|-Chapitre 89-|

_.Chapitre 89._

Demain, c'est le grand jour.

Nous avons établi une sorte de réseau, toute la classe ouvrière et de notre côté.

De toute façon, notre société et le conseil ne sont là que pour favoriser les personnes avec un bon rang social et de bons revenus, une minorité par rapport au reste des habitants et pourtant personne n'a tenté un coup d'état.

Enfin si, mais c'était souvent seul et la personne en question se faisait arrêter puis exécuter en place publique et retransmis en direct sur la télévision pour marquer les esprits et dissuader à tout jamais l'envie de se révolter à nouveau.

Mais je sais qu'on peut y arriver si on y met du sien.

Depuis quelques semaines déjà nous avons ciblés des villes influentes, riches et nous avons contacté un révolutionnaire ou quelqu'un qui pourrait nous aider pour le coup d'état.

Demain à 12h pile, 15 villes vont être témoins d'un changement, une avancée dans l'histoire.

Nous n'avons ni arme, ni une armée derrière nous mais il y a une chose que la classe ouvrière a de plus que les riches bourgeois.

Ils connaissent leurs villes comme leurs poches.

Ils ne se font pas conduire par des chauffeurs privés mais emprunte les transports en communs, se font des amis se sociabilise et c'est un point de plus pour nous.

Je ne me suis jamais distinguer des autres à cause de l'argent que possède mes parents, nous sommes toujours restés modeste et c'est pour cela que je ne me suis jamais sentie aussi bien, à ma place.

Ils méritent plus que tous de vivre une vie sans devoir subir l'ombre des riches ni la pression du conseil.

Je compte bien faire du conseil, une mauvaise idée du passé qui restera derrière nous.

Pour le cas de Paris, nous avons ciblés les places emblématiques de cette belle ville française.

Trocadéro, l'arc de triomphe et j'en passe.

Pour ma part, je vais faire partie de l'escadron de la place de la république, Grant quant à lui a décidé de rester au café pour gérer la communication et l'avancée des troupes dans les différentes villes.

Il a déjà réussi à pirater le système du conseil avec l'aide de ma mère, nous avons donc en temps réel accès au différent message et dossier envoyé.

Le seul problème pour le conseil c'est qu'il n'est pas situé dans un seul endroit mais est éparpillé sur tout le globe terrestre, ils ont plusieurs QG et utilise un réseau privé pour communiquer.

Je pense que sans l'aide de ma mère nous n'aurions pas pu avoir toutes ses informations mais cela reste néanmoins un problème supplémentaire à gérer.

Je suis actuellement assise au bar, les clients affluent, sortent, rentrent, accompagnés ou non mais un sourire sur leur visage.

Le cuisinier fait des allers-retours entre la réserve et le bar, il jette des regards sur l'horloge, sûrement le fait de devoir attendre demain qui le tracasse.

Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi sereine, tout est sous contrôle.

Nous avons des dossiers compromettants sur chacun des membres du conseil et aussi sur la directrice, on les publiera après avoir pris le contrôle des 15 villes.

Cela sera un moyen de réveiller les partisans qui ne sont pas encore de notre côté.

Je quitte donc le bar et monte me coucher, un sourire aux lèvres en pensant que ce calvaire est presque fini.

Je me fais réveiller par Rachel qui crie et panique.

Je me frotte les yeux et me redresse rapidement puis lui demande de s'arrêter pour qu'elle me parle plus lentement.

— Il y a un article, tout le monde l'a vu, des dossiers sur le conseil, c'est la panique générale ! S'exclame-t-elle.

Je fronce les sourcils et elle me plaque un journal sur le torse avant de quitter la pièce pour rejoindre les autres sûrement en bas.

Je lis le gros titre et j'ai l'impression que le sol s'effondre sous mes pieds.

« DES ANNEES DE MENSONGE, UN CONSEIL FRAUDULEUX »

Je tourne les pages et reconnais parfaitement ce qui a été publiés, ce sont les documents en défaveur du conseil que ma mère nous a donné.

J'écarquille les yeux alors que je vois les revenus, les fraudes fiscales, les mensonges accompagnés de certaines photos du conseil.

Ce n'était pas prévu comme ça !

Agir ainsi ne va faire que rendre la situation incontrôlable.

La dernière page est consacrée à la directrice, des photos de la grange des patrouilleurs avec la prison, des photos d'un échange entre la directrice et un membre du conseil qui parle de l'incendie de la grange.

Je décide d'appeler au plus vite Jessica, il n'y a que elle qui aurait pu avoir accès à ce genre de document vu qu'elle est encore sur l'île.

Elle m'avait donné un numéro à appeler si jamais j'avais besoin de la contacter.

J'attrape le papier que j'avais caché dans ma chaussette puis le déplie.

Je prends le téléphone fixe posé de la chambre puis compose le numéro.

Quand la personne décroche, elle ne parle pas notre langue, sûrement un reste des anciennes langues avant la réforme du conseil.

— Jessica ? Demandais-je.

La personne continue de parler puis elle me passe quelqu'un d'autre.

— Qui est-ce ? Demande enfin Jessica.

— C'est Avery, lui dis-je.

— Oh désolé, c'est ma grand-mère, surtout ne dit à personne qu'elle parle encore le norvégien ? Elle peut être arrêté sinon, me dit-elle.

Donc c'est du norvégien, je crois en avoir déjà entendu parler.

— Oui, ne t'en fais pas, donc tu n'es plus sur l'île ? Demandais-je.

— Non, j'ai fuis dès que Grant a volé les documents, me dit-elle comme si j'étais idiote.

Je fronce les sourcils.

— Quoi ? Demandais-je perdue.

Elle hésite à me répondre.

— Donc la directrice ne l'a pas laissé partir, il s'est enfui ? La questionnais-je

— Oui, et ... Commence-t-elle mais des bruits en bas m'interpellent.

— Je suis désolée Jessica, je dois te laisser, bonne chance à toi si on ne se revoit pas, lui dis-je avant de raccrocher.

Je me précipite en bas et je suis pétrifiée en voyant le spectacle qui se dresse devant moi.

Tout le monde se bat pour des bouteilles et de la nourriture.

Le cuisinier surgit derrière moi.

— Qu'est ce qu'il se passe ? Demandais-je.

— C'est chacun pour soi maintenant, je donne encore deux jours au conseil avant que tout tombe, dit-il calmement comme si c'était prévu.

Je le dévisage.

— Mais, et le soulèvement à midi, notre projet ! M'exclamais-je.

— Avery, ça n'allait pas marcher, on est à Paris, tu te rappelles, nous avons sélectionné les villes les plus riches, riche Avery, il n'y a que des riches, nous sommes en minorité, c'était perdu d'avance, m'explique-t-il.

Je suis blessée qu'il est fait ça dans mon dos.

— Mais c'est dangereux, maintenant tout est hors de contrôle ! Lui dis-je.

— Non, l'équilibre se remet en place, c'est tout, me dit-il.

— Donc tu avais prévu cela depuis le début, lui répondais-je.

— Non, c'est Grant qui avait prévu cela. Il a volé les documents pour finir la directrice puis nous a rejoint le plus vite possible, la directrice est toujours à sa poursuite, m'explique-t-il.

— Mais le journal qui a publié l'article est français, la directrice va forcément deviner qu'il est en France et ensuite elle n'aura plus qu'à faire pression chez le journal, qui sont riches donc vont céder et elle va le retrouver, lui dis-je en le regardant avec horreur.

— Ecoute, il était au courant que de toute façon il aurait fallu quelqu'un pour porter le chapeau et il s'est dévoué, c'est son choix, et je le respecte, me dit-il.

Je le dévisage comme s'il était idiot.

Je le repousse et cours pour chercher Grant.

Je le déteste pour agir ainsi dans mon dos, il ne peut pas être aussi égoïste et ne pas penser à ceux qui l'aiment.

J'aperçois sa carrure dans la salle de bain.

J'ouvre la porte et le fixe alors qu'il est en train de se coiffer.

Je fronce les sourcils, il ne s'est jamais coiffé et le jour de sa mort il ose se brosser les cheveux comme si c'était normal.

Mes yeux se remplissent de larmes et une boule se forme dans ma gorge à force de retenir ma tristesse.

Il ne bouge pas mais il sait que je suis au courant.

— Pourquoi ? Lâchais-je d'une voix faible.

Il se tourne doucement vers moi.

Il ne peut pas se livrer ainsi à la mort, il sait qu'il va mourir depuis qu'il est ici et il n'a pas l'air de s'en soucier.

Comme s'il attendait un vieil ami d'enfance.

Il attrape mon visage entre ses deux mains puis plaque ses lèvres aux miennes alors que mes larmes finissent par couler.

Il entoure mon corps pour le coller plus au sien et caresse doucement mes cheveux pour me calmer.

C'est donc la dernière fois que je vais pouvoir le toucher, le sentir.

Je pose ma main sur son torse pour sentir les battements de mon cœur puis relève mes yeux pour les plonger dans les siens.

— Je suis heureux de t'avoir connu Avery Gates, me murmure-t-il en caressant ma joue.

— Ne pars pas s'il te plait, le suppliais-je.

— Police ouvrez, nous cherchons un dénommé Grant... Entendais-je en bas.

Mon cœur se serre alors que je serre plus fortement son bras.

— S'il te plait Grant, reste avec moi, lui dis-je en étouffant mes sanglots.

Je ne peux pas le perdre une deuxième fois.

Il se penche et je ferme les yeux à contre cœur en sachant exactement ce qu'il va faire.

Il dépose un baiser sur mon front puis me relâche.

Je ferme les yeux ne voulant pas affronter la réalité.

J'écoute le bruit des armes se charger au rez de chaussée puis un « Vous êtes en état d'arrestation ».

La porte claque et j'ouvre les yeux.

Il n'est plus devant moi.

C'est fini, je ne le verrai plus jamais.

Je m'effondre au sol et lâche un cri, tout le monde voit ce jour comme un le jour de la délivrance mais personne ne pense à cet homme qui a permis que ce jour existe.

Quelqu'un s'accroupit à côté de moi et quand il m'enlace, je relève un peu la tête puis croise les cheveux blonds d'Ethan.

Je ferme les yeux et écoute les sanglots de son meilleur ami.

Il était formidable, et c'était l'homme le plus courageux qu'il puisse exister.

Je n'arrive pas à croire que le cuisinier l'a laissé partir comme ça, a même considéré une seule seconde que Grant programme sa propre mort.

C'est du suicide.

Mais je ne vais pas laisser ça arriver.

Il aurait pu me laisser mourir dans la grange mais il a pris le risque de mourir pour me sauver, pour sauver toutes ces personnes.

Personne n'a fait ce geste pour lui.

— Ethan, on va aller sauver Grant, on ne peut pas laisser le conseil et la directrice gagner la dernière bataille, lui dis-je.

— Avery ne dit pas de bêtises, me répond-il.

— Je ne rigole pas Ethan, il mérite qu'on essaye, il nous a sauvé tous les deux, il mérite bien plus que ça mais pour le moment on va se contenter de le sauver, Grant ne va pas mourir aujourd'hui ! M'exclamais-je en me relevant.

Prochain chapitre : milieu de semaine ♥

Grant est vraiment courageux

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