute moi quand je te parle, tu dois calculer un volume d'eau qui correspond à ton rectangle bizarre, fit la mère de famille qui tentait de venir en aide à son fils unique pour ses devoirs.
— Pourquoi faire ?
— Je ne sais pas... je ne suis pas plus douée que toi dans cette matière... se lamenta Mina en même temps que Daiki.
— Kasumi est doué lui, il est doué en tout... marmonna Daiki alors qu'il rêvassait encore en pensant à son blond.
— Kasumi ? Le fils de Katsuki et Izuku ? Comment va-t-il ? Demanda Mina plus motivée par ce sujet ci que les mathématiques de son fils.
— Oui c'est lui, il va bien.
— Il est dans ta classe alors ? Je suis ravie de savoir que tu es ami avec lui, je l'étais avec ses parents au lycée et même après, bien que cela fasse un moment qu'on ne s'est pas parlé.
— Oui, nous sommes de très bons amis. Nous avons présenté un devoir cette semaine, grâce à lui nous avons eu presque la note maximale ! Fit Daiki, vantant les mérites de Kasumi plutôt que les siens.
— Presque ?
— Oui... J'ai mélangé deux paragraphes qu'il a dû rattraper à l'oral alors... Il était un peu déçu mais il a dit qu'il ne m'en voulait pas... J'essaierai de me rattraper au prochain !
— Tu as raison ! C'est une belle mentalité mon chéri ! S'exclama Pinky en venant frotter énergiquement les cheveux bouclés de son fils.
— Je ne voudrais pas qu'il regrette de m'avoir accepté comme ami... fit Daiki avec quelques rougeurs sur les joues.
— Dis moi Daiki, tu l'aimes ce garçon ? Tu ne parles que de lui, fit la mère de famille en souriant à son enfant.
En entendant cela, les mots de Mina résonnèrent dans le cœur de Daiki. Il s'était certes posé la question mais l'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre le troublait. Son cœur tambourinait dans sa poitrine et son corps entier semblait être pris dans les flammes. Sa réaction trahissait ses véritables sentiments.

Afin de ne pas répondre, il détourna brusquement le regard, trouvant le mur à sa droite soudainement très intéressant. En revanche, piqué dans sa curiosité, Mina se pencha afin de tenter de capter le regard de son fils, découvrant qu'il rougissait encore plus que Izuku lorsque Katsuki lui avait demandé de sortir avec lui - elle avait été hilare ce jour là en voyant son ami aux cheveux verts fondre en larmes.

La mère célibataire ne voyait que très peu son enfant depuis sa séparation avec Eijiro et son déménagement, elle était aussi bien trop prise par son travail pour pouvoir se dégager des jours convenables pour passer du temps avec lui. Elle poussa les livres et les cahiers du lycéen au bout de la table. La vie amoureuse de son fils unique était bien plus intéressante que tous les théorèmes du monde. Elle préférait privilégier sa relation avec lui plutôt qu'autre chose dès qu'elle en avait l'occasion. Mina fit glisser sa chaise sur le sol, se rapprochant de Daiki qui sursauta en sentant la poitrine de sa mère contre son bras.
— Serait-ce des rougeurs que je vois prendre racine sur ton beau visage ? Demanda-t-elle en embrassant affectueusement la joue rouge de son enfant. Est-ce que c'est Kasumi qui fait chauffer ton visage comme ça ?
— Non c'est... Je suis juste un peu enrhumé... mentit Daiki même s'il savait que sa mère ne serait pas dupe.
— Tu es rarement malade Daiki. La dernière fois que tu as attrapé un rhume, tu étais en dernière année de primaire.
— J'ai même de la fièvre !
— Je ne savais pas que la fièvre s'appelait aussi Bakugo Kasumi, sourit la jeune femme, amusé de voir son fils rougir davantage. Allez, tu peux me le dire que ce garçon te plaît tu sais. Je ne te jugerais pas, bien au contraire.
— Bon... Il est possible que peut-être... il y a une chance pour que je... que je l'aime... un peu... avoua Daiki en se cachant le visage dans ses mains. Il était si gêné de le dire à voix haute.
— Oui ! Mon petit garçon a son premier béguin de lycéen ! Je suis tellement heureuse pour toi !
— Attends ! Je ne suis pas encore sûr de moi... je ne veux pas gâcher mon amitié avec lui... Kasumi est comme un animal sauvage... J'ai peur de faire un pas de travers et de l'éloigner à nouveau de moi...
— À nouveau ?
— J'ai fait quelques erreurs qui l'ont éloigné... confia Daiki, vidant ainsi son sac auprès de sa mère.
— Qu'est ce qu'il s'est passé ?
— Je suis sorti avec la fille qu'il aimait et il savait pour le fait que je sois sorti avec beaucoup de filles au collège, même si on en a parlé quand on s'est revu, il me voyait comme un playboy minable... Et puis on m'a demandé de me rapprocher de lui pour qu'il ne soit pas seul et il l'a appris...
— Je vois... C'est Eijiro et Izuku qui te l'ont demandé.
— Oui...
— Mais aujourd'hui il est ami avec toi, non ? C'est qu'il doit tenir à toi même s'il ne te le montre pas, il finit par accepter ce que tu as fait.
— Oui mais là... c'est différent. Si je me confesse à lui et qu'il me rejette, ce sera terminé.
— Tu ne peux pas savoir à moins d'essayer. Et puis, pourquoi il te dirait non ? Tu es beau, gentil et ouvert d'esprit, tout le portrait de sa mère, fit elle pleine de confiance pour détendre un peu son fils qui semblait crispé sur sa chaise. Évidemment tu tiens un peu de ton père.
— Je préfère attendre quelques jours avant de me confesser.
— Observe ses réactions quand il est avec toi, ça t'aidera sûrement à faire ton choix.
— Merci...

Daiki se tourna ensuite vers sa mère pour la prendre dans ses bras. Même s'il avait quelques différends avec Eijiro, Daiki adorait ses parents. Ils avaient toujours fait en sorte de lui offrir une bonne éducation pour qu'il soit ouvert d'esprit avec les autres et altruiste. C'était le parfait mélange de Red Riot et Pinky.
— Je t'aime mon fils, je crois en toi, murmura la jeune femme en serrant davantage son fils dans ses bras.
— Merci d'être là...
— ... Tu as une photo de lui ? Demanda-t-elle après seulement quelques secondes de silence.
— Pourquoi ? Qui te dis que j'en ai une ? Balbutia Daiki, une nouvelle fois embarrassé.
— T'as réaction me dit que tu as des photos de lui, et pas nécessairement des photos dont il connaît l'existence, se moquait Mina. Et je voudrais savoir à quoi ressemble aujourd'hui mon futur gendre, celui qui fait rougir mon fils unique.
— J'en ai peut-être une ou deux... avoua Daiki en sortant son téléphone portable de sa poche.

L'adolescent fouilla quelques instants dans sa galerie photo avant de tomber sur les photos de Kasumi qu'il avait prises de lui. Bien évidemment, lorsqu'il tendit son téléphone à Mina, son visage reprit bien plus de couleurs surtout quand cette dernière lui offrit un sourire malicieux. Il y avait bien plus qu'une ou deux photos et toutes avaient été prises à l'insu du fils Bakugo sauf une. La dernière photo était un cliché d'eux à la cafétéria du lycée. Daiki s'était mis dos à Kasumi pour faire un selfi avec son ami qui avait esquissé un mince sourire pour faire plaisir au rose.
— Kasumi qui travaille... Kasumi qui dort... Kasumi qui marche... Tu es son fanboy ? Je croirais voir Izuku avec All Might, rit la jeune femme. En revanche, celle-ci est vraiment adorable, bien que tu sembles l'ennuyer, il a accepté de prendre une photo avec toi.
— Oui je... Kasumi n'aime pas vraiment les photos mais je le trouve mignon dans tout ce qu'il fait et avant que j'ai pu m'en rendre compte, je l'avais déjà pris en photo... fit Daiki, gêné d'être un tel personnage avant d'appuyer sur le bouton central de son téléphone toujours dans les mains de sa mère.
— Oh ! Tu as mis votre photo ensemble en fond d'écran !
— Oui... J'aime la voir le matin en me réveillant.
— Tu ne tiendras pas longtemps sans te confesser.
— Non...
Mina sourit tendrement à son enfant, frottant à nouveau ses cheveux. Son fils avait grandi et il semblait très épris de ce garçon qui était - de ce qu'elle avait compris - son opposé, mais elle se fichait de cela tant qu'il était heureux.
— Tu veux jouer à un jeu vidéo ? Demanda la jeune femme alors que Daiki souriait en entendant cette proposition intéressante. J'ai le nouveau Far War Cry.
— FWC ?! Le deuxième ?! Il n'est même pas encore en précommande...
— Ta mère a des relations mon cher fils, déclara Mina en faisant un clin d'œil à Daiki. Va allumer ta console.
— Oui !

Ses doigts étaient longs et fins, ils s'agitaient sur ses feuilles avec minutie et concentration, traçant les figures géométriques soigneusement. Kasumi était concentré dans sa tâche jusqu'à ce qu'il ne sente des doigts s'immiscer entre les siens, retirant son crayon de ses mains.
— Qu'est-ce que tu fais Daiki ? Demanda l'adolescent tandis que son ami entrelaçait leurs doigts ensemble.
— Je ne sais pas... j'avais envie... répondit Daiki en caressant les doigts de Kasumi avec les siens.
— Je dois finir de faire ton devoir tu sais... c'est à rendre pour la première heure de cours de l'après-midi...
— Oui je sais mais... reste comme ça... un peu... J'ai envie de sentir ta peau contre la mienne encore un peu...
Kasumi et Daiki étaient en salle d'étude, éloignés des autres élèves, assis l'un en face de l'autre. Le rose tenait fermement la main de son béguin, tandis que ce dernier rougissait légèrement en voyant Daiki être si tendre. Kirishima s'appuya sur son bras de libre, couvrant la moitié de son visage alors qu'il souriait à Kasumi.
— Qu'est-ce qui t'arrive... ? Tu es bizarre aujourd'hui, enfin plus que d'habitude...
— Oui... ces derniers jours je me sens bizarre aussi...
— Qu'est-ce que tu as ? Tu veux qu'on aille à l'infirmerie ?
— J'ai des palpitations au cœur parfois, le corps qui devient brûlant et les idées sans dessus dessous... fit-il sans quitter Kasumi des yeux ce qui troubla davantage ce dernier.
— Et... ça t'arrive quand ?
— Mmh... quand je pense à toi, quand je te touche ou quand je te vois. En ce moment, mon cœur bat comme un dingue, il bat si fort simplement parce que je te tiens la main que je n'arrive pas à m'entendre penser... Je ne sais plus si je suis moi-même ou simplement amoureux de toi... Kasumi... Je t'aime... bien tu sais... vraiment bien...
— Daiki je...
— Kasumi... je sais que tu n'as pas une bonne image de moi mais... Est-ce que tu veux sortir avec moi ? En couple je veux dire... demanda-t-il alors que son visage était aussi rouge que lorsqu'il s'était confié à sa mère.
— Non... Daiki, je ne veux pas c'est... Je ne comprends pas... répondit Kasumi en se levant. Il reprit sa main complètement chamboulé. Je vais y aller c'est mieux que je... que je parte...
— Non, Kasumi s'il te plaît... Tu peux prendre ton temps pour me répondre ou pour assimiler mais s'il te plaît ne me fuit plus comme le jour où je t'ai embrassé...
— Je suis désolé Daiki...
Kasumi quitta la salle d'étude précipitamment sans comprendre ce qu'il se passait cette fois-ci, laissant Daiki seul à nouveau. Le rose se sentait mal, affreusement mal. Il avait fait fuir Kasumi et cette fois-ci, il craignait que cela ne dure.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top