Chapitre n°26


Chapitre spécial dans le passé

Passé / Septembre 2013 – Harry

« Mais... c'est qui cette fille ?

-Ashley ! Une des meilleures amies de Danielle. C'est la troisième fois que je te le dis. » répète Liam à Niall, alors qu'il commence à véritablement perdre son calme.

Notre ami soupire d'admiration face à cette magnifique femme, comme s'il était confronté à la huitième merveille du monde.

Il est vrai que Ashley est très très jolie. Exactement le type de fille dont Liam aurait pu tomber amoureux, mais il a préféré sa meilleure amie, Danielle. Ashley est tout le contraire de cette dernière. Elle est blonde, grande avec de beaux yeux clairs. Alors que son amie est plus petite et brune. Un point commun ? Leurs yeux clairs. Mais les deux sont aussi élégantes l'une que l'autre. Particulièrement aujourd'hui d'ailleurs, et il y a de quoi, puisque aujourd'hui, je me marie. Oui, c'est aujourd'hui que je dois me présenter devant Monsieur le Maire et dire oui à Louis.

Et putain que je flippe !

« Mais tu sais, elle a une gamine, hein, crois bon alors d'ajouter Liam.

-Ah... » se refroidit tout de suite Niall.

Je crois que Liam ne pouvait pas viser plus juste pour calmer les ardeurs notre meilleur ami. Parce que, s'il y a bien une chose qui le terrorise par dessus tout dans une relation, ce sont les enfants. Il marmonne quelques mots que je n'entends même pas, et Liam pouffe comme un abruti. Je crois qu'ils sont tous les deux déjà alcoolisés. Rien de réellement étonnant !

J'inspire profondément en attrapant mon nœud papillon sur le rebord du lit, et je le glisse autour de mon cou. Je me regarde dans la glace et j'essaie de le nouer, mais mes mains tremblent comme pas possible. Je suis incapable de faire un nœud correct, sans qu'il soit penché à gauche, ou à droite, ou bien qu'il soit moche. Niall et Liam continuent de discuter de la belle Ashley, pendant que moi, je m'emmêle les pinceaux. Je grince des dents en soupirant largement, et je secoue la tête en le retirant d'un geste sec. Je vais péter un câble ! S'ils ne se la ferment pas, je vais les faire taire moi-même, et je ne suis pas certain qu'ils vont apprécier. J'entends finalement mes deux amis se taire, après que ma sœur leur ait dit de se la boucler.

Je ferme les yeux, et inspire profondément en essayant de me calmer, mais bon sang, je crois que mon cœur va exploser ! Je sens de l'agitation dans mon dos et la porte claque. Je ré-ouvre les yeux et me retourne. Ma sœur s'approche de moi et prend mes mains avec tendresse. Elle les porte à ses lèvres, et les embrasse tout doucement pour me rassurer.

Gemma est vraiment magnifique. Elle porte une jolie robe fushia, dénudée sur une épaule, avec quelques volants. Elle est parfaitement maquillée, et coiffée avec une couronne de fleurs naturelles dans les cheveux.

Elle me regarde longuement en souriant tendrement, avant de m'attirer à elle pour me prendre dans ses bras. Je ferme les yeux, et me laisse bercer par les doux gestes de ma sœur. Il est clair que ce n'est pas ma mère qui est là pour me rassurer. Non, elle, elle est avec Louis. Parce que j'ai clairement l'impression que c'est son nouveau fils préféré ! Comme si je venais d'avoir un petit frère, et qu'elle reportait toute son attention sur ce nouveau-né. Alors que JE suis son fils. Je n'en veux pas à Louis, il n'y est pour rien. Je l'ai même vu essayer de la remettre à sa place plusieurs fois, mais ça n'a pas fonctionné. Il a bien compris que cette situation me mettait mal à l'aise et me blessait. Ce que ma mère semble ne pas vouloir remarquer. Ou bien c'est intentionnel. Ce qui est tout à fait plausible.

Heureusement que Gemma est là.

Ma sœur se détache lentement de moi et pose ses deux mains sur mes épaules. Elle me sourit tendrement, et glisse finalement une de ses mains contre ma joue, pour la caresser avec douceur. Je la regarde silencieusement quelques secondes, et je murmure :

« Et si je faisais une connerie, Gemma...? »

Elle se pince les lèvres en me regardant. Elle soupire et attrape le nœud papillon que je tiens encore entre mes doigts. Elle le passe autour de mon cou et le noue correctement. Elle aplatit ensuite le nœud et murmure en relevant les yeux vers moi :

« C'est ton choix, Harry.

-Là, j'ai vraiment besoin que tu me dises ce que tu penses, Gemma, je lui dis en tremblant légèrement.

-Tu sais ce que j'en pense. » me répond-elle clairement, sans me quitter du regard.

Je soupire et hoche la tête en me détachant de son emprise. Ah, ça oui, je sais ce qu'elle pense ! De ma relation avec Louis, de mon mariage, et tout ce qui va avec. Je sais qu'elle est contre. Mais je pensais que ce soir, pour me rassurer, elle serait prête à mentir et à dire qu'elle était là, et qu'elle me soutenait. Je me suis trompé.

Je me retourne et regarde mon reflet dans le miroir. Je suis très élégant ce soir. Je porte un costume bleu électrique que j'ai fait tailler sur mesure pour l'occasion, je l'aime beaucoup. Mes cheveux sont coiffés avec style, et relevés en arrière. Mes boucles sont parfaitement domptées. J'ai envie de croire que je vais peut-être enfin pouvoir séduire Louis. Il serait temps, le soir de mon mariage !

Putain que je suis con !

Depuis que je suis rentré de Prague, j'ai essayé de lui parler. J'ai vraiment voulu suivre les conseils de Liam. Il avait raison, je ne pouvais pas continuer comme ça. Sauf qu'en sept jours, je n'ai pas trouvé une seule fois le courage de lui parler. J'ai bien essayé, mais à chaque fois, je me suis défilé. Je crois que mon état de folie et de dépression, depuis mon week-end d'enterrement de vie de garçon s'est aggravé. Et oui, c'est possible.

J'inspire profondément en me frottant le visage. Je sais que je fais une connerie... sinon je ne serais pas dans cet état. J'ai envie d'y croire, et au fond, je sais que je ne fais pas ça pour Louis, mais aussi pour moi. Pour Lily.

J'entends ma sœur reprendre la parole dans mon dos :

« Depuis que tu as décidé de te marier, je te dis que c'est de la folie. Tu n'es pas heureux, tu es même plus malheureux que jamais. Je ne t'ai jamais vu comme ça, Harry. Tu ne peux pas faire ça. » murmure-t-elle avec douceur.

Je crois que c'est la première fois qu'elle le formule, sans me crier dessus. Je n'ai pas compté le nombre de fois où nous nous sommes fâchés, à cause de la cérémonie d'aujourd'hui. Elle n'a pas refusé quand je lui ai demandé d'être notre demoiselle d'honneur, et de s'occuper de nos alliances. Mais ça ne l'empêche pas de s'opposer à notre union, et cela, depuis le départ. Elle n'a jamais manqué une occasion de me le dire, ou de l'avouer à Louis.

Je soupire largement et me retourne vers ma sœur en me mordant l'intérieur de la joue.

« Je suis amoureux de Louis.

-Ouais, ça, je le sais. Je crois que personne ne peut le manquer ! s'exclame-t-elle en soupirant.

-Gem'. S'il te plait... Je l'aime. Ça fait un an et demi que je le connais, et que je suis incapable de regarder une autre personne que lui. Tu me connais assez bien pour savoir que ça ne me ressemble pas ! Je n'ai pas baisé depuis presque autant de temps ! GEMMA ! UNE PUTAIN D'ANNEE QUE J'AI PAS...

-STOP. Ça, je ne voulais pas le savoir, clairement, stop » me dit-elle en faisant la grimace.

Oui... peut-être qu'effectivement, elle n'était pas obligée de le savoir. Elle a raison.

Je soupire et reprends en essayant de rester soft dans mes propos. Je veux bien que ma sœur sache que je suis malheureux, mais pas qu'elle me voit aussi désespéré que je le suis. Parce que c'est bien ce que je suis, désespérément amoureux de Louis.

Merde...

« Je suis incapable de lui dire non ! Dès qu'il me demande quelque chose, je le fais, sans réfléchir. Je suis devenu ce que je détestais le plus chez les couples, un petit toutou ! Je l'aime tellement, que regarde où j'en suis à cause de lui ! Ce que je suis capable de faire, pour lui ! Je me marie alors que... je ne sais même pas s'il m'aime ! On s'entend super bien, on rigole, on passe de bons moments tous les deux et... rien. On s'est pas ré-embrassé depuis la fin de la promo du film, je n'ai jamais pu goûter à sa peau, à ses...

-HARRY, ça suffit. Je crois que j'ai compris le concept.

-Je ne peux pas annuler maintenant alors que tout le monde est arrivé et que ...

-Harry, tu as encore le choix. » me dit-elle sérieusement en me regardant droit dans les yeux.

Je peux encore annuler, je peux encore partir, je peux encore dire non.

Mais est-ce que j'en ai envie ? Est-ce que j'ai envie de tout envoyer valser ?

La réponse est non.

S'il n'y avait pas Elisabeth, seule, à attendre qu'on vienne la chercher dans cette famille d'accueil, peut-être que je serais prêt à le faire. Mais non. Je ne peux pas me défiler. Je ne peux pas le faire, parce qu'elle est là.

Grâce à Louis, je ne suis pas seulement redevenu quelqu'un de bien, je suis devenu un père. Et cela, bien malgré moi. Mais, je ne le regrette pas. Je m'en voudrais plus que tout au monde si, à cause de toutes mes peurs, je n'arrivais pas à prendre mon courage à deux mains pour aller dire oui devant le Maire. Tant pis si nous ne nous marions pas par amour, Elisabeth a besoin de nous. Elle n'a pas seulement besoin de Louis. Non, elle a aussi besoin de moi, elle a besoin de nous, de nous deux.

Je regarde alors ma sœur en réalisant tout cela, et je reprends la parole :

« La première fois que j'ai rencontré Elisabeth, dans son petit lit d'hôpital, ça m'a déchiré le cœur. Elle était si petite, si triste, si... seule. Je ne peux pas lui faire ça. Je me suis engagé auprès de Louis, mais aussi auprès d'elle. Elle semblait si heureuse et soulagé de nous voir arriver à chacune de nos visites à l'hôpital. Je n'ose même pas imaginer combien nous lui manquons, parce qu'elle, elle me manque terriblement. Et c'est pire que ce que je ressens vis-à-vis de ma relation avec Louis. Cette gamine, je l'aime et je ne peux pas la laisser tomber. Je veux être son papa, je veux m'impliquer dans sa vie, l'aimer et l'élever. La sauver. Parce que de cause à effet, c'est un petit peu elle qui m'a sauvé... »

Ma sœur me regarde alors, et un léger sourire s'étire sur ses lèvres. Je fronce les sourcils en la voyant faire et elle se rapproche de moi. Elle passe ses bras autour de mon cou et murmure alors à mon oreille :

« Félicitations, Harry, tu viens de devenir un père... »

Je ferme les yeux à ses mots, parce que je sais que c'est une vraie avancée pour moi.

Elle se détache lentement de mes bras, me regarde longuement dans les yeux, et elle souffle :

« Je t'attends en bas, prends ton temps. »

Je hoche lentement la tête de haut en bas, et l'observe quitter la chambre. Je prends une grande inspiration, et traverse la pièce pour aller jusqu'à la baie-vitrée qui donne sur le balcon. Je pousse la porte, et me glisse à l'extérieur. J'ai besoin d'air je crois.

Il ne fait pas trop chaud, et le soleil commence à décliner, la vue est magnifique d'ici. Nous devons être dans le parc pour la cérémonie dans trente minutes. Je baisse le regard, je vois les invités s'affairer en bas de l'édifice. Les gens arrivent petit à petit, par groupe, et commencent à s'installer sur les chaises qui sont disposées face à l'arche fleurie.

On se croirait sérieusement dans une comédie romantique. J'ai envie de vomir.

Je m'appuie contre la rambarde en fermant les yeux, et inspirant à plein poumon. Je dois me calmer... Si je ne m'apaise pas, je vais vraiment devenir fou, s'il est possible de l'être plus que je ne le suis déjà. Je n'aurais jamais cru me mettre dans un tel état pour quelqu'un. Je suis devenu tout ce que je déteste dans une relation de couple, lorsque j'étais spectateur, de l'extérieur. Putain. Comment j'ai pu en arriver là ?

Mais je suis rapidement interrompu dans mes pensées par quelques coups à la porte. Je me retourne, restant à l'extérieur et cri un « entrez » bien distinct. La porte s'ouvre doucement, et je suis très étonné de voir Louis apparaître dans la chambre que nous sommes censés partager ce soir. Je crois que tout le monde m'a pris pour la mariée, en me disant de me préparer dans la suite nuptiale du château, que nous louons pour le week-end. Le domaine est magnifique. Je n'imaginais pas Louis en faire autant pour un simple mariage blanc. . Après tout, c'est bien de ça qu'il s'agit, non ?

Il referme soigneusement la porte derrière lui, et je le vois hésiter quelques secondes dans l'entrée de la chambre. Je soupire et rentre, refermant la baie-vitrée derrière moi. Lorsque je me retourne, nos regards se croisent et il me sourit doucement.

« On dit que ça porte malheur de voir la mariée dans sa robe avant la cérémonie. Mais, on ne parle pas du marié dans tout ça, commence-t-il en arrivant finalement à ma hauteur, tu es magnifique. Ce bleu te va extrêmement bien.

-Merci, je murmure en baissant le regard.

-Je crois qu'il est assorti avec mes yeux... » répond Louis en glissant une main pour attraper un pan de ma veste et le regarder de plus près.

Il a raison. C'est en partie pour cette raison que j'ai choisi ce costume. La couleur me rappelait la couleur de l'océan. La couleur des yeux de Louis.

« J'ai accroché une fleur à ma boutonnière. C'est Danielle qui me l'a donné. Elle m'en a aussi donné une pour toi. Ce sont des roses blanches. Je me suis dit que j'allais venir te la donner. » explique alors Louis.

Je relève les yeux vers lui, et je ne remarque que maintenant, ladite fleur qu'il a effectivement entre les doigts. C'est une magnifique rose blanche, dont les pétales sont tout simplement parfaits. Il y a un petit ruban couleur crème accroché à la tige, dans un joli nœud. Celle qu'il a accrochée à sa boutonnière ressort parfaitement sur le costume gris anthracite qu'il porte. Louis est magnifique ce soir, comme toujours. Je crois qu'il fait exprès d'être aussi beau. Ce n'est pas possible autrement.

« Tu permets ? » me demande-t-il en me souriant.

Je le regarde alors tendre les mains vers ma boutonnière, et je secoue rapidement la tête de gauche à droite. Non. En fait, NON, je ne le permets pas ! NON, je n'ai pas envie ! NON, il n'a pas le droit. Je fais presque un bond en arrière, et il me regarde avec de grands yeux, sans comprendre pourquoi, tout à coup, je mets une distance comme celle-ci entre nous.

Je le fixe alors avec des yeux noirs, et je m'exclame à fleur de peau :

« Je suis amoureux de toi. Je... suis amoureux de toi depuis des mois, je crois que je suis tombé amoureux de toi, le jour où tu as failli finir en bouilli sous les pneus de ma voiture ! Putain Louis, je t'aime et ... et tu ne le vois même pas ! Tu ne ME vois même pas ! Tu ne vois rien, tu ne fais rien ! Je voudrais juste que tu me regardes, que tu me dises que toi aussi tu m'apprécies, et que tu ne fais pas tout ça, uniquement pour Elisabeth ! J'ai besoin que tu me dises que c'est aussi un petit peu pour moi, parce que, peut-être, toi aussi tu es un amoureux de moi. Mais même si c'est pas autant que moi, ce n'est pas grave ! Mais... j'ai besoin que tu m'aimes ! Louis, j'en ai besoin parce que je flippe comme un malade et que ... »

Mais il me coupe bien rapidement d'un geste de la main. Je me tais sur le champs, et il commence :

« Harry, je....

-Oh mon Dieu ! J'aurais dû m'en douter. Tu...

-Je suis désolé mais... » je ne le laisse pas continuer.

Je secoue la tête dans tous les sens, je sens que je vais craquer, mon cœur va exploser. J'ai envie de mourir. Il n'a pas le droit de me faire ça le jour de notre mariage. Il n'a pas le droit de me repousser le jour où, enfin, je prends mon courage à deux mains, et je lui dis que je l'aime !

Je relève un regard larmoyant et terriblement triste sur lui et je déclare fermement.

« Sors d'ici.

-Hazz, s'il te plaît, laisse-moi...

-Sors de cette chambre, tout.de.suite » je répète en détachant bien chaque mots.

Il me regarde avec incompréhension et m'interpelle mais je secoue la tête avant de répliquer :

« Je suis sérieux, Louis. Si tu ne sors pas, c'est moi qui sors d'ici, et je ne suis pas certain de revenir pour me marier avec toi. Alors si tu tiens à ta fille, casse-toi. »

Je vois les yeux de Louis s'assombrir et il capitule. Je crois l'entendre renifler en me faisant volte-face et il quitte la chambre en claquant la porte.

*

« Mesdames, et Messieurs, si nous sommes réunis en ces lieux aujourd'hui, c'est pour unir ces deux hommes par les liens du mariage. Cette union suppose que les époux s'engagent l'un envers l'autre, sans y être forcés par quiconque. Cela suppose aussi qu'ils se promettent fidélité pour tout le reste de leur vie, en acceptant la responsabilité d'époux, mais aussi celle de parents. Louis, Harry, est-ce bien ce que vous entendez par cette union ? »

Si on me demande pourquoi j'ai finalement accroché la fleur que Louis est venu me donner dans la chambre. Pourquoi, j'en suis sorti. Pourquoi j'ai souri à ma sœur qui m'attendait en bas des escaliers. Pourquoi j'ai remonté l'allée bordée de pétales de rose, au bras de ma mère. Pourquoi, en ce moment même, je me tiens stoïque, les yeux rouges et prêt à craquer, face à un Louis qui me paraît tout aussi perdu que moi. Si on me demande pourquoi je me retrouve là, en train de me marier à un homme qui ne m'aime pas. Qui ne me désire pas.

Si on me demande pourquoi je fais tout ça, je répondrais que je le fais uniquement pour Elisabeth. Et si, à l'issue de cette journée, je dois me battre contre Louis pour voir ma fille, je le ferai. Sans aucune hésitation.

Louis et moi ne nous sommes pas quittés du regard depuis que je suis apparu au bout de l'allée. Je pense qu'il croyait que je ne viendrais pas. Il devait penser que j'allais baisser les bras, et les abandonner, lui et Lily. Mais je suis bien là, pour elle.

Je crois que, ni lui, ni moi, n'avons réellement écouté la bénédiction du maire qui se tient face à nous. Nous sommes totalement absorbés par l'autre. Comme coupés du monde.

Mais, la voix de Louis me ramène bien rapidement à la réalité.

« C'est ce que j'entends par cette union. »

Le maire se tourne ensuite vers moi, et je répète la même phrase que Louis.

Il se tourne ensuite vers nos témoins et les interroge :

« Et vous, acceptez-vous d'être les témoins de cette union ? »

Nos témoins acceptent les uns après les autres. Avant que le maire n'ajoute :

« Si quelqu'un veut s'opposer à cette union, qu'il le dise maintenant, ou se taise à jamais. »

Un silence de plomb suit la question de l'homme qui est en train de nous marier. Il hoche lentement la tête de haut en bas, et s'en suit alors la douce mélodie annonçant l'arrivée de Gemma et de nos alliances. Je me retourne légèrement pour voir ma grande sœur remonter l'allée, me souriant avec tendresse, essayant de se faire rassurante. Je crois que, même avec toute la meilleure volonté du monde, elle n'arrivera pas à me consoler ce soir.

Lorsqu'elle arrive à notre hauteur, elle se décale légèrement sur le côté. Le maire la remercie et lui sourit, avant de reprendre la parole :

« Harry, voulez-vous prendre Louis pour époux ? Promettez-vous de l'aimer, le chérir, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans le bonheur comme dans l'adversité et la maladie, et ce, jusqu'à ce que la mort vous sépare ?

-Oui, je le veux.

-Louis, voulez-vous prendre Harry pour époux ? Promettez-vous de l'aimer, le chérir, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans le bonheur comme dans l'adversité et la maladie, et ce, jusqu'à ce que la mort vous sépare ?

-Oui, je le veux. »

Gemma s'approche alors de nous avec les alliances, et tel un automate, je récupère celle que je vais devoir passer au doigt de Louis. Je me racle nerveusement la gorge, espérant que ma voix ne soit pas trop brisée pour parler à haute et intelligible voix.

Je prends une grande inspiration, et prends la parole.

« Louis, par cette alliance, je fais de toi mon époux et je me donne à toi. Je te jure fidélité tout au long de notre vie. Que ce soit dans le bonheur ou dans les épreuves. Je te fais la promesse de te soutenir, quoi qu'il arrive. Je te jure de t'aimer. »

Je vois Louis se pincer les lèvres et me tendre sa main en tremblant. Je fais comme si ça ne m'atteignait pas, et je lui glisse l'anneau au doigt. Après ça, Gemma lui tend la seconde bague et il relève les yeux vers moi.

« Harry, par cetle alliance, je fais de toi mon époux et je me donne à toi. Je te jure fidélité tout au long de notre vie. Que ce soit dans le bonheur ou dans les épreuves. Je te fais la promesse de te soutenir, quoi qu'il arrive. Je te jure de t'aimer. »

Je reste de marbre face à l'hésitation que je perçois dans sa voix, et au tremblement de sa main lorsqu'il me passe la bague au doigt. Je fais comme si tout cela ne comptait pas lorsque le maire nous annonce, après avoir signé le registre chacun notre tour, que nous sommes enfin unis par les liens du mariage et que nous pouvons nous embrasser.

Mais lorsque je sens la main de Louis se glisser dans le bas de mon dos, et qu'il m'attire à lui pour m'embrasser, j'ai envie de me révolter, et de l'envoyer chier. J'ai envie de lui hurler de me lâcher. Je crois que je serais prêt à payer cher pour ne pas être aussi proche de lui. Sauf que, sous le tonnerre d'applaudissements qui s'ensuit, je ne peux pas tout envoyer valser.

Je sens ses lèvres se presser contre les miennes, mais je ne bouge pas. Les miennes restent définitivement muettes face à l'appel de Louis.

*

Je n'en peux plus. Je souris, je serre des mains, je remercie. Je souris à nouveau, je resserre des mains, et remercie, encore, et encore. Je n'en peux plus.

Si j'essaie de paraître le plus heureux et chanceux du monde aux yeux de tous, je suis une véritable épave. Je suis mort à l'intérieur. Mon cœur saigne et il est à deux doigts de se faire arracher à main nue, à chaque fois que Louis s'approche trop près de moi. Sauf que je ne peux pas lui demander de dégager, et de me foutre la paix, nous venons de nous marier. Nous sommes censés être les hommes les plus heureux du monde ! Mais bon sang, que j'ai envie de lui crier dessus, de lui hurler à la figure qu'il est en train de me labourer le cœur, de faire de moi un homme malheureux, que je suis à deux doigts de me jeter du haut de la fenêtre de la chambre que NOUS allons devoir partager cette nuit.

Je le déteste.

Moi excessif ? NON.

Donc, je prends sur moi. Je souris, je serre des mains, et je remercie. Tel un petit robot souriant, et obéissant.

Quand je vois enfin que nous avons salués toute l'assemblée, je me défais de l'emprise de Louis. Je ne peux pas rester une seconde de plus contre lui comme si tout allait bien. J'ai besoin d'air, j'ai besoin d'être seul !

Je l'entends m'appeler, mais je fais comme si je ne l'entendais pas. Qu'il aille se faire foutre ! Je baisse le regard sur mes chaussures et je traverse la cour en essayant d'ignorer les personnes qui m'interpellent. Quand j'arrive dans le hall du château, je monte rapidement les escaliers pour aller jusqu'à la chambre. Je l'ouvre à la volée, fait claquer la porte, et me laisse tomber sur le lit dans un sanglot.

Je déteste ma vie !

« Putain mais tu vas arrêter deux secondes ton cinéma à deux balles ?! Je t'aime, Harry. Moi aussi je suis amoureux de toi ! » s'exclame alors la voix de Louis, hors de lui, en pénétrant dans la chambre.

Je me redresse d'un geste, le visage ruisselant de larmes, et il reprend la parole en s'approchant :

« Je suis amoureux de ton caractère de diva, de... tes boucles que tu ne coiffes jamais, de tes cernes le matin lorsque tu dors mal, de ton regard tout doux lorsque tu regardes une photo de Lily, et ...

-Mais qu'est-ce que tu fais espèce de grand malade ?! je m'exclame en me redressant, sourcils froncés.

-C'est toi le grand malade ! Je suis en train de te dire pourquoi je t'aime espèce d'idiot! Alors ferme-là et écoute-moi ! » me dit-il avec violence.

Je sursaute face au ton qu'il emploie, et je finis de me redresser pour lui faire face. Je me lève du lit, et lorsqu'il arrive à ma hauteur, il reprend avec tellement de hargne et de colère que j'ai plus l'impression qu'il est en train de m'engueuler que de me faire une déclaration d'amour :

« Je t'aime Harry Tomlinson, putain tu ne t'imagines même pas combien je peux t'aimer ! Tu dois être aveugle pour ne rien avoir remarqué !

-Tu peux parler, je marmonne en baissant le yeux.

-Mais ta gueule Harry ! Laisse-moi parler bon-sang ! » réplique-t-il en me fixant.

Je hoche lentement la tête, et avale difficilement ma salive avant qu'il ne reprenne la parole, après que j'ai osé poser les yeux sur lui. Même en colère j'arrive à le trouver beau... je suis un cas désespéré :

« Parfois je me réveille la nuit, et je me demande pourquoi je ne dors pas avec toi, alors que nous vivons ensemble. Je me demande aussi pourquoi je n'ose pas faire un pas vers toi, pourquoi je ne t'embrasse pas, comme ça, par surprise, sur un malentendu ! Tu es... si sûr de toi, tu gères tout ça d'une main de maître ! Tu ne t'en rends pas compte, Harry, mais tu t'es rendu inaccessible ! Tu as presque tout organisé pour le mariage, tu demandes des nouvelles de Lily, tu veux savoir où en est la procédure, tu passes du temps avec moi, tu me fais rire, sourire, et pleurer le soir quand je suis seul parce que tu n'es pas avec moi ! Tu n'as jamais laissé présager, à un seul moment que tout ça, c'était pour autre chose que pour l'adoption de Lily ! Je me suis mis des barrières parce que j'avais peur de souffrir, j'avais peur de me faire des idées ! Je pensais qu'à tes yeux, j'étais ton ami ! La dernière fois que nous nous sommes embrassés remonte à six putain de mois ! J'attendais que tu fasses un pas vers moi après ça. Que tu me prouves que tu m'aimes ! Mais tu n'as rien fait ! Donc, j'ai cessé d'y croire, et de penser que je t'aimais. Mais je ne peux plus le cacher, ni même faire autrement, je t'aime ! Et même si nous avons organiser ce mariage par intérêt, dans l'urgence, je suis certain que... dans d'autres circonstances, on s'aimerait comme des fous, et on se serait quand même marié. »

Je reste interloqué face à ses propos. Je crois que je suis à deux doigts de lui foutre une gifle. Je ne sais clairement pas comment je dois réagir, ni ce que je dois répondre. Il m'a vu m'effondrer tout à l'heure quand je lui ai dit que je l'aimais. Il a vu l'état dans lequel j'étais lorsque je me suis avancé jusqu'à lui, en traversant cette allée de pétales de rose de mon cul ! Je le déteste ! Il aurait très bien pu me rassurer, et me dire tout ça avant !

« Pourquoi... tu ne m'as pas dit ça, tout à l'heure ? Je me suis retrouvé comme un con, en larmes, devant toi ! Tu as vu comment j'étais, à deux doigts de me jeter par la fenêtre par ta faute ! Putain pourquoi tu ne m'as rien dit ?

-Mais tu m'as foutu dehors ! Tu ne m'as pas laissé le temps de dire quoi que ce soit ! Et arrête de faire la comédie maintenant ! Je suis là, devant toi, et je suis obligé de te hurler dessus pour te dire que je t'aime. Nous nous sommes morfondus chacun de notre côté pendant des mois, à penser que nous n'avions aucune chance de vivre le grand amour ensemble, alors que clairement nous nous aimons depuis le départ ! Tu ne crois pas qu'il serait temps qu'on arrête de se comporter comme des ânes, et qu'on parle ? On est marié, on s'aime, et on va devenir parents. Alors ferme-là, et accorde toi ce bonheur, merde ! »

Ouais... là, il a peut-être raison.

Je me mordille la lèvre inférieure et baisse le regard, légèrement honteux. Je soupire largement et je le sens se rapprocher. Il glisse ses mains sur mes joues, prenant mon visage en coupe et il me relève les yeux. Il plante son regard dans le mien pendant une fraction de seconde avant de murmurer.

« Harry, je t'aime. Vraiment.

-Alors prouve-le moi.

-Putain, mais tu as un sérieux souci ! Tu crois que ta vie est un film, Harry ?

-Ouais, j'ai envie que pour une fois, ma vie ressemble à une comédie romantique, alors porte tes couilles un peu et viens m'embrasser au lieu de me traiter de tous les noms là ! »

Louis soupire largement en se pinçant les lèvres, mais pour la première fois depuis le début de notre échange, ce n'est pas de la colère que je ressens dans son comportement, mais de l'amusement. Il ne peut alors pas retenir ses éclats de rire, et un large sourire s'étire sur mes lèvres. Il comble le vide entre nos deux corps d'un geste en avant, et me plaque littéralement contre l'armoire qui se trouve dans mon dos. Nos lèvres se retrouvent avec avidité, comme si elles ne s'étaient jamais rencontrées. Et je crois que c'est un petit peu le cas, malheureusement pour nous. Nos mains sont pressantes, et envieuses. Je crois que je n'ai clairement plus rien à foutre de la journée que nous vivons, des invités qui nous attendent en bas, et de nos proches qui doivent nous haïr de nous cacher comme ça. Il n'y a que Louis qui compte. Je sens ses doigts se glisser entre ma chemise et ma veste, et il tire légèrement sur le tissu pour le sortir de mon pantalon. Ses mains passe dessous et s'accroche à ma peau. Je gémis légèrement de frustration, pensant à tout ce que j'ai pu manquer pendant tous ces mois, à vivre à côté de lui.

« Je te déteste de m'avoir fait vivre ça ! je réplique contre sa bouche alors que je pars à l'assaut de son cou.

-Ta gueule ! Tu connais ton deuxième prénom, Harry ? C'est Frustration ! s'exclame-t-il en passant ses mains sur mon ventre pour terminer de défaire ma chemise de mon pantalon.

-Parle pour toi. », je lui réponds.

Il rejette la tête en arrière lorsque ma bouche se pose sur sa gorge, et ses mains défont ma boucle de ceinture avec précipitation. Je le sens ensuite les remonter vers ma chemise pour en défaire les petits boutons, et dévoiler mon torse tatoué. Je le sens se redresser pour poser le regard sur ma peau noircie d'encre, et je le vois se mordiller la lèvre inférieure.

« Je rêve de retracer chacune de ces courbes du bout de ma langue, depuis que je t'ai surpris à poils sous la douche, il y a quelques semaines.

-Voyeur ! je réplique en lui pinçant le ventre.

-Exhibitionniste ! Tu n'avais qu'à pas laisser la porte ouverte.

-J'espérais que tu me vois, que tu craques et que tu me rejoignes. », je lui confie.

Je l'entends râler contre ma peau lorsqu'il dépose sa bouche contre un de mes tatouages et je gémis de bonheur en sentant sa langue commencer à caresser la ligne noire partant d'un de mes pectoraux en dessinant un oiseau. Je suis à deux doigts de lui retirer sa veste et de lui arracher sa chemise quand nous entendons la porte s'ouvrir dans le dos de Louis. Il se dégage tout de suite de ma peau, et je rabats les pans de ma chemise sur mon torse en faisant les gros yeux.

Gemma, qui se tient sur le pas de la porte nous observe avec de grands-yeux et soupire largement en secouant la tête.

« Ok, je vous ai dit de vous parler. Pas de vous sauter dessus ! Vous pouviez pas attendre la fin de la soirée ? On vous attend pour passer à table. »

Nous échangeons un regard complice avec louis, et nous pouffons de rire. Ma sœur soupire largement en levant les yeux au ciel et nous réprimande comme des enfants en nous faisant sortir de la chambre. Je remets ma chemise correctement, réajuste ma veste et sens les doigts de Louis venir me recoiffer. Nos regards se croisent, il se mordille la lèvre inférieure et je ne peux m'empêcher de fondre sur ses lèvres.

« Putain les gars, je suis là ! s'exclame Gemma en se retournant alors qu'elle avait prist de l'avance sur nous

-Pardon... », marmonne Louis en rigolant contre ma peau, embrassant ma joue une dernière fois.

Il se détache finalement de moi, glisse sa main dans la mienne et la porte à ses lèvres pour embrasser mon annulaire gauche. Geste qui me fait évidemment fondre comme une guimauve. Ma sœur nous réprimande une fois de plus, et nous rigolons avant de dévaler les escaliers à ses côtés pour retrouver nos invités.

*

Se tenir l'un à côté de l'autre, pendant tout le repas, sans pouvoir nous toucher comme nous l'aurions voulu, a été une véritable épreuve pour Louis et moi. Presque pire que de devoir échanger nos consentements alors que je pensais qu'il ne m'aimait pas. Après mes aveux, et le silence qui a suivi de la part de Louis, je n'aurais jamais cru qu'il viendrait me faire une déclaration d'amour, digne d'un film à l'eau de rose. Même si, je le dis et je le répète, j'ai plus eu l'impression de me retrouver au milieu d'une scène de ménage que d'une belle déclaration d'amour. Je crois que, Louis et moi ne faisons rien comme il faut !

Nous avons de sérieux soucis...

J'ai senti sa main se glisser contre ma cuisse pendant l'entrée, remonter jusqu'à mon entre-jambe vers le plat principal, et carrément me caresser à m'en faire jouir dans mon pantalon, pendant le dessert. Le tout sous le regard envieux et impatient de mon mari...

Maintenant que nous venons de terminer le dessert, il est l'heure d'ouvrir le bal. Louis me sourit avec une tendresse infinie, et se lève. Il attrape ma main, et m'aide à me redresser. Il entrelace nos doigts et m'entraine au milieu de la piste de danse. La musique commence et je le laisse me guider. Je dépose ma tête contre son épaule et je me laisse emporter par la douce musique que j'ai choisie pour ce moment de tendresse. Mais lorsque j'ai sélectionné cette chanson de Sam Cooke, je ne pensais pas que ce serait aussi magique de danser dans le creux des bras de Louis...

Sam Cooke – Wonderful World.

Quand la musique change, le monde bouge autour de nous, mais nous, nous restons dans les bras l'un de l'autre. La bouche de Louis cherche ma peau et je le laisse embrasser ma joue, et bifurquer jusqu'à mes lèvres. Je souris contre lui en réalisant que c'est le premier véritable baiser que nous échangeons, en toute sincérité, devant tout le monde, et ça n'a pas de prix. Je sens mon cœur fondre dans ma poitrine, et ma respiration qui se fait légèrement plus forte. Je le sens ensuite me serrer plus fort contre lui. Je souris de plus belle et quitte ses lèvres pour embrasser sa joue avec tendresse. Il s'approche alors de mon oreille et murmure :

« Je t'aime, Harry.

-Hmm... la prochaine fois, n'attends pas un an pour me le dire. », je le taquine en souriant.

Il se redresse d'un geste en roulant des paupières et pose ses mains sur mes épaules. Il me fixe pendant un moment et alors que je m'apprête à reprendre ses lèvres, je sens une main venir se déposer sur mon coude et je me retourne. Je suis très étonné de croiser le regard de Danielle. Louis me sourit et hoche la tête. Sans que je ne puisse rien faire, je me retrouve entrainer par la jeune amie de Louis. Elle passe ses bras autour de mon cou, et je commence à danser avec elle, légèrement mal à l'aise. Je cherche mon mari du regard et lorsque nos yeux se retrouvent, il m'offre un sourire réconfortant. Il a retrouvé sa maman et danse avec elle.

« Je ne vais pas te manger, intervient alors Danielle à mon encontre.

-Tu as déjà essayé de le faire, je lui réponds en rigolant nerveusement.

-Harry... »

Je fais une petite moue en me mordillant la lèvre inférieure, mal à l'aise. Je ne sais pas si Danielle arrivera à m'apprécier un jour. Et je ne sais pas pourquoi ça me chagrine autant. Parce que c'est la meilleure amie de Louis, ou bien parce que c'est la petite amie de mon meilleur ami. C'est assez délicat quand même.

« Je ne vais pas te sortir le discours de la meilleure amie protectrice, Harry mais... crois-moi, si tu fais du mal à Louis, je te castre ! réplique-t-elle sérieusement.

-Je crois que je l'avais compris avant même que tu me le dises.

-Il ne vit que pour toi depuis des mois, Harry. Je ne comprends pas comment vous avez pu passer l'un à côté de l'autre pendant si longtemps. Il va falloir apprendre à communiquer je crois.

-Je sais.

-Tu me promets de le rendre heureux, Harry ? », me demande-t-elle sérieusement en me fixant.

Je hoche lentement la tête de haut en bas, et un léger sourire s'étire sur mes lèvres avant que je ne lui réponde :

« Je t'en fais la promesse Danielle.

-Bien. Et... si par malheur vous n'arrivez pas à adopter Lily, je voudrais vraiment que tu le soutiennes dans cette épreuve et que...

-Ton père pense que...

-Non, non, non, me coupe-t-elle en secouant la tête rapidement. Non, ne t'inquiète pas, il est confiant. Mais on ,'est jamais sûr de rien avant d'avoir le bébé dans le creux de nos bras, dans ce genre de dossier tu sais. »

J'approuve d'un signe de tête en me mordillant l'intérieur de la joue. Danielle a raison. Et elle peut me faire confiance. Même si nous n'arrivons pas à adopter Lily, je serai là pour Louis, et je le soutiendrai. Même si je serais, moi aussi, ravagé par la peine. J'inspire profondément et lui réponds.

« Tu peux compter sur moi, Danielle. Pas de panique là-dessus.

-Je le savais, mais je voulais m'en assurer. »

La musique s'arrête, et elle se détache de moi. Elle me sourit et glisse une main sur mon épaule en plongeant son regard dans le mien :

« Je commence à t'apprécier, Harry, donc... s'il te plaît, ne fais pas de connerie. Ok ? »

Je rigole légèrement à ses paroles et je la remercie en la prenant dans mes bras. Je crois que ce geste m'étonne autant qu'elle, mais ce n'est pas de ma faute si je suis heureux ! Putain, ouais, je suis heureux. Je crois que ce sont les montagnes russes dans mon cœur depuis ce matin, mais pour la première fois depuis le début de la journée, elles commencent à se calmer.

Danielle me sourit en se détachant de moi, et elle s'éloigne. Je vois que Louis est passé dans les bras de l'une de ses sœurs, et je décide de retourner vers notre table. Je me laisse tomber à notre place, et j'attrape mon verre que je remplis d'eau. Je sens une présence à ma gauche, puis à ma droite. Je rigole légèrement en voyant Niall et Liam m'entourer.

« Allez-y. Dites-moi ce que vous avez à me dire. Comme si vos discours n'avaient pas été assez humiliants comme ça ! », je réplique en rigolant.

Parce que, clairement, ils n'y sont pas allés de main morte sur les anecdotes me concernant. Maintenant, je peux vous assurer que je vais en ressortir de très très belles à leurs propres mariages ! Ca, c'est certain !

Mais le sourire que me renvoie Niall et le regard de Liam me font comprendre qu'ils sont fiers de moi, très fiers même.

« On voulait juste te féliciter une fois de plus, explique Niall en souriant.

-Ouais. Et vous avez enfin baisé ? Non parce que là c'était chaud bouillant sur la piste de danse ! réplique Liam.

-QUOI ? Ils ont toujours pas ...

-STOP ! je réplique en coupant Niall dans un éclat de rire. Merci les gars, ça me touche beaucoup. Mais si on pouvait éviter de parler de ma vie sexuelle au milieu de mon mariage, ce serait pas mal.

-Ce n'est pas comme si nous ne l'avions pas fait tout à l'heure pendant les discours, réponds Liam en rigolant.

-J'avouuuue ! » termine Niall.

Je soupire largement face à la lourdeur de mes deux amis, mais je me détends tout de suite en sentant les bras de Louis venir entourer mon cou et ses lèvres se poser sur ma joue.

« Vous arrêtez d'embêter mon cher mari, les garçons ? interroge Louis en faisant la moue.

-Oui. On te le rend. On dirait deux moules accrochées à un rocher, incapables de se décoller l'une de l'autre. Sérieux, vous me donnez envie de vomir, réplique Niall en soupirant.

-Tout ça parce qu'il n'a pas réussi à choper Ashley, garde espoir mon gars ! réplique Liam en se levant.

-Tu touches à un cheveux de Ashley pour lui faire du mal, je te fais la misère, Horan. C'est compris ! S'exclame alors Louis avec vigueur.

-OOOOH tranquille, je vais pas me marier avec elle non plus, hein. De toute façon, elle ne veut même pas que je l'approche à plus de trois mètres alors je crois que c'est raté. Bon, à plus les amoureux ! » s'exclame le jeune DJ en se levant d'un même geste avec Liam.

Je vois Louis soupirer en secouant la tête. Je rigole et relève les yeux vers lui. Il me sourit et glisse une main contre ma joue. Je l'attrape et l'attire à moi pour l'embrasser. Il me murmure alors contre mes lèvres :

« Tu peux venir... je dois te montrer un truc. C'est urgent. »

Je hoche la tête sans réfléchir et me lève. Il attrape ma main et m'entraîne avec lui. Je fronce les sourcils en le voyant m'attirer vers l'extérieur du chapiteau, et une fois dehors, sa bouche retrouve la mienne avec une rapidité folle. Je rigole contre lui, il ronchonne et il laisse ses mains s'agripper à ma chemise.

« J'en peux plus, Harry, j'ai trop envie de toi ! »

Je ne peux réprimer mes éclats de rire, ainsi que mon bonheur contre ses lèvres, et je m'accroche à son cou. Nos gestes sont saccadés et pressés. Nous manquons même de tomber lorsque nous pénétrons dans le château, bien trop impatients d'enfin nous découvrir. Ça pourrait faire flipper de se dire que nous allons coucher ensemble pour la première fois, le soir de notre mariage, mais je m'en fiche. Clairement, j'en ai rien à faire. Notre histoire n'a rien de conventionnelle. Alors autant pousser le vice jusqu'au bout, non ?

Je manque de tomber lorsque je m'engage dans les escaliers et Louis rigole. Ma veste tombe sur notre chemin, Louis abandonne ses chaussures dans le couloir qui mène à notre suite, et je fais valser sa veste quand nous ouvrons la porte de la chambre. Sauf qu'à peine à l'intérieur, nous nous arrêtons net face au magnifique tableau qui s'offre à nos yeux.

La chambre est remplie de roses blanches et roses un petit peu partout, et des pétales sont étalés sur les draps brodés. Il y a des bougies parfumées qui brûlent au bord de la fenêtre, les rideaux en retrait pour ne pas risquer d'incendie. Il y en a d'autres sur les différents meubles qui sont dans la pièce et notamment sur les tables de chevet. De jolies guirlandes sont accrochées au dessus du lit et aux différents coins de la pièce.

C'est tout simplement magnifique. Je me tourne vers Louis, mais son regard est tout aussi étonné que le mien, et je comprends qu'il n'était pas non plus au courant. Je me détache de lui et je m'approche du lit. J'y vois un petit carton griffonné à l'attention de nos deux prénoms, et je l'ouvre bien rapidement, pour le parcourir du regard.

« Passez une belle nuit.

Ne nous remerciez pas.

Liam & Danielle. »

Je lui tends le papier, il sourit et le dépose sur la table de nuit. Il s'accroche à mes hanches et me fait basculer sur le lit dans un éclat de rire. Il monte à califourchon sur moi et défait rapidement ma chemise. Je me redresse pour retrouver ses lèvres, alors que je retire sa chemise à mon tour. Une fois torses-nus, nous nous collons l'un à l'autre et je le fais basculer sur le dos. Il s'accroche à mon cou et retrouve bien vite mes lèvres, comme si depuis qu'elles s'étaient enfin découvertes, elles ne pouvaient plus se décoller les unes des autres, je ne peux pas le nier, je rêvais de ce moment depuis une éternité.

Les mains de Louis glissent dans mon dos, puis sur mes fesses, je gémis légèrement en le sentant les serrer avec vigueur, et il se dépêche de retirer ma ceinture et de baisser mon pantalon. Je m'en débarrasse rapidement et me redresse pour le laisser faire aussi. Nous nous retrouvons tous les deux en caleçon, face à face, et je sens mon cœur bondir dans ma poitrine. Je me mordille la lèvre inférieure, et l'observe. Il se rapproche rapidement pour reprendre mes lèvres mais je l'arrête. Il m'interroge du regard et je dis simplement.

« Laisse-moi te regarder... s'il te plaît.

-Oh, souffle-t-il en rougissant légèrement.

-Tu es si beau... », je murmure en me rapprochant lentement pour prendre son visage en coupe et embrasser ses lèvres.

Notre baiser devient rapidement plus profond, plus envieux, plus désireux. Nos corps se collent, nos bassins ondulent l'un contre l'autre et je sens la tension monter d'un cran. Les doigts de Louis descendent lentement le long de mon dos, me faisant frissonner un petit peu plus à chaque seconde. Je ferme les yeux en inspirant profondément et sens la bouche de mon mari venir se poser dans le creux de mon cou. Je souffle de bonheur et laisse mes doigts se glisser dans ses cheveux. Il me pousse légèrement en arrière et je me laisse tomber sur le dos. Il monte à califourchon sur moi. Mes mains remontent le long de ses cuisses pour aller s'accrocher à son sous-vêtement que je défais tout doucement. Il se surélève pour que je puisse le retirer et je regarde alors son membre, dur, et dressé, droit devant moi. Je me redresse pour m'asseoir face à lui et dépose mes lèvres avec douceur contre son torse.

Je m'apprête à descendre à la recherche de son pénis avec mes lèvres quand il glisse une main sur mon menton. Il remonte mon regard et nous nous regardons quelques secondes.

« Harry... j'aime bien quand... y'a un petit peu de musique... je me sens plus à l'aise. », me dit-il en perdant alors tout de suite toute sa confiance en lui.

Nu, face à moi, je le sens fragile et hésitant. Fébrile. Je me redresse et le prends dans mes bras, pour le serrer contre moi et le rassurer. Je sens qu'il en a besoin, mais moi aussi. J'embrasse sa joue avec douceur et lui réponds dans un murmure.

« J'ai mon téléphone dans ma veste. Attends... »

Je me redresse donc et quitte le creux de ses bras avant de réaliser que la veste n'est pas dans la chambre. Je soupire en levant les yeux au ciel. Nous l'avons laissé dans l'escalier tout à l'heure en montant. Louis se pince les lèvres en souriant doucement, légèrement stressé, et je secoue la tête.

« Je vais chercher ma veste où tu l'as laissée ! Et ne râle pas parce que je sors à moitié à poils, c'est de ta faute ! »

Son rire vient caresser ma peau, et je lui souris avant de m'approcher de la porte. Je l'entrouvre, m'assure que personne n'est dans les parages et je sors sur la pointe des pieds. Je récupère ma veste où nous l'avons abandonnée quelques minutes plus tôt et rentre dans la chambre. J'attrape mon téléphone, lance une playlist douce que j'aime bien, et remonte sur le lit. Louis m'accueille dans le creux de ses bras.

« Merci. », me souffle-t-il contre mes lèvres tout en m'attirant à lui.

*

Je ne sais pas si c'est l'émotion, ou tout ce que je ressens pour Louis, qui a rendu ce moment aussi beau, mais jamais auparavant je n'avais fait l'amour avec autant de douceur et de tendresse. C'était lent, langoureux et amoureux. C'était parfait. Tout simplement parfait. Je crois que nous avions tous les deux besoin de faire ça en douceur, pour apprendre à nous connaître et je ne le regrette pas du tout. Louis est beau et doux pendant l'amour. Je crois que je me souviendrai toute ma vie de la façon dont son visage s'est crispé lors du premier orgasme que je lui ai offert, lors de notre première nuit.

Maintenant, nous sommes tous les deux étalés dans ce lit, entourés de pétales de rose, et je crois que nous sommes heureux. Louis somnole contre moi, sa tête contre mon torse et un bras m'entourant. Ses cheveux sont en bataille et ses yeux mi-clos. Il est magnifique. Je laisse une de mes mains glisser contre sa joue avec tendresse, un fin sourire se dessine sur mes lèvres.

« En fait, on attendait le mariage, c'est ça ?

-Ce que t'es con, réplique-t-il dans un demi-sommeil trop adorable.

-Tu ne crois pas que nous devrions nous rhabiller et redescendre ? Il est... une heure et demi à peine, je dis en rigolant tout en regardant l'heure sur mon téléphone.

-Hmm... juste cinq minutes.

-Ok. Cinq minutes. »

*

Evidemment, nous ne sommes pas ressortis de la chambre avant le lendemain matin... 



#WIWYMfic __ BON ils sont de beaux abrutis amoureux quand même non ? SERIEUSEMENT QUOI ! ^^j'adore ce chapitre il est tellement drôle. Même pour se dire qu'ils s'aiment, ils arrivent à s'engueuler. Ce sont deux débiles quand ils s'y mettent ! MAIS je les aime ! Je crois que ce sont les L & H que j'ai eu le plus envie de secouer dans toutes mes fictions... H aura donc attendu le dernier moment n'est-ce pas ?! ^^ et nous avons la rencontre entre Niall et Ashley... O:) 

  larryficaholic ce chapitre est pour toi ! je sais combien tu l'aimes ! 

Je tiens à remercier Amélie et Christine pour leurs corrections ! 


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top