|-Chapitre 20-|


_.Chapitre 20._

Je m'allonge sur mon lit et regarde le plafond, j'écoute mon cœur battre et des images d'il y a à peine deux heures me font frémir.

La vidéo de la pauvre fille qui se fait tirer dessus repasse en boucle dans ma tête et je me crispe sous cette vue.

Ma mâchoire se serre et les battements de mon cœur s'accélèrent.

Je coupe ma respiration, les cris stridents résonnent dans mon crâne.

Une main se pose sur mon épaule et je sursaute. J'ouvre les yeux et me redresse.

Je croise le regarde de Dustin qui me regarde confus.

—Toi non plus tu ne peux pas oublier ? Me demande-t-il.

Je hoche la tête et souffle un bon coup.

Il me lance un sourire de compassion et je secoue ma tête pour reprendre mes esprits.

— Bien finissons-en, plus vite on trouvera un moyen de partir et mieux je dormirais.

Il s'assoit à côté et sort le livre, on va dans la salle de bain et on ouvre le livre face au miroir.

Je commence à lire à voix haute et comme il me la dit cela ne raconte que l'histoire du jeu, du château, rien d'intéressant.

Je continue de lire à travers le miroir et il tourne les pages. Après une vingtaine de pages je commence à perdre espoir.

Le livre fait l'éloge de la directrice et du conseil, exactement l'inverse de ce que je recherche.

Je jette un coup d'œil à Dustin qui affiche une moue de désespoir.

Alors c'est ça ? Elle va gagner tout le temps, même une foutue escapade est calculée et cette sorcière avait tout prévu.

Ca se trouve ce livre est fictif, juste une copie d'un autre, ils l'ont juste écrit en version miroir pour rendre le livre plus mystérieux. Et cette organisation à la con qui se dit combattant contre le conseil et le jeu n'existe pas plus que nos chances de pouvoir partir.

C'est peut être une idée de la directrice qui a voulu piéger les élèves en leur laissant un faux espoir, espérant qu'ils meurent en silence dans leurs chambres sans rien demander à personne.

Ces simples idées laissent s'installer en moi une colère presque indomptable.

J'arrache le livre des mains de Dustin et le balance par terre.

Il sursaute et me regarde un peu surpris avant de poser son regard sur le livre.

— Avery. Me dit-il en tentant d'avoir mon attention.

— Laisse-moi. Dis-je d'un ton tranchant avant de sortir de la salle de bain, les poings serrés.

— Avery. Continue-t-il.

J'écarquille les yeux, il veut vraiment que je passe ma colère sur lui ?

Je respire lourdement en espérant qu'il comprenne que je n'ai pas la tête à recevoir une leçon de moral comme quoi le livre n'a pas à subir ma colère et que je l'ai abimé, enfin juste des paroles inutiles qui ne vont faire qu'amplifier ma colère.

Une main se pose sur mon épaule et je me tourne face à lui en levant ma main pour le menacer de le gifler.

Il me regarde impassible et arque un sourcil avant d'attraper mon bras et de le baisser.

— Quoi ! Dis-je en essayant de paraître calme.

Il brandit le livre avec certaines pages un peu plié et d'autre humide sûrement à cause du sol de la salle de bain.

Je le fixe attendant une suite, le prévenant en un seul regard qu'il a intérêt à réfléchir à ce qu'il va dire.

Il referme le livre sous mes yeux et me désigne la couverture de derrière.

J'attends toujours une explication et je le fixe muette comme une tombe.

— Regarde. Me dit-il tout simplement en me tendant le bouquin.

Je l'attrape d'un geste brusque et fixe la couverture sans comprendre où il veut en venir.

— Pourquoi tu me demandes de fixer comme une idiote une couverture en cuir ? Lui demandais-je agressivement.

— Maintenant retourne le livre. M'ordonne-t-il.

Je soupire et m'exécute.

Un petit sourire s'installe sur le visage de Dustin lorsqu'il remarque que j'écarquille les yeux.

Il y a une petite entaille dans l'épaisse couverture, je l'ouvre un petit peu et vois une feuille qui est glisser.

L'épaisseur de la couverture a pu permettre de faire une petite poche à l'intérieur de celle-ci.

Je jette un coup d'œil à Dustin qui me sourit comme un idiot.

Je retire la feuille et commence à la lire.

— Il y a marqué que pour prendre contact avec eux il faut voler le trophée du Wesley Game. Dis-je en regardant Dustin.

Il écarquille ses yeux et me fixe comme si j'étais folle.

— Le trophée du Wesley Game, c'est-à-dire celui qu'on a jamais vu et dont on ne connaissait même pas l'existence avant. Me dit-il.

Je hoche la tête et me mors la lèvre en soupirant.

Je marche dans la pièce et réfléchis à quelque chose qui pourrait nous aider.

— Il faut qu'on retourne à la bibliothèque, sa sera forcément écrit quelques part. Me dit-il.

— Je dois laver les frigos du cuisinier ! Je vais lui demander des infos et toi tu vas à la bibliothèque, on aura plus de chances de trouver des infos dessus. Lui répondais-je.

Il réfléchit quelques secondes puis finit par hocher la tête.

— Ca marche, n'oublie pas il nous reste très peu de temps. Me répond-il avant de sortir de ma chambre.

Je prends une grande inspiration et sors moi aussi de la chambre avant de descendre les escaliers rapidement en espérant que le cuisinier sera encore là.

J'arrive pile au moment où il allait fermer la cuisine à clé.

— Attendez ! Criais-je.

Il se tourne vers moi et fronce les sourcils.

— Me dis pas de te filer de la nourriture parce que tu peux direct retourner dans ta chambre. Me dit-il en souriant.

— Non, notre deal marche toujours ? Demandais-je.

Il arque un sourcil.

— Celui où je nettoie vos frigos et vous me fournissez en échange. Dis-je en soupirant.

Il hoche la tête et me fixe.

— J'aimerai nettoyer les frigos maintenant. Dis-je exaspérée de son attitude.

Il se gratte sa barbe et finit par ouvrir à nouveau la porte pour me laisser passer.

— Vous ne venez pas ? Lui demandais-je puisque j'ai besoin de lui pour avoir des réponses à mes questions.

En temps normal j'aurais tout simplement harcelé Grant pour qu'il me réponde mais je ne peux tout simplement pas, dès que je pense à lui ce qu'il s'est passé tout à l'heure me revient en mémoire et mon cœur bat à nouveau à la chamade.

— J'ai fini mon service. Me dit-il.

— Oui je sais mais si jamais je dénonçais notre petit trafic la directrice ne serait pas très contente. Dis-je avec un sourire narquois.

— Oui, j'en suis sûr, mais ça sera ton problème pas le mien.

Je lève les yeux au ciel.

— Vous ne voulez quand même pas que j'abime vos beaux ustensiles de cuisine. Minaudais-je.

Il fronce ses sourcils et me lance un regard noir.

— Pourquoi as-tu besoin de moi ? Me demande-t-il.

— Restez et vous le saurez. Dis-je en sortant tous les produits pour nettoyer les réfrigérateurs.

Je l'entends soupirer.

J'ai une chance sur deux qu'il reste, soit il est curieux, soit il n'en a rien à faire.

La porte se referme et je pense un instant qu'il est parti car le silence qui s'en suit me glace le sang.

— Dis-moi tout. Me dit-il.

Un sourire se dessine sur mon visage alors que j'entre à l'intérieur du frigo.

— J'ai besoin de quelques réponses. Répondais-je.

— A quel sujet ? Me demande-t-il en entrant aussi dans le frigo.

— Vous connaissez l'existence de la coupe du Wesley Game ? Le questionnais-je.

— Bien sûr, c'est une coupe qui a été faite en l'honneur de la première année du Wesley Game.

— Et où est-elle ? Lui demandais-je.

— Pourquoi t'intéresse-t-elle ?

— Un prof nous a demandé de faire un exposé sur un symbole du Wesley Game, j'ai pensé que la coupe était une bonne idée. Dis-je en souriant.

— Et en quoi sa localisation t'intéresse ?

Je lève les yeux au ciel.

— Je viens juste de vous le dire ! Pourquoi vous ne voulez pas me le dire, ce n'est pas comme si elle était dans une pièce hyper sécurisée qui est à côté du bureau de la directrice ! Dis-je ironiquement.

Je me tourne face au cuisinier qui me regarde avec un petit sourire.

— Elle est là bas ! Dis-je toute excitée.

Pour toute réponse il sortit du frigo.

— Je peux partir ? Me demande-t-il.

— Oui, merci. Dis-je contente que ça ait été aussi facile.

Je m'apprête à envoyer un message à Dustin pour le prévenir que j'ai trouvé mais je me rappelle que je suis partie rapidement sans prendre quoi que ce soit.

Les lumières s'éteignent d'un coup et la porte du frigo se ferme.

Je me précipite dessus mais elle est déjà fermée quand j'arrive.

Je frappe contre la porte en aluminium et essaye de trouver une issue de secours. Il n'y a même pas de conduit d'aération.

Je soupire et me laisse glisser contre la porte.

Avec un peu de chance le cuisinier va se rendre compte et va revenir.

Un souffle froid s'installe dans le frigo et j'arrive à faire un nuage de buée avec mon souffle.

Je baisse les yeux sur mes habits et rabats mes jambes contre mon torse.

Le frigo ne parait plus aussi accueillant qu'avant.

|Point de vue de Grant|

J'allais me rendre dans la chambre d'Avery, il fallait que je lui parle. Pourquoi je ne sais pas mais il le fallait, ça ne faisait même pas une journée, seulement quelques heures qu'elle m'ignorait et pourtant j'avais besoin qu'elle me parle, qu'elle m'insulte juste pour que je puisse dormir.

Alors que j'arrivais dans le couloir, je vis au loin Justin, ouais je crois que c'est Justin sortir de sa chambre.

Attends il vient vraiment de sortir de sa chambre ?

Je regarde l'heure, dites moi que c'est une simple illusion.

Mais lorsque cet idiot passe devant moi j'ai l'impression de me prendre une claque.

Je prends sur moi et décide de descendre, j'entends une porte se fermer mais je l'ignore et me dirige rapidement en bas.

Alors elle m'a fait tout ce cinéma, je me suis inquiété pour elle pendant que la directrice réalisait son plan de vengeance et juste pour qu'ensuite elle me tourne le dos et se tape ce con dans mon dos.

Oui, elle se fout de moi.

Elle me fait culpabilisé comme un idiot parce que Dieu sait que je n'ai jamais porté autant d'attention à une putain de fille, surtout pas à une élève comme Avery. Pour une fois que j'avais des sentiments positifs, que pour une fois je voyais que je faisais de bonne action elle réduit tout à néant.

Je savais qu'elle était un mystère toute entière mais jamais je n'aurais pensé qu'en réalité elle est juste une hypocrite aux allures de sainte ni touche !

Je sais bien que je n'aurais pas dû la laisser entrer dans cette pièce, l'attacher à cette chaise mais je ne pouvais faire autrement, je devais le faire.

Et bien sûr comme elle ne peut ne pas verser sa colère sur la directrice c'est moi qui me prends tout.

Je sais aussi qu'au départ je lui avais dit que j'allais l'ignorer jusqu'à qu'elle en pleure mais la seule fois où je baisse les armes, elle me poignarde.

Je crois que le pire dans tout ça c'est qu'elle ne le sait pas, elle m'a presque à ses pieds alors qu'elle n'a même pas levé le petit doigt. Moi un faiblard de première.

J'arrive dans le hall de l'entrée et aperçois Caillie qui est en train de ranger ses affaires sur son bureau.

Ma colère et ma rage bouillonne en moi et je m'avance près d'elle.

Je l'attrape par le cou et pose mes lèvres contre les siennes, j'ouvre les yeux et aperçois que ses joues ont rougi.

Elle bouge sa bouche contre la mienne et je la colle contre moi.

J'ai vraiment besoin d'évacuer cette colère, Avery veut jouer à ça et bien tu ne t'es pas confronter à la bonne personne ma belle.

Caillie pose ses mains sur mon torse et me pousse doucement.

Je fronce les sourcils alors qu'elle se recule et que le contact de nos bouches se rompt.

Je déglutis et la fixe d'un regard noir.

Elle baisse la tête et passe une main dans ses cheveux.

— Je.. Je... 'Fin on est pas tout seul ici, je ne sais... pas si la directrice approuverai. Murmure-t-elle en me lançant un sourire timide.

Je détourne le regard.

La directrice, je me demande qui j'ai envie de tuer en première, Caillie parce qu'elle est... Caillie, La directrice parce qu'elle arrive à s'interposer dans ma vie et que je la déteste c'est tout ou alors Avery cette écolière bourrée de frics qui a réussi à ma manipuler avec ses airs innocents.

Je me mords la lèvre pour éviter de dire quoi que ce soit et quitte Caillie pour m'enfoncer dans les couloirs.

Je percute de plein fouet quelqu'un.

Je relève la tête et vois le cuisinier.

— Excuse. Dis-je en commençant à m'éloigner.

Je fronce les sourcils et regarde ma montre.

Il est tard, pourquoi il est encore ici.

Je l'appelle et il se retourne.

— Qu'est ce que tu fais encore ici ? Lui demandais-je.

Il s'approche de moi et renifle.

— Tu sais la gamine que tu m'avais ramené l'autre jour pour nettoyer les frigos, elle est revenue les nettoyer mais elle m'a posé aussi deux trois questions.

J'allais lui demander ce qu'elle lui a dit mais son visage devint soudain blanc.

Il commence à courir vers la cuisine et je fronce les sourcils soudainement rempli d'une inquiétude.

Je rattrape le cuisinier et le stoppe.

— Il se passe quoi ? Lui demandais-je.

— Tous les soirs je coupe le courant dans la cuisine et c'est une mesure de sécurité automatique qui fait que toutes les portes se ferment. Me dit-il paniqué.

— Et alors ? La connaissant elle a déjà dû s'échapper par une des fenêtres. Dis-je ne comprenant pas.

— Elle nettoyait les frigos ! Me dit-il avant de reprendre sa « course ».

J'écarquille mes yeux et le rattrape pour ensuite lui ordonner de remettre le courant pendant que j'irai la chercher.

Putain qu'il est con.

J'arrive devant les portes et pousse en essayant de les ouvrir, au bout de quelques secondes qui pour moi sont très longues le courant se remet et je les ouvre avant de me précipiter pour ouvrir toutes les portes des frigos.

La dernière est beaucoup plus dure et je tire de toutes mes forces. Le cuisinier arrive et se joint à moi pour ouvrir cette ultime porte.

Quand elle s'ouvre, elle laisse le corps d'Avery livide et figé s'étaler par terre.

Mon cœur rate un battement sous cette vue et je me tourne rapidement vers le cuisinier qui regarde Avery glacée au sol.

Je te jure que si ce n'était pas lui, j'aurais tout simplement supprimé cette personne de notre planète.

J'attrape le corps d'Avery et la colle contre moi en espérant que ma chaleur corporelle la réchauffera un peu.

Prochain chapitre : Je ne sais pas encore.

Voici un chapitre surprise plutôt long avec de l'action et GRANT parce que je ne me voyais pas écrire un chapitre sans sa présence, et puis ça serait un peu nul je pense. Ah oui et pour ceux qui vont peut être se demander pourquoi les frigos ne se sont pas arrêter de fonctionner quand le courant a été coupé, vous allez le savoir dans le prochain chapitre.

InèS.



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