Chapitre 11 : Une nuit agitée

Nous marchons pendant une dizaine de minutes, durant lesquelles nous discutons majoritairement du cours d'aujourd'hui et de ce qui s'y est passé. Marc me raconte rapidement ce que Luc lui a avoué, et je reste bouche bée en apprenant qu'il était persuadé qu'Élé voulait lui dire qu'elle avait deviné qu'il l'aimait, mais que ce n'était pas réciproque. J'éclate de rire en entendant ces mots, tant ils me semblent ridicules de mon point de vue. Nous finissons par arriver devant chez moi, épuisés par le cours et pourtant pleins d'énergie.

C'est Marc qui tape rapidement le code de l'immeuble, m'entrainant à sa suite - bien sûr qu'il le connait ! Vu le nombre de fois qu'il est venu chez moi, ce serait surprenant qu'il ne l'ait pas retenu... Mon ventre laisse échapper un grondement sourd, provoquant un sourire de la part de Marc, et nous entrons dans l'ascenseur, pas suffisamment motivés pour prendre l'escalier.

19h30

(Oui je viens de faire une ellipse de 30 secondes, mais c'est pour la bonne cause ! Comme ça vous savez l'heure)

J'ouvre la porte de l'appartement, Marc me tenant enlacée. Il referme la porte derrière lui, et nous abandonnons dans l'entrée sacs, manteaux et chaussures dans l'entrée, avant de nous diriger vers la cuisine. J'ouvre un tiroir et en sors plusieurs dépliants, que je lui tends :

« Choisis. Sushi, bo bun ou boeuf gingembre ?»

Il feuillette rapidement les menus, puis me rend celui du restaurant japonais en me demandant de choisir. Je me décide en quelques secondes pour le menu n°3, composé de six makis - sans avocat !! -, quatre sushis thon et saumon, et deux brochettes boeuf-fromage.

Je compose le numéro du restaurant et passe notre commande après avoir demandé à Marc ce qu'il veut, puis l'attente commence.

J'en profite pour, à sa demande, raconter plus en détail à Marc le voyage en Australie, lui relatant les anecdotes les plus palpitantes. Il m'explique à son tour ce que j'ai manqué - c'est à dire pas grand-chose -, et bientôt, la sonnette nous surprend.

Quelques minutes plus tard, je mange enfin mon premier maki, et laisse échapper un soupir de bien-être. Nous devrons rapidement notre repas, puis je propose à Marc de monter dans ma chambre, ce qu'il accepte aussitôt.

Je le précède dans l'escalier, et je sens son regard scanner la moindre courbe de mon corps. Sourire aux lèvres, il me repousse sur mon lit, et je laisse échapper un petit rire. Je tapotte l'espace libre à côté de moi, comme une invitation muette, mais il se contente de hausser un sourcil. Quelques secondes plus tard, mon souffle se bloque alors qu'il plante ses mains de chaque côté de ma tête, comme allongé au-dessus de moi.

Je pâlis en comprenant soudain ses intentions, et le repousse sans ménagement. Il lui faut quelques secondes pour retrouver son équilibre, et il finit par s'asseoir à côté de moi. Je me redresse et le fixe, un air de reproche sur le visage. Loin de s'excuser, lui m'observe avec aplomb :

« Pourquoi ?»

Je lève les yeux au ciel, agacée :

« Marc, on a déjà eu cette conversation vingt fois ! Je. N'ai pas. Envie. De coucher. Avec toi. Ou avec quelqu'un d'autre, si tu veux tout savoir.

- Oui mais pourquoi ?! Ça fait presque un an qu'on est ensemble, tout va bien, on a presque dix-sept ans...

- Marc. Je n'ai pas envie, d'accord ? Je ne me sens pas prête, c'est tout !»

Lui me regarde avec des yeux de chien battu, mais je ne bronche pas. Il pince les lèvres, puis hausse les sourcils un instant et déclaré sans me regarder, trop occupé à fixer des mains :

« En tout cas... Si tu m'aimais vraiment tu accepterais de le faire.»

CLAC !

La baffe est partie toute seule, et Marc porte une main à son visage, les yeux écarquillés. Je me retiens de hurler, sur les nerfs :

« Alors ça... T'as pas le droit d'essayer de me faire culpabiliser ok ? Si quelqu'un est en tord ici c'est toi, pour vouloir me forcer à faire quelque chose dont je n'ai pas envie. Maintenant soit tu t'excuses, et tout se passe bien. Soit tu restes sur tes positions et tu sors de chez moi.»

De nouveau, il pince les lèvres. Je secoue la tête, déçue, et me retourne, les jambes pendant au bord du lit, lui tournant résolument le dos. Quelques secondes plus tard, je sens un bras passer autour de ma taille, et je ne peux retenir un sourire. Sourire qui s'efface rapidement quand la main descend vers mes jambes, et que j'entends :

« Tu veux même pas essayer...?»

Je m'éloigne d'un bond, hors de moi. Il s'approche d'un air contrit, et je met en pratique le cours d'aujourd'hui en le repoussant de toutes mes forces d'un coup de pied dans le ventre. Il titube, puis se met en garde, dans l'attente du coup suivant. Je ne lui laisse pas le temps de se préparer et lui attrape le cou avant de le trainer à travers la chambre jusqu'à ma porte :

« Dehors. Maintenant.»

Il ouvre la bouche pour répliquer, mais je ne lui en laisse pas l'occasion :

« Bordel, Marc ! Tu sais que je pourrais porter plainte pour ça ?! Fixe-toi des limites, putain ! Je t'adore, mais là il faut que tu partes si tu veux pas que je pète les plombs.»

Le blond hoche la tête et s'engage sur le palier. Depuis le haut des escaliers, je le vois ramasser toutes ses affaires et enfiler ses baskets. Au moment de passer la porte, il se retourne vers moi et je lis sur ses lèvres :

« Désolé. Je t'expliquerai.»

Puis la porte claque, et je me retrouve seule.

Je descends à mon tour les escaliers et range les affaires de notre dîner d'un air absent, ressassant sans cesse les évènements de la soirée.

Il était d'abord si attentionné, et il avait l'air si heureux de me voir... Mais est-ce que c'était simplement une tentative pour m'amadouer ?

J'espère que tout se passera bien entre nous... Et si il voulait rompre ?? Oh non, je ne le supporterais pas !

Et qu'est-ce qu'il voulait bien dire en disant qu'il m'expliquerait ? Est-ce qu'il y aurait une explication rationnelle à son comportement ? Peut-être qu'il a des problèmes, et qu'il cherchait à se distraire ? Peut-être que je viens juste d'empirer sa situation ?! Oh, quelle horreur...

Je finis par remonter dans ma chambre, où je me douche rapidement, la retombée de la pression me faisant réaliser à quelle point je me sens sale.

Quand j'en ressors, passablement détendue par l'eau chaude, j'enfile mon pyjama et me roule en boule sur mon lit, l'esprit toujours embrouillé, et je me laisse aller à mes pensées, dont je perds rapidement le fil, épuisée.

La voilà... Notre première dispute "officielle". Ce matin encore, je disais que rien ne pouvait se mettre entre nous, et maintenant... maintenant je ne sais plus quoi dire.

Est-ce que je devrais me sentir mal d'avoir refusé ?

Non, c'est mon choix ! Et pourtant...

Est-ce que je devrais lui en vouloir d'avoir insisté ?

Non, il devait avoir des raisons ! Et pourtant...

Je ne sais plus où j'en suis, je sais juste que je veux...

Dormir... Je veux dormir...

Non, je ne peux pas, je dois régler cette affaire !

Une bonne nuit de sommeil...

Ce n'est pas possible, j'ai trop de choses à faire !

Ma respiration qui ralentit...

Je ne lui ai même pas envoyé de message pour éclaircir la situation !

Mes yeux qui se ferment...

Non !

Et je me sens...

Sombrer.

22h47

Voilaaaa fin de l'histoire ! La morale arrive dans deux jours avec l'épilogue ^^
Bisouuus j'espère que votre vie se passe bien xD ❤❤

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