|-Chapitre 88-|
_.Chapitre 88._
La semaine passe et Grant continue d'agir étrangement, il part directement dès que j'aborde le sujet de la directrice et agit plus comme si j'étais sa petite sœur à protéger qu'autre chose.
Je suis contente de l'avoir retrouvé mais il est si bizarre que je n'arrive pas à rester calme et surtout il me rend nerveuse.
J'ai donc fini par lui parler de moins en moins, idiot en sachant que je pleurais comme une madeleine parce que je pensais ne plus le voir et maintenant je le fuis comme la peste.
J'ai essayé de demander à Ethan s'il savait quelque chose mais il a l'air trop obnubilé par la sécurité de Jessica qui est restée sur l'île qu'il me considère comme paranoïaque et ne voit pas que son meilleur ami n'est pas normal.
Le cuisinier a préféré partir quand je lui ai demandé ce qui n'allait pas avec Grant.
Ils sont donc tous les deux de mèches et je n'aime pas être mise de côté.
Quant à ma mère, elle a finalement répondu et ce soir, nous organisons une rencontre.
Le temps qu'elle nous rejoigne à Paris, je me tourne les pouces et fixe Grant pour essayer de comprendre ce qui ne va pas dans sa tête.
Il tourne sa tête vers moi et me sourit en voyant que je le regarde.
Je m'oblige à lui sourire en retour mais une partie de moi n'a plus confiance en lui.
En fait, j'ai tellement peur de ce qu'il a pu faire ou ce qu'il lui est arrivé et je sais que la directrice peut retourner des esprits en un clin d'œil, elle l'a fait avec Ethan, je préfère donc être sur mes gardes.
Quand il remarque mon sourire étrange, il quitte la personne avec qui il discute pour me rejoindre.
Il s'installe à côté de moi et attrape ma main.
Je le dévisage un peu, trouvant ses gestes étranges.
Je ne sais pas si c'est juste une façon pour lui de me montrer ce qu'il ressent ou alors une partie de lui que je ne connaissais pas mais une chose est sûre, il n'a jamais agi comme cela avec moi.
— Tu veux un truc à manger, à boire ? Me demande-t-il avec un sourire.
Je secoue la tête négativement.
— Pourquoi tu agis comme ça ? Demandais-je.
— Comme quoi ? Répète-t-il confus.
— Comme si j'étais une blessée ou que nous étions à un hôpital et que j'avais le cancer, lui dis-je.
— C'est précis tout ça, me répond-il en riant.
Je lève les yeux au ciel.
Voilà comment il évite les sujets sérieux.
— Grant, sérieusement, je m'inquiète, lui avouais-je en plongeant mon regard dans le sien.
Son sourire le quitte et il se penche pour me murmurer :
— Ne t'inquiète pas, juste profite du moment, d'accord ?
Je fronce les sourcils alors qu'il se penche à nouveau pour déposer un baiser sur mon front.
Ce qu'il vient de me dire me bouscule intérieurement, dans son regard j'ai vu que ces mots n'étaient pas des paroles en l'air et j'aimerai qu'il arrête de me parler en langage codée pour une fois.
— Tu viens avec nous voir ma mère tout à l'heure ? Lui demandais-je.
Il secoue sa tête négativement.
— Non, je dois m'occuper de quelques trucs de mon côté, me répond-il en caressant le dessus de ma main avec son pouce.
Je pose ma tête sur son épaule et ferme les yeux.
— Tu vas faire attention à toi, hein ? Lui dis-je d'une voix plus maladroite.
Je vois que mon ton l'a un peu surpris mais je ne bouge pas, j'ai vraiment peur pour lui, j'ai un mauvais pressentiment et le fait qu'il ne veuille pas m'en parler veut tout simplement dire qu'il sait que je n'approuverai pas sa décision.
Je ne peux que croiser les doigts pour qu'il ne lui arrive rien, je me suis sentie vulnérable quand je le pensais partie mais j'ai l'impression que l'avoir à mes côtés et ne pas pouvoir faire quelque chose pour remédier à la situation est encore pire.
Il sert plus fort ma main et nous restons côte à côté en silence pendant quelques minutes.
Cela peut paraitre anodin d'un point de vue extérieur mais je sais que durant ses minutes, c'était une discussion muette, à propos des choses dont on ne peut pas parler, dont on ne veut pas parler.
Mais le cuisinier arrête ce moment quand il s'approche pour m'avertir qu'il est l'heure d'aller voir ma mère.
Je me redresse et jette un dernier regard à Grant puis je suis le cuisinier qui m'emmène dans une voiture citadine, ne collant pas du tout avec son image.
Le trajet se fait en silence et lorsque nous arrivons devant le lieu qu'a choisi le cuisinier pour notre rencontre, je le dévisage longuement et regrette de lui avoir laissé la liberté de choisir le lieu.
Mais que va penser ma mère....
Un club échangiste.
— Il fallait que cela passe partout ! Me dit-il d'un air désolé en haussant les épaules.
Je ne verrais plus jamais cet homme de la même manière.
Il s'apprête à entrer à l'intérieur quand j'aperçois ma mère au loin, marcher sur ses hauts talons, je profite de cette occasion pour stopper le cuisinier et sauver notre honneur en désignant un parc non loin de là et éclairé, beaucoup plus décent que le premier choix.
Je ne lui laisse pas le temps de me donner sa réponse et rejoins ma mère pour lui faire faire demi-tour avant qu'elle n'arrive devant ce club obscène.
Comment veut-il qu'on fasse un marché dans ce genre de lieu ?
Ma mère a de l'humour mais il y a une limite à ne pas franchir.
Je jette un coup d'œil derrière pour voir le cuisinier qui n'a pas l'air réjoui mais je l'ignore pour tourner mon attention vers ma mère.
A part les quelques mots à propos du parc, nous n'avons rien échangé de personnelle.
De toute façon, la dernière fois que nous nous sommes vues, elle m'a avoué que mon père était passé en seconde zone et que son travail était sa vie.
Et depuis, notre relation n'est pas au meilleur de sa forme !
— Donc c'est du sérieux, constate-t-elle.
— Oui, on veut en finir avec la directrice et le conseil une fois pour toute, lui dis-je.
Elle frémit quand je prononce le mot « conseil ».
A force de travailler pour eux on finit par les aimer et c'est pour ça que je n'y ai pas cru la première fois quand le cuisinier est venu m'annoncé qu'elle acceptait de nous aider.
— Ecoute Avery, je sais que j'ai toujours fait passer mon travail avant ton père et toi et ce que je m'apprête à faire c'est pour te prouver que je suis prête à changer. Après notre dernière discussion, je suis retournée à la maison et ton père voulait qu'on se sépare, il m'a juste dit qu'on le ferait après ton retour pour ne pas brusquer et te blesser et c'est ce qu'il me fallait. J'ai réalisé que j'allais le perdre, te perdre et j'ai compris que vous étiez beaucoup plus important que le conseil, m'avoue-t-elle.
Je la fixe, je n'aurais jamais pu imaginer que quelque chose comme ça s'était passé durant mon absence mais je suis soulagée que tout soit rentré dans l'ordre et je crois ma mère quand elle dit qu'elle va faire des efforts, et ça me fait plaisir de la retrouver pour de bon.
Nous arrivons dans le parc et nous nous installons sur un banc suivi du cuisinier puis nous entamons les négociations.
Ma mère nous donne des documents compromettant à propos du conseil mais je ne peux m'arrêter de penser à Grant.
Je suis désolée si vous trouvez que je suis moins investie dans mes chapitres, mais j'ai dû mal à me mettre dans la peau du personnage en ce moment ♥
Prochain chapitre : Ce week-end ou lundi
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