Chapitre 5
Chapitre 5
- Petey ! s'écria Morgan avec excitation dès qu'elle le vit.
- Hey, Morgan, sourit-il alors qu'elle traversait la pièce en courant dans sa direction.
Avant qu'elle puisse percuter ses jambes, il se baissa pour l'attraper sous les aisselles, la soulevant pour la prendre dans ses bras.
- Joyeux anniversaire, dit-il dans ses cheveux.
Elle se recula et lui fit un grand sourire.
- Merci ! J'ai cinq ans maintenant.
Elle leva la main avec ses cinq doigts tendus.
- Je sais. Tu grandis tellement vite, dit-il en ajustant sa prise sur elle pour la mettre sur sa hanche, la tenant avec un seul bras.
Avec sa super-force, elle était aussi légère qu'une plume.
- Tu m'as apporté un cadeau ? demanda-t-elle, ses yeux brillants, rivalisant avec la poudre de paillettes rose qui colorait ses joues et la myriade de papillons qui brillaient sur son serre-tête.
Tout son être était illuminé de bonheur. Peter se dit que c'était la chose la plus mignonne qu'il ait jamais vue.
Il laissa échapper un petit rire.
- Morgan, la réprimanda Pepper à l'autre bout de la pièce.
- Bien sûr que je t'ai apporté un cadeau, dit Peter en pointant du doigt le paquet emballé qu'il avait déposé près de la porte quand elle avait accouru vers lui. Quel genre de frère je serais si je ne t'avais pas apporté le meilleur de tous les cadeaux d'anniversaire ?
- Je peux l'ouvrir ? demanda-t-elle avec excitation.
- Hum...
Il regarda Pepper. Il ne s'était rendu à aucune fête d'anniversaire pour enfants depuis qu'il n'en était plus un lui-même, mais il était pratiquement sûr qu'il y avait un protocole à suivre concernant l'ouverture des cadeaux.
- On l'ouvrira plus tard, Morgan. Après le gâteau, tu te rappelles, dit Pepper, volant à sa rescousse, en se dirigeant vers eux.
- Okééééééé, dit Morgan, comme si le simple fait d'attendre lui causait une souffrance immense.
- Salut, Peter, le salua Pepper.
Elle se pencha vers lui et pressa sa joue contre la sienne, avant de l'embrasser rapidement.
- Comment tu vas ?
- Ça va, mentit-il. Et toi ?
- Ça va, dit-elle en retour.
Il se demanda si elle mentait, elle aussi. Elle n'avait pas l'air mal, mais peut-être que cette journée la gardait trop occupée pour trop penser. Malgré cela, il se doutait que ce n'était pas facile d'assister à la journée d'anniversaire de sa fille sans son père.
- Où est May ? demanda la jeune femme avec curiosité.
- Oh, elle a dû se rendre à Boston pour une urgence au travail, tôt ce matin. Elle va essayer de revenir à temps, mais ça n'a pas l'air bien parti. Désolé, l'excusa Peter.
May travaillait beaucoup, maintenant, et voyageait fréquemment. Il était fier d'elle, mais c'était aussi une des choses à laquelle il n'était pas encore habitué.
- Je comprends, sourit-elle doucement.
Bien sûr qu'elle comprenait, étant la PDG de Stark Industries.
- Tu as conduit jusqu'ici ?
- Ouais, répondit-il avec un sourire.
- Wow. Quand es-tu devenu aussi grand ? le taquina Pepper.
Il haussa les épaules. Morgan commença à gigoter avec impatience, alors il la posa par terre et elle courut à travers le salon en direction d'Happy. Leurs yeux se croisèrent et l'homme lui fit un signe de tête. Peter lui rendit un petit sourire en retour, pensant à l'effort qu'Happy avait fait pour lui parler et l'amener manger un cheeseburger la veille.
- Je ne savais pas que tu avais eu ton permis. C'est May qui t'a appris ? demanda Pepper, bien intentionnée, essayant de faire la conversation.
- Hum, non. En fait, je l'ai obtenu quelques jours avant que je... tu sais..., dit-il en baissant la voix, sa phrase restant en suspens.
Avant qu'il ne devienne poussière, était ce qu'il voulait dire.
Pepper hocha la tête.
- May ne l'a jamais mentionné.
- Oh. Bah, hum, Tony est en fait celui qui m'a appris, expliqua Peter. C'était un genre de surprise.
Ils savaient tous les deux que Tony était celui qui lui avait appris à conduire après que May ait laissé tomber et dit à l'homme que Peter était sans espoir. Ça avait été comme un challenge pour lui. Après la première sotie, Peter savait qu'il s'était rendu compte que May avait raison, mais étant Tony Stark, il avait refusé de l'admettre. Alors il avait continué à prendre Peter avec lui et à lui apprendre à conduire. Et finalement, Peter était passé du stade de « conducteur terriblement dangereux » à celui de « conducteur pas terrible mais passable. »
- Freine, Peter, lui dit brièvement Tony.
Peter leva le pied.
- Freine ! s'écria Tony en appuyant son propre pied au sol sur un frein imaginaire, alors que le derrière de la voiture devant eux se rapprochait rapidement.
Peter appuya son pied sur la pédale et la voiture roula encore plus vite.
- Non ! L'autre pédale !
- Oh merde ! J'veux dire, mince !
Peter retira son pied de l'accélérateur mais avant qu'il puisse essayer de trouver la pédale de frein, Tony se pencha et appuya sur le bouton d'urgence de l'Audi, et la voiture s'arrêta, à quelques centimètres seulement de l'autre voiture.
Peter se tourna vers Mr. Stark, les yeux écarquillés, et vit la même expression se refléter sur le visage de son mentor.
Tony baissa la tête pour regarder Peter par-dessus ses lunettes.
- Tu es un horrible conducteur, gamin.
- Je vous l'ai dit !
Ils se regardèrent pendant quelques secondes avant que les lèvres de Mr. Stark ne s'incurvent en un sourire, et ils explosèrent tous les deux de rire. Le temps qu'ils se calment, le feu était devenu vert et la voiture devant eux était repartie. Peter appuya doucement sur l'accélérateur et la voiture bougea de nouveau.
- Qu'est-ce que tu penses être en train de faire ? demanda Mr. Stark.
- Hum, je conduis ? répondit-il en regardant l'homme.
- Uh-uh. D'abord, regarde la route, dit Mr. Stark en pointant le pare-brise du doigt, là il aurait dû regarder. Et ensuite, gare-toi. Tu arrêtes là.
Peter écouta et se mit sur le bord de la route dès qu'il arriva à une intersection. Il appuya sur le frein. La voiture fut légèrement secouée avant de s'arrêter. Peter mit le frein à main. Ha. Pas si difficile que ça.
- Ok, maintenant, sors. Je conduis, ordonna Mr. Stark en défaisant sa ceinture.
- Mais vous avez dit que je pourrais conduire jusqu'au Complexe, protesta Peter, même s'il ne voulait plus vraiment le faire.
- C'était avant que tu manques de détruire ma voiture, dit Mr. Stark en ouvrant la portière passager et en sortant. Tu n'es clairement pas encore prêt pour ça.
Ouch. Mais pas faux.
Mr. Stark fit le tour de la voiture jusqu'au côté conducteur et ouvrit la portière de Peter.
- Allez. Dehors, dit l'homme en lui faisant signe de sortir.
Peter défit sa ceinture et sortit. Tony s'installa dans le siège conducteur libre et Peter se dirigea vers le siège passager, puis monta à l'intérieur. Tony ajusta les rétroviseurs et le regarda pour s'assurer que Peter était bien attaché avant de démarrer, se glissant sans efforts dans le trafic du Queens, sur la route du Complexe.
- Alors... vous n'allez plus m'apprendre à conduire ? demanda Peter en essayant de ne pas laisser paraître son ton désespéré.
May avait déjà déclaré qu'il était sans espoir. Si Mr. Stark ne l'aidait pas, il n'avait aucune chance d'apprendre à conduire pour avoir son permis. Non pas qu'il en ait vraiment besoin, en vivant à New-York, mais c'était le principe de la chose.
- Bien sûr que si, je vais t'apprendre à conduire, dit Mr. Stark. Je te l'ai dit, non ?
- Mais vous venez de dire..., répondit Peter d'un air hésitant, laissant sa phrase en suspens.
- J'ai dit que tu n'étais pas encore prêt à conduire en ville, gamin.
Son mentor lui jeta un coup d'œil.
- On va commencer avec quelque chose d'un peu plus simple. Il y a quelques routes très sympas et vides, autour du Complexe. Ce sera bien mieux pour apprendre. Je ne m'étais pas rendu compte que tu faisais à peine la différence entre l'accélérateur et le frein, autrement je ne t'aurais pas fait conduire en ville.
- Hey, je connais la différence entre le frein et l'accélérateur.
Mr. Stark haussa un sourcil dans sa direction.
- Ah oui ?
- Enfin, je veux dire que je connais la théorie, répliqua Peter. C'est juste que... l'aspect pratique doit être retravaillé ?
Tony laissa échapper un rire surpris.
- Et c'est pour ça qu'on va commencer avec quelque chose de plus simple. Rappelle-toi, il faut savoir marcher avant de savoir courir, ou un truc comme ça, dit Mr. Stark en haussant les épaules.
Peter sourit à cette phrase. Connaissant Tony, il avait volontairement dit ça pour lui tirer un sourire.
- Ouais, j'imagine que vous avez raison.
- J'ai toujours raison. Et ne t'avise pas de l'oublier.
- Si vous le dites, Mr. Stark, répondit Peter en roulant des yeux.
- Exactement, dit l'homme, je le dis. Et je dis aussi : ne t'inquiète pas, tu vas y arriver, bonhomme. Surtout que maintenant tu as un mentor génial pour t'apprendre à conduire.
Peter ricana.
Et il finit par y arriver. Au bout d'un moment. Après de nombreuses injures et de presque-accidents.
Et apprendre à conduire avec Mr. Stark lui apprit beaucoup de choses sur l'homme. Il était beaucoup plus patient que ce qu'il prétendait être. Presque infiniment patient. Ou peut-être l'était-il juste avec Peter.
- Peter ? l'interrompit Pepper dans ses pensées.
- Ouais ? désolé, répondit-il en se reconcentrant.
- C'est rien, lui sourit Pepper de façon rassurante. Je disais juste que c'était une bonne surprise.
- Oui, acquiesça-t-il, mais il ne parvint pas à sourire en retour.
- Tu es sûr que ça va ? demanda Pepper avec inquiétude, sa main se posant sur son épaule.
- Ouais. J'ai juste un peu soif, répondit-il en détournant le sujet, essayant toujours de chasser les souvenirs de ses leçons avec Mr. Stark. Est-ce que je peux prendre quelque chose à boire ?
Pepper le regarda dans les yeux avant d'hocher la tête.
- Les boissons sont sur le comptoir de la cuisine. Sers-toi.
Peter saisit sa chance de s'échapper.
- Mais pas d'alcool, lui cria-t-elle. Tu n'es pas aussi grand que ça.
Il se retourna brièvement pour qu'elle le voie rouler des yeux, puis s'échappa en direction de la cuisine.
Le comptoir était jonché de nourriture et de boissons. Il avait vraiment envie de prendre un jus de fruit, mais il savait que quelqu'un lui ferait un commentaire sur son âge s'il le surprenait avec, alors il préféra prendre une bouteille d'eau à la place.
Il prit quelques gorgées puis resta dans la cuisine aussi longtemps qu'il put jusqu'à ce que Rhodey le trouve et le fasse sortir pour jouer à un jeu. Regarder le groupe des Avengers, à l'exception de Cap qui avait apparemment décidé d'abandonner tout le monde pour vivre sa propre vie parfaite dans le passé et qui devait maintenant avoir quatre-vingt ans ou quelque chose comme ça, jouer comme des enfants était hilarant. Cela fit presque rire Peter. Presque.
Après les jeux, Pepper déclara que c'était l'heure du gâteau et tous les enfants accoururent dans l'autre pièce, les adultes suivant d'un pas plus modéré. Peter traina derrière, accompagné de Clint et Scott. Ils avaient l'air aussi fatigués que lui. Amuser les enfants était un travail épuisant.
- Comment tu vas, gamin ? lui demanda Clint.
Ils avaient combattu ensemble et il avait été présent aux funérailles de M. Stark, mais Peter n'avait jamais vraiment parlé à l'homme avant aujourd'hui. Peter l'appréciait. Il semblait assez terre à terre. Mais il ne le connaissait pas assez pour répondre honnêtement à sa question.
Il haussa les épaules.
- Ça va.
Clint le regarda d'un œil critique, comme s'il voulait lui dire que c'étaient des conneries, mais qu'il n'était pas trop sûr s'il avait le droit de le faire.
- Tu ne vas pas le remercier ? demanda Scott à Clint avant que l'homme ait la chance de dire quoi que ce soit d'autre.
Clint lança un regard noir à Scott et secoua la tête.
- Remercier... qui ? demanda Peter. Moi ? Pour quoi ?
- C'est grâce à toi que Clint a retrouvé ses enfants, expliqua Scott en prenant une gorgée de sa bière.
- Quoi ?
Peter fronça les sourcils. Ça n'avait aucun sens. Peter n'était même pas avec les autres Avengers quand ils étaient retournés dans le temps pour récupérer les pierres et annuler le snap. Scott eut l'air confus.
- Il ne le sait pas ? demanda Scott à Clint, surpris.
- Lang, le prévint Clint, mais l'autre homme ne sembla pas comprendre son avertissement.
- C'est grâce à toi que tout le monde est revenu, dit Scott avec une pointe d'excitation.
- Je... non, le contra Peter en secouant la tête.
- Oh si. Tu vois, on est venus ici pour demander de l'aide à Stark avec tout ce truc de voyage dans le temps, mais il nous a foutus à la porte et dit que c'était impossible. Il s'est moqué de mes références à Retour vers le futur. Enfin bref, le truc c'est qu'il ne voulait même pas essayer. Puis il a changé d'avis et il a résolu le problème. Il s'est montré au Complexe le lendemain et bang, on est retournés dans le temps pour arranger les choses.
- En quoi ça a un rapport avec moi ? demanda Peter en fronçant davantage les sourcils.
- C'est grâce à toi qu'il a changé d'avis, expliqua Scott.
- Lang, dit Clint, plus sèchement cette fois.
- C'est Pepper qui nous l'a dit, continua Scott, ignorant complètement les tentatives de Clint de l'arrêter. Quand Stark a réalisé qu'il pouvait y avoir une chance de te ramener, de te sauver, il a changé d'avis. Il a décidé d'essayer de rendre le voyage dans le temps possible. Et il l'a fait.
- Quoi ? murmura Peter, le choc le frappant violemment.
Il se sentait malade.
- Tu étais le catalyseur. C'est un peu grâce à toi qu'on a pu sauver la moitié de l'univers. Personne ne te l'avait dit ? Tu ne le savais vraiment pas ?
- Scott, claqua Clint. Ferme-là.
- Quoi ? demanda Scott, plein d'incompréhension. C'est quoi le problème ?
- Petit –
Clint tendit une main vers lui. Peter n'avait même pas remarqué qu'il avait commencé à sortir de la pièce en reculant.
- Il – il faut que j'aille aux toilettes, lâcha-t-il avant de se retourner et de partir en courant.
Il s'enfuit loin de Clint et de Scott. Loin de la fête. Loin de cette maudite vérité. Au lieu d'aller à la salle de bain, il sortit par la porte d'entrée et courut en direction du bois.
Il était la raison pour laquelle M. Stark avait trouvé le moyen de rendre possible le voyage temporel. Il était la raison pour laquelle ils avaient remonté le temps, la raison pour laquelle ils avaient récupéré les pierres, la raison pour laquelle M. Stark avait claqué des doigts. La raison pour laquelle M. Stark était mort. Et tout le monde le savait sauf lui. Pepper le savait. Oh mon Dieu. Comment pouvait-elle l'inviter chez elle, lui donner une chambre, et laisser sa fille dire qu'il était son frère, alors que c'était à cause de lui qu'elle était orpheline de père ? Tout était de sa faute. S'il n'avait pas été là, M. Stark serait toujours en vie.
Les larmes brouillèrent sa vision alors qu'il courait comme si un monstre le pourchassait. C'était un peu l'impression qu'il avait, mais ce n'était pas un monstre auquel il pouvait échapper.
Il courut aussi vite qu'il put, ne remarquant même pas le froid alors que ses pieds foulaient la neige qui recouvrait le sol. Il ne réfléchissait pas vraiment, alors il n'avait aucune idée de jusqu'où il aurait pu courir s'il n'avait pas trébuché sur une racine. Ses sens d'araignée explosèrent, mais c'était trop tard. Il essaya de s'arrêter, mais son pied heurta quand même la racine et il s'étala par terre, roulant le long d'un petit ravin. Sa tête heurta un rocher, et tout devint noir.
- Hey, gamin.
M. Stark se tenait debout au-dessus de lui.
Peter gisait sur le sol, clignant lentement des yeux.
- Est-ce que tu vas rester allongé ici toute la journée, ou enfin te lever et faire quelque chose ? demanda son mentor.
La dureté des mots était atténuée par le sourire amusé qui s'étirait sur le visage de l'homme.
- Euh... je...
Il fronça les sourcils. Qu'était-il censé faire ? Où était-il ? Il tourna la tête et reconnut immédiatement les ruines du champ de bataille sur lequel ils avaient combattu Thanos. Mais pourquoi était-il par terre ? Et où étaient tous les autres ?
- M. Stark ?
Il tourna de nouveau la tête vers l'homme, mais il avait disparu.
Peter s'assit et porta ses mains à sa tête quand elle se mit à pulser. Il cligna des yeux pour éclaircir sa vision, et vit M. Stark à une dizaine de mètres de lui. L'homme marchait dans la direction opposée, cheminant aisément à travers les rochers, dans ses chaussures cirées et son costume. Pourquoi ne portait-il par l'armure d'Iron Man ? Qu'est-ce qui était en train de se passer ?
- M. Stark ! lui cria Peter, mais l'homme ne se retourna même pas.
Peter se leva maladroitement.
- Tony ! Attends !
Cela fit s'arrêter l'homme. M. Stark l'avait harcelé constamment pour qu'il l'appelle Tony au lieu de M. Stark, mais Peter l'appelait toujours M. Stark parce que c'était une habitude, et il aimait bien le fait que ça embête l'homme. Mais il l'appelait Tony quelques fois, et cela lui donnait toujours toute son attention.
- S'il-te-plait, attends !
Peter trébucha plusieurs fois, marchant difficilement sur le sol inégal.
- Viens me chercher, lui dit Tony.
Au moins, il faisait face à Peter, maintenant.
- J'arrive. C'est ce que je suis en train de faire, dit Peter, irrité par le fait qu'il trébucha de nouveau sur un rocher et manqua de tomber.
C'était quoi ce bordel ? Ses pouvoirs d'araignée étaient-ils cassés ? Pourquoi n'arrivait-il pas à marcher ? Il avait l'impression de marcher dans du ciment mouillé.
- Non, Peter, lui dit Tony, et le sérieux dans sa voix fit que Peter releva subitement la tête.
Il était toujours trop loin, mais il tendait une main en direction de Peter.
- Viens me chercher, lui ordonna-t-il solennellement, comme si c'était une question de vie ou de mort.
- Ok. J'arrive, acquiesça Peter.
Il fit un nouveau pas en avant, et son pied se coinça, et il tomba durement sur le sol. Il ferma les yeux avec frustration.
Quand il les rouvrit, le champ de bataille en ruines avait disparu. Tout était blanc et il avait froid. Il grogna et roula sur le dos. Des branches obscurcissaient sa vision au-dessus de lui et de la poussière, non, des flocons de neige, tombaient du ciel gris, se posant doucement sur son visage.
- Peter !
- Petit !
- Peter !
Des voix appelaient son nom.
Des gens le cherchaient.
Oh ouais. Il s'était enfui dans les bois et était tombé.
- Peter ! appelèrent de nouveau les voix.
Il se rappelait. Il avait tué M. Stark.
- Petit ! l'appela une autre voix, différente, plus proche.
Happy. Il avait l'air inquiet.
Peter savait qu'il aurait dû dire quelque chose. Crier en retour pour leur faire savoir où il était, mais il ne le fit pas, parce qu'il ne méritait pas leur aide. Il méritait de gire là, dans la neige glaciale. Peut-être pour toujours. Comme une sorte de punition pour avoir tué son mentor par inadvertance. Et probablement ruiné la fête d'anniversaire de sa fille.
Il ne voulait pas être ici. Il n'aimait pas cette réalité. Il voulait être où il s'était trouvé avant ça. Dans son rêve. Il voulait retourner avec Tony. Sa tête pulsait douloureusement et il frissonna. Il ferma les yeux pour laisser le sommeil l'agripper de nouveau, mais il ne rêva pas.
*****
Il revint à lui quand une main chaude toucha sa joue.
- Bon sang, gamin, dit l'homme à laquelle elle appartenait. Tu es gelé.
- M. Stark ? marmonna-t-il, pas vraiment réveillé et son précédant rêve encore frais dans sa mémoire.
- Non. C'est Happy.
L'illusion éclata en mille morceaux.
La main secoua son épaule.
- Réveille-toi.
- Laisse-moi tranquille, marmonna-t-il.
- Nope. Pas envie, dit Happy. Ouvre tes yeux, gamin. Sinon c'est moi qui les ouvrirai à ta place et je peux te dire que ça ne fera plaisir à aucun de nous.
Peter grogna mais obéit et ouvrit les yeux.
- Peter ! cria quelqu'un d'autre, un peu plus loin.
- Je l'ai trouvé ! On est là ! répondit Happy à l'autre personne.
Le volume lui fit mal à la tête et il grimaça. Happy le remarqua.
- Tu es blessé ? demanda l'homme avec inquiétude.
- Je suis tombé, répondit-il d'un air un peu hébété.
- Ouais ?
Happy leva les yeux et regarda autour de lui, remarquant l'évidence de sa chute imprimée dans la neige.
- Est-ce que tu as mal quelque part ? répéta patiemment l'homme.
Le Happy d'avant n'avait jamais été aussi patient avec lui.
- Je me suis cogné la tête, dit-il, mais cela sonna plus comme une question. Je crois.
Happy fronça les sourcils.
- Ouais, je pense aussi. Je vais t'aider à t'asseoir, ok ? Pour voir comment tu te sens.
L'homme plaça une main dans son dos et le mit en position assise. La forêt autour de lui se mit à tourner. Il sentit Happy bouger, faire quelque chose. Une seconde plus tard, l'homme enroula sa veste autour de lui et l'aida à enfiler les manches. Il savait qu'il aurait dû protester, étant donné qu'Happy ne se retrouvait qu'avec un pull, mais il avait tellement froid et la veste était si chaude. Ses dents commencèrent à claquer.
- Merde, dit quelqu'un d'autre.
Clint. Peter ouvrit les yeux et vit l'Avengers s'agenouiller à côté de lui.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Il a dit qu'il était tombé, répondit Happy avant que Peter puisse le faire. Je l'ai trouvé inconscient ici.
- Ça sent pas très bon, dit Clint en agrippant son menton avec deux doigts et en le regardant dans les yeux.
Peter essaya de rester focalisé sur son visage, mais il se brouilla.
Clint ne dut pas apprécier ce qu'il vit car il laissa échapper un petit bruit de déplaisir.
- Quoi ? demanda Happy.
- Je pense qu'il a au moins une commotion, mais je ne suis pas docteur.
- Ouais, t'es pas docteur, alors allons en chercher un, ordonna Happy.
Clint haussa un sourcil en direction de l'homme.
- Il y en a deux à la maison, au cas où tu aurais oublié. Va en chercher un. En fait, ramène le sorcier, pas le géant vert. Il peut faire ses étincelles jaunes bizarres et nous aider à la ramener à la maison.
- Pourquoi c'est à moi d'y aller ? Pourquoi t'y vas pas, toi ? se plaignit Clint.
- Parce que je tiens le gamin, répondit Happy comme si c'était évident. Et parce que c'est ta faute.
- Très bien, dit Clint en roulant des yeux. Mais ce n'était pas de ma faute. C'était celle de Lang.
- Ouais, si tu veux. Vas-y.
Clint lui lança un dernier regard puis se leva et commença à courir en direction de ce qui devait être la maison du lac.
- Je ne voulais pas ruiner la fête de Morgan, marmonna Peter quand Clint eut disparu.
- Tu ne l'as pas ruinée, dit Happy en frottant sa main de haut en bas dans son dos pour l'aider à se réchauffer, le tenant près de lui. Barton est venu me chercher quand il n'a pas réussi à te trouver. Il m'a dit ce qui s'était passé, et on est partis à ta recherche. Ne t'inquiète pas, personne d'autre ne le sait.
Il se demanda ce que ça voulait dire, qu'un homme qu'il connaissait à peine, en sache suffisamment pour aller chercher Happy quand ça concernait Peter.
Happy continuait à parler, mais Peter n'arrivait pas à se concentrer sur les mots. Ses pensées lui glissaient entre les doigts.
- ... et on te ramènera à la maison pour te réchauffer et s'occuper de –
- Pourquoi est-ce que t'es si gentil avec moi ? l'interrompit-il.
- Qu'est-ce que tu veux dire, gamin ? demanda Happy, confus.
- J'ai tué M. Stark, murmura-t-il. Tu devrais me détester. Pepper devrait me détester. Morgan devrait vraiment me détester.
- Tu n'as pas tué Tony, gamin, dit fermement Happy. Et personne ne te déteste.
- Scott a dit –
- Ouais, c'est un idiot, le coupa Happy. Tu ne devrais pas l'écouter.
- Alors c'est faux ? Ce qu'il a dit ?
Le long silence d'Happy était une réponse suffisante.
- Il est mort à cause de moi, chuchota Peter avec horreur.
- Non, nia Happy. Tu as peut-être été celui qui a motivé la création du voyage dans le temps, mais ça ne veut pas dire que tout ce qui s'est passé ensuite était de ta faute.
Peter ne répondit pas. Il était sûr du contraire.
Happy soupira et continua :
- Et honnêtement, gamin. Tu le connaissais aussi bien que moi. Une fois que l'idée s'est implantée dans sa tête, il n'allait pas rester sans rien faire. Surtout avec l'enjeu qu'il y avait de ramener la moitié de l'univers. Tu sais à quel point il détestait perdre.
Peter sourit à travers ses larmes.
- Tu vois ? dit Happy en le serrant brièvement. Avec ou sans toi, il aurait fini par faire quelque chose, tôt ou tard. Ce qui s'est passé... se serait quand même produit. Ce n'était pas ta faute. Ok ?
Peter acquiesça lentement. Les mots sonnaient vrais, mais son cœur était toujours douloureux. Il n'arrivait pas à se débarrasser de la culpabilité, du « et si ».
Un cercle d'or apparut devant eux, interrompant ses pensées. Le Docteur Strange en sortit.
- On m'a dit que quelqu'un avait pris un coup, dit-il en se dirigeant vers eux, le cercle jaune disparaissant derrière lui.
Peter n'avait pas vraiment parlé à l'homme depuis la bataille. La dernière fois qu'il l'avait vu, c'était aux funérailles, mais ils n'avaient pas vraiment interagi. Il trouva étrange de voir l'homme devant lui, vêtu d'un jean et d'un pull au lieu de sa cape.
- Je vais bien, marmonna Peter quand le Docteur Strange s'agenouilla à côté de lui.
- Laisse-moi en juger, dit le Docteur Strange avec son arrogance habituelle, mais le coin de sa bouche s'était légèrement relevé.
Sans prévenir, le docteur passa une main sur sa tête et dans ses cheveux. Peter eut le réflexe de s'éloigner quand sa main toucha la bosse qui s'était formée à l'arrière de sa tête.
- Hmmm, marmonna Strange, mais il ne s'excusa pas et n'arrêta pas ses mouvements. Regarde-moi, Peter, lui ordonna-t-il en tenant sa tête et en le regardant dans les yeux. Tu as dit qu'il avait perdu connaissance ? demanda-t-il en continuant à le regarder, mais la question ne lui était pas destinée.
- Ouais, répondit Happy. Il était allongé par terre.
- Mais il s'est réveillé facilement ? demanda le Docteur Strange en relâchant sa tête.
- Plutôt, oui.
Le Docteur Strange hocha la tête et ordonna :
- Suis mon doigt avec tes yeux, Peter. Ne bouge pas la tête.
Il commença à bouger son doigt lentement vers la gauche, puis vers la droite, vers le haut et vers le bas.
- Il n'a pas été confus ? demanda le Docteur Strange à Happy pendant que Peter faisait de son mieux pour suivre le doigt de l'homme.
- Non, répondit Happy. Mais il a dit qu'il avait eu le vertige.
- Tu as toujours la tête qui tourne ? l'interrogea le Docteur Strange.
- Non, dit Peter.
L'homme haussa un sourcil.
- Heum... pas vraiment. Juste un peu.
- Hmm. Tu as mal autre part ? demanda-t-il en passant une main sur sa nuque et dans son dos, puis le long de ses bras et de ses jambes.
Rien n'était douloureux.
- Non, répondit honnêtement Peter.
- Ok, acquiesça le Docteur Strange. On va te ramener à la maison pour te réchauffer et comme ça je pourrai t'ausculter un peu mieux. Tu peux te lever ?
- Ouais. Je pense, dit-il en hochant la tête.
- Très bien. A trois.
Le Docteur Strange agrippa son bras droit et lança un regard à Happy qui agrippa le gauche.
- Un... deux... trois.
Les deux hommes le firent se lever et tous deux trébuchèrent quand la vision de Peter se brouilla momentanément et qu'il tomba vers l'avant.
- Whoa. Ok, grogna Happy, tandis que lui et le Docteur Strange le retenaient. On te tient.
- Désolé, marmonna-t-il quand il revint un peu à lui.
- Tout va bien, lui dit le Docteur Strange avec une voix gentille peu familière.
Avant qu'il ait la chance de dire quoi que ce soit d'autre, le cercle jaune apparut de nouveau et les deux hommes l'aidèrent à faire un pas en avant pour traverser le cercle et arriver directement dans sa chambre à l'étage, à la maison au bord du lac. La dernière fois qu'il avait voyagé de cette manière, il avait été trop plein d'adrénaline pour l'apprécier, mais maintenant, il parvenait à reconnaitre que c'était plutôt cool.
Il entendait les bruits au rez-de-chaussée alors que tout le monde riait et que la fête de Morgan continuait. Au moins, il n'avait pas gâché son anniversaire.
- Assieds-le sur le lit, dit le Docteur Strange à Happy.
Ils l'aidèrent à s'asseoir sur le bord du lit.
- Tu peux reprendre ta veste, dit le Docteur Strange en faisant glisser la fermeture éclair.
Ils l'aidèrent à retirer la veste trop grande et le Dr. Strange bougea aussitôt ses mains devant Peter. Des étincelles violettes apparurent dans les airs et recouvrirent Peter. Ça piquait. Une fois qu'elles s'évanouirent, ses vêtements furent de nouveau secs, tout comme ses cheveux et sa peau. Strange ne s'arrêta pas là. Il fit un nouveau mouvement et une grosse couverture apparut dans les airs. Il l'enroula autour de Peter.
- Elle est... vraiment chaude, remarqua Peter. La magie c'est génial.
Le Docteur Strange sourit. Il bougea ses mains une nouvelle fois et un sac noir apparut à côté de lui. Il ne perdit pas une seconde et mit un thermomètre dans la bouche de Peter, et lui mit de la lumière devant les yeux. Ce n'était pas aussi amusant que la magie. Puis le Docteur Strange fit encore un peu de magie ou un truc de sorcier, ou quel que soit le nom, ce qui avait l'air d'être un sort de diagnostic. Une lueur enveloppa la tête de Peter et prit une teinte bleu pâle.
- Il a une commotion et un début d'hypothermie, dit le Docteur Strange à Happy une fois qu'il eut terminé. Garde-le au chaud et laisse-le se reposer. Et appelle-moi si ça empire, mais j'imagine que comme il a un super facteur de guérison, il ira bien mieux demain matin.
- Bien sûr, répondit Happy en levant la main pour serrer celle de l'homme. Merci, doc.
- Ouais, merci, ajouta Peter.
Le Docteur Strange hocha la tête dans sa direction puis quitta la chambre. Il ne portait pas de cape, mais il donna quand même l'impression d'en avoir une.
- Allonge-toi, gamin, lui dit Happy dès que Strange fut parti. T'as entendu le doc. Il faut que tu te reposes.
Peter s'allongea dans le lit et s'effondra la tête la première contre les oreillers. Il était d'accord avec le plan du repos. Il était épuisé. Émotionnellement et physiquement.
Il sentit Happy lui enlever ses chaussures.
- Sous les couvertures, lui dit-il doucement, et Peter se bougea pour que l'homme puisse défaire le lit et rabattre les draps sur lui.
- Tu vas dire à May que je reste ici cette nuit ? demanda Peter contre le coussin.
Sinon elle s'inquièterait.
- Je l'appellerai.
- Et, ajouta-t-il avant de s'interrompre pour bâiller, tu feras en sorte que Pepper soit d'accord pour que je reste ?
- Tu sais que ça ne la dérange pas, gamin, mais je lui en parlerai.
Il allait s'endormir quand il se rappela de Morgan.
- Et est-ce que tu peux dire à Morgan que je suis désolé d'avoir raté sa fête ?
Happy rit.
- Ouais, je lui dirai. Maintenant dors. Je m'occupe de tout.
- Merci, Happy, soupira Peter.
Alors qu'il s'endormait, à moitié déjà au pays des rêves, il se demanda si c'était son imagination ou si Happy avait vraiment passé une main dans ses cheveux. Comme M. Stark avait l'habitude de le faire. D'une certaine manière, cela apaisa et accentua simultanément la douleur qu'il avait dans la poitrine.
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Je sais que ça faisait longtemps que je n'avais pas updaté cette histoire. J'espère que vous avez toujours envie de la lire :)
Il y a moyen que je sois plus disponible la semaine prochaine... Je vous dirai ça. En attendant, prenez soin de vous. ❤️
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