|-Chapitre 67-|

_.Chapitre 67._

Je me redresse et frotte mes yeux pour regarder les alentours.

Ah oui, c'est vrai je suis enfermée dans la cellule utltime.

Je me relève et retire ma seule et unique chaussure.

Une silhouette se dessine au fond de la cellule et je recule de quelques pas puis tout me revient.

— Finn ? Demandais-je.

— Oui ? Me répond-il.
Je soupire.

— Désolé, j'avais oublié que j'avais un colocataire, lui dis-je en me grattant la nuque.

Il me sourit d'un air moqueur.

— C'est le matin ou le soir ? Demandais-je.

Il hausse les épaules.

— C'est pas un peu énervant d'être en robe ? Me questionne-t-il.

— Très, lui répondais-je.

— Parfait parce qu'ils sont passés tout à l'heure te donner un uniforme, me dit-il en désignant un tas de vêtement à côté de la porte.

Je me jette dessus et les déplie pour voir un tee shirt gris en coton et en pantalon large de la même couleur.

Je me tourne vers Finn qui me fixe, attendant une réaction de ma part.

— Tourne toi, je vais me changer, lui dis-je.

Il ne bouge pas et continue de me fixer en souriant.

Je lève les yeux au ciel et enfile mon pantalon tout en gardant ma robe.

Je me baisse, attrape mon escarpin et lui lance dessus.

— Ca fait mal ! Se plaint-il.

— Tourne-toi ! Lui répétais-je.

Il lève la main en signe de défaite et se tourne.

Je le fixe quelques instants pour m'assurer qu'il tient sa parole puis enlève ma robe pour enfiler mon tee-shirt.

— C'est bon, lui dis-je avant de m'assoir à nouveau par terre.

Il s'assoit à côté de moi puis je me tourne vers lui.

— Je peux te poser une question ? Lui demandais-je.

Il hoche la tête.

— Si jamais tu arrives à sortir d'ici, ou que tu avais la chance d'être libre à nouveau, que ferais-tu ? Lui demandais-je.

Il me fixe quelques secondes, puis lève les yeux pour réfléchir.

— Je ne sais pas, me répond-il.

— Aller, réfléchis, tentais-je.

Il soupire.

— J'irai voir toutes les personnes que j'ai blessées durant ma vie pour m'excuser, me dit-il.

— Tu étais le genre méchant avant d'être ici ? Lui demandais-je en riant.

— Je n'ai pas envie de parler de mon passé, je suis Finn maintenant, me rappelle-t-il.

Je fronce les sourcils en voyant quelque chose qui scintille avec les rayons du soleil qui passent à travers les failles du mur en pierre.

Je me relève sous le regard surpris de Finn, puis me dirige vers l'objet.

Je me fige lorsque je vois enfin ce que c'est.

Des seringues.

J'en prends une entre mes doigts en faisant particulièrement attention et l'inspecte.

Une main se pose sur mon épaule et sous la surprise je lâche la seringue.

— Qu'est ce que c'est ? Demandais-je à Finn, complètement perdue.

— Comme je te l'ai dit, je ne veux pas parler de mon passé, me dit-il.

— J'ai le droit de savoir si tu es dangereux ! Tu es un ancien drogué qui risque de me tuer dans mon sommeil ou pas ? Lui demandais-je, paniquée.

— Non, enfin je ne suis pas un drogué, me dit-il pour essayer de me rassurer.

Soudainement je me rappelle que cela fait des jours que je n'ai pas fumé.

Je n'ai même pas senti le besoin mais maintenant que j'y pense, cela me manque.

J'ai besoin de sentir cette sensation, cette odeur, ce goût familier qui me transporte chez moi, qui me rappelle le cendrier de mon père et le boucher du quartier qui empestait la nicotine.

Je fume non pour la drogue en elle-même mais pour ce qu'elle me rappelle, je dois avouer que je fume beaucoup plus depuis que je suis entrée dans l'école qu'avant mais c'était venu naturellement.

Et en ce moment j'aurais bien besoin de ressentir à nouveau ce sentiment d'être à la maison.

Surtout en sachant que je partage ma cellule avec un drogué ou quelque chose comme ça qui ne veut pas me parler de son passé.

Je sens que si je reste encore longtemps dans cette cellule je vais devenir claustrophobe ou quelque chose de ce type.

Je risque de paniquer.

— Serena, m'appelle quelqu'un.

Je tourne ma tête vers Finn.

— Ca va ? Me demande-t-il en me dévisageant.

Je hoche la tête en soufflant puis m'éloigne de ce côté de la cellule.

— Je t'assure que je ne suis pas un drogué, m'assure-t-il.

— Non c'est pas ça, ma maison me manque c'est tout, lui avouais-je.

Je crois que je déraille complètement, je viens de trouver des seringues au fond de la cellule mais je suis plus perturbée par le manque que par la panique.

— Les seringues sont à moi, m'avoue-t-il.

Je le regarde confuse.

— Pourquoi tu me dis ça ? Lui demandais-je.

— Je te change les idées. Quand je suis arrivé ici, j'en avais plein dans les poches et je ne savais pas pourquoi. J'avais complètement oublié qui j'étais, ce que je faisais ici et je me suis piqué une fois. Je me suis réveillé perdu et j'avais oublié ce qu'il s'était passé. J'ai recommencé jusqu'à ne plus avoir de seringues mais au final ça n'a rien donné, m'explique-t-il.

— Et tu te rappelles de quelques choses de ton passé maintenant ? Ta mémoire est revenue ? Lui demandais-je.

Il hoche la tête.

— Oui mais j'aurais préféré ne pas l'avoir retrouvé, me répond-il en baissant la tête.

— Je ne sais pas qui tu étais mais comme tu l'as dit, tu es Finn maintenant et qui que tu étais avant, cela ne change rien à la personne que tu es maintenant, lui dis-je pour le rassurer.

— Sauf que je suis bloqué ici et que je n'ai aucune façon de réparer mes erreurs, me répond-il en soupirant.

— Est-ce que tes parents te pensent morts ? Lui demandais-je.

Il fronce les sourcils, surpris par ma question.

— Je ne sais pas, sûrement, me répond-il en hésitant.

— C'est l'occasion pour toi de recommencer une nouvelle vie alors, lui répondais-je.

Il ricane en entendant ce que je viens de lui dire.

— On est coincés Serena, je ne vois pas ce que cela peut changer ! S'exclame-t-il.

— Ne perd pas espoir, lui répondais-je.

— Tu ne diras pas ça quand cela fera des années que tu es là, me répond-il avant de s'éloigner.

|Point de vue de Grant|

Alors que je discute avec Jessica dans le hall sous les yeux de Caillie, le cuisinier arrive d'un pas pressé en cherchant quelques des yeux.

Quand son regard se pose sur moi, il se précipite vers nous pour m'accoster.

— Grant, la directrice a besoin de te voir à propos d'un arrangement ou quelque chose comme ça, m'informe-t-il.

Je le remercie puis quitte Jessica pour retrouver rapidement la directrice dans son bureau.

Elle veut sûrement me demander de faire son ultime épreuve pour prouver ma loyauté.

Je trouve ça ridicule mais bon, si j'arrive à être plus rusé que le renard, je ne dis pas non.

Je toque à la porte de son bureau et sa voix s'élève pour me dire d'entrer.

Je prends une grande inspiration et entre dans la pièce pour la voir installer à son bureau d'un air supérieur.

— Je t'attendais, me dit-elle avant de désigner un des fauteuils en face d'elle.

J'ai l'impression de passer ma vie dans ce bureau.

— Comme tu le sais j'ai besoin de tes services une dernière fois, me rappelle-t-elle.

Je hoche la tête, voulant à tout prix finir avec cette histoire qui n'a ni queue ni tête.

Je suis fatigué de jouer au chien obéissant, elle commence à m'insupporter avec son autorité alors que si tout le monde lui tournait le dos, elle serait faible.

Elle n'a rien qui devrait nous effrayer, elle a seulement le pouvoir.

Mais le pouvoir est assez suffisant pour lui permettre de diriger l'école d'une main de fer.

— Tu vas devoir salir un peu tes mains, me prévient-elle.

— Du moment que la personne le mérite, lui dis-je.

— Assez pour être enfermée dans la cellule du châtiment, me répond-elle.

— La cellule du quoi ? Lui demandais-je surpris.

— Tu te rappelles de cette porte blindée dont j'ai interdit l'accès, à côté des autres cellules ? Me demande-t-elle.

Je hoche la tête en comprenant qu'elle va me livrer un secret.

Je comprends donc qu'elle pense réellement que je vais être loyal, je la pensais intelligente mais elle est plutôt naïve finalement.

Ou alors c'est peut être un secret sans importance qu'elle garde et livre pour donner cette impression de confident.

La directrice restera à jamais un mystère à mes yeux.

— J'ai enfermé dans cette cellule les plus grandes ordures que l'école n'a jamais connu, Ethan aurait dû être enfermé la dedans s'il n'était pas mort, me dit-elle.

Je la déteste de plus en plus, à chaque fois qu'elle prononce son prénom.

— A l'intérieur, il y a une personne que j'aimerai éliminée, elle ne m'est d'aucune utilité et je n'aurais pas une seconde chance, je veux que ce soit toi qui t'en occupe, me dit-elle.

— Bien, mais qu'est ce que cette personne a fait ? Lui demandais-je.

— Peu importe ce qu'elle a fait, ce n'est pas utile, me répond-elle en levant les yeux au ciel.

— J'ai besoin de savoir pourquoi elle mérite de mourir, lui dis-je d'un ton autoritaire.

— Ton sens de l'honneur et de la justice, tu aurais pu faire un très bon membre du conseil tu sais, me dit-elle en souriant.

— Pourquoi doit-elle mourir ? Insistais-je.

— Cette personne en sait beaucoup trop sur cette école, sur nous pour pouvoir être rendu à ses parents, m'explique-t-elle.

— Et pourquoi ne pas lui faire un lavage de cerveau ou un de vos trucs ! Vous ne savez pas à quel point sa famille va souffrir, lui dis-je.

J'ai vu la famille d'Ethan s'effondrer en quelques secondes et même si je ne vais pas être témoin de cela, je ne suis pas censé avoir droit de vie et de mort sur une personne, je veux être sûr que c'est la seule solution.

— Cette solution n'est pas totalement sûre, je veux être sûre à 100%, me dit-elle en posant ses mains à plat sur son bureau.

Je déglutis, essayant de chercher quelque chose à dire.

— Bien entendu si tu refuses parce que servir le conseil, cette école ne t'intéresse plus, la porte est là mais je ne pense pas que meurtre fera très bon ménage sur ton CV. Les personnes comme toi ne sont pas capables de s'intégrer dans la société après avoir vécu une année dans l'école, me dit-elle.

— Je vais le faire c'est bon ! M'énervais-je.

Je me déteste, je me suis promis de ne plus prendre de vie depuis Ethan.

— Bien, demain tu iras dans la cour derrière la cantine à la première heure, cela se passera ici, les patrouilleurs ramèneront l'individu et tu peux choisir l'arme que tu veux, m'informe-t-elle.

Je hoche la tête.

— Ca sera tout, me dit-elle en souriant.

Je quitte mon siège et me dirige vers la porte mais me stoppe puis tourne la tête vers la directrice.

— Quel est le nom de la personne ? Lui demandais-je.

Un sourire mesquin se dessine sur ses lèvres.

— Avery Gates, me répond-il en arquant un sourcil.

On arrive dans le vif du sujet !

Prochain chapitre : cette semaine ♥

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