Chapitre 8

Voici le chapitre tant attendu.
Enjoy it !

Nous, on se revoit Jeudi pour Accepting The Tides, et Dimanche prochain pour le chapitre 9 ici. :)

Chapitre 8

Peter reprit connaissance avec un halètement. Il avait l'horrible impression d'avoir manqué quelque chose d'important. Ses yeux s'ouvrirent soudainement. Il vit des arbres et le ciel et... M. Stark, qui était penché au-dessus de lui.

- De retour parmi nous, dit Tony dès que Peter plongea son regard dans le sien.

Peter le fixa, les yeux grands ouverts alors que la réalité s'imposait à lui. Il était retourné dans le temps. Il avait sauvé Tony.

- Salut, dit-il, essoufflé à cause du choc, croyant à peine ce qu'il voyait.

C'était trop beau pour être vrai.

- Salut toi-même, répondit Tony avec un petit sourire. Tu as l'air mal en point, gamin.

Peter cligna des yeux de manière léthargique. Il leva une main tremblante pour toucher la joue chaude et pleine de vie de son mentor. La barbe sous ses doigts était rugueuse. Il était réel.

- Vous êtes là, marmonna-t-il.

- Ouais, je suis là, dit M. Stark en agrippant la main de Peter et en la serrant pour le rassurer.

Peter ne put s'en empêcher. Il commença à pleurer même s'il avait à peine l'énergie de gémir.

- Hey, hey, hey, dit Tony, alarmé, ses mains le survolant comme s'il n'était pas très sûr de ce qu'il devait faire, avant d'attraper ses épaules et de l'attirer contre lui dans une étreinte dure. Tout va bien, lui dit M. Stark. Tu vas bien.

Peter avait entendu cette phrase de sa part, auparavant, mais cette fois elle ne s'évanouissait pas. Cette fois il n'était pas effrayé, mais il enroula ses bras autour de l'homme tout aussi désespérément. Et il avait pleuré plus au cours de ces six derniers mois que pendant tout le reste de sa vie, mais c'était la première fois qu'il se sentait bien en le faisant. C'était cathartique.

- Tout va bien. Je suis là. Ça va. Ça va aller.

M. Stark continuait à murmurer des propos rassurant dans ses cheveux.

Peter le tint fermement contre lui. Tout le monde lui avait dit que ça irait bien, mais c'était la première fois qu'il se laissait aller à y croire. La première fois que c'était vrai. Il s'en était assuré.

Quand ses pleurs se tarirent et ne devinrent que des petits reniflements intermittents, Tony pressa un baiser rugueux contre sa tempe et s'écarta. Peter émit un bruit de protestation mais relâcha l'homme. Tony n'alla pas loin. Il regarda attentivement dans ses yeux, leurs visages tout proches.

- Tu vas bien ? demanda Tony.

Peter déglutit et acquiesça. Il irait bien. C'était vrai, cette fois.

- Très bien, dit M. Stark avec un hochement de tête alors qu'il essuyait les larmes sur ses joues.

- Hum, M. Stark ? dit Ned avec hésitation derrière son mentor.

Tony se retourna, gardant toujours une main ferme sur son épaule.

- Vous avez dit que vous vouliez quelque chose avec du sucre ? c'est tout ce que j'avais dans mon sac.

Ned lui tendit une barre de Snickers.

- Merci.

M. Stark prit la barre chocolatée et l'ouvrit avant de la tendre à Peter.

- Est-ce que tu peux essayer d'avaler ça ? FRIDAY dit que ton niveau de glycémie est vraiment très bas. Tu n'as rien mangé aujourd'hui ?

- J'ai oublié, marmonna-t-il en acceptant la barre chocolatée, et il en prit une bouchée.

Les yeux de M. Stark se plissèrent, et il n'avait pas l'air très content d'entendre ça.

Peter lui lança un faible sourire après avoir finir de mâcher.

- Désolé.

Il finit la barre chocolatée en un temps record, alors que Ned et Tony le regardaient.

- Ça va mieux ? demanda M. Stark.

- Ouais.

Il se sentait un peu mieux, mais toujours mal. Mais ce n'était pas comme si il pouvait raisonnablement attendre d'une barre chocolatée qu'elle répare son récent manque de sommeil.

- Bien. Maintenant tu peux m'enlever ça ?

Tony fit un geste en direction du costume temporel qu'il portait toujours par-dessus son armure.

Peter acquiesça et tapota trois fois le boitier. Les nanoparticules se désintégrèrent et retournèrent à l'intérieur. Une fois que le costume fut complètement rétracté, Peter enleva l'appareil de l'armure de M. Stark. M. Stark tapota son propre réacteur ARK et l'armure d'Iron Man disparut à son tour.

- Tu as construit ça ? demanda Tony, en faisant un geste direction du boitier nanotechnologique que Peter tenait dans sa main.

- Ouais.

Les yeux de Tony brillèrent et sa bouche s'incurva en un demi-sourire. Il avait l'air impressionné.

- Beau travail, gamin.

- FRIDAY a beaucoup aidé. Je n'aurais jamais pu le faire tout seul, dit Peter en haussant les épaules.

- Permets-moi d'en douter, répondit Tony en serrant son épaule. Ne te sous-estime pas.

Peter baissa la tête à cet éloge.

- Bon...

M. Stark prit une profonde inspiration et regarda tout autour de lui.

- J'imagine que je ne suis plus au Kansas.

- Hum...

Peter se mordit la lèvre. Tout avait semblé tranquille et facile quand il l'avait planifié, mais à présent que ça avait fonctionné et que M. Stark était juste en face de lui, il ne savait pas comment expliquer ce qu'il avait fait.

- Ça m'aiderait si tu pouvais me dire où on est en ce moment, suggéra Mr. Stark, sentant son hésitation.

- Dans les bois, répondit Peter.

C'était le plus simple, après tout.

- Ouais, je m'en suis plutôt rendu compte, de ça, gamin.

Tony lui lança un regard ironique.

- On est à un peu moins d'un kilomètre de chez vous, M. Stark, clarifia Ned.

L'homme hocha la tête puis se retourna vers Peter et demanda de façon appuyée :

- Et quand sommes-nous exactement ?

Peter déglutit difficilement et répondit :

- Au mois de Mars.

- Quand, en Mars ? Quelle année ?

- Euh, 2023 ?

- Est-ce que tu me poses la question ou tu affirmes ?

- J'affirme ?

- Mon Dieu, gamin.

Tony prit une nouvelle inspiration et se frotta le visage avec sa main, marmonnant pour lui-même.

- Donc je suis six mois et demi dans le futur. J'imagine que ça pourrait être pire.

Tony se tendit et regarda autour de lui, plus frénétiquement cette fois.

- Attends. Est-ce qu'on a perdu ?

Peter ne savait pas quoi répondre. Ils n'avaient pas perdu de la façon dont Tony l'entendait, mais ils avaient quand même perdu, d'une certaine manière.

- Peter ? demanda sévèrement M. Stark quand il ne répondit pas tout de suite.

- N-non, dit Peter. On n'a pas perdu.

Tony fronça les sourcils.

- Alors où est tout le monde ?

- Ils, euh... ils sont un peu partout ? grimaça Peter.

- Petit, l'avertit Tony.

- Ils ne savent pas qu'on a fait ça, admit Peter en soupirant.

- Laissez-moi résumer.

Mr. Stark secoua une main agitée devant son visage.

- Vous deux avez pris sur vous pour me faire voyager dans le futur et personne d'autre ne le sait ?

- Ouais ?

Ça avait l'air horrible quand M. Stark le disait comme ça.

- C'était principalement l'idée de Peter, dit Ned, le vendant directement.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? lui demanda M. Stark, articulant sévèrement chaque mot.

- Il, euh, il y a eu la bataille. Hum, ça vous le savez. Vous étiez – vous étiez là.

Peter bégayait maintenant qu'il faisait face à la désapprobation de Mr. Stark.

- Et j'étais là. Tout le monde était là. Hum, ouais, vous, euh, vous savez ça aussi. Alors, hum, on combattait Thanos et son armée et Thanos a eu le gantelet mais ensuite vous lui avez repris les pierres et vous – et vous –

Peter prit une courte inspiration. Sa gorge se serra.

M. Stark attendit la suite de l'explication avec un regard plein d'appréhension. Mais Peter n'arrivait pas à finir.

- Vous avez claqué des doigts, termina Ned pour lui.

Peter ferma les yeux, comme si le fait de l'entendre le faisait souffrir physiquement.

- Quoi ?

Tony lança un regard inquisiteur en direction de Ned quand il s'aperçut clairement que Peter n'allait pas expliquer davantage.

- Vous aviez les pierres d'infinité sur la main de votre armure, et vous avez claqué des doigts. Vous avez éliminé Thanos et son armée, expliqua Ned. Donc on a gagné. Mais vous...

Ned ne sembla pas pouvoir finir non plus.

Tony le regarda avec de grands yeux, probablement en train de comprendre ce qu'il lui disait. L'homme n'était pas stupide. Il était un génie. Il savait comme le gantelet avait gravement blessé le Professeur Hulk. Alors si c'était un simple humain qui avait claqué des doigts...

- Vous êtes mort, murmura Peter.

Les mots le déchirèrent de l'intérieur quand ils lui échappèrent. Les larmes se formèrent de nouveau dans ses yeux.

M. Stark recula comme s'il avait été frappé. Mais il se reprit rapidement quand les larmes de Peter devinrent de nouveau des sanglots.

- Ne pleure pas, petit, dit l'homme en le pressant contre sa poitrine. Je suis là. Je ne suis pas mort.

- Vous l'avez été.

Peter s'agrippa désespérément au t-shirt de Mr. Stark. C'était agréable de pouvoir enlacer l'homme sans l'armure.

- Je sais. Mais je ne le suis plus maintenant, ok ? Je ne le suis plus, dit M. Stark.

Et c'était vrai. Ce fut la seule raison qui fit que Peter arrêta de pleurer. Il hocha la tête et s'écarta.

- Désolé, marmonna-t-il et il essuya ses larmes.

- C'est rien, lui dit M. Stark.

Peter renifla et se délecta du visage de Mr. Stark. Son visage très vivant, juste en face de lui.

L'homme croisa son regard et sembla presque faire la même chose que lui. Il supposa que c'était parce que pour M. Stark, il avait disparu pendant cinq ans. Ils s'étaient vus pendant le combat contre Thanos et ça avait été chaleureux mais bref. Ils n'avaient pas eu le temps d'apprécier la présence de l'autre. Maintenant ils avaient le temps.

- Très bien, déclara M. Stark en ébouriffant ses cheveux. Je pense qu'il est temps qu'on déplace cette petite fête dans un endroit plus confortable.

- Bonne idée, M. Stark. On gèle, ici, acquiesça Ned, et Peter vit que son ami tremblait, même avec son manteau.

Des flocons de neige avaient commencé à tomber.

- C'est vrai, répondit Mr. Stark en se levant, et il tendit une main à Peter.

Ce dernier la prit et l'homme l'aida à se mettre sur ses pieds.

Le rapide changement d'altitude avait peut-être été une erreur. Peter prit une courte inspiration alors que des points noirs dansaient devant ses yeux et il trébucha en direction de M. Stark.

- Désolé, marmonna-t-il alors que Tony agrippait ses bras pour le stabiliser.

Peter cligna rapidement des yeux et finalement, il réussit à voir de nouveau. Tony le regardait avec inquiétude.

- Je vais bien, essaya-t-il de le rassurer, mais Tony n'avait pas l'air de le croire.

Mr. Stark tapota son réacteur ARK et l'armure d'Iron Man se reforma autour de lui, sauf le casque.

Peter fronça les sourcils mais avant qu'il ait pu demander à Tony ce qu'il faisait, l'homme se baissa pour le prendre dans ses bras.

- Je peux marcher, protesta Peter, mais ce ne fut pas très convaincant quand il passa ses bras autour du cou de Tony au lieu de s'écarter.

- Prends le gantelet pour moi, gamin, dit M. Stark, et cela prit une seconde à Peter pour se rendre compte qu'il s'adressait à Ned.

- Hum, vous êtes sûr ?

Les yeux de Ned s'écarquillèrent alors qu'il regardait alternativement Iron Man et le gantelet d'or qui se trouvait par terre, à ses pieds.

- Oui, dit Tony, très confiant, comme s'il n'était pas en train de demander à son meilleur ami de porter l'objet le plus important et le plus dangereux de l'univers tout entier. Je te demande de le porter, pas de le mettre. Fais attention. D'accord ?

- Ouais, bien sûr. Je voulais pas – je –

Ned inspira profondément et fit les deux pas en avant nécessaires pour attraper le gantelet, pinçant le bord avec ses doigts.

- Je l'ai.

- Bon travail, le félicita Mr. Stark. Ouvre la marche maintenant.

- Oui, Monsieur, acquiesça Ned en commençant à marcher jusqu'à la maison du lac, tenant le gantelet dans ses bras comme s'il s'agissait d'une pile de déchets.

Ils marchèrent en silence à travers les bois, le seul bruit provenant des craquements des branches et de la neige sous leurs pieds. Il ne fallut pas longtemps aux mouvements rythmés pour déployer leur magie. Peter était tellement fatigué. Ç'avait une longue semaine. Six longs mois, vraiment. Mais maintenant, c'était enfin terminé. Peter déposa sa tête contre l'épaule de Tony. L'homme ne sembla pas le remarquer. Ou si c'était le cas, il ne commenta pas. Le métal était dur et froid contre sa joue, mais ça restait un agréable coussin. Ses yeux se fermèrent. Il n'arrivait pas à se souvenir de la dernière qu'il s'était autant senti en sécurité. Il était dans les bras d'Iron Man. Le sommeil l'appelait et il ne lutta pas. Mr. Stark était de retour. Il l'avait fait. Il pouvait se reposer, à présent.

******

Peter ne dormit pas pendant très longtemps. Dès que les bras de métal le posèrent sur quelque chose de doux, il se réveilla. Tony s'écarta du canapé sur lequel il l'avait placé et tapota son réacteur ARK, l'armure en nanotechnologies se rétractant pour retourner dans leur boitier. Il ne remarqua pas que Peter était réveillé.

- Merci, Ned. Mais tu peux y aller, maintenant. Je m'occupe du reste, dit Mr. Stark à son ami.

Ned gigota.

- Hum, je voudrais bien mais c'est Peter qui nous a conduit ici.

- Tu as ton permis ? demanda Mr. Stark.

Ned hocha la tête.

- Alors prends sa voiture. Je m'assurerai qu'il la récupère ensuite.

- Ok.

Mais Ned semblait toujours hésitant. Peter se rendit compte qu'il était inquiet pour lui et ne savait pas vraiment s'il devait le laisser seul, ce qui était ridicule puisqu'il était avec Tony.

- Je vais bien, Ned. Prends ma voiture. Je viendrai la récupérer plus tard, marmonna Peter, les yeux à moitié ouverts.

- Tu es sûr que tu ne veux pas que je reste ? demanda Ned.

Tony eut l'air offensé par cette question.

- Je suis sûr, répondit Peter alors que Ned continuait à le regarder. Vraiment. Vas-y.

- D'accord, mais appelle-moi plus tard, dit Ned en pointant un doigt vers lui.

- Promis.

Peter lui lança un sourire fatigué.

Ned hocha la tête puis se tourna vers M. Stark.

- Hum, je suis vraiment content que vous ne soyez plus mort, M. Stark.

- Moi aussi, gamin, répondit Tony avec un rictus.

Ned lança un regard en direction de Peter.

- Et, hum, prenez soin de Peter.

- Tu sais que je le ferai, dit M. Stark, plus sérieusement, cette fois.

Ned hocha de nouveau la tête. Il attrapa les clés sur le comptoir et partit.

Dès que Ned fut parti, Tony soupira et frotta sa main sur son front. Il se dirigea vers le comptoir, sur lequel Ned avait posé le gantelet. Peter se tendit quand il tendit la main pour le prendre.

- Non – protesta automatiquement Peter avant de pouvoir s'en empêcher.

La peur instinctive et gutturale à la vue de M. Stark avec le gantelet dans la main était quelque chose qu'il ne pouvait calmer.

Tony se figea, les mains à quelques centimètres du gantelet. Il se retourna vers Peter et expliqua calmement :

- Je vais juste le mettre dans un endroit plus sécurisé. D'accord ?

- Hum, o-ouais. Évidemment, bien sûr, acquiesça Peter.

C'était logique. Sa petite crise de panique était stupide. Ce n'était pas comme si M. Stark allait utiliser cette chose.

Tony l'étudia pendant de longues secondes. Peter serra les poings pour qu'il ne voie pas les tremblements qui les agitaient. Les yeux de M. Stark se plissèrent brièvement mais il se retourna et prit le gantelet malgré tout.

- Je reviens vite. Et ensuite, toi et moi devrons parler, dit Tony, et sa voix avait l'air un peu menaçante.

- Ok, dit Peter.

Il regarda son mentor se diriger vers la porte de l'atelier et disparaître à l'intérieur.

Peter essaya de se détendre contre les coussins mais il n'y parvint pas, alors il préféra s'asseoir.

Quand M. Stark revint, il se dirigea vers la cuisine au lieu d'aller vers le canapé. Peter se leva pour le suivre, mais l'homme se tourna vers lui et lui dit, d'un ton sans appel :

- Assieds-toi.

Peter fronça les sourcils à ces mots et se rassit sur le canapé. Il ne fut pas seul pendant longtemps. Tony revint avec un verre d'eau et une assiette remplie de nourriture. Il lui tendit le verre et plaça l'assiette sur ses genoux.

- Avant toute chose. Mange ça. Ensuite on parle, ordonna Tony et il s'assit ensuite sur la table basse, en face de lui, et leurs genoux se touchèrent.

Peter regarda son assiette et le coin de sa bouche se releva. Tony lui avait fait un gros sandwich avec des frites, des tranches de pomme et un cornichon. Peter prit le sandwich et mordit dedans, mâchant précautionneusement. Maintenant qu'il mangeait, il se rendit compte à quel point il avait faim. Il commença à dévorer son sandwich comme s'il mourait de faim. Il regarda de nouveau Mr. Stark, avec l'intention de le remercier, mais il hésita quand il le vit.

Mr. Stark était penché vers l'avant, le visage plus près de lui que ce que Peter avait remarqué, ses coudes reposant sur ses jambes, et son nez et sa bouche contre le dos de sa main. Il avait l'air profondément dans ses pensées, ses yeux plissés alors qu'il regardait Peter manger. Peter déglutit difficilement et prit deux gorgées de son verre pour faire passer. Il continua à manger, regardant l'homme par intermittences. L'expression de Tony ne changea pas.

Quand Peter eut fini, Tony prit le verre vide et l'assiette, et les posa sur la table basse. Il regarda de nouveau Peter avec le même regard perturbant. Peter essaya de croiser son regard sans flancher, mais il ne pensa pas qu'il avait réussi.

- Très bien, dit l'homme en lui faisant un signe de tête résolu et en se penchant un peu arrière. Parle.

Peter ouvrit la bouche, pas vraiment sûr de savoir par où commencer, quand Mr. Stark leva la main.

- Attends. Personne d'autre n'est ici, pas vrai ? Et on n'attend personne prochainement ?

Peter secoua la tête.

- Hum, n-non. On est lundi. Lundi matin. Pepper est en ville et Morgan est à la maternelle. Personne n'est ici.

- Au moins ça, marmonna Tony, et un air douloureux traversa son visage, pensant sûrement à la réunion qui allait avoir lieu.

Tony prit une grande inspiration et fit un nouveau hochement de tête, plus pour lui-même que pour Peter.

- Ok. Vas-y.

- Euh...

Peter se mordit la lèvre.

- C'est... compliqué à expliquer ?

- Essaie, dit l'homme sans esquisser un sourire.

- Alors, on a gagné, mais vous... vous le savez.

Peter s'arrêta, sentant déjà revenir la gêne familière dans sa gorge.

- Et ça – ça craignait vraiment. Et c'était... dur.

Peter prit plusieurs courtes inspirations, essayant d'éviter une nouvelle crise de panique.

- Hey, dit Tony, sa voix se radoucissant alors qu'il se penchait vers lui et agrippait sa nuque presque tendrement pour le rapprocher de lui, et leurs fronts se touchaient presque. Je suis juste là, gamin.

Peter acquiesça mais serra fortement le poignet qui le tenait et essaya de se reprendre.

- Je suis juste là, répéta Tony, d'une voix toujours douce et rassurante.

Celle qu'il utilisait rarement avec d'autres personnes, mais Peter, lui, l'avait entendue assez souvent. Quand Tony commença à caresser doucement la peau derrière son oreille avec son pouce, Peter ferma les yeux, qui le piquaient pour une toute autre raison, cette fois. Il était si heureux que Tony soit de retour. Il avait envie de pleurer de bonheur alors qu'une seconde plus tôt, il allait pleurer à la douleur du souvenir de la perte du même homme. Mon Dieu. Ses émotions étaient sans dessus-dessous.

- Je sais, réussit-il finalement à murmurer. Je suis désolé.

- Pas de « je suis désolé », dit Tony. Je ne voulais pas te presser.

- Ça va, marmonna Peter.

- On n'est pas pressés, petit. Prends ton temps. Il n'y a nulle part où je dois me rendre, continua son mentor, essayant d'alléger l'atmosphère. Je sais pas si t'es au courant, mais apparemment j'étais mort, il y a une heure.

Peter lui lança un regard renfrogné suite à cette pauvre tentative de plaisanterie.

- Trop tôt ?

Les yeux de Tony brillaient d'amusement.

L'écho du dernier message que l'homme lui avait laissé se rejoua dans sa tête. La blague. Le commentaire « trop tôt ». Cela le frappa trop fort. Raviva le terrible souvenir et explosa contre le nerf le plus exposé de Peter.

Il ne put s'en empêcher. Il fondit en larmes.

- Oh merde, dit Mr. Stark, mais avant que Peter ait pu enfoncer son visage dans ses mains pour essayer d'éviter l'embarras provoqué par le fait qu'il s'était encore effondré devant l'homme, Tony s'assit à côté de lui et le serra fort contre lui.

Ils se retrouvèrent étroitement enserrés dans une étreinte, Peter s'accrochant à l'homme comme s'il allait disparaître, et Tony dessinant des cercles dans son dos avec une main alors qu'il glissait l'autre dans ses cheveux. Ça lui rappelait le moment où Happy avait fait la même chose sur le canapé et cela le fit pleurer encore plus fort.

- Je suis désolé. Je suis désolé, dit doucement Tony, presque désespérément. Je sais que ce n'est pas drôle.

- N-non, dit Peter, essayant d'expliquer alors qu'il continuait à pleurer. Ce n-n'est pas votre faute. J-je sais même pas pourquoi je suis – je suis dans cet état maintenant.

- Tu as eu une journée mouvementée, dit Tony.

Il essaya de se calmer.

- Je – je ne suis pas triste. Je ne le suis pas.

Mr. Stark ne le contredit pas.

- C'est juste... c'était juste vraiment dur, marmonna Peter.

- Je peux l'imaginer, dit Tony, avec une voix un peu étranglée.

Et Peter se rappela comme ça devait être vrai. Il pouvait l'imaginer. Il avait perdu Peter pendant cinq ans. Peter n'avait été sans Tony que pendant six mois et demi.

Il finit par se calmer et s'écarta, lançant un sourire triste mais reconnaissant.

- Merci.

Tony acquiesça et observa son visage.

- Tu sais, on n'est pas obligés d'en parler maintenant si tu ne veux pas. J'aurai besoin d'avoir tous les détails à un moment donné, mais pour le moment, tu peux me donner seulement la version abrégée.

Peter apprécia l'offre, mais il savait que plus il attendrait, plus ce serait dut.

- Non. Je – je vais tout vous dire. Comme ça ce sera fait.

- D'accord, acquiesça Mr. Stark.

Peter prit une inspiration appuyée et commença à expliquer.

Il raconta à Mr. Stark tous les détails de la bataille contre Thanos. Comment il était mort. Ce qui s'était passé juste après. Comment Peter avait voulu trouver une solution pour retourner dans le passé et le sauver mais que tout le monde lui disait que c'était impossible. Comment ils l'avaient pleuré. Comment ils avaient renvoyé les pierres dans le temps donc qu'ils ne les avaient plus, sauf depuis que Mr. Stark avait ramené le gantelet avec lui. Peter lui dit comment lui était venue l'idée de retourner dans le temps et de l'emmener avec lui dans le présent parce que c'était le seul moyen de le sauver. Il lui expliqua qu'il avait travaillé avec FRIDAY et trouvé l'idée du costume fait en nanoparticules. Comment il avait tout fait par lui-même en secret parce qu'il n'avait pas voulu que quiconque essaie de l'arrêter. Il décrivit comment Ned l'avait aidé à voler les particules de Pym dans le costume d'Ant-Man de Scott pour en avoir assez pour voyager dans le temps. Il expliqua qu'il avait visionné toutes les vidéos du combat pour trouver le meilleur moment auquel revenir. Comment ils avaient planifié le jour où ils le feraient pour qu'il n'y ait personne à la maison du lac. Il expliqua tout. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à dire.

- ... et ensuite je vous ai attrapé et vous ai ramené. Et le reste, vous savez, dit Peter en haussant les épaules.

Tony soupira et se leva. Peter fronça les sourcils en le voyant commencer à faire les cent pas.

- Je ne sais pas quoi dire, Pete.

Tony passa une main sur son visage.

- Vous êtes en colère ? demanda Peter avec hésitation.

Il avait l'air en colère.

- Est-ce que je suis en colère ? demanda Tony d'une façon qui répondit instantanément à la question de Peter.

Ouep. Il était énervé.

- Honnêtement, je n'en reviens pas que tu aies fait ça, dit Tony, secouant la tête. Et que tu aies fait ça tout seul. Tu ne l'as dit à personne !

- Ils ne m'auraient pas aidé, marmonna-t-il pour sa défense.

- Et tu n'as jamais pensé qu'il y avait peut-être une bonne raison pour ça ?

- J'ai pensé –

- Non, l'interrompit Tony en gesticulant frénétiquement. Tu n'as pas réfléchi. Tu n'as pas réfléchi. Tu te rends compte à quel point ça aurait pu mal tourner ? Tu sais ce qui aurait pu se passer ? Tu aurais pu mourir !

- Vous êtes mort ! cria Peter en retour en se mettant sur ses pieds.

Il n'allait pas laisser Mr. Stark le faire se sentir mal de lui avoir sauvé la vie. Tony cligna des yeux, surpris par son soudain accès de colère.

- Vous avez sauvé tout le monde, mais vous êtes mort, dit Peter, la fatigue remplaçant sa courte colère. Vous – vous nous avez quittés. Et quand j'ai pensé à une idée pour vous ramener... Je ne pouvais pas – je ne pouvais pas ne pas l'essayer. Peu importent les conséquences.

Peter leva le menton et dit, d'un ton confiant, comme s'il mettait Mr. Stark au défi de désapprouver.

- Si la situation avait été inversée, vous auriez fait la même chose pour moi.

A ça, Mr. Stark sembla soudainement abattu.

- Tu as raison, gamin, admit l'homme dans une acceptation triste. Je ne sais pas si je dois être en colère contre toi ou fier de toi. Mais j'ai en quelque sorte fait la même chose. Tu étais la raison pour laquelle nous avons remonté le temps, au départ.

- Je sais, dit Peter en hochant la tête. Alors vous pouvez pas être en colère contre moi. J'ai juste suivi votre exemple. Donc c'est un peu votre faute, en quelque sorte.

La mâchoire de Tony tressauta à cet argument familier et Peter sourit largement.

- Juste pour ça tu es puni.

Peter se moqua.

- Vous pouvez pas me punir.

- Oh si, je peux. Crois-moi. Si je dis que tu es puni, alors tu es puni. May me suivra.

Peter cligna des yeux. Huh. Tony avait probablement raison. Il avait presque oublié que Tony et May étaient copain-copain, maintenant.

- Hum, je retire ce que j'ai dit, essaya Peter.

- Nope. Trop tard. Puni, répondit Tony en pointant un doigt dans sa direction.

Peter soupira.

- Et donne-moi ton téléphone.

- Pourquoi ?

- Parce que je suppose que le mien ne fonctionne pas ici, étant donné que je suis mort, tout ça.

Peter fronça les sourcils.

Tony soupira lourdement et expliqua :

- Je vais appeler Rhodey.

Peter secoua la tête.

- Je pense pas que ce soit une bonne idée.

- Et bien, aucun de nous deux ne peut rester ici pour toujours. Les gens vont finir par découvrir ce que tu as fait et je préfèrerais avoir un minimum de contrôle sur quand et comment ils le découvriront. Sans parler du fait que j'ai l'impression qu'on est assis sur une montagne de dynamite prête à exploser à la moindre seconde. Donc il faut que je commence à trouver une solution à cet énorme bazar.

- Pas faux, grimaça Peter.

- Alors donne-moi-le.

Tony tendit la main.

Le froncement de sourcils de Peter s'accentua quand il considéra d'autres options.

- Attendez. J'ai une idée.

- Petit, donne-moi juste ton téléphone.

Tony fit un geste pour s'en emparer, et Peter l'esquiva, se mettant hors de portée.

- Non, écoutez. Je ne pense pas qu'appeler quelqu'un maintenant soit une bonne idée. Mais je connais quelqu'un que je peux appeler, dit Peter en sortant son téléphone et en appuyant sur le nom du contact.

- Qui ?

Les yeux de Tony se plissèrent quand il essaya encore d'attraper le téléphone que Peter tenait contre son oreille.

Heureusement, l'homme répondit au bout de la seconde tonalité.

- Petit, qu'est-ce que tu fais à m'appeler à onze heures du matin, pendant tes vacances de printemps ? Les adolescents ne dorment-il pas jusqu'à midi, d'habitude, pendant les vacances ? Ou est-ce que c'est à propos de l'autre nuit ?

- Hey, Happy, le salua Peter, et il vit les sourcils de Tony se hausser de surprise. Non, ce n'est pas à propos de ça. En fait, hum, est-ce que t'es occupé, là ?

- Pourquoi ? Qu'est-ce que t'as fait ? demanda Happy, clairement suspicieux.

- Hum, rien ?

- Ouais, ça a l'air très convaincant.

- Pourquoi est-ce que t'es toujours aussi paranoïaque ?

- Parce que c'est toi, dit Happy. Et c'est de la paranoïa uniquement si c'est infondé, ce qui, dans ton cas, n'est jamais le cas.

- Ouch. Bon, peu importe. Ecoute.

Peter essaya de revenir sur le sujet, ignorant l'expression perplexe de Mr. Stark à l'entente de leur conversation.

- Si tu n'es pas trop occupé, je, euh, j'aurais besoin d'aide pour un truc.

- De l'aide pour quoi, gamin ?

- Hum... je...

Peter se tritura l'esprit pour essayer de penser à une bonne excuse pour qu'Happy vienne à la maison du lac sans être trop suspicieux.

- J'ai un pneu crevé.

Il grimaça dès qu'il eut parlé. Comme s'il ne savait pas comment changer un pneu crevé. Happy n'allait jamais le croire.

- Où es-tu ? demanda Happy, une pointe d'inquiétude dans la voix. Parce que si tu me dis que tu es coincé sur un pont quelque part, je –

- Je ne suis pas coincé quelque part sur un pont, l'interrompit Peter en roulant des yeux.

- Avec la chance que tu as, gamin, je ne serais pas surpris, marmonna Happy. Alors où es-tu ?

- Je suis, euh, à la maison du lac.

Il y eut une pause avant qu'Happy ne demande :

- Est-ce que Pepper est là ?

- Non, elle travaille.

- Tu fais du baby-sitting ? continua Happy en essayant de trouver une autre explication raisonnable.

- Non. Morgan est à l'école.

- Alors tu es là-bas tout seul ? clarifia Happy, et il put entendre la pointe d'inquiétude dans sa voix, de nouveau.

Parce qu'il ne pouvait pas comprendre pourquoi Peter irait à la maison du lac tout seul, sans le dire à personne.

- Hum... en quelque sorte ? grimaça-t-il de nouveau.

Pourquoi avait-il dit ça ? Il aurait juste dû mentir.

- Comment ça, en quelque sorte ? Soit t'es tout seul, soit tu ne l'es pas.

- C'est un peu compliqué à expliquer. Est-ce que tu peux juste venir ? S'il-te-plait ? Je – je peux pas vraiment en dire plus au téléphone.

- Je suis déjà en route, gamin, dit Happy. Juste dis-moi, est-ce que tu es dans une situation dangereuse ?

- Non.

- Est-ce que tu es blessé ?

- Non. Je suis pas blessé.

- Promets-moi.

- Je suis pas blessé, Happy. Promis.

Il roula des yeux à nouveau.

- C'est juste... bon, tu verras quand tu seras là.

- Le pneu n'est pas crevé, hein ?

- Hum... non.

- Tu es un horrible menteur, gamin.

- Hey, tu m'as cru.

- Non, je t'ai pas cru.

- Si, tu m'as cru.

- Je vais pas me disputer avec toi sur ce point.

Happy souffla de frustration.

- Je serai là dans un peu moins de deux heures, ok ?

- Ok. A tout à l'heure.

Peter raccrocha.

- Happy va venir ? demanda Mr. Stark dès qu'il rangea son téléphone.

- Ouais.

- Vous semblez vous entendre beaucoup mieux, dit doucement Tony.

L'homme savait qu'il n'y avait jamais vraiment eu d'animosité entre lui et Happy, mais ils n'avaient jamais vraiment été proches non plus.

- Ouais, il a été gentil. Depuis que vous, hum... vous savez. Il essaye. Je pense qu'il se sent en quelque sorte responsable de moi, ou quelque chose comme ça.

Peter haussa les épaules.

- Bien. J'en suis heureux, dit Tony sans aucune once de jalousie.

- Vraiment ? demanda Peter en se rasseyant sur le canapé, se sentant vidé.

Tony acquiesça et s'assit près de lui.

- C'est ce que je voulais. Je suis sûr qu'Happy le savait.

- Ouais, bon, en plus il sort avec May, dit Peter.

Tony sembla sidéré.

- May et Happy ?

- Ouais, hein ?

Peter roula des yeux.

- Je viens juste de le découvrir, mais apparemment ils sortent ensemble depuis des mois.

Le nez de Tony se fronça en y réfléchissant.

- Je suis désolé, gamin.

Peter s'esclaffa.

- Ouais m'en parlez pas.

- Ça va aller.

Tony ébouriffa ses cheveux avec un rictus amusé.

Peter soupira.

- Ouais.

- Alors, Happy s'est bien comporté avec toi. Et les autres ? Il y a quelqu'un que je dois tabasser ?

Cela tira un petit rire à Peter.

- Non. En fait, tout le monde a été très gentil avec moi. Particulièrement Pepper. Et, hum, Rhodey.

- Bien, sourit Tony, et un éclat espiègle éclaira son regard. Alors c'est Pepper et Rhodey, maintenant ?

Peter roula des yeux. C'était quelque chose d'autre qui avait changé. Il les avait toujours appelés Ms. Potts et Mr. Rhodes, avant.

- Je remarque juste.

Tony leva les mains en l'air.

- Tu vas me faire complexer si tu appelles tout le monde par leur prénom sauf moi.

- D'accord, Tony, dit-il, donnant enfin à l'homme ce qu'il voulait.

Tony arbora un large sourire, clairement ravi.

- Qui aurait cru que tout ce que j'avais à faire était de mourir pour que tu acceptes enfin de m'appeler Tony.

Peter lui lança un regard noir.

- Pas drôle.

Tony rit et Peter ne résista pas quand l'homme le prit dans ses bras.

- Mon Dieu, tu m'as manqué, gamin.

- Vous – tu m'as manqué aussi.

Peter s'appuya contre lui, contre le côté qui avait été si gravement brûlé, avant, mais qui ne le serait jamais, maintenant, parce que Peter avait fait l'impossible.

- Maintenant, dis-moi. Qu'est-ce que tout le monde a fait après mon départ ? Comment va Morgan ? demanda Tony, gardant toujours un bras enroulé autour de lui.

Peter sourit juste en pensant à combien elle serait heureuse de voir son père.

- Elle va bien. Elle vient juste d'avoir cinq ans. On a fait sa fête d'anniversaire ici...

*****

- Petit ! Où diable est ta voiture ? Parce que si tu l'as accidentellement jetée dans le lac ou quelque chose dans le genre, et que c'est pour ça que tu m'as appelé et fait bouger jusqu'ici, je le jure devant Dieu..., appela Happy en se dirigeant vers la maison.

L'homme était arrivé ici bien plus vite que ce que Peter pensait. Ça faisait une heure et demi qu'il lui avait parlé. Une heure et demi depuis qu'il avait récupéré Tony. Il n'avait pas l'impression que ça faisait aussi longtemps.

- Hum, hey.

Peter sortit pour accueillir l'homme.

- Ouais, salut toi-même.

Happy le regarda de haut en bas, satisfait de voir qu'il était en un seul morceau.

- Maintenant, dis-moi ce qui se passe.

- Ok, bon, ne panique pas.

Peter mit ses deux mains en l'air, devant lui, comme pour retenir sa réaction.

- Le fait que tu dises ça suffit à me faire paniquer, l'accusa Happy. Alors commence à expliquer.

- J'ai fait quelque chose, lâcha Peter.

Les yeux d'Happy se plissèrent.

- Quelque chose impliquant le voyage dans le temps, ajouta-t-il.

- Qu'est-ce que tu as fait ? demanda Happy avec suspicion.

- C'est probablement plus simple de te montrer que de te le dire.

Peter lui fit signe de le suivre et retourna dans le salon.

Happy le suivit et fit quelques pas dans le salon avant de poser les yeux sur le canapé et de se figer. Il regarda Peter, puis l'homme, puis Peter à nouveau, et cria :

- C'est quoi ce bordel ?

- Hey, Hap, dit Tony avec un grand sourire amusé en se levant, écartant les bras. Je t'ai manqué ?

Peter laissa échapper un petit cri de surprise quand Happy l'attrapa par son t-shirt et le plaça durement derrière lui.

- Écoute, mon pote, je sais pas qui tu es ni ce que tu veux –

- Happy, c'est moi, insista Tony, l'amusement clairement visible sur son visage.

- ... mais tu laisses le gamin en-dehors de tout ça, grogna presque Happy.

- Happy, gémit Peter, essayant de se libérer, mais la prise de l'homme était trop ferme sur lui et il ne voulait pas utiliser toute sa force et lui faire mal accidentellement. Happy, c'est vraiment lui. Je – je suis retourné dans le passé et je l'ai ramené.

- Gamin.

Happy le regarda et dit :

- Tu sais très bien que tes super-amis ont dit qu'on ne pouvait pas remonter dans le temps et arranger les choses, alors je ne sais pas ce que tu –

- Je n'ai pas remonté le temps pour arranger les choses. Je suis retourné dans le passé, je l'ai pris et je l'ai ramené ici, expliqua rapidement Peter. C'est vraiment lui. Je te jure.

La mâchoire d'Happy se décrocha et il cligna des yeux, choqué.

- Tu...

Sa tête se retourna subitement vers Tony en relâchant le t-shirt de Peter.

- Patron ? demanda-t-il, hésitant mais plein d'espoir.

- Ouais, Hap, sourit Tony. C'est vraiment moi.

Happy rompit la distance entre eux et Tony ouvrit de nouveau les bras.

Les deux s'enlacèrent pendant une bonne minute et Peter n'entendit rien, mais il aurait pu jurer qu'il avait vu les épaules d'Happy trembler comme s'il pleurait silencieusement. Tony ne dit rien alors qu'il tenait son ami dans ses bras et lui laissa le temps dont il avait besoin. Peter les regarda depuis l'autre côté de la pièce, se sentant soudainement comme un intrus.

Finalement, Happy prit une profonde inspiration et fit un pas en arrière, observant chaque parcelle de son ami miraculeusement en vie.

- Si jamais tu me refais le coup pourri du sacrifice, je jure devant Dieu que je te tuerai moi-même, grogna Happy.

Tony laissa échapper un rire, et ensuite Happy explosa de rire et ils s'enlacèrent à nouveau. Cette fois, quand Happy s'écarta, il posa la main sur la joue de Tony et secoua la tête de consternation.

- Enfoiré, va, dit-il en lui donnant une tape sur la tête.

Tony se contenta de rire de nouveau.

- J'imagine que j'ai toujours mon job ? maugréa Happy.

- Il va falloir que j'y réfléchisse, plaisanta Tony.

Happy roula des yeux.

- Très drôle.

- Bien sûr. C'est toujours ton boulot, sourit Tony d'un air amusé. La première chose que j'ai besoin que tu fasses, c'est d'appeler Rhodey et de lui dire de ramener ses fesses ici. J'ai besoin de son aide pour réunir toute l'équipe sans provoquer une crise cardiaque à tout le monde.

- Exact, dit Happy, sortant déjà son téléphone pour s'exécuter.

Dès qu'Happy sortit de la pièce pour téléphoner, Peter reprit sa place près de Tony. Il trouvait ça difficile de rester loin de l'homme même si c'était dans la même pièce. Il ressentait l'inquiétude irrationnelle que s'il le quittait des yeux, il pourrait disparaitre.

Les yeux de Tony se radoucirent quand ils rencontrèrent les siens et il leva un bras vers lui en guise d'invitation. Peter ne perdit pas de temps pour se blottir contre lui.

- Tu veux t'asseoir et attendre avec moi ? demanda doucement Mr. Stark pour ne pas déranger la conversation qu'Happy avait avec Rhodey.

Peter hocha la tête. Il avait pratiquement été collé à l'homme pendant qu'ils attendaient Happy, mais Tony n'avait pas eu l'air de lui en tenir rigueur.

- Ça peut prendre un certain temps, l'avertit Tony alors qu'il les guidait tous les deux vers le canapé et le faisait s'asseoir. Winnie L'Ourson n'a jamais été très vif. Je sais pas comment il a fait pour rentrer dans l'Air Force. Bon sang, une fois, au MIT...

Mr. Stark n'arrêtait pas de parler, mais Peter n'arrivait pas à comprendre les mots. Une pulsation irritante s'était installée derrière ses yeux, alors il les ferma. Il s'appuya plus lourdement contre Tony, ses muscles se relaxant. Il avait réussi à rester réveillé jusqu'à ce que Happy arrive, mais maintenant que quelqu'un d'autre était là pour gérer la situation et que la responsabilité ne reposait plus entièrement sur lui, son énergie faiblit. Happy était là. Mr. Stark était en vie. Tout allait finalement bien. Il ne lutta pas cette fois quand le sommeil le happa. 

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