Chapitre 10

 Grâce à l'intervention d'Elisabeth, l'ambiance était bien plus apaisée dans la maison pendant les jours qui suivirent. Clara et George étaient toujours réticents à l'idée que Wendy se rende à Istram, mais au moins, ils avaient fini par accepter cette idée et ne se mettaient plus en colère quand le sujet était évoqué. Pour la remercier de l'avoir sortie de cette impasse, l'apprentie-mage lui avait ramené un panier de biscuit qu'elle avait fait en retournant aider Zuria aux fourneaux, sa famille ayant fini par allégrement piocher dans le premier que la dirigeante lui avait donné.

La directrice la remercia pour cette attention, heureuse d'avoir pu déceler le malaise qui régnait sans qu'elle ne lui en parle et d'avoir pu arranger les choses. Ce moment où elle lui remit son présent fut cependant l'une des seules fois où Wendy avait pu la voir. Vu qu'Elisabeth faisait aussi partie du voyage, elle avait de nombreuses choses à faire et à organiser au sein de l'académie avant le départ, ce qui voulait aussi dire qu'elle n'avait plus de temps à leur consacrer, à elle et à Fréone, pour leurs cours particuliers.

Ce fut donc uniquement avec de simples directives ainsi qu'une liste d'ouvrages qu'elle leur avait confié que les deux lutaliciens continuèrent leur apprentissage, principalement à la bibliothèque. Ce lieu, normalement propice au calme et à la réflexion ne l'était cependant pas pour la prétendante. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas passer son temps dans ce genre de lieu, bien au contraire, mais plutôt parce que son attention était constamment focalisée ailleurs que les grimoires dans lesquels elle aurait aimé se plonger.

La bibliothèque de l'académie comptait de très nombreux ouvrages qui parlaient de magie, mais aussi un grand nombre qui en était infusés. Pour Sixircun, il s'agissait d'une tentation de tous les instants, comme si un enfant se retrouvait lâché au milieu d'une confiserie. Ce désir boulimique était d'autant plus accentué que le mange-magie se plaignait de s'ennuyer dès qu'il en avait l'occasion. Et Wendy se savait, elle connaissait son familier. L'ennui lui donnait faim.

Les jours passèrent donc sans qu'elle ne puisse réellement avancer dans son apprentissage et arrivèrent finalement à celui du départ pour Istram. Ce jour-là, Wendy s'était levée encore plus tôt que d'habitude et avait eu la surprise de voir que sa famille en avait fait de même. S'ils ne pouvaient l'empêcher de partir, ils voulaient être là au moment où elle partirait pour lui souhaiter un bon voyage.

Même Fréone avait eu l'idée de les rejoindre. Lui aussi aurait aimé faire partie du voyage, mais son allure lutalicienne aurait bien trop attiré l'attention. Il était donc déçu, mais avait aussi compris que le but n'était pas d'attirer l'attention, bien au contraire, et qu'il devait rester en arrière à cause de cela.

Après le petit-déjeuner, Wendy finit de se préparer et rassembla les dernières affaires dont elle avait besoin dans sa valise. Une fois prête, elle redescendit auprès de sa famille et usa de sa propre téléportation pour emmener tout le monde sur le continent.

Arrivée à l'académie alors que le ciel était encore assez sombre pour y déceler certaines étoiles, chassées une à une par le levé du soleil qui amenait sa clarté sur les terres, elle fut accueillie par la directrice qui les transporta immédiatement devant le palais royal. Cette fois-ci, il ne s'agissait pas d'une téléportation frauduleuse doublée d'une excuse fantaisiste pour la justifier, mais bien d'un sort exceptionnellement autorisé par la famille royale.

Comme à son habitude, Ana était pleine de vie, même à une heure aussi matinale et se jeta sur eux pour les saluer sans se soucier une seule seconde de son statut de princesse et des règles de bienséance que cela impliquait. La jeune fille qu'elle avait rencontrée la première fois et qui semblait être à cheval sur le protocole était bien loin, pensa Wendy en souriant intérieurement.

Si la princesse se montrait enjouée et pétillante, on ne pouvait pas dire la même chose du prince. Enzo avait encore les yeux mis-clos et baillait à s'en décrocher la mâchoire. Le roi était occupé à parler aux serviteurs qui chargeaient les voitures, mais la reine, elle, lui lançait un regard noir. Que la princesse se montre familière avec ses amis, passe encore, mais que son fils s'affiche ainsi en se montrant aussi disgracieux ne lui plaisait vraiment pas.

Enfin, la jeune Elisabeth se tenait légèrement à l'écart, au garde à vous et postée juste à côté de sa mère. Même si elle tentait de ne rien laisser transparaître, la garde du corps était tendue. Il s'agissait de sa première véritable mission d'escorte en dehors des terres sûres telles que Lacapitale et ses alentours, le sanctuaire ou Lutalica.

Si son armure dorée semblait au premier abord similaire à celles des autres gardes qui l'entouraient, le fait qu'elle se tienne ainsi à côté d'eux et que Wendy n'était pas distraite par autre chose permit à la jeune mage de remarquer certaines différences. Celle que portait Elisabeth était bien moins ornementée et certaines pièces manquaient ou étaient légèrement moins couvrantes bien que tout de même protectrices. Ces modifications, en plus de montrer qu'elle n'était encore qu'une aspirante, devaient lui permettre de se mouvoir avec plus de facilité. Elle devait encore manquer d'expérience pour réussir à se mouvoir aisément dans l'armure complète des gardes royaux.

En voyant cette dizaine de gardes alignés qui attendaient le départ pour eux-mêmes se mettre en selle et commencer leur mission, Wendy se rappela des paroles de la duchesse les concernant. Tout d'abord, mise à part son amie et sa mère, Ruby, tous les autres lui étaient parfaitement inconnus. Leur prestance et l'aura qui se dégageait d'eux étaient aussi bien différentes de ce qu'elle pouvait ressentir devant un simple garde du palais. Il ne faisait aucun doute, en les observant, qu'ils pouvaient effectivement se débrouiller dans un combat où ils seraient submergés par l'ennemi, même si ces dires allaient sans aucun doute être un sujet de discussion avec le prince et la princesse dès qu'ils seraient installés dans l'une des voitures... Si, et seulement si elle se trouvait dans la même, finit-elle par se dire.

— Bonjour, salua la reine en s'approchant. Je vois que vous avez fait le déplacement pour assister au départ.

— Même si j'aurais aimé qu'il n'ait pas lieu, je ne pouvais pas laisser ma petite-fille partir sans lui dire au revoir, répondit George.

— Elisabeth m'a fait par de vos inquiétudes. Je tiens à renouveler la promesse qu'elle vous a faite et vous assurer que nous mettrons tout en œuvre pour qu'il ne lui arrive rien si les choses venaient à mal tourner.

— Et vous pensez que cela va mal tourner ? Questionna Clara, une pointe d'inquiétude dans sa voix.

— Pour être tout à fait franche, nous n'en savons rien. Nous savions qu'un grand changement allait s'opérer chez nos voisins du sud, mais malgré la qualité de nos informateurs, nous n'avons pas réussi à savoir de quoi il s'agissait. Nous ne savons rien de ce nouvel empereur. Il pourrait donc aussi bien être un puissant ennemi en devenir dont le résultat de la dernière guerre ne l'a pas satisfait ou bien, au contraire, celui qui tendra la main pour effacer les cicatrices qui restent de ces sombres moments pour que nous puissions avancer vers une paix et une amitié durable.

Pour la paix, Wendy ne pouvait qu'être d'accord, mais une amitié avec Istram ? Rien que de penser à cela lui donnait des haut-le-cœur. Comment une telle relation pouvait naître entre un royaume bienveillant et une nation aussi abjecte qui réduisait la vie de certaines personnes, dont beaucoup d'innocents, à l'état de simples objets dont on accordait moins d'importance qu'à des animaux ?

— Sachez malgré tout que nous sommes conscients de cela, ajouta la reine en voyant que sa réponse en demie-teinte n'avait pas rassuré Clara. Nous avons fait tout le nécessaire pour assurer notre sécurité, votre sœur comprise. Si nous étions certains des motivations de ce nouvel empereur, notre garde rapprochée n'aurait pas été aussi importante.

— Et si cela ne suffit pas, j'ai un petit quelque chose en plus qui devrait te permettre de dormir plus sereinement en attendant son retour, ajouta une voix familière derrière eux.

De derrière la voiture, Senca apparut et s'avança vers la famille Lutalicienne. Du côté des gardes royaux, Wendy ne vit aucune réaction alors qu'elle même avait été surprise de l'entendre. Était-ce un manque de réaction de leur part, ce qui n'était pas rassurant, ou bien avaient-ils, au contraire, reconnu que cette nouvelle personne n'était pas un ennemi ?

— Bonjour Senca, comment allez-vous ?

— Très bien, merci. Même si je n'ai pas été convié à ce sacre, je n'en reste pas moins curieux de savoir ce qui va en ressortir. Mon fils m'a aussi fait part de ses inquiétudes concernant Wendy, alors j'ai cherché un moyen de l'aider grâce à mes connaissances. Voici le fruit de mon travail.

De sa poche, le père de Lig sortit une bague qu'il présenta à Wendy. Le bijou en lui-même, sans même parler des propriétés magiques qu'il devait avoir était somptueux. Deux dragons, un d'or et un d'argent s'enroulaient et maintenaient en place un rubis qui étincelait même avec le peu de lumière qu'offrait le ciel matinal. Ces représentations étaient si finement ouvragées qu'elles donnaient l'impression qu'elles allaient se mouvoir si elle les fixait assez longtemps.

Malgré les deux créatures qui auraient pu donner à cet anneau un aspect agressif, il restait au contraire très féminin, élégant et raffiné. Chez n'importe quel bijoutier humain, il aurait été la pièce maîtresse du magasin que seul les plus fortunés pouvaient s'offrir.

— Tes artisans se surpassent toujours dans leurs créations, commenta la reine.

— Vous êtes toujours les bienvenus sur les marchés du sanctuaire si vous souhaitez vous en procurer, sourit le dragon.

— C'est joli, mais en quoi cette bague va protéger ma sœur ? Demanda Clara.

— Au départ, nous étions partis sur l'idée d'un garde du corps, mais si j'avais plusieurs très bons candidats en termes de force, pour ce qui était de l'attitude, il ne me restait plus grand monde. Je me suis aussi dit qu'avoir une personne qui la suivrait absolument tout le temps, s'il s'agissait en réalité d'une simple invitation sans arrière pensée, pouvait être pesant pour elle qui n'a pas l'habitude. J'ai donc gardé cette idée de garde du corps, mais je me suis dit qu'il serait plus pratique pour toi que tu puisses l'invoquer. Son fonctionnement est on ne peut plus simple pour une mage comme toi. Tu y insuffles de l'énergie tout en pensant que tu veux faire venir ton protecteur et il apparaît ainsi qu'un bouclier protecteur. De même, une fois que tu l'auras passée à ton doigt, si tu veux la retirer, n'oublie pas de penser fortement que tu le fais de ton plein gré et que tu ne veux pas que le protecteur apparaisse. C'est une sécurité que j'ai ajoutée au cas où quelqu'un essaierait de te la dérober.

— Je vois que vous avez réfléchi à tout, constata George.

— Ça, vous pouvez le dire. J'ai même pensé à une potentielle attaque si elle dort. Dans ce cas, la bague réagira d'elle-même si elle sent une présence hostile. Le bouclier se lèvera et la bague te réveillera pour que tu décides ou non d'invoquer le protecteur.

— Ça ne risque pas de se déclencher avec Sixir auprès de moi ? S'inquiéta la prétendante à la magie.

— S'il n'a pas de mauvaises intentions à ton égard, aucun risque.

— Et quand tu parles de protecteur, de qui s'agit-il ? Anidanya ?

— Non. Il en fallait un qui soit prêt à n'importe quel moment pour intervenir. Même si, vu son tempérament, je ne doute pas qu'elle dorme avec au moins une dague cachée sous son oreiller, je ne voulais prendre aucun risque, donc je suis plutôt parti sur l'un de nos amis dragons plutôt qu'un habitant du sanctuaire.

— Pitié, ne me dis pas qu'utiliser cette bague va faire apparaître Drikinne, implora Wendy qui avait tout à coup peur de la passer à son doigt.

— Non, ne t'en fais pas, rit le dragon noir. Et ça n'est pas moi non plus, mais je t'ai trouvé quelqu'un de bien plus capable qu'elle ou moi. Si tu as un problème, c'est Akashi qui te viendra en aide.

En entendant ce nom, Wendy resta bouche bée. Senca avait donc créé une bague capable d'invoquer la plus ancienne et puissante des dragons ancestraux ? Celle-là même qui s'était opposée à Drikinne, déjà incroyablement puissante, et l'avait fait trembler comme un chiot apeuré en lui proposant un combat ou elle ne prendrait même pas sa forme draconique et lui laisserai des coups d'avance ?

— Bonjour Senca ! Salua le roi avec un large sourire. C'est le jour de la distribution de trésors nationaux ?

— Elle est la belle sœur de mon fils, il fallait bien que j'y mette les moyens, répondit-il tout en riant et en haussant les épaules.

— Pourquoi vous parlez de trésors nationaux ? Questionna Enzo qui semblait enfin avoir émergé et remarqué la présence des Lutaliciens.

— Tu en veux un autre ? Ton épée ne te suffit pas ? Rit de nouveau le dirigeant du sanctuaire.

— Senca vient tout juste de créer la bague de protection parfaite qui invoque un dragon ancestral comme garde du corps, répondit la reine.

— Et pas n'importe quel dragon ancestral, enchérit Lig. La plus ancienne et puissante de tous.

— Je ne sais même pas si je pourrais la faire venir. J'aurai bien trop peur de la déranger.

— Au contraire ! Contredit le dragon noir. Elle m'a bien dit de ne pas hésiter à t'en servir, même si c'est parce que tu as juste envie de lui parler. Akashi est l'une des dragonnes les plus bienveillantes, ça lui fera plaisir que tu l'appelles, surtout qu'elle t'aime bien. Fais juste en sorte d'être seule quand tu fais appel à elle pour d'autres raisons que pour te protéger. Il ne faudrait pas que tes ennemis potentiels se rendent compte que la bague n'est pas qu'un simple bijou.

Depuis le sauvetage de Lutalica, Akashi était l'une de ceux qui étaient passées le plus souvent rendre visite à Zuria. Wendy avait donc pu avoir l'occasion de la côtoyer un peu plus qu'au sein du sanctuaire. Pour elle, la dragonne azur avait un caractère très similaire à Zuria. Douce, attentionnée, qui prenait le temps d'écouter les autres et de distiller son savoir à qui lui demandait conseil. Avec elle pour la protéger, la prétendante à la magie était certaine d'être en sécurité tout au long du voyage.

— Alors, rassurés ? Questionna le dragon à l'attention du reste de la famille de Wendy.

— Je ne le serai jamais totalement avant qu'elle soit de retour, mais ça aide grandement, merci, répondit Clara.

— Merci pour tous les efforts que vous faites pour assurer sa sécurité, s'inclina George. S'il y a quoi que ce soit que nous puissions faire pour vous, n'hésitez pas.

— Continuez simplement à revenir régulièrement au sanctuaire comme vous le faites déjà, c'est tout ce que je demande, sourit le dragon en faisant un signe de main signifiant qu'ils ne lui devaient rien.

— Dites, j'ai une question, s'avança Fréone qui était resté discret jusque-là. Vous avez parlé de trésors nationaux. Qu'est-ce que c'est ?

— Ce sont des objets qui peuvent prendre de nombreuses formes, mais qui entrent dans l'une des deux grandes catégories. La première est l'histoire rattachée à cet objet. Il peut être précieux pour le royaume parce qu'il appartenait à quelqu'un d'important ou était au centre d'événements importants. On peut dire que ces objets ont une valeur sentimentale pour le royaume. La seconde catégorie, celle dans laquelle nous pourrions placer la bague de Wendy, est celle des artefacts. Il s'agit d'objets enchantés dont la puissance est telle qu'il n'en existe que très peu et en posséder un grand nombre est un signe de puissance pour une nation. Bien sûr, ce caractère rare et exceptionnel ne peut être pris en compte qu'en adoptant un point de vue humain. Senca par exemple n'aurait aucun mal à recréer ceux que nous gardons et le résultat en serait encore meilleur.

— Allons, ne me mettez pas sur un tel piédestal. Je suis certain que je serai bien incapable de recréer les plus puissants.

Si cette remarque se voulait pleine d'humilité, elle n'eut pas, sur les personnes qui l'entouraient, l'effet escompté. Après tout, en disant cela, il venait d'admettre qu'il pouvait effectivement créer à loisir des objets qui pouvaient servir de référence pour mesurer la puissance d'un pays. Ainsi, si l'on se basait sur ce critère, la petite cité-état cachée qu'était le sanctuaire était aussi la plus puissante nation du continent.

— Dis, tu serais capable de me faire un pendentif comme celui de Scyllia ? Demanda Enzo.

— Grande amélioration des capacités physiques, invocation d'un large éventail d'armes, possibilité d'utiliser de puissants sorts de destruction... lista-t-il tout en réfléchissant. Vu le créateur de ce pendentif, je n'arriverai jamais à le reproduire ne serait-ce qu'à un dixième de sa puissance. Disons que je pourrais au mieux en faire une pâle copie.

— Je crois qu'Elisabeth t'a entendu et vu son regard, elle te juge, sourit Wendy.

Tout en se tournant, le prince vit effectivement que son amie, toujours postée avec les garde royaux, le jugeait sans pour autant bouger. Pour ceux qui la connaissaient, il n'était pas difficile de savoir ce qu'elle aurait pu dire si sa position ne l'empêchait pas de parler librement.

Elle aurait très certainement affirmé qu'il était en train de céder à la facilité et que ça n'était pas avec de tels artifices qu'il allait progresser. Enfin, elle terminerait en affirmant qu'il n'arriverait pas à la vaincre, même doté d'un tel bijou.

— C... C'était juste une blague hein, je n'en ai pas vraiment besoin ! Se justifia-t-il avec un rire nerveux.

— Et de toute façon, si j'ai dit que c'était possible, je n'ai jamais dit que je le ferai, ajouta le dragon. Pour que de tels objets aient de la valeur, il faut qu'ils gardent leur caractère exceptionnel. Si je vous noyais d'objets enchantés, l'épée que tu portes à ta taille et qui représente l'amitié entre ma ville et votre royaume perdrait toute sa symbolique.

— De toute façon, si tu lui avais fait, nous lui aurions immédiatement confisqué, renchérit la reine. Qui sait ce qu'il pourrait nous inventer avec de tels pouvoirs.

Si la remarque parut choquer le prince, tout le monde autour rit de bon coeur en affirmant qu'elle avait parfaitement raison. Bien qu'il ait un peu gagné en maturité, Enzo restait toujours l'enfant terrible et imprévisible de la famille.

— Bon, j'aurais aimé inviter tout le monde à entrer pour continuer à discuter, mais je vois que les derniers bagages viennent d'être chargés et que nous allons devoir nous mettre en route, se désola le roi.

L'heure du départ étant arrivé, Wendy prit le temps de serrer chaque membre de sa famille dans ses bras et retarda ce moment autant qu'elle le put. Cette séparation était bien plus difficile que ce qu'elle avait pu vivre en partant à la recherche des dragons pour recréer la source et sauver Lutalica.

Après une énième promesse qu'elle ferait attention et qu'elle rentrerai vite, la prétendante à la magie se rendit jusqu'à la voiture royale où le roi attendait qu'elle et Sixircun monte pour grimper à son tour et fermer la porte.

Installée près de la fenêtre, elle fit signe à sa famille alors que les chevaux commençaient à tirer l'attelage et ne s'arrêta qu'au moment où elle les perdit de vue. Là, elle se détourna de la fenêtre, s'enfonça dans la banquette et souffla longuement. Son voyage vers ce pays qu'elle détestait tant venait de commencer.  

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