|-Chapitre 39-|



_.Chapitre 39._

J'ai demandé à Dustin de lui raconter rapidement ce qu'il s'est passé pendant que je fixe l'horizon essayant de faire le tri dans mes pensées.

Quand je suis arrivée dans cette école pour moi tout était clair mais j'ai l'impression que maintenant je ne réponds plus de rien.

Je m'assois en tailleur et tripote la cigarette entre mes doigts.

Je n'arrive pas à croire qu'une simple personne arrive à me mettre dans un tel état de trouble !

J'ai toujours su ce que je voulais, mes pensées étaient claires et limpides.

J'étais persuadée que cette année passeraient rapidement et que je quitterai cette école en tant que perdante mais la tête haute.

Pourtant j'ai l'impression que le destin ne s'est pas informé sur ce que je pensais, il a préféré que je passe une année stressante et éprouvante.

— Et toi ? Me demande Phil.

Je tourne la tête vers eux.

— De quoi ?

— Tu penses que nous pourrons aller voir notre famille à Noël ? Répète-t-il.

Je lui fais un faible sourire avant de détourner le regard.

— On verra bien mais c'est dans longtemps.

Encore deux mois à tenir avant Noël.

En réalité, malgré le magnifique discours de la rentrée nous ne sommes au courant de rien, ils nous manipulent comme ils veulent et nous nous jetons dans la gueule du loup sans aucune réticence.

|Point de vue de Grant|

Je la fixe attendant qu'elle réagisse.

— C'est bon, il peut prendre ma place, je m'en vais.

Un sourire se dessine sur mes lèvres en remarquant le ton qu'elle emploie mais ça n'a pas l'air de déranger l'élève.

Elle se lève brusquement et en ignorant mon regard puis quitte la table en me bousculant.

Je m'installe à sa place et croise le regard de ses deux amis qui se lèvent pour aller la rejoindre.

Tant mieux, ils lui changeront les idées.

Sa réaction est encore mieux que celle que j'attendais de sa part, plus elle me détestera et mieux je me porterai.

Je ne peux pas croire que nous allions nous embrasser. Rien qu'en y pensant j'ai envie de me frapper pour ma faiblesse.

Avery n'est pas répugnante mais je déteste la personne que je suis en sa présence.

Je n'arrive pas à réfléchir, à agir correctement.

Malgré tout ce que j'ai en tête, en sa présence il y aura toujours quelque chose qui fera tout basculé.

Je l'ai laissé trop de fois m'approcher mais je crois qu'hier j'ai été beaucoup trop compréhensif, trop tactile avec elle et elle s'est faite de fausses idées. Ce que je conçois totalement car j'ai une part de responsabilité dans son agissement et je dois tout faire pour rectifier le tir.

J'ai déjà tenté de la repousser mais apparemment le destin n'était pas de mon côté, c'était juste avant le moment où j'ai dû l'attacher sur cette chaise. C'était Mardi dernier.

J'étais décidé à la virer complètement de mon entourage mais le regard qu'elle m'a donné en sortant de cette salle de torture m'a terrifié.

Hier a été l'occasion de mettre les choses au clair.

J'ai fait beaucoup trop de choses qu'il ne fallait pas faire, j'ai joué avec le feu et de nombreuses fois ce sont mes hormones qui ont dicté mes actions mais c'est fini.

Une main se pose sur mon épaule, me sortant de mes pensées.

— Tu m'écoutes ? Me demande-t-elle.

Je fronce les sourcils.

— Mince ! Je me rappelle que je dois aller voir la directrice. M'exclamais-je avec un petit sourire désolé.

Je me lève avant qu'elle ne me retienne et quitte la cantine.

Je me sens tellement idiot d'agir de la sorte juste pour prouver à Avery qu'il n'y aura jamais rien entre nous.

Au début c'était seulement du mépris, je ne sais pas comment ce sentiment est né mais il a surgi de nulle part et c'est en parti pour ça que nous avons commencé à passer du temps ensemble, prenant le fait qu'on se déteste comme une raison évidente de notre rapprochement parce que je ne nierais pas que je me suis rapproché d'elle.

Bien entendu, tout cela n'était qu'une erreur et je suis content de m'en être rendu compte avant que cela n'aille plus loin.

Le fait qu'elle me dise hier que je n'étais qu'un homme qui couche avec tout le monde m'a blessé mais la partie égoïste de moi-même ne peut que se satisfaire de cela. Si elle pense que je suis une personne comme ça alors elle aura moins de mal à m'oublier.

Cette haine qui nous habitait s'est vite retournée contre nous mais maintenant tout est réglé et même si l'idée ne m'enchante pas vraiment peut être qu'elle entamera une relation avec ... Justin ?

Je sors rapidement de l'école et traverse le jardin, extirpant une clope de mon paquet.

Je m'arrête net en voyant mon frère, Avery et l'autre qui sont assis sur le toit du cabanon.

Je déglutis en fixant la scène.

Je m'appuie contre le mur et allume vivement ma clope avant d'aspirer une bouffée sans lâcher du regard les trois énergumènes.

Elle a l'aire si sérieuse.

Elle est sûrement en train de raconter une histoire ou quelque chose de ce type parce qu'elle ne s'arrête pas de parler et les deux autres l'écoutent, buvant ses paroles.

Elle a une expression fermée, et je vois à de nombreuses reprises ses sourcils se froncer.

Je détourne le regard et fixe un point en face de moi.

Je fume rapidement ma cigarette et jette un dernier regard dans sa direction avant de quitter les lieux, gravant à jamais son visage et ce sourire qui ne m'est pas destiné.

Je retourne dans ma chambre et sursaute en voyant qu'il y a déjà quelqu'un.

Je fronce les sourcils et soupire en voyant que c'est Caillie.

Encore une fois je me conforte à l'idée de m'éloigner de Avery, c'est à cause d'elle si j'ai lâché d'un seul coup que je sortais avec ma collègue.

Une autre preuve sur le fait que j'agis sans réfléchir en sa présence.

Elle avait eu une expression si satisfaisante pour mon égo quand je l'avais annoncé mais ce n'est pas assez pour m'encourager à supporter Caillie.

— Tu veux quoi ? Demandais-je sans prendre le temps d'être cordial avec elle.

Elle me fixe avant de faire un pas vers moi, essayant sûrement de m'impressionner mais sa petite taille l'a défavorise.

— Seulement passer du temps avec mon chéri.

Je frémis à l'entente de ce mot affectif.

Elle pose une main sur mon torse que j'enlève vivement avant de lui lancer un regard noir.

— Je n'ai pas la tête à passer du temps avec ma chérie, dis-je en appuyant sur le mot « chérie ».

Elle arque un sourcil et prend une mine consternée.

— Je vois, mais tu as assez de patience pour en passer avec cette élève, renchérit-elle.

Je soupire et m'assois sur mon lit.

Déjà que pour moi ce couple n'est qu'une simple illusion alors si je dois aussi gérer les crises de jalousie je ne vais pas la supporter longtemps.

Pourquoi ne pas casser alors ?

C'est simple, Caillie est la nièce de la directrice et en devenant le petit ami de cette dernière elle a arrêté d'agir comme une vieille chèvre avec moi.

Au départ je n'avais pas pensé que ça aurait eu des répercussions sur ma vie professionnelle, le fait que Caillie soit la nièce de ma supérieure n'a pas percuté sur le moment.

Puis sachant que je suis en couple avec Caillie me permet de me rassurer d'une certaine manière sur Avery, c'est une raison que je peux évoquer en cas de problème, une manière de mettre une barrière entre elle et moi.

— Tu vas vraiment me faire une crise de jalousie ? Tu veux vraiment te comparer à une adolescente ! M'exclamais-je.

Elle penche la tête sur le côté.

— Elle n'a que deux ans de moins que nous je te rappelle, n'emploie pas le mot adolescent en pensant que ça la dévalorisera, me répond-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

Je soupire et essaye de garder mon calme.

— Donc tu veux quoi ? Qu'on se sépare ! M'énervais-je.

C'est un peu égoïste et malsain d'utiliser son point faible mais je n'ai pas envie de me retenir non plus.

— Bien sûr que non ! Ricane-t-elle en s'asseyant à côté de moi.

Je me tourne vers elle.

Elle pose sa main sur ma joue et j'essaye de ne pas la repousser.

Je m'approche d'elle et dépose un baiser sur son front avant de me reculer.

— Tu crois vraiment en nous Grant ou je suis seule dans cette relation ? Me demande-t-elle.

— J'arrive pas à croire que tu me poses cette question, lui répondais-je en tentant de montrer que je suis blessé.

— Je suis désolée, c'est juste que tu me perds un peu des fois. Tu n'es ni tactile, ni attentionné, me fait-elle remarqué.

Je souris.

Si je ne peux pas mettre fin à cette relation sans passer pour un briseur de cœur auprès de la directrice, je vais juste la faire casser à ma place.

Me montrer odieux avec elle ne sera pas trop difficile.

— C'est ce que je suis, si tu ne peux pas t'en satisfaire alors tu connais le chemin de la sortie, rétorquais-je.

Je l'entends grogner.

Elle se jette sur moi et colle ses lèvres aux miennes.

Je fronce les sourcils et me fige complètement.

Ne voyant aucune participation de ma part, elle se redresse et me lance un regard d'incompréhension.

— Pourquoi ? Me demande-t-elle d'une petite voix.

Je me recule et me relève.

— Tu connais le chemin de la sortie, lui rappelais-je avant de lui tourner le dos.

Ceci dit, cette fois-ci c'est plutôt un ordre implicite de lui dire de foutre le camp mais j'espère qu'elle comprendra.

Je n'ai pas la tête de gérer le cas « Avery » mais encore moins de jouer le petit ami.


Prochain chapitre : Le week~end prochain ☻♥

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