Chapitre 10 : Un cours surprenant

14h00

    Je sors enfin de la cuisine, ayant terminé de faire la vaisselle du déjeuner (hmmm… Des pâtes… Et une marmite (Oui je sais que ce n'est pas le bon nom, mais c'est quand même plus drôle que “fait-tout”, et non je ne viens pas du tout de mettre des parenthèses dans des parenthèses) à laver...), et remonte dans ma chambre. Je jette un coup d'œil à me portable, pour constater que mes amis ont été étonnamment calmes : seulement 13 messages ! Je regarde rapidement de quoi il s'agit, puis m'assieds devant mon bureau avec un soupir. J'ouvre mon agenda – toujours aussi noir, même s'il est cette fois parsemé de stickers récoltés au cours de l'année, de celui du club de surf à celui que j'ai récupéré en Australie, et dont le blanc éclatant témoigne de la nouveauté –, pour constater que j'ai pour demain un exercice de SES – Dieux je hais cette matière–, deux de maths et une question de corpus en français. Je décide de commencer par ça, pour m'en débarrasser, et esquisse une grâce en découvrant le sujet : quatre textes sur Andromaque, censés nous aider à répondre à la question “Quelles valeurs du personnage d’Andromaque transmettent ces textes, tout en gardant leurs différences de contexte et leurs subtilités ?” Ughhh !!!

    De nombreux soupirs et une quarantaine de minutes plus tard, j'en ai enfin fini avec cette question, et me tourne vers la SES, que je termine aussi rapidement que possible, n'ayant pas la motivation autant de temps qu'il le faudrait, avant de terminer par les maths, auxquels je consacre un peu plus de temps. Le cerveau en ébullition, je redresse la tête : 15h13. Une heure et quart de devoirs ? Pas mal !

    Je me dirige vers la salle de bains et me détache les cheveux, que je passe ensuite un moment à brosser – ils m'arrivent à la taille, alors ça prend un de ces temps !! –, mon enceinte débitant à fond du Five Finger Death Punch, au début en tout cas. Une fois mes cheveux parfaitement démêlés, j'applique du shampoing sec, attends quelques minutes et rebrosse un peu les racines, pour éviter de paraître 50 ans de plus – oui j'exagère, mais mon shampoing est tellement blanc que j'ai toujours des cheveux de vieille si je n'enlève pas le surplus... Je me fais rapidement une queue de cheval, dans laquelle j’enfonce deux stylos pour en faire un chignon, dégageant ma nuque et m'empêchant de mourir de chaud pour cause de masse capillaire trop développée.

    Quelques secondes me suffisent pour retourner m’allonger sur mon lit, à attendre l'heure fatidique où je devrai me préparer. Elle ne tarde pas, et je dois bientôt me relever et me changer. Comme d'habitude, je suis tout en noir, jusqu'à mes baskets, dont la seule touche de couleur est au niveau de la semelle, classiquement blanche. Je fourre dans mon sac mes protections, y ajoute un litre d'eau, enfile ma veste, jette le tout sur mon épaule et sors sans un mot, sachant que ma mère est la seule à être là, Thomas étant parti à sa séance de chorale – oui, il est dans une chorale, et alors ? Ce n'est pas réservé aux filles… Et il a une des plus belles voix du groupe ! – et mon père n'étant pas encore rentré du bureau.

16h48

    Je me jette dans les bras d'Éléonore dès que je l'aperçois, manifestant toute ma joie de retrouver ma bipolaire préférée. Elle laisse échapper un petit cri de surprise, puis se reprend et me serre à son tour dans ses bras. C'est le moment que choisit Rémi pour nous rappeler sa présence en se raclant bruyamment la gorge, et je lui adresse mon plus beau sourire d'excuse, avant de m'asseoir et de commencer mes étirements en attendant Luc et Marc, qui a rejoint le cours cette année.

    Ils nous rejoignent rapidement, arrivant comme d'habitude ensemble, étant donné qu'ils habitent dans la même rue. Luc me tend la main droite, tend sa gauche à Eléonore, puis fait de même à Myriam, qui me rend la pareille, et on commence notre traditionnel check de groupe, qui dure un moment. Sur le côté, Marc regarde nos mains d'un air concentré : il pourra rejoindre le cercle une fois qu'il connaîtra le Check – oui, on y met une majuscule – sur le bout des doigts, c'est le deal !

    Une fois le “cérémonial" terminé, je me redresse et embrasse Marc, sous le regard envieux d'Éléonore, qui crushe toujours désespérément sur Luc mais n'a jamais osé lui dire quoi que ce soit à ce sujet. On a beau lui répéter que c'est flagrant qu'il l'aime aussi, elle refuse de faire le premier pas. Marc et moi lui jetons un regard significatif, puis rejoignons l'attroupement qui s'est formé autour de Rémi, à l'autre bout de la salle : au menu d'aujourd'hui, défense contre attaque au couteau et emprisonnement par derrière... Je sens que je vais passer un bon cours ! Il ne s'agit que de révisions, mais j'adore ces coups, et les répéter est toujours un plaisir.

18h55

« Allez, tout le monde aux vestiaires ! Vu comment vous puez, je ne veux pas vous voir sortir comme ça du bâtiment ! »

    La voix grave de Rémi est contrebalancée par son grand sourire : il nous dit ça à la fin de chaque cours mais, dans les faits, il s'en fiche complètement que l'on se change ou non.

    Je suis ses instructions et sors de la salle, me jetant avec satisfaction sur l'un des bancs des vestiaires. J'enlève mes protections, et soupire d'aide en secouant les jambes. Je retire ensuite ma coquille et mon protège-dents, fourre le tout dans mon sac, me met du déo et sort des vestiaires. Je m'apprête à interpeller Luc, négligemment appuyé contre le mur, lorsque je m'aperçois qu'il fait face à une Eléonore écarlate.

    Je bats aussitôt en retraite, et me précipite vers les vestiaires. Je tape quatre coups rapides sur la porte du vestiaire des garçons, qui s'entrouvre pour laisser apparaître la tête de Marc, à qui j'adresse un demi-sourire sûrement un peu hystérique :

« Il se passe quelque chose. »

    La porte se referme dans l'instant, et je me dirige vers mes vestiaires. J'y entre comme un boulet, et hurle à Myriam :

« Le Hamster ! Bouge, il y a de l'action ! »

    Elle saute dans ses chaussures, en fait rapidement les lacets et se lève, sous le regard ahuri des autres filles, qui ne l'ont jamais vue de préparer aussi rapidement.

    Je la précède hors des vestiaires, où nous retrouvons un Marc affichant un grand sourire, ce qui suffit à me faire comprendre qu'il a jeté un coup d'oeil hors du couloir.

    Je fais signe à Myriam de me suivre, et Marc ferme la marche. Nous passons tous les trois la tête à l'angle du mur, comme dans les films les plus clichés, la tête de l'un reposant sur celle de l'autre. Mon sourire s'agrandit, et je suppose que celui de Marc fait de même, tandis que Myriam laisse échapper un hoquet de surprise qui alerte le duo, dont les lèvres étaient scellées en un baiser passionné – encore un fois, je sais que ça fait cliché, mais c'est vrai… Ils se retournent vers nous, et s’empourprent dans un bel ensemble, alors que, démasqués, nous sortons de notre cachette.

« Une explication s'impose, je crois… »

    C'est la voix de Marc qui rompt le silence qui s'était installé dans le couloir, les deux tourtereaux – ce mot me fait mourir de rire, je suis la seule ? – se contentant de nous regarder d'un air gêné, pendant que, dans l'expectative, nous attendons que l'un d'eux prenne la parole. Je secoue vivement la tête en entendant Marc, et il se tourne vers moi d'un air surpris, suivi par les autres, jusqu'à ce que je complète avec un sourire :

« Pas une explication… Un rapport détaillé ! »

    Aucun des deux ne réagit, et Marc finit par décider de prendre Luc à part, tandis que Myriam et moi coinçons Élé dans un coin pour une explication entre filles. La langue soudain déliée, elle se lance dans une tirade interminable, que nous écoutons dans un silence attentif, tentant de l'enregistrer dans les moindres détails :

« Alors en gros. Vu que j'étais sortie avant vous je vous attendais et Luc est sorti aussi, donc on a commencé à parler. Sauf qu'en me racontant sa journée il me parlait aussi des gens, et j'ai remarqué que le même prénom d'une fille – Claire – revenait souvent, alors j'ai demandé qui c'était, mais il n'a répondu que c'était juste une amie, sauf que cette phrase je la connais tu vois elle est dans tous les films du coup je me suis dit qu'en fait c'était sa copine et qu'il nous le cachait vous comprenez ? (Question rhétorique, elle a bien entendu continué sans attendre de réponse) Alors j'ai commencé à avoir peur et je sais pas pourquoi d'un coup j'avais super chaud, genre encore plus que d'habitude après les cours, même quand on fait de la haute intensité, et j'avais l'impression que j'étais en train de fondre, et puis je vois qu'il me regarde bizarrement, et là je réalise qu'en fait j'étais en train de pleurer, je sais même pas quand ça a commencé je m'en suis juste rendue compte comme ça d'un coup ! Alors il m'a demandé ce que j'avais et je lui ai dit que c'était rien mais il a insisté et j'ai fini par craquer et je lui ai dit que j'avais un crush sur lui depuis longtemps et que j'avais jamais osé lui en parler et tout je suis partie comme ça pendant un moment. Quand j'ai terminé de parler juste il me regardait comme ça avec des grands yeux et j'avais réussi à arrêter de pleurer mais quand j'ai vu sa tête j'ai recommencé tout de suite et je m'en voulais tellement de lui avoir dit tu vois ! Mais là il a juste commencé à essuyer mes larmes et je comprenais plus ce qu'il se passait mais le fait qu'il me touche ça me calmait vraiment alors ma crise de larmes a fini par passer… Et là une fois que je suis calmée il me sort que lui aussi il m'aime et que il était tout pareil genre il osait pas non plus m'en parler ! Alors là moi j'arrivais pas à y croire et du coup je pouvais plus bouger et je savais pas ce qui m'arrivait et d'un coup il s'approche de moi et il m'embrasse et après… Après vous étiez là. »

    Elle s’empourpre sur la dernière phrase, qu'elle accompagne d'un regard vaguement réprobateur. Myriam et moi l'entourons de nos bras, célébrant avec elle cette victoire que nous attendions avec impatience. C'est le moment que choisissent les garçons pour revenir vers nous, restant un instant interdits devant la boule humaine que nous formons.

    Après une hésitation, ils se joignent à nous, déclenchant une crise de fou rire chez Myriam, qui finit par s'effondrer, entraînant tout le monde à sa suite. C'est dans cet état, alors que nous sommes tous plus ou moins allongés sur les autres, que Rémi nous trouve :

« Dites les petits (il nous appelle toujours comme ça)... La polygamie c'est sympa mais la vous allez peut-être un peu loin ! »

    Je tente de me relever, mais dois m'y prendre à trois fois avant de finalement y parvenir. Les autres m’imitent, et on finit par se diriger vers la sortie après un sourire contrit à l'attention du Tank. On remonte la volée de marches mal taillées qui mène à la salle et débouche dans la rue, où l'air frais nous aère l'esprit, sans mauvais jeu de mots.

    Nous commençons à avancer dans la rue dans un silence complice, simplement entrecoupé de gloussements venant des l'un ou l'autre des tourtereaux, ou de Myriam, qui ne s'est toujours pas remise de la révélation de la soirée.

    Arrivés au croisement fatidique, Myriam, Luc et Eléonore partent de leur côté, tandis que je continue seule avec Marc, qui dîne chez moi. Au moment de disparaître à l'angle de la rue, le Hamster me jette un regard désespéré, tandis que les amoureux, un identique sourire béat plaqué sur le visage, restent collés l'un à l'autre. Je lui répond d'un haussement d'épaules, que j'accompagne d'un sourire amusé pour faire bonne mesure.

Saluuut désolée de l'horaire je suis en pleines révisions pour mon oral blanc de demain... (mistraal2OOO)

Bref cours de krav aujourd'hui !

Éléonore s'est légèrement emballée, sa tirade représente 1/5 du chapitre xD

A part ça on retrouve donc la Team ! Pas de nouveaux persos, mais il n'y en aura plus avant la fin du livre... (Dernier chapitre avant l'épilogue dans deux jours !!)

C'est touuuut pour aujourd'hui !

Ah si au passage je suis en pls j'ai enfin eu la mise a jour 😭😭
ON EN PARLE DE CE LOGO LÀ ???

C'est quoi ce truc tout pété la mdr j'en peux pluuuus

Bref saluut je retourne réviser 😑❤

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