Mes yeux s'ouvrent sur le même mur,
Le même plafond, ses mêmes rayures.
Mes yeux à peine réveillés sont déjà épuisés 
D'avoir tant usé ce même lieu du même regard, des mêmes pensées.

Mon corps si lassé, ose à peine se redresser
Tant il doute que ce jour soit différent du dernier.
Encore lire, encore écrire, encore danser ?
Les mêmes pages, les mêmes mots, les mêmes pas angoissés ?

Je lève mes yeux et me laisse inonder de Soleil,
Cette sensation me manque, le goût des merveilles.
La brise du matin dans ma nuque, le bruit des rires dans les rues,
Le souvenir des jours de printemps et de tes cheveux drus.

Mais le jour viendra où nous quitterons cette chambre,
Où nous pourrons de nouveau admirer le lac ensemble,
Où les photos seront remplacées par les êtres aimés,
Si ce jour vient alors je veux bien patienter.

Laisser le temps couler entre mes doigts,
Me relever et regarder encore une fois,
Ce même mur, ces mêmes étagères,
Avant de savourer cette journée précieuse et éphémère.