Chapitre 9
Avec les jours qui passaient, sa décision de partir pour Istram n'avait pas pu rester un secret pour sa famille. Si sa sœur avait simplement poussé un long soupir tout en affirmant qu'elle s'en doutait, Wendy savait qu'elle intériorisait la grande majorité de ses émotions et qu'elle s'inquiétait réellement. Pour elle, la prétendante laissait à Lig le soin de la rassurer sur ce qu'il avait prévu pour qu'elle soit en sécurité.
Du côté de George cependant, Wendy ne l'avait que rarement vu ainsi. Lui qui était d'habitude si diplomate dans chacune de ses discussions s'était montré obtus et ne parlant que très fort, montrant ainsi la colère qu'il ressentait. Celle-ci n'était pas dirigée contre sa petite-fille à qui il ne cessait de lui demander de revoir sa position, même si, avec ses intonations, elle avait bien plus l'impression de se faire disputer.
En réalité, cette colère était dirigée contre la déesse de la magie ainsi que son compagnon qu'il tenait pour responsable. Pour lui, les paroles que Khéros avait prononcées lorsqu'il avait demandé des explications n'avaient eu que pour but de mettre Wendy dos au mur pour qu'elle accepte. Lui-même l'admettait. Qui aurait refusé une telle demande en sachant que ce choix pouvait avoir de grandes conséquences sur l'avenir ? Que ce genre de demande soit faite à n'importe qui, d'accord, mais à sa petite-fille, non, il ne l'acceptait pas !
Wendy avait beau argumenter qu'elle serait entourée d'une escorte royale ainsi que d'une archimage qui comptait parmi les plus puissantes dans ce domaine, qu'elle serait aux côtés d'amis qui la soutiendraient si ses mauvais souvenirs venaient à la submerger et que ce ne devait de toute façon pas être plus dangereux que de partir affronter un phénix, l'ancien mage ne voulait rien entendre.
Au final, George avait fini par sortir de la maison en claquant la porte, affirmant qu'il avait besoin de prendre l'air. Fort heureusement, pendant cet échange houleux, Matthias n'était pas présent, mais se trouvait chez un ami. Lig avait fait en sorte d'éloigner son fils en pressentant une telle réaction.
Pour la jeune mage qui ne voulait en aucun cas faire de mal à sa famille, l'envie de le rattraper fut tentante, mais elle savait aussi que ça ne servirait à rien. Elle avait pris sa décision et ne reviendrait pas dessus. Il valait donc mieux qu'il reste seul et s'aère l'esprit plutôt qu'elle le rejoigne et insiste sur le sujet.
La prétendante sortit tout de même et laissa Lig seul avec sa sœur pour qu'il puisse la rassurer. Sixircun était bien resté à la maison, sachant qu'elle aussi avait besoin d'être seule, mais s'était installé dans la chambre de son invocatrice pour ne pas les déranger.
Sans vraiment avoir de but, ses pas finirent par la mener devant la tour de Zuria. La dragonne avait toujours été de bon conseil et à l'écoute. Peut-être avait-elle la solution pour que son grand-père la laisse partir sans que ce ne soit à contrecœur ?
Contrairement à sa dernière visite aux côtés de son grand-père furieux, le réceptionniste la salua sans lui barrer le chemin. Elle se rendit jusqu'à la plateforme d'élévation et monta jusqu'aux appartements de la dragonne.
Dès qu'elle y posa le pied, une douce odeur de biscuit en train de cuir au four lui caressa les narines. Zuria se trouvait dans la partie cuisine de ses appartements et sifflait joyeusement un petit air tout en préparant la fournée suivante.
— Le vent est-il si fort dehors pour porter les senteurs irrésistibles de mes délicieux biscuits jusqu'à chez toi ? Rit-elle en voyant Wendy approcher.
— J'aurais bien aimé que ce soit ça, répondit-elle tout en soufflant d'un air abattu.
Prenant dans ses mains l'une de ses créations de la fournée précédente, Zuria s'approcha d'elle et plaça le biscuit juste devant sa bouche, l'invitant ainsi à l'ouvrir pour le déguster. La petite galette sucrée était encore chaude sans pour autant la brûler. Le palais avait un côté dur, mais fondait aussi rapidement dans la bouche, diffusant les doux arômes dans la bouche.
Avec les liaisons faites entre le sanctuaire et Lutalica, la matriarche des dragons avait eu accès à de nouveaux ingrédients pour elle. Sans beurre, lait ou œuf, chose qui ne se trouvait pas dans la cité volante, il était bien plus compliqué de s'adonner à la pâtisserie. Leur découverte avait donc fait renaître cette passion chez Zuria qui pouvait enfin s'adonner à de nouvelles recettes après avoir atteint ses limites et fait le tour de cet art des millénaires avant. Ainsi, dès qu'elle avait un moment de libre, de nouvelles créations sortaient de son four et faisaient la joie des habitants à qui elle les distribuait.
— Est-ce que ça t'as aidé à aller ne serait-ce qu'un peu mieux ?
— Il en faudrait plusieurs plats, mais pas pour moi... J'ai dit à ma famille que je voulais retourner à Istram et suivre ce que me demandait Siguir. Grand-père n'a vraiment pas apprécié. Je ne sais pas quoi faire. Je ne veux pas l'inquiéter, mais je ne veux pas non plus refaire l'erreur de leur cacher mes intentions.
— Cette réaction est la preuve qu'il t'aime et qu'il tient à toi.
— Je le sais. C'est ce qui rend la chose encore plus délicate. J'ai pris ma décision, je veux y aller, mais je me sens coupable de les laisser se faire un sang d'encre pour moi jusqu'à mon retour. D'une certaine manière, ils souffrent par ma faute.
— Que dirais-tu d'en discuter tout en m'aidant ?
Acceptant avec joie de mettre la main à la pâte, Wendy suivit les instructions de la dragonne tout en continuant à lui parler de ses problèmes, ses doutes et ses pensées en général sur les derniers événements. Pour Zuria la source du problème avec son grand-père était plutôt claire. Elle n'était pas encore adulte, mais n'était plus non plus une enfant. Or, lui la voyait toujours comme la petite fille perdue qu'il avait recueilli.
Fait assez rare, la prétendante n'était pas d'accord avec cette analyse. Pour elle, son grand-père avait bien conscience qu'elle n'était plus la même, mais cela ne l'empêchait pas d'être profondément inquiet à l'idée qu'elle retourne à Istram, qu'importent les précautions prises.
N'insistant donc pas sur cette théorie, continua à chercher à l'aider en lui donnant les idées qui lui passaient par la tête. Peut-être serait-il plus rassuré s'il l'accompagnait, supposa-t-elle. Il s'agissait malheureusement de quelque chose d'impossible aux yeux de Wendy. Si elle n'était qu'une esclave en fuite comme tant d'autre dans ce pays, lui était une figure tout de même reconnue. Qu'il vienne voulait dire courir un risque supplémentaire. L'apprentie mage conclut en affirmant que si lui l'accompagnait, alors ce serait elle qui ne pourrait s'empêcher de s'inquiéter.
Finalement, mise à part une proposition de la dirigeante de Lutalica d'aller lui parler pour qu'il se confie à elle, Wendy n'obtint pas de réponse toute faite qui pouvait lui convenir. Elle repartit cependant avec un panier de biscuits qu'elle avait aidé à préparer et qui, selon Zuria, avaient le pouvoir d'apaiser les cœurs et les esprits dès la première bouchée.
Si Wendy n'y croyait pas vraiment, elle ne pouvait ignorer qu'ils étaient vraiment bons et les emporta avec joie pour les partager avec sa famille. Lorsqu'elle passa la porte de sa maison, l'absence de bruit lui fit d'abord croire qu'elle était seule et qu'ils étaient tous partis, mais elle trouva rapidement Clara et Lig dans le salon.
L'ambiance était glaciale. Visiblement, sa sœur n'avait pas apprécié que son mari lui ait caché la véritable raison de leur visite au sanctuaire. Elle devait le tenir en partie pour responsable de la décision qu'elle avait prise en lui parlant du soutien que pouvait apporter Senca.
— J'ai... rapporté des gâteaux, annonça-t-elle, hésitante à l'idée de briser le silence qui régnait dans le salon.
— Génial ! Tu n'auras qu'à les apporter à Senca pour le remercier, lança sa sœur.
Se levant de sa chaise, Clara ne laissa même pas à Wendy le temps de dire quoi que ce soit et monta à l'étage. L'instant d'après, le bruit d'une porte violemment claquée retentit dans toute la maison.
— Ça ne s'est pas bien passé à ce que je vois, grimaça-t-elle en prenant place à côté de son beau-frère. Désolée. À cause de moi, tu te retrouves dans une position délicate.
— À vrai dire, je pensais qu'en apprenant la nouvelle, elle serait tellement en colère qu'elle partirait se changer les idées en volant avec Liberté. Le fait qu'elle soit restée veut donc dire que ça s'est mieux passé que prévu, non ?
Si son sourire se voulait rassurant et soulignait le fait qu'il ne disait pas cela sérieusement, tout le reste, que ce soit les traits de son visage ou même son intonation montraient que la dispute avait été unilatérale et l'avait bien plus affecté qu'il ne voulait le montrer.
À cet instant, si Wendy s'en voulait d'être la source de l'éclatement de sa famille, elle commençait aussi à ressentir la même chose pour Siguir qui l'avait placée dans cette situation impossible. Si elle avait un conseil à donner à la déesse, il s'agissait sans aucun doute d'éviter d'apparaître à Lutalica avant un bon moment. Dans le cas contraire, divinité ou non, elle n'échapperait pas à la fureur de Clara.
— Tu penses que ça va aller ? Je peux aller lui parler et lui dire que ma décision était de toute façon déjà prise. Je ne lui mentirai même pas en disant ça, Sixir m'a ouvert les yeux là-dessus. Je savais au fond de moi que je partirai pour Istram dès l'instant où j'ai parlé avec Khéros.
— Je pense qu'elle a besoin d'être un peu seule pour le moment, comme George qui n'est toujours pas revenu. J'espère surtout que mon père aura trouvé un objet enchanté assez puissant pour que même Clara admette que tu seras en sécurité avec et qu'elle te laissera partir un peu plus sereinement.
— Je l'espère aussi, souffla Wendy.
Restant auprès de Lig sans rien faire de particulier et n'ayant envie de rien faire en particulier, l'adolescente attendit le retour de son grand-père qui ne revint qu'au moment où le soleil commençait à décliner. S'il semblait un peu calmé, il ne décrocha pas non plus le moindre mot et resta renfermé sur lui-même.
Cela dura jusqu'au retour de Matthias de chez son ami. À ce moment, l'ancien mage s'ouvrit quelque peu à l'enfant et joua avec lui, sans doute pour lui cacher la tension qui régnait dans la maison. S'il y avait bien une personne qu'aucun d'entre eux ne voulait voir impliqué dans les conséquences de cette histoire, c'était bien lui.
George s'occupant de l'enfant et Clara étant toujours enfermée dans sa chambre, Lig et Wendy se chargèrent de préparer le dîner. Si pour le moment seul le jeune garçon avait touché aux gâteaux, ils pourraient au moins servir de dessert, se dit-elle tout en retirant le panier de la table pour y mettre les couverts.
Une fois tout prêt et installé, Matthias fut missionné pour aller chercher Sixircun et sa mère, l'enfant étant le seul à pouvoir lui parler sans risquer de se faire jeter. S'il revint avec sa mission couronnée de succès, Clara alla s'asseoir à côté de George plutôt qu'à sa place habituelle auprès de Lig. Tout le monde faisait comme si tout était absolument normal, mais la tension était palpable.
Au moment où George allait pour servir tout le monde, un bruit l'interrompit. Quelqu'un venait de frapper à la porte. Si recevoir de la visite à cette heure-ci était déjà étonnant, le fait que le visiteur frappe à la porte l'était encore plus. Ce geste pour s'annoncer n'existait tout simplement pas dans la culture lutalicienne.
Étant déjà debout, George posa la cuillère qu'il avait dans la main et se rendit jusqu'à la porte pour aller voir qui s'y trouvait.
— Bonsoir, excusez-moi de vous déranger à cette heure-ci, mais je me devais de venir vous parler et je n'ai pas pu me libérer avant.
La voix était familière pour Wendy. Elle l'entendait très souvent lorsqu'elle se trouvait à l'académie de magie ou même parfois à l'extérieur quand elle était avec le prince et la princesse. Elisabeth entra dans la maison, invitée par George et salua la famille comme il se devait.
— Je vois qu'en plus de venir tard, je vous interromps dans votre repas, je suis vraiment désolée.
— Dame Elisabeth ? Que faites-vous là ? N'aviez-vous pas dit que vous refusiez de placer une balise de téléportation à Lutalica ?
— Je suis venue grâce à Scyllia, répondit-elle. Le fait est que Wendy m'a fait part hier de sa décision concernant le sacre et, même si elle ne m'a rien dit directement, je sentais dans sa voix que cela pouvait être un problème. J'espère... Que je ne suis pas venue trop tôt et que je n'ai rien révélé par mégarde.
— Nous le savons, annonça Clara d'un ton cassant. Vous venez de la part de Siguir parce qu'elle ne se sent pas capable de nous faire face ?
Si Elisabeth parut un instant surprise par cette animosité, elle retrouva rapidement une expression neutre, ne relevant même pas les paroles blasphématoires qui venaient d'être prononcées. D'un autre côté, vu le caractère de Clara quand il s'agissait de toucher à sa famille, Wendy était certaine qu'elle ne se serait pas gêné pour dire ce qu'elle pensait à la déesse de la magie. Restait à savoir si Elisabeth allait être celle qui réussirait à calmer la situation ou si son intervention n'aurait aucun effet.
— Je ne suis pas là pour représenter Siguir. Je ne représente que moi et, à la limite, la famille royale de Trémiss. Je pense être bien placée pour savoir ce que cela fait de voir une personne de sa famille partir pour une mission potentiellement dangereuse. De s'en faire pour elle en se demandant si elle n'est pas trop jeune pour faire une telle chose.
— Et en quoi seriez-vous bien placée ? S'agaça la chevaucheuse.
— J'ai recueilli et élevé Scyllia comme ma propre fille, répondit-elle tout en gardant un calme absolu.
Face à cette réponse, Clara ne sut quoi rétorquer. Avec Lig qui leur avait narré la jeunesse de la prétendante à la vie, elle savait que Scyllia avait fait bien pire que participer à une mission diplomatique, aussi louche soit-elle.
— Vous voulez nous faire accepter qu'elle se rende au sacre, devina George, étrangement plus serein qu'avant l'arrivée de la duchesse.
— Je veux vous donner des gages quant à sa sécurité. Si j'ai dit que je pouvais parler au nom de la famille royale, c'est justement parce qu'ils ont donné l'ordre à leur garde de considérer Wendy comme faisant partie de leur famille. Au moindre problème, je peux vous assurer qu'ils la défendront, de leur vie si nécessaire. La garde royale fait partie des meilleurs soldats du royaume. Lorsque l'un d'eux se retrouve en situation de dix contre un, il ne se demande pas comment il pourrait s'en sortir, mais plutôt quand leurs adversaires les prendront enfin au sérieux.
Ils étaient si puissants que ça ? Se demanda Wendy. Pourtant, s'ils avaient l'air bien équipé quand elle les voyait au palais, il ne lui semblait pas qu'ils étaient les terrifiants guerriers dont elle peignait le portrait à cet instant. L'adolescente voulait bien recevoir de l'aide pour convaincre sa famille, mais elle ne voulait pas leur mentir non plus.
— N'est-ce pas un peu exagéré ? Demanda-t-elle à la place de sa sœur ou de son grand-père.
— Tu dis cela parce que tu ne les as jamais vus en action. Tu n'en as d'ailleurs croisé que très peu en réalité et tu dois faire l'amalgame entre garde du palais et garde royal. Et quand bien même, il ne faut pas se baser sur sa première impression. Après tout, le mage le plus puissant du royaume était encore, il y a quelques années, un bouffon qui se baladait en robe de chambre dans l'académie tout en cherchant quel mauvais tour il pouvait bien commettre et qui en serait la victime.
— Nous savions déjà qu'elle serait protégée. Du moins, nous le présumions, annonça George. Je reste malgré tout contre cette idée. Je ne veux pas me faire à l'idée qu'il y ait le moindre risque que ce maudit pays me prenne ma petite-fille.
— Vous semblez vous focaliser sur l'idée qu'il puisse arriver quelque chose, mais les intentions de Siguir sont peut-être tout autre. La présence de Wendy est peut-être nécessaire pour que l'empire à naître ne fasse pas les mêmes erreurs que la fédération. Qu'elle puisse être celle qui portera la parole trop longtemps ignorée de ceux qui se retrouvaient écrasés par le système.
Ça, personne n'y avait pensé. Tout le monde était parti du principe que quelque chose de mauvais allait se passer et que cette chose pouvait être empêchée par sa présence, non sans courir un certain risque. Que ce soit elle ou sa famille, aucun d'eux n'avait vu la requête de Siguir sous cet angle.
— Il y a une quinzaine d'années, la guerre contre Istram a pris fin. Si la plupart des personnes retiennent les actes de Scyllia qui lui ont valu le titre de nécromancienne pendant la dernière bataille, peu d'entre eux savent ce qui a réellement mis fin à la guerre. Enorgueillie par sa victoire et avec un trop plein d'assurance, Scyllia a défié le conseil d'Istram alors qu'il était à l'apogée de sa puissance grâce à des artefacts divins. Ce jour-là, j'ai failli perdre celle que je considère comme ma fille. Si elle est encore en vie aujourd'hui, c'est uniquement grâce au sacrifice d'un certain bouffon qui avait pour habitude de se balader en robe de chambre. Il a fait face aux dirigeants d'Istram, non pas au nom de Trémiss, mais pour sauver son élève. Ce jour-là, j'ai eu l'immense joie de récupérer ma fille et l'incommensurable tristesse de perdre l'un de mes amis les plus cher qui, bien qu'ayant triomphé, n'a pas survécu à ses blessures et a utilisé ses dernières forces pour mettre Scyllia à l'abri. Aujourd'hui, en tant qu'archimage et directrice, je voudrais vous faire ce serment solennel. Je suis prête à en arriver à de telles extrémités pour vous ramener Wendy saine et sauve si les choses devaient mal tourner. Je n'abandonnerai pas un seul de mes élèves là-bas.
Si personne ne savait où elle voulait en venir en racontant cette histoire, tous restèrent figés en entendant la fin. Sa voix, sa posture et la réputation qu'elle s'était forgée montraient qu'il ne s'agissait pas de paroles en l'air, mais d'une promesse qu'elle respecterai le moment venu.
Pour la première fois depuis le début de la journée, Wendy vit la colère se dissiper dans les yeux de son grand-père et de sa sœur. Tous deux se regardèrent un instant, puis se tournèrent vers la duchesse qui attendait toujours une réaction de leur part.
— Nous vous prenons au mot, répondit George.
— Ramenez ma petite sœur saine et sauve. Que ce soit physiquement ou mentalement.
D'un hochement de tête, la duchesse accepta cette responsabilité, puis, affirmant ne pas vouloir les déranger plus longtemps, les salua et sortit de la maison. Wendy n'en revenait toujours pas. En quelques minutes, elle avait réussi à faire changer d'avis Clara et George alors qu'elle-même avait tenté de les convaincre en y passant des heures sans succès. Ses arguments étaient pourtant très proches de ce qu'elle-même avait avancé, alors pourquoi y avait-il eu ce revirement avec Elisabeth et pas avec elle ?
Si cette question la tiraillait, au moins, le plus important était là, sous ses yeux. Clara et George avaient retrouvé le sourire.
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