|-Chapitre 64-|


_.Chapitre 64._

|Point de vue de Grant|

Jessica me rejoint en courant.

— La directrice nous a demandé de faire l'inventaire, me dit-elle.

Je la dévisage.

— Sérieusement ? Il y a des fous dans notre école et elle veut qu'on compte les élèves ! M'énervais-je.

— Grant, tu dois garder ton calme, me prévient Jessica.

— Mais laisse-moi, Avery est là dedans, m'exclamais-je.

— Grant ! C'est la directrice qui a organisé ça, m'annonce-t-elle.

Je secoue la tête négativement.

— Non, mais elle ne m'a rien dit ! M'énervais-je.

— Je crois qu'elle se doute de quelques choses. Est-ce qu'elle sait pour toi et Avery ? Me demande-t-elle.

Je secoue la tête négativement.

— En tout cas, il y a quelque chose qui cloche, me dit-elle d'un air préoccupé.

— Tu penses qu'elle sait ? Lui demandais-je.

Elle hausse les épaules.

— Si elle le sait c'est dangereux pour elle et pour toi. Le mieux pour vous deux est de vous éloigner un peu, me suggère-t-elle.

— Il faudrait déjà que tu m'aides à la sortir de là ! Lui dis-je.

— Grant, soupire-t-elle.

Je la regarde attendant qu'elle crache le morceau.

— Les coups de feu sont arrêtés, je peux aller voir si elle est là, me dit-elle.

— Non ! Je vais y aller, protestais-je.

— Grant, si jamais tu découvres Avery dans une situation un peu traumatisante, je préfère passer devant et la directrice attend surement le moindre faux pas de ta part. c'est un test, me dit-elle.

Je frappe le sol avec mon pied et me retiens de frapper la première chose qui me passe sous la main et qui est dans ce cas précis, le visage de Jessica.

Elle me fixe avant de reculer doucement pour remonter les escaliers et se glisser à l'intérieur de l'école.

La nuit est tombée et j'arrive à peine à voir ce qui m'entoure, les élèves pleurent je pense.

Je m'approche d'un d'eux pour savoir ce qu'il s'est passé dans cette école.

— On était en train de danser quand quatre hommes en uniforme de soldats sont arrivés et on commençait à nous tirer dessus. On a été ligotés et y'a une fille qui est entrée, elle s'appelle Avery je crois, elle nous a détaché et nous a dit de partir, m'explique le gars.

Je hoche la tête.

— Et, où est Avery ? Demandais-je.

Il hausse les épaules.

Mon regard se pose sur Peter, à quelques mètres de moi qui joue avec son briquet.

Je déglutis, elle n'a pas le droit de partir.

J'aurai pu la protéger, lui dire de s'échapper mais je l'ai mise en danger, tout ça est de ma faute.

Un gars comme Peter mérite ça mais pas Avery, elle n'a rien fait.

Jessica me rejoint et pose sa main sur mon épaule.

Son regard en dit déjà assez sur la situation.

— Je ne sais pas où elle est, il y avait des corps partout mais je ne l'ai pas trouvé, me dit-elle.

Une flamme s'allume en moi.

— Ca veut dire qu'elle n'est pas morte, lui dis-je en passant une main dans mes cheveux.

— Grant, tu joues à un jeu très dangereux, je ne te dis pas de l'oublier, juste d'éviter de montrer à la directrice que la situation t'affecte. Fais comme après la mort d'Ethan quand on est revenu à l'école, me dit-elle en me fixant dans les yeux.

— Tu sais que je ne vais pas abandonner, lui rappelais-je.

Elle hoche la tête.

—Sois juste plus malin qu'elle, me répond-elle.

— Il fait encore nuit, je peux aller voir s'ils l'ont mis dans l'endroit habituel ? Tentais-je.

— Grant ! S'exclame-t-elle.

— Mais je ne peux pas la laisser en sachant que je peux la libérer avant que quelque chose de grave ne lui arrive. Tu ne sais pas ce que ça fait d'être enfermé, il suffit qu'elle partage sa cellule avec un élève qui est là depuis le début du jeu pour qu'elle se fasse tuer, lui dis-je.

— C'est une grande fille, elle arrivera à se défendre je t'assure. Elle ne serait pas rester jusqu'ici si ce n'était pas le cas, me rassure-t-elle.

— Je vais juste aller jeter un rapide coup d'œil pour voir si j'ai raison, lui dis-je en reculant.

Elle m'attrape le bras.

— On doit s'occuper de ses élèves, et si la directrice est là où nous pensons, il ne faut mieux pas que tu te pointes pour aller la sauver, fais toi bien voir par la directrice et tu seras à nouveau son bras droit, me dit-elle.

Je soupire.

Elle me relâche et se dirige vers les élèves.

Je décide de les laisser pour retourner à l'intérieur.

Je parcours le hall d'entrée, vois toutes ses filles étalées par terre, une balle dans le crâne, ses garçons qui rêvaient d'une vie plus longue.

Leurs corps ne vont sûrement pas être rendus à leur familles, c'est beaucoup trop risqué pour la directrice, elle va sûrement les mettre dans une fosse et dans le jardin ou alors les jeter dans la manche.

Je me baisse et abaisse les paupières d'une fille morte les yeux ouverts.

Je me redresse et entre dans la salle qui accueillait les festivités pas plus tard qu'il y a quelques minutes.

J'aperçois une chaussure au milieu de la salle.

Je l'attrape et mon cœur s'agite en reconnaissant la chaussure.

C'est à Avery.

— Un massacre n'est-ce pas ? Me dit une voix derrière moi.

— Effectivement, répondais-je en me tournant pour faire face à la directrice.

Je fixe ses yeux, elle est au courant, je n'en ai aucun doute.

Elle a ce rictus mauvais qui me nargue.

— C'est à toi ? Me demande-t-elle en désignant la chaussure d'Avery.

— Non, sûrement à une fille morte ici, lui dis-je en riant avant de jeter la chaussure derrière moi.

Mon cœur bat de plus en plus fort, j'ai l'impression de trahir Avery.

— Je t'ai trouvé très dissipé ces temps-ci, me dit-elle.

— Noël est toujours une période très difficile pour moi, lui avouais-je en me grattant la nuque.

Ce n'est pas un mensonge, le 25 Décembre, c'est censé être l'anniversaire de Ethan, depuis sa mort pour moi cette fête n'a rien de réjouissant, je me revois en train d'appuyer sur la gâchette.

— J'espère que tu seras bientôt opérationnel car j'aurai besoin de toi bientôt, me dit-elle.

Je hoche la tête comme un bon soldat le ferait face à son supérieur comme preuve de respect, ce qui n'est absolument pas ce que je pense.

— Pourquoi ne pas m'avoir prévenu pour ce soir ? Lui demandais-je.

— Les émotions sont quelques choses de très puissants, ça te fait voir la vie en rose comme te donne envie de te pendre. Je n'aime pas dépendre de quelque chose comme ça qui influence mon travail. J'ai bien vu que tu as laissé tes émotions te guider et je ne pouvais me permettre qu'elle ruine mon travail, m'explique-t-elle.

— Mais je vais être intégré pour le prochain coup ? Demandais-je.

— Sans aucun doute, me répond-elle en souriant.

Je hoche la tête.

— Bien maintenant repose toi, il faut nettoyer tout ça, mais je vais demander à quelqu'un d'autre. Demain nous avons de nouveaux élèves à gérer. Les traumatisés sont mes préférés, me dit-elle avant de quitter la salle.

Je baisse la tête et soupire.

C'est un cauchemar.

*

*

*

—... Tom Glaves, Rachel Queen et Avery Gates, ils vont tous nous manquer. J'espère que vous n'êtes pas traumatisés, nous ne savons pas encore comment ce genre de brigand ont pu s'infiltrer dans notre école mais je vous promets de venger vos amis, annonce la directrice en fixant les élèves qui la regarde.

Elle quitte l'estrade en me faisant signe de la suivre.

Je jette un coup d'œil vers mon frère et Dustin, j'ai décidé de mettre ma fierté de côté et de l'appeler avec son prénom mais c'est seulement pour le moment.

Je le faisais pour embêter Avery mais maintenant qu'elle n'est plus là je ne vois pas l'intérêt de rire.

Je rejoins ensuite la directrice qui m'attend.

— Je crois que c'était le spectacle le plus succulent que je n'ai jamais vu, me confie-t-elle.

Je fais mine de rire.

|Point de vue d'Avery|

Je me frotte les yeux et un mal de crâne me frappe soudainement.

Je pose ma main sur mon crâne et une douleur se répand.

Des images de tout à l'heure me viennent en mémoire.

J'ai dit à Grant que je l'aimais.

Quand la totalité de la soirée me revienne en tête, je me redresse et aperçois qu'il me manque une chaussure.

Je porte encore ma robe pour la soirée.

Je regarde les alentours, il fait sombre, il y a une petite ouverture sur le mur en face de moi et je décide de regarder à travers mais un grillage me bloque.

Je m'aperçois que c'est en réalité une porte avec des barreaux similaires aux portes des cellules de prison.

Je suis dans une cellule.

Je regarde autour de moi mais celles à côté sont complètement vides.

Je plisse les yeux et essaye tout de même de voir à travers l'ouverture à quelques mètres devant moi.

Je vois quelqu'un qui met de l'essence dans une machine, j'ai déjà vu ce genre d'engin quelques parts.

C'est ceux qu'utilisent les patrouilleurs.

Je suis dans la grange des patrouilleurs ?

Mais si je suis seule, où sont les autres ?

Ca veut dire que Ginny est morte ?

Je pensais que je la verrai mais je suis visiblement seule.

Je décide de forcer sur la porte qui me retient prisonnière, l'endroit a l'air assez ancien et la rage que j'éprouve pour la directrice me permettra peut être de briser la serrure un peu rouillée.

Je secoue la porte dans tous les sens mais je ne suis pas assez forte, de toute façon le contraire m'aurait étonnée.

— Elle est réveillée je pense, j'ai entendu du bruit, dit-une voix qui provient de derrière la porte qui me coupe du reste du monde.

La porte s'ouvre, mais il fait beaucoup trop sombre pour que je puisse voir qui est-ce.

La personne longe les cellules pour s'arrêter devant la mienne.

— Avery Gates, me dit-une voix.

La directrice.

Elle se penche vers moi en souriant.

— J'ai réservé cette section exprès pour toi, je me suis dit que tu aimerais cette solitude, continue-t-elle.

Je me retiens de lui cracher à la figurer.

— Depuis le temps que j'attends de voir ton air supérieur de ce côté ci des barreaux. Je ne sais pas encore ce que je vais raconter à tes parents. Ou alors je fais comme j'ai fait avec... Comment s'appelait-il ? Ethan, me dit-elle.

Je fronce les sourcils.

— Ethan ? Demandais-je.

— Oui, Grant lui a tiré une balle dans la tête quand s'était un élève, m'explique-t-elle.

— Son meilleur ami Ethan ? Demandais-je.

Elle soupire.

— T'es encore plus idiote que je le pensais ! Oui c'est lui. Je pourrais te transformer en arme humaine, ton esprit est corrompue, je peux te faire faire ce que je veux et tu tueras tous tes camarades de classes et tu devras vivre avec ce fardeau toute ta vie, ou alors je te tue, me dit-elle d'un air pensif.

Je passe une main dans mes cheveux et retire une des épingles qui est dans mes cheveux.

— Vous êtes tarée ! M'exclamais-je.

Elle ricane.

— J'en connais qui me supplierai pour ne pas mourir mais toi tu m'insultes, tu es encore plus minable que je le pensais, soupire-t-elle.

Je la dévisage.

Elle se penche à nouveau, pose ses mains sur les barreaux de la porte puis me murmure :

— Considère-toi déjà comme morte.

Je lâche un cri et plante mon épingle dans sa main.

Je ne sais pas si j'ai réussi à lui planter profondément mais des gouttes de sang sont présentes sur ma main quand je la retire.

Je me recule alors qu'elle m'insulte de tous les noms.

Je la fixe d'un air satisfait et elle ne met pas longtemps à quitter les lieux pour me laisser à nouveau seule.

Je m'assois par terre, contre le mur en face de la porte de ma cellule, en faisant tourner mon épingle entre mes doigts, le sang de la directrice dessus.

Elle a raison sur une chose.

Je suis corrompue.

Prochain chapitre : ce week-end  ♥ Bientôt 100k!!

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