XXXVII

11 mois plus tôt.
[ Building de Canal3, Bureau de Mérald Louis ]

[...]

- Quand bien même, votre invention monsieur Louis est futuriste et révolutionnaire, nous y avons longuement réfléchi, et nous n'approuvons pas son utilisation sur notre sol. Nous nous en passerons.

- Mais, Monsieur le secrétaire d'État, les flux d'informations qu'ils collecteront, pourraient servir aux services de sécurité du gouvernement, en période de...

- Nous n'approuvons pas son utilisation Mérald. Nous parlons au nom de tous les autres pays. Cette invention est plus dangereuse qu'elle ne le paraît. Et aussi elle va à l'encontre des droits de l'homme. Je vous laisse imaginer les possibles retombées. N'oublions pas que nous vivons dans une ère ou presque tout le monde cherche à hacker toutes données. Qui sait ce qu'ils feraient, s'ils mettaient la main sur une telle invention.

- Les camicrholograminds sont protégées par un encodage de type militaire ultra supérieur. Il faudrait un système de contrôle, lui tout aussi crypté, pour y accéder; ce qui rend les probabilités qu'une personne arrive à les pirater nulles. Mes inventions n'ont aucune porte dérobée.

- Mérald, nous refusons cette proposition. Point.

- D'accord.

- Et vous avez l'interdiction formelle de mettre votre produit sur le marché national ou international. Car les conséquences pourraient être désastreuses. Vous avez aussi l'interdiction, de les utiliser à des fins personnelles, sur des personnes non consentantes. Pour toutes utilisations, il vous faudra un contrat signé des deux parties concernées.

- Compris Monsieur...

- Bien. Je vous laisse Mérald. On espère avoir bientôt une nouvelle conversation qui se clôturera par une bonne entente. Nous attendons votre prochain projet avec impatience. Fin de la vidéo-conférence.

- Putain ! Tant d'efforts à la poubelle. Non ! Je dois trouver un moyen de rentabiliser le temps et l'argent que j'ai consacré dans la confection de ces cinq cent camicrholograminds.

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Trois mois et demie plus tôt.
[ Bureau du maire de Skueñalas ]

- [...] Lëon puisque tu n'acceptes pas de renoncer à ton titre de Cité-Etat, pour devenir une ville à part entière du pays, et de te soumettre à ses lois, ils ne t'aideront plus.

- Gérard, que me racontes-tu là ? Hein?

- Je ne pourrai pas t'aider à débloquer les fonds nécessaires pour Skueñalas, auprès de l'État. Ils jugent, avoir déjà perdu assez d'argent et de temps avec vous. Le vingt du mois prochain, sera ma dernière venue, et ce n'est pas à cause de ma maladie.

- Abrège Gérard ! Abrège !

- Personne d'autre ne viendra me remplacer. Ils couperont définitivement tous liens avec Skueñalas et toi. Plus de subventions, de provisions, plus rien.

- J'ai besoin de cet argent pour rénover certains bâtiments, notamment l'école, tout ce qui a trait aux installations électriques, et j'en passe. Trouve-moi une solution Gérard ! Maintenant. Ou je te jure que tu sortiras de ce bureau, les pieds devant.

- Hum... Il y a mon frère, un petit génie en tout, qui cherche un moyen de faire une sorte d'émission qui sortirait de l'ordinaire. Je lui avais parlé de Skueñalas, quelques fois. Il a décrété que ce serait le lieu parfait. Il est intéressé par la maison qui est inhabitée depuis des lustres. Il a pour idée de faire venir les propriétaires, et suivre leurs évolutions, dans ta ville. Tu sais bien que Skueñalas est un peu "spéciale", on va dire. Ce qui attirerait beaucoup de gens à visionner. Sur le coup, je l'ai fait redescendre sur terre puisque je savais que tu n'accepterais pas. C'est la seule solution que j'ai. Qu'en penses-tu ?

- Imbécile ! Parle-moi d'argent. J'en tirerais quel montant ? Dans combien de temps ?

- Plus que la somme dont tu as besoin. Six mois minimum, neuf maximum. Si vous signez le contrat, cela doit être confidentiel. Ne pas en parler pour que les gens restent eux-mêmes.

- Comment s'appelle l'homme avec qui je vais faire affaire ? Dis-lui que la dix était habitée par les Orlan.

- Il s'appelle Mérald. Mérald Louis. D'accord. En parlant du loup, il m'appelle.

- Décroche crétin ! Annonce au génie la bonne nouvelle.

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Deux mois plus tôt.
[ 5894 Orléans St, Maison des Orlan ]

Je suis tellement fatiguée. Une chance qu'une voiture fast-food passait dans le coin. Je n'aurais pas eu la force de cuisiner.

Que nous a-t-on posté aujourd'hui ? Des factures, des factures, deux lettres de la banque, et encore des factures. Pour finir, une grande enveloppe jaune, et ma commande de carton de déménagement. J'y jetterai un coup d'œil après.

Allez Zoé, respire ! Ton plus beau sourire, pour la plus merveilleuse des mères. I got it.

Il faut d'abord que je me débarrasse de tout ça.

Hum ! 'Man dort sur le canapé. Le masque peut tomber. Au moins, elle n'a pas de bouteille en main. Elle n'en a pas, mais elle en avait, à ce que je vois. C'est pas une grosse, c'est déjà ça.

Quelque chose de positif de ma journée... Euh... La journée n'est pas encore terminée. Il reste encore trois bonnes heures.

Une couverture le long du corps, un bisous sur le front de 'man et c'est bon.

Go, prendre un bon bain, d'une heure. Demain je suis malade. Je n'irai pas travailler les premières heures. Bien que chaque source de revenu est à prendre, étant donné notre situation financière chaotique, je me rendrai directement à mon second travail. Ça lui apprendra à cette Catherine, qui m'a forcée à faire des heures supplémentaires, alors que j'ai un autre boulot, juste après. Ce qui m'a obligée à me rattraper dans l'autre, et rentrer si tard.

Hm !

Toi, je t'ouvrirai dans mon bain, en mangeant. Où est ce maudit téléphone, j'ai aussi besoin de musique.

Les anciennes musiques sont les meilleures, leurs paroles ont du sens contrairement aux plus récentes. Elles m'aident à oublier que cette maison ne nous appartient plus. Qu'on va bientôt déménager dans un logement social.

Hmm...

À nous deux, grande enveloppe jaune. Tu viens de Skueñalas ? Skueñalas ? C'est quoi ce nom ? C'est où ça ? Bon, je l'ouvre. Bureau du maire de Skueñalas. Un maire, qui nous contacte ? Que nous veut-il ? Héritage ? Oh ! Il y a aussi un trousseau de clefs.

Toc toc...

- Ma chérie, je t'attendais. Je ne t'ai pas vu rentrer. Je vais me doucher et me coucher. J'avais préparé un petit truc à manger, c'est dans le four. Bonne nuit ma puce. Je t'aime.

Je t'aime 'man.

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Trois semaines plus tard.
[ Plateau de Canal2 ]

- Suite à la diffusion de la dernière séquence de votre émission sur Canal3 qui a été un énorme succès, le taux de criminalité chez les femmes, a connu une hausse fulgurante, sur tout le globe. Notamment chez celles, victimes de violences conjugales. Que répondez-vous aux hommes qui ont peur de se faire tuer par leurs conjointes ? Et qui, vous accusent, vous, Mérald Louis, d'être le leader de ce mouvement ?

- Cynthiana, je dirais à ces hommes, qu'ils auraient dû se méfier des rivières qui sont trop calmes. Comme l'a dit Freud : << Il n'y a en nous, pas la moindre répugnance instinctive à verser le sang >>. Alors, je trouve puéril de leur part de m'accuser de la vengeance que veulent obtenir ces femmes en les massacrant. Ils devraient à la place assumer les conséquences de leurs actes.

- Donc vous cautionnez leurs actions ?

-  Je n'encourage nullement ces femmes à l'esprit vengeur. De plus mon émission n'était pas portée sur ce sujet. Nous étions sensés suivre l'évolution d'une mère et de sa fille dans une ville différente de ce qu'elles ont toujours connue. Comme vous le savez tous, Aurore est morte avant même d'arriver à destination. Ma très chère Zoé étant malade, ne l'a pas compris. Peut-être était-elle dans une forme de déni. Sa maladie, lui empêchant de le comprendre, l'a poussé à chercher sa mère en commettant ces crimes plus sanglants les uns que les autres. Elle n'était pas responsable de ses actes. Et comme l'avait si bien exprimé au début de l'aventure : les gens de nos jours ont tendance à tout imiter.

- Bien... Où sont Zoé, Ava, Eva, Eve et Yva ?

- Zoé est dans un centre psychiatrique privé. Je l'ai fait emmenée, alors qu'elle était collée à la dépouille de sa mère. Hmm... Cette scène était l'une des plus triste à voir, j'en ai même pleuré. Pour ce qui est des sœurs Wilton et de leur mère, elles se sont échappées bien avant la scène avec les deux frères : Ûgo et Œgo. Par un passage qui était dans la cachette où elles se trouvaient. Visiblement construit par les grands-parents de Zoé, les parents de Will. J'ai retrouvé les quatre filles et leur ai données de quoi vivre aisément. Elles vont bien.

- C'est parfait. Vous rappelez-vous de Dalí ?

- Oui ?

- Elle a apparemment assisté à des scènes que vous avez coupées au montage. Elle vous accuse de jouer un rôle face aux caméras, un autre en leur absence.

- Elle ment, pour attirer l'attention. C'est évident, affirme-t-il en se croisant les jambes.

- Dalí, pouvez-vous nous rejoindre sur le plateau ?

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