Chapitre 9 - Des retrouvailles attendues
8h20
Lorsque j’arrive à mon étage, qui est, soit dit en passant, encore plus haut que l'an dernier, je suis assaillie par les “salut !” enjoués qui me sont lancés. J'essaie tant bien que mal de répondre à tous, mais j'en rate sûrement quelques-uns. En entrant dans ma classe, je pose rapidement mon sac, puis me dirige vers une fille qui, me tournant le dos, ne m'a pas remarquée. Je lui saute dessus, et elle se retourne vivement, laissant échapper un cri de joie en m'apercevant. Je serre Sixtine dans mes bras, et nous sommes bientôt rejointes par Myriam, qui est arrivée cette année à l'école et que Sixtine a tout de suite adoptée. Elle la trouve “adorable” et “super cute”, ce qui me fait sourire car c'est comme ça qu'elle me considérait quand on a commencé à devenir amies.
Alors que nous manquons de tomber, Sixtine éclate d'un rire rafraîchissant, vite rejointe par le Hamster et moi. Les autres nous regardent avec un sourire amusé, habitués à nos crises de fou rire permanentes. Dans un coin de la salle, Ève me fusille du regard dès que j'ose jeter un coup d'oeil dans sa direction. C'est la seule personne de l'école qui continue à tenter de m’enfoncer, profitant de chaque occasion pour se ficher de moi.
Je finis par relâcher les filles en voyant Marc entrer dans la salle, sac à dos négligemment jeté sur l'épaule. Son sourire s'agrandit quand il m'aperçoit, et il se dirige vers nous d'un pas rapide. Il m'embrasse rapidement, puis passe son bras autour de ma taille, en lançant :
« Thalia ! Alors, comment c'était ? Tu es tellement chanceuse… L’Australie ! Bon ok, l’Angleterre l'an dernier c'était cool, mais… L’Australie, quoi ! »
Depuis ma demande, Marc et moi filons le parfait amour, et rien ne peut se mettre entre nous – oui, c'est un énorme cliché, mais bon...
Je lui réponds rapidement, remarquant qu’un attroupement se forme graduellement autour de nous, tous ceux qui n'avaient pas été acceptés voulant entendre des récits de ce qui c'était passé en Australie.
Je suis interrompue par l'arrivée de la prof de français qui, étant partie avec moi, est devenue cramoisie. Étant naturellement pâle, sa peau ne supporte pas bien le soleil, même avec une bonne couche de crème solaire, et le climat australien ne lui a pas été spécialement favorable. Je lui lance un regard complice, auquel elle répond d'un petit sourire, se remémorant nos innombrables plaisanteries à ce sujet durant le séjour, alors que nous la voyions petit à petit changer de couleur pour se rapprocher de celle de ses lèvres.
Constatant les regards demandeurs des autres élèves, elle me propose de venir terminer mon récit devant la classe, ce que j'accepte avec joie, et m’applique à rendre le plus réaliste possible, à grand renfort de gestes, désireuse de leur donner autant que faire se peut l’impression d’être partis avec nous.
10h20
Je sors de la classe de physique, la tête emplie de couches électroniques et de périodes. Marc, Sixtine et Myriam à ma suite, je m’avance dans le couloir, esquisse un petit sourire à l'attention de Alice et Thibault qui, toujours ensemble, se font discrets depuis mon ascension dans l'échelle sociale, comme mes autres principaux harceleurs. Je commence à me diriger vers Axel, que je n'ai pas encore vu ce matin, n'étant pas dans sa classe, mais mon attention est captée par un attroupement au bout du couloir.
Je fais signe à mon ami de m'excuser une seconde, puis me dirige vers le groupe. Je me fraie un chemin jusqu'au premier rang, et découvre un groupe de garçons en train de se lancer une trousse, encerclant une fille qui suit désespérément des yeux l'objet de sa convoitise. Vous vous souvenez ce que je viens de dire à propos d'anciens harceleurs qui se font discrets ? Eh bien oubliez, parce que les tortionnaires de la malheureuse ne me sont que trop familiers.
À côté de moi, Charlotte, une amie arrivée sur les lieux avant nous, m'explique rapidement ce qui s'est passé : la fille a fait tomber sa trousse en sortant de cours, et les gars s'en sont emparé avant que leur victime n'ait eu le temps de réagir. Je pousse un profond soupir, puis avance jusqu'au groupe, qui continue à lancer la trousse dans tous les sens. Je l'attrape au vol, profitant de ce qu'ils ne s’attendaient pas à mon intervention. Ils s’immobilisent, et me font face, l'air mécontent.
Je fais tourner la trousse dans main et leur tape sur la tête avec, en râlant :
« Sérieusement Adam ? Charles ? Vous vous souvenez de ce qu'on avait dit ? Je ne porte pas plainte contre vous auprès du proviseur, mais vous arrêtez de harceler les gens… Vous avez changé d'avis ? »
Ils me fusillent du regard dans un bel ensemble, puis font volte-face et se dirigent vers l'escalier, suivis par le reste de la bande. Le visage fermé, je me tourne vers la fille, que je ne connais que de nom. Avant de lui adresser la parole, je jette un coup d'oeil à l'attroupement qui, loin de se disperser, s'est encore accru :
« Allez, pschitt !! On évacue, il n'y a plus rien à voir ! »
Tout le monde obtempère, avec plus ou moins de bonne volonté, et je me retrouve bientôt “en tête à tête" avec la fille, mes amis attendant à distance respectable. Je lui adresse un sourire réconfortant :
« Ça va ? »
Elle me répond d'un hochement de tête, les yeux pleins de larmes. Écoutant mon instinct, je l'enlace, “oubliant” momentanément que je ne la connais pas. Elle me serre contre elle en retour, craquant et laissant échapper ses émotions, pendant que je lui murmure les paroles que j'aurais aimé entendre quand j'étais à sa place.
Mes amis s'approchent de nous et se joignent au câlin, appliquant avec efficacité le principe que nous avons mis en place, qui repose sur la thérapie de groupe : être entouré de personnes attentionnées remonte toujours le moral, et je sens, dans mes bras, que c'est le cas pour Jeanne, qui se détend progressivement.
Au bout d'un moment, le flot de larmes se tarit, et je relâche mon étreinte. Elle me garde contre elle encore quelques secondes, puis desserre également les bras et lève vers moi des yeux rougis, d'un noisette pâle qui reflète magnifiquement la lumière. Les autres la lâchent aussi, et Axel passe une main dans son dos, pour lui faire sentir leur présence même s'ils ne la touchent plus. Elle baisse les yeux une seconde, et c'est souriante qu'elle relève la tête – un sourire triste, certes, mais un sourire. Elle nous explique en quelques mots ce qu'il s'est passé, de la première fois où ils ont caché son sac de sport à aujourd'hui. Dans un bel ensemble, on lui fait la promesse que cela n'arrivera plus : le fait que j'aie rappelé aux garçons notre marché les dissuadera pendant un moment de recommencer.
On passe un moment à parler, tentant de la distraire, jusqu'à ce que la sonnerie nous interrompe. Les yeux de Jeanne s’écarquillent, mais Axel la rassure aussitôt en lui rappelant qu'il est dans sa classe et qu'elle ne sera pas seule. Cela suffit à la calmer, et c'est rassurés que l'on repart vers nos classes respectives, eux pour de l'allemand, nous pour de l'histoire.
12h30
Ah, les maths… Je vais m'arrêter là je crois, je pense que vous comprenez déjà ce que je veux dire ! La prof nous a rendu une interro, et Myriam et moi en nous en sommes tirées avec un 16, alors que Sixtine a écopé d'un 12, ce qui est loin d'être mauvais, mais n'égale pas ce qu'elle a l'habitude de produire.
On sort de la classe en parlant, et Axel se précipite vers nous, Jeanne se tenant timidement à côté de lui. Je la rassure d'un sourire, et on descend tous ensemble dans la rue. Sixtine et elle nous abandonnent, allant prendre le bus, pendant que nous nous dirigeons vers le métro. Les stations s'égrènent, et le groupe se désagrège, me laissant terminer seule mon trajet.
Helloooo ça va ?
J'espère que leurs retrouvailles vous ont plu... Pis vous voyez aussi le "nouveau caractère" de Thalia, qui est devenue très protective envers ceux qui sont dans la même situation qu'elle !
Il ne reste que deux chapitres avant l'épilogue, mais le livre contiendra aussi un poème/texte, je sais pas trop comment l'appeler, ainsi qu'une partie sur le rapport à l'auteur (à moi, quoi). J'espère que ça vous plaît pour le moment, et que vous tiendrez jusqu'à l'épilogue ! C'est un peu la partie la plus importante de mon point de vue parce que c'est lui qui concrétise le message que j'essaie de faire passer...
Bref bref bref pour les persos plusieurs nouveaux aujourd'hui !
• Adam : Un gars de ma division, "connu" pour être fouteur de merde
• Charles : Un pote, qui a un sens de l'humour, disons... Particulier x)
• Jeanne : Ah elle c'est juste mon deuxième prénom mdr
• Charlotte : Une de mes anciennes meilleures potes, on s'est complètement perdues de vue depuis mon changement de lycée
C'est tout pour aujourd'hui !! Si vous avez une quelconque remarque à faire lâchez vous, laissez un vote si vous aimez et à dans deux jours !
Keur sur vous ❤
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top