|-Chapitre 2-|

_.Chapitre 2._

Je ferme la porte de la chambre et m'allonge sur mon lit en attendant que Ginny arrive. Même si je la trouvais chiante au départ, elle n'est pas si énervante que ça finalement. Je trouve même qu'elle est plutôt sympathique.

Je sors mon téléphone pour voir les messages que j'ai eu depuis mon départ.

J'en ai deux de mes parents chacun ainsi de mes amis, où ancien amis ça dépendra de mon retour à la maison dans un an, si je rentre bien sûr.

Mes parents me demandent comment je vais et si l'école me plait.

Mes amis me demandent des photos de l'école.

Je souris bêtement ayant une idée dans la tête.

Je me relève et ouvre la porte de la salle de bain. Je me penche et prends en photo les toilettes.

J'envois la photo à mes amis en leur mettant : plutôt classe l'école.

Je sais qu'ils ne seront pas surpris par ma réponse à leur message mais je suis plutôt fière.

Un raclement de gorge s'en suit.

Je me tourne pour voir Ginny et Grant qui me regardent d'un air surpris.

Je leur souris, un des premiers depuis que je suis arrivée puis en voyant qu'ils ne bougent pas je commence à m'énerver.

— Quoi ! Demandais-je agressivement.

— Doucement, je me demandais juste pourquoi tu prenais en photo les toilettes, me répond ma colocataire de chambre en réprimant un rire.

— T'occupe pas de ça. Grognais-je avant de me tourner vers Grant qui me regarde, enfin me fixe plutôt.

J'arque un sourcil pour le pousser à avouer la raison de sa présence mais il n'a pas l'air de comprendre.

Je continue de lui montrer des signes avec mon visage, très bizarre soit dit en passant mais toujours rien.

— Bon tu fous quoi ici ? Dis-je énervée,.

On m'applaudit pour mon tact et le respect que j'ai envers mes supérieurs.

Il ne dit rien puisque Ginny ne lui laisse pas le temps et me répond :

— Je trouvais pas la chambre donc je lui ai demandé.

Je hoche la tête avant de pousser les deux là et de sortir de la chambre, finalement je vais aller me promener avant d'aller manger.

Je traverse les couloirs, descends l'escalier principal et sors de l'enceinte de l'établissement pour aller voir un peu plus en détails les alentours.

Je contourne l'énorme édifice et m'arrête quelques instants pour voir un jardin très bien entretenue, ce n'est même pas un jardin, c'est encore plus grand, je dirais que c'est 10 fois plus grand que l'école, je parle du bâtiment en lui-même.

Je reprends ma marche et décide d'appeler un de mes amis les plus proches, à vrai dire c'est mon meilleur ami.

Mon regard dévore les alentours, l'herbe fraîche coupé, je respire l'odeur enivrante de la nature qui m'entoure.

Je ferme les yeux avec le bip sonore émis par mon téléphone.

Sa voix enthousiaste me fait ouvrir les yeux.

— Hey, Avy comment tu vas ? Me demande-t-il.

J'imagine son sourire de l'autre côté.

— Bien, Kris et toi ?

— Ca va ! Jenny vient de partir de chez moi.

— Oh Jenny, tu te la tapes encore ? Dis-je en me moquant.

— Je te rappelle que je suis célibataire maintenant donc autant s'amuser, puis Jenny n'est pas mal.

— Laisse-moi rire, on dirait une planche à pain.

Il étouffe un rire avant de dire :

— Parlons d'autre chose avant que tu me fasses avoir des remords pour avoir échanger du temps avec cette fille.

— Echanger du temps ? Tu te rends compte, elle te change en plus, le Kris que je connais aurait dit : que je l'aurais baisé.

Oui, je suis très vulgaire avec lui, à vrai dire il n'y a qu'avec lui que je me lâche.

— T'es dégueu, Avy, je pense que tu devrais te trouver un mec pour vider tes pulsions.

— Sale con, c'est pas moi qui me vide sur Jenny, me moquais-je.

Je me tourne et vois des gens qui me fixent avec dégoût.

Ouais, je devrais peut être me calmer parce que ça part un peu en cacahuète.

— Mon dieu Avy !

— C'est bon j'arrête, je m'excuse, puis ça se trouve tu vas sortir avec elle donc je ferais mieux de ne rien dire.

Il émet un faux rire mais je sais très bien qu'il a des sentiments pour cette fille, les gars sont le refoulement même des sentiments.

— Sinon ton voyage ? Me dit-il.

— Ca va, j'ai une voisine de chambre plutôt sympa, enfin pas trop collante les gens qui travaillent ici ont le même âge que nous et puis je viens de passer le discours de début d'année donc tout va bien.

Des pas s'approchant de moi attire mon attention.

Je me tourne pour voir Grant qui marche vers moi.

— Hum.. Kris, je crois que je vais te laisser parce que je pense avoir des problèmes.

Il n'a pas le temps de dire autre chose que je raccroche avant de ranger mon portable dans ma poche.

Grant s'arrête juste devant moi et son visage est neutre, je ne pense pas l'avoir déjà vu sourire avant.

— Avery, me dit-il.

Comment il connait mon nom ?

— Tu te rappelles de ton petit spectacle pendant le discours, me dit-il sur un ton de reproche.

Comment il a su que je pensais à ça ? Et pourquoi il me parle.

Je fronce les sourcils avant de dire :

— Tu veux quoi ?

Il hausse un sourcil en remarquant mon agressivité.

— Je fais juste le tour de l'école pour ramener les élèves perdus au réfectoire pour manger, me répond-il en me regardant dans les yeux.

— Ca ira, je ne suis pas perdu, dis-je avec arrogance pour ensuite faire demi-tour.

Je commence à marcher plus vite pour éviter qu'il me rattrape.

Bien sûr, il me rattrape, il tire sur mon poignet pour me tourner vers lui.

Je lui lance un regard glacial.

— Tu dois te dépêcher, me presse-t-il.

Je le regarde perplexe, pourquoi il devient si stressé d'un coup ?

— Sinon ? Le défiais-je.

Une sonnerie assourdissante retentit et je pose mes mains sur mes oreilles tellement c'est insupportable.

Je pense que ce n'est pas un bon signe.

Je lève les yeux pour voir Grant qui soupire avant de retirer mes mains de mes oreilles et m'en prendre une pour me tirer en direction de l'arrière de l'école.

Il court vite et je tente tant bien que mal de courir à son rythme.

Je ferme les yeux pour essayer de récupérer un peu d'énergie.

Des bruits de moteurs nous encerclent et je commence réellement à paniquer.

Il me lâche la main ce qui me fait ouvrir les yeux.

Grant se hisse le long d'un mur pour arriver sur le toit de celui-ci.

Il se penche vers moi et me tend ses mains.

Je les attrape et il me hisse sur le toit.

Je frotte mon jean un peu sali et m'assois contre un de mur en rabattant mes genoux contre mon torse.

Grant s'assoit à côté de moi en soupirant.

Il passe une main dans ses cheveux épais noirs.

— C'était quoi ça ? Demandais-je.

— Le couvre feu.

J'ai failli m'étouffer avec ma salive en entendant ça, ils ont vraiment mis un couvre feu ?

Mais c'est une prison ici ou quoi.

— Et c'est quoi les machines que j'ai entendu ?

— Les voitures de patrouilles, ils s'occupent de contrôler que les élèves ne sortent pas juste après que moi où quelqu'un d'autre vous dise de rentrer. Tu sais bien à la fin que certains élèves vont rejoindre le conseil donc il faut être quelqu'un d'exemplaire qui ne sort pas la nuit,me dit-il en fouillant dans sa poche.

Je hausse les épaules avant de regarder le couchée de soleil qui se dresse devant nous.

Si on m'avait dit que ça serait l'école de la terreur j'aurais tout fait pour ne pas y aller.

— Et pourquoi tu ne t'es pas sauvé en entendant les sirènes, d'ailleurs tu as le droit de rester dehors, tu n'es pas un élève, dis-je en le regardant.

Il cesse de fouiller dans sa poche et se tourne vers moi.

— Je ne sais même pas, t'as raison j'aurais du te laisser au lieu de me casser le cul à monter au dessus d'une cabane pour te cacher, soupire-t-il.

— T'aurais dû le faire alors.. Dis-je en extirpant une cigarette de son paquet qui pend dans la poche de sa veste en jean.

Il me regarde mais ne dit rien.

Je lui souris avant de chercher un briquet, comme s'il allait tomber du ciel.

Je me tourne vers Grant qui me regarde, un sourire mesquin sur les lèvres.

— Sois gentil, soupirais-je en regardant la clope coincée entre mes doigts.

— Je n'ai aucune raison de te passer mon briquet, surtout quand tu voles mes clopes, dit-il en arrachant sa clope de mes doigts.

Je ne fais rien pour la reprendre, je le regarde seulement l'allumer pour ensuite l'apporter à ses lèvres, il souffle ensuite la fumée pour se tourner vers moi, un sourire fier aux lèvres.

Je soupire et me mets dos à lui.

Bon, c'est vrai qu'il a totalement raison de ne pas céder mais ça me mets en rogne quand même.

Je l'entends expirer la fumée et j'ai juste envie de lui enfoncer la clope dans ses trous de nez.

Je souris face à cette idée diabolique mais une voix me sort de mes pensées.

— Pourquoi tu souris ?

— Occupe toi de tes affaires, dis-je d'un ton glaçant.

Je tourne un peu la tête pour voir le paysage, si reposant pourtant j'ai envie de me jeter de ce toit et de mourir de suite, juste la mort, pas de dépérir lentement.

Alors que mes pensées suicidaires prennent forme dans ma tête une clope se pointe devant ma tête.

Je me tourne vers Grant qui me tend sa cigarette en me regardant de ses yeux noirs.

Je lève les yeux au ciel avant de lui arracher la cigarette des doigts.

Je pose le rouleau entre mes lèvres et ferme les yeux pour aspirer la nicotine.

Je sens une odeur peu commune, je pense que c'est l'odeur de sa bouche.

Pas si désagréable, je trouve juste que cela procure une sensation différente.

La fumée ressort par mes narines et je prends un malin plaisir à la faire sortir lentement par ma bouche, pour que le produit se consume dans mon antre, quelques minutes de répits.

Grant ne me lâche pas du regard et je lui rends sa cigarette avant de poser mon attention sur le couchée de soleil.

Je ne sais même pas où est cette école, j'ai seulement suivi les indications de l'école et je me suis rendue en terre inconnu.

Cette école est très réputée pourtant personne ne sait où elle est.

Etrange.

Je me surprends à me lécher les lèvres lorsque Grant expire la fumée.

— Tu es là depuis longtemps ? Demandais-je en ne quittant pas des yeux la cigarette qui pend à ses lèvres charnues.

— Je viens tout juste de commencer, me chuchote-t-il.

— Et comment connais-tu aussi bien l'école ? Demandais-je curieuse.

Il émet un petit rire avant de glisser la clope dans ma bouche et de me dire :

— Tu demandes trop de choses pour une élève.

— Mais je veux savoir.

— Contente toi de faire l'élève, c'est tout, me susurre-t-il.

Je soupire avant de lui répondre :

— Mais je ne suis pas une élève banale, mon but ici n'est pas de faire parti du conseil. A vrai dire je m'en fous de ce conseil de merde.

Il lâche une grimace face à mes paroles.

Je ne sais pas pourquoi je me suis lâchée d'un coup, en disant ce que j'avais sur le cœur à propos de cette institution alors qu'en réalité ce mec est le dernier à qui je me confierai, je dirais même que j'anime une certaine rancœur contre lui qui a l'air partagé. Il a un air hautain qui m'énerve plus que tout.

— Je le sais bien, tu es loin d'être banale crois moi, glousse-t-il.

J'arque un sourcil en le regardant pour avoir plus d'information.

— Mon dieu, mais c'est quoi cette façon de toujours vouloir en savoir plus ! J'en connais des curieuses mais toi tu dépasses les limites de la curiosité, on dirait une fouine, s'exclame-t-il un sourire aux lèvres.

Je lève les yeux au ciel avant de finir sa cigarette et de l'écraser au sol.

Quelques secondes plus tard Grant ramasse le mégot et le glisse dans sa poche.

Je lui lance un regard surpris.

— Non, pas encore une question. C'est bien ce que je dis, c'est une maladie compulsif chez toi, rit-il.

Je soupire avant de lui répondre :

— Désolé mais là même toi tu aurais posé des questions alors j'attends, réponds moi.

— Et à quoi ? Miss casse burnes ? Tu n'as même pas posé ta question, se moque-t-il.

— Tu la connais déjà idiot, sinon tu ne serais pas en train de me donner un surnom, imbécile, dis-je en le dévisageant.

Il n'a pas l'air le moins du monde gêné par moi, il n'a même pas peur de moi. C'est bien le seul. D'habitude ils partent tous en me traitant de sans cœur mais lui, il a même l'air plutôt amusé, comme si j'étais une bête de foire.

— Bon, je fais ça parce que nous n'avons pas le droit de fumer ici, me dit-il. Si jamais il trouve ne serait-ce qu'un mégot par terre je te jure qu'ils brûlent les vêtements et les affaires de tous les élèves de l'école. C'est pas beau à voir.

— Et comment tu t'en fournis ?

— Le cuisinier est le seul à en avoir, il est le seul autorisé pourtant ça être devrait lui qui devrait s'en éloigner. Cuisiner une clope à la bouche ce n'est pas super pour le repas qui sera servi. Personne ne sait pourquoi il a été exempté à cette règle.

Je l'écoute attentivement et la soif d'en apprendre plus me sert la gorge. Comment il connait autant de chose sur cette école et sur ses gens alors qu'il est là depuis quelques jours tout au plus ?

J'ai comme le pressentiment qu'il est là depuis beaucoup plus longtemps qu'il ne laisse paraître.

— Blanche neige, tu penses à quoi ? Me demande-t-il en voyant mon absence mentale.

— Arrête avec tes surnoms, ils sont moche en plus. Je pensais juste à..

Je ne finis pas ma phrase puisque son regard sur moi devient pesant.

— Je sais, tu te posais une centaine de questions, je te l'ai dit ! Tu es une vrai folle, ta curiosité te perdra, me dit-il.

— Et toi ta grande bouche ! Dis-je en me levant énervée.

Oui, je m'énerve pour rien.

— C'est qui Kris ? Me demande-t-il.

— Ca ne te regarde pas, dis-je agressivement.

— Après que je t'ai sauvé de la prison, on peut dire que je mérité ça.

La prison ?

— La prison ?

— Eh voilà, t'as vraiment une maladie ! Se moque-t-il.

— Non, je suis sérieuse, de quoi tu parles ?

— Si la patrouille te chope en pleine nuit, tu te retrouves cloîtrer dans un cachot et très peu en sont ressortis.

Dites moi que je rêve.

Je passe une main sur mon front avant de fermer les yeux.

— Sinon c'est qui Kris ?

— Mon meilleur ami, dis-je sans le regarder.

Il ne dit rien de plus et je n'ai qu'une envie, rentrer dans ma chambre, le seul endroit où je me sens en sécurité.

— On peut rentrer ? Demandais-je.

Il ne me répond pas mais se penche pour descendre.

Je n'attends pas qu'il me demande de le faire et je redescends en m'appuyant sur les pierres qui constituent le mur.

Je le suis dans la pénombre de la nuit et nous entrons par un endroit où je ne suis jamais aller, à vrai dire je suis là seulement depuis quelques heures donc je n'ai pas pu voir grand-chose.
Il marche sans rien dire et je fixe son dos qui bouge en fonction de ses mouvements.

Il s'arrête enfin et pour la deuxième fois dans la journée je me prends son dos en pleine face.

Il ricane avant de se tourner vers moi.

— T'es bigleuse ou quoi ?

Je lui lance un regard haineux avant de voir où nous sommes.

Des élèves sortent du réfectoire en riant et avant que j'ais le temps de réfléchir il m'attrape la main et m'embarque dans une pièce très éclairée.

Grant appelle quelqu'un, le cuisinier fait surface parmi la pile de casserole et je devine que nous sommes dans la cuisine.

— Qu'est ce que tu me veux Grant ? Si c'est pour me gratter du pain, vaut mieux pas ! Grogne le vieux cuisinier.

— C'est pas pour moi, c'est pour elle. Elle a loupé le service, répond Grant en me montrant du doigt.

— Tu t'appelles comment ? Me demande-t-il en essuyant son nez rouge.

— Avery.

Il hoche la tête avant de m'insulter à voix basse en me tendant du pain et du fromage.

A peine ai-je pris la nourriture qu'il nous pousse en dehors de la cuisine.

Je me tourne vers Grant qui me regarde.

— Va te coucher maintenant, m'ordonne-t-il avant de faire demi-tour.

Il ne me dit rien d'autre et me laisse devant la porte de la cuisine.

Alors que sa carrure s'efface dans le couloir je l'appelle.

Sa tête ressort pour me regarde de manière détaché sans aucune expression sur le visage.

— Merci en faite, dis-je.

Un sourire discret prend naissance sur ses lèvres mais il disparaît aussitôt.

Je prends quant à moi le chemin de ma chambre, heureusement que je me rappelle le chemin qu'il faut prendre.


Prochain chapitre : Mercredi

[J'espère que cette histoire vous plait autant que la première, désolé il ne se passe pas grand chose ♥]

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