Présent - Janvier 2018 – Louis

Ce matin, je suis le premier levé.

Harry dormait encore profondément quand je me suis réveillé, il y a un petit peu plus d'une heure. Je me suis vraiment fait violence pour m'extirper de mon lit. Je serais bien resté contre lui, jusqu'à la fin des temps, mais il fallait bien que je me lève.

Quant à ma Lily, elle était encore toute enroulée dans ses draps, les yeux clos, dormant paisiblement. J'ai souri en la voyant ainsi, et je suis reparti vers ma chambre, à pas de loup, pour ne pas faire de bruit. J'ai pris une longue douche, bien chaude, pour me réveiller et me détendre. Puis, je suis descendu pour préparer le petit déjeuner.

C'est Lily la première à venir me retrouver. Je ne suis pas étonné. Harry est une véritable marmotte, et ce, depuis toujours. Il a souvent du mal à vaincre la fatigue des différents décalages horaires, lorsqu'il rentre d'un autre continent. Avec Lily, nous avons préparé des pancakes. Elle m'a dit que ça lui faisait envie, et qu'en plus Papa Harry il adore ça. Donc je me suis attelé à faire la pâte, et nous les avons ensuite fait cuire ensemble.

Une demi-heure plus tard, alors que Lily est confortablement installée sur sa chaise, en train de déguster ses premiers pancakes, Harry apparaît dans la verrière où nous sommes en train de déjeuner. Il est simplement habillé d'un bas de jogging, qu'il a piqué dans mon dressing. Il est affreusement beau comme ça.

Putain de merde.

Il se glisse dans mon dos, passe ses bras autour de ma nuque pour venir embrasser ma joue avec tendresse, et me serrer contre lui en douceur. Je crois que c'est ce genre de petites attentions qui me manque le plus. Des baisers volés au détour d'un couloir de la maison, sa main qui prend la mienne alors que nous faisons les courses. De petits gestes sans réelle importance aux yeux de certains, mais qui comptent beaucoup pour moi. Je ferme les yeux à cette délicieuse étreinte, et il sourit contre ma peau en murmurant un bonjour.

Il se détache lentement de moi pour dire bonjour à notre petite fille, et s'installe à côté d'elle.

« Bien dormi, Princesse ? interroge Harry en attrapant la cafetière que j'ai laissée sur la table pour qu'il se serve une tasse.

-Oh oui, j'ai dormi longtemps, longtemps en plus. Il était huit heures dix sept quand j'ai ouvert les yeux ! » affirme-t-elle en hochant la tête.

Pour une petite qui a l'habitude de se réveiller entre sept heures et sept heures trente, je trouve que c'est effectivement pas mal ! Je souris doucement en voyant Harry hocher la tête, et la féliciter dans un éclat de rire. Et dire que lui, il est capable de dormir dix huit heure d'affilées...

Il retourne ensuite son attention sur moi, et me pose la même question.

« Toujours quand tu es là. Et toi ?

-Tout pareil » murmure-t-il en hochant la tête.

Ça me fait tellement de bien de retrouver une certaine routine avec Harry. Je ne sais pas ce que tout cela va donner après notre discussion, mais j'espère que nous pourrons garder cette complicité lui et moi. Nos taquineries incessantes et quotidiennes me manquent beaucoup.

Il me manque beaucoup.

Mais Lily reprend bien rapidement la parole, me sortant de mes pensées :

« Dites... vous pensez que Dani, Li' et Samuel ils vont rester longtemps à l'hôpital des bébés ?

-Non, deux ou trois jours je pense ma crevette. Pourquoi ? je lui demande en fronçant les sourcils.

-Parce qu'il faudra aller les voir. C'est pas drôle d'être tout seul là-bas. Ils vont pas laisser Samuel, hein ? Parce qu'il faut pas faire ça. »

Harry secoue rapidement la tête pour lui répondre, et je suis admiratif de la passion qu'il met pour rassurer Lily. Nous savons tous les deux qu'elle a une sainte horreur des hôpitaux. Elle y a passé tellement de temps lorsqu'elle était plus jeune, je suis certain qu'elle serait incapable de rester, seule, dans une pièce là-bas. Quand elle est arrivée à la maison, elle a eu quelques semaines compliquées, où elle n'arrivait pas à dormir correctement. Elle faisait beaucoup de cauchemars.

Au départ, elle ne voulait pas me dire ce qu'il se passait. Mais j'ai rapidement compris, que le début de ses terreurs nocturnes coïncidait au moment, où elle a appris que Harry partait à Los Angeles, pour son film. J'ai ensuite réalisé qu'elle avait peur qu'il l'abandonne, et ne revienne jamais, puis que je la laisse seule à mon tour.

« Non, ma princesse, ils vont rester tous les trois là-bas. Et si Liam s'en va, et bien Danielle va rester avec Samuel. Il n'est pas question de le laisser à l'hôpital.

-Moi je m'inquiétais pour lui, avoue-t-elle en baissant les yeux.

-Il n'est pas malade, ma chérie, il vient de naitre, c'est tout. Il faut juste que les médecins s'assurent que tout aille bien. Tu comprends ? lui explique Harry

-Oui...

-C'est normal de s'inquiéter pour les gens de sa famille. » je murmure en me levant pour me rapprocher d'elle.

Elle relève alors les yeux vers moi, lorsque j'arrive à sa hauteur. Elle m'interroge du regard avant de reprendre :

« Ca veut dire que c'est la famille ?

-Danielle et Liam ont toujours été de la famille, Princesse, donc Samuel aussi maintenant, explique Harry en lui souriant.

-Oh...et je dois dire que c'est qui alors ? » elle interroge avec intérêt.

Nous nous sourions avec Harry, réellement heureux, l'un comme l'autre, de constater que Lily est très attachée à notre famille et ce qu'elle représente. Je sais que Harry a souffert de tout cela lorsqu'il était enfant. La mort de son père, le comportement de sa mère, heureusement que Gemma était là pour lui. Même si elle a finalement craqué devant son comportement. Mais, qui ne l'aurait pas fait ? Moi-même, il y a eu des moments où j'ai cru que j'allais lui en mettre une en pleine gueule, et que je partirais sans un regard en arrière. J'ai bien essayé, mais il est toujours revenu.

Harry reprend, tout en essayant de trouver les bons mots, pour expliquer toute cette situation à Lily.

« Et bien, je suppose que nous pourrions dire que Danielle et Liam sont ta tata, et ton tonton de cœur. Mais ce sont aussi tes parrains, nous te l'avons déjà expliqué, n'est-ce pas ?

-Oui ! C'est eux mes anges gardiens ! dit-elle avec conviction en hochant la tête.

-C'est exactement ça, je réponds en souriant avant qu'Harry ne reprenne.

-Tu sais, Liam, je le connais depuis que j'ai ton âge environ, et je le considère comme mon frère. Louis, c'est pareil pour Danielle. Donc oui, ce sont tes tonton et tata de cœur.

-Pas comme Gemma, Lottie ou Fizzie ?

-Si, exactement pareil, sauf que le lien est par le cœur, pas par le sang. » je lui explique.

Lily hoche lentement la tête de haut en bas, comme si elle réfléchissait à cette situation. Elle reprend ensuite, nous regardant tour à tour.

« Et Samuel alors ?

-C'est ton petit cousin de cœur.

-Trop bien ! s'exclame-t-elle alors toute contente. On pourra aller les voir cet après-midi ? Je veux être sûre de sûre qu'ils sont pas tous seuls... »

Je souris tendrement face à l'attention de ma fille, et je hoche la tête sans l'ombre d'une hésitation. Il me paraît évident que nous pouvons retourner voir Danielle, Liam et Samuel. J'imagine que nous ne serons pas les seuls à faire le déplacement, mais j'ai envie de retrouver la bouille adorable de Samuel. J'espère même pouvoir le reprendre dans mes bras. C'est un magnifique cadeau que m'a fait Danielle par ce geste... De plus, hier, dans la précipitation, nous nous sommes rendus compte que nous avions oublié le cadeau pour le petit Samy.

Nous sommes de bien piètres parrains quand même... mais, ça aura au moins eu le mérite de faire rire les jeunes parents. Ils auraient bien été capables de faire la même chose de toute façon !

Nous sommes tous les quatre aussi doués les uns que les autres !

« On pourrait y aller cet après-midi ? Qu'en dis-tu ? propose Harry.

-Oui, je pense que ce serait bien, affirme Lily en hochant la tête de haut en bas. Mais... on va faire quoi en attendant, c'est loin cet après-midi. »

Je rigole légèrement face à l'empressement de Lily et je lui réponds en souriant :

« Et bien, nous allons finir de déjeuner, déjà. Puis, ranger la cuisine, se doucher, s'habiller, préparer le repas de ce midi et hop, après le repas, ce sera l'heure d'y aller.

-Bon. Alors, vite, vite, vite ! »

Harry et moi rigolons, et laissons Lily terminer de déjeuner. Une fois son bol de chocolat chaud terminé, ses pancakes avalés, elle se lève pour tout ranger dans le lave-vaisselle, puis monte au bain. Je la suis de près pour aller l'aider, elle est capable de transformer sa salle de bain en champ de bataille ! Pendant ce temps, Harry range les vestiges de notre petit déjeuner.

Je m'occupe rapidement de Lily en lui faisant prendre son bain, et en l'habillant, puis je me dirige vers ma chambre. Après ma douche de tout à l'heure, je me suis habillé rapidement avec un bas de jogging et un pull. Je décide de troquer tout cela contre une tenue plus appropriée pour sortir, et je croise Harry en sortant de mon dressing, alors que lui, sort de la salle de bain, une serviette autour des hanches.

Je sens le rouge me monter aux joues, alors que je laisse mon regard vagabonder sur son corps, encore légèrement humide. Si je m'écoutais, je me jetterais sur lui pour lui retirer cette serviette, et je lui laisserais me faire l'amour sur le champ ! Mais ce ne serait pas raisonnable.

J'inspire profondément, lui offre un sourire légèrement timide et il me le renvoie.

Je sais qu'il a eu la même idée que moi.

Il attrape quelques affaires propres dans la valise qu'il a ramenée avec lui de Nappa, et va se changer. Quand il réapparaît, je suis assis sur le rebord du lit, mon téléphone entre les mains. Il vient s'asseoir à côté de moi, passant un bras autour de mes épaules, et je me laisse aller contre lui. Je pose mon appareil sur le dessus du lit pour entourer sa taille.

J'inspire profondément en souriant et je murmure.

« J'ai prévenu Danielle et Liam qu'on repassait cet après-midi.

-Moi aussi. Et j'ai appelé Niall. Ils iront en même temps que nous, et ils vont récupérer Lily pour la soirée avec Ashley. »

Je me redresse avec étonnement face à ses paroles, et il reprend face à ma surprise.

« Je voudrais t'emmener dîner ce soir, et je préférerais que Lily ne soit pas là quand nous allons parler. Je ne sais pas comment tout ça va tourner, mais si nous devons nous fâcher, ce que je crains quand même, je ne veux pas qu'elle soit là.

-Je dois m'inquiéter, Harry ? je lui demande avec sérieux.

-Normalement, non. Mais je ne sais pas comment tu vas le prendre. »

Je me mordille l'intérieur de la joue, maintenant stressé à l'idée de passer cette soirée en compagnie de Harry. Mais il a raison, il y a des chances que le ton monte, et je ne veux pas non plus, que Lily en soit témoin. Parce que, même si nous finissons cette soirée ensemble, cela ne veut pas dire que nous ne risquons pas de nous crier dessus au cours de la soirée. Je crois que nous avons beaucoup de choses à nous dire, et pas mal de vieilles rancœurs à évacuer.

« Tu as bien fait d'appeler Niall et Ashley ».

*

Après notre visite à Liam et Danielle, nous avons tout de suite pris le chemin de l'endroit où Harry a décidé de passer la soirée. Je pensais qu'il aurait réservé une table dans un restaurant tranquille. Mais, je suis étonné de le voir se garer devant sa maison.

Quand il coupe le contact, je me tourne vers lui et murmure alors :

« Je ne sais pas si j'ai envie de rentrer dans cette maison, Harry. » je lui avoue en me pinçant les lèvres.

Il se tourne alors vers moi, étonné de mes mots.

Je ferme les yeux et reprends pour lui expliquer mon ressenti :

« Ici, c'est chez toi. Pas chez nous...chez toi.

-Oh, Louis, murmure-t-il en glissant une main sur ma cuisse. Je sais... mais nous ne pouvons pas avoir cette discussion dans un restaurant, ou dans un endroit avec du monde autour de nous, me dit-il avec sérieux.

-Ouais, je réplique en soupirant.

-Louis, s'il te plaît, tu peux me faire confiance ? »

Je me tourne vers lui, et hoche la tête pour lui répondre.

« Oui... »

Evidemment que j'ai envie de lui faire confiance, mais le fait qu'il ait besoin de me voir, en tête à tête, dans un endroit où il n'y a personne d'autre que nous, ne me plait pas tellement ! Je crois que ça m'aurait rassuré que nous soyons en public. Je sais, c'est idiot. Mais, je ne me l'explique pas réellement.

J'inspire profondément, et je sors de la voiture. Il ne tarde pas à faire de même, et nous avançons côte à côte jusqu'à la porte d'entrée. Il sort son trousseau et nous pénétrons à l'intérieur. Je crois que c'est la première fois que j'entre chez lui. Je n'ai jamais eu envie de voir où il habitait lorsque nous étions séparés.

Quand je l'ai mis dehors, j'ai même cru qu'il allait rester à Los Angeles. Mais il a rapidement trouvé cette maison, pas loin du premier appartement que j'ai loué après être parti de chez nous avec Lily. Quand j'ai su qu'il allait habiter si près de notre nouveau logement, j'ai d'ailleurs fait une crise d'angoisse pas possible...

Une fois à l'intérieur, Harry allume la lumière et retire son manteau qu'il accroche dans l'entrée. J'en fais de même et le suis jusqu'au salon, en silence.

Je suis assez étonné de voir une poche en plastique, contenant un repas japonais. Je reconnais le logo de l'un de nos restaurants préféré.

« John est passé nous déposer le repas, explique Harry en souriant.

-Oh... c'est parfait alors. »

Je fais le tour du salon en silence pendant qu'il part vers la cuisine.

Le style ici est bien différent de chez moi. A la maison, il semble évident que c'est vivant et qu'une famille y vit avec une jeune enfant. Ici, tout est bien rangé, et aseptisé. J'ai conscience qu'il n'est pas revenu ici depuis plus d'un mois, mais je suis quand même choqué par la froideur des lieux. Ça ne reflète tellement pas sa personnalité.

Je m'avance silencieusement vers la bibliothèque et je souris en voyant quelques photos de Lily. Je suis ensuite plutôt étonné de voir toute ma collection de bouquins. Je suis pratiquement certain qu'il les a tous relus pendant notre rupture. Si moi j'ai été incapable de le voir sur un écran de télévision pendant longtemps, lui a visiblement tout relu. Je peux le voir grâce aux tranches abimées des romans. Mais, je suis encore plus étonné de constater qu'il y a des photos de nous trois, avec Lily, mais, avant tout, de nous deux.

Même loin de moi, il avait gardé tous ces souvenirs... J'ai été incapable de garder une seule photo de nous. Je crois même les avoir brûlées le soir où je lui ai dit de partir. J'étais tellement en colère, malheureux et triste, je ne pouvais plus les voir.

Voir ces photos, me font sourire, et me rappelle pourquoi nous sommes là ce soir.

Quand il revient dans le salon, je me retourne alors vers lui, et me pince les lèvres.

Il me regarde longuement avant de prendre la parole :

« Je crois que... nous devrions tout de suite nous parler. Autant s'en débarrasser maintenant.

-Ce n'est pas ce que nous sommes en train de faire ? je demande pour le taquiner, histoire d'essayer de détendre l'atmosphère.

-Louis...

-Oui, je me tais...

-Tu veux boire quelque chose ? »

Je secoue la tête, et il soupire, me proposant de m'asseoir à côté de lui sur le canapé. Je vois qu'il a rangé le repas au frais. Bien. La discussion risque de durer longtemps alors. Je prends une grande inspiration tout en me laissant tomber à côté de lui.

« Louis, avant que je commence, je voudrais que tu me fasses une promesse.

-Une promesse ? je lui demande, étonné.

-Oui, me dit-il avec sérieux.

-Laquelle ?

-Celle de toujours m'écouter, même quand tu es en colère. »

Je le regarde en fronçant les sourcils, sans comprendre où il veut en venir.

« Je ne t'ai jamais trompé avec Selena. »

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, et je me redresse d'un geste du canapé, m'éloignant instinctivement de lui. Il se fout de ma gueule ?! Je m'apprête à répliquer, mais il secoue la tête, et je me souviens que je viens de lui promettre de toujours l'écouter.

Je soupire lourdement et lui fais un signe de la main, le laissant reprendre.

« Je ne t'ai pas trompé avec Selena, je n'ai pas couché avec elle avant que tu me foutes dehors. Je n'aurais jamais pu nous faire ça. Jamais. Tu étais, et tu es toujours d'ailleurs, la personne la plus importante de ma vie, sans compter Lily. Je n'aurais jamais pu mettre notre famille en péril. Je me suis battu avec moi-même pour être l'homme que je suis aujourd'hui !

-Mais... pourquoi tu ne me le dis que maintenant ? je murmure, choqué.

-Tu m'aurais écouté ? »

Je baisse les yeux, honteux, face à sa question. Je n'ai pas besoin de répondre, nous connaissons tous les deux la réponse, et c'est non. Dès que cette putain d'interview est sortie, je lui ai en mis plein la gueule.

Je ne l'ai plus jamais laissé me parler. Je ne l'ai plus jamais écouté.

Jusqu'à il y a quelques semaines seulement.

« Tu ne m'as pas écouté, tu m'as seulement balancé le magazine à la gueule, en me demandant de quitter la maison. Trois semaines plus tard, alors que nous n'avions toujours pas discuté de tout ça, le père de Danielle m'a amené les papiers du divorce, et une ordonnance restrictive me demandant de ne pas vous approcher, Lily et toi, jusqu'au procès. Tu m'as donné le premier coup qui m'a foutu à terre et... ma mère s'est ensuite assurée que j'y reste. Je crois même qu'elle a fini par m'enterrer. Si elle avait pu me donner une pelle pour me demander de creuser ma tombe, elle l'aurait fait. Elle m'a même foutu de la coke sous le nez, Louis !

-Oh mon dieu, je murmure en sentant mon regard se brouiller.

-Alors maintenant, je vais tout te raconter. Mais pour l'amour du ciel, plus JAMAIS tu ne me laisseras pas, ne pas m'expliquer, sous prétexte que j'ai fait des erreurs par le passé, et que je pourrais peut-être les refaire ! Parce que, NON, je serais incapable de les refaire, je t'aime à en crever et je ne peux plus concevoir ma vie sans Lily et toi. Alors oui, je ne suis pas parfait, je vais refaire des bêtises, mais jamais une comme celle-ci. Juste, écoute-moi la prochaine fois, Louis. Laisse-moi te parler. »

*

Passé - Avril 2015 – Harry

Je n'ai qu'une envie : rentrer chez moi, me glisser dans les bras de mon mari, et dormir. Je n'en peux plus ! Je n'ai passé qu'une semaine aux Etats-Unis pour la promo du film, mais je suis décalqué. Après, il est vrai que je n'ai pas beaucoup dormi, et que j'ai peut-être un petit peu trop profité de Los Angeles et New York. Ce n'est pas de ma faute si Selena, Fionn et Cole m'ont entraîné dans TOUTES les soirées qui leur paraissaient cool. Du coup, je suis sorti tous les soirs...

Je crois que mes années de beuveries sont bien loin derrière moi. Je n'ai plus l'entraînement de mes vingts ans. Ça ne me manque pas mais... putain, j'aurais voulu pouvoir tenir plus longtemps la route ! Du haut de mes vingt-six ans, il faut dire que j'ai aujourd'hui d'autres priorités. Comme, prendre l'avion plus tôt de New York pour rentrer chez moi, et retrouver ma famille. Il nous reste encore une émission télé à enregistrer en direct la semaine prochaine, à Londres, mais, en attendant, je suis en repos.

Quand John se gare devant chez nous, il est à peine vingt heures. J'étais censé rentrer demain, mais je n'ai pas tenu. Après ma soirée d'hier, j'ai pris le premier avion, et je suis rentré à la maison. Louis et Lily me manquaient trop. Après mon tournage à Los Angeles l'été dernier, je me suis fait la promesse de ne jamais partir loin aussi longtemps, a moins qu'ils me suivent tous les deux. C'est pour cette raison que, cet hiver, j'ai tourné dans un film, peut-être moins ambitieux que the imitation games ou Lost on you, mais, au moins, c'était à Londres.! J'ai pu rester avec eux.

Je crois que ça a soulagé Louis, mais aussi et avant tout Lily.

Je souris à mon garde du corps, le remercie et lui donne le reste de sa soirée, ainsi que de sa semaine. Je ne compte pas sortir d'ici avant l'année prochaine au moins !

« Bonne soirée, Harry, me répond John en baissant la vitre de la voiture pour me saluer.

-A toi aussi, John ! Je t'appelle si j'ai besoin de toi. Ok ?

-Pas de soucis, je suis là pour ça. »

Je rigole légèrement et le regarde partir, en remontant l'allée.

Je soupire de soulagement en me retournant vers la maison, et je souris en voyant de la lumière. Louis et Lily sont là. J'avais peur qu'ils soient chez un de nos couples d'amis. Je sais que Louis n'aime pas quand je suis loin. Donc il passe beaucoup de temps chez Liam et Danielle, ou bien chez Niall et Ashley.

Ces deux-là viennent de s'installer ensemble. Je suis heureux pour mon ami. Il envisage sérieusement d'arrêter de mixer aux quatre coins du monde, pour se poser dans une vie rangée avec elle, il m'en a parlé le mois dernier. Il a récemment ouvert une maison de disque à Londres. Il pense s'y consacrer à partir du début de l'année prochaine. Ne pouvant pas annuler les dates sur lesquelles il s'est déjà engagé. Mais, il est beaucoup moins présent sur scène, qu'il ne l'était avant de rencontrer Ashley. Il a vraiment trouvé une chouette fille. Je suis content pour lui.

Je monte à la hâte les quelques marches qui mènent jusqu'à la porte d'entrée, et je pénètre dans la maison. Je dépose mon sac dans le hall, impatient de les retrouver et annonce mon arrivée :

« C'est moi ! Je suis.... »

Mais je m'arrête au milieu de ma phrase en voyant une grosse valise dans l'entrée.

Louis s'en va ? C'est quoi ça ?

J'entends alors une porte claquer à l'étage, et des pas agités dans l'escalier.

Lorsque je vois Louis débarquer en face de moi, fou de rage, je fais tout de suite un pas en arrière, pas très rassuré. Ce n'est pas normal DU TOUT ! Louis n'est pas du genre à s'énerver ! Je ne l'ai jamais vu comme ça !

« Fous le camp ! » s'exclame-t-il alors avec colère en se jetant sur moi pour me frapper.

OH, STOP ! Il se passe quoi là ?!

J'arrive à arrêter son geste avant qu'il ne se fasse mal, en attrapant son poignet, mais il s'échappe bien vite de mon emprise.

« Casse-toi, réplique-t-il aussitôt.

-Quoi ?!

-Je t'ai préparé une valise avec quelques affaires, tu fous le camp d'ici. Il n'est pas question que tu restes une seconde de plus dans cette maison !

-Mais je peux savoir pourquoi tu me fous dehors ! je m'exclame alors, hors de moi

-il se fout de ma gueule, murmure-t-il. IL SE FOUT DE MA GUEULE ! »

A peine quelques secondes plus tard, je reçois en pleine figure un magazine. Je le rattrape quand il s'écrase au sol et je fais les gros yeux en voyant la une. Une photo de Selena et moi et des grosses écritures rouges Selena Gomez Confirme sa relation avec Harry Tomlinson.

Je relève les yeux vers Louis, fébrile. Il ne va quand même pas croire ce torchon ! Même s'il s'agit du magazine le plus fiable d'entre tous ceux que l'on peut trouver, il ne peut pas croire ce qu'il y a écrit là-dedans !

NON, Louis vaut mieux que ça !

Il va m'écouter, et il va comprendre que ce n'est pas vrai ! Que ce n'est pas possible !

« Tu ne vas quand même pas croire ce qu'il y a d'écrit, là-dedans ? je demande en essayant de me calmer et de ne pas l'agresser.

-Casse-toi, Harry. Je ne veux plus te voir. Va t'en !

-Mais enfin, LOUIS !

-NON ! Tu.te.barres ! » me dit-il avec tellement de méchanceté que je commence à ne même plus reconnaître mon Louis.

Je le regarde pendant un long moment, en silence, brisé.

Il m'avait promis qu'il me ferait toujours confiance, qu'il ne croirait jamais tout ce qui pouvait se raconter sur moi, qu'il serait là pour moi.

Il me l'avait promis !

« Tu fais une grosse erreur, Louis.

-Pas plus que celle que j'ai faite en acceptant de me marier avec toi.

-Ecoute...je vais aller à l'hôtel ce soir, si ça peut te rassurer, mais demain, je reviendrai, on doit en parler, tu ne peux pas...

-NON. Je ne veux plus JAMAIS te voir ! » me coupe-t-il.

Je sens les larmes me monter aux yeux, mais il n'est pas question que je craque. Pas devant Louis.

Je m'apprête à lui répondre, mais je le vois se ruer sur moi, pour me pousser à l'extérieur, en me frappant sur le torse. J'ai à peine le temps d'attraper une paire de clés sur le buffet de l'entrée, que je me retrouve dehors, le bruit de la serrure m'enfermant à l'extérieur.

Louis vient de me foutre dehors. LOUIS VIENT DE ME FOUTRE DEHORS !

Je prends une grande inspiration, sentant les larmes rouler le long de mes joues, et vais jusqu'à ma voiture qui est de l'autre côté de la maison. Une fois à l'intérieur, je fonds littéralement en larmes. Incapable de les retenir plus longtemps. Mais je suis rapidement interrompu par mon téléphone portable qui sonne dans ma poche. Je l'attrape fébrilement, espérant un coup de fil de Louis, mais c'est le prénom de Liam qui s'affiche sur mon écran. Je prends sur moi pour essayer de me calmer, mais lorsqu'il me hurle dessus, alors que j'ai à peine décroché, je ne peux pas retenir mes larmes plus longtemps.

« NE ME DIS PAS QUE TU AS FAIT CETTE CONNERIE ? »

Non, non, non, NON ! Je n'ai pas fait ça ! JAMAIS j'aurais pu faire ça !

Je l'entends me crier dessus pendant deux bonnes minutes, sans que je ne sois capable de sortir le moindre mot d'entre mes lèvres. Mais lorsqu'il réalise que je suis en larmes, à l'autre bout du fil, il se tait tout de suite, et comprend sa connerie à lui aussi.

« Putain, tu ne l'as pas fait, murmure-t-il.

-Non. » je réponds sèchement en reniflant.

Un long silence s'ensuit, avant qu'il ne reprenne la parole.

« Tu es où ?

-J'ai à peine eu le temps de rentrer chez moi, qu'il m'a foutu dehors...

-Tu es déjà rentré ?

-Oui... surprise, je réplique amèrement.

-Ok. Trouve-toi un hôtel pour la nuit, j'arrive. Je dois d'abord calmer Danielle, sinon elle va venir t'assassiner dans ton sommeil. Crois-moi. »

*

« Je te jure que je n'ai pas fait ça, je te le promets, Liam ! » je réplique alors qu'il vient de parcourir l'article en double page pour la troisième fois.

Il soupire lourdement en déposant le magazine sur la table basse du petit salon de la suite que je viens de réserver pour la nuit.

Je ne vous raconte pas le sourire moqueur de la standardiste lorsqu'elle m'a vu débarquer, seul, tout à l'heure. Evidemment, je n'ai pas manqué de voir le magazine de tous mes tourments bien en évidence, devant son ordinateur. J'aurais eu envie de me défendre, mais je crois que je suis de toute façon maintenant catalogué, comme un connard de mari infidèle.

J'ai donc simplement attrapé la clé de la chambre, et j'ai pleuré en silence, une fois dans l'ascenseur. Heureusement, Liam n'a pas mis longtemps à venir me rejoindre. Sinon, je crois que j'aurais été capable de descendre le mini bar de ma suite entièrement.

Quand il est arrivé, il a tout de suite retiré toutes les bouteilles d'alcool de la chambre, et nous nous sommes installés dans le petit salon pour discuter. Nous avons lu, en long, en large, et en travers l'article. Maintenant que je l'ai lu, je comprends la colère de Louis. Ce torchon est bourré d'informations ultra personnelles, que l'autre connasse a livré au journaliste, sans aucun acquit de conscience visiblement.

« Comment peut-elle être au courant du tatouage que tu as sur le cul, Harry ?

-Je me suis changé un milliard de fois sur le plateau du film ! Elle l'a forcément remarqué à ce moment-là !

-Faut que tu sois à poils pour qu'on le voit, ce putain de requin ! réplique Liam en soupirant.

-J'en sais rien...je crois qu'on a parlé des tatouages qu'on regrettait le plus, et j'ai dû lui en parler à ce moment-là. »

Oui, j'ai un magnifique petit requin en haut de la fesse gauche. Et alors ! On fait tous des erreurs !

Liam me regarde en secouant la tête avant de la traiter de salope.

Il reprend finalement en me regardant.

« Et la maison de Santa Monica ? Elle va jusqu'à décrire la couleur des rideaux de ta chambre !

-Nous y avons passé un de nos week-ends de repos. Louis et Lily étaient avec nous en plus ! Je n'arrive pas à croire qu'elle ait pu... RAAAAH... PUTAIN ! Nous n'étions pas seuls. Fionn, Cole étaient avec nous. Même George et Morgan sont passés un soir ! » je m'exclame, hors de moi.

Liam se mordille la lèvre. Il me croit. Je le sais. Il n'a pas eu le moindre doute en me voyant, lorsqu'il est arrivé tout à l'heure. La première chose qu'il a faite d'ailleurs, a été de s'excuser.

« Et toute l'histoire sur ta mère ?

-Je pense qu'elle a dû entendre des conversations téléphoniques. Je me suis clairement engueulé avec elle, tout au long du tournage. Et je ne sais pas si tu te souviens, mais la dernière soirée que nous avons tous passée ensemble à Los Angeles, à la fin du tournage, j'ai passé ma soirée à la critiquer.

-Exact... »

Il me regarde longuement, réfléchissant à la situation, mais je crois qu'elle est sérieusement désespérée. Louis ne veut même pas répondre à mes coups de téléphone. Je n'ai pas arrêté de l'appeler et de lui envoyer des sms depuis tout à l'heure. Mais je n'ai aucune réponse.

Je soupire largement en me frottant les tempes, prêt à craquer une fois de plus. Je sens la main de Liam venir se poser contre ma cuisse, et serrer ensuite mon genou en signe de soutien.

Je relève le regard vers lui, avalant difficilement ma salive, et il réplique alors :

« On peut l'attaquer pour diffamation.

-Je ne vois pas comment on peut prouver que tout ce qu'elle raconte est faux. Elle a réussi à monter une histoire de toute pièce qui est tellement plausible, que toutes ses preuves sont vraies ! Je ne gagnerai jamais face à elle. Si je fais ça, elle risque même de crier au viol.

-Putain, on est dans la merde... »

Je soupire largement et hoche la tête de haut en bas. Oui. Nous sommes clairement dans la merde.

« Qu'est-ce que je vais pouvoir faire Liam ? Il ne voudra JAMAIS m'écouter avec tout ça.

-Il t'aime, il acceptera de te voir, j'en suis certain. »

*

Présent - Janvier 2018 – Louis

« Pourquoi tu n'es pas revenu me voir, Harry ? Pourquoi ? je murmure la voix tremblante.

-Parce que ma mère a été plus rapide, me répond Harry, les larmes aux yeux.

-Elle...

-Je t'ai dit qu'il ne s'était rien passé avec Selena, avant que tu ne me foutes dehors.

-Tu as vraiment couché avec elle ? Après ?

-Oui... »

*

Passé - Avril 2015 – Harry

« Parce que tu crois sérieusement que Louis va écouter tout ce que tu viens de me dire ? » me demande ma mère en me regardant, légèrement moqueuse

Je fronce les sourcils aux paroles de ma mère, et je hoche la tête de haut en bas. Evidemment qu'il va me croire, et qu'il va accepter de m'écouter ! Bon, ça fait trois jours qu'il ne veut même pas décrocher son téléphone, mais il finira bien par céder, et accepter de me voir. Je dois lui parler, je dois tout lui expliquer. Liam m'a conseillé de continuer jusqu'à ce qu'il accepte. S'il m'a dit de le faire, c'est bien que lui aussi y croit, non ?

Avant qu'elle n'arrive, j'étais à deux doigts de me tirer de mon lit, de me doucher, et de m'habiller. J'ai rendez-vous pour l'enregistrement d'une émission télé, tout à l'heure. Je voulais passer chez nous avant, pour essayer de voir Louis. Mais ma mère est arrivée avant. Mais, après ce qu'elle vient de dire, je crois que j'aurais préféré qu'elle loupe son avion.

Quand la réception a appelé dans ma chambre pour me dire que ma mère était en bas, et qu'ils voulaient savoir s'ils pouvaient me l'envoyer, j'ai cru à une blague. J'ai frisé l'hystérie et le bonheur d'enfin penser que ma mère était venue pour moi. Avec toute cette histoire, elle a fait le déplacement jusqu'ici, pour me soutenir. Enfin, me soutenir...à sa manière.

Mais il a fallu une seule phrase pour tout briser. Pour me briser.

« Oui, je crois. Enfin... j'espère en tout cas.

-Harry, de toi à moi, tu as bien couché avec cette gamine, non ?

-Mais non ! » je réplique en fronçant les sourcils.

Elle rigole amèrement en secouant la tête, et je la regarde se lever pour se resservir un thé.

Quand elle est arrivée, j'ai demandé à ce qu'on nous fasse monter quelques boissons chaudes, et des biscuits. Elle en attrape un au passage, et croque dedans avant de reprendre, en se retournant vers moi :

« Harry, je crois qu'il n'y a que toi qui crois à tout ce que tu viens de me dire. Et quand bien même ce soit vrai, je te connais. Tu ne pourras pas longtemps résister aux avances de cette ravissante jeune fille. Elle est tout ce que tu aimes. Jeune, sexy, et pleine de promesses.

-Qu'est-ce que tu me racontes ? je m'exclame en la regardant.

-Cette fille a peut-être raconté des conneries, mais je crois qu'elle n'attend qu'une chose, Harry. Alors, je te connais, à la première occasion, tu vas céder. De toute façon, il n'y avait bien que toi pour croire que tu pourrais rester fidèle, et te comporter comme un bon père de famille aussi longtemps, dit-elle sans l'ombre d'une émotion en prenant une gorgée de thé.

-Tu...

-Et puis, si ce n'est pas avec cette Selena, ce sera avec une autre. Sérieusement Harry, tu n'es pas gay. » me dit-elle en me regardant dans les yeux.

Je sens mon regard se brouiller, et ma respiration commence à me manquer. Ça fait trois jours que je suis une véritable épave. C'est simple, quand on a annoncé que ma mère était là, je n'étais même pas encore sorti de mon lit. Pourtant, il était déjà quinze heures, alors que je suis attendu à dix-huit heures dans les studios de l'émission.

J'ai demandé à la réceptionniste de la faire patienter dix minutes avant de la laisser monter, le temps pour moi de prendre une douche, et d'être présentable. Je voulais vraiment lui faire bonne impression. J'en avais besoin ! Mais... non, elle, elle arrive, et d'un revers de la main, balaye tout le discours que j'ai longuement préparé pour Louis, et tous ceux qui voudront bien écouter mes explications.

C'est à dire, pas grand monde.

« Je suis amoureux de Louis, Maman. Que tu le veuilles ou non, je murmure le cœur serré.

-Visiblement pas assez pour le garder. Tu n'es pas fait pour cette vie là, Harry. Je te le dis, et le répète. Tu seras incapable de rester fidèle encore bien longtemps. »

Je renifle légèrement à ses mots, et lorsqu'elle reprend la parole, j'essuie une larme roulant le long de ma joue.

« Harry, je peux te poser une question ?

-Hmm.

-As-tu vu un seul message de soutien à ton encontre sur les réseaux sociaux ? »

Je secoue lentement la tête de gauche à droite.

J'ai osé mettre le nez dans twitter hier matin. Mais en voyant les atrocités qui ont été écrites sur moi, je me suis abstenu d'y retourner. Pourtant, j'aime échanger par ce réseau avec mes fans. J'ai l'impression de pouvoir leurs communiquer tout ce que je veux, rapidement et intimement. Mais, voir que ces mêmes personnes, que j'aime et chérie comme des gens de ma famille, m'en ont foutu plein la gueule, sans croire une seule seconde que, peut-être, cette histoire était un tissu de mensonges, ça m'a brisé le cœur une seconde fois.

Face à mon silence, ma mère décide alors de répondre à ma place.

« Non. Aucun. Les gens savaient que ça arriverait, Harry. Ils l'attendaient ! Si tu aimes vraiment Louis, je crois que tu ne dois pas lui dire la vérité. Tu devrais même peut-être coucher avec cette fille, ça vous rendrait service. Après ça, tu ne pourras pas lui dire que tu n'as pas couché avec elle au moins, dit-elle en roulant des paupières.

-Mes fans ont confiance en moi, ils...

-Non, Harry. Non. Ils avaient confiance en Louis, et l'influence qu'il avait sur toi, mais très certainement pas en toi. »

Non. C'est faux.

NON.

Je suis certain qu'il y en a au moins une petite partie qui ne croit pas à cette histoire, qui sait que je ne suis plus comme ça. Je suis certain qu'il y a des gens qui me soutiennent, et qui savent que j'aime Louis plus que tout. Qui savent que je ne ferais jamais de mal à l'homme que j'aime. Que je ne mettrais jamais ma famille en péril. Jamais.

Ça fait des années que je m'évertue à montrer une belle image de moi... que je suis devenue une belle personne.

Ils ne peuvent pas me laisser tomber comme ça.

Ils n'ont pas le droit ! Je crois que j'ai envie de mourir. Ils ne peuvent pas me trahir comme ça.

Si même mes fans ne peuvent pas croire en moi, qui va bien pouvoir le faire ?

Pas ma mère en tout cas.

« Tu ne m'as pas parlé d'une interview pour la télé tout à l'heure quand je suis arrivée ? me demande alors ma mère, me sortant de ma torpeur.

-Si... je... je vais être en retard, je murmure, totalement achevé, en regardant l'heure sur mon téléphone.

-Je vais t'attendre ici, ça ne te dérange pas ? Nous pourrions dîner ensemble ce soir ?

-Si tu veux, je souffle en reniflant et me redressant pour me lever.

-Bien. A plus tard mon chéri, dit-elle en embrassant ma joue. Oh, et... tu devrais te changer. »

Je regarde alors ma tenue, et hausse des épaules. Quand je vais arriver au studio de l'émission, la styliste va de toute façon me relooker, le coiffeur me recoiffer et le maquilleur me maquiller.

Vu la tête que j'ai, il vaudrait mieux pour eux.

Je relève une dernière fois les yeux sur ma mère, prends une grande inspiration et m'approche d'elle pour la prendre dans mes bras, la remerciant pour sa venue. Je prends mon téléphone, ma veste, et je quitte ma suite. Je descends ensuite à la réception.

Une fois en bas, je demande à la standardiste de m'appeler une voiture. Je patiente jusqu'à son arrivée, et quand le chauffeur m'interpelle, je me glisse à l'arrière de sa berline. Je mets alors quelques secondes à réaliser qu'il me demande où il peut me conduire. Sans l'ombre d'une hésitation, je lui donne le nom de l'hôtel où Selena loge depuis hier.

Elle veut s'amuser à raconter à tout le monde que nous avons couché ensemble ?

Autant l'aider à donner plus de détails croustillants sur mes habitudes au lit.

Ça donnera plus de piquant à son récit.

*

Présent - Janvier 2018 – Louis

Quand Harry finit par me dire que, cet après-midi là, il a bien couché avec Selena, alors que plus tôt dans la journée, il était à deux doigts de venir me voir, dans l'espoir de nous expliquer, je fonds en larmes.

Si sa mère était arrivée le lendemain, peut-être que tout cela aurait pu avoir une issue différente. S'il avait eu une autre mère, jamais de la vie, il n'aurait fait une chose pareille. Il ne m'a peut-être pas trompé, mais il a couché avec Selena, à cause d'elle.

Sans elle, il ne l'aurait jamais fait.

J'en suis certain.

Je sens les bras de Harry venir m'entourer. Il essaie de me réconforter, de me bercer, de faire cesser mes pleurs, alors que c'est lui qui devrait être effondré, pas moi. Putain de merde. Je crois que je ne me suis jamais senti aussi mal de ma vie. Jamais...

« Harry...mais pourquoi je n'ai pas réussi à te faire confiance, je murmure contre sa peau alors que j'ai toujours le visage ruisselant de larmes, enfoui dans son cou.

-Les rumeurs étaient là depuis plus de six mois. L'interview qu'elle a donné était si détaillée... avec le passé que j'ai, à ta place, je ne me serais pas fait confiance non plus.

-Mais je n'ai jamais cessé de te répéter que je te ferais TOUJOURS confiance ! J'arrive pas à croire que...

-Louis...

-Mais pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi je n'ai pas réussi à mettre mes peurs de côté, le soir où tu es rentré, pour te laisser me parler ? Pourquoi ?

-Pour te protéger, et protéger Lily. »

Je me détache de lui avec difficulté, le cœur en miettes. Je n'arrive pas à croire que j'ai pu me comporter comme ça. Ce n'est pas seulement la faute de sa mère, c'est aussi la mienne ! Si j'avais su prendre sur moi, et le laisser me parler, je suis certain qu'il aurait fini par me convaincre.

J'aurais vu la sincérité briller dans son regard. Je l'aurais senti dans ses mots. Je l'aurais compris dans son comportement.

Je l'aurai su !

Forcément !

« Putain... j'arrive pas à le croire... on a perdu tant de temps, je t'ai tellement détesté, j'ai... mon Dieu, Harry, je recommence à pleurnicher en secouant la tête.

-Lou, le plus important, c'est que, aujourd'hui, tu saches la vérité. Je ne t'ai jamais trompé. Ok ? Ce n'est pas arrivé. Je t'ai détesté de n'avoir jamais voulu m'écouter mais... aujourd'hui, je t'aime plus que tout, et je ne veux qu'une chose : repartir à zéro et retrouver la relation stable que j'avais avec toi. Tu ne t'imagines pas à quel point j'ai eu mal et je me suis senti trahi. J'ai même failli reprendre de la coke... ma propre mère m'en a amené une fois !

-Je ne me le serais jamais pardonné... »

Nous savons tous les deux, que s'il avait replongé là-dedans, il ne s'en serait pas sorti. Il est persuadé, comme moi, qu'au premier rail, il serait incapable de s'arrêter, et que ça lui serait fatal. Nous avons rarement parlé de tout ça, mais à chaque fois que nous l'avons fait, ce fut extrêmement difficile.

Pour lui, comme pour moi.

« Je ne l'ai pas fait. Je me suis pris des cuites mémorables, mais... c'est tout.

-C'est pour ça que Liam était si... désagréable avec moi ces deux dernières années. » je réalise alors.

Il hoche lentement la tête de haut en bas, et glisse une main contre ma joue. Je comprends maintenant pourquoi Liam a brutalement changé de comportement avec moi, alors qu'à mes yeux, j'étais la victime dans cette histoire.

Sauf que je n'avais aucune idée de ce que son meilleur ami vivait, en partie par ma faute.

« Il connaissait la vérité, oui.

-Mais... pourquoi ne pas avoir attaqué le magazine, ou Selena en justice ? je réplique en reniflant légèrement.

-J'ai vraiment couché avec elle, Louis, me dit-il simplement. Après tout, j'ai réellement couché avec elle. Je le regrette mais... c'est arrivé. J'aurais pu essayer, ça n'aurait pas fonctionné. Après ça, j'ai clairement baissé les bras, et quand les papiers du divorce sont arrivés chez moi, j'ai su que je t'avais définitivement perdu. Et tu connais le reste de l'histoire. »

Je soupire largement en baissant le regard, et je laisse une larme rouler le long de ma joue. Je m'en veux tellement ! Si j'avais su le soutenir, nous n'en serions pas là. Et surtout, il ne serait pas aussi blessé qu'il ne l'est aujourd'hui. J'aurais dû savoir que c'était faux. Quand bien même, j'aurais dû savoir qu'il allait sombrer. J'aurais dû savoir que sa mère était bien plus néfaste que je ne le pensais, et qu'elle était aussi manipulatrice avec lui ! J'aurais dû voir que malgré ce qu'il me disait, tout ce qu'on pouvait raconter sur lui l'influençait beaucoup plus qu'il ne le laissait croire dans toutes ses décisions.

J'aurais dû savoir. J'aurais dû le voir.

« Je suis tellement désolé, je lui murmure en soupirant largement.

-Lou. Je voudrais qu'on ne parle plus de cette histoire, et qu'on avance. On s'aime, on veut être heureux ensemble, alors donnons-nous cette chance. S'il te plaît.

-Harry, tu n'as rien à te faire pardonner... En réalité, c'est moi qui dois me faire pardonner pour ne pas t'avoir écouté. »

Je le vois lentement secouer la tête et me répondre :

« Je voudrais juste... oublier toute cette histoire. »

J'inspire profondément et approuve d'un signe de tête. Moi aussi je voudrais tout oublier. Mais cela ne répond pas à une de mes principales questions...

« Pourquoi ta mère à fait ça ? je lui demande alors.

-Je t'ai déjà montré une photo de mon père ? »

Je réponds par la négative. Nous avons très peu parlé de Dès. J'ai, dès le départ compris, que c'était un sujet sensible et douloureux pour Harry. Je ne voulais pas lui faire du mal en lui parlant de son défunt père. Je sais juste qu'ils étaient très proches et qu'il a beaucoup souffert de sa disparition.

Je le vois attraper son téléphone. Après avoir rapidement pianoté dessus, il me le tend. Je fronce les sourcils en découvrant la photo d'une vieille photographie en noir et blanc. On dirait bien Harry, mais je réalise que non, ce n'est pas lui.

Les lèvres de cet homme sont légèrement plus fines, ses pommettes sont plus remontées, et ses boucles sont plus serrées. Je crois même que ses cheveux sont plus foncés.

Même s'il ressemble à s'y méprendre à l'homme que j'aime, ce n'est pas Harry.

« Je suis le portrait de mon père...

-Elle ...

-N'a pas supporté de me voir grandir, et de lui ressembler de plus en plus, alors qu'il était décédé. »

Je lui rends son téléphone en lui faisant un signe de tête. Anne Styles est totalement folle. Une chose est certaine. Si nous voulons que ça fonctionne, il va devoir tirer un trait sur elle.

« Harry. Je me remettrais définitivement avec toi, à une seule condition, je lui dis très sérieusement.

-Laquelle ?

-Tu vas appeler ta mère, maintenant, lui dire d'aller se faire foutre, et ne plus jamais la revoir. »

#WIWYMfic __ Et voila...c'est fini. Nous nous retrouvons pour l'épilogue de 24 ou 25 décembre les amours. Je vous laisse commenter et réagir face à ces révélations finales. ;) Je vous ferais un mot plus conséquent après l'épilogue !

PS / allez découvrir ma prochaine fiction. Premier chapitre le 1 Janvier.

Je tiens à remercier Amélie et Christine pour leurs corrections ! ◊