Chapitre 10

Bonsoir tout le monde, on est dimanche, c'est l'heure de notre publication... dominicale ! Hehe.

Désolée pour le retard, je poste tard, mais j'ai... comme qui dirait... été légèrement absorbée par une fic. Oui. Toute la journée. Il me reste que 9 chapitres à lire et je fais une pause parce que j'ai pas envie de la finir. Diantre.

Breeeef ! Je vous l'ai dit dimanche dernier, ce chapitre was a pain in my ass, 6000 putains de mots, j'en pouvais plus. MAIS, euh, ça ne m'a pas empêchée de traduire et d'apprécier ce chapitre... ni même de traduire le suivant dans la foulée 👉👈

J'espère que ce chapitre vous plaira et vous trouvera en excellente santé. Bonne lecture et à jeudi ❤️


Chapitre 10

- Petey, chuchota quelqu'un, et une seconde plus tard, une main tapota son visage. Réveille-toi, Petey.

Peter grogna et essaya de rouler sur le dos. Il était toujours très fatigué. Il ne voulait pas se lever.

- Petey, gémit la voix, et il était suffisamment réveillé pour comprendre qu'elle appartenait à Morgan.

Merde. Impossible pour lui de se rendormir maintenant qu'elle voulait son attention.

Une seconde plus tard, le lit fut secoué quand elle se mit à sauter dessus.

- Réveille-toi.

Elle secoua son épaule avec force en gémissant :

- Tu dors depuis une éternité.

Il se tourna sur le dos et ouvrit un œil.

- Une éternité, hein ? Il est quelle heure ? croassa-t-il, les mots s'accrochant au fond de sa gorge, et sa tête pulsait.

- Tard, répondit Morgan. Maman et Papa m'ont envoyée au lit.

- Alors pourquoi t'es pas au lit ?

- Parce que j'arrivais pas à dormir.

- Pourquoi ?

- Tout le monde est en bas.

- C'est qui, tout le monde ?

- Les amis de Papa.

Peter fronça les sourcils.

- Les Vengers, clarifia-t-elle.

- Les A-vengers, la corrigea-t-il.

- C'est ce que j'ai dit.

Peter souffla un petit rire, tandis que ses lèvres se tournaient légèrement vers le haut.

- C'est pas seulement pour ça que j'arrivais pas à dormir, confessa Morgan, suçota sa lèvre inférieure.

Une mauvaise habitude qu'elle avait prise après que Tony soit mort, et pour laquelle Peter ne se sentait pas de la réprimander parce qu'il avait la même.

- Ok. Pourquoi alors ?

Il utilisa son pouce pour libérer sa lèvre. Il pouvait deviner la raison pour laquelle elle n'arrivait pas à dormir. Elle devait être pleine d'excitation d'avoir retrouvé son père. Il n'aurait pas été capable de s'endormir non plus s'il n'allait pas aussi mal.

- Je voulais te parler, dit Morgan, pas la raison à laquelle il s'était attendu.

Peter sourit. C'était assez mignon.

Morgan se rapprocha de lui, jusqu'à ce qu'elle soit pratiquement assise sur lui.

- Maman a dit que tu avais ramené Papa à la maison.

- C'est vrai, acquiesça-t-il.

Elle lui sourit.

- Je peux te dire un secret ?

- Bien sûr.

Elle se pencha vers lui et chuchota.

- Tu es le meilleur grand frère du monde.

- Ah oui ? sourit-il, son cœur se réchauffant, comme à chaque fois qu'il était avec Morgan.

- Oui, acquiesça-t-elle.

- Et maintenant ?

Ses mains se posèrent sur ses flancs pour la chatouiller.

Elle éclata de rire et tomba sur le lit, se contorsionnant sous la torture.

- N-non, Petey ! s'exclama-t-elle en tapant sur ses mains.

Il continua à la chatouiller.

- Petey, stop, rit-elle. S'te-plait, le supplia-t-elle ensuite, entre deux rires.

- Ok, accepta-t-il. C'est demandé si gentiment.

Elle lui tira la langue et saisit sa chance pour s'échapper. Elle descendit du lit pour être hors de sa portée.

- Tu descends avec moi ? demanda-t-elle avec espoir.

- Je croyais que tu étais censée dormir, dit Peter en haussant un sourcil.

- Oui, mais si tu viens avec moi, peut-être qu'ils me laisseront rester, expliqua-t-elle, bien trop intelligente pour son âge.

Il considéra sa réponse. Il ne pensait pas avoir l'énergie pour faire face aux Avengers maintenant, mais il voulait aussi vraiment revoir Tony. Pour se rassurer en constatant que l'homme était toujours là. Toujours vivant.

- S'te-plait ? insista Morgan en essayant une autre tactique, puis elle lui fit ses plus beaux yeux de chien battu.

Ce fut nécessaire à convaincre Peter.

- D'accord, soupira-t-il avant de sortir du lit, passant une main dans ses cheveux et espérant qu'il n'avait pas l'air aussi mal que ce qu'il ressentait. Mais tu m'en dois une, jeune fille.

Morgan acquiesça solennellement, et tout d'un coup, elle se mit presque à vibrer d'excitation. Comment Pepper et Tony avaient-il pu penser que cette enfant était prête à aller dormir ?

- Viens, l'enjoignit-elle, attrapant sa main et commençant à le tirer dans les escaliers.

Tandis qu'ils descendaient les marches, Peter aperçut les Avengers dans le salon. Il espérait juste qu'il n'était pas sur le point de se faire crier dessus pour ce qu'il avait fait.

- Tiens, regardez qui voilà, dit Sam, qui fut le premier à le remarquer, quand il descendit les deux dernières marches. Le héros du jour.

Le visage de Peter se fronça à ces mots. Il ne se considérait pas du tout comme un héros. Tout le monde tourna son attention vers lui et Morgan relâcha sa main pour se précipiter vers ses parents qui étaient sur le canapé. Ils n'eurent pas l'air fâchés de voir qu'elle était toujours réveillée.

- Hey, gamin, le salua Clint en lui donnant une petite tape sur l'épaule. On m'a dit que c'était toi qu'il fallait remercier pour le retour de l'idiot du village.

- Hey ! protesta Tony, feignant d'être insulté, tandis que Peter esquissait un sourire réservé en direction de l'archer.

- Ouais. Bon travail, Peter, les rejoignit le Professeur Hulk en lui tapotant le dos, l'envoyant vers l'avant de quelques centimètres. Désolé.

- C'est rien, le rassura Peter.

Le reste des Avengers vint le féliciter également, chacun le saluant et le félicitant, ce qui était bien mieux que les cris auxquels il s'était attendu. Il sourit et laissa même Rhodey lui donner une assiette pleine de nourriture. Il picora un peu pendant qu'ils parlaient et plaisantaient, parvenant à manger la moitié de son plat avant d'abandonner et de poser l'assiette sur la table basse.

Quand les choses se calmèrent et que les Avengers détournèrent leur attention de lui, le laissant seul, Pepper le rejoignit et l'enserra dans une étreinte.

- Merci, Peter, chuchota-t-elle dans son oreille. Merci.

Elle l'embrassa sur la joue et le relâcha, souriante, avec une étincelle dans le regard qu'il voyait pour la première fois depuis la mort de Tony.

Après que Pepper soit partie, les pieds de Peter le guidèrent tout droit vers Tony, comme tirés par un fil invisible.

- Hey. Comment tu vas ? lui demanda Tony, assis sur le canapé, Morgan pressée contre lui, déjà endormie.

Apparemment, elle était plus fatiguée que ce qu'elle avait semblé.

Peter haussa les épaules Honnêtement, il ne savait pas vraiment. Tout semblait aller mieux maintenant que Tony était de retour, mais physiquement, il ne se sentait pas très bien.

- Tu n'as pas beaucoup mangé, observa Tony en faisant un geste en direction de l'assiette à moitié pleine sur la table.

Peter haussa de nouveau les épaules, pas certain de savoir ce qu'il était censé répondre à ça.

Tony l'observa puis tapota la place vide à côté de lui, qui n'était pas occupée par Morgan.

- Viens t'asseoir.

Peter n'eut pas besoin qu'on le lui dise deux fois. Il se laissa tomber lourdement à côté de Tony. Tandis qu'il s'installait, Tony enroula un bras autour de lui et l'attira contre lui. Avant, Peter aurait résisté pour donner le change, mais maintenant, il se laissait volontairement faire. Il déposa sa tête contre l'épaule de Tony et laissa ses paupières se fermer à moitié.

Il regarda les Avengers continuer leur célébration. Peter voyait bien que tout le monde était heureux et soulagé de retrouver Tony. Ils n'allaient pas lui crier dessus, ou pire, le faire renvoyer Tony. Même Dr. Strange semblait étrangement content. Il n'avait pas beaucoup parlé à Peter, mais le fait qu'il soit là et qu'il n'était pas en train de parler de conséquences des actions de Peter, voulait dire que tout allait plutôt bien.

Cela dit, ça ne faisait pas de mal de vérifier.

- Tu restes, hein ? marmonna Peter contre l'épaule de son mentor.

- Ouais, je reste, petit, répondit Tony avec une douceur qui ne lui était pas familière.

- Bien, soupira Peter en laissant ses paupières se refermer complètement.

Tout irait bien si Tony était là.

La soirée se prolongea jusqu'au milieu de la nuit. Ni Tony ni Pepper n'avaient le cœur d'y mettre fin. Ils célébraient sa résurrection après tout.

L'alcool coulait à flot et leurs idioties passèrent d'amusantes à ridicules.

Tony les regardait avec un sourire sur le visage, assis sur le canapé. Il aurait pu se lever pour les rejoindre, mais ça impliquait de déloger Peter et Morgan, ce qu'il n'était pas capable de faire. Il avait rêvé de ce moment. Pas souvent, parce que ça lui faisait trop mal de penser à ce qu'il avait perdu, mais parfois, un souhait fugace ou une pensée survenait soudainement. Et maintenant il l'avait. Ses deux enfants, en sécurité, et avec lui. Un dans chaque bras, endormis contre lui.

- Tu as l'air heureux, dit Pepper, debout devant lui, un grand sourire sur le visage.

Elle avait déjà pris une photo d'eux un peu plus tôt.

- Je le suis, admit-il.

- Moi aussi.

Il sourit et baissa les yeux vers le haut des têtes de Peter et Morgan, reposant contre sa poitrine, à seulement quelques centimètres l'un de l'autre.

Plus de six mois étaient passés. Morgan avait pris un an de plus, et Peter... Tony soupira et essaya d'avoir un aperçu du visage de Peter. Peter avait l'air hanté, d'une façon qu'il n'avait jamais vue sur lui avant.

- J'ai l'impression d'avoir manqué beaucoup de choses, dit Tony en relevant les yeux vers Pepper, qui le regardait toujours.

- C'est le cas.

- Tu vas m'en parler ? demanda-t-il, même s'il n'était pas certain de vouloir absolument tout savoir.

Pepper se rapprocha de lui et passa une main dans ses cheveux.

- Pas ce soir.

- Hmm, fit-il en fermant les yeux pour apprécier le réconfort. Demain ?

- Peut-être pas demain non plus, répondit-elle, et il entendit quelque chose de triste dans sa réponse.

Il ouvrit les yeux et rencontra les siens. Il pouvait voir que sa perte avait été dure pour elle, l'avait blessée profondément, ce qu'elle essayait de dissimuler mais n'y arrivait pas complètement.

- Quand ? demanda-t-il, sans insister.

Si la réponse était jamais, il l'accepterait.

Une ombre traversa son regard quand elle répondit :

- Un jour.

- Ok, murmura-t-il en essayant de faire apparaitre tout son amour et son affection dans son regard.

Elle caressa sa joue et se pencha vers lui pour l'embrasser chastement. A ce moment-là, il se sentit comme l'homme le plus heureux du monde. Il avait ses deux merveilleux enfants installés contre lui, son incroyable femme devant lui, tous ses amis chez lui. Il était reconnaissant d'être envie. C'était... c'était sa vie rêvée. Comme il l'avait toujours imaginée. Comme elle avait toujours dû être.

Pepper se redressa.

- Je vais aller au lit, lui dit-elle, puis elle haussa un sourcil. Tu me rejoins ?

Il sourit comme le chat d'Alice au Pays des Merveilles.

- Bien sûr.

- Je vais prendre celle-ci, continua Pepper en se baissant pour prendre doucement Morgan dans ses bras, puis elle fit un signe de tête en direction de Peter, si tu prends celui-ci.

- Marché conclu, acquiesça Tony.

Il fit en sorte de prendre Peter dans ses bras et se leva, s'arrangeant pour se redresser en poussant sur ses jambes, de manière à ne pas se faire mal au dos. Peter était léger mais pas aussi léger.

Pepper était déjà au milieu des escaliers avec Morgan, lui laissant la tâche de mettre tout le monde dehors. Il eut un raclement de gorge moqueur. Certaines choses ne changeaient jamais.

Il posa sa paume contre l'oreille de Peter et pressa la tête du petit contre sa poitrine, de façon à ce que son autre oreille soit également isolée, avec un peu de chance, ce serait suffisant pour l'empêcher de se réveiller. Par expérience, il savait que le gamin dormait comme un mort.

- Hey, écoutez-moi ! s'écria-t-il, attirant l'attention de tout le monde. Il est l'heure d'aller se coucher. Vous êtes pas obligés de rentrer chez vous mais vous pouvez pas rester ici.

Tout le monde protesta à moitié, mais ils acceptèrent rapidement. Heureusement, le Dr. Strange était resté, et n'avait bu que deux verres, donc il était capable de renvoyer tout le monde à la maison de façon relativement simple, ce qui était mieux car personne n'était en état de conduire.

- Merci, Doc, le remercia Tony quand tout le monde fut parti.

- De rien. Besoin d'aide avec lui ? demanda l'homme en faisant un signe de tête en direction de Peter.

- Ça serait génial, répondit-il, peu fier de lui.

Le petit commençait à peser lourd dans ses bras.

Le Dr. Strange dessina un portail qui les conduisit dans la chambre de Peter.

- Merci.

- Bonne nuit, Stark.

- Bonne nuit.

L'homme disparut dans un éclat doré.

Tony posa doucement Peter dans son lit, mais il n'avait sans doute pas été suffisamment précautionneux.

Le gamin laissa échapper un petit grognement et ses yeux s'ouvrirent.

- Tony ?

Tony le réconforta doucement. C'était devenu une seconde nature. Une chose qu'il faisait tout le temps avec Morgan. Maintenant qu'il y pensait, il n'avait jamais fait ça avec Peter.

- C'quelle heure ? demanda Peter d'une voix pâteuse, tandis qu'il reposait sa tête contre l'oreiller avec un soupir.

Tony le recouvrit avec les couvertures en répondant, d'une voix à peine plus haute qu'un murmure :

- L'heure de dormir. Rendors-toi.

- Pas f'tigué, murmura Peter, et Tony ne put retenir un sourire amusé.

Il avait entendu les mêmes protestations de Morgan toute sa vie.

- Hmm. Tu m'as l'air plutôt fatigué, pourtant, mon grand, dit-il en enroulant les couvertures autour des épaules de Peter.

- 'Veux pas m'réveiller, marmonna Peter. Et m'rendre compte qu'c'tait un rêve.

La respiration de Tony se coupa dans sa gorge. Il s'assit sur le lit et déposa sa main sur l'épaule du petit.

- Ce n'est pas un rêve, gamin, dit-il doucement en frottant l'épaule de Peter. Je te promets que je serai là demain matin.

- Mmmh, fit Peter, plus endormi que réveillé, maintenant.

Tony n'était même pas sûr qu'il écoutait quoi que ce soit. Il regarda son visage se détendre.

- Je suis là pour toi, maintenant, chuchota Tony, mais Peter dormait déjà. Je suis là.

Il regarda Peter dormir, paisible et vivant, pendant encore quelques minutes, ses yeux se remplissant de larmes de façon inattendue, face au soulagement qu'il ressentait d'avoir récupéré son enfant. Il savait que tout le monde ressentait probablement la même chose pour lui, mais tout ce à quoi Tony pensait c'était qu'il avait récupéré Peter. Il avait retrouvé son enfant. Et il n'allait plus être stupide et cacher ses sentiments. Il avait une seconde chance et il ne comptait pas la gâcher.

*

Peter haleta et s'assit brutalement dans son lit.

Un rêve. Ça n'avait été qu'un rêve. Un rêve un rêve un rêve.

Un cauchemar.

Peter était à la maison du lac. Tony était vivant et en sécurité. Il n'était pas mort, allongé sur le sol. Ce n'était plus cette réalité-là.

Sa respiration haletante résonnait dans la nuit silencieuse. Il essaya de se calmer et de reprendre le contrôle sur lui-même, essayant de respirer lentement, mais il n'y arrivait pas. Il rejeta les couvertures et se catapulta presque en-dehors du lit. Le monde se mit à tourner violement et il retomba sur le matelas.

Il posa sa tête contre ses genoux, essayant de chasser le vertige tout en faisant de son mieux pour reprendre le contrôle de sa respiration. Inspirant profondément par le nez avant de faire une pause puis de relâcher lentement par la bouche.

- Je vais bien. Tout va bien. C'était pas réel. C'était pas réel. C'était pas réel. Plus maintenant. Il va bien. Il est vivant. Il est vivant. C'est pas arrivé. C'est pas arrivé. C'est pas arrivé, chuchota-t-il comme un mantra.

Il serra les poings si fort qu'il eut peur que ses ongles ne percent sa peau.

Il inspira profondément et garda l'air aussi longtemps qu'il put avant de le relâcher d'un seul coup.

Ok. Tout allait bien. Il allait bien.

Il avait besoin... d'un verre d'eau.

Il s'humecta les lèvres et se releva. Le sol s'inclina mais il resta debout et réussit à passer la porte puis à descendre dans la cuisine.

Il prit un verre dans le placard et le remplit d'eau. Quand il le porta à ses lèvres, il se rendit compte que sa main tremblait, mais pas suffisamment pour l'empêcher de tenir le verre. Il le but complètement et le posa à côté de l'évier.

Il savait qu'il devait retourner dormir, mais il savait aussi qu'il n'y avait aucune chance pour qu'il y arrive.

Il regarda ses mains, tremblantes devant lui, puis il les serra en poings et se frotta les yeux. Il s'écarta de l'évier et se dirigea silencieusement vers la porte, descendant jusqu'au ponton, sur le lac.

La lune illuminait le chemin. Il tremblait, seulement vêtu de son pantalon et d'un t-shirt à manches longues, mais les frissons étaient semblables à ceux qui agitaient ses mains, et ça le fit presque se sentir mieux. Comme si son corps était finalement synchronisé et que les tremblements n'étaient que les conséquences du froid et pas de ses propres peurs et inquiétudes.

Il souffla de l'air et c'était comme un fantôme de glace dans l'atmosphère froid. La dernière fois qu'il s'était tenu ici, au bout du ponton à regarder l'eau comme maintenant, c'était aux funérailles de Tony. Il avait regardé la gerbe de fleurs surmontée d'un réacteur ARK, s'éloigner dans l'eau. C'était différent maintenant. Le lac était gelé. Et Tony était de retour. Il n'était pas mort. Quoi qu'en disent ses cauchemars.

Il ferma les yeux, fort, et ramena ses genoux contre sa poitrine, enroulant ses bras autour de ses jambes, se roulant en boule, en partie pour la chaleur et en partie pour le réconfort. Il regarda le ciel parsemé d'étoiles. Tony était avec lui, maintenant, mais quelque part, dans une autre réalité alternative qu'il avait créée, un autre Peter avait perdu son propre M. Stark.

Il avait arraché Tony à une autre Morgan et une autre Pepper, d'un autre univers. Il pouvait se répéter toute la journée que s'il ne l'avait pas fait, Tony serait quand même mort, mais ça ne changeait pas le fait que c'était lui qui l'avait pris. Il avait fichu en l'air une autre réalité. Qu'est-ce que ça impliquait ? Etait-ce important ? Il pouvait se répéter, encore et encore, que non, il savait que si.

C'était tout un raisonnement philosophique, qui reposait sur le fait de ne rien faire et laisser un inconnu mourir si c'était pour sauver trois autres personnes, ou alors être celui qui tuait un étranger pour sauver trois autres personnes. Dans son cas, il avait explosé le raisonnement. Il avait pris M. Stark au lieu de laisser les évènements suivre leur cours. Ça n'avait pas d'importance que le résultat final soit le même, une vie sans Tony, parce que c'était Peter qui en était la cause cette fois.

Il ne pouvait échapper à la culpabilité qui s'en suivait, et il ne pouvait s'empêcher de se demander si le fait de les avoir privés de l'homme avait détruit cette réalité. Peter avait-il causé la mort de tout un univers entier ?

Des trilliards de gens, aussi nombreux que les étoiles, brusquement éteints, évaporés.

Les étoiles qui brillaient au-dessus de lui ne lui apportèrent soudainement plus aucun réconfort.

Si ses actes avaient détruit un autre univers, y aurait-il des conséquences ?

S'il avait su que ses choix conduiraient à la destruction de cette réalité alternative, prendrait-il la même décision s'il en avait eu la chance ?

Il n'en savait rien.

Il trembla plus fort.

Mais Thanos ne pouvait pas avoir tué tout le monde, raisonna-t-il, parce que Peter avait fait en sorte de récupérer le gantelet avec Tony. Thanos n'avait pas pu éliminer tout le monde, même s'il avait battu les Avengers. A moins que Thanos ait voyagé dans le temps à nouveau et ait récupéré le gantelet dans le passé pour l'utiliser, mais ça aurait créé une autre réalité alternative, ça ne serait pas arrivé dans celle que Peter avait créée. Et si cela arrivait, serait-ce toujours la faute de Peter ?

Sa tête lui faisait mal rien que d'y penser. Bien qu'elle soit déjà douloureuse. Elle lui avait fait mal toute la nuit. Il se concentra sur lui. En dehors de sa tête, sa gorge aussi lui faisait mal. A un moment donné dans la nuit, la gêne s'était transformée en douleur. Il se sentait... mais il ne pouvait pas... était-il malade ? A la seconde où il le pensa, une toux le prit et il renifla.

Mais il ne pouvait pas être malade. En tout cas, il ne pensait pas pouvoir l'être. Il n'était plus tombé malade depuis la morsure, à moins qu'il ait simplement eu de la chance et que ça n'avait rien à voir avec ses pouvoirs. Maintenant qu'il y pensait, il se sentait vraiment malade. Ça expliquait son corps endolori et la fatigue extrême. Il supposa que ce n'était pas surprenant étant donné qu'il avait très peu mangé et dormi, et qu'il n'avait pas vraiment pris soin de lui, dernièrement.

Il se râcla la gorge et toussa à nouveau, puis se frotta le nez. C'était comme si le fait de se rendre compte qu'il était malade rendait le tout encore pire.

- Pete ? résonna la voix de Tony, derrière lui.

Peter se retourna et regarda son mentor poser un pied sur le ponton, se dirigeant vers lui. Il ne dit rien d'autre et s'assit à côté de lui, enroulant un bras autour de ses épaules, l'attirant contre lui comme il l'avait fait sur le canapé. Peter n'était pas habitué à de telles démonstrations d'affection de la part de Tony, mais il devait admettre que c'était agréable. Il décida d'en profiter tant que ça durait.

- Qu'est-ce que tu fais ici au milieu de la nuit ?

Peter haussa les épaules.

- Tu as fait un mauvais rêve ?

Peter hésita puis hocha la tête. C'était vrai. Ce n'était pas la seule raison qui l'avait conduit ici, à penser à son possible rôle dans la destruction d'un univers tout entier, mais ça en faisait partie.

- J'en fais aussi, avoua Tony.

Peter regarda l'homme avec surprise, face à cette admission honnête dont il n'avait pas l'habitude, mais Tony continua à regarder droit devant lui.

Peter fronça les sourcils et il reposa son regard sur le lac recouvert de glace. Ils n'avaient jamais fait ça avant, de parler de choses sérieuses. Des émotions. Non pas que ce soit mal, mais il n'était pas certain de ce qu'il devait faire, ce qu'il devait dire ensuite.

- C'est pour ça que tu es réveillé aussi ? demanda-t-il.

Sa voix lui semblait rauque, même à ses propres oreilles.

- Pas ce soir, répondit Tony. F.R.I.D.A.Y. m'a dit que tu étais là.

- Oh.

Peter se sentait un peu mal. Tony ne dormait jamais suffisamment.

- Tu n'étais pas obligé de venir. J'allais bien. Je vais – je vais bien.

Tony le regarda et Peter croisa son regard.

- Vraiment ? demanda Tony.

Non. Bon sang, non. Tony n'en savait même pas la moitié.

Et il ne pouvait pas mentir à l'homme, alors il resta silencieux, rompant le contact visuel.

- Ouais, c'est ce que je pensais, marmonna Tony, frottant sa main contre l'épaule de Peter qui frissonnait. Mais ce n'est pas grave. Ça va aller.

Même s'il avait récupéré Tony, avait tout ce qu'il avait voulu, souhaité, supplié, il n'était pas sûr qu'il irait bien un jour. Même avec le retour de Tony, le Peter d'avant n'était pas magiquement réapparu. Ce par quoi il était passé au cours de ces six derniers mois l'avait changé. Pour toujours.

- Je t'ai vu mourir dans mes bras, murmura Tony en brisant le silence, et Peter croisa de nouveau son regard. Incapable de faire quoi que ce soit pour l'en empêcher... parce que j'ai échoué. Et j'ai passé les cinq dernières années à essayer de trouver un moyen de vivre dans un monde où tu n'existais pas.

Les yeux de Peter s'écarquillèrent.

- Je ne vais pas bien non plus, gamin, finit Tony. Mais on trouvera une solution ensemble. D'accord ?

Peter renifla et hocha la tête.

- D'accord, acquiesça Tony en retour. On retourne à l'intérieur ? Il fait un froid glacial ici.

- O-ok, dit Peter, claquant des dents.

Tony se leva et tendit la main, l'aidant à se remettre sur ses pieds. Il enroula un bras autour de lui et ensemble, ils retournèrent à la maison. Tony le guida dans les escaliers puis le suivit dans sa chambre.

- Tu as des pyjamas ici ? demanda Tony tandis que Peter s'asseyait sur le lit.

- Ouais.

- Où ça ?

- Dans le second tiroir, dit Peter en pointant ce dernier du doigt.

Tony y récupéra un t-shirt gris ainsi qu'un pantalon de pyjama en coton bleu marine, et les jeta sur le lit, à côté de lui.

- Tu devrais mettre ça. Je te garantis que ça sera plus confortable que ce que tu portes maintenant, lui conseilla Tony.

- Ouais.

Il avait raison.

- Je reviens, dit Tony en quittant la pièce, lui donnant de l'intimité pour qu'il puisse se changer.

Peter eut plus que le temps de changer ses vêtements et de se faufiler sous les draps, avant que Tony ne revienne avec un verre d'eau en main.

Il le déposa sur la table de nuit, souriant quand il remarqua la photo d'eux deux qui reposait dessus.

- Tu m'as piqué ma photo, gamin, plaisanta l'homme en s'asseyant sur le lit.

- C'est la mienne maintenant, sourit Peter contre son oreiller.

- J'imagine qu'il faudra prendre d'autres photos tous les deux alors, comme ça je pourrai remplacer celle-ci.

- Ou tu pourrais en faire une copie.

- Je préfère mon idée.

- Hm. Moi aussi.

Tony coiffa doucement ses cheveux en arrière, une autre chose que l'homme n'avait jamais faite avant. Un regard étrange passa dans ses yeux et il reposa sa main sur son front, sa paume à plat.

- Quoi ? demanda Peter.

- Tu es un peu chaud, répondit Tony en fronçant les sourcils.

- Je suis pas chaud. J'ai froid, contra-t-il, tremblant toujours même sous les couvertures.

Le froncement de sourcils de Tony s'accentua et il retourna sa main, pressant le dos de sa main contre son front, puis sa joue, la même technique que May utilisait quand elle vérifiait sa fièvre. C'était un geste de père, et Tony le faisait sans effort, comme une seconde nature. Mais ensuite, Peter se rappela qu'il était un père, maintenant. Cinq années étaient passées. Il n'en rendait même probablement pas compte, ou ne se rappelait pas que ce n'était pas une attitude familière qu'il adoptait envers Peter.

- Je vais bien, marmonna-t-il en essayant de se dégager, seulement pour se mettre à tousser contre l'oreiller.

- Je pense que tu as de la fièvre, mon grand, contra Tony.

- C'est juste un coup de froid. Ça ira mieux demain.

- Je ne savais pas que tu pouvais être malade.

- Mh. Moi non plus. J'imagine que si, en fait.

Les lèvres de Tony se pincèrent avec inquiétude, et Peter ferma les yeux.

- Repose-toi, lui ordonna Tony.

- J'essaie, marmonna Peter. T'arrêtes pas de... jacasser.

Cela lui valut un petit rire, et une main secoua ses cheveux.

- Très bien, t'as gagné. Tu ne dois pas aller si mal que ça si tu peux toujours me répondre. Je vais te laisser dormir, mais je reviens te voir dans peu de temps.

Peter soupira.

- Ok.

- Fais appel à F.R.I.D.A.Y. si tu as besoin de moi pour quoi que ce soit, elle m'appellera.

Les lèvres de Peter se réhaussèrent.

- Je sais, Tony.

Appeler l'homme par son prénom lui valut un autre rire.

- Bonne nuit, Pete. A demain.

- Mmhmm. 'Nuit, chuchota-t-il en retour.

*

Le gazouillis des oiseaux le tira du sommeil. Il ne voulait vraiment pas se réveiller. S'il avait pensé se sentir mal, la veille, c'était encore pire maintenant. Il était certain d'avoir des éclats de verre dans la gorge, et un marteau dans la tête qui essayait de s'échapper. Ce qui était pire, c'était que son corps lui faisait mal d'une façon qu'il n'avait plus ressentie depuis la morsure. Et il avait froid malgré les couvertures qui le recouvraient.

Il essaya de se rendormir pour y échapper, mais l'inconfort qu'il ressentait l'en empêcha. Il grogna et roula sur le dos, une toux lui échappant et lui brûlant la gorge.

Une main fraiche se pressa contre son front. Ses yeux s'ouvrirent. Tony se tenait près de lui, le visage déformé par l'inquiétude.

- Hey, Pete. Tu as toussé toute la nuit, dit Tony, enlevant sa main maintenant qu'il était réveillé.

- Désolé.

Tony secoua la tête d'un air exaspéré.

- De quoi ? d'être malade ?

- De t'avoir tenu réveillé.

- C'est pas toi. J'étais debout dans tous les cas. Pepper est devenue très agitée pendant son sommeil en six mois. Elle a pas arrêté de me pousser.

Peter eut un raclement de gorge moqueur, ce qui fut une erreur car il se mit à tousser.

- T'as l'air mal en point, gamin.

- J'avoue que j'ai connu des jours meilleurs, dit-il en faisant un faible sourire à Tony.

- Si on passait une journée tranquille, aujourd'hui, juste toi et moi ? lui demanda Tony en s'asseyant sur le lit.

Peter fronça les sourcils.

- Où sont Morgan et Pepper ?

- Pepper s'est rendue en ville pour commencer à réfléchir à la façon dont on allait donner l'information de ma résurrection miraculeuse. Et Morgan est à l'école. Je lui ai manqué, mais apparemment, elle ne voulait pas rater le jour du « Show and Tell ».

Peter sourit.

- Elle adore ça.

- Visiblement.

Tony lui lança un sourire chagriné avant de tendre la main pour récupérer un objet sur la table de nuit.

Tony avait déjà passé l'objet sur son front et sa tempe avant que Peter ne se rende compte que c'était un thermomètre.

- Quand est-ce que c'est arrivé là ? demanda Peter, alors que Tony regardait le résultat.

- Quoi ? Tu crois que je t'ai écouté tousser toute la nuit et que je t'ai ignoré ? Quel genre de p – piètre mentor je ferais ?

Peter fronça les sourcils face à ce bégaiement inhabituel et inattendu.

Tony secoua brièvement la tête et continua :

- J'ai passé la nuit à te surveiller.

- Sérieux ? Je – je m'en rappelle pas.

- Parce que tu dormais.

- D'habitude j'ai pas le sommeil aussi profond.

- Crois-moi, gamin, si. En plus, tu es malade, ce qui n'aide probablement pas.

Tony reposa le thermomètre sur la table de nuit.

- Je suis à combien ? demanda curieusement Peter.

- Ta fièvre ?

- Ouais.

- Ça tourne aux alentours de 39°. Pas suffisamment pour que je te réveille, répondit Tony en se frottant les mains. Mais maintenant que tu es réveillé, tu peux prendre un peu de Tylenol. T'en penses quoi ?

- D'accord, dit Peter en resserrant les couvertures autour de lui, tremblant.

- Avec un peu de chance, ça te fera te sentir mieux.

- Au point où j'en suis, je pense pas que ça puisse me faire me sentir encore plus mal, essaya de plaisanter Peter.

Tony eut un raclement de gorge moqueur.

- C'est l'idée.

Il tapota son épaule et se leva.

- Je reviens.

Le temps que Tony revienne, Peter était déjà en train de se rendormir, mais le bruit de quelque chose qu'on posait sur une surface, juste à côté de lui, lui fit rouvrir les yeux.

Tony avait placé un plateau rempli sur sa table de nuit. Et il y avait définitivement bien plus de choses que ce dont avait besoin Peter.

Tony retira le capuchon de la boite de pilules de Peter et en prit deux.

- Tiens, lui dit-il en les lui tendant, et Peter les mit dans sa bouche avec soulagement, prenant le verre d'eau que lui donnait Tony également.

Il en avait besoin pour aider les pilules à descendre. Elles étaient énormes. L'un des inconvénients de son super métabolisme était qu'il devait prendre plus de médicaments que les autres humains normaux.

- Merci, croassa-t-il, en lui rendant le verre d'eau après avoir avalé les pilules.

Il avait l'impression qu'elles étaient coincées dans sa gorge.

Tony récupéra le verre et le posa sur la table de nuit, où il pouvait l'attraper facilement. Peter s'attendait à ce qu'il parte. Même si Pepper et Morgan n'étaient pas à la maison, il avait sans doute beaucoup de choses à gérer maintenant qu'il était revenu d'entre les morts, alors Peter fut surpris de voir que l'homme ne partait pas. Au lieu de ça, il fit le tour du lit et s'assit au-dessus des couvertures, appuyant son dos contre la tête de lit et étendant ses jambes, croisant les chevilles.

Peter roula sur le côté pour lui faire face, tandis que Tony positionnait son Starkpad, que Peter n'avait pas remarqué avant, sur ses cuisses, de manière à ce que l'écran soit visible de Peter également

- Qu'est-ce que tu veux regarder, le temps que les médicaments fassent effet ? demanda Tony, comme si son attitude était parfaitement normale.

Bien sûr, ils étaient proches avant, mais pas à ce niveau-là. Il était presque sûr de se rappeler d'une fois où il avait éternué devant Tony, quelques mois avant Titan, et l'homme l'avait menacé de le mettre en quarantaine parce qu'il ne voulait pas être contaminé. Peter avait essayé de lui expliquer que c'était sans doute un peu de poussière et qu'il n'était pas malade, mais son mentor était resté à bonne distance et l'avait regardé toute la journée d'un air suspicieux. Et maintenant, Peter était clairement malade, et il choisissait de s'asseoir juste à côté de lui. C'était agréable. Mais aussi bizarre.

Peter se dit qu'il pouvait le questionner ou laisser passer et l'apprécier. Egoïstement, il choisit la dernière option.

- Je m'en fiche.

Il était juste heureux d'être avec Tony.

- Hm, peut-être quelque chose que j'ai manqué pendant les cinq années où je n'étais pas là ?

Le visage de Tony se fronça au rappel de sa mort temporaire, et Peter ressentit une pointe de regret pour l'avoir mentionnée de façon aussi nonchalante, maintenant qu'il savait ce que l'autre homme ressentait.

De longues secondes passèrent, et Peter débattait ou non pour savoir s'il devait s'excuser, mais ensuite, les yeux de Tony se mirent à briller et il lui lança un sourire sincère.

- J'ai le truc qu'il faut.

Il tapota quelque chose sur l'écran.

- Tu as manqué quelques films de Star Wars.

Tony en fit apparaitre à l'écran, mais avant d'appuyer sur play, il hésita.

- Quoi que, attends... je suis bête, non ? Tu es de retour depuis six mois, il est impossible que tu ne les aies pas encore regardés.

Il allait pour fermer la fenêtre, mais s'arrêta quand Tony l'interrompit.

- En fait, heum, je n'ai pas –

Il s'arrêta pour tousser.

- J'en ai encore vu aucun.

- Sérieux ?

Tony le regarda comme s'il était devenu un extraterrestre.

- Toi, Le M. Star Wars en personne ? Comment est-ce même possible ?

Peter haussa les épaules. La vérité, c'était que Ned avait voulu qu'il les regarde avec lui, mais Peter n'avait jamais été d'humeur. Il avait entendu de se sentir mieux pour pouvoir l'apprécier. Il n'avait voulu que les souvenirs de son premier visionnage soient entachés de son deuil, parce qu'il savait qu'à chaque fois qu'il les verrait, ensuite, ce serait tout ce dont il se souviendrait.

Il espérait que Tony laisse tomber le sujet, mais qu'il regarda l'homme, il put voir qu'il attendait clairement une réponse.

- Heum, je sais pas, marmonna-t-il, baissant les yeux sur le film prêt à être lancé. Ça n'était simplement pas le bon moment.

- Mais tu veux le regarder maintenant ? demanda Tony. Parce qu'on n'est pas obligés. On peut regarder autre chose.

- Non. Je – je veux le regarder.

Peter se mordilla la lèvre, avant de regarder de nouveau Tony.

- Je veux le regarder avec toi.

Parce que ça semblait être le bon moment. Le souvenir de son premier visionnage serait associé à cet instant. A Tony. Tony de retour et vivant. Tony prenant soin de lui. Même s'il se sentait terriblement mal, physiquement, il était plus heureux que ce qu'il avait été ces derniers mois. Il se sentait en sécurité pour la première fois depuis que Tony était mort. Il ne s'en était même pas rendu compte jusqu'à cet instant.

L'expression de Tony se radoucit et il lui fit un petit sourire.

- On fera ce que tu veux.

Tony appuya sur play et Peter se retourna vers l'écran, le son familier de l'opening résonnant dans la pièce.

Il parvint jusqu'à la moitié du film avant de s'endormir. 

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