Chapitre 11

Chapitre 11

Quelque chose frôla son front et émit un petit bip, le tirant du sommeil. La main qui secouait son épaule le fit ouvrir les yeux.

- Hey, petit. Réveille-toi, chuchota Tony.

- Hm ?

Il était trop fatigué et sa gorge lui faisait trop mal pour qu'il arrive à former des mots.

- Il faut que tu boives quelque chose ou tu vas finir déshydraté.

Tony lui tendit une bouteille débouchonnée de Gatorade bleue, qu'il tenait près de son nez, comme s'il essayait de l'attirer par l'odeur.

Peter grogna.

- Ouais, je sais. Mais dès que tu auras bu ça et pris quelques super pilules, tu pourras retourner dormir.

Peter parvint à ajuster sa position de façon à se retrouver assis, tout son corps endolori protestant contre le mouvement. Il prit la Gatorade qui lui était offerte ainsi que les pilules, et les avala tout rond en les faisant passer avec de longues gorgées. Mais quand il essaya de lui rendre la bouteille, Tony ne voulut pas la prendre.

- Essaie de la finir, lui dit l'homme.

Peter lui lança un regard torve mais soupira et continua à boire.

- Il est quelle heure ? demanda-t-il.

Même si sa gorge lui faisait mal, il préférait essayer de parler plutôt que de rester assis en silence avec Tony qui le regardait boire. Par ailleurs, le plateau avait doublé de volume, sur sa table de nuit, depuis la dernière fois qu'il avait été réveillé, lui cachant le radio réveil.

Tony regarda sa montre.

- Presque quatorze heures. En fait, tu devrais même essayer de manger un peu, étant donné que tu es réveillé.

Peter fit la grimace.

- J'ai pas faim.

- Même. Tu vas manger quelque chose.

Peter lui fit ses meilleurs yeux de chien battu, mais Tony se contenta de souffler un rire.

- Ouais, non, ça ne marche pas sur moi. J'ai eu cinq ans d'entrainement à dire non à Morgan, et je suis désolé de te le dire, gamin, mais elle fait ce regard bien mieux que toi.

- C'est pas vrai, fut la réponse la plus mature qu'il parvint à émettre.

Tony sourit d'un air amusé et fit un signe de tête en direction de la bouteille à moitié vide qu'il tenait, puis se leva.

- Finis ça. Je vais aller faire réchauffer un peu de soupe pour toi.

Peter regarda la porte de la chambre se refermer tout en finissant sa bouteille de Gatorade. Il posa la bouteille vide sur le petit espace vide qui restait sur sa table de nuit, et essaya de décider s'il était assez en forme pour se lever. Il fallait qu'il aille dans la salle de bain. Et ce serait bien qu'il puisse se laver les dents ou même prendre une douche rapide. Mais il n'était pas sûr de pouvoir rester debout tout du long, vu comme il se sentait mal.

Cela dit, il ne saurait jamais à moins d'essayer. Il repoussa les couvertures et se mit sur ses pieds, s'arrêtant quelques secondes pour s'habituer, tandis que ses jambes tremblaient sous son poids. Il frissonna. Sortir des couvertures chaudes craignait un max. Il fit un pas et ne tomba pas, alors il en fit un autre, et finalement, parvint à atteindre la salle de bain. Après avoir brossé ses dents, il n'eut pas l'impression qu'il allait s'effondrer, alors il prit le risque de prendre une douche rapide.

Il récupéra des vêtements dans son armoire. Tony n'était toujours pas revenu, et il entendait quelques bruits sourds et des injures provenant du rez-de-chaussée, alors il semblait que l'homme ne reviendrait pas tout de suite. Peter retourna dans la salle de bain et alluma l'eau. Il se plaça sous le jet et commença immédiatement à trembler. Merde. Il essaya de remonter la température, mais ça ne sembla pas vraiment aider. Il se dépêcha donc et se rinça aussi vite qu'il le pouvait, c'était probablement l'une des douches les plus rapides qu'il ait jamais pris depuis des années.

Il éteignit l'eau et sortit, attrapant une serviette alors que de violents tremblements le secouaient. Il se sécha et se dépêcha de s'habiller. Il parvint à enfiler un boxer, mais alors qu'il finissait d'enfiler son pantalon, sa tête se mit à tourner. Oh merde. Il fallait vraiment qu'il s'asseoie. Juste pendant une seconde. Sinon, il allait s'évanouir. Il ferma la cuvette des toilettes et s'assit, posant sa tête contre ses genoux en essayant de faire passer le vertige.

- Pete ? l'appela Tony en tapant contre la porte. Ta soupe est prête.

Même si la dernière chose qu'il voulait était de manger, peut-être que ça pouvait le réchauffer. Il tremblait, glacé, sans t-shirt, des gouttes d'eau froides glissant de ses cheveux et s'écrasant sur sa poitrine et son dos. Il n'aurait pas dû jeter la serviette aussi vite.

- Pete ? ça va là-dedans ? demanda Tony en tapant de nouveau.

Peter savait qu'il fallait qu'il réponde, mais il était trop occupé à essayer de ne pas s'évanouir. Quelques secondes de plus s'écoulèrent, et Peter essaya de prendre plusieurs inspirations pour chasser les points noirs qui dansaient devant ses yeux.

- Si tu ne me réponds pas dans les cinq prochaines secondes, je rentre. Dernier avertissement, dit Tony.

Mais Peter ne pouvait pas perdre de l'air pour le rassurer. S'il interrompait ses respirations pour répondre, il pourrait heurter le sol.

- Ok. Je rentre. J'espère que tu es habillé, dit Tony, et la porte de la salle de bain s'ouvrit, même si Peter était sûr que moins de cinq secondes s'étaient écoulées. Merde, jura-t-il en se précipitant près de lui.

Il s'agenouilla devant lui et agrippa ses épaules.

- Qu'est-ce qui se passe, petit ?

Il se dit qu'il pouvait essayer de parler maintenant que Tony le tenait d'une main ferme. S'il perdait connaissance maintenant, l'homme pourrait le retenir et il ne heurterait pas le sol.

- J'sais pas.

Il ferma les yeux.

- Juste un gros vertige.

- Ok. Ben, c'est bien que tu te sois assis, alors. C'était bien. Bonne idée.

Tony semblait anxieux. Il babillait quand il était anxieux.

- Est-ce que ça t'aide ? demanda Tony, et Peter savait qu'il parlait de la position dans laquelle il se trouvait.

- Peut-être. Je sais pas. J'ai toujours – toujours l'impression que je vais m'évanouir, dit-il, presque à cours de souffle.

- Ok, ben, je te tiens, répondit Tony en serrant ses épaules. Je te tiens, juste au cas où. On va juste rester assis là une minute. Voir si ça va un peu mieux.

De violents tremblements secouaient son corps et ses dents claquaient.

Tony relâcha l'une de ses épaules, mais il garda une main ferme sur l'autre, tandis qu'il se retournait. Peter ne put pas voir ce qu'il faisait, mais il le comprit une seconde plus tard lorsqu'une serviette molletonnée se posa sur sa tête, et Tony commença à frotter ses cheveux mouillés pour les sécher.

- Avoir les cheveux mouillés n'aide sûrement pas, grommela Tony. C'est la dernière chose dont tu as besoin en ce moment.

A ce moment-là, Peter devait vraiment l'admettre. Bien qu'il lui soit agréable d'être propre, ça ne semblait vraiment plus valoir le coup maintenant. L'eau avait aspiré toute la chaleur qui lui restait.

- Tu te sens un peu mieux ? demanda Tony quand il eut fini de sécher ses cheveux.

- Peut-être.

Pas vraiment.

- Tu penses qu'on peut essayer de te mettre ton sweatshirt ?

- Ouais, acquiesça faiblement Peter.

Il ne savait pas s'il pouvait le faire, mais il voulait vraiment ressentir la chaleur de son sweatshirt Stark Industries.

- Très bien. On y va.

Tony l'aida à se rasseoir en le tirant par les épaules, et ils parvinrent à faire passer son sweat par-dessus sa tête puis par les bras, avant que les points noirs ne réapparaissent.

Peter essaya de les chasser, mais ça ne fonctionna pas. Elles engloutirent toue sa vision, tandis qu'un son statique résonnait dans ses oreilles, et il s'effondra vers l'avant. Mais il n'avait pas complètement perdu conscience encore parce qu'il se sentit, à distance, tomber contre Tony.

- Merde. Ok. Je te tiens. Je te tiens, entendit-il l'homme dire en l'attrapant.

Et ensuite, tout devint noir.

*

Il revint à lui avec un grognement misérable.

- Hey, Pete, t'es de retour ? entendit-il la voix de Tony lui demander.

Il ouvrit les yeux. Il était allongé sur le sol dur de la salle de bain, ses pieds relevés reposant sur le bord de la baignoire, et Tony penché au-dessus de lui.

Il fronça les sourcils.

- Quoi ?

Il ne savait même pas quelle question il essayait d'exprimer.

- Tu es de retour, dit Tony, semblant soulagé tandis qu'il passait une main réconfortante dans ses cheveux. Tout va bien.

- Qu'est-ce que – qu'est-ce qui s'est passé ?

Il s'humecta les lèvres en essayant de se souvenir, mais son cerveau n'était pas encore tout à fait réveillé. Il avait... pris sa douche ? Oh merde. S'était-il évanoui dans la douche ? Etait-il nu ? Il baissa les yeux. Non. Dieu merci. Ça aurait été mortifiant.

- Tu as fait une sieste impromptue, répondit Tony. Ne t'inquiète pas pour ça.

Tout lui revint d'un seul coup.

- Oh merde.

Il recouvrit son visage avec sa main.

- Je suis désolé.

- C'est rien, répliqua Tony en faisant un geste de la main comme pour chasser ses excuses. Tu vas bien. Tu te sens mieux ?

- Je crois ?

Il était dur de savoir quand il était allongé par terre.

- Tu veux essayer de t'asseoir ?

Il y réfléchit une seconde avant d'acquiescer.

- On va y aller doucement, dit Tony en passant un bras sous ses épaules avant de l'aider à s'asseoir, très lentement.

Mais ça semblait fonctionner. Il n'eut pas le vertige et les points noirs ne refirent pas leur apparition. Il fit redescendre ses pieds. Peut-être qu'il allait bien.

Bien sûr, le fait de le penser ruina tout.

Quelque chose de pire arriva. Le vertige précédant fut remplacé par une incroyable nausée.

Tony dut voir quelque chose sur son visage parce qu'il le serra plus fort et demanda :

- Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Tu as besoin de te rallonger ?

Peter déglutit. Non non non. Il ne ferait pas ça. Il ne vomirait pas devant Tony Stark. Il refusait. Il obligerait son corps à l'écouter pour une fois.

Il n'écouta pas.

Il laissa échapper un gémissement étouffé et se jeta vers les toilettes, ouvrant la cuvette juste à temps. Il haleta. Rien ne sortit, d'abord.

- Oh, Pete, dit tristement Tony en déposant une main entre ses omoplates.

Peter espérait vraiment que ce n'était pas arrivé. Il haleta de nouveau, et cette fois, un incroyable amont de Gatorade bleue érupta de sa bouche pour retomber dans les toilettes.

- Tout va bien, murmura doucement Tony en lui frottant le dos.

Il parvint à prendre quelques inspirations avant de vomir encore plus de Gatorade dans les toilettes. Oh putain. Dégoutant.

- J'suis désolé, marmonna-t-il avant de vomir à nouveau.

- Pas de quoi être désolé, répondit Tony. C'est moi qui suis désolé que tu sois malade.

Il grogna et vomit encore.

- J'aurais pas dû boire ta stupide Gatorade, se plaignit-il, et Tony laissa échapper un rire bref et surpris.

- Désolé, gamin. On aurait probablement dû y aller plus doucement sur les fluides. Je ne savais pas que ton estomac te faisait mal.

- Il ne me faisait pas mal jusqu'à maintenant, marmonna-t-il. La faute aux colorants synthétiques.

Tony eut un raclement de gorge amusé.

L'atmosphère se tendit de nouveau quand il se remit à vomir. Encore. Et encore. Jusqu'à, finalement, ce qu'il ne reste plus rien et il cessa d'haleter. Il cracha dans les toilettes, essayant de se débarrasser du goût qu'il avait dans la bouche.

- Tu as fini ? demanda Tony, une présence réconfortante dans son dos.

Une part de lui était contente que l'homme soit là et soit resté, et l'autre était profondément embarrassée.

- Je crois, marmonna-t-il, et il se rassit.

Il regarda Tony, à travers ses yeux troubles, se relever et humidifier une serviette dans le lavabo. L'homme s'agenouilla ensuite devant lui, ses genoux craquant, et essuya son visage avec.

- Je vais bien, protesta-t-il à moitié.

- Clairement, rétorqua Tony en jetant la serviette dans le lavabo.

Peter n'argumenta pas, pour une fois.

- On va te remettre au lit, maintenant, dit Tony en plaçant le bras de Peter autour de ses épaules, puis il l'aida à se lever.

Ils parvinrent tous les deux à retourner près de son lit sans qu'il ne s'effondre. Peter était impressionné parce que ses jambes ne semblaient pas fonctionner. Elles étaient comme deux nouilles al dente qui essayaient de le porter.

Tony grogna en essayant de le coucher dans le lit. Peter ne perdit pas de temps pour se faufiler sous les chaudes couvertures.

- Je dois dire, gamin, que quand tu tombes malade, tu fais pas semblant, dit Tony.

Il grogna faiblement en réponse et enfonça son visage dans l'oreiller. Il voulait juste se rendormir.

- Attends, l'interrompit Tony en tirant un peu sur son épaule. Ne dors pas tout de suite. Il faut d'abord que tu essaies de manger quelque chose.

Il redressa brusquement la tête et lança un regard incrédule à Tony.

- Je viens de vomir toutes mes tripes et tu veux que j'essaie de manger ? Est-ce que Pepper te laisse t'occuper de Morgan quand elle est malade ?

- C'est mignon, répondit Tony en agrippant le devant du sweat de Peter pour le tirer afin de le faire se redresser un peu.

- Je peux pas manger, protesta Peter quand il sembla que Tony était sérieux.

L'homme plaça un plateau devant lui, avec un toast, une soupe au poulet et un verre d'eau.

- Essaie juste, dit Tony en s'asseyant au bord du lit pour lui faire face.

- Mais –

- Je ne le ferais pas si je ne voyais pas déjà toutes les démarcations de tes côtes, dit Tony avec un froncement de sourcils.

Peter regarda ailleurs. C'est vrai. Tony l'avait vu sans t-shirt dans la salle de bain. Peter, en toute honnêteté, ne savait pas du tout à quoi il ressemblait. Il évitait les miroirs, ces derniers temps.

Tony soupira et continua, plus gentiment.

- Tu as perdu trop de poids, mon grand. Tu ne peux pas te permettre d'en perdre davantage.

Peter baissa les yeux sur le plateau, peu convaincu.

- Ecoute. Tu n'es pas obligé de tout manger, mais il faut que tu essaies au moins un peu, négocia Tony.

Peter savait qu'il n'allait pas gagner cette fois.

Il soupira bruyamment mais prit une cuiller et porta un peu de soupe à ses lèvres. Elle n'était pas si mauvaise, en fait.

- C'est toi qui l'a faite ? demanda-t-il, surpris.

Il prit une autre cuillérée. Maintenant qu'il mangeait, il se rendait compte qu'il avait plutôt faim. Foutu métabolisme.

- Est-ce que j'ai l'air de l'avoir faite ?

- C'est mangeable alors je dirais que non, plaisanta Peter.

Tony n'était pas connu pour être bon cuisinier.

- Ha ha, rétorqua-t-il de façon ironique. Techniquement, c'était tout prêt, mais je l'ai réchauffée.

- Tu ne l'as pas brûlée. Je suis impressionné.

Peter eut un rictus moqueur et mangea davantage. Une fois, Tony avait essayé de lui faire des spaghettis et il avait fini par brûler les pâtes parce qu'il avait oublié de mettre de l'eau.

Tony roula des yeux mais attendit patiemment que Peter finisse la soupe.

- J'en peux plus, souffla-t-il en déposant le morceau de toast qu'il n'avait pas terminé.

Il ne se sentait pas nauséeux, mais il avait peur d'avoir trop mangé et que ça revienne plus tard. Au moins, ce n'était que de la nourriture assez neutre. Une fois, il avait été malade et avait mangé de la nourriture indienne très épicée pour le dîner, et cette saleté l'avait presque brûlé en remontant.

- Ok. Bien joué, le félicita Tony en lui enlevant le plateau de genoux pour le placer sur le sol.

Peter se rallongea. Il roula sur le côté et ferma les yeux, et Tony remonta les couvertures jusqu'à son menton.

- Merci, marmonna-t-il.

- Dors encore un peu. Tu n'as rien d'autre à faire aujourd'hui, lui dit Tony. Pepper a parlé avec May, ce matin, et lui a tout expliqué. Elle devait s'envoler pour Denver ce soir, de toute façon, alors tu restes avec nous jusqu'à la fin de la semaine.

- Ok, répondit-il.

Il se sentit un peu mal de ne pas avoir pensé à May et de ne pas l'avoir appelée plus tôt, mais honnêtement, il avait eu beaucoup à gérer. Il espérait qu'elle savait que ce n'était pas parce qu'il lui en voulait de ne pas lui avoir dit pour Happy et elle.

Tony posa sa main contre son front et coiffa ses cheveux en arrière. Il aimait ce nouveau Tony, physiquement plus affectif. Il se demanda brièvement si l'homme allait rester ou partir, cette fois, mais il s'endormit avant de pouvoir le découvrir.

*

Le reste de la journée passa dans le flou. A chaque fois qu'il se réveillait, Tony était toujours à côté de lui, ou proche. Ils regardèrent des films ensemble. Jusqu'à ce qu'il s'endorme à nouveau. Il dormait, toussait, tremblait, prenait d'autres pilules, et il vomit encore, mais il réussit à garder un peu de ce qu'il avait mangé et but suffisamment pour que Tony ne le menace pas de le mettre sous intraveineuse.

La nuit fut pire. La fièvre s'installa solidement et ne voulut plus partir. Il passait du froid au chaud, rejetant ses couvertures comme si elles allaient l'étouffer. Puis, quand il avait de nouveau froid, il se remettait à trembler et à gémir.

La fièvre, combinée à la qualité surréelle de cette nuit, lui jouait des tours. Les cauchemars le poursuivaient et certaines fois, il n'était plus sûr de distinguer le rêve de la réalité. La lucidité revenait et partait.

La seule chose dont il était certain, c'était qu'il n'était pas seul. Il y avait toujours quelqu'un pour lui chuchoter des paroles réconfortantes. Pour lui dire qu'il allait bien. Qu'il rêvait seulement. Parfois, il était suffisamment conscient pour reconnaitre que cette personne était Tony.

En tout cas, ce fut une nuit atroce.

Quand jour se leva finalement et que la lumière filtra à travers les rideaux pour frapper directement ses paupières closes, il fronça les sourcils avant d'ouvrir les yeux, clignant rapidement pour essayer de s'adapter à la luminosité aveuglante. Quelque chose de frais et d'humide reposait sur son front. Il fronça les sourcils et leva la main pour le toucher, reconnaissant une serviette. Il l'enleva et s'assit, essayant de chasser le flou de sa vision et se réveiller.

Le son d'un faible ronflement attira son attention. Peter regarda de l'autre côté du lit et vit Tony, endormi, allongé au-dessus des couvertures, recroquevillé, un coussin pressé contre lui. Il avait l'air épuisé. Peter décida de ne pas le réveiller.

Il sortit du lit de façon hésitante et se dirigea vers la salle de bain. Il ne voulait pas s'avancer, mais il se sentait un mieux que la veille. Il prit le risque de se doucher et y parvint sans aucun problème.

Quand il sortit de la salle de bain, Tony était debout et réveillé, et changeait les draps.

- Désolé, je t'ai réveillé ? demanda Peter.

- Non, répondit Tony, mais il n'élabora pas pour expliquer ce qui l'avait réveillé. Comment tu te sens ?

- Mieux, je crois, dit-il en haussant les épaules.

Il n'était définitivement pas au mieux de sa forme, mais il pouvait rester debout sans s'évanouir. Et il n'avait pas la nausée. L'idée de la nourriture ne le révulsait pas. Son estomac lui faisait mal mais parce qu'il avait faim.

- J'ai un peu faim, même, en fait, exprima-t-il sa dernière pensée.

Tony lui fit un petit sourire, mais un sourire content.

- C'est bon à entendre. Strange a pensé que tu irais mieux aujourd'hui.

- Dr. Strange ? Quand est-ce que tu lui as parlé ?

Tony finit de faire le lit mais ne remit pas les couvertures du côté de Peter et tapota le matelas. Peter s'assit dessus mais ne s'y allongea pas, s'appuyant plutôt contre la tête de lit.

- Il était là cette nuit, répondit Tony en le recouvrant, puis il posa sa paume sur son front et sembla satisfait de sa température.

- Ah bon ? s'étonna Peter en fronçant les sourcils. Quand ? J'étais réveillé ? Je m'en rappelle pas.

- Je suis pas surpris. Tu étais plutôt loin d'ici, dit Tony. Ta fièvre est montée et j'arrivais pas à la faire baisser, alors je l'ai appelé. Il est venu et il a fait un truc magique avec ses mains. Il a fait en sorte de faire baisser la fièvre et dit que tu avais la grippe, mais qu'avec ton métabolisme, tu devrais te sentir mieux d'ici un jour ou deux, et après il est rentré chez lui.

- Oh.

Tony avait dû être vraiment inquiet pour demander de l'aide à Strange au beau milieu de la nuit.

Peter lui lança un regard chagriné.

- Désolé.

- C'est pas de ta faute. Encore une fois, lui sourit Tony en ébouriffant ses cheveux. Je suis juste rassuré que tu te sentes mieux. Bouge pas, je vais te chercher à manger.

- Ok.

Tony était dans l'embrasure de la porte quand Peter l'arrêta. Il voulait lui poser une question qui le titillait.

- Heum, Tony ?

- Ouais, gamin ? s'inquiéta l'homme en s'arrêtant puis en se retournant, un sourire plaisant sur son visage et une légère lueur dans le regard.

C'était le regard qu'il arborait à chaque fois que Peter l'appelait par son prénom.

Peter joua avec les manches de son sweat, nerveux.

- Est-ce que, heum, le Dr. Strange t'a dit ce qui s'est passé dans la réalité alternative que j'ai créée quand je suis venu te chercher ?

- Je lui ai posé la question. Il a dit qu'ils avaient gagné, répondit Tony. Donc ne t'inquiète pas, d'accord ? Je suis là où il faut que je sois.

- Ok, murmura Peter.

- Tu vas bien ? demanda Tony, toujours dans l'embrasure de la porte, semblant partagé entre le fait d'aller chercher à manger et de revenir vers lui.

Peter acquiesça et lui fit un petit sourire.

- Je reviens, lui dit Tony avant de disparaitre.

Peter regarda la porte. Il ne pouvait pas s'empêcher de penser à l'autre Peter. Il se demanda s'il aurait l'idée de faire la même chose. De revenir dans le passé et de ramener Tony, juste avant que Peter ne le prenne. Mais ça n'affecterait pas son Tony. Ça créerait juste une nouvelle réalité. Et ensuite, le Peter de cette dernière pouvait faire la même chose. Et encore, et encore, et encore.

Donc, même si Tony n'était pas mort, y aurait-il toujours une réalité dans laquelle un Peter refuserait de l'accepter ? Y penser, essayant de comprendre le concept, l'embrouilla. Ça n'avait pas d'importance. Quoi qu'il ait fait ou quoi qu'il se soit passé dans les autres réalités, il avait son Tony ici. Et il n'avait pas détruit l'autre alternative. Strange avait dit à Tony qu'ils avaient gagné. Alors peut-être que Peter avait le droit d'apprécier ce qu'il avait fait. 

*****

Je suis de retouuur !

Je suis désolée de ne pas avoir posté depuis la semaine, euh, dernière ? La semaine d'avant ? J'ai perdu le compte.

J'ai trouvé un nouveau boulot, en fait, je suis sur un ordinateur toute la journée et j'ai mis un petit temps à m'y adapter. Je passe ma journée à appeler les gens qui ont le Covid 😬 bref, du coup j'ai pas trouvé le temps d'écrire ni de traduire.

J'espère que ça va aller mieux d'ici la. Je vous posterai la suite d'Accepting The Tides dès jeudi. ❤️

Prenez soin de vous !

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