XX
<<Le meilleur moyen d'apprendre à se connaître, [...]
Oën descend les escaliers, tandis que Zoé monte la première marche à sa rencontre. Chacun reste au même endroit, et éclaire l'autre avec sa propre lampe de poche. Torse nu, avec seulement la robe sale d'Ava qui y est noué, Oën arbore un sourire qui ne présage rien de bon. Alors que Zoé garde un air neutre, et "passif".
- Tu as un peu de cran. C'est une bonne chose ! Dommage qu'il ne te servira plus à rien, nargue-t-il Zoé avec son larynx endommagé.
- Où est la mère de Zoé, Oën ? Où est elle ? Qu'en a fait ton paternel ?, demande Eva à haute voix depuis sa cachette, comme convenu avec Zoé.
- Dans ton cas, je comprends l'utilité d'avoir une amie, Zoé. Tu n'es qu'une faible, une moins que rien ! Tu t'en sers de bouclier, d'appât, de bouche. Toi, tu ne leur sers à rien. Tu n'es douée qu'en coup bas, poursuit-il en reprenant sa descente des marches.
Zoé se serre les poings à en avoir les phalanges blanches. Elle a compris son stratagème :
Tu veux me faire sortir de mes gonds. L'imbécile est bien parti, pour. Mais, je ne me laisserai pas entraîner plus que ça. L'heure d'achever mon travail, n'a pas encore sonné.
- Où Lëon garde-t-il la mère de Zoé Oën ? Où ?
- Où te caches-tu Ava ? Où ? Fais-toi voir. Est-ce le fait d'être sur le point de trépasser, qui te fait avoir la même voix qu'Eva ? Eva te manque tant que ça ? Si oui, va te jeter du haut de la falaise, comme tu prétends qu'Eva l'a fait. Pourquoi ta voix tremble-t-elle ? La douleur te dépasse ? Viens, que je te soulage, si tu doutes pouvoir atteindre la falaise ! Viens ! Pour que je termine ce que j'ai commencé. Mais pour une fois, sois généreuse laisse-moi d'abord prendre soin de Zoé.
- Dis-nous où trouver la mère de Zoé, Oën !
- Dis-moi Zoé, à quoi ça te sert d'avoir une mère ? De plus, pourquoi vouloir savoir où elle est ? Tu n'as guère besoin de cette information vu que sous peu tu rendras ton dernier souffle. À quoi bon perdre ton temps ?
Plus que quatre marches séparaient Oën de Zoé. Il a voulu les combler le plus vite que possible. Alors, suite à son avant-dernier mot, il a sauté pour se jeter sur elle. Mais Zoé n'a pas été dupe, elle a vite compris ses intentions. Elle s'est décalée, lui laissant toute la place qu'il lui faudrait pour bien exécuter l'atterrissage de son vol.
Zoé est aux anges de le voir s'étaler sur le sol, se prenant le parquet en pleine face. Souriant de toutes ses dents d'un air mauvais, face à ce spectacle des plus ridicule, Zoé le contourne pour se positionner à côté de son visage. Elle claque des mains pour qu'Eva prenne la parole :
- La mère de Zoé, pourquoi ton paternel l'a-t-il enlevé ? Où le cache-t-il ? Parle !
- Vous ne perdez rien pour attendre. Zoé tu ne pourras pas passer le reste de ta vie à esquiver, réplique-t-il en tirant sur les pieds de Zoé pour la faire tomber.
Prise de court cette fois, sa lampe de poche lui échappe des doigts. Sa chute brutale lui malmène les fesses, les coudes, le dos et le crâne. Oën saisit l'occasion pour s'approcher d'elle. Zoé ne l'en empêche pas, au contraire elle le laisse faire.
Croyant que Zoé n'a plus la force de se battre, il l'emjambe avec arrogance et se place sur elle, avec un regard empli d'une malice sauvage et perverse.
Oën immobilise les mains de Zoé à l'aide de ses genous, et maintient ses épaules contre les lames du parquet, faisant cambrer son dos. Il lui dit :
- Ta mère ? Hum... Mon père a dû la jeter en pâture aux autres hommes du village, après s'être servi. Oui. Je pense que ta mère est entrain de voyager de maison en maison. De soulager tous les mâles : jeunes, adultes et vieux. Ava, es-tu satisfaite de la réponse que j'ai donné à ton amie ? Sois sûre que ta génitrice subira, elle aussi, ce traitement spécial. À l'heure qu'il est Zoé, ta mère ne doit plus trop savoir qui elle est. Quand ils en auront fini avec elle, elle se sentira plus étrangère qu'elle ne l'est déjà. Elle aura perdu le nord.
Zoé a envie d'éventrer Oën, de le découper en petits dés. Mais elle a saisi que Oën est un sadique narcissique. Il adore être admiré, et a besoin de se sentir dominateur en toute circonstance. Pour ce, il écrase les autres, les éprouve.
Lors de son écrasante défaite face à Zoé, une "simple femelle", il s'est senti émasculé. Il s'est vu basculer à la méprisante position occupée, par les femelles qu'il a cotoyées. Il aspire donc à -prouver que Zoé n'a eu qu'un coup de chance. -La rabaisser plus bas que terre. -La ravager en profondeur. -Rétablir l'ordre des choses. -Réhausser, hisser sa supériorité sur un étendard plus haut que le ciel.
Pour se faire, quoi de mieux que d'attaquer une corde sensible.
Au moyen de ses mots, Oën est certain d'attiser la douleur chez Zoé. Le discours qu'il emploie pour répondre à la question de la jeune fille, n'a que ce but.
Ce mélange d'hésitation, de mots, et de tons peu fiables, duquel Oën est si fier, forme par contre un cocktail peu convaincant, pour Zoé.
Il ment. Il refuse d'avouer la vérité. À moins, qu'il ne sache pas réellement où elle se trouve, conclut Zoé tristement. Lëon ! se rapelle-t-elle. C'est à lui de répondre.
- Je regrette seulement que mon père ne m'ait pas tenue au courant. Parce que je n'ai pas eu la possibilité de me servir, pour la déboiter. La faire me supplier d'épargner son vénus en feu, d'arrêter de culbuter sa matrice, mais aussi de continuer, tant que je la ferais atteindre le ciel.
Oën ambitionne de contempler Zoé lui lancer des regards assassins. Il veut la voir : s'agiter sous ses mains. Puis lire dans son regard : l'espoir qu'elle nourrira d'avoir une chance de s'en sortir vivante.
Mais, Zoé a décelé la vraie nature d' Oën à l'instant où elle a vu ce fouet, et ses autres instruments du même type. Sa théorie s'est confirmée lorsqu'il a mordu Ava.
Peut-être était-ce un geste de possession, ou une pulsion, pour remplir un besoin d'amplification de son égo, ou les deux. Il a voulu satisfaire son besoin de puissance, de domination.
Ayant mis la main sur ces détails, Zoé reste de marbre et convient de le rester jusqu'au moment où Oën ne répondra plus de lui.
Et là, se présentera une occasion. Une que je ne peux rater. Sous aucun pretexte ! convient Zoé.
....
À l'extérieur, Zoé ne laisse transparaître aucune réaction. Pas le moindre signe d'animosité. Rien. Zoé est calme et aussi froide qu'une chambre froide. Son intérieur est bien différent. Son esprit concocte mille et une façons de se débarasser de Oën. Une rage bout en elle. Une à en dérégler un thermomètre, plus brûlante que de la lave.
Zoé mise sur le fait que ces signes d'indifférences feront croire à Oën que c'est elle qui domine la situation, non pas lui. Il ne le supportera pas, et commettra des erreurs. Il passera ainsi à la phase de l'agression physique.
S'il tombe dans mon petit piège peu élaboré. Au lieu de monter, il tombera de plus haut cette fois.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top