Chapitre 13
Bon... Voici - enfin - le chapitre 13.
Incroyable comme ce chapitre était attendu, on me l'a demandé je ne sais combien de fois. Moi qui croyais que vous n'étiez pas spécialement fans de cette histoire, ça m'a un peu surprise...
J'espère juste ne pas avoir déçu trop de personnes en postant avec une semaine de décalage.
Je tiens juste à rappeler que traduire reste une activité chronophage, sachant que les chapitres de cette histoire sont quand même vraiment longs ; celui-ci, par exemple, fait 6700 mots. Vous n'imaginez pas comme c'est long de traduire un chapitre de 6700 mots. Quand j'ai lancé les quatre dernières trads, avant Accepting The Tides et celle-ci, j'étais encore à la fac et j'écrivais/traduisais pendant les cours, surtout avec le confinement.
Maintenant c'est un peu différent, je bosse toute la journée sur l'ordinateur, et je suis une lectrice aussi, comme vous ; je fais pas seulement des trads, j'écris pas seulement des fanfics : je lis aussi énormément. Et je suis humaine, après avoir répondu aux attentes de mes employeurs toute la journée, le soir, quand je rentre chez moi, j'ai parfois envie de faire seulement ce dont j'ai envie, de lire ou de jouer à un jeu vidéo, de discuter avec mon copain, avec mes amis...
Alors oui, c'est sûr, j'ai dit que je posterais dimanche. Je crois que j'arrive encore à être assez régulière dans mes publications, mine de rien vous avez quand même souvent deux chapitres par semaine, je trouve qu'il y a pire. Des fois, y a des ratés. Des fois, j'ai une semaine de retard sur ce que j'ai dit.
Honnêtement... je veux pas que ces trads soient une source de pression pour moi. Je vis beaucoup de choses difficiles ces derniers mois, je ne veux pas me sentir pressée de publier. Je sais que ça peut être frustrant, sincèrement, et je m'en excuse vraiment, je fais au mieux, mais parfois je me sens mise sous pression et je me sens coupable de ne pas publier plus vite.
Je me sens vraiment coupable, et je veux éviter de me retrouver sous la même pression que lorsque j'ai commencé à publier cette histoire en premier lieu, ce qui m'a obligée à la mettre en pause. Elle est bientôt finie, il reste que quatre chapitres, ça m'ennuierait de le faire, mais ce n'est clairement pas ma priorité, j'espère que vous comprenez...
Il n'y a pas de soucis, c'est normal que vous vous inquiétiez de ne pas voir un chapitre publié à la date que j'ai donné. J'apprécie cette inquiétude et la comprends, elle ne me dérange pas en temps normal.
Mais s'il-vous-plait : comprenez juste que parfois, il y a des imprévus.
Il me semblait pourtant avoir acquis une certaine confiance à ce niveau-là, parfois j'ai du retard, mais je finis mes trads. Ça c'est une certitude pour moi. Il me serait impensable de vous laisser comme ça ; j'ai traduit parfois à des heures impensables pour être à l'heure, épuisée lors de mes jours de repos.
Je sais pas. Je suis désolée pour ce pavé mais ça me semblait important de le préciser et je pense que je vais poster ce petit mot sur mon profil également. S'il-vous-plait, je sais que ce n'est pas mal intentionné, mais cette semaine j'ai eu beaucoup de personnes qui m'ont relancée inlassablement pour ce chapitre, et c'est de ma faute, je le sais, mais je vous demande simplement un peu de patience parfois ❤️
Désolée pour ce mot qui passera surement inaperçu.
Place au chapitre tant attendu maintenant. 🥰❤️
Un de mes préférés avec le suivant. 😘
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Chapitre 13
Peter avait pensé que retrouver Tony impliquerait que tout redeviendrait comme avant. Que ce serait comme si Tony n'était jamais mort. Que tout irait bien à nouveau.
La réalité était différente. Son cerveau ne semblait pas assimiler tout ce qui s'était passé. Les cauchemars ne disparurent pas. Plus que ça, ils avaient empiré maintenant qu'il ne pouvait plus voir Tony tous les jours et se rassurer en constatant qu'il était toujours en vie. Pour couronner le tout, il avait maintenant à faire à la nutritionniste des Avengers qui le blindait tellement de nourriture et de shakes qu'il avait l'impression d'avoir envie de vomir une majeure partie du temps. Et il n'était même pas autorisé à se distraire avec Spider-Man. Quelle vie de merde.
Peter se frotta les yeux et essaya de se concentrer sur ce que son professeur d'Histoire disait. Au lieu d'utiliser son énergie pour se concentrer et filtrer les points importants, il notait tout ce qui sortait de la bouche de l'homme, et se dit qu'il reverrait ses notes plus tard. Quand son cerveau se reconnecterait. Même s'il ne savait pas quand ça se produirait.
- Et juste comme ça, dit M. Roben en claquant des doigts, vous avez une rébellion.
Peter sursauta face au bruit, et son stylo fit une violente embardée sur le papier, traçant une large rature noire. Sa tête se redressa d'un seul coup, et M. Roben continua à parler, faisant les cent pas dans la pièce, expliquant davantage. Mais Peter n'arrivait pas à écouter. Tout ce qu'il entendait était l'écho de ce claquement de doigts. La salle de classe s'évanouit jusqu'à ce que tout ce qu'il puisse voir derrière ses paupières soit Tony, les pierres dans ses mains, agenouillé sur le sol, brave et désespéré, claquant des doigts. Le claquement. Sa mort.
Il haleta.
- M. Parker ? M. Parker ?
Il cligna des yeux et revint à la réalité.
- Quelque chose que vous voudriez partager avec le reste de la classe, M. Parker ? lui demanda son enseignant.
Peter regarda autour de lui et se rendit compte qu'il était debout à côté de son bureau. Tout le monde le regardait, certains confus, d'autres amusés. Ned et MJ avaient l'air inquiets.
- Heum. Je, heum. Je dois aller aux toilettes, parvint-il à sortir, alors même qu'il avait l'impression de ne plus savoir respirer.
- Très bien, mais la prochaine fois, une main levée suffira, répondit ironiquement M. Roben.
Il courut presque jusqu'à la porte, sous les rires de ses camarades.
- Wow. Parker doit être vachement pressé, entendit-il Flash dire avec un rire, alors que le porte se fermait derrière lui.
Une fois en sécurité dans le couloir, il se précipita vers les toilettes les plus proches, soulagé de voir qu'elles étaient vides quand il se jeta presque sur la cabine la plus éloignée et en claqua la porte. Il ferma les yeux et s'appuya contre cette dernière, haletant pour reprendre son souffle. Il se laissa glisser sur le sol et essaya de respirer.
Il était à l'école. Il était dans les toilettes. Il était en sécurité. Il n'était pas là-bas. Tony n'était pas mort. Ce n'était pas réel. Enfin, c'était réel, mais plus maintenant. Tony allait bien. Il était en vie. Peter était en vie. Tout le monde était en sécurité. Tout le monde allait bien.
Alors pourquoi continuait-il à flipper comme ça ?
Ses mains commencèrent à trembler. Putain. C'était ridicule. Il n'arrivait pas à croire qu'il était en train de faire une attaque de panique à cause d'un enseignant ayant claqué des doigts en classe. Il secoua la tête, en colère contre lui-même, tandis qu'il sortait son téléphone de sa poche et le déverrouillait, ouvrant sa dernière conversation SMS avec Tony d'un doigt tremblant.
Ses doigts survolèrent le clavier. Il ne savait pas quoi dire. Il ne pouvait pas parler de ça à Tony. Il accourrait. Et Peter n'avait pas besoin de ça. Il ne voulait pas l'inquiéter. Il avait juste besoin de quelque chose. De réconfort. De quelque chose pour le distraire. L'ancrer au sol.
Il essaya de penser à quelque chose d'intelligent ou de drôle à dire, mais son cerveau était grillé plus que de coutume. Alors il se contenta d'écrire un simple mot.
Hey.
Hey toi-même, répondit Tony quelques secondes plus tard. Dieu merci. S'il avait dû attendre, Peter ne savait pas ce qu'il aurait fait.
Tu devrais pas être à l'école ?
J'y suis.
Alors tu devrais pas faire attention à ce qui se dit ?
Nah. Je m'ennuie. Qu'est-ce que tu fais ?
Je regarde La Reine des Neiges 3 avec Morgan. Et tu crois t'ennuyer...
Cela lui tira un sourire, et il se rendit compte que sa respiration ralentissait.
Ouais, elle adore ce film stupide. Je pense que je connais toutes les paroles par cœur, maintenant. Ne le dis à personne.
Promis. Je suis avec toi.
Peter relit la dernière phrase encore et encore. Il savait que Tony ne l'avait pas dit dans le sens où Peter l'interprétait, mais ça l'aidait quand même. Je suis avec toi. Et c'était le cas. Peter n'était pas seul. Même s'il était la seule personne présente dans les toilettes en cet instant. Tony était avec lui. Il l'aidait. Le calmait, même s'il ne le savait pas.
Tu savais qu'ils étaient en train d'en faire un autre ? écrivit-il. Ses mains avaient arrêté de trembler et il n'avait plus le sentiment que son cœur cognait si fort qu'il allait sortir de sa poitrine.
Noooon. Ne me dis pas ça.
Tu viens de détruire ma journée.
Est-ce que tu sais combien de fois j'ai dû regarder ces films en boucle depuis qu'ils sont sortis ? Encore et encore et encore.
Je crois que j'ai presque perdu l'esprit la dernière fois.
Je ne peux pas revivre ça. Je ne peux pas, Parker.
Peter rit face à la succession des messages et envoya un émoji correspondant.
C'est pas drôle. Sérieusement. Quand ce film sortira, c'est toi qui seras de corvée de babysitting.
Il répondit par un émoji roulant des yeux.
On va voir combien de temps tu tiens jusqu'à ce que tes oreilles se mettent à saigner.
Je pense que je peux le supporter. Je suis coriace, répondit-il en retour, un sourire sur son visage, sa panique oubliée.
Oui, tu l'es, gamin, écrivit Tony, au lieu de continuer avec une blague.
Tu vas mieux maintenant ? demanda Tony ensuite.
Peter souffla un rire. Evidemment, Tony savait qu'il ne lui avait pas envoyé de message parce qu'il s'ennuyait. Il pensa à nier ou à changer de sujet, mais se dit que c'était inutile.
Ouais. Merci. J'étais en train de passer un sale moment, admit-il.
Tu veux que je vienne te chercher ?
Non. Je pense que ça va maintenant. Je devrais retourner en cours.
Tu as séché les cours ?
Non. Je suis dans les toilettes.
Tu me parles depuis les toilettes ?
Ouais...
Son téléphone se mit à vibrer quand Tony l'appela, requérant un appel vidéo. Il raccrocha.
Réponds au téléphone, lui écrivit immédiatement Tony.
Je peux pas. Je viens de te le dire, je suis dans les toilettes. Quelqu'un pourrait m'entendre. Les toilettes étaient vides en ce moment mais quelqu'un pouvait toujours entrer.
Je viens te chercher.
Non. Tony, sérieux. Je vais bien. Je pouvais pas te parler en cours alors j'ai dû trouver un excuse pour partir. C'est tout, écrivit-il. Même si ce n'était pas exactement ce qui s'était passé. Il était sorti pour ne pas faire une attaque de panique devant toute la classe, pas seulement pour parler à Tony, mais Tony ne le savait pas, ça.
Tu es sûr que tu n'as pas besoin que je vienne te chercher ?
J'en suis sûr. Il me reste un seul cours. Je peux le faire.
Tu n'y es pas obligé.
Je sais. Mais je veux le faire. Je vais bien maintenant. Je te jure. Tu peux te rasseoir. C'était la vérité. La terreur qui s'était emparée de lui un peu plus tôt l'avait quitté. Il se sentait encore un peu faible et tremblant, mais il pouvait gérer ça.
Ok. Je veux que tu saches que je vais à l'encontre de mes instincts et que je te fais confiance sur ça. Ne me fais pas le regretter.
Peter lui envoya un émoji roulant des yeux.
Appelle-moi après l'école.
Ok.
Ou plus tôt si tu as besoin que je vienne te chercher.
Il envoya un pouce et remit son téléphone dans sa poche en se relevant. Il déverrouilla la porte et retourna en classe, se sentant remarquablement mieux. C'était agréable de savoir que Tony était là pour lui. Qu'il était en vie et qu'il n'irait nulle part.
Maintenant, il fallait juste qu'il arrive à convaincre son subconscient de ce fait.
*
Peter regarda Tony dont le regard fixe était vide, n'assimilant déjà plus rien.
- Tu peux te reposer, maintenant, lui dit Pepper, et Peter voulait hurler.
Mais étrangement, il ne le fit pas. Le moment était trop solennel pour ça. Tony était en train de mourir. Il les avait tous sauvés et maintenant, il mourait pour ça. Peter allait être malade.
- Tony, marmonna-t-il, et il essaya de faire un pas vers l'avant mais Rhodey le retint.
Non non non. Tony était en train de partir.
- Non, protesta-t-il, essayant de se défaire de sa poigne pour pouvoir toucher son mentor.
Pour le retenir. Pour être là pendant qu'il se dirigeait vers un lieu où Peter ne pouvait le suivre.
Rhodey le tint plus fort et étrangement, il ne pouvait se libérer.
Les traits de Tony se relâchèrent et ses yeux devinrent vides quand la vie le quitta.
- Non ! Tony ! s'écria-t-il, et il eut l'impression que son cœur venait de lui être arraché de la poitrine.
- Peter.
Quelqu'un le secoua.
- Peter, réveille-toi !
Les yeux de Peter s'ouvrirent d'un seul coup et il inspira brusquement. May était à côté de lui.
- C'était juste un rêve, mon cœur, le rassura-t-elle dans un murmure. Juste un rêve.
- May, haleta-t-il, et elle se rassit dans son lit, le prenant dans ses bras.
- Je suis là, mon chéri. C'était juste un rêve, répéta-t-elle en le serrant fort contre lui.
- Tony ? demanda-t-il.
Il ne pouvait s'en empêcher.
- Il va bien, Peter. Il va bien, dit-elle. Il est vivant, tu te rappelles ? Tu l'as sauvé.
- C'est vrai ? C'était réel ?
Son cerveau avait du mal à faire le point, à discerner le rêve et la réalité, juste après qu'il se soit réveillé.
- Oui.
- Il est vivant ?
- Oui, mon cœur.
Il hocha la tête et essaya de reprendre sa respiration.
- Tu veux l'appeler ? proposa May. Je suis sûre que ça ne le dérangerait pas.
Peter secoua la tête. Il ne voulait pas réveiller Tony au milieu de la nuit parce qu'il avait fait un mauvais rêve. Parce qu'il était faible.
- N-non. Je vais bien.
- Peter, soupira May, et il put entendre sa frustration.
- Je vais bien, répéta-t-il, de façon plus bornée, et il se détacha d'elle. C'était juste un rêve stupide.
- Tu es passé par beaucoup d'épreuves. Ce n'est pas stupide, chéri.
- Si, ça l'est. Parce que Tony va bien. Je vais bien. Tout le monde va bien, grogna-t-il presque. Je sais pas pourquoi ça continue. Je veux juste que ça s'arrête.
- C'est pas comme ça que ça marche, mon cœur, murmura May en posant une main réconfortante sur sa tête.
Il trouverait une solution. Il dormait à peine depuis que Tony l'avait ramené chez May. Mais il ne comprenait pas pourquoi. Et le pire dans tout ça, c'était que May commençait à s'en rendre compte.
- Je vais bien, répéta-t-il entre ses dents serrées, avant de s'éloigner de sa main. Je veux juste être seul. S'il-te-plait.
- Si c'est ce que tu veux.
May sembla incertaine mais elle se leva, lui laissant de l'espace.
- Oui. Je suis désolé de t'avoir réveillée, dit Peter en roulant sur le côté de façon à ce que son dos lui fasse face.
- Ça ne me dérange pas, chéri.
- Je sais, marmonna Peter. Mais je vais bien.
- Ok, soupira May. Je t'aime.
Elle lui embrassa le front.
- Je t'aime aussi, May, marmonna-t-il.
- Dors bien.
- Mh.
Il garda les paupières fermées jusqu'à ce qu'il l'entende partir et fermer la porte derrière elle.
Une fois qu'elle ne fut plus là, il se rassit. Il refusait de se rendormir. Il sortit son téléphone et ouvrit un nouveau jeu que Ned lui avait montré, la semaine dernière. Il finit par y jouer jusqu'à ce que son réveil sonne pour l'école, plusieurs heures plus tard. Il se fichait totalement d'à quel point il était épuisé. Il espérait juste pouvoir trouver un moyen de convaincre son cerveau du fait que Tony était de retour et qu'il n'avait plus besoin d'être triste maintenant.
*
Tony atterrit à l'entrée du complexe, tapotant le réceptacle à nanoparticules de l'armure d'Iron Man pour qu'elle se rétracte. Il entra dans le bâtiment rapidement. Il était un peu inquiet de ce qui s'était potentiellement produit pour que Rhodey l'appelle et insiste pour qu'il vienne le plus rapidement possible, en refusant de lui dire pourquoi. Rhodey n'avait pas semblé inquiet, au contraire, il avait même semblé heureux, mais la requête de sa présence le rendait quand même nerveux, à penser au pire. Tony ne pensait vraiment pas pouvoir être en mesure de gérer une autre fin du monde en ce moment.
Il traversa le complexe à pas rapides, jusqu'aux parties communes. Plus il se rapprochait, plus il entendait le rugissement d'éclats de rire. On aurait presque dit qu'ils célébraient quelque chose. Qu'est-ce que c'était ce délire ?
- Qu'est-ce qui se passe ici ? demanda-t-il en entrant dans la pièce.
- Stark ! s'exclama Clint d'un air heureux en passant un bras autour de ses épaules. Viens nous rejoindre. On fait la fête !
- Vous fêtez quoi ? dit Tony en fronçant les sourcils face à l'homme visiblement en état d'ébriété qui s'accrochait à lui.
- Mon retour.
Tony haleta, et sa tête se tourna si vite sur le côté qu'il sentit sa nuque craquer. Mais ses yeux ne lui jouaient pas des tours. Elle était là.
- Nat, souffla-t-il, et le prénom lui échappa comme un murmure révérencieux.
- Salut, Tony, sourit-il timidement.
- Heum, fit-il en clignant des yeux, sous le choc. Salut.
Il repoussa Clint pour pouvoir se diriger vers Natasha, son sourire s'agrandissant à chaque pas qu'il faisait. Il s'arrêta juste devant elle et la regarda de haut en bas. Elle était vivante et entière. Pas morte. Il secoua la tête avec incrédulité avant d'émettre un bruit de soulagement et de la prendre dans ses bras.
Elle le serra en retour sans perdre un instant. Elle était solide dans ses bras. Elle était exactement la même que lorsqu'elle était partie sur Vormir avec Clint.
Il s'éloigna, la gardant proche.
- Qu'est-ce que – comment ?
- Le grand orateur est sans voix, plaisanta Rhodey, tapant une main dans son dos. C'est super, pas vrai ?
- Ouais, ça – ça l'est, mais comment ?
Il ne pouvait s'empêcher de regarder Nat avec interrogation. Il n'avait jamais cru la revoir. L'avoir devant lui ressemblait à un rêve. Etait-ce comme cela que tout le monde se sentait à propos de lui ?
- On a ramené la Pierre de l'Âme sur Vormir, expliqua Sam. On a pu récupérer Nat en retour.
- La Pierre de l'Âme contre une âme, imita Clint d'une voix sombre et menaçante, puis il sourit et continua. On a démoli ce bâtard à tête rouge.
- Je sais pas de quel malade vous parlez, mais d'accord, sourit Tony en reprenant Nat dans ses bras.
- Bon allez, allez, intervint Clint en lui donnant un coup de coude pour le repousser et passer un bras autour de Nat. Arrête de t'accaparer l'invitée d'honneur.
Nat roula des yeux mais sourit.
- Je suis pas la seule invitée d'honneur apparemment.
Tony fronça les sourcils.
- On a ramené Vision ce matin, expliqua Sam.
- Sérieux ? sourit Tom.
Il savait qu'ils allaient utiliser la technologie du voyage dans le temps pour le ramener, cette semaine, comme ils en avaient discuté, mais il n'avait pas été mis au courant ensuite.
- Ouais, il est là-bas, dit Clint en faisant un signe de tête en direction du reste des Avengers qui étaient rassemblés sur le canapé.
Tony y jeta un œil et aperçut Wanda, Vision, Bruce, Scott, et l'arrière de la tête de quelqu'un d'autre.
- Je parlais pas seulement de Vision, lui dit Nat. J'ai entendu dire que tu avais été mort jusque récemment, toi aussi.
Tony fit un vague geste de la main.
- J'ai déjà eu ma fête.
- Et c'était glorieux, plaisanta Clint. J'ai vomi jusqu'à midi le lendemain.
- Classe, commenta Tony en secouant la tête.
Clint rit.
- Comme je suis de bonne humeur, je vais aller te chercher un verre, Stark. Tu veux quoi ? Une bière ? Un whiskey ?
- Un scotch sec, répondirent Tony et Rhodey à l'unisson.
- Choqué que ce ne soit pas avec lui que tu es marié, marmonna Clint en faisant un geste du pouce en direction du colonel, tout en se dirigeant vers la cuisine.
- Choqué que ce ne soit pas avec elle que tu es marié, rétorqua Tony en pointant Nat du doigt.
Nat et Rhodey roulèrent des yeux. Clint continua de rire mais réussi à répondre :
- J'ai essayé. Elle ne voulait pas de moi.
- Oh, je t'en prie, répliqua Nat en secouant les yeux. Tu es complètement délirant.
- Si tu le dis ! rétorqua Clint avant de désigner son propre corps de sa main. Voilà juste ce que tu manques.
- Oh mon Dieu, intervint Tony en faisant une grimace de dégoût, avant de demander à Nat : pourquoi t'es ami avec lui, déjà ?
- On s'adore, répondit succinctement Nat.
- Comme tu m'aimes moi ? dit Tony avec un rictus amusé.
- Pas autant, répondit Nat, et ouch, ça faisait mal. Mais je t'aime aussi, Tony.
Il se reprit.
- Ah oui ?
- Oui.
- Bon, tant mieux, parce que je t'aime bien aussi.
Cette fois, elle roula des yeux de bon cœur.
- Bon Dieu, mais dis-le simplement, le reprit Rhodey. Je croyais que tu n'étais plus aussi émotionnellement handicapé depuis que tu as Morgan.
- J'ai pas besoin de le dire. Nat sait que je l'aime. Pas vrai ?
- Je le sais, sourit-elle en retour, ses yeux brillant d'amusement.
Il regarda ce visage qu'il pensait ne plus jamais revoir.
- Très bien, dit Rhodey en faisant un signe de tête.
- Rhodes, viens par ici. J'ai besoin de plus de mains, mec, l'appela Clint, et Rhodey secoua la tête d'un air consterné mais partit l'aider.
Maintenant qu'ils avaient un moment seul, Tony saisit l'occasion. Il posa une main sur l'épaule de Nat et la regarda dans les yeux avant de lui demander :
- Tu vas bien ?
Elle réfléchit un moment, ses yeux se plissant pensivement, avant de répondre :
- Oui. Et toi ?
Elle le regarda dans les yeux avec tout autant d'intensité. Le coin de sa bouche s'incurva avant qu'il ne réponde honnêtement :
- Ouais. Je vais bien.
- Bien, sourit-elle, puis elle fit un pas en avant pour le prendre à nouveau dans ses bras ;
- Merde, je suis content que tu sois de retour, murmura-t-il dans ses cheveux.
Elle le serra plus fort en réponse. Il l'embrassa sur la joue puis la relâcha.
- Ton verre, Stark, dit Clint, lui tendant son scotch lorsqu'ils se furent éloignés.
- Merci, cervelle de moineau, répondit-il en le prenant.
Les quatre amis se dirigèrent vers le reste des Avengers. Vision se leva quand Tony continua dans sa direction. Tony remarqua qu'il était revenu dans sa forme d'humain, plutôt que dans son apparence d'androïde.
- Hey, Viz. C'est bon de te revoir, le salua Tony en tendant la main, que Vision serra.
- C'est bon d'être de retour, acquiesça l'homme.
- Vraiment bon, ajouta Wanda à ses côtés.
Tony lui sourit et Vision se rassit sur le canapé. Wanda déposa sa tête contre son épaule.
- Même si je dois avoue que c'est un peu étrange, étant donné que je ne me rappelle pas être parti, continua Vision en penchant légèrement la tête sur le côté.
- Ouais, bienvenue au club, acquiesça Tony avant de croiser le regard de Wanda et de demander : alors, les Pierres, elles sont...
- Détruites, répondit Wanda. Depuis ce matin.
- Bien, dit Tony en opinant du chef, puis il soupira lourdement.
Un poids définitivement enlevé de sa poitrine.
- Tony, l'interpela une voix familière derrière lui.
Il se retourna et sa mâchoire se décrocha. Steve. Sauf qu'il était soixante ans plus vieux que ce dont se souvenait Tony.
- Cap, parvint-il à dire, mais sa voix était comme étranglée.
- C'est vraiment bon de te voir, sourit Steve, avant de se lever du canapé.
Et Tony se rendit compte à cet instant qu'il s'était passé des années, une vie entière, même, pour Steve, depuis leur dernière interaction. Et aussi en colère qu'il avait été quand il avait découvert que Cap avait égoïstement lâché les Avengers, l'émotion fut soudainement balayée quand il se retrouva face à l'homme.
- C'est... bon de te revoir aussi, répondit-il en parcourant la distance qui les séparait. T'as l'air... fringuant.
Steve rit, et c'était à la fois familier et étranger en même temps. C'était toujours Steve, mais il était plus faible que ce à quoi était habitué Tony.
Steve posa ses mains sur ses épaules et dit, avec honnêteté :
- Je suis vraiment content que les choses aient aussi bien tourné pour toi.
Tony hocha la tête et fit un petit sourire à l'homme.
- De même pour toi.
Ils se regardèrent pendant de longues secondes. Steve attendait probablement que la sentence tombe. Que Tony explose en insultes. Tony savait qu'il devait être en colère. Qu'il devrait crier, accuser Steve d'avoir abandonné tout le monde, d'avoir renoncé à son devoir, d'avoir été égoïste, mais il ne put s'y résoudre. Pas après avoir été mort et ramené à la vie. Et pas quand Steve semblait si fragile qu'une brise aurait pu l'emporter. A cet instant, Tony décida d'oublier toute cette animosité qu'il ressentait envers Cap. C'était mieux pour lui. Mieux pour Steve. Mieux pour tout le monde. Alors il se pencha vers l'avant pour prendre l'homme dans ses bras.
Quand ils se détachèrent, Tony se rendit compte que la pièce était silencieuse. Tout le monde était probablement en train de les regarder, eux et leur interaction peu caractéristique, mais Tony les ignora.
- J'ai entendu dire que tu avais eu une bonne vie, sourit Tony en aidant Steve à se rasseoir dans le canapé, puis il s'installa juste à côté de lui.
- C'est le cas, sourit Steve en retour. J'ai suivi l'exemple d'un vieil ami. Je me suis marié à la femme que j'aimais. Eu deux enfants. Acheté une maison près d'un lac. Vécu heureux. Jamais regardé en arrière.
Une boule s'était formée dans sa gorge, mais il refusa de le montrer.
- On dirait que cet ami était un gars plutôt intelligent.
- Le plus intelligent, rétorqua Steve avec un sourire et un éclat dans le regard.
Clint fit semblant de vomir et interrompit leur moment de confession.
- C'est bon, ça suffit comme ça. Vous allez me rendre malade, tous les deux. Qu'est-ce qui se passe ? Vous êtes censés vous détester.
- On ne s'est jamais détesté, répondirent Tony et Steve au même moment.
Ils se regardèrent tous les deux d'un air surpris et éclatèrent de rire. C'était vrai, cependant. Même quand ils étaient au plus bas, Tony n'avait jamais vraiment détesté Steve. Il s'était senti en colère et trahi, et il avait été profondément blessé, mais il ne l'avait jamais détesté.
- Ouais, bref, rétorqua Clint en roulant des yeux. Maintenant qu'on en a fini avec les moments mielleux, on se ferait pas un King ?
- Tu crois à la fac ou quoi ? demanda Tony. Parce que c'est là que j'y ai joué pour la dernière fois. Et j'avais quinze ans.
- Allez, quoi. On est tous réunis. On fait la fête. Ça sera cool, insista Clint.
Ils échangèrent tous un regard mais personne ne posa son veto.
Nat haussa les épaules.
- Pourquoi pas ?
- Hm, désolé de jouer les rabat-joie, mais est-ce que quelqu'un a un jeu de cartes, au moins ? demanda Scott.
Personne ne pipa mot.
- Merde, jura Clint.
*
Ils ne jouèrent pas au King, mais finirent avec un jeu d'alcool, plus tard dans la soirée. Les détails de tout ce qui s'était passé furent finalement mis au jour. Clint et Sam étaient retournés sur Vormir pour revenir avec Natasha, bien vivante, de façon totalement inattendue. Le récit de Steve révéla qu'il avait aussi réussi à récupérer Natasha en ramenant la Pierre de l'Âme quand il était retourné dans le temps, mais qu'il n'avait pas ramené Natasha avec lui, et à la place, avait créé une autre réalité alternative dans laquelle Natasha était retournée et avait vécu. Une fois que tout cela fut dit, Tony frissonna intérieurement en pensant à toutes les réalités alternatives qu'ils avaient créées, et quels genres de dégâts ça avait dû causer.
Tony était en train de manger une part de pizza, et au milieu d'une discussion très fine au sujet du voyage dans le temps et de la théorie du multivers de Bruce, quand son téléphone sonna.
- Allô ? répondit-il sans vérifier qui l'appelait, et sans prendre la peine de masquer la joie qui transparaissait dans sa voix.
C'était probablement Pepper qui s'inquiétait de savoir où il avait disparu. Il était impatient de lui annoncer la bonne nouvelle.
- Tony ? demanda la voix à l'autre bout du fil.
- Hey, May. Comment ça va ? demanda-t-il, levant un doigt en direction de Bruce avant de se lever du canapé.
- Je suis désolée de te déranger, mais est-ce que tu aurais quelques minutes pour parler ? dit May.
- Pour toi ? Toujours.
Il s'éloigna du bruit en allant sur le balcon, afin de pouvoir discuter en paix.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- C'est Peter, dit-elle, et l'estomac de Tony se retourna.
- Qu'est-ce qui va pas ?
- Il – il ne va pas bien.
- Comment ça ? demanda Tony.
Le petit était-il à nouveau malade ? Il allait bien quand il l'avait déposé, dimanche soir, et c'était seulement il y a cinq jours. Tony lui avait parlé au téléphone et ils s'étaient envoyés des messages tous les jours, et à part la brève conversation qu'ils avaient eue la veille pendant ses cours, Peter n'avait pas mentionné quoi que ce soit.
- Il fait des cauchemars toutes les nuits et je pense qu'ils te concernent toi. Ta... mort, en tout cas, mais il refuse de t'appeler, soupira lourdement May. Je pense qu'il a peur de te déranger.
- Ben, c'est stupide, souffla Tony d'un air incrédule.
- Je le sais, et tu le sais, mais pas Peter. Et c'est pas seulement les cauchemars. Il n'est toujours pas lui-même. Je pensais qu'en t'ayant retrouvé, il irait mieux, mais c'est pas le cas. Je pense qu'il a toujours du mal, mais il ne veut pas me parler. Et... je ne sais pas quoi faire.
Tony tapota du doigt sur la rambarde du balcon en réfléchissant.
- Et si je le récupérais à l'école, demain, pour le prendre à la maison ce week-end ? Peut-être que je pourrai l'amener à me parler, proposa-t-il.
- Vraiment ? ça serait génial.
Tony détesta à quel point elle semblait soulagée.
- Merci.
- Pas de problème. Tu sais que je veux juste ce qu'il y a de mieux pour lui.
- Je sais, mais merci. Tu veux lui dire toi, ou tu veux que je le fasse ?
- Peu importe.
- Il le prendra sûrement mieux venant de toi. Si c'est moi qui lui dis, il va penser que j'essaie de me débarrasser de lui, dit May d'un ton ironique.
- C'est vrai.
Tony avait oublié à quel point le gamin pouvait être borné.
- Je lui dirai, alors.
- Ok. Merci, Tony. Je t'appelle ce week-end.
- Ça marche. Au revoir, May.
- Au revoir.
Il raccrocha et soupira. Il retrouva rapidement le numéro de Peter Parker dans son téléphone et décida de lui envoyer un message au lieu de l'appeler, pas certain de pouvoir dissimuler l'inquiétude dans sa voix en cet instant. Il ne voulait pas se plonger accidentellement dans une profonde discussion au téléphone ou dire quelque chose qui ferait que Peter n'aurait pas envie de venir avec lui ce week-end.
Je te récupère à l'école demain et tu passes le week-end avec moi. May a donné son accord. Prépare un sac.
Quelques secondes plus tard, il reçut la réponse de Peter. Ok !
Bien. Maintenant, il fallait juste qu'il découvre ce qui se passait avec son gamin.
*
- Bon retour, Patron, l'accueillit F.R.I.D.A.Y. quand Tony entra dans son atelier et s'assit à son bureau pour la première fois depuis qu'il avait été ramené à la vie.
- C'est bon d'être de retour, lui accorda-t-il.
En général, il ne restait pas aussi longtemps loin de son travail, mais il avait été occupé à s'occuper de Peter quand il avait été malade, et ensuite Morgan quand elle avait été frappée par la même maladie. Il ne l'avait pas dit à Peter parce qu'il ne voulait pas qu'il se sente coupable. Avec le recul, Tony aurait dû les garder à distance lorsque l'un des deux était malade, mais en pratique, il ne savait pas s'il aurait pu même s'il avait essayé. Ces deux-là étaient comme cul et chemise.
Puis, lorsque Morgan s'était rétablie et était retournée à l'école, Nat était revenue avec les Avengers. Donc aujourd'hui était la première fois qu'il avait un moment de libre pour s'échapper dans son atelier. Morgan était à l'école et Pepper était retournée en ville, pour finir les discussions avec les membres du comité de Stark Industries à propos de l'annonce de son retour. Le projet était de le faire lundi prochain, et au moins, il pourrait profiter de son week-end avec Peter.
- T'as quelque chose pour moi ? demanda-t-il en allumant son bureau holographique.
- Vous avez une alerte venant du costume de Spider-Man, répondit F.R.I.D.A.Y.
Tony fronça les sourcils. Peter n'était pas censé utiliser le costume. Et d'aussi loin qu'il sache, Peter ne l'utilisait pas. Il avait mis en place une alerte au cas où.
- Elle date de quand ?
- Il y a vingt-quatre jours.
Donc avant qu'il revienne. Pour sûr, ça ne devait pas être si terrible étant donné que le gamin avait été en assez bonne forme pour retourner dans le temps et le sauver.
- Voulez-vous que je lance la vidéo du Baby Moniteur ? demanda F.R.I.D.A.Y.
- Vas-y, répondit Tony en haussant les épaules avant de prendre une gorgée de son smoothie vert et de s'appuyer contre le dossier de la chaise.
Si c'était quelque chose de grave, il pourrait en parler au gamin quand il le récupèrerait à l'école dans quelques heures.
La vidéo se lança face à lui.
- Peter, tu as dépassé de trois heures le couvre-feu mis en place par M. Stark, annonça la voix de Karen dans la vidéo.
- Je sais, Karen. C'est pas comme si ça valait quelque chose. Il n'y a plus personne à qui tu peux balancer, de toute façon, dit Peter, et étant donné la vue qu'il avait, Tony devina qu'il était assis sur le rebord d'un toit, dans Midtown. Désolé, marmonna ensuite Peter quelques secondes après.
- Je te recommande de rentrer chez toi pour dormir. Due à la fatigue, ton temps de réaction a été plus lent de 0.2 secondes, ce soir, comparé à d'habitude. J'ai noté une augmentation progressive de ce délai, cette semaine.
Tony fronça les sourcils. Ça n'avait pas l'air bon. Le gamin n'aurait pas dû sortir en tant que Spider-Man dans cet état. Etait-ce ce que F.R.I.D.A.Y. voulait qu'il voie ? Il prit une autre gorgée de son smoothie.
- Je suis inquiète pour ton bien-être, Peter, ajouta Karen.
- Ouais, ben, rejoins le club, rétorqua Peter.
- Ta sécurité est mon objectif premier. Il ne m'a pas échappé que dernièrement, ton comportement est devenu de plus en plus incohérent et que tu prenais de plus en plus de risques inacceptables.
Le froncement de sourcils de Tony s'accentua. Qu'est-ce que cela voulait dire.
Peter renifla.
- Je vais bien, Karen.
Il y eut un silence pendant une trentaine de secondes avant que Peter ne soupire.
- Très bien. Ok. Je rentre à la maison. Contente ?
- Très.
Tony regarda Peter se lever et sauter du rebord, avant de se balancer d'immeubles en immeubles. Pourquoi la vidéo continuait-elle ? N'avait-il pas déjà vu tout ce qu'il était censé voir ?
Il ouvrit la bouche, sur le point de demander à F.R.I.D.A.Y., quand le petit commencer à tomber. Et pas le genre de chutes brèves qu'il faisait en se balançant avec ses toiles. C'était une chute vers le sol.
- Peter, y a-t-il quelque chose qui ne va pas avec ton lance-toile ? demanda Karen.
Peter ne répondit pas. Il continua à tomber. Avait-il pris un coup que Tony n'avait pas remarqué ? Etait-il inconscient, pour quelque raison que ce soit ?
- Peter, l'avertit Karen.
Pourquoi Karen essayait-elle de lui parler s'il était inconscient ?
Le sol se rapprocha à l'écran et des avertissements se mirent à clignoter en rouge.
- Oh mon Dieu, haleta Tony, ses yeux écarquillés tandis qu'il regardait l'écran.
Il devait se forcer à demeurer assis. Ses instincts lui hurlaient de prendre l'armure d'Iron Man et d'accourir auprès de Peter, mais ça ne changerait rien cette fois, parce que ça n'était pas actuellement en train de se produire. Et étant donné que Peter était toujours en vie, il était clair qu'il n'avait fini en Spider-Pancake sur le goudron, même s'il semblait que c'était ce qui allait arriver.
- Peter, il faut que tu déploies ton lance-toile, lui ordonna Karen.
Enfin, il y eut du mouvement à l'écran. Tony vit Peter tendre le bras et... s'arrêter.
Quoi ? Pourquoi est-ce qu'il ne sauvait pas sa vie ? Tony ne put s'en empêcher. Il se remit sur ses pieds. Il ne pouvait pas rester assis et regarder ça.
- Peter ! s'écria Karen.
Tony ne se rappelait pas l'avoir programmée pour faire ça.
Peter haleta, une expiration audible à l'écran, puis le lance-toile tira une toile sur un immeuble proche. Quand elle s'y fixa, le petit laissa échapper un petit cri sous le choc. Ça avait dû faire mal. Mais il se balançait de nouveau. Il n'était pas mort.
- Putain, marmonna Tony en se rasseyant sur sa chaise, les genoux faibles.
Le gamin ne devait pas être à plus de dix mètres du sol.
Il venait juste... il venait juste de voir son gamin... quoi ? qu'est-ce que c'était ? Pourquoi Peter avait-il fait ça ? Il n'avait pas été blessé. Ses lances-toiles fonctionnaient. Ça n'avait pas de sens.
Tony regarda la vidéo qui continuait et Peter n'avait en fait pas été capable de se reprendre aussi bien que Tony l'avait pensé. Il finit par rouler durement sur le goudron, en une chute à peine contrôlée. Les mouvements vertigineux à l'écran finirent par s'arrêter quand Peter heurta une poubelle au bout de l'allée. Il la heurta à une allure bien trop rapide. Des rapports de blessures apparurent à l'écran.
L'écran pivota et Tony fronça les sourcils quand Peter se tourna vers la poubelle pratiquement démolie dans laquelle il était rentré, avant de regarder le ciel. Le silence tendu de l'atelier de Tony était uniquement rompu par les halètements qu'il entendait dans la vidéo.
Tony manqua de faire tomber son smoothie quand Peter éclata soudainement de rire, un rire hystérique qui résonnait dans la pièce. Ce n'était pas un rire heureux. Il y avait un grésillement de folie dans ce rire. Une chose que Tony n'avait jamais voulu entendre de Peter. Il posa doucement son smoothie sur le bureau en face de lui. Ses mains tremblaient. Il ne voulait plus regarder ça, mais il ne pouvait pas non plus s'en détourner. Il fallait qu'il le regarde.
Au moins, le rire ne dura pas, mais ce qui vint après fut presque pire. La respiration de Peter frémit d'un rire à l'autre, puis il se mit à pleurer. Le son de ces sanglots dévastés emplit la pièce. La propre respiration de Tony se coinça dans sa gorge quand ses joues s'humidifièrent de larmes.
Peter avait-il essayé de se tuer ?
Etait-ce à cela qu'il avait réellement assisté ?
Il ne pouvait penser à une autre explication.
Et ça s'était passé seulement trois semaines plus tôt ?
- Putain.
Il se leva brusquement de sa chaise de bureau qui s'effondra au sol, mais il le remarqua à peine quand il se précipita hors de la pièce pour remonter les escaliers, montant les marches deux à deux.
Peter avait été suicidaire quand il n'était plus là ? Avait-ce été la seule fois ? C'était la seule à avoir été enregistrée par le costume, mais était-ce arrivé quand il n'était pas dedans également ?
Il sortit de la maison en courant, ne s'arrêtant même pas pour fermer derrière lui.
Comment tout le monde avait pu manquer ça ?
Il se jeta dans le siège conducteur de sa voiture la plus rapide.
Tout le monde avait mentionné le fait que Peter avait été horriblement géré sa mort, et qu'ils avaient été inquiets pour lui, mais personne n'avait clairement dit qu'il était dépressif ou suicidaire.
Il mit la voiture en route et appuya sur l'accélérateur. La seule raison pour laquelle il ne prenait pas l'armure d'Iron Man était parce que Peter était à l'école. Il était en sécurité à l'école. Il y avait des gens autour de lui. Il était supervisé. Mais Tony l'en ferait sortir aussitôt qu'il y serait.
Il quitta le chemin de graviers pour arriver sur la route, ses pneus crissant sous la vitesse. Il s'en fichait. Il appuya davantage sur l'accélérateur, atteignant facilement les 160 km/h, 170, 190 km/h. Il n'y avait personne en vue sur la route, mais finalement, il se força à ralentir. La vitesse redescendit à 100 km/h. Cela n'aiderait Peter en rien s'il avait un accident et finissait à l'hôpital, ou pire, mourait à nouveau.
La culpabilité le frappa. Comment avait-il pu rater ça ?
Tout se mit horriblement en place, tout à coup. La perte d'appétit, la perte de poids, l'absence de sommeil, l'imprudence. Il était clair que le gamin était dépressif. Mais tout le monde avait attribué ça au deuil, ce qui, bien sûr, avait sans doute été le déclencheur, mais la dépression ne fonctionnait pas comme ça. Tony le savait par expérience personnelle. C'était sans doute pour cette raison que Peter allait encore aussi mal, comme le lui avait dit May. Le retour de Tony n'allait pas magiquement rééquilibrer le déséquilibre chimique dans son cerveau.
A quel point était-ce grave ? Le gamin était-il toujours suicidaire ? Le retour de Tony avait-il au moins aidé pour ça ? Ou est-ce que ça avait été toujours aussi grave ? La chute de Peter n'avait pas l'air vraiment prévue, ça ressemblait plus à une impulsion sur le moment. S'il avait voulu mettre fin à ses jours, il aurait jeté ses lance-toiles et aurait sauté de l'immeuble sur lequel il se tenait dès le début. Cette image força Tony à serrer le volant plus fort, à tel point que ses jointures blanchirent.
Bon sang.
Il détestait le fait d'être aussi loin de son gamin. Il n'avait pas envisagé ce scénario quand Pepper et lui avaient décidé de déménager dans la maison du lac. Ils avaient pensé que ce serait le mieux pour Morgan. Plus d'intimité. La nature. Un air plus sain. Ça avait été une décision facile à prendre. Il n'y avait plus aucune raison qu'ils restent en ville. Peter n'était plus là. Et ça ne dérangeait pas Pepper de retourner au bureau.
Tony commençait à réviser cette idée. Il ne pouvait pas être aussi loin de Peter.
Si ce qu'il avait vu sur la vidéo s'était passé en temps réel, il n'aurait pas pu arriver à temps même avec l'armure d'Iron Man. Même en ville, il n'y serait sans doute pas parvenu non plus, mais il se convainquit qu'il aurait au moins eu une chance.
Il continua sa course sur la route, la scène se rejouant inlassablement. Tout ce qu'il arrivait à voir était le gamin en train de chuter, encore et encore.
Et il n'avait pas été là pour le rattraper.
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