_.Chapitre 71._

|Point de vue de Grant|

Je me penche sur un autre corps et en sort des clés.

— Bon on a toutes les clés ! On y va, déclare Avery.

Je pose ma main sur son épaule.

— Non toi tu restes là, lui dis-je en lui arrachant les clés des mains.

— Quoi mais non ! Proteste-t-elle.

Je lève la tête et en un regard Jessica attrape le bras d'Avery pour la retenir alors que je relève mon pull sur mon nez pour me protéger et entrer dans l'édifice en feu.

Ce Finn a vraiment intérêt de mériter d'être sauvé.

Je donne un coup de pied sur la porte pour entrer à l'intérieur de la grange et la chaleur me frappe immédiatement.

Des flammes dansent et exterminent tout sur son passage.

Je regarde horrifié la scène mais ne perds pas de temps, je traverse la pièce et descends les escaliers pour me retrouver à nouveau avec les deux portes.

J'ouvre celle de droite et manque de me faire brûler avec les flammes qui sortent.

Je recule et me plaque sur la porte d'en face.

Je prends mon courage à deux mains et me protège le visage le mieux que je peux en baissant la tête et en fonçant dans la pièce pour me retrouver nez à nez avec le coffre fort.

Je sors un trousseau de clé mais me stoppe, on est vraiment bête.

C'est un coffre fort, c'est un code pas une clé qu'il faut.

J'ai vraiment envie de me donner une claque.

Je donne des coups contre la porte pour voir si quelqu'un réagit de l'autre côté mais la porte ne laisse pas passer les sons.

J'essaye des combinaisons mais il faudrait vraiment un miracle pour qu'elle s'ouvre.

L'idée d'abandonner me vient à l'esprit mais si Avery était prête à retourner dans le feu pour sortir ce gars, il faut que je trouve une solution.

Je passe ma main moite sur mon front et tousse malgré moi.

La chaleur me fouette et j'ai de plus en plus de mal à respirer.

Je m'effondre au sol, la tête contre le coffre fort.

Je tourne ma tête à droite, je regarde la cellule vide qui a un mur en commun avec le coffre fort.

Mes paupières deviennent lourdes, je vois les flammes qui entament une danse lascive devant moi.

Je m'agrippe à un barreau de la cellule à ma droite et me relève.

J'entre dans la cellule et essaye de donner des coups sur le mur me sépare de l'intérieur du coffre fort mais cela ne fait qu'effriter le mur.

Le mur est vieux et il céderait à n'importe quel marteau mais je n'ai rien.

Il faut que je remonte en haut, je vais trouver un truc pour casser ce mur.

Je quitte la cellule et recouvre mon visage de mon pull puis traverse à nouveau la pièce pour me retrouver dans le couloir.

Je tapote une de mes manches qui a commencé à s'enflammer puis me dirige rapidement en toussant vers les escaliers.

J'arrive à l'étage des patrouilleurs et commence à regarder autour de moi, heureusement le feu n'a pas encore vraiment atteint cette étage.

Les patrouilleurs ont sûrement une caisse à outils pour réparer leurs véhicules.

J'essaye de la trouver, j'ouvre tous les tiroirs qui me passent sous la main, lance les chaises en l'air et mes yeux tombent sur une porte.

Je me précipite vers celle-ci et l'ouvre pour voir que c'est ce qui est censé être le garage, les véhicules sont rangés et je cherche du regard une étagère, ou une boite.

J'aperçois un coffre, mais il est bloqué par un cadenas.

Le destin est contre moi c'est ça ?

Je serre la mâchoire, mon self contrôle va bientôt atteindre ses limites.

Heureusement pour moi, je vois un tournevis oublié en dessous d'un des véhicules.

Je l'attrape et fais sauter le cadenas du coffre.

J'ouvre le coffre et tombe sur une multitude d'outil, je fouille en en jetant par-dessus mon épaule, le stresse me contrôlant.

Quand je mets la main sur ce qui semble être un marteau en très mauvaise état, je me relève et cours le plus rapidement possible pour rejoindre le coffre.

Lorsque j'arrive à nouveau en bas, le feu a pris encore plus d'ampleur que tout à l'heure, c'est ma dernière chance de le sortir, je ne sais même pas si on pourra ressortir mais il faut que je tente le coup.

Je traverse ce mur de flamme, comme si mon corps traversait un four, je peux sentir ma peau brûler, la chaleur m'affaiblit mais j'arrive enfin à nouveau devant le coffre fort.

J'entre dans la cellule et rassemble le peu de force qu'il me reste pour frapper contre le mur.

Un trou commence à se former au fur et à mesure de mes coups.

Je donne un dernier coup qui laisse place à une silhouette que je n'arrive pas à bien distinguer.

Le trou n'est pas énorme mais il est assez grand pour laisser la place à quelqu'un de se glisser mais l'épaisseur de ce mur m'a quand même donné du fil à retordre.

— Eh y'a quelqu'un ! M'exclamais-je.

La silhouette bouge.

Je passe ma tête dans le trou, des débris du mur sous forme de poussières virevoltent comme un nuage, me laissant peu de visibilité.

— Finn dépêche-toi, tout va cramer ! Criais-je.

Je quitte le trou et me recule en voyant que la personne se lève.

Des mains m'indiquent que la personne à commencer à sortir.

Je lui attrape ses mains et la tire le plus rapidement possible.

Il s'affale dans la cellule et son visage est couvert de poussière mais lorsqu'il lève ses yeux vers moi, je le reconnais de suite.

Je recule de quelques pas et m'accroche à un barreau de la cellule pour ne pas tomber.

Je le regarde, mon cœur bat de plus en plus fort.

Non c'est impossible.

Ma respiration devient irrégulière, mes mains tremblent et mes sentiments m'empêchent de réfléchir clairement.

Ma vision se brouille et quand il se relève et s'avance vers moi, j'ai l'impression que tout s'effondre autour de moi.

Soudain la chaleur qui m'entoure me touche à nouveau, le bruit des murs qui s'effondre me rappelle que nous devons quitter ce lieu le plus rapidement possible.

Je me redresse et prends ma voix la plus neutre et ravale mes larmes pour lui dire :

— Suis-moi, il ne nous reste pas beaucoup de temps.

Il hoche la tête et je sors de la cellule, couvre à nouveau mon visage, ferme les yeux et traverse une dernière fois les flammes, j'ai l'impression de ne plus porter de vêtement, que les flammes sont en contact direct avec ma peau mais ce n'est pas le cas puisque quand j'atteins le couloir, seul mon pull est enflammé.

Je le retire rapidement et le lance dans les flammes sous le regard de ce qui était supposé être Finn.

— Dépêche-toi, lui ordonnais-je en me dirigeant vers les escaliers.

Des questions fusent dans ma tête alors que nous atteignons la porte d'entrée de la grange.

Ce n'est pas possible.

Ma main se pose sur la poignée mais je la lâche et me retourne vers Finn.

Je plonge mon regard dans le sien, toutes les émotions remontent et j'ai envie de le frapper comme de l'enlacer.

— Pourquoi ? Lui demandais-je.

Il me regarde, je ne pensais pas pouvoir le revoir.

Il est là sous mes yeux, en chair et en os.

Putain, il est vivant.

Je ne sais pas quoi faire.

Je suis paralysé devant lui, j'ai rêvé de pouvoir lui parler une dernière fois, j'aurais tout donné, j'aurais vendu ma vie pour lui et il est là devant moi.

J'ai juste à tendre le bras et je pourrais entrer en contact avec cette personne qui m'a volé mon humanité, qui était le centre de mon monde, mon bras droit et il est là.

Je nous revois en train d'arriver devant la Wesley School, je revois son sourire et ses blagues idiotes.

Je fixe ses deux globes bleus qui lui servent de paires de yeux puis lâche un simple :

— Putain.

Un simple juron qui résume parfaitement ce moment.

Tout est dit en un simple regard.

Et en une seule seconde, je l'attrape et le plaque contre moi, l'enlaçant comme s'il allait s'évader.

Jamais je n'aurais pensé pouvoir tenir à nouveau mon frère d'arme contre moi, qu'il soit vivant.

Les larmes coulent contre mes joues sans que je les retienne.

— Enfoiré, murmurais-je en le serrant contre moi.

Putain, il m'a tellement manqué.

Je peux sentir mon cœur serré, mon rythme cardiaque accéléré tant mes sentiments prennent le contrôle.

— Salopard, répond-il en reniflant.

Je souris alors que mes larmes doublent d'intensité.

Tout m'avait manqué chez lui, et il est là, il est revenu, après 2 ans de cauchemar, mon meilleur ami est là.

J'ai essayé de faire passer au maximum les sentiments de Grant dans ce chapitre, j'espère que vous allez réussir à les ressentir ♥