Le réveil se met à sonner mais je le désactive immédiatement. Cela fait maintenant une heure et demi que je suis réveillée malgré le décalage horaire.  Je n'ai pratiquement pas dormi de la nuit et je sais que je vais le payer cher dans la journée.

Je navigue sur les réseaux sociaux depuis une heure maintenant avec ma nouvelle identité que j'ai créée hier. Bon, je n'ai pas vraiment encore beaucoup de followers sur Twitter et Instagram ni beaucoup d'amis sur Facebook mais je me dis que quand je vais faire ma rentrée à l'école, je vais voir ce nombre augmenter.

Ce n'est que vers dix heures que je décide enfin de me lever et m'habiller. Je dois normalement aller visiter ma nouvelle école aujourd'hui et rencontrer certains professeurs, c'est un peu comme une pré-rentrée.

Je prends ensuite mon sac à main en sortant et je me dirige vers une brasserie pour prendre un petit-déjeuner à la française.

J'entre dans la brasserie la plus proche de chez moi et le serveur m'installe à une table en terrasse.

Nous sommes début septembre et j'ai l'impression de me croire au printemps. Les températures sont agréables et le soleil est bien présent malgré quelques petits nuages.

Je pose mon téléphone sur la table et je lis la carte posée en face de moi.

Quand le serveur revient je lui demande un chocolat chaud, un verre de jus d'orange et un panier de viennoiserie.

-''Ca sera tout ?'' Il demande.

-''Hum... Rajoutez une petite carafe d'eau s'il vous plait.''

Il sourit et note sur son petit bout de papier.

En attendant mon repas, j'observe les parisiens commencer leur journée. Ils courent presque dans les rues, sont pratiquement tous au téléphone et ne font absolument pas attention à ce qui les entoure.

Je repère aussi des touristes qui profitent de la matinée pour se balader dans la capitale pendant qu'il n'y a pas encore trop de monde.

Le serveur arrive ensuite et j'attaque directement par le pain au chocolat.

Une chose est sure, la gastronomie américaine est la chose qui va le moins me manquer. J'ai toujours trouvé que la française était beaucoup plus raffinée et légère.

Je sens les rayons du Soleil se poser sur mon visage et je ferme les yeux un court instant.

Une fois mon repas terminé, je me lève pour aller au comptoir et le payer.

Je laisse un petit pourboire et je me dirige vers la station de métro la plus proche pour me rendre dans ma future école.

Ce n'est qu'une fois arrivée que je me rends compte de la grandeur du campus. Je ne pensais pas qu'un si grand complexe pouvait exister à Paris, avec autant de monde.

Je suis la foule d'étudiants qui rentre à l'intérieur de l'université et je me mets à chercher l'accueil.

Je monte les escaliers, tournent dans les couloirs, puis je les redescends mais rien. Je n'ai, en plus de ça, aucun sens de l'orientation.

Certains étudiants semblent avoir déjà fait leur rentrée et sont tous rivés sur les cahiers ou leurs ordinateurs et je n'ose pas les déranger.

Je m'empêche de paniquer mais je ne sais absolument pas quoi faire. Ma dernière rentrée comme celle-ci remonte à mes premières années de collège et tout semblait plus simple.

Je continue de marcher dans les couloirs en me disant que je vais bien finir par trouver ce foutu accueil.

Puis je croise un étudiant qui n'a ni téléphone dans la main, ni écouteurs et semble être attentif à ce qui se passe autour de lui.

-''Salut.'' Je dis en me plaçant devant lui.

-''Salut.'' Il répond sans aucune surprise. C'est comme si il avait l'habitude qu'on l'intercepte de cette manière tous les jours.

-''Hum, je suis nouvelle et je ne connais pas du tout le campus, tu pourrais juste m'indiquer où se trouve l'accueil ?''

-''Oh, tu viens pour la pré-rentrée des premières années.''

-''Oui exactement.''

-''Attends je vais t'y emmener ça sera plus simple.''

-''Oh. Merci c'est gentil.''

Il se retourne et marche en direction d'un grand couloir. Je le suis.

-''Donc tu n'es jamais venue ici ?'' Il demande.

-''Non pas du tout.''

-''Tu n'as pas passé des concours pour venir ? Parce que normalement on est censé passer les oraux ici.''

-''Oui je sais mais je viens de l'international donc j'ai postulé sur dossier.''

-''Ah d'accord et tu viens d'où ?''

-''Des Etats-Unis, de New York plus précisément.''

-''Oh super ! J'ai fait mon stage de six mois là-bas, j'ai adoré cette ville, la mentalité, et c'est une ville vraiment dynamique.''

Je rigole légèrement.

-''J'adore aussi beaucoup cette ville.''

Il sourit.

-''Tu t'appelles comment au juste ?'' Il demande ensuite.

-''Hal-'' Je m'arrête immédiatement. ''Mélissa, je m'appelle Mélissa.'' Je réponds. ''Et toi ?''

-''Thibault.''

Je souris.

On arrive devant un grand hall avec des banderoles affichées sur les murs nous souhaitant la bienvenue. L'administration a mis en place des petits stands dédiés à chaque information utile et des personnes portant un pull avec le nom de l'école on l'air de faire visiter les lieux.

-''C'est ici.'' Il dit en montrant avec ses mains le hall.

-''Super, merci beaucoup. Je n'aurais jamais trouvé toute seule.''

-''T'inquiète pas, je suis aussi passé par là.''

Je souris.

-''Bon, et bien, à bientôt et merci encore.'' Je réponds en ne sachant pas quoi dire d'autre.

-''Ouais à bientôt.'' Il sourit avant de faire le chemin inverse.

-''Bon très bien, c'est parti.'' Je marmonne.

Je m'avance vers le stand qui correspond aux papiers étudiants.

-''Bonjour mademoiselle.'' Me dit une femme d'une quarantaine d'année.

-''Bonjour.'' Je souris.

-''Vous venez chercher votre carte étudiante ?'' Elle demande.

-''Oui c'est ça.''

-''Donnez-moi votre nom, prénom s'il vous plait.''

-''Mélissa Parker.''

Elle tape ce qui je viens de lui dire sur sa tablette puis lève les yeux vers moi.

-''Il me faudrait votre nationalité et votre ville d'habitation s'il vous plait.''

-''Etats-Unis et New York.''

Elle continue de taper et le moteur de recherche se met à charger.

-''Ah ! C'est bon je vous ai trouvé. Ne bougez pas.''

Elle se dirige vers une étagère et se met à chercher dans des cartons avec plusieurs codes dessus. Puis, elle revient vers moi.

-''Et voilà.'' Elle dit en tendant ma carte.

-''Merci beaucoup, bonne journée.''

-''Bonne journée à vous aussi.''

Je range vite ma carte après avoir aperçu la photo d'identité.

Une horreur.

Je continue de vadrouiller entre les stands en essayant de repérer les personnes qui pourraient me correspondre ou non.

Puis je décide de me greffer à un groupe commençant la visite de l'établissement. La plupart des étudiants sont avec leurs parents qui veulent en apprendre un peu plus sur l'école où vont étudier leurs enfants.

Malgré tout, j'aimerai que mes parents soient là aussi. C'est pratiquement la première fois que je fais une rentrée comme ça et que je vais être plonger au cœur de la vie étudiante.

Je n'ai jamais eu l'habitude de faire ce genre de choses. Je connais mes amis depuis que je suis toute petite et faire des études n'a jamais été dans mes priorités, la chanson par contre, en était une.

Les organisateurs nous font entrer dans plusieurs salles et je remarque que la technologie est très présente et de qualité dans chacune des pièces.

Les parents ne cessent de poser des questions, certaines sont pertinentes et intéressantes et d'autres sont complétement idiotes.

A la fin de la visite, je sens mes jambes et mes paupières devenir lourdes.

Je vais donc au dernier stand pour récupérer un plan de l'école, mon emploi du temps et le programme de l'année.

Je sors ensuite du campus et commande un chauffeur en ligne qui arrive quelques minutes après.

Cette fois-ci, lui comme moi, ne sommes pas bavards. Le décalage horaire m'a assommé et lui doit surement être à sa énième course de la journée.

Arrivée chez moi, je prends une douche et je me prépare rapidement à manger, c'est-à-dire des pâtes.

Je ferai mes courses le lendemain parce que je ne me sens absolument pas de sortir de chez moi.

Je m'installe ensuite à table pour manger mes pâtes devant une série Netflix. J'ai à peine le temps d'appuyer sur ''Play'' que mon téléphone vibre.

C'est un numéro qui ne semble pas être enregistré dans mes contacts mais qui vient des Etats-Unis.

Je décroche.

-''Allô ?'' Je commence.

-''Haley ? C'est toi ?''

Je me fige en entendant sa voix.

-''Edouard ?'' Je réponds finalement.

-''Putain je suis tellement content d'entendre ta voix.''

Ma mère a donc décidé de ne pas garder son numéro. D'un côté je peux la comprendre, d'un autre non.

Je ne sais pas quoi répondre alors je toussote.

-''Haley ? Tu vas bien ?'' Il continue.

-''Oui je vais très bien et toi ?''

-''Oui oui ça va. Je t'appelle parce que j'ai appris, il y a quelques heures maintenant, que tu es partie vivre en France.''

-''Hum, c'est ça.''

-''Mais pourquoi ? Qu'est-ce que tu vas faire là bas ? Pourquoi avoir changé de numéro ? Je ne comprends pas.''

-''Comment tu as fait pour avoir mon numéro au juste ?''

-''Hannah me l'a donné.''

Je sers les dents.

-''Je vois.''

-''Haley, je ne comprends pas. Pourquoi partir comme ça ? Aussi soudainement ? Sans prévenir personne ?''

-''Edouard écoute, je n'ai pas envie de tout te dire et de parler de ça avec toi. Ma vie et ce que je fais ne te concerne plus. Sache juste que ce n'est pas ma décision, que c'est provisoire et que ça nous permet à tous d'éviter le scandale qui a lieu en ce moment.''

-''Je vois. C'est tellement plus simple de fuir.'' Il dit doucement. Je peux sentir qu'il n'est pas énervé mais qu'il ne comprend pas tout ce qui se passe en ce moment.

Je ne réponds rien.

-''Donc c'est comme ça que ça se finit ? Tu me laisses seul dans la galère, à assumer tout ce qui se passe pendant que toi tu mènes la vie tranquille à Paris.'' C'est maintenant que je sens une pointe de mépris dans sa voix.

-''Tout seul dans la galère ? Avoir la vie tranquille à Paris ? Tu te fous de ma gueule ? Ce qui se passe actuellement c'est de ta faute et uniquement de la tienne. Tu croyais quoi ? Que personne n'allait découvrir ce que tu faisais ? T'es stupide ou quoi ? Je me retrouve toute seule aussi et vraiment seule. Je ne connais personne, je ne connais pas la ville, je n'ai pas mes repères et je vis sous une fausse identité.'' Je dis en haussant la voix. ''Arrête de te toujours te faire passer pour le petit malheureux quand c'est toi qui est à l'origine de tous les problèmes.''

Je n'entends aucune réponse.

-''Très bien. T'as bien fais d'aller vivre en France finalement.''

Je rigole.

-''Tu es incroyable. Dès qu'on te dis quelque chose qui ne te plais pas tu fuis ou stoppes la conversation.''

-''Je fuis peut-être la conversation mais ce n'est rien comparé à toi qui fuis carrément son pays.''

-''Je t'ai dit il y a quelques minutes que ce n'était pas ma décision.''

-''Tu choisis toujours la facilité Haley et tu as toujours une excuse ou une explication pour tout.''

-''Bon, Edouard, je n'ai vraiment pas que ça à faire, alors si c'était tout ce que tu avais à me dire, je préfère raccrocher.''

-''Je voulais juste comprendre et avoir des explications mais je ne comprends toujours pas et je n'ai pas eu les explications que j'attendais.''

-''Et tu ne les auras sans doute jamais.''

-''Sans doute.''

Je ne réponds rien de plus et raccroche rapidement avant de bloquer mon téléphone.

Edouard est tellement stupide mais comment j'ai pu rester aussi longtemps en couple avec un garçon comme lui ? Comment ?

Mes parents m'avaient mis en garde et je ne les absolument pas écouté pensant qu'ils auraient encore tort.

Je suis restée deux ans avec lui et j'ai l'impression que c'est tout simplement du gâchis. J'étais tellement amoureuse de lui que je n'ai vu aucun de ses gros défauts et maintenant je ne vois que ça.

Je n'arrive plus à être heureuse quand je me remémore nos moments ensemble, je ne ressens plus rien.

Pourtant nous avions une belle histoire et il a tout gâcher. Encore. J'ai essayé de fermer les yeux sur certaines choses en pensant que ça changerait.

J'ai été tellement stupide moi aussi.

Je passe mes mains sur mon visage en pensant à tout cette histoire.

Je me lève de ma chaise en mettant mon repas dans un bol qui je ferai réchauffer, ce soir, à la poêle.

Je mets des chaussures et je prends mon sac à main pour faire un tour dehors.

Je vais finalement faire mes courses aujourd'hui, ça va me faire sortir et je vais pouvoir découvrir les supermarchés français. Même si je suis fatiguée, je ne dois pas dormir maintenant pour m'adapter au décalage horaire le plus rapidement possible.

Je descends dans la rue et je décide d'aller d'abord sur le Champs de Mars pour aller observer cette tour de plus près.

Il ne fait pas trop chaud, je trouve que c'est vraiment le temps idéal.

Les personnes se font de plus en plus nombreuses à l'approche du Champs de Mars, ça en devient presque étouffant.

Les familles sont de sorties et les touristes sont tous entrain de prendre des selfies avec la Tour en arrière plan.

Je m'assois sur l'herbe au milieu des groupes d'amis ou des familles qui mangent leur repas. Je sors mon téléphone et je lance un appel Facetime avec ma meilleure amie, Hannah.

-"Hey ! Haley ! Tu vas bien ?" Elle sourit.

-"Oui ça va et toi ? Ça me fait du bien de te voir." Je dis avec une pointe de soulagement.

-"Moi aussi ! J'ai l'impression que ça fait une eternité qu'on ne s'est pas vu alors que c'était il y a trois jours. Tu as fait bon voyage ?"

-"Le début était difficile, j'étais pas bien, j'étais triste mais après j'ai dormi un peu et je dois avouer que Paris est une très belle ville donc ça me permet de penser à autre chose."

-"On est tous dégoutés que tu sois partie, tu nous manques déjà beaucoup."

-"Vous aussi, je me sens seule. Je ne connais absolument personne. J'ai fais la visite de mon école aujourd'hui et j'appréhende vraiment beaucoup de me retrouver au milieu de tous ces étudiants."

-"Essaye de te faire des amis Haley, vraiment. Ne juge personne sans les connaitre parce que tu as souvent tendance à faire ça. Les gens peuvent être très gentils alors reste ouverte à tous contact."

-"Ouais... Ça ne va pas être facile mais je vais essayer, je n'ai pas envie de passer une année toute seule."

-"J'essayerai de te rendre quelques petites visites mais tiens moi au courant, puis quand ça ne va pas tu m'appelles à n'importe quelle heure."

-"On verra ce que tu diras quand je t'appellerais et qu'il sera trois heures du matin à New-York." Je rigole.

Elle rigole à son tour.

-"J'ai aussi eu Edouard." Je continue

-"Je suis désolée, il a énormément insisté pour avoir ton numéro. Il ne comprenait pas, il m'a fait de la peine et j'ai cédé."

-"Non ne t'inquiète pas, je ne t'en veux pas. J'etais juste mal à l'aise, je ne savais pas quoi dire."

-"Je comprends, ça c'est mal fini entre vous enfin surtout de ton côté. Tu as de la rancoeur alors c'est pas facile de parler avec lui et faire comme si de rien n'était."

-"Oui c'est exactement ça. J'ai l'impression qu'il pense qu'il est le seul à souffrir de cette situation mais ce n'est pas le cas, moi aussi je souffre. Je me suis tout pris sur la gueule, tout le monde s'est jeté sur moi."

-"C'est clair, les médias n'ont eu aucune pitié mais c'est pour ça que je pense que ce n'est pas une mauvaise idée que tu t'éloignes de tout ça pendant un moment."

-"Je t'en supplies ne t'y mets pas toi non plus."

-"Vois le bon côté des choses Haley, tu vas vivre une vie tranquille dans une ville magnifique. Tu vas nous manquer et on va te manquer, c'est normal mais je pense que ça ne peut te faire que du bien."

-"On verra ça, j'espère que vous avez tous raison sur ce point."

-"Je te laisse, j'ai une journée super chargée."

-"Pas de soucis, bonne journée alors et bon courage." Je souris.

-"Merci, on se rappelle demain ?"

-"Oui bien sur !"

-"Bisous !" Elle fait un bisou avec sa main et raccroche.

Hannah et moi sommes amies depuis la plus tendre enfance et on ne s'est jamais quittées, je la considère comme une soeur.

Je range mon téléphone dans mon sac et je me lève pour aller faire quelques courses.

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Hello tout le monde !

J'espère que vous allez bien ! Que l'histoire vous plait toujours parce que le chapitre 4 est déjà terminé et prêt à être publié !

Je vous fais de gros bisous ! ❤️