|-Chapitre 63-|


_.Chapitre 63._

J'allume ma clope et plaque mon dos contre la cuisine puis me laisse glisser par terre, je secoue l'allumette pour l'éteindre et aspire une bouffée.

Je ne sais pas quoi faire avec lui, il est têtu et ne veut pas que je l'aide.

Et je n'ai pas menti en disant que j'ai besoin de lui.

Je ne comprends pas pourquoi il a si peur que je connaisse la vérité.

Je nous revoie il y a quelques minutes, nous défiant du regard.

Comment une seule personne peut me rendre aussi vulnérable en un seul regard ?

J'allonge mes jambes sur le sol et aspire une taffe de cigarette.

Je ne vais pas l'abandonner, il doit comprendre que je ne le laisserai pas tomber.

Il peut me dire tout ce qu'il veut, ses yeux parlent pour lui et ce qui sort de sa bouche ne m'intéresse pas.

Je reste à fumer ma clope, assise sur le carrelage de la cuisine et à réfléchir puis je me lève et retourne dans ma chambre pour me coucher.

La semaine passe et demain c'est Noël.

Je n'ai pas cessé de réfléchir à ma manière de l'aider et pour le moment rien ne m'est venu à l'esprit mais je vais trouver quelque chose, je le sais.

— Ca s'est amélioré avec Grant ? Me demande Dustin alors que nous marchons dans le couloir.

Je hausse les épaules.

— Il me fuie comme la peste, dis-je.

— Ne perd pas espoir, me répond-il.

— Et passer Noël ici c'est juste la cerise sur le gâteau, ajoutais-je.

— Sur ce point je suis d'accord, soupire-t-il.

|Point de vue de Grant|

Quelqu'un toque à la porte de ma chambre et j'hésite d'aller ouvrir, soit c'est Caillie, soit c'est Avery et je n'ai envie de voir aucune des deux.

Je décide de jouer le mort.

— C'est Jessica ! Me dit la personne de l'autre côté de la porte.

Je soupire et quitte mon lit pour aller lui ouvrir.

Elle me pousse puis se dirige pour aller ouvrir la fenêtre.

— Ca pue le fauve ici, soupire-t-elle en grimaçant.

— Fais comme chez toi, lui dis-je en m'allongeant à nouveau sur mon lit.

— Grant, lève toi, on dirait un ermite, tu dois sortir un peu, me reproche-t-elle.

— Je me lève déjà pour aller au toilette et pour aller sur cette stupide estrade tous les matins, lui dis-je.

— Tu vas finir virer si tu continues ainsi, me dit-elle en croisant ses bras de manière à me montrer son mécontentement.

— Mais je m'en fous et tu le sais, soupirais-je en levant les yeux au ciel.

— Non, tu ne t'en fous pas, si tu es ici c'est bien pour une chose, me rappelle-t-elle.

— Mon frère s'en sort bien sans moi, lui répondais-je.

— C'est cette Avery alors, en déduit-elle en s'asseyant sur mon lit.

Je détourne le regard.

— Pourquoi tu ne veux pas lui dire la vérité ? Tu sais que Caillie se venge sur elle depuis que tu l'as quitté, me dit-elle.

Je fronce les sourcils.

— Elle ne me l'a pas dit, murmurais-je.

— Mais comment veux-tu qu'elle te le dise, tu es enfermé dans cette chambre tout le temps, me répond-elle.

— Ne me parle pas comme ça, lui dis-je en remarquant le ton qu'elle utilise.

— C'est ce que tu mérites ! Tu te laisses aller, me dit-elle.

— Laisse-moi me laisser aller tout seul, soupirais-je en plaquant un coussin sur ma tête.

— Pourquoi tu ne veux pas qu'elle sache la vérité ? Me demande-t-elle.

Je grogne pour lui montrer que sa présence m'énerve.

— Je ne partirai pas tant que tu ne m'auras pas expliqué, me dit-elle d'un ton déterminé.

Je soupire puis retire mon coussin de mon visage.

— Je ne veux pas la perdre c'est tout, je ne veux pas la blesser, lui expliquais-je en évitant son regard.

— Mais tu es en train de la perdre et ton attitude la blesse plus qu'autre chose, me répond-elle.

— Mais je vais la tuer comme Ethan, lui dis-je.

— Bien sûr que non, pourquoi tu dis ça ? Me demande-t-elle.

— Parce que j'ai tué mon meilleur ami, dis-je d'une voix brisée.

— Non, la directrice l'a tué, c'est elle qui l'a manipulé pour faire de lui une arme vivante, tu ne pouvais rien faire pour lui, tente-t-elle de me rassurer.

— Je ne peux pas prendre ce risque avec Avery, la directrice peut très bien faire de même avec elle, m'inquiétais-je.

— En la repoussant, tu la mets en danger plus qu'autre chose, me répond Jessica.

— Je ne peux pas prendre de risque, murmurais-je.

Je vois Jessica se lever et sortir de ma chambre en claquant la porte.

|Point de vue d'Avery|

La directrice nous a demandé, plutôt nous a crié dessus pour que nous allions immédiatement dans la cantine.

Quand tout le monde est rassemblé, elle attrape un micro et nous regarde tous un par un comme si elle voulait nous jeter une malédiction en un regard.

— Bonsoir, merci d'être venu, nous dit-elle.

Comme si on a eu le choix.

— Demain c'est Noël et j'aimerai fêter cette journée avec ma famille, vous mes élèves. Habillez vous en conséquence et que la magie de Noël opère. Dans vos chambres, une tenue ainsi que votre rôle pour aujourd'hui est disposé sur votre lit. Je veux que cet endroit soit rempli de joie. Et je veux particulièrement que tout le monde soit présent demain sans exception ! Ajoute-t-elle.

Je jette un coup d'œil à Phil qui me regarde d'un air désespéré.

— Je suppose qu'on doit retourner dans nos chambres, soupire Dustin.

Nous hochons la tête avant de quitter le réfectoire avant de se faire emporter par une vague d'élève.

Quand j'arrive enfin dans ma chambre, j'aperçois une robe disposée sur mon lit et une feuille dessus.

Je jette un coup d'œil sur le lit de Ginny, dire qu'au début de l'année elle était là.

Je me revois avec ma valise et son sourire chaleureux.

Je me sens un peu coupable de lui avoir criée dessus, c'est d'ailleurs la dernière chose que je lui aie dit mais elle le méritait.

Je ne sais pas où elle est et j'espère réellement qu'elle n'est pas morte, elle a encore une vie qui l'attend. Puis je me rappelle de ses parents quand ils sont venus et que la directrice voulait leur parler en privée.

Je n'imagine même pas quelle connerie elle leur a sortie, ce sont ses parents, ils ont droit de savoir la vérité à propos de leur fille.

Je repousse Ginny et tout ce qui va avec pour découvrir la robe que l'on m'a donné.

Je repousse le papier et attrape le vêtement que je vais porter demain.

Je pensais qu'en raison du peu d'amour que me porte la directrice, j'allais avoir un morceau de torchon mais je dois avouer qu'elle est vraiment magnifique. Pourtant je ne suis pas du genre à m'extasier devant un vêtement mais la renommée de ce jeu n'est pas un coup monté.

C'est une robe raisonnablement courte, le buste est rouge puis la couleur se dégrade pour devenir noir en bas.

Je pense que le rouge est là pour respecter le thème de noël.

Elle est cintrée à la taille pour laisser place à un voile fluide qui couvrira mes jambes demain.

Je la repose puis attrape le papier que j'ai envoyé valser tout à l'heure.

Apparemment, je vais devoir m'occuper du sapin.

Je glisse dans la poche de ma veste, une clope et mon zippo puis je redescends en bas.

La plupart des élèves sont là, je vois Peter qui discute avec Caillie et quand elle me voit, elle me lance le regard le plus noir qui puisse exister sur Terre, encore plus noir que du charbon.

Je détourne le regard et aperçois quelques boites entassées avec des guirlandes qui dépassent.

Je me dirige vers celle-ci et m'apprête à en porter une mais on m'arrête.

— Avery c'est ça ? Me demande-t-on.

Je tourne la tête pour voir la fille qui m'a parlé ce midi.

Je hoche la tête.

— Je m'appelle Rachel, me dit-elle.

Je la fixe, pourquoi elle me dit ça ?

Ne voyant aucune réponse de ma part, elle décide de continuer.

— Je m'occupe aussi du sapin, m'explique-t-elle.

— Ah ok, il est où en fait ? Lui demandais-je.

Elle hausse les épaules.

— Je crois qu'ils vont le livrer d'une minute à l'autre.

Elle se penche pour attraper un carton et je fais de même.

— Les filles, vous êtes là pour le sapin ? Demande Jessica qui s'approche de nous.

Je hoche la tête.

— Laissez tomber les cartons, on va chercher le sapin, nous dit-elle.

Je repose mon carton et la suis jusqu'à l'arrière cour où j'avais déjà vu Grant une fois.

Je vois un camion garé avec les portes arrière ouvertes qui laissent voir un magnifique sapin, qui est d'ailleurs énorme.

Après 15 min à le tirer dans tous les sens pour le faire rentrer par une petite porte, on se résout à faire le tour de l'école pour le faire passer par l'entrée principale qui est beaucoup plus grande.

Cela étant fait, on décide de mettre les décorations ce qui prend énormément de temps.

Le sapin mit debout est beaucoup plus impressionnant.

Nous sommes obligés de prendre un escabeau et c'est Rachel qui est désignée pour mettre l'étoile au sommet du sapin.

Nous reculons pour voir notre œuvre pendant que Rachel grimpe pour poser l'étoile.

— Tu devrais aller parler avec Grant, me dit soudainement Jessica.

Je tourne ma tête vers elle.

— Je sais tout, il m'a parlé de votre situation et c'est une vraie tête de mule mais il a besoin de toi, me confie-t-elle.

Donc, Grant a une confidente.

— Tu es son ex ? Lui demandais-je un peu perdue.

Elle éclate de rire.

— Non, j'ai participé au Wesley School en même temps que Grant, m'explique-t-elle.

Je la fixe d'un air ahuri.

— Tu étais avec Grant mais alors tu sais ce qui est arrivé avec son meilleur ami ? Lui demandais-je.

— Avery, je ne peux pas t'en parler. C'est à lui de le faire mais je t'assure qu'il faut que tu insistes, me dit-elle en posant une main sur mon épaule.

Un cri strident nous sort de notre conversation.

Je tourne ma tête pour voir Rachel tomber de l'échelle et être attraper par Grant. Je déglutis alors qu'elle s'accroche à son cou et qu'elle le regarde comme une grosse sucette.

Je pourrais même voir un filet de bave si je me rapproche bien.

Jessica me fait un sourire puis va rejoindre Grant et Rachel.

— Ca va ? Demande-t-elle alors que Rachel lâche un cri de douleur et je peux définitivement voir que c'est une simulation.

— Non, je pense qu'il faut qu'on me porte, dit-elle en faisant les yeux doux à Grant.

— Euh, ok, dit-il avant de s'éloigner, Rachel dans les bras.

Quand il est enfin parti, Jessica revient vers moi.

— Il a juste peur de te blesser comme il l'a fait avec son meilleur ami mais tu dois lui montrer que ce n'est pas le cas. Cela montre qu'il tient vraiment à toi s'il est capable d'inventer des conneries pour te protéger, m'explique-t-elle.

J'espère qu'elle dit vrai.

— Et pourquoi tu ne fais pas partie du conseil ? Enfin je devine que tu dois faire partie des vainqueurs, lui dis-je.

— Parce qu'après ce que la directrice a fait à son meilleur ami, j'ai vu que le conseil devait être aussi honnête que la directrice et je ne veux pas faire partie de ce type personne. J'ai réussi à me faire juger inapte à rejoindre le conseil à cause d'un trouble psychologique. Ce qui est complètement faux mais personne ne sait ce qu'il se passe à la Wesley School et ce que je leur ai dit n'est qu'un avant goût de ce que nous avons réellement vécu, m'explique-t-elle.

— Et pourquoi tu es revenue ici ? Lui demandais-je.

— Grant m'a sauvé la vie et comme lui je n'avais plus rien à faire de ma vie, je n'étais peut être pas brisé psychologiquement mais mon comportement avait vraiment changé, j'allais frapper quiconque osait me toucher. Je n'ai pas réussi à garder mon job à cause de ma paranoïa et quand Grant m'a parlé de son projet de devenir surveillant pour garder un œil sur son frère, je me suis dit que j'allais faire pareil. Je n'ai personne à surveiller mais je n'ai pas l'impression d'être une folle ici, j'ai l'impression que l'on me comprend, m'avoue-t-elle.

— Est-ce que tu as du tuer pour rester en vie ? Lui demandais-je.

— Une fois, me répond-elle en détournant le regard.

— C'est l'heure de manger, nous avertit un autre membre du staff qui vient d'arriver dans la salle.

Je lance un dernier regard à Jessica puis me dirige vers le réfectoire.

On est le jour-J, Noël, j'imagine mon père qui se lève et j'espère que ma mère est à ses côtés.

J'ai tellement bien dormi qu'il est déjà 16 heures, ça m'avait manqué de dormir autant.

Je pourrai même me sentir à la maison si je ne dormais pas dans une chambre, qui est dans une école, qui est sur une île au milieu de la Manche.

Je vois ma robe que j'ai mise sur l'autre lit.

Je prends rapidement ma douche et enfile mon uniforme pour descendre en bas.

Une musique de Noël est émise dans les hauts parleurs disposés à chaque coin de murs.

J'aperçois au loin Dustin et Phil qui discutent ensemble.

Je passe devant le groupe de filles qui gloussent.

Je ne peux m'empêcher d'écouter ce que Rachel dit quand je passe à côté.

— Il m'a tenu dans ses bras, je savais qu'on était fait l'un pour l'autre, dit-elle suivie des cris stridents de ses amies.

Je grimace et rejoins rapidement mes amis.

— Comment va la belle au bois dormant ? Demande Phil en souriant.

— Ca va, vous êtes prêt pour ce soir ? Répondais-je.

Ils haussent les épaules.

— Vous pensez qu'elle nous a préparés des cadeaux ? Nous questionne Dustin.

— Je pense que ce sera des cadeaux à sa façon, comme un taser par exemple, répondais-je en riant.

— Tu m'accorderas la première danse ? Me demande Phil avec un sourire qui se veut charmeur.

Je hausse les épaules.

— Si tu veux, je ne savais pas qu'on allait danser, dis-je.

— Si, je me suis occupé de la musique hier, me répond-il.

— Tu t'es occupé de quoi Dustin ? Demandais-je.

— De la nourriture, pour mon plus grand plaisir, j'ai dû goûter les petits fours et donner mon avis, nous explique-t-il.

Nous passons la fin de l'après-midi ensemble, à se raconter nos pires Noël puis l'heure de se préparer sonne.

Nous nous quittons et tout le monde retourne dans sa chambre pour se mettre sur son 31.

Mais avant, j'ai besoin d'une clope sinon je ne pourrais pas me détendre.

Je m'installe sur le rebord de ma fenêtre et embrase le bout de mon rouleau de nicotine avec mon zippo avant de le jeter sur mon lit.

J'approche le cylindre pour prendre une taffe en fermant les yeux.

Joyeux Noël Avery.

Je recrache ce poison sous la forme d'un nuage qui s'évapore rapidement.

Je ne pensais pas un jour me considérer comme une fille qui a beaucoup de choses à gérer, mais je ne pensais pas un jour rencontrer quelqu'un comme Grant.

Et maintenant c'est la seule constante de ma vie, j'ai besoin de lui, au début le détester m'a permis de supporter l'école, maintenant c'est l'aimer qui me permet de ne pas me jeter par la fenêtre.

Oui, je l'aime et je ne pensais pas dépendre de quelqu'un un jour.

C'est tellement déroutant, on est vulnérable, on lui donne son cœur entre les mains, et il a deux choix, l'écraser entre ses doigts ou alors l'entretenir précieusement.

Pour le moment il le piétine mais bientôt, il l'écrasera en me regardant droit dans les yeux.

Je pourrais même me sentir chanceuse que ce soit lui qui me brise le cœur mais je ne veux pas ressentir ce sentiment d'abandon, de déchirement comme si notre vie était finie, notre seule constante a disparu et maintenant on ne sait plus quoi faire.

J'ai vu tellement de gens brisés mais je suis prête à prendre le risque pour lui.

J'écrase ma cigarette et quitte la fenêtre pour la jeter à la poubelle.

Je me lave les dents et retourne dans ma chambre pour fixer ma robe, à nous deux.

Après m'être habillé, j'attrape une paire d'escarpins qui trainent par terre et les enfile.

Je retourne dans la salle de bain pour m'occuper de ma coiffure et de mon teint de cadavre.

Je fais de mon mieux et accroche mes cheveux avec des épingles à cheveux.

J'arrive à les faire tenir en un espèce de chignon, je me parfume et retourne dans ma chambre une dernière fois.

Il est presque 20 heures quand je quitte ma chambre.

J'aperçois au loin quelques personnes qui descendent les escaliers.

Ca veut dire que je ne suis pas trop en retard.

Lorsque j'atteints enfin la salle en question, je la trouve magnifique.

Notre sapin illuminé partage la magie de Noël et le buffet au fond est garni de mets qui ne demandent qu'à être mangés.

Je remarque que tous les filles sont habillés aux couleurs de Noël et les garçons ont l'indémodable costard cravate noir.

J'aperçois Phil et Dustin qui discutent ensemble avec un verre dans la main.

Je me dépêche de traverser l'immense salle pour les rejoindre.

— Déjà en train de se saouler à ce que je vois, dis-je pour les taquiner.

Ils se tournent vers moi.

— On ne change pas les bonnes vieilles habitues, me répond Phil en désignant son verre de jus d'orange.

— Ca fait bizarre de te voir en robe, dit soudainement Dustin.

— Ce qu'il veut dire c'est que ça te va bien, intervient Phil en riant.

Je leur souris et attrape un verre de jus d'orange.

Alors que Dustin nous raconte une blague, je sens un regard sur moi.

Je sais exactement qui c'est, mais cela ne peut empêcher mon cœur de battre plus fort.

Je jette un rapide coup d'œil derrière-moi pour voir où est-il.

Lorsque mes yeux le trouvent, un frisson me parcourt l'échine.

Il est magnifique.

Il porte aussi un costume mais chez lui cela ne donne pas le même effet.

J'ai juste envie de me jeter sur sa bouche.

Son regard noir me fixe sans aucune retenu, mais je tourne ma tête pour me mettre dos à lui de nouveau.

Quand Dustin a fini sa blague, Phil s'exclame :

— Je vais mettre la musique ! Et n'oublie pas ma danse.

Il court et quelques secondes la musique s'étend dans la pièce.

Il revient en quelques secondes et me tend sa main.

Je souris et place main dans la sienne alors que nous nous plaçons au centre de la pièce suivie des autres élèves.

Je pose mes mains sur ses épaules et il pose les siennes sur ma taille.

— Tu ne peux pas savoir à quel point Grant va me démonter, ricane-t-il.

— Pourquoi ? Lui demandais-je alors que nous nous laissons entrainer par la musique.

— Parce que je danse avec toi, regarde comment il nous fixe, dit-il fier de lui.

Je tourne ma tête pour voir Grant qui n'a pas bougé et qui nous fixe effectivement.

Je remarque alors Caillie et Peter qui dansent ensemble.

Nous tournons alors que Phil rit à propos de son frère.

— T'es méchant, lui dis-je en riant à mon tour.

— Très convaincant Avery, me répond-il.

Je lui fais une grimace en réponse.

Le piano m'entraine et je ne remarque pas la fin de la chanson.

Mais Phil me lâche.

Je reviens à la réalité.

— Merci pour la danse très chère, me dit-il d'un moqueur.

— Tout le plaisir est pour moi, répondais-je en faisant une révérence avec ma robe.

— Je ferai mieux d'y aller si je tiens à ma vie, me répond-il avant de partir à moitié en courant.

Je n'ai pas le temps de comprendre que quelqu'un m'attrape le bras et me retourne avant de me plaquer contre son torse.

Je n'ai pas besoin de lever la tête pour savoir qui est-ce.

Mon cœur frappe contre ma poitrine et j'ai l'impression qu'il peut le sentir.

Il pose ses mains sur ma taille en me pressant contre lui.

Je respire difficilement dû à son corps collé au mien.

Doucement, je relève la tête et noue mes mains derrière sa nuque.

Son regard.

Il m'a tellement manqué.

Ca fait si longtemps que je ne l'ai pas vu de si près, que je n'ai pas pu le toucher.

Je pose une main sur sa joue et la caresse.

Il reste de marbre mais son attitude ne fait que me faire perdre la tête.

Je sens ses mains sur moi.

La musique change et nous recommençons à danser à nouveau.

Elle devient de plus en plus entrainante.

Nos visages se rapprochent, nos souffles se confrontent et nos yeux se défient.

— Avery, me murmure-t-il.

Mon estomac se tord en entendant mon prénom prononcé de cette manière.

Plus rien n'existe, c'est seulement lui et moi.

— Tu m'as manquée, lui avouais-je.

Il ne me répond pas mais ses yeux le font à sa place.

Je peux voir de la douleur.

Alors que la musique atteint son apogée, je m'apprête à plaquer ma bouche sur la sienne mais je recule.

Nous sommes entourés d'élèves.

Je lui attrape la main et lui lance un regard avant de partir en courant pour sortir au plus vite de cette salle.

Je me fous de qui nous voie, je veux juste être avec lui et personne d'autre.

Mes chaussures me font mal mais j'ai le cœur qui bat tellement vite que si je ne prends pas l'air je vais faire un infarctus.

Nous arrivons devant la grande porte d'entrée, je la pousse doucement et sors dehors, frissonnant à cause de la brise glaciale.

Mais le contact de sa main dans la mienne me fait bouillir de l'intérieur.

Nous descendons les marches et il m'arrête juste après.

Je me tourne vers lui et lui souris.

Sa main se lève doucement et se pose sur ma joue qu'il caresse doucement.

— Tu es magnifique, me murmure-t-il en plongeant son regard dans le mien.

— Grant, je ne sais pas ce qu'il s'est passé avec ton meilleur ami mais je ne veux pas que tu puisses décider à ma place si je dois être avec toi ou non. Je t'aime. Voilà, je te l'avoue, je t'aime et ce n'est pas en me repoussant que tu peux me préserver, ne l'oublie pas. J'ai besoin de toi et tu as besoin de moi, alors s'il te plait, ne me repousse pas quand je vais faire ça, lui dis-je.

J'attends quelques secondes pour voir sa réaction et me penche pour l'embrasser mais il entoure ma taille de son bras et me plaque contre lui avant de coller brusquement ses lèvres sur les miennes.

J'entoure mes bras autour de sa nuque et respire lourdement quand il décolle sa bouche de la mienne.

— Je t'aime, soupire-t-il avant de plaquer à nouveau sa bouche contre la mienne.

Mon cœur frappe contre ma cage thoracique, je passe mes mains dans ses cheveux alors qu'il me presse contre son corps.

Nos lèvres débutent une danse lascive, me laissant désarmée devant sa beauté saisissante.

Un coup de feu me fait sursauter.

Je me recule, le cœur battant, les lèvres gonflées pour me tourner vers la porte d'entrée.

Des nouveaux coups de feu résonnent.

Phil et Dustin !

— Il se passe quoi ! M'exclamais-je en me tournant vers Grant.

Il hausse les épaules.

— Je ne sais pas, la directrice ne m'a parlée de rien, soupire-t-il.

Je m'apprête à remonter les marches mais il m'attrape l'avant-bras.

— N'y va pas, me dit-il.

Je secoue la tête négativement.

— Je dois y aller, déclarais-je déterminée.

— Mais c'est du suicide ! S'exclame-t-il.

— Mais il y a Phil et Dustin ! Lui dis-je.

Il me fixe quelques instants, les coups de feu continuent.

— Ok, je m'occupe de Phil et toi de Dustin, m'ordonne-t-il.

Je hoche la tête et monte les marches rapidement.

Arrivée devant la grande porte, je me tourne vers lui, pose mes mains sur ses joues et l'embrasse comme si c'était la dernière fois.

Je me décolle et lui lance un dernier regard avant d'ouvrir la porte d'entrée et de me glisser à l'intérieur, découvrant la scène d'horreur devant moi.

Des corps étalés par terre, j'aperçois à quelques mètres de moi des élèves, les mains attachées avec des petites cordelettes.

Je m'empresse de les détacher et de leur dire de sortir dehors.

J'arrive près de la salle et aperçois des hommes avec des armes à la main, ils arpentent la salle, se baissent pour voir le moindre élève caché sous les tables du buffet.

Mais est Dustin ?

Mon attention est attirée par quelqu'un caché derrière les rideaux qui recouvrent les grandes fenêtres de la salle.

Il gigote un peu et je reconnais rapidement Dustin.

Je jette un coup d'œil vers les hommes armés pour voir qu'il me tourne le dos.

Je cours rapidement mais mes talons me trahissent.

Ils se retournent et me crient de ne pas bouger.

Je jette un coup d'œil vers Dustin qui vient de me remarquer.

Je me baisse et attrape un de mes escarpins puis le lance vers l'un des gars pour attirer leur attention sur autre chose.

— Cours Dustin ! Criais-je à plein poumon.

Il se relève et traverse la salle sans s'arrêter.

Je me tourne pour le rejoindre mais un des hommes commence à tirer.

Je me jette à terre et rampe sur le sol sans quitter les deux hommes des yeux.

Je regarde brièvement Dustin qui est en sécurité, il me fixe attendant que j'arrive.

— Va-t-en ! Lui ordonnais-je d'un ton dur.

Il hésite quelques secondes et je m'apprête à lui crier dessus à nouveau mais il quitte enfin les lieux.

Je marche à quatre pattes pour trouver un endroit sûr puisque je suis à découvert.

Alors que l'un des hommes me pointe avec son viseur, je me jette sous une des tables du buffet, la balle me frôlant de peu.

Mon cœur bat à la chamade.

Je me recroqueville sur moi-même en essayant de masquer ma respiration bruyante dû à la panique.

Des pas se rapprochent et je vois un des hommes soulever la nappe qui me recouvre.

Je lâche un cri.

Il m'attrape le bras et me relève violemment.

— Tu viens avec nous, dit celui qui me tient.

Nous quittons la salle et j'aperçois deux autres personnes habillées de la même manière que ceux qui m'ont piégée.

Ils ont attrapé quelques élèves aussi.

Je regarde par terre pour voir les corps étendus par terre, j'aperçois celui d'une amie à Rachel.

Des images de Peter qui me vise avec son arme dans la forêt me reviennent en mémoire mais la voix grave du gars qui me tient me sort de mes pensées.

— Elle a fait échapper tout le monde, s'énerve-t-il.

— Ce n'est pas grave, elle vaut largement plus que tous ses idiots, lui répond une voix familière.

Je relève la tête pour voir la directrice.

— Tu n'échapperas pas à ton destin, me dit-elle avant de leur faire signe de partir.

Je suis emmenée avec le reste des élèves encore en vie qui se sont fait attraper mais je n'ai pas le temps de voir où nous allons car l'un de m'assomme avec ce qui semble être la crosse de son arme.

Prochain chapitre : le week-end prochain.

Méga long chapitre pour m'excuser d'avoir oublier de poster le week-end dernier, je révisais un contrôle commun et j'étais persuadée d'avoir déjà poster, je m'excuse vraiment ♥

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