Chapitre cinq : Super-héros 101
Kasumi et le reste de son groupe marchaient en direction de la section Sud du terrain C. Il se tenait à l'écart des autres, ajustant ses gants noirs pour ne pas rencontrer les prunelles de Daiki qui le regardait. Son regard était bien trop insistant à son goût mais il ne pouvait pas le renvoyer paître une énième fois sans risquer de s'attirer les regards de ses camarades de classe. Kasumi se contentait d'éviter ses yeux rouges pour le moment en concentrant son propre regard sur les alentours. Il observait les bâtiments autour d'eux et les immenses tuyaux qui les reliaient imitant sans nul doute une zone de travail désaffectée comme une usine. Il ne parvenait pas à prédire les exercices qu'ils devraient faire mais ce serait sûrement intéressant à exécuter étant donné qu'il se trouvait à Yuei.
— Nous y sommes, fit le plus grand des cinq.
— Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Questionna Daiki en direction de celui qui se nommait Yuuko.
— Il y a écrit Sud sur ce bâtiment, fit le brun en pointant un immeuble à leur gauche où était inscrit en grosses lettres "Sud".
— Oh… Ouais, t'as raison, répondit Kirishima en se frottant l'arrière de la tête.
— Idiot, murmura Kasumi en espérant que le rose ne l'entende pas.
— Dis moi Kirishima-kun, pourquoi ton costume est-il comme ça ? Questionna Suzuki en s'approchant de Daiki curieuse de comprendre en quoi un tel costume pouvait le protéger.
— Je peux bouger plus facilement et comme je sécrète de l'acide en plus de durcir mon corps, c'est plus pratique pour moi.
— Toi aussi tu es l'enfant de héros ? Comme Bakugo-kun ? Tu ressembles à une héroïne.
— Ouais ! Red Riot et Pinky sont mes parents, fit-il fièrement en plaçant ses mains sur ses hanches. Mais ce n'est pas aussi cool que Kasumi. Ces parents sont vraiment géniaux.
— Me mêle pas à ça.
— Qui sont ses parents ? Demanda Yuuko, intéressé par la conversation de ses camarades.
— Tu es toujours aveugle toi, intervint le cinquième de leur groupe qui s'était assis en tailleur sur le béton. C'est évident.
— Ses parents sont Dynamight et Deku ! Firent Suzuki et Daiki en cœur, alors que Kasumi souhaitait simplement disparaître.
— Impressionnant, mais ne croit pas qu'on se laissera dépasser par le fils de tels héros, répondit Yuuko, esquissant un léger sourire.
— Ce n'est pas compliqué de me dépasser.
— Regardez le, il est modeste. Tu t'es classé en seconde position derrière moi et juste avant cette grande perche de Yuuko, railla Aruma. Ce n'est pas rien.
— Dîtes moi vous quatre, commença Suzuki, désireuse d'en apprendre plus sur les membres de son groupe. Vous vous connaissez depuis longtemps ? Bakugo-kun et Kirishima-kun vous vous appelez par vos prénoms, et pareils pour vous deux.
— Oui ! Je connais Kasumi depuis que nous sommes enfants ! S'exclama Daiki en posant son bras autour des épaules de Kasumi qui se crispa.
— Lâche-moi…
— Et vous deux ?
— Mmh ? Oh, avec Yuuko on sort ensemble depuis…
— Quatre ans Aruma, fit Yuuko, exaspéré.
— Oui c'est ça, quatre ans, sourit l'adolescent habillé d'un long manteau noir sans manche avec une bande dorée autour de son col.
— On ne dirait pas aux premiers abords.
— Nous n'avons pas vraiment besoin de le dire à tout le monde, répondit Yuuko nullement gêné de dévoiler son couple à des inconnus.
Suzuki sourit à ses deux camarades alors que Kasumi tentait de calmer ses battements de cœur. Daiki était intrusif, collant et à moitié nu. Le rose lui souriait, lui montrant ses canines pointues sans montrer l'envie de le lâcher, bien au contraire.
Daiki avait posé son menton sur son épaule, glissant même ses bras autour de sa taille comme s'il l'avait toujours fait.
— Qu'est-ce que tu fais ? Dit Kasumi exaspéré par Daiki.
— Rien. Pourquoi ? Lui dit-il sans comprendre sa question. J'ai hâte que Shinso-sensei arrive.
— Lâche-moi idiot.
— Je n'en ai pas envie.
— Vous êtes ensemble vous aussi ? Questionna Suzuki en voyant les deux adolescents aussi proches l'un de l'autre. Je me disais bien qu'il y avait quelque chose entre vous deux.
— Quoi ? Non ! Nous ne sortons pas ensemble, c'est cet imbécile qui refuse de me lâcher.
— Tu es sûr Bakugo ? Je t'ai vu rougir tout à l'heure.
— M-mais ! C'est parce qu'il est à moitié nu et qu'il passe son temps à me coller ! Je ne l'aime pas ! Et lui non plus !
— Je t'aime bien moi Kasumi, sourit Daiki en resserrant sa prise sur la taille de son ami.
— Pitié Daiki, ils vont s'imaginer des choses si tu continues de te comporter comme un enfant.
— Très bien, très bien. Je te lâche, mais seulement parce que j'ai l'impression que ton cœur va sortir de ta poitrine à force de battre aussi vite. Tu es sûr que tu vas bien d'ailleurs ?
— Dégage ! S'écria Kasumi en donnant un coup de coude à Daiki pour se libérer.
Le fils d'Eijiro, malgré le coup reçu, continuait de sourire à Kasumi comme s'il ne lui avait rien fait. Il appréciait le fils du meilleur ami de son père et comme ses parents, il n'éprouvait aucune gêne à se montrer démonstratif envers ses proches. Daiki ne voyait pas le mal dans l'étreinte qu'il avait offert à Kasumi ni pourquoi cela pouvait le gêner ou être mal interprété. Il avait simplement eu envie de prendre le fils de Dynamight dans ses bras motivé par un désir innocent de lui transmettre son amitié. Et puis, Daiki devait se l'avouer, les réactions de Kasumi lui plaisaient. Il lui faisait penser à un chat quand il se mettait en colère contre lui. Kasumi semblait inatteignable et froid, pourtant, il le laissait se coller à lui - même s'il finissait par s'énerver - et il était devenu rouge lorsqu'il l'avait vu en costume de héros.
Daiki voulut tendre une main vers son ami mais leur professeur arriva vers eux. Cependant, ce geste anodin n'avait pas échappé à Suzuki qui retint un rire.
— Alors ! Vous allez faire une partie de cache-cache, fit Hitoshi une fois devant ses élèves qui le regardèrent bouche bée.
— C'est une plaisanterie ? Demanda Suzuki n'arrivant pas à déterminer si son professeur principal était sérieux ou non.
— C'est la vérité. Lors d'une attaque de vilains, il se peut que vous deviez vous cacher d'eux pour faire le point ou qu'ils se cachent pour vous fuir. Vous serez deux à chercher les trois autres. Kirishima et Kareshima. Les autres vous avez toute la zone Sud pour vous cacher. C'est compris ?
— Oui ! Firent-ils à l'unisson.
— Vous avez quarante-cinq minutes. Si tout le monde a été trouvé, retournez à l'entrée du terrain. Et même si vous avez été trouvé, vous pouvez toujours tenter de vous enfuir. Il faut que les chercheurs vous immobilisent.
— J'ai une question Shinso-sensei !
— Oui Kirishima ?
— On doit compter jusqu'à combien ?
— Attendez cinq minutes et vous cherchez vos camarades. D'autres questions ?
— Non.
— Je vous laisse dans ce cas là, fit Hitoshi quittant le premier groupe sans un mot de plus.
— Je suppose que nous allons commencer, déclara Yuuko. Allez vous cacher.
Kasumi sursauta quand il vit Suzuki et Aruma partir dans diverses directions. Son alter ne lui était pas très utile pour se cacher et il n'avait jamais été très doué pour cela. Lorsqu'il avait joué à ce jeu avec ses pères lorsqu'il était plus jeune, Katsuki ne lui avait jamais laissé une chance de lui échapper. À vrai dire, pour lui donner raison, se cacher sous la table du salon n'avait jamais été une très bonne idée non plus.
Kasumi n'avait pas bougé depuis deux minutes déjà, cherchant un point où se cacher. Il ne connaissait pas la zone ni quelle cachette pourrait lui permettre de ne pas être trouvé le premier. Il jeta un regard à Daiki qui avait les yeux clos, avant de partir en courant vers le premier bâtiment dans son champ de vision. C'était un immeuble comme on en faisait dans les villes, avec quatre étages, plusieurs couloirs et de multiples portes. Même s'il n'était pas très doué pour se cacher, il pouvait compter sur le temps et l'espace au sein de l'immeuble pour retarder les chercheurs, ou du moins Daiki.
Kasumi arpentait les premiers étages quelque peu stressé se doutant que le temps qui leur était imparti devait être bientôt achevé. Au troisième étage, cinq minutes ayant sonné, il pénétra dans la première pièce qu'il vit. C'était une pièce immense avec seulement deux lits simples sans draps ni couvertures et une armoire en bois contre le mur en béton. Il n'avait pas le choix. Il alla s'y cacher en vitesse en espérant que l'on ne le trouve pas. Plongé dans le noir, les genoux ramenés sous son menton, Kasumi sentait son cœur battre la chamade dans sa poitrine. Si cette situation était réelle et qu'il était recherché par un groupe de vilains, Kasumi n'était pas sûr d'être capable de s'en sortir vivant. Il savait que sa cachette était enfantine, mais il n'avait pas d'autres choix. Kasumi allait attendre.
De son côté, Daiki se tenait en position prêt à s'élancer à la recherche de Kasumi. Il avait entendu ses pas se diriger vers le bâtiment qui était à sa droite.
— Tu pars à la recherche de Bakugo ? Fit la voix de Yuuko derrière lui.
— Si ça ne te dérange pas, oui.
— Je me charge des deux autres alors. Je connais Aruma et je me chargerai de la fille avec mon alter.
— Je te fais confiance.
— Allons-y, c'est l'heure.
Daiki ne perdit pas de temps avant de s'élancer vers sa cible pénétrant dans le bâtiment comme un forcené à la recherche de son ami. Il arpentait les couloirs et fouillait chaque pièce avec minutie. Ses alters ne lui étaient pas d'une grande utilité pour la recherche mais avec des héros comme ses parents, Daiki avait appris à compenser sa faiblesse tactique en aiguisant ses sens. Et puis, il était doué pour trouver les gens.
Une fois au troisième étage, il se mit à sourire. Il avait l'impression qu'il était ici. Daiki pénétra dans une pièce au hasard avant que son sourire ne s'élargisse. Une armoire. C'était classique, mais une voix dans sa tête lui murmurait qu'il était là, caché à l'intérieur empêchant sûrement sa respiration d'être trop bruyante. Et alors qu'il s'en rapprochait, il fut surpris de voir Kasumi en sortir à quatre pattes, ses mains sur le sol et ses jambes encore dans l'armoire. Son visage était rouge et sa respiration laborieuse.
— Est-ce que ça va Kasumi ? Fit Daiki en s'approchant de son ami, inquiet.
— Non ! Ne bouge pas… Tu ne dois pas m'attraper… s'écria Kasumi alors qu'il essuyait la sueur sur son menton, être enfermé dans un endroit exiguë et en costume n'était finalement pas une bonne idée.
— Pourquoi tu transpires autant ? Tu es sûr que je ne peux pas t'aider ?
— J'ai juste chaud… Mais je ne te laisserai pas m'avoir… Ce n'est pas grave si tu m'as vu tant que tu ne me touches pas… fit-il en se mettant péniblement sur ses jambes devant Daiki qui n'était pas très à l'aise en le voyant haletant.
— Kasumi…
— Explosion… Laser… nalbutia Kasumi en levant sa main devant lui avant de faire un rond avec son autre main devant celle-ci, déclenchant ensuite son alter créant une explosion linéaire. J'ai chaud…
— Eh ! S'écria Daiki après avoir durci son corps pour encaisser l'attaque surprise. Tu veux jouer à ça ?!
— Approche… Tu vas voir… fit-il avant de tomber à genoux, ne parvenant pas à réguler sa température corporel. Fait chier… J'ai tellement chaud… râla-t-il avant de tirer sur la fermeture éclair de son costume pour tenter d'aérer son corps.
— Kasumi… Pourquoi tu te déshabilles ? Dit-il avant de rougir en voyant la naissance de la poitrine de son ami. Mais rhabille toi !
— Tu es le premier à ne rien porter… Si chaud…
— Je peux t'aider…
— N'approche pas… Tu ne dois pas m'attraper… !
— Tu ne penses qu'à ça…
Daiki s'approcha de Kasumi qui tenta de reculer avant de tomber sur ses fesses. Puisque son ami ne pensait qu'à leur exercice malgré son état, le rose se mit en tête de l'immobiliser pour le sortir du bâtiment.
Kasumi tenta de repousser Daiki en le retenant comme il put avec ses mains mais la chaleur perturbait ses sens. Il avait la capacité d'augmenter de lui-même sa température corporelle pour créer assez de nitroglycérine pour ses explosions mais le défaut de ce don lié à son alter était qu'il le contrôlait affreusement mal. Il se laissa tomber en arrière laissant une ouverture à Daiki qui se mit au-dessus de lui.
— Dégage ton corps de là… Pervers… fit-il en observant les abdominaux de son ami. C'est de la triche…
— Tu as un problème avec ça… répondit Daiki avant que Kasumi n'écarte brusquement les jambes lui faisant perdre l'equilibre. C'est toi qui triche.
— Non… Va-t-en… Je dois te fuir pour gagner…
— Comment tu veux faire si je suis au-dessus de toi ? Sourit-il en attrapant les mains de Kasumi posées sur ses épaules. Et que je te tiens ?
— Je peux encore partir… murmura Kasumi alors qu'il sentait Daiki approcher son visage du sien. Qu'est-ce que tu fais… ?
— Je ne sais pas mais… Je te tiens… J'ai gagné… fit-il sur le même ton alors qu'il créait de l'acide qu'il solidifiait immédiatement créant de fausses menottes autour des poignets de Kasumi.
— Enlève toi de moi… Je n'aime pas sentir ton corps sur le mien…
— Pourquoi ton cœur bat-il si vite alors ?
— Parce que… J'ai chaud à cause de mon alter… Ce n'est sûrement pas à cause de toi ou de… Ça… fit Kasumi en regardant Daiki et sa musculature.
— Si tu le dis, mais tu as quand même perdu.
Sur ces mots, Daiki se leva, ses pieds de part et d'autre des hanches de Kasumi. L'expression de son ami était brûlante, ses lèvres étaient entrouvertes laissant échapper un air chaud. Cette image était loin de l'air habituellement froid de Kasumi. Elle était attirante à ses yeux. Le rose commençait peut-être à être intéressé par celui qui le renvoyait toujours paître.
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