Chapitre 2
Je me dirige vers les chariots et je positionne mes valises dessus avec difficultés.
Je tire le chariot et je m'avance vers les comptoirs où se trouvent les hôtesses.
Je n'ai absolument pas l'habitude de tout ça. D'habitude, quelqu'un me porte les valises ou tire le chariot, les gens se précipitent vers moi et surtout je voyage en jet privé.
Là, rien de tout ça.
-''Bonjour.'' Je dis en posant mon passeport sur le comptoir.
-''Bonjour.'' Me sourit l'hôtesse.
Elle m'a reconnu. J'en suis sûre.
Sauf que quand elle ouvre mon passeport, elle n'a pas l'air surprise de voir que le nom qui est inscrit n'est pas Haley Davis.
Elle me demande de poser mes valises sur le tapis et les fait rouler jusqu'à elle. Elle pose ensuite les étiquettes au niveau de la poignée et je vois mes valises partir.
-''Vous allez à Paris c'est bien ça ?''
-''Oui c'est ça.''
Elle scanne mon passeport puis elle me donne ma carte d'embarquement.
-''Et voilà, vous avez tout.'' Elle sourit.
-''Merci.'' Je dis en rangeant mon passeport.
-''Bon voyage mademoiselle.''
Je souris et je quitte le comptoir.
J'appréhende énormément de partir vivre dans un pays que je ne connais pas. Enfin plutôt que je ne connais pas vraiment.
J'y suis allée plusieurs fois pour des interviews ou même parfois pour visiter mais jamais pour y vivre ou pour donner un concert par exemple.
L'avantage c'est que ma famille est d'origine française donc je ne rencontre aucun problème à parler cette langue.
Je me dirige maintenant vers les portiques de sécurité et y dépose mon sac, ma veste ainsi que mes chaussures.
Je passe à l'intérieur du portique et quand je sors un agent me demande de venir le voir.
-''Bonjour.'' Je commence.
-''Bonjour, je peux examiner votre sac ?''
-''Oui bien sûr.''
Son visage est fermé et il ouvre rapidement mon sac en sortant pratiquement toutes mes affaires.
-''Attention !'' Je ne peux m'empêcher de dire quand je le vois jeter ma pochette avec mon petit parfum et mon maquillage.
Il ne relève pas ce que je viens de dire et remet toutes mes affaires, en frac, dans mon sac.
-''C'est bon. Vous pouvez y aller.'' Il dit simplement avant de faire la même procédure au passager suivant.
Je prends ensuite ma petite valise et me dirige vers le salon de la compagnie.
Une fois encore, en arrivant, je montre mon passeport et l'hôtesse d'accueil ne réagit pas.
Je suis donc devenue une parfaite inconnue en quelques heures.
Je pose mes affaires sur un fauteuil et je me dirige vers le petit bar où se trouvent différents plats.
Après avoir fait trois fois le tour de la table, je décide de ne prendre qu'un yaourt aux fruits, en pensant que je mangerai dans l'avion.
Je m'assois ensuite sur le fauteuil et parcours les magazines placés sur la table devant moi.
Je tourne une à une les pages et je ne suis pas surprise quand je vois les grands titres avec mon nom et le mot ''Scandale'' écrit l'un à côté de l'autre.
Je referme les magasins qui ne m'apprennent rien de nouveau et je tourne la tête pour regarder le flux d'avion décoller et atterrir en discontinu.
-''Mesdames, Messieurs, le vol AF3529 en direction de Paris Charles De Gaulle est près pour l'embarquement en porte D12.''
Je me lève et me dirige vers ma porte d'embarquement.
En arrivant dans l'avion, je suis contente de voir que je suis côté hublot, ça va me permettre ne pas louper une miette du décollage sur New York.
Ce sont mes derniers moments dans cette ville que j'aime tant et qui m'a énormément apporté.
Un an peut passer très vite comme il peut passer très lentement et vu comment je suis partie je pense que je vais subir cette année et qu'elle va me paraître très longue.
Je ne suis jamais allée à l'université de ma vie, je ne connais pas la vie étudiante, je ne sais pas comment je vais faire pour travailler. Je veux dire, je suis diplômée du lycée mais c'était il y a longtemps et c'était pratiquement des cours à domicile.
Une boule se forme à nouveau dans mon estomac rien que de penser à mon arrivée en France, mais cette fois-ci la douleur est plus forte et je sens que mon yaourt de toute à l'heure veut quitter mon estomac au plus vite.
Une boule se forme ensuite dans ma gorge.
Il faut que j'aille au toilette et rapidement. Je lève légèrement la tête et je panique en voyant le monde embarquer.
Je décide quand même de me lever et pousse les gens qui sont face à moi. Je n'arrive même pas à leur demander pardon parce que je sais que si je parle, ça risque de mal finir.
J'arrive devant la porte des toilettes et j'ai à peine le temps de la fermer à clés que je déverse tout dans les toilettes.
Je me tiens les cheveux comme je peux et pour la première fois je remercie ma mère d'avoir demandé à ce qu'on me les coupe aussi court.
Je tire ensuite le chasse d'eau et m'arrose le visage avec de l'eau. En relevant la tête je m'aperçois que je suis pâle et que tout mon mascara à couler sur mes joues.
-''Merde.''
J'aimerai tellement sortir en courant de l'avion, prendre un taxi et rentrer chez moi, mais je ne peux pas.
-''Allez, Haley, tu peux le faire. Une putain d'année dans ta vie, c'est tout, ça va passer vite.'' Je dis en me regardant dans le miroir.
Je m'essuie comme je peux le mascara sur mes joues avec un mouchoir et je retourne à ma place en baissant la tête. Je sors juste mon sac pour pouvoir prendre un chewing-gum pour me rafraichir l'haleine.
Je souffle un bon coup et je demande au bon Dieu pour que ça ne se reproduise pas pendant le décollage.
J'ai l'impression de ressentir, à nouveau, ce que j'ai pu vivre la première fois que je suis montée sur scène. J'avais le ventre tellement noué qu'il était impossible pour moi de ressortir des toilettes sans que j'y retourne deux minutes après. J'entendais les spectateurs crier mon nom et s'impatienter. Je ne voulais pas que ma carrière s'arrête aussi vite et aussi brutalement, alors j'ai soufflé un bon coup et j'ai presque couru entre les toilettes et la scène. Je me suis dit qu'une fois sur scène, tout aller disparaitre, et c'est exactement ce qu'il s'est passé.
Aujourd'hui, j'ai six heures à attendre avant d'espérer que peut être ce stress disparaisse.
J'attache ma ceinture et ne quitte pas du regard les avions à côté du mien.
J'envoie juste un message à mes parents pour leur dire que je décolle et je le mets en Mode Avion.
La vidéo concernant la sécurité en vol commence mais je n'y prête absolument pas attention.
Puis l'avion se déplace tranquillement jusqu'à sa piste de décollage pendant que les hôtesses vérifient si chaque passager a bien sa ceinture.
-''Préparez-vous pour le décollage.'' Dit le commandant de bord.
Je fixe alors le hublot et l'appareil se met à accélérer jusqu'à ce que les roues se détachent du sol, j'essaye alors de regarder un maximum de choses avant que l'avion se dirige vers l'océan.
J'admire les buildings et la ville New-Yorkaise active et dynamique malgré la fin de journée.
La couleur du ciel est magnifique et lorsque l'avion s'éloigne de la ville, une petite larme coule doucement sur ma joue.
Je me bats contre moi-même pour ne pas éclater en sanglot et je décide de descendre le cache-hublot.
Je sors ensuite ma tablette pour regarder les films et séries que je me suis téléchargée dans la matinée.
Le repas est servi très rapidement mais en repensant à ce qui s'est passé un peu plus tôt, je n'ose pas tout manger.
Quand l'hôtesse récupère mon plateau je décide de m'endormir pour essayer d'être en forme demain malgré le décalage horaire.
-''Mesdames et Messieurs, en vue de notre proche atterrissage veuillez regagner et redressez votre siège ainsi que d'ouvrir votre cache-hublot, merci.''
Je soupire et j'enlève mon masque que j'avais posé sur mes yeux.
Je suis complètement fatiguée, j'ai dû dormir au maximum trois heures. J'enlève le plaid de mon siège et j'appuie sur le petit bouton à ma gauche pour redresser mon siège.
Je sors ensuite un petit miroir de poche de mon sac et je m'observe.
-''Oh mon Dieu.'' Je dis doucement. ''Quelle tête affreuse.''
Je lève les yeux et je soupire de nouveau quand je vois le signal lumineux indiquant que nous devons rester attacher. Je décide alors de poser le petit miroir sur mes genoux et de me recoiffer et remaquiller comme je peux.
Je dois avouer qu'encore une fois, les cheveux courts ne me dérangent pas, en trois coups de brosse ils sont à peu près bien coiffés.
Je range ensuite toutes mes affaires dans mon sac et comme à mon habitude, j'observe le paysage sous l'appareil.
Les champs s'étendent à perte de vue et je me demande un court instant si je ne me suis pas trompée de destination.
Puis la ville s'approche sous nos pieds et de loin j'arrive à distinguer la Tour Eiffel. Cette tour de fer m'a toujours émerveillée même si je ne suis jamais montée dessus. Peut-être que cette année je vais pouvoir avoir cette occasion.
Le sol se rapproche de plus en plus puis les roues touchent violemment le sol. L'avion freine fort avant de ralentir doucement et de rouler sur le parking de l'aéroport.
Et voilà, ma nouvelle vie commence maintenant, sur le sol Français.
L'avion se stationne enfin, puis les signaux lumineux indiquent que nous pouvons nous lever.
J'en profite pour sortir ma valise du coffre à bagages qui manque de me tomber dessus.
Je sors ensuite de l'avion et me dirige vers la douane.
Des panneaux de Bienvenue décorent les murs des couloirs avec des photos de Paris et des monuments à visiter.
C'est vrai que malgré mes rares visites j'ai toujours aimé cette ville et ce pays, même si ma famille est originaire d'ici, elle vit dans son intégralité aux Etats-Unis.
Ma grand-mère qui est française a rencontré mon grand-père à Boston et ils ne se sont plus jamais quittés. Elle a ensuite appris le français à ma mère qui nous l'a appris.
Je suis les passagers jusqu'à la douane, puis une fois cette étape passée je me dirige vers les tapis à bagages et une fois encore, je vais devoir me débrouiller seule.
Personne ne va me porter mes valises, encore moins pousser mon chariot et je n'ai pas de chauffeur qui m'attend à la sortie.
Je regarde les valises défiler en attendant les miennes. Puis elles arrivent presque une à une, j'essaye avec mes petits bras de les mettre sur le chariot mais au vu de nombre de valises que j'ai, je me rends vite compte d'un seul ne suffira pas.
-''Putain.'' Je marmonne.
Une fois les valises mises sur les chariots, je me dirige avec difficultés à la file des taxis et je demande une grosse voiture.
-''Ca va être compliqué madame, on ne trouve pas ce genre de voiture toutes les deux minutes.'' Me répond l'agent qui s'occupe d'attribuer les taxis aux passagers.
-''C'est pas grave, j'attendrai, il n'est que neuf heures du matin.'' Je souris.
-''Ah, alors, si vous avez le temps, il n'y aucun problème.''
J'en profite pour mettre mes lunettes de soleil et j'attends patiemment qu'une grosse voiture approche.
Cependant, les minutes défilent et je me rends compte qu'aucune voiture que je souhaite ne se pointe alors qu'il est maintenant dix heures et demi.
-''Monsieur, toujours rien ?'' Je demande.
-''Non toujours rien.''
-''Bon, vous savez quoi, je vais commander un chauffeur en ligne, ça sera plus simple.''
-''Faites comme vous voulez.''
-''Merci quand même et bonne journée.'' Je dis avant de retourner vers mes chariots.
Je sors mon téléphone et je me rends compte que je l'ai laissé pendant tout ce temps en Mode Avion. Je m'attends à avoir un nombre affolant de messages mais rien. Juste un message de mes parents me souhaitant un bon voyage.
Je parcours rapidement les contacts et je remarque que j'ai environ une quinzaine de contact. Ma mère, m'a retiré absolument tous mes contacts.
Je respire un grand coup pour ne pas m'énerver devant tous ces gens.
En quelques temps, elle a réussi à complètement me couper du monde show-biz américain.
Je quitte l'application ''Contacts'' et je commande un van sur l'application de chauffeur en ligne qui me previent que celui-ci arrivera dans une dizaine de minutes.
Je quitte la file de taxi et me dirige vers le point de rendez-vous.
Quand le van arrive, le chauffeur sort et ouvre le coffre.
-''Bonjour mademoiselle.'' Il sourit.
-''Bonjour.''
-''Vous avez beaucoup de valises !''
-''Oui, c'est pour ça que j'ai commandé un van.''
-''Vous avez bien fait.'' Il dit tout en mettant les valises dans le coffre. ''Vous déménagez à Paris ?'' Il demande en fermant le coffre.
-''Oui, en quelque sorte, je reste ici un an.''
-''Oh, d'accord, et vous venez d'où ? '' Il demande en se dirigeant vers son siège.
Je m'installe ensuite à l'arrière du van et réponds :
-''New York, je viens de New York.''
-''New York ?! J'adore cette ville, je la trouve magique.''
-''Moi aussi j'aime beaucoup cette ville.''
-''Alors pourquoi vous déménagez ?''
-''Pour les études.''
-''Etudes de quoi ? Je suis désolé, je pose beaucoup de questions mais je n'aime pas faire des trajets en silence.''
-''Vous inquiétez pas, ça ne me dérange pas.'' Je souris. ''Des études de commerce.''
-''Pour un an ? Mais ce n'est pas un cursus qui se fait en quatre ou cinq ans ?''
-''Si, normalement mais j'ai réussis à avoir une exception. Je reste un an et si ça me plais je continue. C'est juste que je ne savais pas quoi faire et ça fait un moment que je n'ai pas étudié donc je me suis inscrite qu'un an pour voir si j'y arrive.''
-''Vous avez bien raison. Vous connaissez un peu Paris ?''
-''Un tout petit peu.''
-''Vous allez voir, il y a énormement de choses à faire ! Vous êtes une expatriée aux Etats-Unis ?''
-''Non je vis aux Etats-Unis depuis toujours c'est juste qu'une partie de ma famille est française donc je suis bilingue.''
Puis j'entends à la radio une de mes chansons. Le chauffeur a mis un son très bas mais je reconnais la mélodie. Je n'en reviens pas. La radio française passe une des mes chansons. Mon coeur s'accélère et je m'empêche de ne pas exploser de joie. Je n'ose pas demander au chauffeur d'augmenter le son car il l'air passionné parce ce qu'il est entrain de dire.
-''Et mais dites-moi, vous ressemblez vachement à quelqu'un que je connais.''
Mes yeux s'illuminent. Enfin ! Il a fallu que j'aille en France pour qu'on me reconnaisse.
-''Ah bon ?'' Je demande en faisant mine d'être étonnée.
-''Ouais, vous ressembler drôlement à une présentatrice de cuisine sur une chaine américaine.''
Ah. D'accord. Très bien.
Il est loin du compte le petit bonhomme.
-''Ah, et bien, ce n'est pas moi.'' Je me force à rire.
-''Ah c'est dingue. La ressemblance est vraiment frappante.''
-''Vous êtes bien le premier à me dire ça.''
-''Attendez, vous êtes sûre que vous n'êtes pas présentatrice télé ?''
-''Oui oui je suis sure et certaine.''
-''Non je demande parce que certaines célébrités aiment bien se cacher et mentir sur leur identité pour être tranquille.''
Oh si vous saviez monsieur.
-''Oui je sais.'' Je réponds simplement.
Puis il enchaine sur un autre sujet de conversation.
J'arrive devant mon nouvel appartement et je sors les clés de mon sac pendant que le chauffeur sort mes valises du coffre.
-''Merci beaucoup en tout cas.'' Je souris.
-''De rien, vous étiez bien agréable en tout cas. Je vous souhaite une très bonne journée !''
-''Merci vous aussi !''
Il rentre ensuite dans sa voiture et s'éloigne dans la rue.
J'embarque ensuite difficilement mes valises dans le hall d'entrée qui au passage est magnifique.
Mon frère n'a pas tort sur un point, l'appartement dans lequel je vais habiter va être super et est très bien placé.
Je décide de mettre toutes les valises dans l'ascenseur et de monter à pied avec ma valise cabine.
Je monte presque en courant pour arriver en même temps que mes valises.
Quand j'arrive à mon étage, je remarque qu'il n'y a pas d'autre appartement que le mien sur le palier, ce qui est plutôt une bonne chose, cela veut dire que l'appartement va être grand.
Je sors une à une les valises bloquées dans la cage d'ascenseur et les mets devant ma porte d'entrée.
J'ouvre enfin ma porte d'entrée et je souris sincèrement en voyant mon appartement. Il est absolument parfait et mon salon a une vue imprenable sur la Tour Eiffel. Je rigole presque et je fonce visiter cette appartement, j'ouvre chacune des portes et je m'effondre sur mon lit quand je trouve ma chambre.
J'aime déjà beaucoup ma chambre qui ressemble pratiquement à la mienne, à New York. Ma mère a enfin fait quelque chose pour moi qui me plait.
Après cet élan d'euphorie, je redescends chercher mes valises.
Arrivée dans mon dressing, j'installe tous mes vêtements, accessoires et paires de chaussures par couleur, comme ça je m'y retrouve mieux.
C'est, très sincèrement, le meilleur moment pour moi depuis vingt-quatre heures.
Je descends ensuite installer certains objets auxquels je tiens beaucoup puis quand tout est à peu près fini, je pars prendre une douche et me mettre en tenue décontractée.
Ce n'est que vers trois heures de l'après-midi que je décide de manger parce qu'avec le décalage horaire, j'ai une faim de loup.
Je me cuisine une petite salade avec les aliments qui étaient déjà dans mon réfrigérateur. Ma mère a dû demander à ce que quelqu'un me fasse un petit panier avec de quoi manger pendant quelques jours.
Je m'installe ensuite devant la Tour Eiffel tout en pensant à ce que ma famille est entrain de faire. Je sais qu'à cette heure-ci ils doivent probablement prendre leur petit-déjeuner mais j'aimerai savoir ce qu'ils disent, savoir ce qu'ils se passent, chez moi, de l'autre côté de l'Atlantique.
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Hello !
Alors ? Comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Vos impressions ? Des conseils ? Une idée peut être sur la suite de l'histoire ?
Je suis tellement contente d'être de retour ici et j'espère que vous aimez vraiment ces 2 premiers chapitres !
Je publie le chapitre 3 vendredi ou samedi 😉
Je vous fais de gros bisous ! ❤️
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