|-Chapitre 10-|

_Chapitre 10_

Le réveil que la directrice m'a donné se met à sonner et je le désactive automatiquement, je me dirige dans la salle de bain et me change pour mettre l'uniforme obligatoire.

Je ressors et attache mes cheveux en chignon puis je sors de ma chambre en attrapant au passage mon sac de cours.

Les couloirs sont vides mais ça ne m'étonne pas vu que c'est un des seuls jours de la semaine où nous pouvons faire la grasse matinée.

Je me dirige vers la cantine en espérant qu'elle soit ouverte et heureusement elle l'est.

Je rentre à l'intérieur et il n'y a que des membres du personnelles qui y mange, ils me dévisagent tous et je les regarde attendant qu'ils détournent le regard.

La directrice m'aperçoit et elle me sourit.

Je m'assois à une table et commence à manger mon repas sous l'œil avisé des autres personnes.

Quelqu'un s'assoit en face de moi et je relève la tête pour voir La directrice.

— Avery, contente que tu sois là.

Je lui adresse un faux sourire avant de lui répondre :

— Vos désirs sont des ordres.

Elle soupire en lissant sa jupe grisâtre.

— Ah... La famille Gates, toujours cet humour noir !

Je lui lance un sourire et finis mon verre de lait.

— Bien alors j'ai réussi à te faire rattraper les 50% de ta journée habituelle car normalement pour les professeurs le Samedi est une journée de repos mais certains ont accepté de prendre une heure pour toi.

— Je ne manquerai pas de les remercier. Dis-je en souriant.

— J'espère bien, pour éviter que tu sois tenter de rejoindre tes camarades tu resteras toujours dans la même salle de classe et ce sont les professeurs qui feront le déplacement. Ca sera ta salle de mathématique. M'explique-t-elle.

Je hoche la tête et tartine mon pain de beurre.

Finalement je me suis habituée à manger du pain et du beurre, comme le font les français.

— Je te laisse finir de manger, tes cours se finiront à midi pile. Ajoute-t-elle avant de se lever et de rejoindre ses collègues.

Je finis de manger et rejoins immédiatement ma salle de classe attitrée.

***

Alors que l'heure de français touche à sa fin, une annonce de la directrice est émise dans les hauts parleurs disposés dans chaque couloir ainsi que dans les salles de classes.

— Tous les élèves sont priés de rejoindre immédiatement le réfectoire pour une mise à niveau.

Je fronce les sourcils et me tourne vers le professeur qui ignore mon regard et sort immédiatement de la salle.

Je sors à mon tour et descends les escaliers pour rejoindre le reste des élèves dans la cantine.

Ca fait bizarre de voir la cantine déserte ce matin remplie à cet instant.

Je cherche du regard un visage familier et trouve celui de Phil.

Je le rejoins et il me salue avant de me demander pourquoi je n'étais pas là ce matin, je lui explique donc que je devais rattraper les cours d'hier.

Des pas résonnent et nous nous tournons tous vers la source de ce bruit.

La directrice fait son apparition sur l'estrade mais son expression faciale est loin d'être rassurante.

Elle passe une main sur son front avant d'évaluer tous ces spectateurs du regard.

— Bonjour, j'ai eu le malheur de voir ce que l'on m'a apporté tout à l'heure. Cet établissement tient à ces traditions et à ces règles. Vous, chacun de vous êtes responsable de vos actes et l'argent ne vous sauvera pas ici. Il y a plusieurs règles ici qui ont été clairement répétées tout le long de cette semaine. Le week-end ne signifie pas la débauche et la liberté de faire des idioties. Les personnes concernées vont se reconnaitre et ils devraient avoir honte. L'une des règles essentiels pour pouvoir vivre en communauté est de ne pas pourrir les alentours avec vos futilités d'adolescents rebelles, drogue, fumette, alcool et j'en passe.

Mon pouls s'accélère et je me tourne vers Phil pour voir s'il pense à la même chose que moi.

Hier j'ai jeté le paquet de clope dans l'herbe quand j'étais sur le toit après que Phil me l'ai apporté.

Ca se trouve ils l'ont trouvé et je suis foutue, avec leurs tests ADN et tout je pense que je serais la première accusée.

Je passe une main dans mes cheveux nerveusement.

— Apportez-moi l'objet. Dit la directrice.

Je sers les poings et croise le regard intact de Grant.

Etrangement un sentiment de sécurité s'installe en moi le temps du mélange de nos pupilles mais le lien se rompt immédiatement quand la directrice brandit un objet dans les airs.

Je lève les yeux et soupire de soulagement en voyant une bouteille d'alcool.

Phil me lance un regard et nous écoutons donc le discours incessant de la directrice.

Une demi-heure plus tard, elle finit par :

— Que plus jamais je n'ai de surprises comme celle-ci ! Bien nous allons donc entreprendre un nettoyage complet de toutes vos chambres, je vous prierai donc de vous éloigner de l'étage des dortoirs durant tout cet après-midi.

On sort ensuite de l'immense salle et je me rappelle soudainement que j'ai encore un paquet de cigarette dans ma valise.

Je prie pour qu'il ne le voie pas et je sors directement de l'école pour me précipiter vers la cabane.

J'arrive hors d'haleine et regarde les alentours mais le paquet de clopes que j'ai jeté n'y est pas.

Le vent a du le balayer.

Je rejoins ensuite Dustin qui discute avec une fille.

Il me salue et je lui propose que nous allions à la bibliothèque pour faire nos recherches pour notre escapade de la semaine prochaine.

Il dit au revoir à la belle blonde et on marche enfin jusqu'au repère de livres.

— Tu étais où ce matin ? Me demande-t-il.

— Je devais rattraper les cours d'hier en faite.

Il me lance un regard plein de reproche.

—Tu penses que la bouteille d'alcool était à qui ? Demandais-je.

— C'était au copain de la fille à qui je parlais. Me répond-il.

Je déglutis, j'ai la mauvaise appréhension qu'il a disparu comme Ginny !

— Et il est où ? Continuais-je.

— Aucune idée, elle demande à tout le monde si on n'a pas vu son chéri mais personnellement je pense que la directrice s'est déjà occupée de son cas. Me répond-il.

Je baisse la tête et confirme.

Nous arrivons enfin à la librairie, j'explique à Dustin que je vais juste passer un coup de fil et que je reviens.

Je laisse donc mon ami entrer dans l'établissement et je sors mon téléphone de ma poche pour appeler Kris, mon meilleur ami.

— Hey Chica ! S'exclame le fou à l'autre côté du combiné.

Je ricane et lui réponds :

— Salut Kris, ça va ?

— Bien sûr, je suis un peu fatigué mais bon tu sais ce que c'est de travailler dans le pub de ma mère. Glousse-t-il.

La mère de Kris tient un pub dans le centre ville de Londres, oui plutôt étrange que ce soit une femme mais les clients ne sont pas contre cela. Avec Kris nous l'aidions en cuisine quand nous étions petits même si les mineurs ne sont pas censés entrer dans ce genre d'endroit et après le service nous étions exténués. Depuis Kris continue de temps en temps pour économiser puisqu'il a envie de faire un safari pour ces dix-neuf ans.

— Effectivement, sinon tu pourrais me rendre un service ? Demandais-je.

— Tout ce que tu veux.

— Avec un pote on aimerait bien sortir Samedi prochain et j'aimerai bien que tu nous aides à trouver un moyen. Expliquais-je.

— Tu ne changeras jamais toi ! Oui, je vais voir et vous voulez aller où ?

— En Ecosse, tu pourrais faire passer le message à mon père s'il pourrait nous envoyer un jet-privé ? Le suppliais-je.

— Avery, moi je veux bien mais tu penses vraiment que ton père va accepter que tu fasses l'école buissonnière ? M'explique-t-il.

Je baisse les yeux, bon c'est vrai que le fait que mon père prenne parti de ce plan d'évasion était presque impossible mais maintenant je me rends compte que c'est juste impossible.

— Sais-tu au moins dans quel pays es-tu ? Me demande mon meilleur ami.

— Non.

— Bon est ce que tu aurais un indice qui pourrait nous aider ?

— Je n'en sais rien, bon tu cherches pour sortir d'ici et je te rappelle quand je sais où sommes-nous, ok ? Suggérerais-je.

— Ca marche, si tu arrives à sortir essaye de faire un détour à Londres. Me répond-il.

— J'essayerai. Dis-je avant de raccrocher.

Je range mon portable et rejoins ensuite Dustin qui est entouré d'une pile de livre.

Il me sourit en me voyant puis pousse vers moi une pile de livre.

— Ce sont toutes les rumeurs non confirmées dans ce livre et voici l'histoire du château. M'explique-t-il en désignant des livres.

Je hoche la tête et m'installe sur une chaise puis attrape tous les livres et commence à lire.

Quand ma tête devient remplie d'informations, je sors un carnet et les note pour ne pas oublier.

Mais au bout d'une demi-heure je n'arrive pas à me concentrer, j'ai vraiment peur qu'ils trouvent le paquet de clope dans ma valise.

Je redresse ma tête, attirant l'attention de mon ami assis en face de moi.

— Je... je reviens, j'ai un truc à faire. Dis-je et Dustin me fait signe d'y aller.

Je lui expliquerai tout à l'heure mais là j'ai vraiment besoin d'être rassurer.

Je marche rapidement et arrive près du couloir qui donne sur les couloirs.

Je me penche et monte avec empressement les marches en soufflant.

J'arrive en haut et je marche à pas de loup en guettant le moindre mouvement.

J'arrive devant ma porte, j'appuie sur la poignée doucement et je vois quelqu'un qui fouille dans ma valise.

Mon cœur bat plus vite, dois-je aller le voir et le supplier de ne rien dire ou rester comme ça ?

— Rentre sinon la directrice va te voir. Me dit le gars avec la tête dans ma valise.

Je reconnais cette voix.

L'homme relève la tête et c'est bien Grant.

Je suis presque soulagée que ce soit lui, presque parce que je n'ai toujours pas réussi à cerner cet homme.

— Bon tu viens ? Insiste-t-il.

Je ne me fais pas prier et j'entre en fermant la porte.

Il se relève et me dit :

— Tu n'as pas le droit d'être ici.

— Sans blague !

— Tu as quelques choses à cacher ? Me demande-t-il.

Je baisse les yeux.

— Je n'aime pas qu'on touche à mes affaires c'est tout.

— Vraiment ? Pourtant tu n'étais pas très confiante tout à l'heure dans la cantine pendant que la directrice parlait.

Je me gratte la nuque en évitant son regard.

— Non, pas du tout. Murmurais-je à voix basse.

Je relève la tête et croise son regard plein d'assurance.

Il passe une main dans ses cheveux noirs et me jauge du regard.

— Arrête de me regarder comme ça, ça me stresse. Avouais-je.

Un petit sourire amusé s'installe sur ses lèvres et il s'approche de moi.

— Tu es sûre que tu n'as rien à cacher ?

Je suis sûre à 100% que cet idiot a découvert le paquet de cigarette depuis longtemps mais il me fait marcher pour me faire avouer.

— Rien.

Ca toque à la porte et mon pouls se met soudainement à valser pour laisser à nouveau dans un état second de stresse ingérable.

Je jette un coup d'œil à l'homme imposant devant moi et il m'attrape la main pour me coller à son dos, je me presse contre lui et il s'avance vers la porte pour lui ouvrir en me masquant derrière son dos.

Un frisson me parcourt l'échine en entendant la voix de la Directrice.

Je suis foutue.

Grant a l'air de l'avoir remarqué puisqu'il sert encore plus ma main et son pouce vient caresser le dos de main.

— Des choses à signaler ? Demande la directrice d'une voix intransigeante.

Je ferme les yeux en attendant la réponse du surveillant.

— RAS. Répond-il d'une voix assurée.

— Faites encore un tour dans cette chambre, je veux en être sûr. Les Gates, je les connais assez pour savoir qu'ils sont toujours trop sûrs d'eux. Me crache-t-elle indirectement avant qu'il referme la porte.

Je soupire de soulagement.

Grant se tourne face à moi et contrairement à ce que j'aurais pensé, il me sourit. J'aurais plutôt opté pour l'option vengeance car il a menti à sa boss pour ne pas me foutre dans les ennuies.

— Alors comme ça la directrice te connait bien ? S'exclame-t-il.

Je baisse la tête en cachant un sourire de soulagement.

— Elle était la prof de mon père dans sa jeunesse. Lui expliquais-je.

— Et j'imagine que ton père n'était pas l'élève le plus adorable qu'il soit ?

Je hoche la tête.

— Merci en faite. Dis-je de manière gênée.

Il arque un sourcil.

— Fais pas le con, je sais que tu as vu le paquet de clope dans ma valise. Grognais-je en souriant.

Un sourire éclatant s'installe sur ses lèvres.

— Je compte sur toi pour me dépanner de temps en temps.

Je lui lance une grimace puis éclate de rire.

— Je savais bien que y'avait un coup foireux la dedans.

Il glousse.

— Déjà que tu as volé mes clopes dans mon paquet hier. Grognais-je.

— Estime-toi heureuse que j'aie été là.

Je fronce les sourcils que veut-il dire ?

— Pour ?

— Tu crois que ton paquet de clope devant la cabane a disparu comme ça ? Ricane-t-il.

Ma bouche s'ouvre par surprise et j'écarquille les yeux en posant ma main sur ma bouche grande ouverte.

— C'était toi ! M'exclamais-je.

Il hoche la tête en se moquant de moi.

Je reprends immédiatement mes esprits et lui lance un :

— De toute façon t'avais pas qu'à me voler mes clopes aussi.

Il arque un sourcil.

— Et toi tu n'avais pas allé jusqu'à la grange des patrouilleurs ! Me réprime-t-il.

— Tu y étais aussi. M'exclamais-je.

— J'ai le droit, toi tu risques seulement de te foutre dans la merde. Se moque-t-il.

— On dirait une dictature. Soupirais-je.

— On pourrait dire ça, ouais. Ricane-t-il.

Nous sommes encore debout près de la porte et il a gardé sa main chaude dans la mienne, bizarrement je ne trouve pas cela inconfortable.

— Sinon pourquoi toi et Phil vous vous détestez ? Demandais-je curieuse.

— On se déteste pas ! Proteste-t-il.

Je lui lance un regard plein de défi et il soupire en se reprenant :

— Bon ok, on se déteste mais gentiment.

— Et pourquoi ? Insistais-je.

— Je serais obligé de te tuer si tu le savais. Se moque-t-il.

J'écarquille les yeux, Phil m'a dit la même chose quand je lui ai demandé !

— Non sérieux.

— Parce que c'est mon frangin c'est tout. Soupire-t-il en lâchant ma main.

Je ressens un vide, comme si soudainement la chaleur de sa main s'était remplacé en un pic de froideur.

— Ton frère ! M'exclamais-je.

Il hoche la tête en souriant.

— Je ne m'y attendais pas. Ricanais-je.

— Tu es la seule à le savoir, je dois te tuer maintenant. Me dit-il en abandonnant son sourire pour un regard dur qui m'envoie des frissons dans tout le corps.

Je reste bouche bée à attendre qu'il fasse quoi que ce soit, je suis comme hypnotisée.

Il s'approche de moi et je recule jusqu'à ce que mes genoux se cognent au matelas de mon lit et que je tombe à la renverse.

Il se penche vers moi et pose ses mains de part et d'autre de ma tête, je frissonne quand son souffle me chatouille les narines.

Une sonnerie me fait sursauter et son visage dur se remplace par de la surprise.

Il se redresse et décroche son portable.

Je distingue clairement une voix aigue à l'autre bout, celle de Caillie.

Je le fixe sans rien dire, encore un peu sonnée par ce qu'il vient de se passer.

Il se penche vers moi et je frémis en le voyant se pencher.

Je fronce les sourcils et des pensées interdites s'installent et valsent dans ma tête.

Il m'attrape ma main et me tire pour me remettre sur pied.

— Bon j'y vais, tu me dois des clopes ne l'oublie pas. Me lâche-t-il encore avant de s'éclipser de ma chambre.

Je soupire et me laisse tomber sur le lit.

Prochain chapitre : Samedi prochain :3

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