Chapitre 7

 Aussi curieuse qu'étonnée de voir le sceau de sa déesse sur le rouleau doré, Wendy le déroula pour y découvrir le contenu. La lettre, écrite de la main de Siguir, était adressée au roi de Trémiss et parlait du futur sacre de l'empereur d'Istram. Il n'y avait aucun indice à l'intérieur sur le bénéfice ou les risques qu'impliquaient ce changement de régime chez leur voisin du sud, mais simplement une requête. S'il acceptait l'invitation, Siguir souhaitait qu'il emmène avec lui ses deux prétendantes.

— Il est très rare que les dieux nous fassent parvenir des messages de la sorte, expliqua le roi. Si elle l'a fait, ce doit être que c'est important.

— Mais Istram représente tant de mauvaises choses pour moi ! Se plaignit la lutalicienne. J'ai emporté tout ce qu'il y avait de bon avec ma sœur et mon grand-père et je tente d'oublier tout le reste depuis. La misère, la violence, l'esclavage... Je suis d'ailleurs encore considérée comme esclave là-bas vu que celui qui m'a retiré mon collier n'est pas la personne qui m'a achetée. Si j'y retourne, je risque de me faire arrêter et exécuter !

— Tu feras partie d'une délégation diplomatique, ce qui veut dire que tu seras intouchable, contredit la reine. Plusieurs années se sont écoulées depuis que tu t'es enfuie de ce pays. Istram est le pays le plus étendu et le plus peuplé du contient. Personne ne te reconnaîtra et il y a même très peu de chances que quelqu'un te connaisse là-bas.

— Je... Je ne peux pas... Même après être partie, ils ont continué à me pourchasser. Mon grand-père a failli mourir à cause d'eux et ils ont bien failli s'emparer de Lutalica ! Ce pays est irrécupérable ! Et pourquoi tenez-vous absolument à ce que je vienne alors que vous avez accepté si facilement que Scyllia reste ici ? Elle aussi aura l'immunité diplomatique, non ?

— Vos deux cas sont différents. Toi, tu peux être considérée comme une esclave en fuite comme tant d'autres. Il s'agit de quelque chose qui n'a que peu d'importance à leurs yeux. Pour Scyllia, les histoires qui la concernent ont été déformées et exagérées là-bas une fois la guerre terminée. Elle avait fait appel à une armée de démon-squelette à la fois pour protéger les nôtres, mais aussi pour avoir un contrôle sur la bataille et éviter les morts inutiles de leur côté. Cette vérité s'est totalement inversée et la grande majorité des Istramiens pensent que c'était un véritable massacre des leurs.

— Pourquoi n'essayez-vous pas de démentir cette version ?

— Parce que ce serait peine perdue, répondit celle que le pays du sud appelait la nécromancienne. Et puis, ça nous arrange. En concentrant leur rancune sur ma personne, elle ne se trouve pas sur Trémiss. Cela diminue les risques qu'ils déclarent de nouveau la guerre.

Ainsi, si la faute qu'elle avait commise aux yeux des Istramiens en s'enfuyant pouvait être annulée par le statut diplomatique, les réactions épidermiques à l'encontre de la prétendante à la vie, eux, ne pouvaient être régulée et ne devait pas l'être. Wendy comprenait tout cela et pourtant, elle trouvait injuste d'être ainsi forcée alors qu'elle n'avait aucune envie d'y aller.

— Wendy, tu n'es pas l'un de mes sujets, tu es une Lutalicienne, lui rappela le roi. Je ne peux pas te contraindre à venir avec nous, mais il s'agit là d'une requête de la déesse dont tu es prétendante. Il n'est pas rare qu'ils envoient leurs prétendants en mission de la sorte pour les tester. Parles-en à ta famille, le choix final t'appartient, mais je peux te promettre que tu seras en parfaite sécurité si tu décides de nous accompagner. Nous en avons terminé, j'attendrais ta réponse avant de déclarer à Istram que nous viendrons au sacre de leur nouvel empereur.

La réunion terminée, tous les adultes se levèrent et sortirent de la salle. Il ne restait, à l'intérieur, que les amis de Wendy qui s'étaient rapprochés d'elle. Eux qui étaient nés dans la bonne famille, au bon endroit, pouvaient-ils comprendre ce qu'elle ressentait ? Ana avait assisté à tous les supplices qu'elle avait vécus à Istram depuis sa naissance, mais rien n'était moins sûr pour les autres.

— Tu n'es plus une enfant sans défense maintenant, tu es une mage qui connaît de nombreux sorts d'ici et tout autant de Lutalica. Personne ne pourra rien faire contre toi, argumenta Enzo.

— Et même si tu retrouves quelqu'un qui te connaît, comme l'a dit le roi, tu seras intouchable, ajouta Elisabeth. Et s'ils essayaient tout de même, je serai là et je te protégerai.

— Moi je ne veux pas que tu y ailles, avoua Sixircun à contresens de l'opinion des autres.

Comme elle l'avait pressenti, les deux qui n'avaient pas assisté à cette période de sa vie étaient pour qu'elle les accompagne et les autres se taisaient ou montraient leurs réserves. Pour elle, la question la plus importante n'était même pas celle-ci pour le moment. Elle y réfléchirait après en avoir parlé à sa famille. Non, à cet instant, celle qui tournait dans sa tête était pourquoi Siguir insistait pour que ses prétendantes se rendent à ce sacre ? Si la déesse avait pris la peine d'écrire une telle requête, ce devait être parce que c'était important. En sachant cela, avait-elle seulement le choix d'accepter ou refuser ?

— Je... Désolée, je vais rentrer chez moi. J'ai besoin de parler avec mon grand-père, finit-elle par le répondre en se levant.

Sans leur laisser le temps d'ajouter quoi que ce soit, Wendy se leva avec Sixircun et s'éloigna de ses autres amis pour ne pas les prendre dans sa téléportation. Comme à chaque fois qu'elle retournait à Lutalica, le sort la fit apparaître sur le pas de la porte de sa maison. À l'intérieur, elle retrouva George, Fréone ainsi que sa petite sœur dans le salon. Vu toutes les feuilles volantes qui étaient étalées sur la table, sa nouvelle apprentie n'avait pas chaumé et avait bien mérité sa pause.

Contrairement aux enseignements qu'elle-même avait reçue, l'ancien mage suivait à présent un programme créé spécifiquement par la directrice pour qu'il puisse enseigner la magie continentale tout en prenant en compte le temps que son élève devait passer avec son mentor Lutalicien. Il était encore trop tôt pour que Kalia entre à l'académie de Trémiss, mais elle en avait déjà émis le souhait en entendant son frère en parler.

— Fréone m'a dit que le roi t'avait demandé. Je ne pensais pas te voir revenir si tôt, avoua son grand-père.

— Oui, ça n'a pas duré très longtemps, souffla-t-elle en s'approchant d'eux.

— Ça n'a pas l'air d'aller. Tu veux en parler ?

— Istram va devenir un empire et la famille royale de Tremiss est invitée au sacre de leur nouvel empereur.

— Ce peut être une bonne comme une très mauvaise nouvelle, grimaça son grand-père. Et pourquoi voulaient-ils que tu sois avec eux ? Sans doute pas parce que tu es originaire de là-bas, nous n'avons plus rien à voir avec ce pays.

— C'est parce que Siguir veut que je les accompagne en tant que prétendante, avoua-t-elle en montrant clairement par sa posture et son intonation que cette idée ne lui plaisait vraiment pas.

— Quoi ?! Il n'en est pas question ! Pardon Kalia, mais nous allons nous arrêter là pour aujourd'hui, je dois sortir quelque part.

Comme elle s'y attendait, George était remonté et ne comptait pas la laisser retourner à Istram, même temporairement et sous bonne escorte. La jeune sœur de Fréone n'avait même pas encore terminé de rassembler ses affaires que lui était déjà au niveau de la porte et sortait dans la rue.

— Où vas-tu ? Demanda-t-elle en le rattrapant.

— Chez la seule personne capable de faire venir Siguir pour qu'elle s'explique, grogna George.

Si elle avait bel et bien deviné sa destination, Wendy abandonna l'idée de l'en dissuader. Son grand-père ne s'énervait presque jamais, alors le voir ainsi était aussi surprenant que terrifiant. Elle savait que, quoi qu'elle dise, il n'en démordrait pas et chercherait les explications à la source, quand bien même la source en question était une déesse qui devait avoir autre chose à faire.

Arrivé devant la tour de la dragonne, l'ancien mage entra à l'intérieur et se dirigea vers la plateforme d'élévation, mais fut stoppé par l'homme chargé de l'accueil de tous ceux qui passaient par la tour.

— Excusez-moi, mais si vous voulez voir Zuria, il va falloir repasser. Elle est très occupée.

— Eh bien elle va faire une pause dans ce qu'elle fait et m'écouter, grogna-t-il en le contournant.

Très peu habitué à ce qu'on lui tienne tête, le réceptionniste bafouilla quelques mots, mais n'opposa pas plus de résistance et n'essaya pas de les empêcher de monter sur la plateforme. Dès qu'ils furent dessus, le plateau s'éleva et s'arrêta non pas au niveau des appartements de la dragonne, mais quelques étages plus bas.

Wendy avait beau se trouver à Lutalica depuis plusieurs années et être monté sur cette plateforme plus de fois qu'elle n'aurait pu le compter, jamais elle ne s'était arrêtée à cet étage. Et pour cause, celui-ci était totalement interdit pour la grande majorité des lutaliciens. Il s'agissait de la salle dans laquelle Zuria effectuait des réglages sur le cœur de l'île. Le réceptionniste ne mentait pas quand il disait qu'elle était occupée.

Faisant fi de l'interdiction, George poussa la porte et entra à l'intérieur, suivi par sa petite-fille. Si elle n'était jamais entrée, ça n'était pas le cas de Lig qui lui en avait fait une description qui s'avérait, à présent qu'elle la voyait de ses propres yeux, assez fidèle. Des cercles magiques et des runes lutaliciennes étaient inscrites absolument partout, luisant de couleurs différentes dont certains éléments changeaient parfois pour que le symbole appartienne à un cercle ou un autre selon la manière dont il s'illuminait.

Au milieu de la salle, Zuria se tenait debout et modifiait de ses mains des signes d'un cercle magique qui semblait être tracé dans les airs devant elle.

— Bonjour George, Bonjour Wendy, salua-t-elle sans s'énerver une seule seconde de leur présence. Même si cela me fait plaisir de vous voir, je suis plutôt accaparée par un sujet délicat. Pourriez-vous repasser plus tard ?

— Vous le saviez ? Questionna le vieil homme.

— Savoir quoi ?

— Que Siguir voulait que Wendy retourne à Istram ?

— Elle... Quoi ? Mais ça n'a pas de sens. Montez dans mes appartements, je stabilise ce que je suis en train de faire et j'arrive.

Sachant qu'elle allait ternir parole et voyant bien qu'elle-même n'en savait rien, George n'insista pas et rebroussa chemin pour la laisser terminer son travail.

— Lig n'est pas là ? Constata Wendy une fois qu'elle eut pénétré dans les appartements de la dragonne.

— Il passe la journée aux champs avec Clara et Matthias, indiqua son grand-père.

C'est vrai, les récoltes avaient commencé et vu que le palais délicat en matière de magie des lutaliciens ne supportait aucune trace de magie sur les aliments, c'était une période où les chevaucheurs d'hippogriffes étaient fortement sollicités en tant que transporteurs. Lig devait lui aussi faire des allers-retours sous sa forme draconnique pour aider plutôt qu'être ici dans son rôle d'assistant de Zuria. Quant à Matthias, entre rester à la maison pour regarder George enseigner la magie à Kalia et voler à dos de dragon ou d'hippogriffe tout en s'amusant dans les champs, le choix était vite fait.

En attendant Zuria, Wendy se rendit dans la partie cuisine et prépara de l'ambrelin de façon à ce qu'il soit prêt lorsqu'elle viendrait. Les cubes gélatineux de sève avaient tout juste fini de fondre dans l'eau chaude quand la dragonne entra dans ses appartements.

— Dites m'en plus, demanda-t-elle en s'installant devant George dans la partie où elle accueillait ses invités.

Tout en apportant les tasses, Wendy lui raconta ce qui lui était arrivé avant qu'elle ne revienne à Lutalica. Le changement de la fédération en empire, l'invitation au sacre, mais surtout la lettre de la déesse de la magie qui demandait à la famille royale de Trémiss de la prendre avec eux.

Pour Zuria qui se tenait loin de la politique humaine depuis aussi longtemps, cette histoire d'empire ne lui disait pas grand-chose. Elle ne voyait d'ailleurs pas la différence entre un empire et un royaume, mais la question n'était de toute façon pas là.

— En tout cas, vous m'avez fait une sacré frayeur ! Tourné comme vous l'avez dit, je pensais qu'elle voulait que Wendy y retourne définitivement et quitte Lutalica.

— Mais que ce soit définitif ou temporaire, il n'est pas question qu'elle retourne à Istram ! J'ai tout abandonné pour les mettre, elle et Clara, à l'abri de ce maudit pays. Ça n'est pas pour qu'une déesse l'y renvoie sur un coup de tête !

— Vous attendez donc de moi que je l'appelle, c'est ça ?

— Je veux des explications de sa part, s'imposa-t-il. Pas juste trois mots griffonnés sur une lettre qui n'est même pas adressée à la principale intéressée !

— Je vais faire mon possible, mais je ne promets rien. Si elle décide de ne pas répondre à ma demande, je ne pourrai rien y faire.

— Pour toutes les fois où elle s'invite chez vous, vous répondre serait la moindre des choses !

Avec cette phrase, Wendy se rendait véritablement compte de l'état d'énervement de son grand-père. Jamais il n'aurait osé parler de la déesse de la magie ainsi s'il n'était pas aussi remonté contre elle. Sa réaction était d'autant plus étonnante qu'il lui arrivait souvent de discuter avec Siguir et que tous deux s'entendaient très bien.

Tout en s'enfonçant dans le canapé, Zuria ferma les yeux et pencha sa tête en avant. Si elle ne connaissait pas la manière dont elle s'y prenait pour appeler la déesse, Wendy aurait pu croire qu'elle avait plutôt décidé de faire une petite sieste. Il n'en était heureusement rien et, vu que tout se faisait par la pensée, cette posture avec les yeux clos servait surtout à ce qu'elle puisse se concentrer.

Après plusieurs minutes dans un silence d'or pour ne pas la déranger, un flash se matérialisa à côté d'eux. Avait-elle accédé à leur requête ? Si, dans un premier temps, Wendy le pensait effectivement, ce ne fut cependant pas la déesse qui apparut devant eux, mais Khéros, le mange-magie qui était le compagnon de Siguir.

— Bonjour Zuria, George, Wendy, Sixircun, salua-t-il.

— Je ne sais pas si l'on peut qualifier ce jour de bon après ce que je viens d'apprendre, maugréa l'ancien mage. Si c'est vous qui apparaissez, j'en déduis que la principale intéressée ne viendra pas.

— Elle ne vous fuit pas si c'est ce que vous pensez. Elle aurait même préféré être là pour vous expliquer les raisons de cette demande, mais elle est actuellement retenue dans un conseil du panthéon. Vu qu'elle ne voulait pas vous laisser sans réponse malgré tout, elle m'a envoyé pour que je parle en son nom.

— Alors vous pourrez lui faire passer le message suivant. J'ai tout laissé tomber pour mettre Wendy et Clara a l'abri et les sortir de ce pays pourri jusqu'à la moelle. Il n'est pas question que qui que ce soit la force à y retourner.

— Elle n'y retournera pas en tant qu'esclave, mais fera partie d'une délégation officielle d'un puissant pays. Même si elle venait à être reconnue, ce qui est peu probable, personne ne pourrait rien lui faire.

— Non, c'est non. Vous pourriez jurer que Siguir lui accordera une protection divine, je serai toujours contre ! Pour vous, c'est un pays comme les autres bien que certaines de ses lois ne vous plaisent pas, mais pour mes petites-filles, c'est un endroit où elles n'ont connu que malheur et souffrance. Je refuse que vous la forciez à y retourner. La question n'est pas d'être protégée physiquement, mais de l'impact émotionnel que cela pourrait avoir. Et vous pensez peut-être que je suis borné, mais si vous voulez, je peux aller chercher sa sœur et je peux vous assurer qu'elle tiendra tête à tout le panthéon s'il le faut pour qu'elle ne retourne pas là bas.

— En tant que prétendante, Wendy pourrait un jour devenir déesse de la magie à la place de Siguir. Les habitants d'Istram ont beau avoir renié les dieux et arrêté de les prier, ce pays n'en reste pas moins sous la juridiction du panthéon. Une fois devenue déesse, elle ne pourra pas ignorer un tel territoire et devra s'en occuper de la même manière que les autres.

— Mais elle n'est pas encore une déesse, elle est humaine, une enfant, ma petite-fille. Tant que cela n'aura pas changé, vous n'avez aucun droit de la forcer à faire une telle chose. J'ai beau avoir vécu à Istram et avoir moi aussi arrêté de prier les dieux à la chute du royaume, je me souviens tout de même des préceptes qui leur tenaient à cœur et le libre arbitre était l'un d'entre eux. Forcer un mortel à faire quelque chose contre sa volonté serait donc contraire à ce principe.

— C'est plus compliqué que ça, souffla le mange-magie.

— Pas pour moi !

— Vous parlez de libre arbitre, alors dans ce cas, pourquoi ne pas entendre ce que pense la principale intéressée ?

Agacé que son argument se soit en partie retourné contre lui, George se crispa, mais ne dit rien. Après tout, Khéros n'avait pas tort. Wendy lui avait exposé ce que Siguir souhaitait, mais elle n'avait même pas dit si elle-même souhaitait faire partie de ce voyage ou non, même si sa réponse était plutôt proche de celle de son grand-père.

— Ce que j'aimerais savoir, c'est pourquoi Siguir veut que j'aille là-bas ? En quoi ma présence va lui être utile ? Pourquoi ne pas me donner plus d'explication et se contenter de demander au roi de Trémiss de me compter avec eux sans même m'en parler avant ? La décision de sacrer un empereur ne doit pas être récente au point où elle aurait été prise de court. Elle aurait très bien pu m'en parler quelques jours avant pour que nous en discutions.

En expliquant son point de vue, la prétendante se rappela que la déesse avait visité Zuria deux jours auparavant. L'excuse d'être bien trop occupée ne tenait donc pas vu qu'elle aurait pu la prévenir à cet instant.

— Je ne sais pas pourquoi elle ne t'a pas fait venir pour t'en parler, avoua-t-il. Quant à la raison de cette demande, sache qu'elle ne l'a pas fait sur un coup de tête pour te rappeler de mauvais souvenirs. Ta présence est vraiment importante.

— Si elle est si importante, dites-moi pourquoi !

Malgré son insistance, Wendy vit le compagnon de la déesse fuir son regard et se mordre la lèvre comme pour s'empêcher de parler. Il ne devait pas être autorisé à donner cette information, même s'il la connaissait visiblement.

— Alors c'est tout ? Vous êtes juste venu pour insister et dire que c'est important ?

— La raison qui vous empêche de révéler quoi que ce soit serait-elle liée à la déesse du destin ? Devina Zuria.

D'un hochement de tête, Khéros acquiesça. Le domaine du destin était à la fois complexe et frustrant. Sa déesse pouvait voir les différents futurs possibles, mais ne pouvait se confier qu'à de rares personnes qui, elles-mêmes, ne pouvaient répéter ce qui leur avait été dit. Ça n'était donc pas que Siguir ne voulait pas partager ces informations, mais qu'elle ne le pouvait pas. Tout comme elle n'avait pu qu'insister auprès de Zuria pour que Wendy commence son apprentissage sous les ordres d'un traître, ce afin que tous les engrenages de la machinerie soient bien positionnés et que Lutalica ne finisse pas entre de mauvaises mains.

— Elle sait qu'elle te met dans une position délicate et crois bien qu'elle préférerait tester ses prétendantes d'une toute autre manière. Tout ce que je peux dire, c'est que, dans un futur proche, tes choix quels qu'ils soient auront des conséquences bien plus importantes que tu ne pourrais l'imaginer.

En entendant cela, Wendy fut immédiatement accablée par le poids de lourdes responsabilités qu'elle ne connaissait même pas. En entendant une telle chose, il en devenait compliqué de refuser la demande de la déesse. Malgré tout, les pensées de l'adolescente étaient obnubilées par une seule réflexion qui tournait encore et encore. Clara n'allait vraiment pas aimer cette histoire.  

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