Tombée sur l'inconnue - Épilogue

Une immense plaine d'herbe rase s'étendait à perte de vue. Au loin, très loin, des formes brumeuses de montagnes semblaient émerger dans le ciel grisâtre. Claude était étendu au sol, les bras écartés et les yeux grands ouverts. Il vit passer un essaim d'insectes au-dessus de lui, sans parvenir à les nommer. Il cherchait à remettre un peu d'ordre dans son esprit. Juste avant de se retrouver allongé là, où était-il ? Le café. Il était dans le café de sa mère. Donc maintenant il était... Il se redressa si vite que sa tête lui tourna.

— Alith !

— Ah, t'es réveillé ?

— ... Oui. Je crois ? On est... En enfer ? Ça ressemble pas trop à...

— Ouais, je sais. On me le dit souvent. Je sais pas où est l'autre, il s'est sûrement planqué dans les rochers là-bas.

— L'autre... Le démon ? Pourquoi il se cacherait ?

— Pour nous suivre vers la sortie, quelle question !

— Heu, quoi ? On est dans une plaine, de quel genre de sortie tu parles ?

— On est pas dans une plaine, on est dans le troisième cercle apparemment. Ça va, ceux qui sont en liberté sont pas trop dangereux.

— Ceux qui... Il y a d'autres démons ? Qu'est-ce que... Quoi ?!

— T'inquiète, j'ai un plan.

— ... Tu veux bien me le partager, histoire de me rassurer, ou tu comptes tout garder pour toi ?

— ... On va rester ici et attendre.

— C'est quoi ce plan ?! Bon sang, Alith ! Je croyais qu'on était chez toi !

— Ah non, je vis pas dans les cercles, je suis pas une criminelle, moi !

— Et si l'un des ces criminels s'en prend à nous ?

— Bah, je te l'ai dit, ceux qui sont libres de se promener sur toute l'étendue sont pas dangereux... À part le démon qu'on a ramené, bien sûr.

— Et si tu as tort ?

— Heeeyy, te voilà alors... Alith, on te croyait perdue définitivement, tu sais ?

— Ah, vous avez été rap... Ah oui, carrément le grand chef en personne !

— Hmm... Je m'ennuyais. Et puis, un ortan d'une telle ampleur, ça a pas mal inquiété les autres... Par contre, je peux savoir pourquoi il y a un humain vivant avec toi ?

— Heu... Longue histoire. On a un autre problème, en fait... On a ramené un démon, il était prisonnier dans une comtoise dans l'autre monde où j'ai été...

— Ah ! Alors c'était là qu'il était passé ? Il y a eu des dégâts là-bas ?

— Non, ça va... Enfin, je crois... Mais du coup, il est libre, et on sait pas où il est, on a passé le portail après lui, évidemment...

— Je vois. Je mets une équipe sur le coup. J'ai l'impression que tu as des tas de choses à raconter à Maurice.

— Quoi, ça pourrait l'intéresser ?

— Les mésaventures d'Alith l'intéressent toujours !

— Vous vous fichez de moi !

— Ah, et une dernière chose, tu comptes en faire quoi, de ton humain, tu vas pas me le laisser ici, hein ? Parce que tu sais que ça cause toujours des ennuis, les humains vivants...

— Ah, vous en faites pas, je l'emmène à la plage avec moi. J'ai des vacances à terminer...

Le maître des lieux ouvrit la marche vers la porte de sortie du cercle. Claude le regardait avec fascination. Il avait de la peine à réaliser que cet homme était le diable ? Une fois dans la capitale des démons, les deux voyageurs s'arrêtèrent afin de se ressourcer. Alith tenait à vérifier que Claude allait bien. Côtoyer un démon pendant autant d'années l'avait sûrement profondément affecté, il avait déjà été soumis à son contrôle et elle tenait à ce que cela n'arrive plus jamais.

— Alith ! J'ai appris que tu avais visité un autre monde, alors c'était comment ?

— Ah... Maurice... Je... J'aimerais juste...

— Ah oui, tes vacances, hein ? Bon-bon-bon, tu me raconteras tout ça après, d'accord, mais avant, je veux savoir qui est ton ami !

— Hmm. Claude, je te présente Maurice, c'est... Un écrivain... Probablement décédé. Maurice, je te présente Claude, je lui ai promis d'exaucer son souhait, puisqu'après tout, elle m'a invoquée. On commencera par des vacances. Et je lui ferai visiter du pays... Peut-être Solsia, les gens sont sympas là-bas, je suis sûre qu'elle se fera de bons amis.

— Eh bien, enchanté Claude, c'est un plaisir de te connaître ! Et Alith a raison, une jeune fille telle que toi n'aura aucun mal à se faire des amis sur Solsia ! Oh, bien sûr, je n'y suis jamais allé, j'ai entendu des histoires... Par contre, il faut que tu le saches, les habitants de là-bas ne sont pas humains !

— P-Pas humains ? C'est... Heu... Étonnant ?

— Hahaha ! Oui c'est ça, étonnant ! Hahaha ! Ton amie est excellente Alith ! Passez de bonnes vacances ! Et surtout, n'oublie pas de venir tout me raconter ! Oh et Claude, tu pourrais venir aussi, comme ça j'aurais aussi ton point de vue !

— A-Avec plaisir, monsieur !

— Appelle-moi Maurice ! Bon, je vous laisse, votre transport ne devrait plus tarder...

Sur ces mots, l'écrivain laissa les deux jeunes femmes en tête à tête. Claude regardait Alith avec une lueur dans les yeux et finit par souffler.

— Merci...

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