Chapitre 7
Chapitre 7
- May et Happy ? demanda Ned d'un ton incrédule.
- Ouais, hein ? répondit Peter en secouant la tête.
- Enfin... j'imagine que c'est pas non plus une mauvaise chose. C'est juste... surprenant ?
Ned haussa les épaules.
- C'est bizarre, déclara Peter.
- C'est un peu bizarre, acquiesça Ned.
Un mouvement dans le coin de ses yeux attira son attention, et il se tourna pour voir un oiseau s'envoler par la fenêtre de la chambre de Ned.
- Dooooonc, c'est pour ça que tu m'as appelé à trois heures du matin, en ayant l'air super taré, en me demandant si tu pouvais venir ici, ou c'était pour autre chose ? demanda Ned.
- J'avais pas l'air super taré, répliqua Peter en fronçant les sourcils, se retournant vers son ami.
- T'avais l'air un peu dingue, mon pote. Je veux dire, tu parlais tellement vite que j'arrivais à peine à te comprendre.
- J'étais excité.
- A propos de May et Happy ?
- Non ! J'ai découvert qu'ils sortaient ensemble vendredi soir, expliqua Peter.
On était dimanche.
- Ok...
Ned haussa les sourcils, attendant une explication.
- Je suis allé à la maison du lac, hier, et j'ai passé la nuit à travailler dans l'atelier de M. Stark. Je t'ai appelé ce matin parce que j'étais excité à propos de –
Peter regarda autour d'eux, même s'il n'y avait que Ned et lui dans la chambre.
- Du voyage dans le temps.
- Oh.
Ned n'avait pas l'air emballé.
- J'ai découvert comment convertir le costume temporel en nanoparticules, sourit Peter d'un air malicieux.
Il avait travaillé dessus toute la semaine, mais même avec l'aide de F.R.I.D.A.Y., ça n'avait pas été sans quelques contretemps. Lors des premiers tests du réceptacle, ce dernier avait explosé de façon tout à fait inattendue et l'avait projeté en arrière, heurter le mur de l'atelier de M. Stark. Il avait vu des étoiles pendant un long moment, et cela lui avait également laissé des brûlures sur toute la poitrine. Il avait réussi à trouver le problème deux heures plus tard, avec l'aide de F.R.I.D.A.Y., mais il avait été réticent à réessayer alors que ses blessures n'avaient pas encore guéri. Il avait eu peur de se blesser davantage, mais F.R.I.D.A.Y. lui avait assuré qu'il n'y aurait pas de problème, alors il lui avait fait confiance et elle avait eu raison. Le second essai avait fonctionné presque parfaitement. Ils avaient passé le reste de la nuit à le perfectionner, et il avait terminé aux alentours de quatre heures trente du matin, au moment où il avait appelé Ned, vibrant d'excitation.
- Du costume quoi ? demanda Ned, intrigué.
- Le costume qu'il faut porter pour voyager dans le temps. Il fallait que je le convertisse en nanoparticules, pour qu'il soit assez petit pour que je puisse le prendre et le mettre à M. Stark, expliqua Peter.
- Ça parait logique, acquiesça Ned. Et tu l'as fait ?
- Ouais, sourit Peter. Enfin, ça m'a un peu explosé à la figure, mais j'ai réussi.
- Ça t'a explosé à la figure ? s'exclama Ned en écarquillant les yeux. Tu vas bien ?
- Oui, ça va, répondit rapidement Peter en faisant un vague geste de la main. C'était un petit dérèglement, mais je l'ai réparé. Et maintenant ça marche !
- Génial, dit Ned avec un sourire réservé. Donc... tu es, heum, prêt à le faire, maintenant ?
- Presque.
- Qu'est-ce qui reste à faire ?
- Bah, j'ai l'appareil à voyager dans le temps, dit Peter en comptant sur ses doigts.
- La machine, le corrigea Ned.
- C'est un appareil.
- Si je dois t'aider, on appelle ça une machine à voyager dans le temps.
- D'accord, lui accorda Peter en roulant des yeux. Bref, on a... la machine à voyager dans le temps et le costume temporel en nanotech, mais on a aussi besoin des particules de Pym pour donner au costume l'énergie nécessaire pour se rendre dans le Monde Quantique. J'ai un tube, mais il m'en faut une autre pour M. Stark.
- Et où est-ce qu'on va trouver un second tube de particules de Pym ?
- Dans le costume d'Ant-Man, répondit Peter.
- Tu vas voler le costume d'Ant-Man, résuma Ned d'un ton pince-sans-rire.
- Bah, en quelque sorte.
- Hors de question, dit Ned en secouant la tête. Hors de question, mec.
- Allez, Ned, le supplia Peter. Je sais où se trouve sa maison. F.R.I.D.A.Y. a toutes les informations. C'est un peu flippant, d'ailleurs.
- Peter, t'es en train de dire que tu vas entrer par effraction dans la maison de quelqu'un. La maison d'un super-héros. Et que tu vas voler leur costume de super-héros ! C'est dingue ! ça ne marchera jamais.
- Si, ça va marcher ! Et je ne vais pas voler le costume. Je vais juste voler ce qui l'alimente. Les particules de Pym. Scott peut en demander d'autres au Dr. Pym, de toute façon, alors c'est pas si grave que ça.
- Tu vas quand même t'introduire dans sa maison !
- Ned, on parle de la vie de quelqu'un. C'est quoi un petit vol par effraction, à côté ? D'ailleurs, c'est un ancien voleur. C'est un peu comme un retour de karma, au pire, raisonna Peter.
- Oh mon Dieu, on va aller en prison. Je vais aller en prison, paniqua Ned.
- On va pas aller en prison, rétorqua Peter en roulant des yeux.
- Ah, vraiment, alors dis-moi, c'est quoi le plan ? qu'est-ce qu'on va faire exactement ? demanda Ned.
- Tout ce qu'il faudra, répondit Peter.
Il n'avait pas tous les détails du plan pour le moment, mais il savait que rien ne l'arrêterait, pas même le risque d'avoir des ennuis avec la justice ou les Avengers.
- Ça donne définitivement l'impression qu'on va finir en prison.
- Seulement si on se fait prendre, sourit Peter d'un air taquin, mais ce n'était qu'à moitié un mensonge.
Scott ne les enverrait jamais en prison.
- Mais on va pas se faire prendre.
- J'aimerais être aussi confiant que toi.
- Je suis Spider-Man. Fais-moi confiance. Ça va être simple.
Peter lança un sourire espiègle à Ned. Une boule de joie explosa dans sa poitrine tandis que Ned et lui parlaient de leur plan, elle grandit et se changea ensuite en quelque chose de plus fort. Une chose qu'il n'avait pas connue depuis si longtemps qu'il avait presque oublié à quoi elle ressemblait. C'était de l'espoir.
*****
Il apparut qu'entrer par effraction dans la maison d'un ancien voleur n'était pas aussi simple que ce que Peter avait pensé. Ce n'était définitivement pas simple. C'était ridiculement difficile.
- Peut-être qu'on devrait juste lui demander les particules de Pym, suggéra Ned pour ce qui semblait être la millième fois. Je suis sûr qu'il nous les donnerait s'il savait ce qu'on va faire avec.
- Il ne nous les donnerait définitivement pas, contra Peter en faisant les cent pas derrière Ned, attendant que son ami ait fini de craquer le système de sécurité de Scott.
- Tu ne te demandes pas pourquoi ? Le fait que tu penses que les Avengers t'arrêteraient s'ils savaient ce que tu prépares ? demanda Ned en continuant à taper vigoureusement sur son clavier.
Peter haussa les épaules.
- Je m'en fiche. La plupart d'entre eux essayaient de tuer M. Stark il y a deux ans. Je pense pas qu'ils se préoccupent vraiment de lui.
- C'était il y a sept ans, le corrigea Ned.
- Peu importe. Tu vois ce que je veux dire.
- Je dis juste que ça pourrait valoir le coup de leur demander. Ils pourraient te prouver le contraire.
- Non. Je peux pas prendre le risque, rétorqua Peter avec ferveur. Il faut que je le fasse moi-même.
- Si tu le dis, marmonna Ned, toujours en travaillant sur le système de Scott.
Une autre minute de silence s'écoula avant que Ned ne s'exclame :
- Je l'ai !
Son ami leva la main en l'air en guise de célébration.
- Génial ! Je suis le meilleur !
- Ça oui, rit Peter.
- Je t'ai gagné dix minutes, lui dit Ned. Alors dépêche-toi.
- J'ai pas besoin d'autant de temps, dit Peter, et il mit son masque.
Il portait déjà le reste de son costume, perché sur le toit de l'immeuble dans lequel résidait Scott, où Ned et lui s'étaient faufilés pour avoir accès aux câblages et les déconnecter.
- Dépêche-toi quand même, dit Ned alors que Peter se suspendait par-dessus le toit, et commençait ensuite à ramper le long du mur jusqu'à la fenêtre de Scott.
Peter choisit la fenêtre qui donnait sur la salle de bain de la chambre d'ami. Selon les plans que lui avait fourni F.R.I.D.A.Y., cela semblait être la pièce la plus isolée et la plus lointaine de la chambre principale, alors avec un peu de chance, si Peter faisait du bruit, ce ne serait pas assez fort pour réveiller Scott. Il agrippa le bord de la fenêtre et tira, utilisant sa super-force pour faire sauter le loquet. Il se cassa dans un bruit sec, et il ne perdit pas de temps pour se faufiler à travers l'ouverture.
A l'intérieur de la salle de bain, Peter s'arrêta et écouta attentivement pour voir si le fait d'avoir brisé le loquet avait réveillé Scott, mais l'appartement était complètement silencieux.
- Scan, Karen, chuchota-t-il.
Il attendit pendant qu'elle s'exécutait.
- Il y a une signature thermique dans la chambre principale. Elle appartient vraisemblablement à M. Lang. Il semble endormi.
Bien.
Peter marchait aussi silencieusement qu'il le pouvait, sortant de la salle de bain et traversant le salon, puis la porte du couloir qui menait à la chambre de Scott. La porte était fermée. Il écouta de nouveau et entendit seulement les respirations lentes et profondes de l'homme de l'autre côté.
Peter prit lui aussi une profonde inspiration et fit tourner la poignée aussi lentement que possible. Quand elle se bloqua, il ouvrit la porte très doucement. Elle fit un léger bruit en s'ouvrant, mais Peter se dit qu'il avait pu l'entendre uniquement grâce à son ouïe optimisée.
Il fit quelques pas silencieux, s'arrêta sur le seuil. Scott était dans son lit, endormi, à peine à quelques mètres de lui, enroulé dans ses draps, son visage dirigé vers la direction opposée.
Peter prit une autre inspiration qu'il expulsa lentement, essayant de calmer son cœur qui battait à tout rompre. C'était le moment. Il ne pouvait pas tout rater. Il se dirigea vers le placard, là où le costume d'Ant-Man se trouvait, selon F.R.I.D.A.Y. Apparemment, c'était l'endroit parfait pour cacher un costume de super-héros. Peter gardait son propre costume dans son placard.
Il enjamba les vêtements et autres objets divers qui jonchaient le sol. Scott était vraiment désordonné. Quand il atteignit le placard, il vit que la porte tenait à peine. Il jeta un regard en arrière vers Scott pour s'assurer que l'homme était toujours endormi. Il semblait l'être. Peter pressa sa main contre la porte et poussa doucement pour l'ouvrir. Elle l'était presque complètement quand elle émit un lourd grincement qui se réverbéra dans la pièce comme le bruit d'un coup de feu.
Peter se figea, espérant que c'était passé inaperçu, mais il ne fut pas aussi chanceux. Scott bougea dans le lit. Peter tourna la tête d'un seul coup et vit l'homme s'asseoir, se frottant les yeux.
Merde merde merde.
Il fit deux pas dans le placard, rapidement, et se cacha dans l'ombre de la porte partiellement ouverte. Il pouvait voir à travers l'embrasure.
Retourne dormir. Retourne dormir. Y a rien à voir ici, pensa-t-il, espérant qu'il pourrait mentalement renvoyer l'homme au pays des rêves.
Pas moyen. Il vit Scott regarder autour de lui et froncer les sourcils quand il vit la porte du placard ouverte.
Pas bon.
Scott sortit du lit et se dirigea vers lui.
Non non non.
Peter regarda autour de lui. Il n'y avait nulle part où se cacher.
A moins que...
Scott s'arrêta devant la porte partiellement ouverte, regardant à l'intérieur avant de l'ouvrir complètement d'un seul coup.
L'homme regarda dans le placard, ne vit rien.
Peter attendit, retenant sa respiration, alors qu'il le regardait faire, pressé contre le plafond, espérant que l'homme ne penserait pas à regarder là-haut.
Scott soupira lourdement et passa une main sur son visage avant de se retourner et de se remettre au lit.
- Ça m'apprendra à regarder des films flippants avant d'aller au lit, marmonna-t-il pour lui-même en se remettant sous les couvertures.
Scott ferma les yeux et Peter attendit une minute, puis deux, puis trois. Le visage de Scott était détendu, mais Peter n'était pas sûr qu'il soit complètement endormi. Et il fallait qu'il soit certain, parce que maintenant que la porte du placard était grande ouverte, il n'avait aucune couverture. Et il ne voulait pas se risquer à la faire bouger de nouveau maintenant qu'il savait à quel point elle grinçait.
- Tu as trois minutes avant que le système de sécurité ne soit réactivé, lui rappela doucement Karen.
Merde.
Il fallait qu'il le tente. Peter serra les dents et retomba du plafond. Il atterrit sans un bruit. Scott ne bougea pas. Il se mordit la lèvre et fouilla à travers les vêtements qui se trouvaient dans le placard, révélant une petite porte cachée, avec un pavé numérique. La sécurité était plus renforcée que la sienne, parce que lui cachait son costume dans un sac, dans son placard, mais personne ne savait qu'il était Spider-Man. Tout le monde savait que Lang était Ant-Man. Par conséquent, il cachait son costume derrière la porte dissimulée dans son placard. Heureusement, F.R.I.D.A.Y. avait le code étant donné que cela faisait partie du système de sécurité des Avengers.
Peter tapa les chiffres 0-7-2-0-0-7, et la porte s'ouvrit.
Peter se figea avec une grimace. Le bruit avait-il été trop fort ? Il n'entendait rien autour, mais il se retourna quand même pour vérifier. Scott était toujours dans la même position, endormi. Il laissa échapper un soupir de soulagement et ouvrit la petite porte. Le costume d'Ant-Man se trouvait là, plié.
- Tu as deux minutes, Peter, dit Karen.
Peter sortit le costume et le fouilla, essayant d'avoir accès à l'endroit où se trouvaient les particules de Pym. L'écran de son masque s'alluma, mettant en évidence l'endroit où se trouvait le tube de particules de Pym qu'il cherchait. Merci, Karen. Là. Elle était juste là. La clé pour sauver Tony.
- Quatre-vingt-dix secondes, lui rappela Karen, le ramenant précipitamment dans l'action.
Il récupéra le flacon. Il fit de son mieux pour replier le costume d'Ant-Man et le remit exactement de la même manière qu'il l'avait trouvé, fermant la porte cachée une fois qu'il eut terminé. Il réajusta les vêtements de façon à ce qu'ils cachent la porte, comme avant.
Le tube en sa possession, Peter ressortit du placard, passa à côté de Scott, et sortit de la chambre, se retrouvant dans le couloir.
- Il te reste trente secondes, Peter, dit Karen lorsqu'il referma la porte de la chambre derrière lui.
Il accéléra le pas tandis qu'il traversait de nouveau le reste de l'appartement, jusque dans la salle de bain. Karen diffusait un compte à rebours dans le coin supérieur de son masque.
Quinze secondes.
Il ouvrit la fenêtre et passa le haut de son corps à travers.
Dix secondes.
Tout en gardant une ferme poigne sur le tube, il se retourna et accrocha son autre main au mur extérieur de l'immeuble, passant le reste de son torse et ses jambes par la fenêtre.
Deux secondes.
Il sortit prudemment.
Une seconde.
Il referma la fenêtre sans un bruit.
Zéro.
- Félicitations, Peter, dit Karen. Tu as réussi.
- De justesse, répondit-il, essoufflé.
Ça avait été juste. Trop juste. Mais ça avait fonctionné.
Il escalada le bâtiment, faisant attention au tube qu'il tenait fermement contre sa paume.
- Tu l'as ? demanda Ned lorsqu'il enjamba le rebord du toit.
- Je l'ai, répondit-il en levant la main qui tenait le tube, enlevant son masque de l'autre.
- J'arrive pas à croire que ça ait marché.
- Ouais, moi non plus, admit Peter, et ils se mirent tous les deux à rire.
- Et maintenant ? demanda Ned.
- Maintenant, on attend jusqu'à demain matin, on ira à la maison du lac et on ramènera M. Stark, sourit Peter.
Peter passa la nuit chez Ned. Peter avait envoyé un message à May plus tôt dans la journée pour lui dire qu'il resterait chez Ned. Maintenant, elle devait avoir deviné qu'il l'avait évitée. Il ne l'avait pas vue depuis ce petit incident avec Happy et elle. Il était rentré tard, le vendredi soir, de sorte qu'elle dormait déjà, et ensuite il était parti très tôt, le samedi matin, en direction de la maison du lac, avant qu'elle se réveille, et il avait passé la nuit là-bas avant de revenir à New-York pour voir Ned. Mais May ne lui avait rien dit. Elle ne l'avait pas poussé à parler, elle lui avait juste donné son approbation. Il commençait à se sentir un peu coupable.
Peter aida Ned à monter les escaliers extérieurs à son immeuble et à passer par la fenêtre de sa chambre, de la même façon qu'ils étaient sortis en douce une fois que ses parents s'étaient endormis. Dès qu'ils furent à l'intérieur, Ned s'effondra dans son lit et s'endormit instantanément. Peter ne dormit pas. Il était tard. Trois heures du matin, mais il n'arrivait pas à dormir. Il devrait être fatigué, surtout après une longue semaine sans vraiment dormir, mais il était trop impatient et excité. Son plan était fin prêt à être mis en exécution. A cette heure-là, demain, Tony serait de retour. Cet énorme cauchemar de six mois et demi serait finalement terminé.
Il regarda le plafond, pleinement réveillé, jusqu'à ce que l'obscurité soit remplacé par la lumière. Ses pensées tournaient autour de Tony, et pour la première fois depuis une éternité, il ne les fuyait pas.
*****
- Et tu retournes à quel moment, exactement ? demanda Ned.
Peter essaya de ne pas être agacé. Son ami ne cessait de lui poser des questions depuis ce matin, alors qu'ils se rendaient à la maison du lac. Il devrait être reconnaissant que Ned soit aussi concerné, mais au bout de deux heures, ça commençait à devenir pesant.
- Je te l'ai déjà dit trois fois, dit Peter depuis le siège conducteur.
- Dis-le-moi une dernière fois.
- Je vais le récupérer juste avant qu'il mette le gantelet, dit Peter en frissonnant.
- Ce n'est pas un temps précis. Quand exactement ?
Peter soupira, mais répondit :
- Il y a un moment juste parfait, quand Thanos et lui se battent, et qu'il a le gantelet mais ne le met pas. C'est là que je vais le récupérer.
- Tu vas te battre contre Thanos ? demanda Ned d'une voix qui vira dans les aigus.
- Non. Je vais récupérer Tony – M. Stark, et revenir. Je ne vais combattre personne.
- Ok, dit Ned avec hésitation. Parce que je pense que combattre Thanos est une mauvaise idée.
- Je ne vais pas combattre Thanos.
- Parce que si tu retournes dans le temps et que tu meurs là-bas, tu seras mort pour toujours.
- Je sais, Ned. Je ne vais pas mourir.
Il lança un sourire rassurant à son ami.
- Ne t'inquiète pas. F.R.I.D.A.Y. et moi avons parcouru toutes les vidéos compilées des Avengers qui pouvaient enregistrer. J'ai tout planifié parfaitement.
- Si tu le dis, répondit Ned en regardant par la fenêtre.
Ned resta silencieux le temps que trois chansons passent à la radio. Lorsque Peter pensa qu'il n'avait plus de questions, Ned lâcha soudainement :
- Tu vas récupérer M. Stark lorsqu'il aura le gantelet.
- Oui. C'est ce que je viens de dire, rétorqua Peter en laissant un peu de son agacement transparaitre dans sa voix. Comme ça, cette nouvelle réalité aura une autre chance. Il n'y aura plus de gantelet. Quoi qu'il arrive, Thanos ne sera pas capable d'anéantir la moitié de l'univers. Les Avengers auront juste à le battre ainsi que son armée. C'est faisable.
Ned ne dit rien pendant de longues secondes, et Peter regarda dans sa direction. Il avait un air effrayé sur le visage.
- Quoi ? demanda Peter en tournant à droite sur un petit sentier en graviers qui les mèneraient à la maison du lac.
Ils y étaient bientôt.
- Tu vas ramener le gantelet ici, répéta Ned en tremblant.
- Il le faut, répliqua Peter.
- Mais, Peter –
- Ecoute, on trouvera une solution, ok ? claqua-t-il. J'aime pas ça non plus, mais c'est la seule chose à faire.
Ned n'avait pas l'air aussi convaincu.
- C'est toi-même qui l'a fait remarquer. Si je prends M. Stark et que je laisse le gantelet, je les laisse à leur propre sort. Je peux pas – je peux pas faire ça. Il faut que je leur laisse une chance. Enlever les pierres de l'Infini de l'équation est cette chance.
- Mon Dieu, Peter.
Ned laissa échapper un souffle tremblant.
- J'espère vraiment que tu sais ce que tu fais.
- Ouais, marmonna Peter. Moi aussi.
Ils arrivèrent à la maison du lac quelques minutes plus tard, arrivant précisément à neuf heures, comme l'avait prévu Peter. Pepper et Morgan n'étaient pas là. Pepper travaillait en ville, et Morgan était à l'école pour la journée. On était lundi mais Peter et Ned n'avaient pas école car c'étaient leurs vacances de printemps. Le timing était parfait. M. Stark avait toujours détesté les lundis, mais il devrait apprécier celui-ci.
Peter sourit à cette pensée tandis qu'il sortait de la voiture et se dirigeait vers la maison, Ned sur ses talons. Il entra grâce à la clé que Pepper lui avait donné et se dirigea directement vers l'atelier. Il y avait beaucoup de choses qu'ils devaient déplacer.
Peter ne voulait pas laisser l'équipement du voyage dans le temps dans l'atelier, au cas où quelque chose se passerait mal, alors Ned et lui le placèrent à bonne distance de la maison, dans les bois. Il leur fallut faire trois voyages, et même si Peter prenait le plus lourd, Ned se retrouva quand même essoufflé une fois qu'ils eurent tout placé dans la petite clairière formée par les bois.
Peter enfila son costume de Spider-Man puis mit le costume temporel par-dessus. Il tint fermement le réceptacle à nanoparticules de l'autre costume temporel dans sa main, le tube de particules de Pym déjà installé à l'intérieur. Heureusement, il n'avait pas eu trop de problèmes avec ça.
Il prit une profonde inspiration et la laissa ressortir rapidement avant de faire un signe de tête à Ned.
- Prêt ? lui demanda ce dernier, debout derrière la station de contrôle, ayant l'air de ne pas savoir décider entre crier d'excitation ou vomir de frayeur.
- Je suis prêt, acquiesça Peter, et il appuya sur le bouton qui activait le casque, sur le gant de son costume temporel.
Ils avaient déjà fait les programmations, avec l'aide de F.R.I.D.A.Y. Tout était prêt.
- Ok, dit Ned d'un air incertain, les mains tendues au-dessus du panneau de contrôle. T'es sûr de toi ? C'est ta dernière chance.
- Je suis sûr, répondit-il, et plus fermement, il rajouta : je suis prêt.
Rien n'allait le faire changer d'avis. Il allait le faire. Quoi qu'il arrive. Il allait sauver M. Stark. Son casque mis en place, ses respirations rapides faisaient écho dans ses oreilles.
- Si tu le dis, marmonna Ned, puis il appuya sur les boutons de la console qui se trouvait devant lui. Très bien, la mission « retour dans le passé pour sauver Iron Man » commence dans trois... deux... un...
Peter ferma les yeux.
Et fut promptement jeté dans ce qui ressemblait au parc d'attractions le plus dingue qui soit.
Il atterrit au milieu de la bataille quelques secondes plus tard, son estomac là où il l'avait laissé juste avant. Il déglutit durement, essayant de chasser la nausée qui le submergeait. Ne pas avoir mangé ce matin, ni vraiment au cours des derniers jours, n'aidait probablement pas.
Peter regarda autour de lui. Il pensait être suffisamment préparé. Il avait étudié tous les enregistrements de son propre costume, avec tous ceux que F.R.I.D.A.Y. avait gardé du costume de Tony et de tous les autres. Il savait exactement où il fallait qu'il aille et à quel moment, mais arriver au milieu du chaos de la bataille était complètement perturbant.
Ses spider-sens se mirent à hurler et il se jeta au sol juste à temps pour éviter d'être broyé par un énorme rocher. Merde. Il ne fallait pas qu'il soit blessé maintenant. Il ne pouvait pas mourir maintenant. Il fallait qu'il retrouve M. Stark, ou il aurait fait tout ça pour rien. Il fallait qu'il le fasse. Pour Morgan. Pour Pepper. Pour Happy et Rhodey et tous les autres. Et pour lui-même. Il serra les dents et se jeta dans la mêlée.
*****
- Il est où, Karen ? demanda-t-il, essayant de ne pas paniquer.
Le temps semblait s'étirer. Il n'en saisissait pas le concept. Il ne savait pas si c'était un effet secondaire du voyage dans le temps ou le résultat de sa propre panique, mais il n'avait absolument aucune idée du temps qu'il avait passé sur le champ de bataille. Et il n'arrivait pas à trouver M. Stark. Il n'avait pas pensé que ça puisse être si difficile, mais il y avait tellement de gens et il avait l'impression que la plupart essayait de le tuer. Ce n'était pas l'environnement idéal pour se concentrer. Il ne s'en rappelait pas de cette manière.
- Il est à environ cent mètres sur ta gauche, Peter, répondit Karen. Et je te suggère de te dépêcher. Le moment que tu as planifié est imminent.
Merde. Il ne pouvait pas tout gâcher. Il ne pouvait pas il ne pouvait pas il ne pouvait pas. Il avait seulement assez de particules de Pym pour ce voyage. La peur l'engloutit. Il fallait qu'il y arrive.
Il esquiva un horrible alien qui essayait de le tuer et se mit à courir en direction de M. Stark, faisant de son mieux pour éviter les obstacles et les ennemis qui se trouvaient sur sa route, au lieu de s'engager dans un combat avec eux.
- Vite, Peter, dit Karen.
Il accéléra.
Il descendit d'un large morceau de béton éclaté et s'arrêta pour voir où il était. M. Stark. Il était là. Juste là. En-dessous de lui, combattant Thanos. C'était le moment.
M. Stark avait le gantelet d'or dans sa main.
Ce n'était pas encore trop tard.
- Vas-y, Peter ! s'exclama Karen dans son oreille. C'est le moment.
Elle avait raison. Il fallait qu'il se dépêche. Mais il était toujours trop loin. Il regarda autour de lui désespérément. Et une solution se présenta d'elle-même. Comme si c'était le destin.
Il lança une toile haut devant lui, accrochant un large monstre qui passait par là. Il sauta. Il ajusta parfaitement sa trajectoire. C'était bon. Ça allait marcher. Il le fallait.
Le temps sembla ralentir à nouveau. Il avait l'impression de bouger au ralenti alors qu'il se rapprochait de plus en plus d'Iron Man. De M. Stark. Il était là. Toujours en vie. Et ensuite, c'était comme s'il avait cligné des yeux et il heurta l'homme. Juste au bon moment. Une seconde avant que Thanos lui prenne le gantelet et enchaine sur une cascade d'évènements conduisant au Snap de Tony. Et à sa mort.
Son mentor laissa échapper un umph de surprise lorsqu'ils se heurtèrent. Peter le tint fermement alors qu'ils s'élançaient tous les deux dans les airs. Il relâcha sa toile pour que le monstre ne les jette pas dans la mauvaise direction par inadvertance. La force de leur trajectoire était suffisante. Ses yeux se posèrent sur M. Stark. L'homme avait toujours le gantelet dans ses mains. Putain de merde. Ça suivait toujours le plan. Ça allait marcher.
Le casque d'Iron Man se rétracta et M. Stark croisa son regard. Le choc de voir le visage de l'homme, de le voir vivant après avoir passé des mois à le pleurer, fut presque suffisant pour le distraire, mais Peter cligna des yeux et se força à se concentrer. Il y aurait du temps plus tard pour apprécier la vivacité de son mentor. M. Stark avait l'air de vouloir dire quelque chose. Peut-être un commentaire sarcastique. Mais avant qu'il ait la chance de parler, Peter plaqua le réceptacle à nanoparticules sur la poitrine de l'homme. Il le tapota deux fois pour l'activer, au moment où ils commençaient à redescendre vers le sol.
M. Stark baissa les yeux avec un froncement de sourcils confus. Son mentor vit alors le costume temporel se déployer depuis le réceptacle, et se former autour de son armure.
A l'instant où Tony le reconnut, les yeux de l'homme s'écarquillèrent. Peter vit le moment exact où son mentor remarqua que Peter portait le même costume temporel et qu'il n'était pas vraiment son Peter. Qu'il venait du futur.
- Non, haleta M. Stark, et ses doigts agrippèrent le réceptacle à nanoparticules, essayant, en vain, de le désactiver.
Mais c'était impossible. Peter s'en était assuré. Il avait pensé à cet exact scénario. Une fois activé, il y avait une période d'inactivité qui durait cinq minutes avant de pouvoir être désengagé. Ça lui donnait largement assez de temps.
Ils continuèrent à tomber. Peter serra l'homme plus fort.
- Petit, commença M. Stark une fois qu'il se fut rendu compte qu'il ne pouvait pas enlever le costume temporel.
Le sol se rapprochait rapidement. Peter leva sa main gauche.
- Je suis désolé, murmura-t-il en regardant son mentor dans les yeux.
Même s'il ne l'était pas. Il était tout le contraire de désolé. M. Stark le regarda, impuissant, presser le bouton qui se trouvait sur son gant et les ferait retourner tous les deux dans le temps présent.
Il ferma les yeux tandis que le monde se retournait sur lui-même, quelques secondes avant qu'ils ne heurtent le sol.
Ensemble. Ils étaient toujours ensemble.
Peter grogna quand sa poitrine se resserra lorsque le choc lui coupa le souffle. Il toussa et essaya de s'asseoir, y parvint à peine. A quelques pas de lui, M. Stark faisait la même chose, s'asseyant et regardant autour de lui.
- Putain de merde ! s'écria Ned. Ça a marché !
- Gamin, qu'est-ce que t'as fait ?
La question de M. Stark était plus empreinte de peur qu'autre chose. Les yeux de l'homme étaient écarquillés, de choc ou de panique, Peter n'arrivait pas à le savoir. Mais il s'en fichait. M. Stark était là. Il était là. Il était vivant. Il l'avait sauvé.
Il n'avait pas le souffle pour expliquer, alors il ne répondit pas. Tout tournait. Il essaya de se concentrer sur le visage de M. Stark, mais, avec tout le reste, il était mélangé à une espèce de bouillie incompréhensible.
- Oh mon Dieu ! Oh mon Dieu, Peter ! t'as réussi ! continuait à s'écrier Ned derrière le panneau de contrôle.
Le monde s'effondra brutalement sur son axe et Peter posa une main dans l'herbe, essayant de se rattraper et de rester à demi-assis. Il se sentait mal. Etait-ce un effet secondaire du voyage dans le temps ou avait-il été blessé et ne l'avait pas remarqué ? Il ne pensait pas avoir mal où que ce soit, mais il n'était pas vraiment sûr étant donné qu'il se sentait vraiment détaché de la réalité. Peut-être qu'il était en état de choc. Ou peut-être était-ce le résultat de toutes ces nuits sans sommeil et de ses maigres repas.
- Peter ?!
La voix de M. Stark s'était teintée de panique. C'était tellement familier, mais ça faisait si longtemps qu'il ne l'avait pas entendu. Ça lui avait manqué. Le coin de sa bouche remonta légèrement mais il était trop fatigué pour faire plus que ça.
- Peter ? ça va ? demanda Ned.
Peter voulait regarder son ami pour le rassurer, mais tout était sombre. Quand avait-il fermé les yeux ?
Il était tellement épuisé. Il avait fonctionné sur adrénaline pendant si longtemps, et maintenant que sa tâche était achevée, elle l'abandonnait. Il avait juste besoin de se reposer. Juste pendant une minute.
Il grogna. Le coude qui le tenait à moitié assis faiblit et il se serait effondré dans l'herbe si deux mains ne l'avaient pas soudainement agrippé. Sa tête retomba contre une poitrine dure. C'était quand même douloureux, mais en même temps, c'était la chose la plus réconfortante du monde en cet instant. M. Stark. L'homme enroula ses bras autour de lui. Un peu comme une étreinte. Pour Peter, des mois s'étaient écoulés depuis la dernière fois qu'ils s'étaient enlacés sur le champ de bataille, tandis que pour M. Stark, cela faisait seulement quelques minutes.
- Mm –
Il essaya de dire le nom de son mentor, mais ses lèvres étaient figées et engourdies, et ne voulaient pas lui obéir.
- Petit ? dit M. Stark directement dans son oreille. Pete ? Allez.
Il essaya de s'asseoir, de se réveiller, d'ouvrir les yeux, mais sa tête roula faiblement contre la poitrine de son mentor. Ça n'avait pas d'importance, de toute façon. Tout ce qui comptait était que M. Stark soit là. Il était là. Il était là il était là. Il n'était pas mort. Plus maintenant. Peter l'avait fait. Il avait fait l'impossible. Et personne ne le lui reprendrait, maintenant, même s'ils le voulaient. Il n'y avait plus de particules de Pym. M. Stark était coincé ici, avec eux. Avec Peter.
- Il faut que tu me parles, gamin. Je commence à paniquer. Qu'est-ce qui se passe ? Tu es blessé ?
M. Stark continuait à parler.
Il voulait répondre, mais tout ce qu'il parvenait à faire était de grogner.
- F.R.I.D.A.Y., donne-moi ses constantes, dit-il, et ouep, c'était définitivement de la panique dans sa voix. Et fais-lui un examen complet. Qu'est-ce qu'il a ?
Peter ouvrit la bouche pour rassurer son mentor, lui dire qu'il allait bien. Qu'il était juste fatigué. Mais avant qu'il ait cette chance, l'inconscience l'engloutit.
*****
TONY EST DE RETOUR !
C'est le truc le plus crédible que j'ai pu lire sur le sujet. Et Dieu sait que j'en ai lu, des fix-it.
Donc nos amis les frères Russo, prenez en de la graine et réécrivez le prochain Spider-Man siouplait.
Non mais oh.
Boooon, parlons de faits : le prochain chapitre est déjà traduit, c'est genre le premier que j'ai traduit de cette histoire, et il sera là dimanche ! Pour Accepting The Tides, j'ai raté le coche jeudi dernier mais beaucoup de choses se sont malheureusement passées la semaine dernière, et je posterai donc jeudi prochain, sur un rythme régulier.
Bonne semaine ❤️
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top