Chapitre 9




Lundi matin, dix heures. Je suis allongée dans mon lit à me demander si ça vaut vraiment le coup que je me lève pour affronter tous ces étudiants.

Je suis contente de revoir les filles mais aller en cours m'exaspère. Je n'arrive pas à tenir ce rythme beaucoup trop monotone à mon goût.

C'est la première fois, je crois, que je fais face à la routine.

J'ai l'habitude de vivre des choses différentes chaque jour, de passer par toutes les émotions. Là, c'est tout le temps la même chose.

Métro, boulot, dodo.

Je me lève difficilement et avec beaucoup de regret puis je descends dans la cuisine. Je prends le calendrier plaquer contre mon réfrigérateur et mon stylo indélébile noir et je trace une croix sur la case d'aujourd'hui.

Aller Haley, encore trois cents quarante-sept jours. C'est faisable.

J'ai vécu pendant vingt et une année alors ce n'est pas trois cents et quelques jours qui vont m'achever.

Je recolle le calendrier sur mon frigo et je décide de me faire un petit déjeuner moi-même pour changer un peu.

J'ouvre mes placards et je pose les ingrédients les uns à côtés des autres sur la table centrale.

Mon esprit est automatiquement concentré sur Noah. Rien qu'en y pensant mon coeur s'accélère un peu mais en même temps un sentiment d'incompréhension fait surface. Je n'arrive pas toujours pas à comprendre pourquoi il est partit aussi rapidement et brusquement de cette soirée.

Malheureusement je n'aurais jamais de réponse à cette question et ça me désole beaucoup. Même si un jour, par pur hasard, je venais à le revoir je ne lui poserai pas la question de but en blanc :

Au fait mec, pourquoi avoir disparu de cette manière à la dernière fois ?

Non. Clairement je ne peux pas lui demander.

Mon téléphone, posé sur le plan de travail, vibre. Je soupire quand je vois que c'est encore ma mère qui me sermonne depuis qu'elle a compris que j'avais bu à la soirée.

Si elle savait comment je regrette, surtout quand je repense à mon dimanche. Je suis restée clouée au lit, les seules fois où je me lever étaient, bien évidemment, pour vider cette merde de mon estomac.

Horrible.

Je grimace rien qu'en me revoyant, blanche comme un cachet d'aspirine à moitié les yeux fermés dans mon lit à me répéter que je n'aurai pas du toucher à une goutte d'alcool la veille.

Mes parents m'ont appelé toute la journée, ce qui n'a rien arrangé à mon état.

Mon père, qui ne prend même pas la peine de savoir comment je vais depuis que je suis arrivée, a quand même trouvé le temps de me contacter pour m'engueuler. J'ai entendu tellement de fois ses reproches, qu'ils n'ont eu aucun impact sur moi.

Je secoue doucement la tête pour arrêter de penser à ça et à eux et je repose mon téléphone s'en répondre à ma mère.

Je continue de préparer mon petit-déjeuner tout en redirigeant mes pensées vers Noah.

Lorsque je finis d'engloutir mon repas, je monte presque à reculons dans ma chambre.

Je ne veux plus aller dans cette école. Je me prépare tout de même et quand je descends mettre mes chaussures, je sens, à nouveau, mon téléphone vibrer dans la poche arrière de mon jean.

Je m'arrête lorsque je fois que c'est un numéro américain qui n'est pas enregistré dans mes contacts. Cela veut dire que ma mère a fait exprès de ne pas l'enregistrer.

J'hésite pendant de rapides secondes puis je décroche.

-''Allô ?'' Je commence.

-''Haley ? Hum. C'est moi, Jacob.''

Bordel de merde. Ils se sont tous donné le mot à m'appeler comme ça ? D'abord Edouard, ensuite Jacob. Ils avaient tous l'opportunité de me parler en face, quand j'étais encore à New York. Pourquoi attendre que je sois partie pour venir régler leur compte par téléphone ?

-''Oh.'' Je me contente de dire.

-''Je ne te dérange pas longtemps. Je voulais te dire que j'étais à Paris jusqu'à mercredi et que j'aimerai qu'on mange tous les deux ce soir ou demain soir, enfin comme ça t'arrange.''

-''Pourquoi ?'' Je réponds un peu plus froidement que je ne le voulais.

-''Pour discuter Haley, pas pour jouer aux cartes.''

Je sais qu'il est actuellement entrain de lever les yeux au ciel.

-''Je ne sais pas Jacob, je t'avoue que ce n'est pas la chose qui me tente le plus en ce moment.''

-''Haley, je te demande juste un repas, rien de plus. On met les choses à plat et ensuite on voit ce qu'il se passe.''

Je m'assois sur mon canapé pour réfléchir un peu. 

-''Ta copine est au courant ?'' Je demande avec un peu de sarcasme.

-''Oui.''

-''Qu'est-ce qu'elle a dit ?''

Je l'entends soupirer au téléphone.

-''Très bien. Donc elle fait la gueule. Tu me diras, ce n'est pas pour changer.'' Je rigole légèrement.

-''Bon Haley, arrête deux minutes s'il te plait. Je te propose de manger avec moi, soit tu dis oui et c'est super, soit tu dis non et on se verra quand tu rentreras à New York.''

Je soupire à mon tour et je me lève.

-''Très bien, mais on ne va pas au restaurant. Soit tu viens chez moi soit je viens dans ta chambre d'hôtel et on commandera quelque chose mais il ne faut absolument pas qu'on nous voit tous les deux, en public.'' Je réponds.

-''Oui, tes parents m'ont mis en garde.''

-''C'est très bien alors.''

-''Tu préfères qu'on se voit quand ?''

-''Ce soir, huit heures et demi. Tu m'envoies le nom de ton hôtel par message. Maintenant je dois filer.'' Je dis rapidement

-''Compte sur moi, à ce soir et bonne journée.''

-''Bonne journée à toi aussi.'' Je dis avant de raccrocher.

Je ne peux m'empêcher d'éprouver un tout petit peu de plaisir à le revoir même si je ne sais pas comment ça va se finir.

Soit on décide de repartir à zéro, soit on arrête tout et c'est la fin de notre duo.

Les médias américains pensent tous que notre amitié est détruite, ils ne nous on a pas lâché une seule seconde.

Je range mon téléphone dans mon sac et je fonce prendre le métro.

Je suis surprise quand je vois la foule sur le quai.

-''Qu'est-ce qui se passe encore ?'' Je dis en me parlant à moi-même.

J'essaye de me faufiler à travers les gens mais je m'arrête lorsque j'entends une femme parler au micro.

-''Mesdames, messieurs. En raison, d'un accident grave voyageur, le trafic et interrompu sur la ligne du métro.''

Quoi ? Ce n'est pas possible. Je ne suis déjà pas en avance alors ce problème de trafic n'arrange en rien ma situation.

J'entends les gens autour de moi se plaindre, souffler, chercher un autre itinéraire et j'en vois même prendre en photo ou vidéo les quais pour montrer la foule de passagers.

Je sors avec difficultés de la bouche de métro pour que mon téléphone ai du réseau. Mais lorsque je vais pour commander un chauffeur en ligne, je vois sur la carte que tous les axes routiers sont en rouge.

Non mais ce n'est pas possible. Le sort a clairement décidé de s'acharner sur moi aujourd'hui.

Je décide alors de changer de ligne de métro. Les trains sont, sans surprise, bondés. Je commence même à paniquer avec tout ce monde.

Nous sommes tous serrés les uns contre les autres, les vitres sont pleines de buées et les odeurs se mélangent pour donner un résultat presque irrespirable.

A cause de ma petite taille, je suis écrabouillée au milieu de personnes toutes bien plus grandes que moi.

Une seule chose me préoccupe, garder mon sac le plus proche de moi.

Lorsque le train s'arrête à ma station, je demande pardon aux personnes me bloquant le passage et à celles pour lesquelles j'écrase leurs pieds.

Certains laissent des commentaires désagréables et d'autres ne font même pas attention.

Une fois sortie de cette cage, je prends une grande inspiration.

Quel bonheur.

Je regarde ma montre et je décide alors de prendre mon temps.

Je suis déjà en retard d'une demi-heure, le professeur ne m'acceptera pas en classe alors foutu pour foutu, je serais présente pour la prochaine heure de cours.

Je trouve ça impressionnant le monde qu'il peut y avoir à cette heure-là, à cause d'un problème. Je veux dire, il est presque une midi et demi et j'ai l'impression qu'il est huit heures du matin.

La sortie de cette ligne de métro est plus loin que celle que j'ai l'habitude de prendre.

Je croise un autre étudiant de première année dans la même situation que moi mais je décide de rester derrière lui.

-''Enfin !'' Je dis en parlant toute seule lorsque je vois la devanture du campus.

Je rentre à l'intérieur et j'ouvre mon sac pour que le vigil le regarde.

-''C'est bon, vous pouvez y aller.''

-''Merci.'' Je dis avant de me diriger vers la cafétéria.

La cafétéria est pratiquement vide, les étudiants ne devraient pas tarder à finir leurs cours.

Je m'installe sur une table haute et je sors mon ordinateur. Je me connecte d'abord pour Facebook pour envoyer un message aux filles sur le groupe Messenger pour leur signaler que je suis en cafétéria.

Puis j'ouvre mes documents pour avancer, et je l'espère, terminer mes différents projets.

-''Hello !'' J'entends derrière moi.

Je me retourne et je vois Caroline. Elle me fait la bise et s'installe en face de moi.

-''Pourquoi tu n'étais pas en cours tout à l'heure ?'' Elle demande.

-''Problème de transport.''

-''Ah ouais, merde. Bon tu n'as rien loupé. On a rien vu de nouveau.''

-"Ah d'accord, tant mieux parce que je suis déjà à la ramasse en assistant à tous les cours."

-"T'inquiète pas, je t'aurais expliqué."

-"C'est gentil, mais je n'ai pas envie d'être un boulet."

-"Tu dis n'importe quoi." Elle rigole. "Bon alors cette soirée ?" Elle continue avec posant sa tête dans le creux de sa main.

-"Je te raconterai après, d'abord raconte moi ce week-end."

-"C'etait bien mais sans plus pour être très honnête. On est rentré hier soir, très tard. Il n'a fait que pleuvoir donc nous n'avons pas fait d'activité, on est tous tombés malades. Seulement les soirées étaient pas mal..."

-"Mais c'est trop dommage ! Vous aviez l'air si contentes de partir."

-"Oui et bien on a vraiment été déçues..."

-"Je suis désolée d'entendre ça, il n'y a même pas eu de petits potins ou d'anecdotes ?"

-"Non même pas, les gens s'embrassaient en étant bien bourrés et le résultat était assez... Degueulasse. Un garçon s'est approché de moi pour me demander de l'embrasser mais il s'est évanoui à mes pieds la seconde d'après et pour finir, le garçon qu'aimait bien Mathilde a couché avec une autre."

Elle soupire et sort son ordinateur de son sac.

-"Enfin bref, je suis contente d'être rentrée."

-"Oui je comprends. Mathilde a du être triste non ?"

-"Bah oui et non parce qu'elle le trouvait mignon mais après ils ont du se parler trois fois au grand maximum."

-"Oui c'est sur."

-"Et toi ? Ta soirée alors ?"

-"Ce n'était pas top non plus mais j'ai rencontré un garçon, que je ne reverrai certainement jamais."

-"Quoi ? Mais pourquoi ?" Elle s'exclame presque.

Je rigole légèrement.

-"Il vit à Londres."

-"Et tu n'as pas demandé son numéro ?"

-"Je n'ai pas osé. On s'est vouvoyé toute la soirée alors qu'il n'est pas plus vieux que moi.''

-"Comment ça tu n'as pas osé ? Mais c'était la chance de ta vie !"

-"Oui oui on va se calmer. On ne va quand même pas allé jusqu'à là." Je rigole. "De toute manière c'est trop tard."

-"Je n'en reviens pas que tu n'es pas osé ! Tu n'avais rien à perdre. Tu l'as recherché sur les réseaux j'espère."

-"Oui bien sur, mais je n'avais pas son nom de famille donc c'était compliqué." Je mens.

Elle doit surement le connaitre de nom et si je lui dis elle va se demander ce que je foutais dans ce genre de soirée.

-"Ah oui donc tu n'as vraiment aucune information sur lui."

-"J'ai juste son prénom, il s'appelle Noah mais on a juste discuté de sujets normaux, ce n'était pas de la grande conversation."

-"Ah oui donc il ne s'est rien passé entre vous. Je pensais que, sous les effets de l'alcool vous vous étiez embrassés, voir plus." Elle me dit en bossant les sourcils à plusieurs reprises.

-"Non absolument rien."

-"Oh et bien oublie le ! Tu ne vas quand même t'accrocher à un garçon que tu connais à peine et que tu ne reverras jamais, c'est ridicule."

Je sais qu'elle a raison, mais c'est plus fort que moi. J'ai eu un coup de coeur pour ce type même si je sais que c'est ridicule.

Elle allume son ordinateur et se tourne à nouveau vers moi.

-"Bon, on révise l'économie avant le prochain cours ? Les filles ne devraient pas tarder à arriver."

-"Oui pas de soucis." Je réponds un peu déçue qu'elle ait, aussi rapidement, changé de sujet.

Je déverouille mon ordinateur et je continue à travailler sur cette foutue matière.

Ce n'est qu'en fin de journée que nous croisons Mathilde et Sophia. Elles ne sont pas venues manger avec nous car leur professeur était en fait absent.

Elles aussi ont été déçues du week end d'intégration mais ne regrettent tout de même pas d'y être allée.

En marchant vers la bouche de métro, je tombe sur Thibault. J'ai l'impression qu'il est toujours sur mon chemin ou à des endroits où je m'y attends le moins.

Après tout, nous sommes dans la même école mais quand même, je trouve ça bizarre.

Il n'est à seulement quelques mètres devant moi et je ne sais pas si je dois aller le voir ou non. Je n'ose pas à vrai dire. Puis je n'ai rien à lui dire alors ça risque de tourner au malaise.

Il sort son téléphone et place chacun de ses écouteurs dans ses oreilles, j'en déduis que c'est un signe et que je n'irai pas le voir. Je reste alors derrière lui en faisant attention à ce qu'il ne me voit pas.

Je vais même jusqu'à ralentir le pas jusqu'à la station de métro.

Tu es complètement stupide ma pauvre Haley.

Lorsque j'arrive sur le quai, je ne l'aperçois pas et je monte rapidement dans le train qui arrive.

J'arrive ensuite chez moi et je jette mon sac sur mon canapé avant de monter dans ma chambre me changer rapidement. Je n'ai pas forcément envie d'être en retard au diner de ce soir.

J'enfile une robe puis je mets mes baskets. Je place une paire de chaussures à talons dans mon sac que je mettrai une fois arrivée à l'hôtel.

Je décide de m'y rendre en transport en commun étant donné que je suis en avance, je n'ai pas envie de paraitre pour une fille impatiente de le revoir, du moins, je n'ai pas envie que Jacob l'interprète comme ça.

Une fois arrivée, j'entre dans ce somptueux hôtel et je me dirige vers les toilettes pour changer de chaussures. J'en profite aussi pour envoyer un message à Jacob pour lui signaler que je suis à la réception et que je l'attends dans un petit salon à l'abris des regards.

Je m'installe dans un canapé et j'attends de voir sa tête se diriger vers moi.

Lorsque je le vois au loin, je me dirige vers lui et sans un regard je le suis jusque dans l'ascenseur.

-''C'est toute une organisation pour te voir.'' Il dit enfin sans me regarder.

-''Ce n'est pas vraiment de ma faute, si une photo fuite, mes parents me feront la guerre.''

-''Je sais... Je disais ça juste pour détendre un peu l'atmosphère.''

Je tourne ma tête vers lui et nos regards se croisent enfin. Je me rends compte qu'il m'a énormément manqué. C'est mon meilleur ami depuis notre plus tendre enfance et je réalise qu'être en froid avec lui m'attriste beaucoup.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et je le suis jusque dans sa suite.

Le silence est pesant mais je pense que nous sommes tous les deux mal à l'aise de nous revoir.

J'entre dans la chambre et je remarque que la table est déjà faites avec les plats placés sous des cloches.

-''Je peux ?'' Je dis en plaçant mon sac sur le canapé.

-''Oui bien sur.''

Cela fait plusieurs semaines que nous ne nous sommes pas vus et il n'a pas vraiment changé, ses cheveux bruns bouclés sont juste un peu plus longs et sa barbe a un peu poussé.

-''Installe toi.'' Il dit en m'indiquant le siège.

Je m'assois et je soulève la cloche de mon plat.

-''Tu... Tu vas bien ?'' Je demande.

Il lève les yeux vers moi, puis me sert un verre de vin.

-''Oui je vais bien et toi ?''

-''Oui aussi.''

-''Tu te plais ici ?'' Il continue en montrant la fenêtre derrière lui qui a une vue sur la Tour Eiffel.

-''J'aime bien la ville, les gens sont plutôt gentils et la langue n'est pas un problème.''

-''Mais l'école ? Ca te plait ?''

Je le fixe et j'espère qu'il comprend dans mon regard que sa question est stupide.

-''A ton avis ?''

-''Je ne sais pas, c'est pour ça que je te demande.''

-''Je traine avec trois filles qui sont vraiment très gentilles mais je n'aime pas ce que j'étudie, je n'apprécie pas tellement les autres étudiants et je ne me sens pas à ma place, je veux dire ce n'est pas moi. C'est pesant de m'inventer une vie et de me faire passer pour quelqu'un d'autre.''

-''Haley... Ne le prends pas mal mais tu l'as un peu cherché.'' Il soupire.

Je lâche immédiatement ma fourchette et je lui jette le regard le plus noir que je sache faire. Je regrette instantanément tout ce que j'ai pu éprouver en le revoyant, ma haine pour lui reprend complètement le dessus sur toutes les autres émotions.

Il sait que cette phrase ne me plait pas du tout. Vraiment pas du tout.

-''Excuse moi ?'' Je lâche en plissant les yeux.

-''Je t'ai dis de ne pas le prendre mal.'' Il se défend.

Je prends rapidement mon verre de vin et je bois la boisson d'une traite sous le regard déçu de Jacob. Je prends la bouteille de vin pour me resservir en regardant Jacob avec défi, mais celui-ci me l'arrache presque des mains.

-''Un verre, c'est tout.'' Il dit sèchement.

-''Tu te prends pour qui là au juste ?''

-''Pour ton meilleur ami qui t'empêche de faire des conneries.''

-''Mon meilleur ami ?'' J'éclate de rire. ''Mon meilleur ami ? Tu te fous de moi ou quoi ?'' Je reprends mon sérieux.

-''Oui Haley. Et je fais ça pour ton bien.'' Il continue en rebouchant la bouteille et en la posant à terre.

Mon regard noir ne disparait pas et la boule de haine que j'ai en moi ne fait que s'élargir.

Je me lève de la chaise et je me dirige vers le mini bar. Je prends une bouteille de jus de fruits et je verse le jus dans un grand verre.

-''Ca je peux j'espère ?'' Je demande avec sarcasme.

Il ne répond pas et je regagne ma place.

Il s'enfonce un peu plus dans sa chaise et évite au maximum mon regard.

-''Je ne sais clairement pas ce que fout là.'' Je dis en m'adossant sur ma chaise. ''Je n'aurais jamais du accepter ton invitation.''

-''Haley, j'essaye de te faire comprendre que tu n'es pas innocente dans cette histoire. Je ne dis pas que tu mérites ce qu'il t'arrive mais tu aurais pu être dans un situation plus terrible.''

-''Je le sais que je ne suis pas innocente, je l'ai lu chaque matin dans les journaux et à chaque fois que j'allumais mon téléphone.'' Je réponds sèchement. ''Ce qui m'énerve c'est qu'Edouard mène la vie tranquille pendant que je suis coincée ici à vivre sous un fausse identité.''

-''Arrête de croire qu'il mène la vie tranquille, lui aussi il se fait éclaté par les médias.''

-''Tu prends sa défense ?'' Je m'étonne. ''Ah non, je sais.'' Je dis en levant le doigt. ''Ta connasse t'as foutu cette stupide idée dans le crâne, parce que jusqu'aux dernière nouvelles tu le détestais.''

-''Là tu vas beaucoup trop loin. Je t'aime comme ma soeur tu le sais, mais alors je ne te donne absolument pas le droit d'insulter ma copine.'' Il s'énerve avant de quitter sa chaise. ''Et je déteste toujours ce connard.''

-''C'est elle qui nous a séparé. C'est à cause d'elle que tu n'as pas pris ma défense lors de ce scandale. C'est elle qui t'as retourné contre moi.'' Je dis en haussant le ton avant de me lever à mon tour. ''C'est elle qui a créé ce froid entre nous. Elle était folle de jalousie.''

-''Non c'est toi Haley !'' Il crie presque et je ne bouge plus surprise par le ton qu'il emploie. ''Tu le comprends ça ? C'est de ta faute si on ne se parle plus et uniquement de ta faute. La célébrité t'as complètement monté à la tête et Edouard t'as changé, c'est tout. Alors arrête de remettre la faute sur les autres alors que c'est toi qui es devenue complètement folle.''

Je reprends mes esprits et ma respiration s'accélère. J'ai envie de le frapper de toutes mes forces. Littéralement

-''Je ne suis pas devenue folle.'' J'articule. ''Je ne suis pas folle.'' Je répète.

-''Mais regarde dans quel état tu es.'' Il continue en me montrant du doigt avec un regard de dégout qui me crève le coeur. ''Tu es toute rouge, tu pète un câble parce que je t'enlève une  bouteille des mains et tu n'arrives même plus à respirer.''

-''Tu cherches quoi là au juste Jacob ? C'était quoi ton but quand tu as décidé de m'inviter ?''

-''Je voulais qu'on remette les choses au clair. Qu'on s'explique. Mais je me rends bien compte que c'est voué à l'échec, tu n'as pas changé.'' Il dit plus calmement avant de se diriger vers la grande fenêtre.

-''J'ai toujours été la même, c'est Edouard qui ne m'a pas facilité la vie.''

-''Mais arrête de remettre la faute sur les autres, c'est insupportable. A t'écouter, tu es toujours innocente dans chaque histoire alors qu'on sait tous que ce n'est pas le cas.''

Il me tourne maintenant le dos et je décide de prendre mon sac pour partir le plus vite possible de cette chambre. Au moment où je vais pour ouvrir la porte, Jacob reprend la parole avec plus de calme.

-''Quand je t'ai vu sur la vidéo, je ne t'ai pas reconnu.'' Il dit toujours en me tournant le dos. ''Tu étais saoule, pour ne pas changer, et droguée.'' Il se tourne maintenant vers moi. ''Tu n'étais pas toi. Tu ne peux pas savoir comment j'ai été triste de te voir dans cet état, à cause de lui, à cause de ce connard, parce que je sais que c'est lui qui t'a embarqué dans toutes ces merdes.''

-''Pour une fois que tu admets que c'est de sa faute.'' Je réponds doucement.

-''Je n'ai pas dis que tu étais la seule fautive dans l'affaire. J'ai juste dis que tu étais la seule fautive du froid entre nous.''

Le ton est redescendu mais je suis toujours en colère contre lui.

-''Je ne savais pas ce que je faisais ce jour là.'' J'admets.

-''Tu te rends compte que ça a faillit détruire ta carrière ? Je pense qu'on est tous d'accord pour dire que c'est une très bonne chose qui tu vives ici, sous une autre identité, pendant un moment.''

-''J'aurais compris si ça avait été le lendemain du scandale, mais là c'est des semaines après. J'ai fait tous les soins nécessaires et je suis sobre maintenant. J'ai demandé pardon au près de mes fans et des personnes que j'ai pu choqué, c'est pour ça que je ne comprends pas pourquoi me faire disparaitre maintenant.''

-''Ca a aurait été trop suspect et tu le sais bien. Prends ça comme une seconde chance et je t'en pris, arrête de voir le négatif.''

Je ne réponds rien et je place mon sac sur mon épaule.

-''Tu étais amoureuse, c'est pour ça que tu n'as pas écouté nos recommandations et je le comprends parfaitement. Edouard n'a cessé de te faire souffrir, c'était une relation toxique et tu étais la seule à ne pas t'en rendre compte. Tu ne croyais pas ce que l'on te disait et je ne t'en veux pas. Là où tu m'as déçu, où tu nous a tous déçu, a été lors de ta réaction. Jamais je n'aurais pensé que tu réagisses aussi violemment en te rendant compte que tu étais une femme trompée depuis le premier jour.''

-''J'aimerai qu'on arrête de parler de cette histoire. Je préfère m'en aller.''

-''Inconsciemment tu le savais, la preuve, tu t'es réfugiée dans l'alcool.''

-''J'aimerai qu'on arrête d'en parler.'' J'insiste.

Je me tourne de nouveau vers la porte d'entrée quand je sens que Jacob va me parler du jour où j'ai cru que tout allait s'arrêter.

-''Je vais y aller Jacob, c'est mieux. Ce soir nous a bien montré que nous n'étions pas prêt à discuter calmement.''

-''On en reparlera alors.''

-''Oui mais pas dans les prochaines semaines.'' Je continue de lui répondre sans le regarder.

J'ouvre la porte d'entrée et je croise le regard de Jacob une dernière fois.

-''Fais attention quand tu rentres.''

Son ton n'est pas plus chaleureux.

-''Oui ne t'inquiète pas. A bientôt.''

Il hoche la tête et ferme la porte de sa chambre.

Je ne me sens pas bien. J'ai envie de pleurer mais aucune larme ne surgit.

J'avance doucement dans les couloirs de l'hôtel en repensant à ce qu'il vient de se passer.

Je n'aurais jamais du accepter de le voir, la culpabilité que j'avais réussi à effacer fait son grand retour et je sais qu'elle va de nouveau s'installer pendant un long moment.

************

Hello tout le monde !

Vous en savez maintenant un peu plus sur ce qu'il s'est passé avec Haley, même si vous ne savez pas encore tout haha

Nous sommes clairement rentrés dans le vif du sujet et ce n'est pas pour me déplaire !

Je crois que c'est le chapitre le plus que j'ai écris depuis le début du livre.

Malheureusement c'est bientôt la rentrée... J'espère donc que vous avez passés de bonnes vacances et prêt à attaquer une nouvelle année !

Je vous fais de gros bisous !

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