Chapitre 18


Chapitre 18

Peter n'alla pas mieux d'un seul coup.

Ce fut un processus long, et c'était frustrant, mais il s'y tint. Il fit des efforts avec Ruth même s'il pensait que ça ne servait à rien, il prit ses médicaments même s'il ne le voulait pas vraiment, et alors que le temps passait, les choses commencèrent lentement à s'améliorer.

Il put retourner à l'école et voir ses amis et retrouver un semblant de vie normale.

Alors qu'il commençait à s'habituer à rester loin de Tony, il commença à passer de plus en plus de temps avec May le soir et les week-ends, mais il passait toujours ses nuits au penthouse avec Tony, pas encore prêt à partir. Une part de lui s'inquiétait qu'après tout ce par quoi il était passé en ayant perdu Tony, il ne serait jamais prêt, et même si May s'était montrée très compréhensive avec tout ça, il se sentait coupable de l'abandonner, même si Ruth lui avait dit qu'il n'avait pas besoin.

Rester au penthouse avait aidé pour ses cauchemars, mais ces derniers n'avaient pas encore disparu. A chaque fois qu'il en avait un, il se réveillait auprès de Tony. Il était toujours là pour le rassurer, pour le tenir contre lui, pour le réconforter, et pour lui assurer qu'il était bien vivant. Et après quatre ou cinq fois, Peter avait arrêté de se sentir gêné. Honnêtement, le fait que Tony soit toujours là était probablement la raison pour laquelle il allait mieux.

Il aimait sa nouvelle relation avec Tony. C'était quelque chose qu'il n'aurait jamais pu expérimenter s'il ne l'avait pas sauvé. Tony le traitait comme s'il était son propre enfant et il n'avait pas peur de lui montrer ou de le faire savoir à Peter. Cela lui faisait terriblement du bien.

Avant que Peter s'en rende compte, un mois était passé, puis deux. Il n'avait plus eu d'attaque de panique ni de flashback ni rien du tout depuis la dernière avec Tony dans la cuisine. Il voyait Ruth seulement une fois par semaine maintenant, son poids s'était stabilisé, et il sentait plus lui-même. Il souriait plus. Et il était heureux. Il ne lui restait plus qu'une semaine de cours, et il était excité par l'été qui arrivait et par la fac, contrairement à avant.

- Hey, gamin, dit Tony en tapant contre la porte de sa chambre. Je peux entrer ?

- Ouais, répondit Peter en finissant de mettre ses affaires dans son sac à dos.

C'était son dernier d'école avant le week-end. Les examens commençaient la semaine prochaine, et il était plus que prêt pour ça, étant donné qu'il avait eu beaucoup de temps libre étant donné qu'on ne l'avait pas autorisé à sortir en tant que Spider-Man, pour le moment.

- T'as une minute ? demanda Tony en s'asseyant au bout de son lit.

Peter jeta un coup d'œil à l'horloge. Il était déjà en retard.

- Heum, pas vraiment ?

- C'est rien. Je t'emmènerai à l'école.

- T'es sûr ? demanda Peter.

D'habitude il prenait le bus, parce que ça ne lui posait pas de problème, et Happy vivait avec May dans le Queens, maintenant, alors l'homme n'était pas vraiment disponible pour le conduire, et il ne voulait pas déranger Pepper ou Tony en leur demandant de le conduire tous les jours, même s'ils l'auraient fait s'il avait demandé.

- Ouais. Viens ici. Assieds-toi, dit Tony en tapotant le lit à côté de lui.

- Ok.

Peter relâcha son sac à dos et se laissa tomber à côté de Tony.

- Heum, qu'est-ce qui se passe ?

Tony enroula ses bras autour des épaules de Peter.

- J'ai des bonnes nouvelles.

- Ok ?

Peter le regarda avec questionnement, presque avec suspicion. Il pouvait voir un air espiègle dans son regard.

- J'ai parlé à Ruth, hier soir, dit Tony, attendant sa réaction.

Peter savait que Ruth parlait de lui à Tony, mais il essayait majoritairement d'ignorer ce fait. Ils n'en parlaient jamais, mais il avait compris rapidement quand Tony parlait de certaines choses qu'il n'avait confié qu'à Ruth, et quand il avait commencé à l'aider après ses cauchemars avec les mêmes techniques que Ruth employait en thérapie.

- Ouais ? A propos de quoi ?

- Spider-Man.

Peter fronça les sourcils puis ses yeux s'écarquillèrent quand il comprit enfin.

- Attends. Est-ce que tu dis... ce que je pense que tu dis ?

Il ne voulait pas être trop excité s'il se trompait.

- On en a discuté et on pense tous les deux que tu es prêt à sortir à nouveau comme Spider-Man. Si tu le veux.

- Si je le veux ? Evidemment que je le veux ! s'exclama Peter.

Il ne pouvait s'en empêcher.

- Tu es sérieux ?

Tony acquiesça, souriant d'amusement face à son excitation.

- Oh mon Dieu, c'est génial ! Je peux y aller maintenant ?

- Tu n'oublies pas quelque chose ?

- Non ?

- Tu n'as pas école ? lui rappela Tony en haussant un sourcil.

Il grogna et se laissa retomber sur le lit, à côté de Tony. Merde. Il avait raison. Il avait complètement oublié.

- Noooooon. Pourquoi tu n'as pas attendu la fin de l'école pour me le dire ? Je vais jamais être capable de me concentrer, maintenant, gémit Peter.

Non pas que ce soit important. Il était sûr qu'ils ne lui donneraient rien de plus aujourd'hui, ils allaient juste revoir des chose pour réviser pour les examens de la semaine prochaine.

- Parce que j'ai des réunions programmées toute la journée et dans la soirée, alors je ne serai probablement pas à la maison avant la fin du repas. Je ne pense pas que tu aurais voulu que j'attende jusque-là pour te le dire, mais peut-être que j'avais tort.

- Non, non, non. Tu n'avais pas tort. Je reprends ce que j'ai dit. Je suis content que tu me l'aies dit. Merci de me l'avoir dit.

- De rien, mon grand. On y va, maintenant, dit Tony en lui tapotant la cuisse. Je m'arrêterai même à ce restaurant de donuts dégoutant que tu aimes, sur le chemin, et je te laisserai te gaver de sucre ?

- Chez Moe ?

Tony acquiesça.

- Génial !

Peter se mit sur ses pieds, rayonnant.

- C'est le meilleur jour de ma vie. Merci, Tony.

Il se jeta sur l'homme pour une rapide étreinte, avant d'attraper son sac à doc et se diriger vers la porte. Il avait hâte de le dire à Ned.

*

Un jour d'école n'avait jamais été aussi long que celui-ci. Peter était certain de pouvoir en voir passer chaque seconde. C'était une lente torture. Il voulait juste que ce soit terminé pour pouvoir rentrer à la maison, mettre son costume, et retourner dehors en tant que Spider-Man.

- Calme-toi, Parker, marmonna MJ depuis le bureau à côté de lui.

Il arracha son regard à l'horloge et la regarda avec un air interrogateur.

Elle fit un signe de tête en direction de sa jambe qui tressautait rapidement.

- Tu fais trembler le bureau.

- Oh.

Ah oui.

- Désolé.

Il se força à prendre une grande inspiration et à se détendre. Il ne restait plus que cinquante minutes avant la fin des cours. Il pouvait y arriver.

Il essaya de se concentrer sur ce que disait M. Bryant, mais c'était sans espoir. Les informations rentraient par une oreille et ressortaient par l'autre. Il faudrait qu'il emprunte ses notes à Ned, ce week-end.

Enfin, la sonnerie retentit. Peter se catapulta hors de sa chaise et courut presque jusqu'à la porte, ignorant le sourcil haussé de MJ.

- Amuse-toi bien, mon pote. Appelle-moi, demain, entendit-il Ned lui dire.

Il lui avait déjà expliqué les choses, pour qu'il ne soit pas en colère lorsqu'il quitterait précipitamment l'école.

Le trajet jusqu'à la maison fut complètement flou, mais il finit par y arriver. Il ne perdit pas de temps pour enfiler son costume. L'un des avantages à vivre dans un penthouse, c'était qu'il pouvait sauter du balcon et commencer à voltiger. Il n'avait pas besoin de s'inquiéter pour l'endroit où il devrait se changer ou celui où cacher son sac à dos.

La chute libre le fit hurler de joie. Il lança une toile sur la façade d'un appartement proche et se mit à voltiger à travers New-York, en direction du Queens. C'était comme revenir à la maison. Il ne se sentait pas en danger comme la dernière fois qu'il avait enfilé son costume. Parce que cette fois, il savait que s'il arrivait quoi que ce soit, il aurait Iron Man à ses côtés.

*

- Petey ! s'écria Morgan en claquant la porte d'entrée de la maison du lac. Papa veut savoir ce qui te prend aussi longtemps.

- On a bientôt fini ! s'écria-t-il en retour. Dis-lui que j'en ai encore pour cinq minutes.

- Je vais lui dire mais il va pas être content, répondit Morgan, mais il entendit la porte se refermer une seconde après.

- Elle est intelligente, cette petite, hein ? commenta May à côté de lui.

- C'est une façon de dire les choses, grommela Happy.

- Hey, c'est de ma petite sœur que tu parles, plaisanta Peter. Elle est parfaite.

Ils rirent tous à ces mots.

- Tiens, chéri, dit May en lui faisant passer le plateau de hamburgers qu'ils avaient fini d'assembler. Tu peux ramener ceux-là. J'amènerai le reste quand ils seront finis.

- Ok. Merci, May.

Il prit le plateau, garni d'une vingtaine d'hamburgers, et se dirigea vers la porte.

- Attends, je t'ouvre la porte, gamin, intervint Happy en se dépêchant de lui tenir la porte.

- Merci, Happy.

- Tu as besoin d'un coup de main ? demanda Happy en faisant un signe de la tête en direction du plateau.

- Non, ça va, répondit Peter en secouant la tête.

- T'es sûr ?

- Ouais.

- Je te connais. Tu sais faire toutes ces acrobaties de gymnastique dans les airs, mais au sol tu t'emmêles dans tes propres pieds.

- Même pas vrai.

- Ah ouais ? Dis-moi qui a cassé le vase, la semaine dernière ?

- C'était un accident.

- Exactement. Ton accident.

Peter plissa les yeux dans sa direction.

- Ton inquiétude me touche, mais je pense pouvoir porter un plateau de hamburgers sans le faire tomber ou me faire mal.

- Ok. Si t'es sûr de toi, répondit Happy en haussant les épaules.

- Petit ! Arrête de parler et viens ici. Les gens ont faim. Et quand je parle des gens, je parle de moi, s'écria Tony à travers le jardin, où il se tenait derrière le barbecue, avec Rhodey et un vieux Cap.

Peter et Happy roulèrent tous deux des yeux, mais Peter s'exécuta malgré tout et se dirigea vers eux. Sur le chemin, il ne manqua même pas de faire tomber son plateau.

Tandis qu'il s'approchait de Tony, il entendit la fin de sa conversation avec Cap.

- Je te dis juste d'y réfléchir. Je sais que tu as déjà eu l'occasion de vivre la vie que tu voulais, mais si tu veux, je peux utiliser la technologie du voyage dans le temps pour te faire redevenir jeune, comme Bruce l'a fait accidentellement avec Scott, tu te souviens ? ça l'a rendu plus jeune. Je pourrais faire la même chose pour toi.

- Ça l'a fait devenir un bébé, contra Steve.

- Tu joues sur les mots. Je ne vais pas te faire devenir un bébé. Je vais bricoler d'abord, comme ça tu reviendras dans tes trente ans.

- Je sais pas, Tony, répondit Steve en secouant la tête.

- Au moins, réfléchis-y avant de me dire non, rétorqua Tony en faisant un geste vague avec sa spatule en direction du barbecue.

Rhodey dut se reculer pour éviter de prendre un coup.

- Ok, je vais y réfléchir, sourit Steve.

- J'ai les burgers pour vous. Comme demandé, dit Peter en arrivant près de Tony et en lui tendant le plateau.

- Pas trop tôt. Qu'est-ce qui a été si long ? Vous étiez en train d'essayer de les faire parfaitement symétriques ? se plaignit Tony, mais Peter vit qu'il plaisantait.

- C'est exactement ce qu'on était en train de faire. Comment tu sais ? plaisanta Peter en retour, souriant quand il vit les regards qui exprimaient clairement que ce n'était pas drôle.

- Hey, est-ce que tu peux me rendre service et aller t'assurer que Pepper n'a pas besoin d'aide ? demanda Tony en faisant un signe de tête en indiquant l'endroit où elle se trouvait, près de la longue table de pique-nique qu'ils avaient probablement acheté pour cette occasion.

- Bien sûr, acquiesça Peter.

Alors qu'il s'éloignait, son ouïe affutée lui permit d'entendre Rhodey dire à Tony :

- Tu sais, il agit de plus en plus comme toi avec chaque jour qui passe.

- Crois-moi, je sais, répondit Tony d'un ton pince-sans-rire.

Peter sourit.

- Tu as besoin d'aide, Pepper ? proposa-t-il quand il arriva près de la table de pique-nique.

Laura était déjà en train d'aider, et avec les deux ensemble, il semblait qu'elles avaient les choses sous contrôle. Des coupelles de fruits, des chips, des snacks, différentes salades, des buns à hamburger, des condiments, et des couverts ainsi que des assiettes étaient disposés sur la nappe rouge et blanche. Une autre table était à côté, sur laquelle on trouvait des seaux de glace et différents types de boissons. Peter ne se rappelait pas avoir déjà passé un 4 Juillet aussi parfait. Si le repas ressemblait à ça, il était impatient de voir à quoi allaient ressembler les feux d'artifice.

- Non, chéri, c'est bon, mais merci d'avoir demandé, sourit Pepper.

- Pas de problème.

Il se retourna, supposant qu'il pourrait aller voir d'autres personnes en attendant que ce soit prêt.

- En fait, intervint la voix de Pepper, l'arrêtant avant qu'il n'aille trop loin, tu pourrais aller chercher ta sœur et faire en sorte qu'elle se lave les mains avant qu'on mange ?

- Bien sûr. Tu sais où elle est allée ? demanda-t-il en regardant autour de lui.

- Je pense qu'elle joue avec Nate et Cooper, de l'autre côté de la maison, répondit Laura, d'un air distrait, tandis qu'elle arrangeait la table.

- Ok.

Peter se rendit là où on lui avait indiqué. Ils avaient mis en place un terrain de badminton, et Clint et Natasha jouaient contre Sam et Scott. Il n'était pas difficile de voir qui était en train de gagner.

- J'ai dit que je l'avais, tic tac ! s'exclama Sam, en direction de Scott, en ramassant le volant par terre, tandis que Clint et Natasha se faisaient un high five de l'autre côté du terrain.

Peter retint un rire en voyant le regard que Scott lança à Sam en réponse. Il passa près du terrain. Cooper, Nate et Morgan couraient dans l'air, jouant au ballon à eau avec le Professeur Hulk. Ils étaient tous trempés mais portaient des maillots de bain, donc ce n'était pas très grave.

- Morgan, appela Peter en essayant d'attirer son attention.

Elle regarda dans sa direction mais ne s'arrêta pas et ne se rapprocha pas de lui non plus, clairement trop dans son jeu.

- Allez. C'est l'heure de manger. Ta mère a dit que tu devais aller te laver les mains.

- Encore cinq minutes, lui dit-elle en courant dans la direction opposée.

- Nope. Maintenant. Allez, on y va.

Il rompit la distance qui les séparait, prête à l'attraper si elle ne voulait pas venir.

Mais elle s'arrêta.

Elle se retourna et lança le ballon à eau qu'elle tenait dans sa direction avec un grande sourire.

Il lui atterrit directement au visage. L'eau le mouilla entièrement.

- Morgan, dit-il d'une voix ferme. On ne jette pas de ballons d'eau aux gens qui ne sont pas en maillot de bain.

Génial. Maintenant il allait devoir se changer.

Alors qu'il se tenait là, trempé et dégoulinant, Morgan était prise d'un fou rire incontrôlable. Cela ne l'aida pas que Cooper, Nate et le professeur Hulk se mettent eux aussi à rire.

- Ok, vous l'aurez cherché, déclara-t-il avant de se mettre à courir après Morgan.

Elle cria et se retourna pour courir. Il la rattrapa facilement, et elle rit tout le long.

- Je t'ai eue, dit-il en l'attrapant sous les aisselles, avant de la soulever dans les airs puis de la prendre dans ses bras. Tu vas avoir des problèmes maintenant.

Il remonta le t-shirt qu'elle portait au-dessus de son maillot de bain et lui fit des chatouilles le long des flancs. Elle éclata de rire et se tortilla dans tous les sens pour échapper à ses attaques.

- Attaque de chatouilles !

Elle éclata littéralement de rire, et serait tombée si Peter ne l'avait pas fait redescendre doucement au sol.

- Stop. Stop ! je suis désolée ! je suis désolée ! s'écria-t-elle finalement.

Peter accepta sa reddition et s'arrêta. Il sourit alors qu'elle lui lançait un regard revanchard.

- La prochaine fois que tu m'attaques avec un ballon d'eau, alors que je suis toujours habillé, je te balance dans le lac, lui dit-il, pas vraiment sérieux.

Au lieu de sembler un tant soit peu effrayée, elle sourit et demanda avec excitation :

- On pourra aller au lac après manger ?

- Ça met un peu à mal ma menace, mais oui, bien sûr, répondit-il en l'aidant à se relever.

- Yay ! Le premier arrivé à la maison ! s'écria-t-elle en partant en courant.

Peter secoua la tête. Bon, au moins elle ne se débattait plus contre lui pour éviter de se laver les mains. Il se lança à sa poursuite, la rattrapant facilement mais lui laissant croire qu'il allait la battre. A la fin, il la laissa gagner.

- Va te laver les mains, dit-il après qu'ils soient entrés et qu'il ait enroulé une serviette autour d'elle. Moi je vais me changer, étant donné que quelqu'un m'a complètement trempé.

- Ok, acquiesça-t-elle joyeusement avec un sourire, chassant les cheveux qui balayaient son front en se dirigeant vers la salle de bain.

Il espérait qu'elle écoute. Il se dit qu'il pourrait, au pire, lui mettre du gel hydroalcoolique pour être sûr.

Il se sécha les cheveux avec une serviette en partant en direction de sa chambre, où il retira ses vêtements mouillés pour finir de se sécher, avant d'enfiler un t-shirt et un short.

Désormais vêtu de vêtements appropriés pour des activités aquatiques, il descendit les escaliers et appela Morgan, mais elle ne répondit pas, et il ne la voyait pas.

- Morgan ? essaya-t-il à nouveau.

- Elle est sortie, répondit Dr. Strange en sortant de la cuisine avec d'énormes plateaux garnis de cookies, de brownies et de mini cupcakes.

- Oh. Merci.

Il allait sortir, mais s'arrêta. Il n'y avait que lui et le Dr. Strange, à l'intérieur. May et Happy avaient dû sortir déjà. Il n'imaginait pas avoir d'autre opportunité comme ça pour poser la question qu'il avait en tête et qui le turlupinait.

- Tu as besoin d'autre chose ? demanda Dr. Strange en haussant un sourcil.

Peter se rendit compte qu'il le fixait.

- Heum... ouais, en fait. Je peux te demander quelque chose ?

- C'est ce que tu viens de faire, remarqua Dr. Strange.

- Tu sais ce que je veux dire.

Dr. Strange posa les plateaux à dessert sur la table.

- Dis-moi, répondit-il en levant ses deux mains devant lui pour l'encourager.

Peter regarda autour de lui. Personne n'arrivait, et il n'y avait définitivement personne autour de la maison.

- Ok.

Il prit une inspiration.

- Tu as dit à Tony que dans l'autre réalité que j'ai créée en le ramenant ici, ils avaient quand même gagné.

- Ce n'est pas une question, dit Dr. Strange.

- Je sais. Heum, ma question est... est-ce que c'est vrai ?

Les sourcils du Dr. Strange se froncèrent et il pencha légèrement la tête.

- Pourquoi mentirais-je ?

- Ce que je veux dire, c'est...

Il prit une autre inspiration avant de continuer.

- Qu'est-ce que tu voulais dire, quand tu as dit qu'ils avaient gagné ?

Dr. Strange ramena ses mains devant lui, joignant ses index ensemble tandis qu'il considérait la question.

- Toi et moi savons que lorsqu'on parle de gagner, c'est une question de perspective, répondit-il d'un air cryptique.

C'était vrai. Ils avaient gagné la guerre contre Thanos, mais Peter avait eu le sentiment de tout perdre quand Tony était mort.

- Alors qu'est-ce que tu demandes, exactement ? insista Dr. Strange.

Peter se mordit la lèvre et demanda :

- Est-ce que quelqu'un est mort à cause de moi ? A cause de ce que j'ai fait ?

- Non, répondit simplement Dr. Strange, et Peter sentit un énorme poids se retirer de sa poitrine.

- Vraiment ?

Dr. Strange hocha la tête.

- Et ils ont vraiment gagné ? Ils ont battu Thanos ? demanda Peter avec hésitation.

- Sans les pierres en jeu, ce fut moins compliqué. Ils ont réussi à vaincre son armée, et Captain Marvel a achevé Thanos.

Peter acquiesça. Il se mordit la lèvre à nouveau, essayant de rassembler le courage nécessaire.

- Et moi ? Qu'est-ce qui m'est arrivé ? Et Pepper et Morgan ?

- Tous vivants.

- Mais sans Tony.

Dr. Strange haussa légèrement les sourcils, comme pour dire « évidemment ».

- Et ils s'en sortent ? demanda-t-il.

- Tu t'en es sorti, toi ?

Non. Il avait mal supporté les choses. Evidemment. Donc le Peter de cette nouvelle réalité ou quoi que ce soit, se sentait aussi mal que lui.

- Alors je leur ai pris Tony.

- C'est ce qui devait se passer. Tu le sais. Sinon il serait mort en claquant des doigts. Au moins, comme ça, il est vivant dans une réalité, dit Dr. Strange d'une voix qui s'adoucit sur la fin. Il est en vie grâce à toi.

- J'imagine, marmonna Peter. C'est quand même pourri pour les autres.

- C'est le prix à payer pour gagner, dit Dr. Strange.

Peter laissa échapper une courte expiration par le nez.

- Ça va aller, Peter, ajouta Dr. Strange en récupérant les plateaux avec les desserts. Tu as sauvé une vie. Il n'y a aucune raison de se sentir coupable pour ça.

- Ouais.

Il eut un sourire faible.

- Merci.

Il avait sauvé une vie, pas seulement la sienne. Celle de Tony aussi. L'homme était devenu un père pour lui, autant que l'avait été Ben. Et comme Tony était toujours là, Peter savait que même s'il n'était pas totalement redevenu normal encore, il finirait par aller mieux. Il guérissait et il était heureux. Avec l'aide de sa famille, tout irait mieux.

Le Dr. Strange et lui sortirent ensemble de la maison, et se dirigèrent vers la table de pique-nique où tout le monde s'était réuni, soit en train de manger ou de se servir. Pepper aidait Morgan à remplir son assiette, May et Happy souriaient par-dessus leur nourriture, et Tony riait, la bouche pleine de burger, tandis qu'il parlait à Rhodey, Clint et Nat. Au lieu d'aller chercher directement sa propre assiette, Peter se dirigea vers Tony en enroula ses bras autour de lui. Tony le lui rendit instantanément, mais Peter le sentit se tendre légèrement d'inquiétude.

- Hey, ça va ? lui demanda Tony avec légèreté, posant sa main libre sur le haut de sa tête.

- Ouais.

Il leva les yeux et sourit.

- Je suis juste vraiment heureux que tu sois là.

Il vit que Tony savait exactement de quoi il parlait. Ses yeux s'adoucirent et il sourit en retour.

- Moi aussi, mon grand, dit Tony en embrassant son front. Moi aussi. 

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