Chapitre n°1
Partie 1 – Présent / Octobre 2017 – Louis
Il aurait dû être là depuis presque une heure déjà. Evidemment, je ne peux pas compter sur sa ponctualité une fois de plus. Harry est comme ça, il vit sa vie à cent à l'heure, au jour le jour et le fait d'être père n'a rien changé à ses habitudes. Je crois que j'aurais dû lui faire bouffer une montre à l'époque où je le pouvais encore. Quoi que l'idée de la lui faire avaler aujourd'hui, et qu'il s'étouffe avec me ferait presque rêver maintenant que j'y pense !
Il m'agace profondément. Je me suis arrangé pour être à la maison à l'heure au cas où Monsieur Styles aurait l'envie de se pointer à dix-huit heures. Heure à laquelle il est normalement censé me ramener Lily tous les dimanches soirs, les week-ends où il a sa garde. Mais ce n'est pas son manque de ponctualité qui me donne des envies de meurtre ce soir, non, ce serait trop simple. C'est surtout le fait qu'il m'ait menti. Enfin menti ... il a oublié de me dire qu'il emmenait NOTRE fille à PARIS avec lui ce week-end ! A PARIS, EN FRANCE ! Qu'il se promène à travers le Royaume-Uni, je veux bien, l'Irlande ça passe, mais LA FRANCE ?! Il se prend pour qui ?! Ce n'est pas parce qu'il est père un week-end sur deux qu'il a le droit de me faire des trucs comme ça !
Quand j'ai vu les photos de Lily et lui sur les réseaux sociaux ce matin, j'ai eu envie de vomir. Il posait fièrement aux côtés de notre princesse, avec son sourire manipulateur sur les lèvres, et sa pimbêche blonde. Qu'il passe du temps avec Lily, il n'y a pas de souci, il est autant son père que moi. Mais qu'il traîne l'autre gourdasse avec lui à chacun de ses déplacements, et qu'il ose la laisser poster des photos comme celles-ci sur Instagram, je dis non !
Le pire dans tout ça, c'est que toutes les fans de leur couple à deux balles, n'ont pas pu s'empêcher de commencer à fantasmer sur un futur bébé entre Harry et sa Barbie. Il ne manquerait plus que ça. J'ai l'impression que s'occuper de Lily est parfois compliqué, alors s'il devait en plus s'encombrer d'un bébé ce serait trop pour lui !
Tyler n'était pas avec moi ce week-end. Il est parti chez ses parents à Leeds pour l'anniversaire de son père. Il m'a tanné pendant je ne sais combien de temps pour me demander de venir avec lui, mais j'ai refusé. Encore. Je n'ai pas envie de rencontrer ses parents... c'est trop tôt. Oui, un an, c'est trop tôt. Mais tu ne vas pas rester tout seul Lou, allez ... viens, ce sera la bonne occasion. Ma sœur sera là en plus ! Emilia t'adore ! Merci, mais non merci. Je crois que j'aurais été d'une humeur massacrante ce matin, en découvrant les clichés de Harry, Blondasse et Lily...Ce n'est pas plus mal que je sois resté là en définitive. Même si ça va me valoir une nouvelle dispute avec Tyler. Encore.
Je tourne en rond dans mon salon comme un lion en cage. Il est presque dix-neuf heures et évidemment Harry n'a même pas appelé pour s'excuser de son retard.
A quoi bon s'excuser ? Je ne suis que son ex-mari après-tout !
Dix-neuf heures zéro deux, je suis à deux doigts d'appeler mon avocat pour convoquer le juge demain à la première heure, et priver Harry de ses droits parentaux. Je suis certain que si je sors deux trois photos compromettantes le concernant, j'arriverais à lui faire la misère ! Il ne pourra plus jamais voir Lily autrement qu'en photo !
Mon téléphone en main, je suis presque en train de composer le numéro de Monsieur Berkeley, quand j'entends mon interphone sonner.
« AH, ce n'est pas trop tôt ! » je m'exclame en me ruant sur l'appareil.
Je décroche en vérifiant qu'il s'agit bien de Harry par la petite caméra et je lui ouvre le portail. Puis, je sors sur le palier, pour les attendre. Pas question qu'il entre chez moi ce soir.
Je vois la voiture de Harry s'arrêter dans ma cour. Son chauffeur descend, lui ouvre la portière et il sort avec Lily dans les bras. Comme à chaque fois, la beauté de mon ex-mari me revient comme un boomerang en pleine gueule. Ses pommettes parfaitement dessinées, ses cheveux bouclés et désordonnés, ses lèvres fines et toujours légèrement souriantes, et ... ses chemises affreuses dignes des nappes de ma grand-mère ! Et encore, je suis gentil ! Le gamin irrespectueux et insolent, aux longues boucles rebelles, que j'ai connu à Los-Angeles, a aujourd'hui laissé place à un merveilleux Adonis.
Il remercie John, son chauffeur et garde du corps. Je le salue du palier et il me renvoie un sourire avant de se remettre au volant pour patienter. En me voyant, Lily s'agite dans les bras de son père et Harry est obligé de la poser par terre. Elle se rue sur moi en me criant un grand « papaaaaaaa » qui me réchauffe le cœur.
A chaque fois que Harry l'emporte, j'ai peur qu'elle veuille rester avec lui. Parce que c'est lui le papa cool qui offre des cadeaux, fait des bisous, l'emmène au cirque, au zoo, lui offre une licorne et qui lui promet de lui faire visiter la lune quand elle sera grande. Il n'est là que pour les bons moments. Moi, je suis là au quotidien ! Alors forcément, je suis là pour les devoirs, les bêtises et les cauchemars la nuit. Ce qui est beaucoup moins drôle. Harry, lui, n'a pas le droit à tout ça. Il a le rôle facile.
Je me mets à la hauteur de ma princesse, et elle s'accroche à ma nuque avec tendresse en collant ses lèvres contre ma joue. Je souris largement en inspirant profondément et lui dépose un millier de baisers sur les joues et le front. Je finis par le bout de son nez et lui demande comment s'est passé son week-end :
« C'était troooooop bien ! Et tu sais quoi ? On a vu la tour Eiffel. C'est grand grand grand comme ça ! me dit-elle en mimant et sautillant sur ses petites jambes, encore plus grand que la maison, encore plus grand que Big-Ben ! »
Je ne peux réprimer mes éclats de rire à ses paroles, et j'embrasse goulument sa joue de petite fille. Elisabeth n'a que six ans, mais c'est une petite fille déjà très vive d'esprit ! Elle n'est pas spécialement en avance pour son âge, mais elle est très éveillée et très curieuse du monde qui l'entoure. Je pense que le fait de l'avoir emmenée avec nous depuis toujours avec Harry l'a aidée à avoir cette vision sur la vie. Cette petite est une véritable merveille.
« Ce devait être génial alors.
-Oui, dommage que tu ne sois pas venu Papa... mais ce n'est pas grave, une prochaine fois...
-Oui une prochaine fois ma crevette. Tu veux bien aller dans ta chambre et te préparer pour le bain ? J'arrive dans cinq minutes. »
Elle hoche la tête de haut en bas, et court à l'intérieur sans un regard pour Harry.
Bien fait pour ta gueule !
Je me redresse lentement, et je vois Harry qui s'apprête à faire volte face sans m'accorder un regard, ni même un bonsoir. Il doit réellement se ficher de moi pour se comporter comme ça. Ce n'est pas pour rien si, de nous deux, ce n'est pas moi qui ai été incapable de prendre mes responsabilités pour le bien de notre famille... ancienne famille.
Cependant, je l'interpelle avant qu'il n'ait le temps de descendre les marches du palier :
« Je t'interdis de me refaire un coup pareil » je commence froidement.
Je le vois se crisper, se retourner et froncer les sourcils. Il m'observe silencieusement quelques secondes avant de finalement me répondre avec la même froideur :
« Je te demande pardon ?
-Je t'interdis de repartir à l'étranger avec ma fille sans m'avertir. Tu sais ce que ça fait d'apprendre sur les réseaux sociaux que MA fille est à Paris ?! Mais tu es complètement abruti ma parole ! Tu ne pouvais pas me le dire ?!
-Pour que tu me dises non ? »
Je roule des paupières en secouant la tête. Quoi que je dise, Harry aura, de toute façon, toujours le dernier mot. Je me pince les lèvres et je continue en le regardant droit dans les yeux.
« Tu tiens si peu que ça à ta fille, Harry ?! Tu sais que tu pourrais perdre tes droits pour bien moins que ça ! »
Il soupire lourdement et secoue la tête en me regardant avant de reprendre la parole :
« Ecoute Louis, ça suffit ! Je n'ai pas envie de me disputer avec toi ce soir alors oui, j'ai emmené Lily à Paris, et non je ne suis pas désolé. Je devais absolument y être hier soir pour la promo de mon dernier film. Tu sais que je suis overbooké en ce moment. Et puis merde, il faut se détendre un petit peu Louis. Je t'ai connu moins à cran ... tu es certain que tout va bien ?
-C'est bien ce que je disais, tu n'en as rien à foutre de ma fille.
-NOTRE fille ! Putain Louis tu commences à me les briser sérieusement ! Je te dis rien moi quand tu emmènes Lily avec toi pendant quinze jours aux Etats-Unis pour la promo d'un de tes bouquins. Alors, ferme-là. Pour les critiques tu repasseras quand tu en auras une valable à me servir. Sinon, pour le reste, tu sais comment ça se passe, tu appelles Liam et tu demandes un rendez-vous », me dit-il avec le plus grand sourire hypocrite de la Terre, voire même de la galaxie.
Je le déteste. A cet instant très précis, je le déteste plus que tout ! Il me répugne et je crois que l'idée de le voir s'étouffer avec une montre me ferait plus que plaisir. Je dois vraiment reconsidérer cette possibilité.
« Va te faire foutre Harry! je réplique en soupirant largement.
-C'est si gentiment proposé » me répond-il en levant les yeux au ciel. Puis il pivote sur lui-même et se dirige vers sa voiture.
Il va sérieusement partir comme ça ? Au beau milieu de notre discussion ? De notre dispute ? Je secoue la tête, à peine étonné de son comportement. Je me pince les lèvres, avant qu'il n'entre dans sa voiture, sûrement pour aller baiser sa blondasse pétasse poufiasse sur la banquette arrière :
« Tu vois Harry, tout ça, toute cette situation de merde c'est à cause de toi, et uniquement à cause de toi. »
Je le vois s'arrêter, soupirer et secouer la tête. Il se retourne, plante son regard dans le mien et à la vue de ses pupilles noires, je regrette déjà mes paroles. Je connais ce regard, cette profondeur, et cette rancœur. Je n'ai pas menti ! Tout ça, c'est à cause de lui ! Mais ... là, c'était gratuit.
« Tu sais quoi ? La prochaine fois je demanderai à Liam de venir chercher Lily et il la ramènera. Comme ça, tu pourras te plaindre de mon comportement autant que tu voudras, je ne serai pas là pour entendre tes jérémiades. Sur ce, je te souhaite une bien mauvaise soirée, et j'espère que ton mec n'est pas là pour te réconforter ce soir ! Histoire que tu chiales bien comme il faut ! Allez, salut. »
Et il s'engouffre dans sa voiture en claquant la portière pendant que moi je fonds en larmes en regardant le véhicule remonter l'allée pour quitter mon terrain. Je n'arrive pas à croire que presque deux ans après notre divorce, il arrive encore à me foutre le coeur en l'air de cette manière là.
*
Comme tous les lundis matin, Lily n'a pas très envie d'aller à l'école. Quand Tyler est là nous l'amenons tous les deux à pied. L'école de ma petite princesse n'est qu'à quelques pâtés de maisons. Quand nous nous sommes séparés avec Harry, Lily était en petite section. Je ne voulais pas la déraciner en la changeant d'école. Déjà qu'elle n'aime pas trop ça, je ne voulais pas rendre les choses plus difficiles. Donc, j'ai cherché une maison dans le quartier. J'ai jeté mon dévolu sur une jolie maison bien à l'abri des regards. Je ne peux pas le nier, avoir été marié avec Harry m'a ouvert des portes dont je ne soupçonnais même pas l'existence. L'argent semble tout arranger...Et aujourd'hui je pense être à l'abri du besoin pour un moment. Même si grâce à mon métier je gagne très bien ma vie.
J'ai placé une grande partie de l'argent du divorce pour Lily et ses études, et j'ai dépensé le reste dans la propriété où nous habitons et pour nos petits plaisirs de la vie. Je voulais vraiment être tranquille. Même si je ne suis plus le mari du célèbre Harry Styles, je reste son ex-mari, auteur à succès et depuis récemment, scénariste au cinéma. Les gens continuent de s'intéresser à moi, et à tout ce que je fais. Je n'ai pas supporté de voir les paparazzis camper en bas de l'immeuble de l'appartement que j'ai loué pendant un temps après notre divorce. J'avais l'impression qu'ils entraient dans ma vie privée, chez moi. Si Harry les connaît tous par leurs prénoms, et est capable de leur proposer un café quand il les croise, moi je ne les aime pas. C'est pour ça que j'ai acheté cette maison. Le parc est assez grand pour que Lily puisse jouer dehors en toute quiétude.
Même si au départ j'ai été sous les feux des projecteurs, les gens se sont vites désintéressés de moi. C'est Harry la star, c'est lui le plus intéressant. J'ai donc beaucoup moins de pression médiatique que lorsque j'étais avec lui. Ce qui m'arrange bien vis-à-vis de ma fille. Je ne veux pas que Lily grandisse avec les caméras du monde entier rivées sur elle. Être la fille de Harry Styles est déjà un bien trop gros fardeau comme ça.
Et je dis ça sans aucune rancune ! Evidemment !
Ce matin, je fais tout pour motiver Lily, mais elle me paraît d'humeur maussade. Quand nous nous retrouvons l'un en face de l'autre pour le petit-déjeuner, elle ne décroche pas un mot alors que d'ordinaire c'est une vraie pipelette. Ma mère l'appelle comme ça d'ailleurs. Pipelette, c'est son surnom officiel lorsque nous nous rendons chez mes parents !
Je lui sers un verre de jus et l'interroge sur sa journée à venir.
« Alors ma Lily, tu es contente que Nelly revienne à l'école ?
-Oui ça va... » me dit-elle en haussant des épaules, et relevant les yeux vers moi.
Je m'attendais à un petit peu plus d'enthousiasme de sa part. Nelly est sa meilleure copine ! Quand la pauvre petite fille est tombée malade la semaine dernière, j'ai cru que c'était la fin du monde pour Lily. Qu'elle ne voudrait plus jamais remettre les pieds à l'école sans son amie. Elle a bien failli me rendre fou. C'est dans ces moments là que je me dis qu'avoir Tyler à la maison tous les jours me ferait du bien, car il m'aiderait avec la petite.
Avec Tyler, ça fait un an que nous sortons ensembles et je dois dire que je ne vois pas une seule ombre au tableau. Il est beau, adorable, chirurgien, gagne bien sa vie, m'aime et adore Lily. Je ne lui en demande pas plus ! Je ne cherche pas à remplacer Harry dans le cœur de ma fille, je voudrais juste quelqu'un qui saura bien la traiter, et qui pourra devenir une oreille attentive pour elle en grandissant. Tyler est la bonne personne pour ça. Il ne vit pas avec nous, je ne m'y sens pas encore prêt, mais il est là presque un soir sur deux, et il est rare qu'il ne soit pas avec nous les week-ends. C'est facile avec Tyler parce qu'il n'est pas prise de tête. Il ne se vexe pas quand je lui dis que je n'ai pas envie de le voir, il est là quand je vais mal, et il est parfait avec Lily. Parfois, c'est même elle qui demande à ce que ce soit lui qui l'emmène à l'école. Mais malheureusement pour moi, ce matin, il n'est pas là.
Lily n'a pas touché à son verre de jus de fruit et a à peine plongé sa cuillère dans son bol de céréales. Pourtant, l'heure tourne et il faut que je l'emmène à l'école ! Je finis mon café d'une traite, et lui souris avant de lui demander si elle veut continuer de manger un petit peu avant d'y aller. Elle secoue la tête et se lève de sa chaise en attrapant son bol à moitié plein pour le déposer sur le rebord de l'évier. Parce que oui, Lily est bien élevée et elle débarrasse toujours son bol ou son assiette.
« Va te brosser les dents princesse ! On décolle dans deux minutes ok ? Je vais faire chauffer la voiture.
-Pourquoi la voiture ? On n'y va pas à pied Papa ? » s'étonne-t-elle en se retournant vers moi.
Je secoue lentement la tête avant de lui expliquer que j'ai un rendez-vous avec Zayn. Je dois en effet aller retrouver mon agent littéraire après avoir déposé Lily à l'école. Même si ses bureaux ne sont pas très loin, ils sont proches du centre-ville. Je préfère me déplacer en voiture dès que je me rapproche du centre. Parce que si les médias et autres fans se tiennent loin de la zone résidentielle où je vis, ce n'est pas le cas du centre de Londres, je fuis cette partie de la ville comme la peste.
« D'accord, je vais brosser les dents alors ! »
Je hoche la tête et range rapidement la cuisine en laissant Lily monter à la salle de bain. Je sors pour aller démarrer la voiture et la laisse chauffer en retrouvant ma fille pour vérifier qu'elle ne fait pas de bêtises. Lily est très débrouillarde, elle sait ce qu'elle veut. Elle prépare ses affaires chaque veille d'école et je sais que je peux lui faire confiance.
Je l'aide à enfiler son petit manteau, je prends son cartable rose bonbon et nous pouvons y aller !
« Je peux prendre Dadou ? » me demande-t-elle avec une petite moue adorable.
Je souris et hoche la tête. J'attrape rapidement l'espèce d'hippopotame informe qui lui sert de doudou et le lui donne. Elle me remercie et nous y allons.
J'installe Lily dans la voiture, me glisse côté conducteur et démarre. J'ouvre le portail à distance, sors de la propriété et je prends le chemin de l'école. En voiture il ne me faut que deux ou trois minutes pour arriver dans la rue de l'école primaire de ma fille. Je me gare dès que j'ai une place libre, sors et l'aide à se détacher et descendre de la voiture. Elle prend instinctivement ma main, et je l'entraine avec moi jusqu'à l'entrée de l'école. Une fois devant le portail Lily s'arrête et me regarde avec de grands-yeux. Elle ne sourit pas.
Je soupire largement en me mettant à sa hauteur. J'aplatis le col de son manteau, glisse une main dans ses cheveux blonds et embrasse sa joue avec tendresse :
« Allez ma chérie, tu verras, elle va être chouette ta journée, et ... mon petit doigt me dit que Nelly sera revenue à l'école aujourd'hui.
-Tu es sûr de sûr papa... ?
-Oui princesse, tu sais que les papas ça ne ment jamais ! je lui dis en lui faisant un clin d'œil.
-Les papas comme toi oui, ça ment pas. »
J'essaie de cacher ma grimace à ses paroles et je comprends que Harry a dû dire ou faire une connerie ce week-end. Si hier soir elle est rentrée toute heureuse et euphorique de son week-end, une fois l'excitation retombée et une nuit passée, elle n'est plus du tout de la même humeur. Il s'est passé un truc. Il peut me faire tout le mal qu'il veut, mais il n'a pas le droit de faire du mal à notre Lily. Elle est trop gentille, trop pure, trop ... parfaite pour qu'il lui fasse du mal. Je sais qu'il n'était pas forcément prêt à devenir père lorsque Lily est arrivée et qu'il a dû apprendre, mais ce n'est pas une raison pour ne pas essayer de bien faire les choses.
Lily se rapproche de moi et glisse ses petits bras autour de ma nuque pour se blottir contre moi. Je souris face à son acte de tendresse et je la serre dans mes bras. J'embrasse son front et elle murmure contre mon oreille.
« Tu crois que Tyty il voudra bien venir me chercher ce soir avec toi ? »
Je souris à cette demande et je hoche la tête de haut en bas. Je me détache lentement et plante mon regard dans ses grands yeux verts. C'est fou comme elle peut ressembler à Harry même si aucun de nous deux n'a de lien de sang avec elle. Son regard émeraude, ses fines lèvres et sa petite fossette me font tellement penser à Harry.
« Tu sais quoi Lily ? Je vais appeler Tyler et lui demander de venir avec moi ce soir pour te chercher. Mais tu sais que parfois ce n'est pas possible. On en a déjà parlé, tu t'en souviens ?
-Oui, parfois il est occupé à sauver des gens, et sauver les gens c'est plus important que tout au monde » dit-elle en récitant les mots que je lui ai répétés bon nombre de fois.
Mais je connais Tyler, à moins d'une urgence imprévue, il se libèrera au moins le temps d'une heure pour venir avec moi chercher Lily. Parfois je me dis qu'il est tout autant attaché à elle qu'à moi.
« Mais je lui en veux pas quand c'est pour sauver les gens » m'assure Lily en hochant la tête.
Je vois ses petites lèvres sourire très légèrement et son regard briller. Je sais qu'elle adore Tyler. Je suis certain que ça lui fera du bien de le voir. J'espère qu'elle voudra bien me dire ce qu'il s'est passé ce week-end, pour qu'elle soit aussi tristounette ce matin.
« Je vais l'appeler. Ok ?
-Oui papa, dit-elle en hochant la tête.
-OH, regarde qui est là » je lui dis en montrant du doigt la petite Nelly qui arrive avec sa maman.
Lily se retourne et pousse un cri de joie en voyant Nelly. Je rigole doucement, me redresse et la laisse retrouver sa petite copine. C'est fou comme les enfants peuvent être d'humeur changeante quand ils s'y mettent !
Je secoue la tête, et les regarde entrer dans la cours de l'école toutes les deux. Ashley, la maman de Nelly s'approche de moi. Nous avons grandi dans le même quartier elle et moi. C'est une ancienne amie de lycée de ma meilleure amie, Danielle.
« Bonjour Lou, me dit-elle en me prenant rapidement dans ses bras.
-Salut toi, tu vas bien ? je demande en souriant
-Oui, tout va bien, et toi ? Tyler n'est pas là ?
-Non, il était chez ses parents ce week-end, il est rentré tard, nous ne l'avons pas vu hier soir, je lui explique simplement en hochant la tête.
-Je vois !
-Nelly va mieux ?
-Oui ! Heureusement, j'ai cru que j'avais deux enfants à la maison, Niall était dans un état pas possible lui aussi. J'espère seulement que je vais passer entre les mailles du filet » m'explique la jeune femme en rigolant.
Je hoche la tête en souriant et je secoue lentement la tête. Je connais assez Niall pour savoir qu'il est bien capable d'avoir fait vivre un enfer à sa pauvre petite femme, parce qu'il était malade. Je souris et reprends donc :
« Ca ne m'étonne pas de lui, tu lui passeras le bonjour ?
-Oui je n'y manquerai pas. Lou, je peux te demander quelque chose ? »
Je fronce les sourcils à ses mots et approuve d'un signe de tête :
« Ca fait une éternité que Ni' n'a pas vu Harry, son ami lui manque, tu pourrais peut-être appeler Ni' et lui proposer de faire un truc un de ces jours ? Je pense que ça lui remontera le moral. »
Je soupire en hochant la tête. Je ne soupire pas à cause de la demande de mon amie, mais à cause du comportement de Harry. Je ne suis absolument pas étonné. Depuis notre divorce, il s'est peu à peu coupé de tout notre groupe d'amis. Il n'y a que Liam qu'il a gardé auprès de lui. Pour cause, c'est son agent. Je m'empresse donc de répondre à Ashley pour la réconforter :
« Il n'y a pas de soucis, je m'en occupe rapidement.
-Merci, me dit-elle en embrassant ma joue, bon je vais te laisser, je dois aller au boulot maintenant.
-A bientôt Ashley. »
Encore une fois je viens d'avoir une démonstration de la connerie de mon cher Harry. Qu'il me fasse du mal à moi je l'accepte, et j'encaisse. Vu tout ce que j'ai vécu avec lui de toute façon, je pense que ça ne peut pas être pire. Mais je suis tellement triste de voir comment il se comporte avec tout le monde, sa fille et ses amis compris.
Je regarde Ashley s'éloigner puis je pars moi aussi vers ma propre voiture. Je monte côté conducteur, mets le contact et je pars pour le bureau de Zayn. Je ne mets qu'une quinzaine de minutes à arriver. Je suis légèrement en retard, mais ce n'est pas grave, mon agent et ami sait que le matin c'est toujours la course. Je me gare sur le parking de l'agence, descends de voiture et je pénètre dans le bâtiment. Mindy, la réceptionniste me salue et me dit que Zayn m'attend dans son bureau. Je la remercie et monte directement retrouver le jeune homme.
Je frappe à sa porte une fois que j'arrive à son étage, et j'entre sans qu'il ne me donne la permission. Il roule des paupières en me voyant faire et pose son stylo sur le dossier qu'il était en train d'examiner. Il se lève et contourne son bureau pour venir me saluer :
« Tu ne peux pas faire comme tout le monde et attendre qu'on te dise d'entrer Louis ?
-Non, tu me connais ! je lui réponds en souriant de toute mes dents.
-Tu es incorrigible ! »
Je souris et le regarde se réinstaller derrière son bureau. Je m'assois en face de lui et il passe un appel à son assistante pour qu'elle nous amène du café. Il me connaît bien depuis le temps ...
Je bosse avec Zayn depuis la publication de mon premier roman il y a ... plus de dix ans déjà. J'ai envoyé mon premier manuscrit je devais avoir ... dix-neuf ans à peu près ! J'étais encore étudiant dans l'idée de devenir avocat. Mais je crois que m'évader dans des mondes que je m'imaginais était beaucoup plus intéressant que mes cours de droit.
Mon premier manuscrit, il l'a démonté de A à Z. Avant de finalement me dire que ce n'était pas trop mauvais et que je pouvais le reprendre et le lui renvoyer. J'ai bossé comme un dingue dessus et six mois plus tard, les premiers tirages sortaient de l'imprimerie. Avec le temps, Zayn est devenu un ami. A force de passer du temps ensemble à travailler mes textes, à aller en promo pour mes bouquins tous les deux, à m'accompagner sur les plateaux de tournage des films tirés d'adaptations de mes romans, forcément ça crée des liens. Nous passons beaucoup de temps ensemble, et heureusement que nous nous entendons bien. C'est grâce à lui que j'ai la carrière que j'ai aujourd'hui. Il sait négocier les contrats comme personne !
« Alors Louis, as-tu enfin quelques chapitres à me donner ? »
Eh.... Joker ?!
En voyant mon expression, mon ami soupire et secoue la tête de gauche à droite. Je me pince les lèvres et détourne le regard. Il attend les prochains chapitres de mon futur bouquin avec impatience, mais j'ai été incapable de taper un seul mot sur mon ordinateur depuis plusieurs jours déjà. Je crois qu'il commence à désespérer. Je suis « sa machine à écrire » comme il aime le dire, je suis capable de lui servir une première ébauche de roman en quelques semaines seulement. Il n'est pas habitué à ce que j'ai le syndrome de la page blanche.
J'inspire profondément en le regardant et lui réponds alors en souriant :
« Ne t'inquiète pas, je sais où je vais, ma trame est faite, je connais la fin je n'ai juste pas pris le temps de m'y remettre !
-Lou, ton métier c'est d'écrire. Alors je ne vois pas pourquoi tu n'as pas eu le temps en sachant que ta fille est à l'école la journée, et ton gars au boulot. »
Ouais... vu comme ça, je n'ai aucune excuse c'est vrai. Je grimace et m'apprête à lui servir une excuse bidon quand son assistante arrive avec le café. Elle nous dépose le plateau, Zayn me sert et il reprend la parole une fois que Paula est ressortie et a fermé la porte derrière elle :
« Louis, nous avons une deadline, et tu le sais, nous devons présenter le manuscrit relu et corrigé à l'éditeur dans trois mois. Tu n'as pas encore terminé de l'écrire, avec les relectures et corrections que j'aurais, tu sais que ça va faire short.
-Je sais Zayn.
-Alors mets toi au boulot ! J'aimerais que tout soit envoyé à noël dans l'espoir qu'il n'y ait que peu de changements à opérer, et que l'on puisse publier rapidement.
-Je sais tout ça Zayn mais ... je ne suis pas trop d'humeur en ce moment.
-Louis. C'est ton agent qui te parle et pas ton ami à partir de maintenant : j'en ai rien à foutre que ta vie personnelle soit compliquée et t'empêche d'écrire ! Tu serais instituteur ou je ne sais quoi, tu serais bien obligé de te lever le matin pour aller bosser. Tu as la chance de pouvoir faire ce que tu veux, ce que tu aimes dans la vie alors ne fous pas tout en l'air. Quant à ton ami tu sais ce qu'il te dit? »
Je secoue la tête en me pinçant les lèvres avant de l'entendre reprendre :
« Renvoie chier ton connard d'ex-mari une bonne fois pour toutes qu'on en parle plus ! Harry t'a toujours pourri la vie, ça n'a jamais été simple et sincère avec vous ! De votre rencontre jusqu'à votre divorce, même votre mariage a été une supercherie !
-Je t'interdis de dire ça ! je m'exclame en faisant les gros-yeux. On s'aimait !
-Vous vous êtes mariés par intérêt Louis ! Ose me dire le contraire !
-Je ... »
Je suis incapable de le contredire parce que c'est en partie vrai mais je ne pourrais jamais nier que Harry je l'ai eu dans la peau dès notre première rencontre. Enfin... dès que j'ai posé les yeux sur lui j'ai su que c'était lui que je voulais. Même si à l'époque il fallait être maso pour vouloir un gars comme lui. Je sais que je n'arriverai jamais à faire entendre raison à Zayn, il n'a jamais aimé Harry. Pour lui, rencontrer, sortir et me marier avec Harry a été la plus grosse erreur de ma vie
« Heureusement que Lily est arrivée au milieu de tout ça, sinon tu aurais pu être le héros d'une mauvaise série télévisée » m'avait-il dit un jour. J'avoue, je l'ai mal pris.
Je soupire lourdement, prends sur moi et réplique alors :
« Je t'envoie les prochains chapitres avant la fin de la semaine.
-Bien, je préfère ça. »
De toute façon je n'ai pas vraiment le choix.
*
Partie 2 – Passé / Mars 2012 – Harry.
Ce matin, je ne sais pas ce qui me pousse à me réveiller et ouvrir les yeux. Les mains de la délicieuse créature qui a partagé ma nuit, ou les coups à la porte d'entrée de ma villa. Je crois que je préfère penser que ce sont les douces caresses de la brune présentement dans mon lit, et oublier que quelqu'un s'acharne contre ma pauvre porte qui n'a rien demandé.
La jolie fille dépose délicatement ses lèvres contre mon épaule. Je fais toujours semblant de dormir, mais dès que je la sentirai se coller à moi et qu'elle se fera envieuse, je ne serai plus du tout endormi, ça c'est certain. Je dois dire que j'ai un petit peu mal à la tête, et que je me sens vaseux. Après ma soirée d'hier soir, je pense que c'est normal.
C'était une sacrée soirée quand même en y repensant ! Niall s'est surpassé ! Ce gars est un dieu des platines ! A chaque fois qu'il mixe c'est une putain de soirée ! J'adore ! Ce n'est pas pour rien que je m'arrange pour être à ses soirées à chaque fois qu'il est en ville.
La bouche de la brune, dont je ne connais plus le nom, parcourt mon omoplate, remonte jusqu'à ma nuque et ses doigts plongent vers mes reins. Je frissonne, je souris, et les coups sur la porte redoublent. PUTAIN, mais il ne peut pas me foutre la paix ?! Je sais exactement de qui il s'agit ! Ca ne peut être que lui de toute façon. Mais je vais faire comme si je n'étais pas là ! Parfois il arrête et s'en va. Ca fonctionne au moins une fois sur deux ! J'espère seulement qu'il n'est pas trop énervé ou qu'il n'a pas une chose importante à me dire, sinon il n'abandonnera pas.
« Je crois que quelqu'un veut te voir en bas, me souffle la fille d'une voix mielleuse.
-Tu sais quoi ? On va faire comme si on avait rien entendu. Ok ? »
Ses rires caressent ma peau et je souris. Je bascule lentement sur le dos, elle grimpe à califourchon sur moi et je me redresse lentement pour embrasser son cou. Mes mains attrapent sa poitrine en coupe, je la serre, la malaxe et ma bouche retrouve bien rapidement un de ses tétons que je mordille. Elle gémit comme une chienne en chaleur en rejetant la tête en arrière, se frottant à moi. Nous sommes encore nus de la veille, ça ira vite.
Je sens ses mains parcourir mes cheveux, mes épaules, mon dos, puis remonter le long de ma colonne vertébrale alors qu'elle se frotte avec application à ma virilité qui est largement prête à l'empaler grâce à mon érection matinale.
Les coups contre ma porte cessent au moment où je la sens se redresser pour me laisser tout le luxe de m'introduire en elle. Elle redescend lentement sur moi et quelques secondes plus tard, je sens la chaleur s'emparer de mon bas-ventre puis de mon corps tout entier.
Je ferme les yeux, me laisse tomber sur le dos, et la laisse onduler au dessus de moi, me chevauchant avec une lenteur extrême. Je crois que je suis encore bourré d'hier soir. Elle se touche la poitrine, se caresse en même temps qu'elle me monte et je ne peux pas le nier, ça fait un bien fou !
Les yeux clos, je suis incapable de bouger, je suis trop bien. Elle sait ce qu'elle fait, elle gémit comme une gourdasse et ça me va. Elle peut simuler autant qu'elle veut, du moment qu'elle me procure assez de plaisir pour que je puisse jouir.
Je la sens vriller autour de moi et je laisse échapper un gémissement plus fort que les autres. Je rouvre les yeux, elle est dos a moi, penchée en avant et commence quelques va et vient de haut en bas, plus rapides que les précédents.
Je glisse mes mains sur ses hanches, accompagnant et appuyant ses mouvements pour me laisser transporter.
« NON MAIS C'EST UNE BLAGUE ?! » j'entends alors la voix de mon meilleur ami s'élever dans la pièce.
Le connard.
Je rouvre les yeux, me redresse en attrapant la brune contre moi, l'empêchant de se retirer de moi. Je colle mon ventre à son dos. Elle est seins nus, face à Liam, me chevauchant comme une déesse du sexe.
« Tu ne vois pas que je suis occupé là ? » je m'exclame en regardant mon meilleur ami droit dans les yeux.
Il se retourne, l'air dégoûté et secoue la tête en agitant une main en l'air :
« Je lui laisse deux secondes pour s'habiller et partir d'ici. Toi et moi on doit avoir une discussion Styles.
-Pour se rhabiller il faudrait déjà que je me retire.
-Tu es un putain de gros dégueulasse » réplique Liam en rageant.
La fille entre dans mon jeu et je la sens bouger contre moi, putain, c'est qu'elle est douée celle là ! Je ne peux m'empêcher de gémir légèrement en la sentant faire mais je dépose mes lèvres dans son cou et lui demande d'arrêter. Liam ne va pas lâcher l'affaire. Je le connais. Il ne partira pas tant qu'il ne m'aura pas parlé.
Elle soupire, sûrement déçue d'être arrêtée en si bon chemin et elle se redresse. Je me retire et me lève avec plus ou moins de difficultés, dû aux litres d'alcool que j'ai pu ingurgiter hier soir.
« Tu me rappelles bébé ? » interroge-t-elle en enfilant sa petite culotte en dentelle.
Je roule des paupières et Liam répond à ma place, toujours dos à la scène :
« Il ne rappelle jamais personne, alors qui que tu sois, je pense que tu vas repartir d'où tu viens, dans l'oubli ! »
Je pouffe aux mots de Liam, attrape ma robe de chambre dans un coin de la pièce et je l'enfile rapidement. Liam se retourne alors que l'autre chienne ne s'est pas encore rhabillée et il soupire en me regardant, la montrant du doigt :
« Mais elle ne peut pas s'habiller et se casser ta pétasse ?!
-Oh oh oh, tu ne me parles pas comme ça ! » s'exclame la brune en se retournant vers lui.
Elle porte uniquement sa petite culotte les seins à l'air, sa robe entre les mains prête à l'enfiler. Ok là ça devient malaisant je crois, et Liam ne fait que le confirmer.
« Putain Harry ?! Mais fais quelque chose » me supplie mon ami.
Je m'approche d'elle, attrape mon portefeuille. Je l'ouvre et sort un billet de cent dollars.
Je le tends à la brune, lui offre mon plus beau sourire et lui dis dit :
« Tu pourras te payer un taxi pour rentrer et t'acheter de quoi bouffer sur la route avec ça. Maintenant, fais-moi le plaisir de te casser et ... de ne jamais revenir. Allez hop ! »
Je ponctue mes derniers mots en lui donnant une petite claque sur la fesse.
Elle me regarde, outrée et je sens la baffe arriver dans ma gueule mais ... au lieu de ça elle secoue la tête, met sa robe à une vitesse hallucinante et enfile ses chaussures aux talons outrageusement hauts. Je la regarde sortir de ma chambre en souriant en coin tout en me disant qu'elle était plutôt bien gaulée et surtout qu'elle baisait vraiment pas mal.
Peut-être que j'aurais mieux fait de garder son numéro à celle-là.
Mais lorsque je reçois une pile de papier dans la tronche, je sors tout de suite de ma rêvasserie et je me tourne vers Liam en fronçant les sourcils :
« Mais ça va pas ?!
-Tu me dégouttes Harry. Tu me DÉGOUTTES ! J'avais clairement pas besoin de voir ta bite dans ... RAAH mais merde ! Je suis ton agent avant d'être ton ami ! Tu ne peux pas me faire des coups comme ça !
-Oh arrête, tu étais le premier à me donner des conseils pour savoir bien baiser quand nous étions au lycée. C'est quoi tout ça ? je demande en soupirant lorsque j'attrape les papiers qui m'ont sorti de ma léthargie.
-Tes conneries d'hier soir ! »
Je fronce les sourcils en regardant les photos de moi. Je suis partout, complètement torché, à ne pas pouvoir marcher droit, au bras de la brune qui vient de quitter ma maison, et ... en train de vomir sur le trottoir avant de monter dans la voiture de John. Je relève les yeux vers Liam en haussant des épaules :
« Oui et ?
-Et tu commences à clairement me faire chier. Je savais que je n'aurais pas dû accepter quand tu es venu me voir en pleurant parce que Claire avait décidé de démissionner. Je comprends qu'elle ait tout envoyé valser. TU ES UN BOULET ! Clairement mec ! Tu ne peux pas continuer comme ça ! On dirait... le masculin de Lindsey Lohan ! Tu veux vraiment renvoyer cette image de toi à la terre entière pendant longtemps ?! Parce que clairement tu me donnes envie de vomir ! Et c'était quoi ce cirque là, ce matin avec ta pouffe ! De la provocation ?! Crois moi j'avais pas besoin de ça pour savoir que mon meilleur ami est devenu un connard de première ! Je suis prêt à parier qu'elle doit être en train de chialer en attendant un taxi cette pauvre fille ! D'ailleurs, tu connais son prénom ? »
Il ne me laisse même pas le temps de réfléchir qu'il rigole et secoue la tête.
« Je le savais. Tu sais quoi Harry, moi aussi je commence à en avoir assez de tes excès. Ce n'est pas parce que tu es jeune, riche, beau et célèbre que tu dois agir comme toutes ces pseudos stars qui se croient tout permis. Tu sais pourquoi ? Parce que tu risques de finir en désintox ou en maison de repos !! COMME EUX !! Je te laisse UNE dernière chance Harry UNE, sinon tu pourras bien te débrouiller seul pour gérer ta putain de carrière.
-Mais ...
-NON ne me coupe pas, je ne suis plus ton ami là, je suis ton agent. Alors tu vas me faire le plaisir de prendre ce script, le lire, foutre tes préjugés et aprioris de côtés et l'accepter. Nous avons la journée en exclu et après il sortira pour d'autres acteurs. Je veux une réponse ce soir pour ne pas le louper ce film, crois moi c'est ce qu'il te faut pour redorer un petit peu ton image de petit connard, branleur et baiseur de mannequin.
-Je n'ai pas vraiment le choix quoi ? je demande en soupirant.
-Non. Pas vraiment, mais je te laisse lire le script avant d'accepter. Ce soir dix-sept heures! »
Je regarde l'heure sur mon réveil et je roule des paupières, il est midi passé ! Je n'aurais jamais le temps de tout lire et analyser en si peu de temps ! Mais je n'ai pas le temps de me plaindre qu'il m'envoie le script que j'attrape au vol, et il quitte ma chambre. Je sais que ça ne sert à rien de le retenir parce que de toute façon il est trop en colère.
J'entends la porte d'entrée claquer, et donc Liam s'en aller. Je soupire, regarde le script que je tiens encore dans les mains et secoue la tête. Je le jette en travers de la pièce, me laisse tomber sur mon lit et attrape mon oreiller en fermant les yeux. J'aurais mieux fait de cacher la brune dans mon placard ou ma salle de bain, au moins j'aurais de la compagnie maintenant.
Je n'ai pas vraiment le temps de continuer à penser à tout ça, que je m'endors, l'esprit embrouillé par toute cette histoire.
Mais, il va clairement falloir que je reprenne le double de chez moi à Liam, ou que je change la serrure.
*
C'est la sonnerie de mon téléphone portable qui me réveille. Je ne sais pas l'heure qu'il est, ni même le jour, ou la date, mais putain il ne peut pas se la fermer ce téléphone ?! Je le cherche à tâtons mais la sonnerie cesse avant que je ne mette la main dessus. Je referme les yeux, mais je n'ai pas le temps de me rendormir qu'il sonne de nouveau. Je me redresse en râlant, le trouve sous mes draps et je réponds en soupirant lorsque je vois que c'est Liam.
Qu'est-ce qu'il veut encore celui-là ?!
« Tu as lu le scéna ? » il me demande de but-en-blanc.
Et là toute la scène de tout à l'heure, que je pensais avoir rêvé, me revient en mémoire. La brune, Liam qui arrive au moment fatidique, son pétage de plomb, le scénario ... merde. Je ne l'ai pas lu !
« Ouais ouais, je réponds légèrement vaseux.
-Bon, j'appelle le producteur pour lui donner une réponse positive alors !
-Parfait !
-On se voit dans la semaine mec, à plus tard. »
Il raccroche sans dire autre chose et je me rallonge dans mon lit. Tant pis si je n'ai pas lu son truc. Je sais que je peux faire confiance à Liam. Depuis qu'il a repris ma carrière en main l'année dernière, quand mon ancien agent a démissionné, mon image se porte beaucoup mieux. Même si à chaque avancée, je m'arrange pour tout foutre l'air ! Je n'ai peut-être pas lu le scénario de ce film mais ce doit forcément être un truc cool. Je connais Liam.
Mais en attendant ... je ferais mieux de me rendormir.
#WIWYMfic. J'espère que ce premier chapitre vous aura plût ! Un petit avant-gout avant le début de la fiction. RDV en septembre !
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