Chapitre 12

Chapitre 12

- Non, papa. Je veux pas aller au lit. Je suis pas fatiguée, gémit Morgan.

Peter fronça les sourcils face au bruit et entrouvrit les yeux, faisant face à la scène qui se jouait, depuis sa position allongée sur le canapé. Morgan se tenait devant Tony, sur l'autre canapé, les bras croisés sur sa poitrine, et un regard obstiné sur le visage. Les lèvres de Peter s'étirèrent en un sourire amusé.

- Shh, chérie. Parle doucement. Petey dort, dit Tony, sa voix comme un murmure.

Ce n'était pas la première fois qu'il utilisait ce surnom. Peter se dit qu'il avait dû l'emprunter à Morgan, et il l'utilisait à chaque fois qu'il parlait de lui devant elle.

Morgan se retourna pour le regarder et vit ses yeux ouverts.

- Non, il dort pas.

- Si, il – oh.

Tony s'interrompit quand il remarqua que Peter était effectivement réveillé. L'homme lui fit un sourire.

- Hey, gamin. Désolé, le munchkin t'a réveillé ?

Peter fit un vague geste de la main.

- C'est pas grave. Je suis pratiquement sûr que j'étais en train de me réveiller.

- Regarde ce que tu as fait, réprimanda-t-il Morgan. Tu as réveillé ton frère malade.

L'estomac de Peter fit un looping. Le nom, Tony faisant référence à lui en tant que frère de Morgan, impliquant qu'il le voyait comme un fils, Peter n'y était toujours pas habitué. Il ne pensait pas y être un jour.

Au lieu d'avoir l'air désolée, Morgan sourit et se précipita vers lui, se catapultant presque dans sa direction.

Il la réceptionna avec un « ouf » de surprise, et la souleva dans les airs au-dessus de lui. Elle étira les bras comme un avion et rit. C'était un jeu auquel ils avaient joué plein de fois et elle l'adorait.

- Morgan, l'avertit Tony.

- Mais on s'amuse, papa, répliqua-t-elle en lui lança un regard agacé, un de ceux qui lui rappelait tellement Pepper, et Peter ne put retenir un raclement de gorge moqueur.

Tony haussa un sourcil et se leva.

- Ouais, je vois ça, mais c'est l'heure d'aller au lit.

Peter sourit en entendant le ton paternel de Tony. Le voir interagir avec Morgan était devenu son passe-temps favori, maintenant.

- Non, protesta Morgan, alors que Tony l'arrachait des bras de Peter pour la caler sur sa hanche.

Tandis que Tony se dirigeait vers sa chambre, elle tendit les bras par-dessus l'épaule de son père, en direction de Peter.

- Noooon. Petey ! Sauve-moi !

- Morgan ! s'exclama Peter en retour, jouant le jeu et tendant ses propres bras par-dessus le canapé.

Tony roula des yeux.

- Laisse pas le méchant m'amener !

- Hey ! protesta Tony.

Morgan gloussa.

- Qu'est-ce qui se passe ici ? demanda Pepper en entrant dans la pièce, ses sourcils haussés.

- Papa est méchant, l'accusa Morgan.

- Non. Papa n'est pas méchant, nia Tony, secouant la tête. Il essaie juste de te mettre au lit. Parce que c'est l'heure.

Morgan secoua la tête avec véhémence et tendit les bras vers Pepper, qui la prit sans rechigner.

Peter regarda la scène, un grand sourire sur le visage.

- Ça m'a l'air très méchant, acquiesça Pepper, hochant sagement la tête, avant de tapoter légèrement le nez de Morgan avec son doigt. Et si tu me racontais ce qui s'est passé ?

- Ok, répondit Morgan avec un sourire.

- Maman est un peu fatiguée, par contre, qu'est-ce que tu dirais qu'on aille s'allonger toutes les deux pour que tu puisses me raconter ?

- D'accord.

Morgan déposa sa tête contre l'épaule de Pepper, complètement inconsciente face à cette manipulation évidente.

Pepper partit, et Tony se rassit avec un soupir au bout du canapé, près des pieds de Peter. Quand il essaya de se décaler pour lui faire de la place, Tony les agrippa et les déposa sur ses genoux.

- Je n'arrive pas à décider de qui à corrompu qui, dit Tony en pointant un doigt vers lui, puis vers le couloir où Morgan venait de disparaitre, puis vers lui à nouveau.

- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles... méchant, répondit Peter d'un ton pince-sans-rire.

Tony lui lança un regard torve.

Peter rit.

- Tu crois tromper qui ? Tu adores ça.

Au lieu de nier, comme Peter s'y était attendu, le visage de Tony s'adoucit et il admit, avec un sourire :

- Oui. C'est vrai.

****

- Ta tante veut te parler, dit Tony en lui tendant le téléphone.

Peter leva la main pour le prendre, allongé dans le canapé. Il se sentait parfaitement bien, mais Tony avait insisté pour le garder allongé sur le canapé un jour de plus, pour ne pas trop en faire et se rétablir complètement.

Tony commença à le lui donner, avant de se rétracter.

- Une raison pour laquelle tu as évité May ?

- J'ai pas évité May, répondit-il d'un air incrédule, même si c'était le cas, en vérité, accidentellement.

Il se rendit compte qu'il ne lui avait pas parlé depuis vendredi dernier, et on était déjà jeudi. Oups. Il fit un geste pour prendre le téléphone, mais il était toujours hors de sa portée.

Tony haussa un sourcil.

- T'as intérêt à le lui dire.

- Promis, dit Peter, et Tony finit par lui donner le téléphone. Hey, May, la salua-t-il ensuite. Je ne t'évite pas.

- Alors pourquoi j'ai des nouvelles de tout le monde sauf de toi ? demanda May.

Elle le dit en plaisantant, mais il put entendre qu'elle était blessée.

- Je sais. Je suis désolé, marmonna-t-il.

- Alors tu es toujours en colère à propos d'Happy et moi ?

- Non. Je suis pas en colère.

- Tu en es sûr ? Parce que, chéri, je veux que tu sois honnête avec moi. Je peux l'encaisser.

Il soupira et essaya de parler à voix basse pour que Tony ne puisse pas l'entendre, étant donné que l'homme était assis sur le canapé qui lui faisait face.

- J'ai aucun problème avec Happy et toi, May.

Tony eut un rictus amusé. Clairement, il n'avait pas parlé assez bas. Peter roula des yeux en retour.

- Ok. Alors, quel est le problème ? demanda-t-elle.

- Je sais pas. Rien. J'ai juste été un peu distrait, dernièrement, à raison, dit-il, lançant un regard à l'objet de sa distraction.

Cela lui valut un autre rictus.

- Alors tu n'étais pas en train de m'éviter parce que tu sais dans quels énormes problèmes tu t'es fourré pour ce que tu as fait ?

- Heum, non ?

- Et bien tu es puni pendant un mois.

- Quoi ? May, allez, c'est pas juste.

- Tu aurais pu mourir, Peter !

Peter grimaça quand elle perdit finalement son sang-froid.

- J'ai fait attention, essaya-t-il de la raisonner.

- Pas suffisamment, l'accusa May.

- Qui t'a dit ça ?

- Toutes les personnes à qui j'ai parlé.

- Quelles personnes ?

- Tony. Pepper. Happy, les énuméra May.

- Ils exagèrent, nia-t-il, refusant de lever les yeux vers Tony, sachant qu'il n'aimerait pas le regard qu'il obtiendrait.

- Je ne crois pas, non. Je pense que tu as explosé et fait quelque chose d'incroyablement dangereux tout seul –

- J'étais pas tout seul. J'avais Ned, l'interrompit-il.

- Ned ne compte pas, souffla May.

- Ne lui dis pas ça, essaya-t-il de plaisanter.

- Peter !

- Quoi ?

- Tu aurais pu mourir, répéta May, incroyablement sérieuse.

- Mais je vais bien.

- Tu as quand même pris un énorme risque. Bon sang, quand je pense à ce qui aurait pu se passer –

- Ça en valait la peine, dit-il, et cette fois, il leva les yeux pour croiser le regard de Tony.

Il le regardait, comme il savait que ce serait le cas, avec un air indéchiffrable sur le visage.

- C'était imprudent, soupira May.

- C'était pas imprudent, nia-t-il.

- Tu sais quoi, on en parlera de nouveau quand je rentrerai à la maison, dimanche. Je n'ai pas le temps de me disputer avec toi maintenant. C'est comme parler à un mur, et j'ai une nouvelle réunion très bientôt.

Peter fronça les sourcils. Parler avec lui n'était pas comme parler à un mur.

- Je t'aime, Peter. Sois sage. Et appelle-moi, dit May.

- Je t'aime aussi, marmonna-t-il. A plus.

Elle raccrocha.

- C'était imprudent, gamin, dit Tony dès que Peter eut lâché le téléphone.

- Non, ça l'était pas. Elle ne comprend pas. J'avais tout planifié. Je savais ce que je faisais, essaya-t-il de se défendre, même s'il savait que Tony voyait clairement en lui.

- C'était imprudent, répéta Tony, comme si c'était un fait.

Il se mordilla la lèvre inférieure et baissa les yeux.

Tony se leva et vint s'asseoir près de lui, sur le canapé.

- C'était imprudent. Dis-moi que tu le sais, dit Tony, plus doucement, cette fois.

- Je sais. Je suppose, admit-il avec un soupir. Mais je m'en fichais.

- Ce que tu as fait était incroyablement dangereux. Elle aurait pu te perdre. C'est pour ça qu'elle est en colère. C'est pour ça que je suis aussi en colère. En aucun cas je voudrais que tu meures en essayant de me sauver, tu comprends ?

- Je sais, et je suis désolé, mais il était plus important pour moi de te ramener que... toute autre chose.

- Tu veux dire, même mourir ? demanda Tony.

C'était définitivement une question piège.

Il préféra hausser les épaules plutôt que de répondre.

Tony soupira lourdement et l'observa.

- Je vais bien et je t'ai ramené, marmonna-t-il pour sa défense. Je vois pas pourquoi tout le monde flippe à propos de ça.

- Parce qu'on est assez expérimentés pour se rendre compte de ce qui aurait pu se passer et ça nous fait peur. Et la fin ne justifie pas toujours les moyens. Tu es un gamin intelligent. Tu le sais, expliqua Tony.

- Tu as fait la même chose. Tu l'as dit toi-même.

- Non, c'est faux, répondit Tony en secouant la tête. J'ai pris un risque calculé, qui avait une forte probabilité d'aboutir, et je ne l'ai pas fait tout seul.

- Je ne sais pas ce que tu veux m'entendre dire, rétorqua Peter. Je ne suis pas désolé de t'avoir sauvé.

- Je veux que tu me promettes de ne pas le refaire.

Peter eut un rictus et leva la main.

- Je te promets que je ne construirai plus de costume à voyager dans le temps en nanotechnologies pour remonter dans le temps et te sauver d'un alien violet et fou, ainsi que de ta propre nature prompte au sacrifice, en secret et dans le dos de tout le monde.

- C'était pas ce que je voulais dire, petit impertinent, répliqua Tony. Promets-moi que tu ne referas pas quelque chose d'aussi imprudent.

- Heum, tu m'as bien regardé ?

- Peter.

- Quoi ? Tu veux que je te mente ? Très bien. Je te promets que je ne ferai plus jamais rien d'imprudent.

Tony tendit la main pour la poser sur son menton.

- Promets-moi juste que tu essaieras d'être plus prudent. Et que tu demanderas de l'aide quand tu en auras besoin.

Il eut l'impression que c'était être légèrement optimiste, mais il supposa qu'il pouvait au moins essayer.

- Ok. Je te le promets.

- Bien. Merci, répondit Tony avec un petit soupir de soulagement, puis il relâcha son menton et lui tapota la jambe. Maintenant viens. J'ai préparé à manger.

- Tu as cuisiné ? Quand ? demanda Peter en fronçant les sourcils quand Tony se leva, et il le suivit.

- Ok, bon, j'ai mis une pizza dans le four. Ça compte.

- Je pense pas que Pepper dirait que ça compte.

- Ce que Pepper ne sait pas ne peut pas lui faire de mal.

- C'est pas le leitmotiv de toute ta vie ?

- A ce point, si.

******

- Petey.

Il pouvait dire que Morgan essayait de chuchoter, mais ça ressemblait toujours à un hurlement.

Il grogna et enfonça son visage dans son oreiller. Il l'aimait. Vraiment, mais il ne savait pas ce qu'elle avait contre le sommeil. Pourquoi devait-elle toujours se lever à l'aube.

- Petey, gémit-elle, secouant tout son dos avec ses mains. Lève-toi. Lève-toi. Lève-toi. Lève-toi.

Il tourna la tête et ouvrit les yeux. Sa chambre était plongée dans l'obscurité mais il voyait Morgan dans son pyjama, juste à côté de son lit.

- Est-ce que le soleil est levé, au moins ? croassa-t-il.

- Presque, acquiesça Morgan.

Ça voulait donc dire non.

- Où sont ta mère et ton père ?

- Dorment encore.

- Tu n'as pas essayé de les réveiller ?

- Nuh uh. Je veux jouer avec toi.

Il grogna et referma les yeux.

- C'est trop tôt. Retourne dormir. Je jouerai avec toi quand il fera pas noir dehors.

- Mais il a neigé cette nuit ! s'exclama-t-elle d'un ton excité. Beaucoup !

- Et ? demanda-t-il en plissant les yeux.

- Je veux jouer dans la neige avec toi.

- Il est trop tôt.

- Non, c'est pas vrai. C'est jamais trop tôt pour jouer dans la neige, dit Morgan, semblant offensée, comme s'il lui avait dit que la petite souris n'existait pas.

- Ça l'est si tu ne peux pas voir, raisonna-t-il.

- On a des lumières à l'extérieur, hein, répliqua-t-elle en roulant des yeux, et c'était un air qui ressemblait tellement à Tony que Peter laissa échapper un rire.

- Ah vraiment ? plaisanta-t-il en s'asseyant, se rendant compte qu'il était bien réveillé maintenant et qu'il n'arriverait plus à se rendormir, même si Morgan le laissait tranquille.

- Ouais. Allez, viens, insista-t-elle en le tirant par la main.

- Ok, j'arrive, soupira-t-il en la laissant le tirer hors du lit. A quoi tu veux jouer ? Tu veux faire des boules de neige ? de la luge ?

- Non, répondit-elle en secouant la tête, puis elle réfléchit un moment avant de lever les yeux vers lui et de dire : je voudrais un bonhomme de neige.

Il cligna des yeux. Génial. Maintenant, il avait cette stupide chanson de la Reine des Neiges en tête. Il eut l'impression étrange de se retrouver dans la scène avec Elsa, dans laquelle sa petite sœur n'arrêtait pas de la harceler alors qu'elle voulait rester tranquille. Il n'était pas trop sûr de savoir ce que ça voulait dire. Quand sa vie était-elle devenue un film Disney ?

Il eut un raclement de gorge moqueur.

- Tu sais quoi ? Allons-y. Pourquoi pas ?

Morgan sautilla d'excitation et il la laissa le guider jusqu'au rez-de-chaussée, pour qu'ils puissent enfiler leurs manteaux d'hiver pour aller jouer dehors.

Ils étaient en train de construire leur troisième bonhomme de neige quand Tony sortit, une tasse de café dans les mains, et un sourire ravi sur le visage.

- Tiens, tiens, tiens, qu'est-ce que vous faites tous les deux ?

- On fait des bonhommes de neige, papa, expliqua Morgan en tendant un bâton à Peter pour qu'il fasse le bras de leur bonhomme de neige actuel.

- C'est pas un peu tôt pour faire des bonhommes de neige ? demanda Tony avec amusement.

- C'est ce qu'on pourrait croire, répliqua Peter d'un ton pince-sans-rire. Mais apparemment pas.

- Il est jamais trop tôt pour les bonhommes de neige, déclara Morgan.

- Depuis combien de temps vous êtes dehors ? demanda Tony en s'asseyant sur les marches, les regardant tout en buvant son café.

Morgan haussa les épaules.

- Depuis un peu moins de six heures du matin, répondit Peter en commençant à rassembler de la neige pour que la tête ne s'effondre pas.

Morgan commença à l'imiter.

Tony haussa un sourcil.

- Morgan, est-ce que tu as réveillé ton frère ?

Elle haussa de nouveau les épaules.

- Morgan, répéta Tony d'une voix plus ferme.

- Peut-être, admit-elle.

- Morgan, on a déjà parlé de ça. Si tu te réveilles tôt, tu restes dans ta chambre jusqu'à ce que ce soit l'heure de te lever.

- Mais je m'ennuyais, dit-elle en tapotant la neige.

- Ça ne veut pas dire qu'il faut réveiller les gens. Tu as des jeux dans ta chambre si tu t'ennuies.

- Mais je voulais jouer avec Petey, se plaignit-elle.

- Je sais, mais la prochaine fois, attends au moins qu'il y ait de la lumière dehors pour jouer avec Petey, ok ? C'est la règle.

- Ok, acquiesça Morgan bien malgré elle.

Peter eut un rictus. Ouais, bien sûr. Il y croirait quand il le verrait.

Mais voir Tony avec cette allure de père, réprimandant sa fille, remua quelque chose dans sa poitrine. Ça lui allait bien. C'était une chose que Peter ne pensait jamais avoir la chance de voir, et maintenant, après en avoir été témoin cette semaine, il se rendit compte que c'était encore mieux que ce qu'il avait imaginé. C'était tellement naturel chez Tony. Il avait cru que ça aurait pu être plus forcé ou bizarre, ou autre, mais ce n'était pas le cas. Tony agissait juste comme un père, comme Peter l'avait imaginé, il était un père. Il avait pleinement embrassé son rôle.

Peter finit de consolider la tête du bonhomme de neige.

- Je peux faire son visage, Petey ? demanda Morgan.

- Bien sûr.

Elle courut vers le porche où ils avaient entassés plusieurs objets et prit une carotte, deux pierres et des boutons noirs qu'ils avaient utilisé pour faire les bouches. Quand elle revint vers lui, il la porta et la tint pour qu'elle soit à la bonne hauteur. Tandis que Morgan arrangeait les boutons en un sourire, Peter tourna la tête vers Tony, qui était inhabituellement silencieux.

L'homme était toujours sur les marches en train de les regarder, et il souriait, mais ses yeux semblaient un peu humides.

- Quoi ? demanda Peter.

- Rien, répondit Tony en souriant davantage, et il secoua légèrement la tête. Je réfléchis juste.

- Ah ouais ? A quoi ?

Il voulait savoir ce qui le faisait sourire comme ça.

Tony pencha légèrement la tête sur le côté en continuant à les regarder, tandis que Morgan décorait le visage du bonhomme de neige. Quand Peter pensa qu'il n'obtiendrait pas de réponse, Tony répondit doucement :

- C'est juste que je n'avais jamais pensé pouvoir voir ça. Vous deux. Ensemble. C'est... vraiment bien.

Peter sourit et baissa la tête, timidement, prétendant être en train de regarder Morgan. Après quelques secondes, il regarda de nouveau Tony et lui sourit.

- Ouais, je vois ce que tu veux dire, dit-il. C'est vraiment bien.

*****

- Joli pull, gamin, dit Tony en s'asseyant sur le canapé, à côté de lui.

Peter reposa son téléphone, dont il se servait pour envoyer un message à Ned, et baissa les yeux pour se regarder. Oh, c'est vrai. Il avait un peu froid alors il avait mis son pull du MIT.

- Oh. Heum, merci. C'est le tien, en fait.

- Je sais, sourit Tony d'un air amusé.

- Pepper me l'a donné, expliqua-t-il, ne voulant pas que Tony pense qu'il le lui avait simplement pris. Je veux dire, c'est May qui me l'a donné, mais, heum, Pepper l'a donné à May. Pour qu'elle me le donne. Quand t'étais pas là. Mais t'es de retour maintenant, alors je peux te le rendre, si tu –

- Petit, arrête, l'interrompit Tony en attrapant sa main qui avait agrippé le pull, se préparant à le retirer pour le lui rendre. C'est rien. Garde-le.

- T'es sûr ?

Tony sourit et lui tapotant la main.

- Ouais. Je veux que tu l'aies.

- Ok, lui sourit faiblement Peter. Heum, merci.

- Tu vas en avoir besoin, puisque Pepper m'a dit que tu allais au MIT, cet automne, continua Tony en pointant du doigt l'emblème sur le pull. Et dire que je pensais devoir leur offrir des pots de vin pour qu'ils t'acceptent plus tôt.

Peter secoua la tête d'un air désapprobateur. Il savait que Tony ne plaisantait pas. L'homme esquissa un rictus en le regardant, il avait cette étincelle dans les yeux qui devenait étrangement familière.

- Il te va bien, dit Tony.

Peter ne savait pas quoi répondre à ça, et Tony n'avait pas l'air d'attendre de réponse, alors il resta silencieux.

La seconde d'après, Tony ébouriffa ses cheveux et l'attira plus près en enroulant son bras autour de ses épaules.

- Je suis vraiment fier de toi, gamin.

Peter s'appuya contre lui et déposa sa tête contre l'épaule de Tony.

- Merci, Tony.

- Tu vas me manquer comme jamais, mais tu vas tellement t'amuser au MIT.

Peter fronça les sourcils. Depuis qu'il avait appris qu'il irait au MIT cet automne, il n'avait rien trop ressenti. Pas d'excitation ou de joie ou d'inquiétude. Rien. Mais maintenant, à l'idée que ça impliquait qu'il laisserait Tony derrière, il ressentit un frisson d'angoisse. Il n'était pas encore prêt à partir. Il n'était même pas prêt à quitter la maison du lac et à retourner à New-York demain, alors encore moins à s'installer dans une autre ville à plusieurs heures de là.

Peut-être que ses émotions finiraient par changer avec le temps. Peut-être que ça irait mieux quand Tony serait de retour depuis plusieurs mois. Peut-être que d'ici Août, l'idée de se retrouver loin de Tony au cas où quelque chose arriverait ne le terrifierait plus à ce point. Mais il avait l'étrange pressentiment que le temps qui passerait ne changerait rien.

******

- Pete, il faut que tu manges plus que ça, insista Tony en nettoyant les assiettes vides de Pepper et Morgan.

Peter soupira mais fit un effort et prit quelques bouchées de plus des spaghettis qui se trouvaient dans son assiette à moitié pleine. Il la poussa ensuite vers Tony quand l'homme revint, mais au lieu de la prendre, Tony prit le plat de spaghettis sur la table et remplit de nouveau l'assiette de Peter avant de la lui rendre.

Peter secoua la tête.

- J'ai plus faim.

- L'enfant de cinq ans mange plus que toi, et tu as un métabolisme optimisé, contra Tony en se rasseyant. Et j'ai promis May que je te remplumerais un peu avant de te ramener. Alors mange.

- Ouais, Petey, mange sinon tu n'auras pas de glace, ajouta Morgan.

- De quel côté tu es, toi ? lui demanda-t-il, mais elle se contenta de sourire.

Il vit Tony et Pepper échanger un regard, du coin de l'œil.

- Viens, ma chérie. On va aller prendre un bain pendant que ton frère finit de manger, et ensuite vous pourrez avoir une glace tous les deux, dit Pepper en prenant la main de Morgan pour la faire sortir de table.

- Finis ça, gamin, insista Tony, clairement déterminé à l'attendre.

Il soupira mais recommença à manger, et il finit presque la seconde assiette avant que son estomac ne soit sur le point d'exploser. Il laissa retomber sa fourchette avec un grognement.

- Je peux plus rien avaler. Je vais exploser.

Tony pinça les lèvres mais n'insista pas davantage. Il nettoya son assiette et Peter se leva, avec l'intention de l'aider à nettoyer la vaisselle, mais quand Tony eut déposé son assiette dans l'évier, il revint à table et pointa du doigt la chaise vide de Peter.

- Assieds-toi.

Peter s'exécuta en fronçant les sourcils. Tony prit sa propre chaise et la rapprocha de Peter, avant de s'asseoir dessus avec un soupir résigné.

- Quoi ? demanda Peter.

- Tu devrais être capable de manger trois assiettes sans même te forcer.

Peter regarda ailleurs.

- Hey.

Tony prit son menton dans sa main et le força à le regarder.

- Quand Strange est venu pour t'ausculter, quand tu étais malade, tu sais ce qu'il m'a dit ?

Peter secoua la tête.

- Il m'a dit que tu étais en sous-poids. Et il m'a aussi dit que la seule raison pour laquelle tu avais été malade, c'est parce que tu n'avais pas pris soin de toi.

- Et ?

Peter ne put retenir le défi dans sa voix. Tony était mort. A quoi s'attendait-il ?

- Alors j'ai parlé à tout le monde et ils étaient tous d'accord avec ça.

- Qui ça, tout le monde ?

- May, et Pepper, et Happy, et Rhodey, énuméra Tony.

- Ça t'a occupé.

- Ils s'inquiètent tous pour toi, gamin.

Peter souffla un rire sans joie et essaya de s'éloigner de Tony, mais celui-ci l'en empêcha.

- Ils disent tous la même chose. Que tu as mal supporté mon absence, et que tu n'as pas pris soin de toi. Que tu n'as pas mangé. Pas dormi, dit Tony, et ça sonnait comme une accusation.

Peter le regarda dans les yeux mais ne nia pas. Il ne savait pas comment il aurait pu. C'était la vérité.

- Il faut que tu commences à te reposer davantage. Et je veux que tu voies une nutritionniste, déclara Tony.

Peter lui lança un regard indigné.

- Je sais comment manger.

- Le savoir et le faire sont deux choses différentes. Tu vas aller la voir, dit Tony, comme un ordre. Et pas de Spider-Man tant que tu n'as pas retrouvé un poids décent. En fait, aucun exercice d'aucune sorte.

- Tony.

- Je ne discute pas ce point avec toi, dit Tony en relâchant son menton, se renfonçant dans sa chaise comme si la conversation s'arrêtait là.

Peter souffla de frustration.

- C'est pas de ma faute. J'étais malade.

- Tu étais en sous-poids avant de tomber malade. Et être malade n'a définitivement pas aidé, continua Tony, mais sans méchanceté.

Peter baissa les yeux sur la table.

- La nutritionniste va t'aider. Tu vas la voir et je veux que tu fasses ce qu'elle te dit, ok ?

- Ok, marmonna Peter.

Il savait qu'il était inutile de discuter avec Tony une fois qu'il avait pris une décision.

- Et quand tu auras repris assez de poids, et que tu te seras suffisamment reposé, on reparlera de Spider-Man.

Peter serra les dents mais acquiesça :

- Très bien.

- Merci, dit Tony, et Peter sut qu'il le pensait vraiment.

L'homme se pencha vers lui et embrassa son front.

- Va te préparer, maintenant. J'ai promis à May de te ramener pour neuf heures, et on l'a déjà dépassé.

Peter roula des yeux.

- Je croyais qu'on devait manger une glace avec Morgan, d'abord.

- C'est le cas, acquiesça Tony. Et après on ira. Mais si May pose la question, on blâme Morgan, ok ?

- Compris. On blâme le bébé, sourit Peter.

- Exactement, répondit Tony en secouant ses cheveux.

Et Peter essaya d'ignorer la peur qui se répandit soudainement dans sa poitrine. Il venait juste de retrouver Tony. Il n'était pas prêt à le quitter. Mais il savait qu'il le devait. Il avait école demain, et la vie continuait malgré le fait qu'il voulait rester collé à Tony.

- Nicole, la nutritionniste des Avengers, passera chez toi après l'école, demain. J'ai déjà arrangé ça avec May. Elle te préparera un planning de repas, et tu seras de nouveau en forme en un rien de temps.

Peter acquiesça en se levant. De nouveau en forme. Il aurait voulu y croire. 

****

Bon, le vote était serré, mais il me semble que Whatever It Takes avait gagné quand j'ai commencé la traduction de ce chapitre tout à l'heure. Doooonc...

Je sais pas si vous l'avez remarqué, mais c'est vraiment un chapitre de transition qui fait un peu le point sur la situation actuelle... Peter a vraiment mal supporté l'absence de Tony. Et il est terrifié à l'idée de le quitter...

Alors à votre avis, qu'est-ce que ça annonce pour les... 6 prochains chapitres ? J'attends vos théories complotistes. 😈

En attendant, la suite d'Accepting The Tides, je sais que vous l'attendez, sera là dès jeudi, et j'espère pouvoir vous poster Sing me a Lullaby incessamment sous peu (je suis déjà à 2500 mots dans le chapitre 7 💪).

D'ici là, prenez bien soin de vous, et merci pour vos commentaires ainsi que vos votes, ça me fait chaud au coeur ❤️ je sais que je n'y réponds pas aussi souvent que je le voudrais, et j'en suis désolée...

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