Amour Chassé Brisé (Partie 2)

Allons-y pour la deuxième partie de l'OS, pour BuguinetteAgreste et AlexandraDebora. C'est parti !

Partie 2 :

Adrien, paniqué, lui demande prestement :

« Alya ! Que se passe-t-il ? Raconte-moi, je peux-

Il se fit couper par son amie qui se jette dans ses bras. Ne sachant que faire, il se fige, tandis que la jeune femme se met à pleurer de tout son soûl. Alya s'accroche à son vêtement écarlate comme à une bouée de sauvetage. Sa surprise quelque peu passée, il place doucement un bras dans son dos pour la stabiliser, et la fit avancer dans son appartement en reculant le plus lentement possible. Alya se laisse faire, totalement bouleversée, comme une marionnette dont on aurait coupé les fils. Adrien ferme la porte d'un coup de pied et attend patiemment qu' elle se calme.

Je lâchais les vannes dès que d'Adrien m'a ouvert la porte. Je le savais. Je n'ai même pas eu besoin de parler. Le seul fait de le voir et de l'entendre a suffi pour me faire pleurer. Je l'ai su dès que j'ai rencontré son regard vert émeraude, qui étincelait d'inquiétude à mon égard. J'ai tout lâché, et me suis effondrée dans ses bras. Mon cerveau venait de plier bagage, mes jambes flageolaient et refusaient de rester droites.

Mon monde venait de s'écrouler. Normalement, je devrais être à la maison, à pleurer dans les bras de Nino, sûrement pas contre le torse d'une ancien camarade de classe que je venais de retrouver. Mais Nino n'aurait pas comprit. On se serait pris la tête, et il serait parti chez un de ses potes, chez Max ou chez cet idiot de Kim. Mais maintenant je m'en fous. Je m'en fous de ce qu'il pense, de qui il voit. Qu'il aille chez ses potes ou se taper des prostituées, plus rien n'a d'importance à mes yeux désormais. Je ne suis plus en état d'avoir des remords ou de lui chercher des excuses. J'ai perdu ma meilleure amie, mon pilier, celle avec laquelle je n'avais aucun secret. Je suis déboussolée, perdue entre les bras d'Adrien, ne sachant plus où aller.

Ce dernier me réconforte en silence, passant ses mains dans mes cheveux emmêlés et mouillés par la pluie. Seuls mes sanglots résonnaient dans le silence de son appartement. Le silence...

Après plusieurs éternités, mes sanglots se firent plus espacés dans le temps, mes larmes se tarissent peu à peu. Je relève doucement la tête ver mon sauveur, qui a gardé et respecté le silence tacite de notre étreinte. J'ai ruiné son tee-shirt, maintenant froissés, trempé de mes larmes salées et couvert de traces noires, pauvres restes de mon mascara appliqué ce matin. Cela ne semblait pas déranger le jeune homme pour autant. Adrien me regardait, et me sourit d'un air réconfortant :

« Allons dans le salon, dit-il enfin, on sera mieux installés sur le canapé. Tu veux quelque chose ? Une boisson ?»

J'acquiesce, me laissant me guider jusqu'à une pièce. Un canapé gris anthracite, une table basse et une armoire massive occupaient tout le long du mur à droite. En face se trouvait un meuble avec une télévision à écran plat et une manette de jeu vidéo posée à côté. L'écran coloré et la petite musique du jeu indiquaient que le jeune blond était en pleine partie de d'Ultimate Mecha Strike III, un jeu sorti depuis maintenant bien des années mais qui passionnait toujours des joueurs chevronnées comme Adrien. Le mur à gauche était une petite baie vitrée, qui donnait sur la cuisine.

Adrien m'assoit sur le canapé, puis s'éloigne dans la cuisine. Je le suis des yeux, comme hypnotisée. Il sort deux tasses d'un placard, met de l'eau à bouillir. Lorsqu'il se retourne, il m'adresse un sourire éclatant, aussi brillant que dans mes lointains souvenirs de collège. Il met deux sachets de tisane dans les récipients et y verse l'eau brûlante. Il ouvre un coffre, en sort une bouteille en verre remplie d'un liquide transparent inconnu, qu'il verse en petite quantité dans nos tasses. Il met le tout sur un plateau, puis revient au salon. Il le pose devant moi sur la petite table en bois.

« Et voilà. De la camomille. C'était que me donnait ma mère lorsque je ne me sentais pas bien petit, annonce fièrement Adrien. Bon, elle me faisait aussi des gâteaux à la cannelle, mais mes capacités culinaires ne dépassant pas les pâtes au beurre et les repas préparés, voilà quoi...»

Je le regarde et esquisse un sourire. J'approche mes mains du plateau, et les colles contre ma tasse pour réchauffer mes mains encore engourdies et fébriles. Il prend place à côté de moi sur le canapé et passe une main sur mes épaules d'un geste réconfortant.

« J'y ai mis un très petit fond de vodka, pour te remettre de tes émotions. Ne t'inquiète pas, il n'y a même pas un dé à coudre dans nos deux tasses, pas assez pour être éméché. C'est ce que je rajoute lorsque je me sens vraiment mal. »

J'acquiesce à nouveau, toujours muette. Moi qui suis, en règle générale, très anti-alcool en semaine, je bois une gorgée de tisane sans protester, qui m'apaise doucement. La boisson chaude me traverse ma gorge serrée, mon corps gelé, et me délivre enfin de mon mutisme.

« M-Merci Adrien..., réussis-je enfin à articuler de ma voix enrouée.

-Ne me remercie pas, me répond-il, c'est normal. Je me voyais mal te claquer la porte aux nez dans ton état. Alors, tu as rappelé Marinette ?»

Je sursaute et frissonne rien qu'au souvenir de ma conversation téléphonique avec ma meilleure amie.

«Oui...

-Et... Alors ? Comment va-elle ?

-Très bien. Même mieux que bien... »

Adrien agite sa jambe droite, nerveux. Curieux, il continue son investigation. Je réponds docilement, plus d'humeur à lui cacher quoi que ce soit. Plus de secrets, plus de raccourcis. La vérité, rien que la vérité pure et dure.

« Elle a préféré tout raconter à Alix. Elle a pleuré mais est sûre de sa décision. Elle ne veut plus te voir, ni maintenant ni jamais. Elle t'a rayé de sa vie, définitivement. Et moi je l'ai rayée de la mienne. Elle ne me fait plus confiance, alors ça ne sert à rien que je continue à lui courir après.

-Wouah, et bien, elle... n'y va pas de main morte..., souffle Adrien, un peu sonné par la nouvelle.

-Oui. Elle a bien changé. Je ne la reconnais plus. C'était pourtant avec elle que j'ai sympathisé en premier. Je m'en rappelle comme si c'était hier. Je l'avais aidé à faire face à Chloé. On était tout le temps vissés ensemble, inséparable. Malgré ses airs tête-en-l'-air, elle était là pour moi, comme j'étais là pour elle. »

Le jeune home m'écoutait, sans m'interrompre. Il semblait fasciné par ce que je lui racontais, alors, je poursuivis :

« Elle était tout pour moi. Il y avait bien sûr Juleka et Rose, avec qui ont sympathisait, et évidemment Nino et toi, mais c'était essentiellement nous deux. Chaque fois, on se mettait l'une à côté de l'autre, passions des après-midi entier toutes les deux, on était inséparables. Puis elle est tombée amoureuse de toi. C'est grâce à Nino que je t'ai donné ta chance, et que je t'avais inclus dans notre groupe. Nino s'entendait pas mal avec Marinette, c'est ce qui m'a convaincu. Chaque jour, je lui créais des occasions pour te parler. Chaque fois que je mentionnais ton prénom, je me farcissais un long discours enflammé d'amour à ton égard, avec des grands yeux bleus qui brillait d'excitation.

-Sérieusement ?

-Oh oui, si tu l'avait vue lors de ces moment-là... Elle avait des yeux de merlan frit en te regardant. Ça m'étonne même que tu ne l'as pas remarqué, d'ailleurs... Enfin... C'était le bon temps. Puis nous avons grandis, pris des chemins différents. Je me suis retrouvée séparée de Marinette et de toi dès le lycée, mais on se voyait quand même chaque week-end avec Mari. Elle me racontait sa relation avec toi dans les moindres détails, avouais-je en souriant

-Je m'en souviens; moi aussi, de ce moment, intervient Adrien, les yeux perdu dans le vague. On venait à peine de commencer à sortir ensemble. On était toujours heureux, on ne se disputait jamais, c'était le bonheur total.

-Oui, c'est ce que j'avais cru comprendre, dis-je en riant. De mon côté, je me rapprochais de Nino. On a mis un temps fou pour s'avouer nos sentiments, nous deux, mais on avait fini par le faire. On s'est mis à sortir ensemble seulement en milieu d'année de terminale. On filait l'amour parfait, nous aussi. Tout allait pour le mieux, dans le meilleur des mondes... Mais... On a tous changé ; et Nino le premier. Je ne le reconnais plus. Depuis que j'ai intégré le journalisme à plein temps et que lui s'est mit à enchaîner les journées complètes dans son garage, il est devenu de plus en plus taciturne et amer. On ne sort plus le soir depuis bien longtemps, on ne se parle presque pas lorsqu'on se voit. On n'a plus de moments intimes, on ne partage plus rien. On s'est mit à s'engueuler pour des broutilles, et de plus en plus violemment. Ça en devient insupportable.

-Désolé... Je ne savais pas que Nino changerait à ce point. Il n'était pas comme ça au collège...

-Tu n'y es pour rien, Adrien... Les gens changent parfois, et il faut faire avec.

-Il s'est passé à peu près la même chose avec Mari, renchérit Adrien. Sauf que nous, en prime, nous avions un secret commun, et je l'ai trahie...

-Tu parles de sa double identité ?, lui demandais-je, curieuse.

-Oui, c'était la goutte de... Attends, tu es au courant ?!?, me répond-t-il, tout paniqué.

-Oui. Je sais moi aussi que Marinette est Ladybug. Je l'avais surprise une fois à se transformer, alors que je rentrais du lycée. C'était en seconde, en début d'année. Elle m'a fait promettre de ne jamais le répéter, à personne. Je l'ai fait, j'ai tenu ma promesse, jusqu'à aujourd'hui.

-Et elle t'a dit aussi pour... Pour moi ? », Me demande-il, anxieux.

Je l'observe, puis lui annonce :

« Non. Pour toi, j'ai deviné.

-Deviné ?! Et ça fait combien de temps ?

-Depuis la fin du collège. Et vu ta réaction, beau gosse, je viens d'en avoir la confirmation », le taquinais-je en lui lançant un clin d'œil.

Le jeune blondinet ne savait plus où se mettre tant qu'il était gêné. Il passait sa main dans ses mèches flaves, le visage rosissant à vue d'œil.

« Tu le savais, et tu n'as rien dit sur le Ladyblog ?

-Oh, j'ai failli le faire, une fois. Mais j'ai été rattrapée par le bon sens. Alors j'ai gardé le silence. J'ai fais semblant auprès de mes fans, pour vous deux. Pour protéger votre secret. C'est pour ça que j'ai délaissé mon blog. Je l'ai finalement donné à Manon Chamack, une fille que gardait Marinette lorsqu'elle était enfant. Je ne pouvais plus à un moment continuer à paraître ignorante et à faire semblant avec un secret aussi gros. J'aurais fini par craquer devant la pression, et ça vous aurai prêté préjudice, à Toi Chat tout comme à Ladybug.

-De toute façon, nous avons tous les deux rendu nos Miraculous. "Place à la jeune génération !", dit-il d'un ton de vieux sage qui me fit sourire.

-C'est vrai que tu ne portes plus ta bague argentée..., constatais-je en jetant un regard à sa main droite. C'était elle qui te permettait de te transformer ?

-Oui, en partie. C'était uniquement lorsque Plagg, mon Kwami, rentrait à l'intérieur. Plagg... Il me manque, lui aussi... Je suis sûre que tu l'aurais adoré. Une sorte de petit chat tout noir à trois moustaches bizarres qui flottait autour de moi et qui adorait manger du camembert. Il râlait souvent, et ne pensait qu'à s'empiffrer de fromage, mais je pouvais compter sur lui dans les pires situations, comme dans les meilleures... C'était un peu mon meilleur ami, en quelque sorte.

- Ce petit Plagg me paraît bien sympathique, en effet. Je suis sûre qu'il s'occupe maintenant d'un autre jeune garçon timide à mèche blonde qui fait des blagues pour essayer de séduire sa nouvelle "Ladybug chérie" ! »

Adrien et moi rîmes à l'éclat.

« Tu es vraiment quelqu'un de formidable, Alya. Je m'en veux de ne pas l'avoir constaté plus tôt...», m'annonce Adrien, en me dardant de ses beaux yeux vert jade.

Je lui souris tout en soutenant son regard, sans rien ajouter. Adrien est vraiment quelqu'un de bien, lui aussi. Mes yeux se promènent ensuite, sans que je sache pourquoi, sur son visage, et s'arrêtent au niveau de ses lèvres. Je ressens une envie bizarre. J'ai envie de l'embrasser. Là. J'ai envie d'embrasser l'ex de mon ex meilleure amie, qui vient de se faire larguer ; alors que je suis censée être en couple avec Nino. C'est étrange, mais juste un baiser, juste un seul... Ce n'est pas tromper... Si ?

Je détourne la tête avant de faire une bêtise, et mon regard accroche l'écran de la télé, qui continue de jouer en boucle la musique joyeuse du jeu vidéo. Voyant une deuxième manette, je lui dis :

« Je me demande si tu es toujours aussi bon à Ultimate Mecha Strike III, Agreste...

-Tu veux te prendre une taulée ? Bon d'accord, si tu insistes, Césaire..., me répond-il en souriant largement.

Je peux cependant constater qu'il est un peu étrange, lui aussi. A-t-il ressenti ce que j'ai éprouvé à l'instant ? Non... Si ? Je préfère ignorer ce qui vient de se passer, même si ça me perturbe beaucoup.

Je retire mes chaussures à talon qui me meurtrissaient les pieds et m'installe confortablement en tailleur par terre, attendant qu'Adrien lance le jeu.

« Alors ? Prête à perdre ?, me dit-il lorsque le compte à rebours commence.

-C'est ça, fiches-toi de moi, tu vas voir. Je vais te mettre la raclée de ta vie, Agreste ! »

On enchaîne les parties comme des perles sur un collier. Notre score est très serré, je n'ai que deux points d'avance sur lui, et ça le fait rager.

« Où as-tu appris à jouer comme ça toi ? Tu n'es pas censée être nulle ?

-Ah ah, alors, on rigole moins, n'est-ce pas Agreste ?

-Tu ne paye pas pour attendre, Césaire ! »

On continue notre tournoi endiablé de jeu vidéo sans faire attention à l'heure. Il décide de faire une pause vers minuit pour aller se chercher une bière, et il me demande si j'en veux une. Je réponds par l'affirmative, mais avant, je décide de faire quelque chose...

«Attends, Adrien, avant j'aimerai m'assurer d'une chose....»

Je me saisis de mon portable au moment où il revient se mettre à nouveau sur le tapis. Mon plan est prêt dans ma tête, clair et précis. Après l'avoir allumé et effacé les multiples messages de Marinette, je cherche son numéro dans mes contacts récent.

« Qui veux-tu appeler à cette heure ?, demande Adrien, intrigué devant mon sourire énigmatique à la Mona Lisa.

-Chut, beau gosse... Tu verras, tu ne vas pas être déçu...»

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