|-Chapitre 53-|


_.Chapitre 53._

Lorsque des phares nous éclairent, je me décolle de Grant et me tourne vers la source de lumière qui m'aveugle.

Je mets une main au dessus des mes yeux pour voir et je sens une main se glisser pour prendre la mienne.

Je me tourne vers Grant qui me tire par la main.

— Viens on y va, me dit-il avant de commencer à courir en direction de la porte.

Alors que je me fais entraîner par lui, je jette un dernier regard derrière moi pour voir les patrouilleurs descendre de leurs véhicules et courir vers nous.

Grant ouvre la porte et me fait passer devant avant de refermer la porte derrière lui.

— Dépêche-toi, on peut atteindre le bout et les enfermer avant qu'ils n'arrivent, m'explique Grant sans lâcher ma main.

Je hoche la tête, trop déboussolée pour dire ou faire quoi que ce soit.

Nous courons sans nous arrêter, jusqu'à en perdre haleine et heureusement je vois enfin la sortie.

Grant nous éclaire avec son téléphone et nous arrivons enfin au bout.

J'ouvre la seconde porte alors que j'entends des voix nous crier de nous arrêter.

J'ai les mains qui tremblent et je tire Grant par le bras pour le faire sortir au plus vite.

Mon cœur bat à la chamade et la seule chose qui me préoccupe est que nous nous en sortons sains et saufs.

Je claque la porte et Grant attrape le premier objet venu pour bloquer la porte.

Je la fixe et soudainement nous entendons des cris et quelqu'un qui tente de l'enfoncer.

Je sursaute et me recule.

Grant se tourne vers moi.

— Viens, me murmure-t-il avant de quitter les lieux.

Je le suis et marche sans m'arrêter, l'adrénaline alimentant mon sang et mon cerveau.

La directrice est la pire de toutes les personnes que j'ai pu croiser dans ma vie.

J'ai l'intime conviction qu'elle a même ordonné quelqu'un de tuer le jardinier pour mettre en marche son plan.

Elle avait tout calculé.

Depuis le début, elle savait que cela nous mènerait dans le jardin à l'heure du couvre feu.

De cette façon elle a pu se débarrasser du maximum d'élèves possibles.

Ils vont tous rejoindre Ginny.

Je me demande vraiment que leur arrive-t-il.

Je pense que sans Grant je n'aurai jamais pu m'en sortir.

— Grant, l'appelais-je.

Il tourne sa tête vers moi sans s'arrêter de marcher.

— Merci de m'avoir sauvé, tu n'avais pas à faire une telle chose ! Si quelqu'un t'avais vu, tu viens de risquer ton job pour moi ! Lui dis-je la voix débordant de reconnaissance.

Il me fait un sourire en coin puis secoue la tête.

— Tu es en train de me dire que j'ai risqué mon job, dois-je te rappeler de quel job parle-t-on ? Celui de sous-frire de la directrice ! Me répond-il.

Je lui souris.

— Puis, j'aime te sauver, reprend-t-il d'un ton plus sérieux.

Je détourne le regard, beaucoup trop touchée par ses paroles.

— Dépêchons-nous de rentrer avant qu'ils défoncent la porte, lui dis-je en riant.

Il hoche la tête puis me tend sa main.

Je plonge mon regard dans le sien et attrape sa main.

Nous marchons à nouveau en direction de ma chambre.

Lorsque nous arrivons enfin de la fameuse porte, je me tourne à nouveau vers lui.

La chaleur que provoque le contact entre nos mains liées me perturbe mais en même temps me rassure.

Je me remémore le baiser que nous avons partagé et mon cœur ne peut pas s'empêcher de battre plus vite.

Inconsciemment mon regard dévie vers sa bouche mais j'essaye de me contrôler et relève les yeux vers les siens.

Il a l'air amusé par la situation et je n'arrive pas à savoir si tout ça n'était qu'une erreur où si nous nous sommes vraiment embrassés.

J'ai la douloureuse envie de refaire à nouveau cette erreur mais je n'aurai pas l'audace de le faire.

Je n'ai pas assez de courage pour me pencher vers ses douces lèvres et les embrasser.

— Ca va ? Me demande-t-il.

Je relève mon regard et secoue la tête.

— Oui ! Je pète la forme ! M'exclamais-je d'une manière ridicule.

Il hoche la tête, ne croyant pas un seul de mes mots.

— Bon, repose-toi, me dit-il en lâchant ma main.

Je le fixe comme une œuvre d'art alors qu'il s'éloigne.

Mon Dieu Avery, fait quelque chose pour éviter que le dernier souvenir qu'il est de toi soit une obsédée avec un filet de bave débordant de sa bouche.

Je lui fais un minable « coucou » avec ma main.

Il réprime un rire et je lui tourne le dos.

Bien, parfait pour finir la soirée en beauté.

De toute façon je n'ai pas les idées claires, j'ai eu au déjeuner un corps décapité.

J'ai dû jouer au détective toute la journée pour comprendre à la fin qu'en réalité ce n'était qu'un guet-apens.

On peut dire que j'ai bien résumé ma journée.

J'ouvre la porte de ma chambre et m'effondre sur mon lit quelques secondes plus tard.

Je n'ai pas la force de retirer mes vêtements et pour tout vous dire je suis plus préoccupée par ce qu'il va se passer demain plutôt par le fait de dormir dans des vêtements puants la sueur, noté la touche élégante.

Mes yeux se ferment enfin et je peux laisser tous mes problèmes de côté pour quelques heures.

Lorsque je me réveille, la première chose qui me vient en tête est tout simplement la tête du jardinier.

J'essaye de faire disparaître cette image qui va sûrement me hanter toute la journée et voir plus longtemps.

Je remarque que je suis habillée de mon uniforme.

Je dois vraiment rester avec cette tenue ?

Je file sous la douche et enlève cette odeur désagréable qui me titille les narines.

J'enfile à nouveau à contre cœur l'uniforme que j'ai soigneusement imprégné de déodorant, prenait des notes, ça peut vous arriver un jour.

Je ressors et mon cœur fait un bon lorsque je remarque qu'il n'y a plus cette foule imposante d'élèves déprimées.

Elle a donc vraiment réussi son coup, se débarrasser du plus d'élèves possible.

Néanmoins, j'ai hâte de voir la tête qu'elle va faire en me voyant, je pense qu'elle a misée gros sur son plan pour ne plus avoir affaire à moi.

Malheureusement pour elle, telle une sensu, je resterai jusqu'à la fin, enfin plutôt jusqu'à ce que Grant en est marre de me sauver.

Je me présente dans le réfectoire qui est vraiment vide, un pincement au cœur se forme lorsque le sourire de la directrice apparait dans la salle.

Elle marche, plus vieille que jamais, elle parcourt son assemblée des yeux et ses yeux se figent dans les miens.

Je ne peux retenir un sourire narquois qui se forme sur mon visage.

Elle détourne le regard et son air joyeux semble être un peu plus terni.

— Bonsoir, nous voilà pour de bon dans les Wesley Game. Il n'est plus question de gentille attention ou de directrice adorable. Nous entrons dans le vif du sujet. Si vous êtes ici, pour la plupart, nous dit-elle en me fixant, vous êtes de probables membres du conseil. Bien sûr rien n'est joué et n'oubliez pas, pas de pitié ici. Les sentiments sont une faiblesse alors je vous conseille de les mettre en veille et de regarder chaque personne qui vous entoure comme un rival, un concurrent et non un ami voir pire, un amant.

Tout le monde se regarde en chien de faïence comme si nous n'étions que détritus bon à jeter à la poubelle.

Je remarque dans le lot Peter, plus heureux que jamais.

— Bien, bonne appétit, déclare-t-elle sans cacher son petit rire moqueur.

Elle quitte ensuite la pièce, nous laissant dans une ambiance froide et peu chaleureuse, oui nous sommes d'accord pour dire que froide et peu chaleureuse veulent dire la même chose mais personne n'en tiendra compte, on est bien d'accord ?

J'essaye de trouver Phil et Dustin.

Je me lève et parcours la pièce du regard.

Faites qu'ils soient là.

Je soupire de soulagement en apercevant la touffe blonde de Dustin qui est accompagné d'une autre plus foncé.

Je les rejoins sans atteindre et leur saute dessus.

Ils lâchent un cri de surprise, je ne vais pas commenter sur leur cri très efféminé reflétant toute la virilité qu'il possède.

Je m'assois à côté d'eux et soupire en voyant leurs deux sourires.

— J'ai vraiment eu peur qu'ils vous soient arrivés quelque chose, soupirais-je.

— On a croisé Grant et il nous a montrer un chemin pour nous mettre à l'abri, m'explique Dustin.

Je souris et me tourne vers l'estrade où Grant se tient toujours.

Il ne me regarde pas mais je ne peux m'empêcher de l'admirer.

Je ne sais pas si nous allons parler du baiser, s'il va agir bizarrement mais une chose est sûre, même s'il veut montrer cette façade froide de lui, il m'a laissé une chance de voir qu'il est vraiment et c'est une personne formidable.

Prochain chapitre : en fin de semaine

Je n'arrive pas à croire qu'on s'approche des 70K ♥

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