|-Chapitre 56-|
_.Chapitre 56._
Nous sommes Mercredi aujourd'hui, ce qui veut dire que je n'aurai à supporter Peter que durant la matinée et qu'ensuite nous aurons quartier libre.
Même si je ne veux pas l'avouer, je suis quand même contente qu'il y ait une personne comme lui dans la classe parce que sinon ça serait vraiment ennuyant.
Mais en dehors du côté amusant, Peter est un concurrent dangereux qui a déjà tué auparavant.
Pour lui nous ne sommes que des tas d'os qui lui bloquent le passage, il n'hésitera pas à nous tirer une balle dans la crâne pendant le sommeil ou nous empoisonner.
Je suis néanmoins réellement heureuse que mes deux amis soient toujours là mais je ne peux m'empêcher de me demander ou sont le reste des élèves, je veux dire qu'on ne cache pas une centaine d'adolescents en une nuit.
J'ai la mauvaise intuition qu'ils soient morts mais j'espère que c'est seulement mon esprit trop fataliste qui me joue des tours.
Lorsque la directrice nous accueille dans le réfectoire pour notre deuxième vraie journée dans le jeu, elle est plus rayonnante que jamais et nous dévisage par la même occasion avec toute la haine et la froideur qu'elle possède.
Je pourrais l'admirer, la voir se donner tant de mal à nous détester, à se rendre mauvaise, c'est tout un travail mais en même temps je me dis qu'elle l'a choisi et qu'elle est sûrement ainsi par nature.
Lorsqu'elle monte sur l'estrade, mon regard ne peut s'empêcher de dévier vers Grant, il est toujours derrière elle, les mains liées devant lui et le regard qui fixe un point droit devant sans jamais ciller.
Il est vraiment majestueux sur cette scène et je ne sais pas si c'est le baiser ou juste mon cœur qui fond comme du chocolat mais plus je le vois et plus j'ai du mal à m'empêcher d'admirer la belle personne qu'il est.
D'un certain point de vue, je devrais changer d'attitude parce que ce n'est pas du tout la Avery qui est arrivée dans cette école il y a quelques mois.
Je suis consciente que cette école m'a changé mais je n'arrive pas à voir le mal dedans, les personnes évoluent et il y a une raison à cela.
La directrice n'est plus la prof tolérante qu'avait mon père durant sa jeunesse.
Je ne suis plus l'adolescente solitaire qui fixe tout le monde en chien de faïence.
— Bonjour à tous, j'espère que vous avez bien dormi ? En réalité je n'en ai rien à faire. J'ai renforcé la surveillance pour le couvre-feu. Vous êtes peut être moins nombreux mais si vous voulez avoir une opportunité de pouvoir candidater au poste de membre du Conseil, il faut être irréprochable, ce qui n'est certainement pas le cas de tout le monde ici. Pour ce faire, vous allez vivre en Enfer jusqu'à la fin de cette année scolaire jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un. Vous allez tous vous lever, sortir votre téléphone portable de votre poche et le mettre dans le boite en carton qui est disposé sur la table au milieu du réfectoire. Maintenant ce n'est plus que vous et le jeu, il n'y a plus rien d'autre en travers de votre chemin, à part tous les autres élèves, ou plutôt devrais-je dire ennemi, nous dit-elle en crachant son venin tel une vipère.
Elle nous fixe tous comme si nous étions des êtres inférieurs, incapables de comprendre ce monde.
Elle fait quelques pas en arrière et se tourne vers Grant pour lui murmurer quelques mots. Elle nous jette un dernier coup d'œil puis quitte la pièce en faisant claquer ses talons sur le sol.
Grant descend les marches de l'estrade et se dirige vers la boite en carton où tous nos téléphones vont être prisonniers.
— Levez-vous, je veux tous les téléphones ici et si jamais j'en vois un seul, vous allez rejoindre tous vos copains qui sont partis, nous menace-t-il d'une voix forte.
Même s'il n'a pas l'air d'aimer son travail, il le prend très à cœur, ça se voit.
Il n'a pas envie de le perdre et je ne comprends pas pourquoi il porte un tel attachement à un si piteux métier, je veux dire qu'il pourrait faire mieux que surveillant dans une école. Je suis sûre que la paye doit être agréable mais sûrement pas assez pour accepter d'être sous les ordres d'une sorcières lunatique qui aime tout contrôler.
C'est un des nombreux mystères de Grant qui m'attire plus qu'autre chose.
Ma curiosité me perdra un jour, je le sais.
— Allez ! Dépêchez vous ! S'exclame-t-il.
Je sursaute et quitte le banc sur lequel je suis assise pour me diriger vers Grant et la boite en carton.
Lorsque j'arrive à sa hauteur, la seule chose qui me revient à l'esprit ce sont ses mains qui me serraient, ses lèvres sur les miennes.
Je secoue ma tête et pose mon téléphone dans le fond de la boite d'une main hésitante en évitant de le regarder.
J'ai déjà assez de mal d'affronter les évènements passés, je pense que si je dois aussi faire face à ce regard pénétrant qui peut lire à travers vous je vais sûrement finir dans un hôpital psychiatrique.
— Je trouve ça vraiment nul de nous privé du seul objet qui nous permettait de ne pas se sentir seul et de pouvoir être malgré tout connecter à l'extérieur tout en étant enfermé ici, se plaint Phil en passant une main dans ses cheveux.
— C'est sûr que c'est pas cool, ajoutais-je le cerveau complètement déconnecté de la réalité.
— J'en connais une qui va pas faire long feu sans téléphone, me dit Dustin un sourire en coin.
Je lève les yeux au ciel.
— On en est même pas à la moitié de l'année scolaire, soit tous les élèves sautent d'un pond ou alors elle veut juste qu'on s'entretue, soupirais-je.
— Je pense qu'elle souhaite les deux, me répond Phil en riant.
— Finissez de manger et allez en cours rapidement ! Nous ordonne Grant en refermant la boite en carton.
Tout le monde regagne sa place et nous mangeons en silence, en faisant le deuil de nos téléphones portables.
Quand la matinée de cours est finie, je ne sais pas quoi faire.
Je regarde les élèves qui errent dans les couloirs, le regard vide.
Je pense que c'était une très mauvaise idée de nous priver de notre téléphone portable mais pour la directrice c'est une opportunité de plus.
Notre souffrance fait son bonheur.
— Est-ce que la vie a toujours été aussi ennuyante ? Me demande Dustin en soupirant.
— Tu comprends pourquoi je fume maintenant ? Lui dis-je en glissant ma main dans ma poche.
— Tu bousilles ta santé c'est autre chose, me répond-il en souriant.
Je lève les yeux au ciel puis lui demande s'il veut m'accompagner pour aller fumer.
Il accepte car il est à un stade de sa vie où plus rien n'a de sens.
— Rien de nouveau dans la vie trépidante d'Avery Gates ? Me demande-t-il alors que je coince une cigarette entre mes lèvres.
Je hausse les épaules et actionne mon zippo pour ensuite l'approcher de ma clope.
Quand j'ai embrasé le bout de ma cigarette je glisse le zippo dans ma poche et coince ma clope entre mes doigts pour aspirer une bouffée de nicotine.
— Ceci veut dire que tu évites un sujet qui commence par –gr et finit pas –ant ! Me taquine-t-il.
— N'ose même pas prononcer son nom, lui dis-je en plissant les yeux.
— Grant ! S'exclame-t-il.
Je lui frappe le bras pour toute réponse.
— C'est hyper satisfaisant de te voir vulnérable, m'avoue-t-il.
Je soupire.
— Moi qui pensais que la directrice n'était qu'une sadique, je crois que j'ai trouvé pire, murmurais-je.
— Je suis touché d'être comparé à un être aussi diabolique, se moque-t-il.
Je prends une taffe de cigarette et allonge mes jambes sur le sol pour me détendre au maximum.
— Crois-moi, ce n'était pas un compliment, lui répondais-je.
— Je sais bien mais ne crois pas que tu vas changer de sujet, je veux savoir exactement tous les détails, me dit-il.
— Oh non tu ne veux pas, âme sensible s'abstenir, rétorquais-je.
Il lève les yeux au ciel.
— Alors raconte ! Me presse-t-il.
— C'est un peu bizarre, je veux dire que je suis pote avec son frère tu vois, soupirais-je.
— Je ne peux pas te répondre si je ne sais pas de quoi tu parles, me répond Dustin.
— On s'est embrassé, avouais-je en baissant mon regard.
— C'était quand ? Me demande-t-il.
— Lundi soir, on était en train d'échapper aux patrouilleurs, lui expliquais-je.
— Et vous vous êtes embrassés alors que c'était la panique générale autour ? Me demande-t-il en riant.
Je hoche la tête en laissant échapper un nuage opaque de ma bouche.
— Et depuis on en a pas reparlé, je ne sais pas s'il veut juste qu'on oublie ou seulement qu'il n'ose pas le faire, dis-je.
— Je pense que c'est un peu des deux, il aimerait bien oublier pour ne pas avoir à se demander s'il devrait t'en parler, me répond-t-il.
— Tu penses que je devrais en parler à Phil ? Lui demandais-je.
Il hausse les épaules.
— C'est un peu bizarre, mais il connait son frère mieux que personne ! Me répond-il.
Prochain chapitre : sûrement en fin de semaine car demain j'ai ma rentrée et j'ai beaucoup de boulot :3 ♥ Désolé et merci à tous ceux qui commentent ça me fait vraiment plaisir ♥
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