Chapitre 2 : Repartir de zéro
Bonjour tout le monde ! On se retrouve pour la suite avec, cette fois-ci, le point de vue de Magnus ^^ J'espère que ça vous plaira même si pour l'instant, comme le dit si bien Newmoon301208, ce n'est qu'un planté de décors. Bonne lecture <3
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Le petit garçon était assis en tailleur sur le tapis duveteux du salon, penché sur la table basse en verre. Une feuille de papier blanc devant lui, ses crayons pastels éparpillés un peu partout, il s'appliquait dans son dessin, le petit bout rose de sa langue dépassant de ses lèvres alors qu'il se concentrait. L'enfant d'à peine six ans aimait beaucoup le dessin. C'était sa maman qui lui avait apprit à dessiner à associer les couleurs. Lui qui ne tenait jamais en place avait découvert que les activités artistiques, et plus particulièrement créative, lui faisait un bien fous et l'apaisaient grandement.
Il était seul dans le salon aux meubles blancs et à la décoration luxueuse et minimaliste. Sa maman se reposait dans le jardin. Elle lui paraissait toujours triste, mais elle le rassurait en lui disant qu'elle était simplement fatiguait et, chaque fois qu'elle voyait son fils, un sourire lumineux éclairait son visage alors que ses yeux brillaient d'émotion, comme s'il était la plus belle chose au monde. Son parrain, qui vivait avec eux, devait sans doute être dans la bibliothèque, perdu dans ses livres. Le petit garçon aimait quand il lui faisait la lecture. Quant à son père, il se trouvait certainement dans son bureau, travaillant comme à son habitude.
L'enfant se releva sur ses petites jambes une fois qu'il eut finit son dessin et trottina jusqu'au bureau de son père. Il savait qu'il ne devait pas le déranger lorsqu'il travaillait, mais l'adulte n'en restait pas moins l'un de ses parents et il avait besoins de passer du temps avec lui, besoins de son amour et de son affection. Le plus jeune toqua doucement à la porte et tourna lentement la poignée alors qu'elle s'ouvrait dans un grincement. L'homme était assis à son bureau, téléphone sur l'oreille. Il parlait en mandarin et l'enfant qui ne comprenait que sa langue maternelle, l'Indonésien, attendit patiemment qu'il finisse sa conversation.
Le plus vieux, apercevant son fils qui le regardait de ses grands yeux ronds et innocent, une feuille de papier dans les mains, lui fit signe de déguerpir, qu'il était occupé et qu'il n'avait pas le temps. L'enfant baissa les yeux et soupira avant de déposer son dessin sur l'accoudoir du fauteuil près de la porte. Il s'en alla ensuite en refermant doucement derrière lui, le regard bas, le moral miné. Il n'avait qu'un seul moyen d'aller mieux et c'était d'aller voir son parrain qui lui rendrait son sourire. Il aurait pu aller voir sa maman, mais si elle était fatiguée alors il ne voulait pas la déranger.
Comme il s'y attendait, son parrain se trouvait bel et bien dans la bibliothèque, installé confortablement dans un fauteuil en velour, un thé à la main. Le britannique leva la tête à son approche et sourit, pausant sa tasse de thé et son livre sur un petit guéridon juste côté de lui. L'adulte tendit les bras et l'enfant se réfugia dans son giron, assis sur ses genoux. Le petit garçon soupira et se mit à jouer avec les boutons du manteau ancien de son parrain pour calmer son stress.
- Tout va bien, Made ? Demanda le plus vieux en Indonésien.
- Bapak est occupé, répondit l'enfant en gardant les yeux baissés. Il ne veut jamais jouer avec moi. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ?
- Non, Made, tu n'as rien fait de mal, je t'assure. Ton Bapak est...disons qu'il n'est pas doué avec les enfants, mais ça ne veux pas dire qu'il ne t'aime pas, d'accord ?
- J'aimerais que ce soit toi mon Ayah, confia le petit garçon, associant à son parrain un mot plus doux que "père", l'appelant "papa".
- Je suis déjà ton Pembi, tu te souviens ? Sourit le plus vieux en déposant un baiser sur le sommet de son crâne.
Made releva les yeux pour lui sourire, jouant toujours avec le bouton dans sa main, quand un cris retentit dans l'air, les figeant tous deux. L'adulte se releva en serrant son neveux contre son coeur et se rendit dans le jardin, suivant le cris. Le père de Made s'y trouvait, le dessin de son fils chiffonné dans sa main alors que, de l'autre, il assénait une gifle à sa femme, la faisant basculer au sol, lui hurlant des insultes au visage. Avant qu'il ne puisse la frapper de nouveau, Made, en larmes, vit son Pembi s'interposer pour protéger sa mère et porter un coup défensif à son père, la dispute s'en suivant traumatisant son jeune esprit d'enfant pour le reste de sa vie...
Magnus s'éveilla d'un sursaut, la respiration haletante, les cheveux ébouriffés. Ses oreilles bourdonnaient, assourdies par ses propres cris qu'il avait du pousser dans son sommeil. Sa tête tournait légèrement et il se recroquevilla sur lui-même, mains crispées sur le drap. Il entendit, comme de loins, des pas précipités accourir vers lui puis deux bras l'enveloppèrent avec douceur. Le corps du plus jeune trembla contre celui de son ainé qui tendit le bras pour attraper les écouteurs sur la table de nuits et les glisser dans les oreilles de son cadet. Activant le lecteur MP3, Magnus entendit les sons familiers qui l'apaisaient tant. Il ferma les yeux, son front reposant sur l'épaule de l'adulte et il soupira.
Ragnor passa une mais rassurante dans le dos et les cheveux de son neveux. Il avait été alerté depuis la cuisine où il préparait le petit déjeuner par les cris du plus jeune, qui venait sans doute de faire un nouveau cauchemars. Au bout de quelques minutes, Magnus coupa de lui-même son MP3 et le rangea avec précaution sur la table de chevet. Relevant la tête vers son parrain, le plus jeune se força à sourire. Le britannique embrassa son front et lui demanda s'il allait mieux.
- Je crois que ça va, souffla l'Indonésien en se passant une main sur le visage. C'était juste un cauchemars.
- Tu veux en parler ? Proposa le plus vieux.
- J'ai rêvé de mama, confia l'asiatique en tremblant légèrement. Il l'avait frappé, c'était à cause du dessin que j'avais fait...
Le britannique soupira. Il se souvenait parfaitement de ce soir là. C'était à peine quelques mois avant qu'il ne s'enfuit d'Indonésie avec Magnus pour se rendre ici, à New York, et démarrer une nouvelle vie, repartir à zéro. Les années étaient passées et, désormais, Magnus était devenu un jeune homme de vingt-ans aux traits fins et élégants, héritant la beauté de sa mère et sa douceur. Malgré le trouble d'hyperactivité dont il souffrait, il réussi à se construire une vie avec son parrain et n'en était pas malheureux.
Ragnor, lui, avait prit de l'âge depuis ces quatorze dernières années. Ses cheveux roux soyeux avaient poussés et virés au blanc immaculé, des rides s'étaient dessinées sur son visage avenant et bienveillant et il avait également ouvert sa propre boutique de livres ancien ici, à Brooklyn. Les deux hommes n'avaient pas beaucoup d'amis ou de connaissances mais ils savaient qu'ils pouvaient compter sur l'autre et ça leur allait parfaitement.
Les premiers temps, ils s'étaient cachés, vivant comme des reclus, puis ils avaient commencés à sortir, à reprendre leur vie en main. Ragnor avait inscrit son neveux à l'école mais Magnus était incapable de tenir en place plus de dix minutes sans se mettre à jouer avec ses affaires, à s'agiter ou à angoisser. Le britannique avait donc décider de lui faire l'école à la maison et de prendre rendez-vous avec un thérapeute plusieurs fois par semaine pour l'aider à gérer ses émotions. Tout n'était pas toujours rose, mais c'était leur vie désormais et elle ne pouvait pas être pire que celle qu'ils avaient avant.
- Tu n'y étais pour rien, Magnus, d'accord ? Et je te promet qu'il ne nous fera plus de mal désormais, plus jamais, c'est d'accord ?
- D'accord, soupira l'asiatique en hochant finalement la tête.
- Aller viens, sourit Ragnor en lui faisant un clin d'oeil. Le petit déjeuner est prêt.
Magnus acquiesça et déclara qu'avant ça il allait se préparer. Le jeune homme fila sous la douche et s'habilla alors que son parrain quittait sa chambre. Il enfila un pantalon de cuir sombre et une chemise en soie pourpre à liserés dorés et dressa ses cheveux sur sa tête avant de mettre un peu de noir sous ses yeux. Le jeune homme aimait se montrer extravaguant, c'était sa signature, qui il était. Petit, il devait toujours porter des couleurs neutres, pastels, ses cheveux plaqués sur son crâne et le faisant ressembler au model parfait de petit garçon que son père voulait qu'il soit. Mais Magnus n'était pas comme ça, et il l'affichait au monde entier.
Le jeune homme se rendit ensuite à la cuisine et s'installa à table devant une montagne de crêpe que son parrain avait préparé pour lui. Il en avala la moitié tout en jouant avec la bombe de chantilly que Ragnor avait sortit. Le britannique haussa un sourcil amusé. Malgré ses séances, Magnus serait toujours une véritable pile électrique incapable de tenir en place et il se doutait que, d'ici à quelques minutes, la chantilly finirait directement dans sa bouche ou sur son visage. Le plus vieux décida cependant d'intervenir lorsque son neveux commença à rapprocher la bombe du Président Miaou, leur chat.
- Donne moi ça tout de suite, souffla-t-il en tendant la main alors que Magnus se pinçait les lèvres.
- Désolé, s'excusa le plus jeune en la lui confiant. Dis, Pembi, ça t'embête si je ne viens pas à la boutique avec toi aujourd'hui ?
- Non, mais j'aimerais que tu me dises où tu vas, s'il te plait, déclara l'ainé en s'assailant.
- En fait...je m'ennuis, avoua l'Indonésien. J'ai pu passer mon diplôme à distance grâce à toi mais je veux faire quelques chose alors...j'ai pensé aller marcher et peut-être trouver un travail ou une activité. Tu veux bien ?
- Tant que ça te rend heureux alors tout me va. Mais appelle moi régulièrement, tu veux bien ? Et s'il te plait, n'oublie pas ton téléphone cette fois.
Il était fréquent chez les personnes atteintes de TDAH, dont l'attention était plus réduite que la moyenne des gens, d'oublier de faire des choses ou de perdre des objets divers et variés et ne pas s'en rendre compte. Il arrivait donc régulièrement à Magnus de commencer une tâche puis d'être distrait et d'oublier de la finir ou bien de perdre son téléphone et ses clés parce que son esprit aurait pensé à autre chose entre temps. L'asiatique hocha la tête et embrassa son parrain sur la joue avant de filer.
- Magnus ! Le rappela Ragnor en levant les yeux au ciel. Ton téléphone !
Le jeune homme revint en trottinant, un sourire d'excuse aux lèvres, et prit le petit appareil des mains de son Pembi avant d'embrasser son autre joue et de filer s'aventurer dans les rues de New York. Dehors, le froid mordant était presque polaire mais ça lui plaisait. Le froid engourdissait ses sens et ses muscles, ralentissant le fil de ses pensées. Sortant son MP3 de la poche de son blouson, il enfila ses écouteur et mit l'appareil en marche, se coupant du monde autour de lui. Il vivait à New York, l'une des villes les plus bruyantes du monde, ce qui était problématique avec son hypersensibilité auditive. Alors son thérapeute avait eu l'idée de lui enregistrer divers sons et de lui créer une playlist de "bruits blancs" pour l'apaiser et atténuer le bruit ambiant autour de lui. Magnus ne s'en séparait que dans les endroits dont il jugeait l'activité sonore tolérable.
L'Indonésien commença par se rendre au Starbuck qui faisait le coin de son quartier et le café était déjà remplis alors qu'il n'était que sept heures du matin. Il fit la queue, comme tout le monde, exerçant sa concentration comme il l'avait apprit pendant ses séances. Le jeune homme porta un regard attentif sur son environnement. Des gens buvaient ça et là des boissons chaudes et des patisseries, discutant, tapant sur le clavier de leurs ordinateurs, parlant au téléphone. Du bruit, du bruit partout. Ses yeux ambrés s'attardèrent ensuite sur le devant de la file. Au comptoir, la serveuse blonde discutait avec un homme que Magnus ne pouvait voir avec les cheveux noirs et un uniforme d'ambulancier. Soupirant face à l'attente, l'asiatique sortit son téléphone et joua à des jeux jusqu'à ce que ce soit son tour.
La jeune femme qui préparait les commandes, un badge avec son nom Camille accroché à son chemisier, l'acceuillis avec un grand sourire et lui demanda ce qu'il voulait. Le jeune homme commanda un chocolat chaud avec chantilly et s'empressa de remettre son écouteur pour se protéger des bruits autour de lui et qui martelaient ses oreilles. La serveuse lui donna sa commande et il paya avant de sortir de là, sirotant sa boisson chaude le long de sa ballade jusqu'au centre ville. Il se rendit au parc le plus proche pour s'isoler quelques instants, la neige craquant sous ses pas. S'asseyant sur un banc, le jeune homme changea sa playlist pour mettre de la vraie musique et s'excercer.
Magnus arrivait à extérioriser son hyperactivité grâce au chant, à la peinture et aux activités manuelles mais ce qui l'aidait surtout c'était la danse. Laisser son corps se mouvoir au rythme de la musique, se laisser envahir par les sensations. Ragnor lui avait répété, et ce à plusieurs reprises, qu'il était vraiment doué et qu'il devait se lancer dans une carrière de danseur. L'asiatique n'y avait jamais réellement pensé mais peut-être qu'il pourrait décrocher un emplois dans une troupe ou un cirque, qui sait ? Non, pas un cirque, frissonna-t-il. Trop de bruit. Peut-être dans un opéra ? Il pouvait apprendre le classique, ça pouvait être dans ses cordes.
A la fin de deux ou trois chansons, son chocolat avalé, Magnus reprit son chemin, écumant les rues avec ce nouvel objectif : trouver un emploie dans le milieu artistique et, si possible, la danse. Alors qu'il tournait sur la sixième avenue, il tomba sur un petit théâtre qui ne payait pas de mine et qui s'emblait fermé. Pourtant, une jeune femme se tenait devant, une pile d'affiche sous le bras ainsi qu'un seau de colle et un pinceau. Ses cheveux noirs étaient attachés en chignon et elle portait une robe longue et fluide, légèrement transparante, de même couleur. Elle colla l'une de ses affiches sur la façade du batiment alors que Magnus se rapprochait pour lire ce qui y était écrit.
La troupe de l'Ange
Recherche nouveau danseur ou danseuse pour aggrandir la troupe en vue de notre nouveau spectacle et débouchant sur une adhésion définitive.
Auditions vendredi 31 Novembre à 20 heures.
Choix de danse libre, venir avec sa propre musique.
Pour plus de renseignements, contactez Isabelle Lightwood.
Magnus écarquilla les yeux. Comme un signe tombé du ciel, cette affiche résumait tout ce qu'il s'était mis en tête de trouver. Avant que la jeune femme ait pu repartir, il retira vivement ses écouteurs et l'interpella.
- Excusez-moi, souffla-t-il en se triturant les mains nerveusement, je viens de voir votre affiche, il vous manque un danseur, c'est ça ?
- Oui, sourit la jeune femme. Notre dernier membre a été embauché pour une comédie musicale à l'autre bout du pays et on doit le remplacer. Vous seriez interressé ?
- Je cherche un emploie et je sais danser, assura Magnus, mais je n'ai pas de qualifications...
- Je vais être franche, nous sommes une troupe itinérante et indépendante, danser ne paye pas beaucoup mais si vous êtes vraiment passionné et intéressés venez passer les auditions, lui confia-t-elle avec un clin d'oeil. Tenez, je vous donne une affiche comme ça vous n'oublierez pas de venir. Je m'appelle Isabelle Lightwood, au fait, c'est moi que vous devez contacter en cas de besoins.
- Magnus Bane, répondit l'asiatique en prenant l'affiche qu'elle lui tendait. Je serais là, c'est promis.
- Dans ce cas, à bientôt, Magnus Bane, répliqua Isabelle avec un signe de la main avant de partir coller d'autres affiches dans la ville.
L'Indonésien regarda une nouvelle fois l'affiche dans ses mains et ne put s'empêcher de sourire comme un enfant. Remettant en route son MP3, il plia l'affiche pour la coincer dans son blouson et il courut jusqu'à la boutique de son parrain pour lui apprendre la bonne nouvelle. Loins, bien loins du cauchemars de ce matin, Magnus courut à en perdre haleine comme il courrait vers son destin.
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Tada !! J'espère que ça vous a plu ^^
Des avis ? Des théories ?
Vous avez vu qu'il a "croisé" Alec ? : )
A bientôt !
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