Amour Chassé Brisé (Partie 1)

pour BuguinetteAgreste et AlexandraDebora. Kiss Miraculeux les filles ! ;-)

Introduction/Mise en contexte : Nous sommes en 2024, à Paris. Rien n'a vraiment changé dans la capitale : Ladybug et Chat Noir sauvent toujours la ville, et il y fait toujours aussi bon vivre.

Le groupe que formait Marinette, Adrien et Nino a bien grandit. Ils ont tous 22 ans, et se sont lancés dans la vie active ; mais ils se sont du coup un peu perdu de vue.

 Adrien Agreste est devenu chercheur dans un grand institut médical de Paris. Il y cherche des remèdes, contre le SIDA par exemple, ou contre divers cancers.

Marinette Dupain-Cheng est entrée dans une grande école de stylisme et d'art appliqué. Elle travaille maintenant pour la marque Agreste, gérée par le grand Félix Agreste, le cousin d'Adrien. Félix a reprit la firme de son oncle depuis qu'il est tombé malade, il y a maintenant 2 ans. La jeune fille est en couple avec Adrien Agreste depuis un grand laps de temps maintenant.

Alya Césaire, quant à elle, travaille depuis deux ans dans un journal parisien avec Mylène Haprèle, son rêve de toujours. Elle voit souvent Marinette, mais n'a pas parlé à Adrien depuis la première. Elle sort depuis la terminale avec Nino Lahiffe, qui lui a ouvert son garage. Il n'a pas réussi à percer dans la musique ni dans la production, alors ce sont ses compétences en mécanique automobile qui l'ont sauvé.

Marinette et Adrien ont dû rendre, à contrecœur leur Miraculous à Maître Fu, afin qu'il puisse choisir de nouveau porteurs plus jeunes. C'est là également leur punition, car ils ont découvert leurs identités respectives, alors qu'on le leur avait formellement interdit. D'autres porteurs ont été choisis à leurs places pour devenir les prochains Ladybug et Chat Noir de Paris.

Maintenant que tout est clair, place à l'histoire !


Partie 1 :


Je m'étire longuement sur ma chaise de bureau, en proie à une grande fatigue. J'ai passé ma journée collée à mon ordinateur, et mes mains sont gelées. L'horloge indique seize heures quarante-cinq : dans un quart d'heure, je pourrais enfin rentrer chez moi. J'enlève mes lunettes noires et les essuies avec un mouchoir, les yeux rougis par mon écran. Une fois ma vue redevenue claire, j'enregistre mon travail et consulte mes mails. J'en ai reçu un de Noah, le DRH, qui m'annonce une réunion la semaine prochaine. Super... Franchement je ne pensais pas que le journalisme pouvait être aussi lassant. Moi qui pensais être sur le terrain, faire des investigations et faire imprimer des articles choc dans Le Monde, j'avais faux sur toute la ligne. Mais j'ai des collègues qui, pour la grande majorité sont assez sympa, et ça me permet d'écrire de temps à autre un petit article pour Le Parisien, c'est toujours ça de pris.

Après avoir noté dans mon agenda mon rendez-vous de mercredi prochain, je jette un œil sur mon portable. Un nouveau message. Tiens, c'est Marinette. J'ouvre le texto et le lis :

« J'ai rompu avec Adrien. »

Quoi ? Marinette Dupain-Chen, a rompu avec son âme sœur Adrien Agreste ? Ce n'est pas possible ! Je lis et relis le message, mais non : ma meilleure amie vient de séparer du garçon sur lequel elle fantasmait depuis le collège. Je n'en reviens pas.

Encore sous le choc, j'éteins mon PC, prends mon sac à main en cuir brun, et passe donner un document à Mylène, ma collègue. La jeune fille était la seule personne que je connaissais du collège qui était dans la même école de journalisme que moi. Naturellement, on s'est serrés les coudes et ça nous a rapprochées. Elle occupe le bureau du fond, et je la retrouve encore à son ordinateur à taper fébrilement sur son clavier.

« Tu devrais penser à lever le pied, Marly...

-AHHH !

-Hey, ce n'est que moi, t'inquiètes...

La jeune fille rougit de honte, en passant la main dans ses cheveux. Elle s'était fait retirer ses dreadlocks blondes et arborait maintenant une coupe au carré, qui lui allait à ravir avec son petit visage rond. Elle sursautait toujours pour un rien, mais c'est ce qui la rendait attachante.

« Oh, désolée, vraiment désolée Alya, je-

-T'en fais pas va, c'est rien, j'ai l'habitude, dis-je en souriant. Je suis venue t'apporter le dossier que tu m'avais demandé hier...

-Oh, merci beaucoup, justement, j'en aurais besoin demain en réunion...

-Cool..., dis-je d'un ton neutre.

-Ça ne va pas ? On dirait que tu as vu un fantôme... », Demande la jeune femme, inquiète.

Je m'assois à côté d'elle et lui raconte l'histoire du texto :

« J'ai reçu un message de Marinette...

-Et, elle va bien ?

-Justement, je n'en sais rien... Elle vient apparemment de rompre avec Adrien.

-Pardon ? Mais ce n'est pas elle qui était follement amoureuse de lui au collège ?

-Si, justement, et ils sortaient ensemble depuis le lycée. Ça m'inquiète, Marinette est très émotive, et elle est capable de tout...

-J'espère que ça s'arrangera avec le temps, ils étaient si mignon, tous les deux, répond doucement Mylène en rangeant le document dans sa pochette. Et sinon, toi et Nino ?

-Bof... Il ne fait plus trop attention à moi, j'ai l'impression d'être au point mort avec lui...

-Tu ne l'aimes plus ?

-Non, ce n'est pas ça, mais disons que ce n'est plus pareil. Avant, on allait au restaurant, au cinéma, chez des amis... Maintenant, notre seule activité du soir c'est de se prendre la tête...

-Oh, ma pauvre Alya... J'espère que ça va te passer...

-Ne t'en fais pas, je vais m'en sortir, je suis une grande fille, affirmais-je avec une assurance feinte. Et avec Ivan ? Tout ce passe bien ? »

Changer le sujet de conversation... C'est ma technique préférée lorsque quelque chose me gêne. Rien que de penser à Nino... Brrr ! Je suis déjà énervée.

« Oh... Et bien... Il m'a demandée en mariage hier soir...

-Non ! Et pourquoi je ne l'apprends que maintenant ?! Félicitations ma belle !»

Je la prends dans mes bras, tant je suis heureuse pour elle. Au moins quelque chose qui se passe bien dans ce monde.

«Tu aurais dû voir... C'était tellement romantique. Bon c'est Ivan, mais il était tellement chou... Que je n'ai pas hésité.

-Ah, ce que je suis contente pour toi, ma grande... Bon, je dois y aller, je vais appeler Marinette.

-Tiens –moi au courant, d'ac ? Et passe-lui le bonjour de ma part !

-Bien sûr ! Allez, salut, à demain Mylène !

-A plus, Alya ! »

Je me dirige vers la sortie de l'étage, en saluant tout le monde au passage. Tout le personnel du journal commençait lui aussi à partir, et certains étaient déjà en bas à l'accueil. Je prends l'ascenseur, signe le registre dans le hall, puis sort dehors. Il pleuvait des cordes, ce soir-là à Paris. Je soupire, puis déballe mon parapluie noir, pour me rendre à ma voiture. Je songeais à Marinette. Je devrais peut-être l'appeler tout de suite... Oui, je vais faire ça. Nino et moi nous prendrons quand même la tête pour une raison ou pour une autre, et en plus j'avais envie de prendre un café tranquillement avant de rentrer. Pour une fois ce sera lui qui devra m'attendre, ça lui fera les pieds.

Je m'arrête dans un café à l'angle d'une rue, commande une tasse de caféine, puis sors mon portable. Je presse le bouton vert de mon écran tactile. Une sonnerie. Deux sonneries. Trois sonneries...J'entends enfin la voix de mon amie, mais je déchante vite :

« C'est Marinette, laissez un message ! Bib ! »

En soupirant, je lui laisse un enregistrement sur son répondeur :

« Marinette, je t'appelais suite à ton SMS. Je voulais prendre de tes nouvelles. Dis-moi ce qu'il s'est passé, je t'en prie... »

Je soupire à nouveau, puis reprends :

« Je serai dispo toute la soirée. Allez, rappelles-moi Mari, bisous ma belle... »

Je raccroche et appuie ma tête sur ma main, lassée. On m'apporte mon café, et je remercie vaguement la serveuse. Je touille négligemment la cuillère pour faire dissoudre le sucre plus vite, les yeux dans le vague. Pauvre Marinette...

« Alya ? Alya Césaire ? C'est bien toi ?»

Je me redresse d'un coup, lâchant ma cuillère qui atterrit dans ma tasse en la faisant déborder. Je relève la tête et vois un jeune homme blond, qui me dit vaguement quelque chose. Attendez... Bien sûr que je le connais ! Oh, celui-là va passer un mauvais quart d'heure !

« Ça dépend. Qui la demande ?, rouspétais-je en  épongeant vite fait le liquide brunâtre qui s'était étalé sur la table.

-Alya ! Si seulement tu savais comme je suis heureux de te voir !

-Hey, attends une minute, beau gosse. Déjà, qui es-tu?

-Ne me dis pas que tu ne te rappelles plus de moi ?, dit-il avec un sourire.

-Mais bien sûr que si, espèce d'idiot à mèche blonde, répliquais-je sèchement. Simplement, je ne vois pas pourquoi je te parlerais encore, Adrien, alors que tu as fait souffrir Marinette, une fois de plus....

Mon ancien camarade de classe perd immédiatement son sourire charmeur, et son visage se voile. Je peux presque voir la douleur dans ses yeux.

« Alya... Je peux tout t'expliquer, je t'assure...

-J'y compte bien. Assieds-toi. », dis-je d'une voix ferme mais avec un peu plus de douceur.

L'ancien mannequin se pose en face de moi. La serveuse repasse, et il commande lui aussi un expresso. Quelque chose d'horrible a dû se produire, je n'ai jamais vu Adrien dans cet état. Il était l'allégorie même de la tristesse.

« Bien, je me lance. Ça va faire ce soir trois jours que nous nous sommes séparés.

-D'accord. Mais ce n'est pas ça qui m'intéresse. Que c'est-t-il passé ? Vous filiez pourtant l'amour fou, tous les deux !

-Je... Je ne peux pas tout te dire, Alya, mais on s'est prit la tête, une fois de trop. J'avais fait une grosse bêtise, et elle m'en a voulu. On s'est lancé des choses pas très belles à entendre, et j'ai dis le mot de trop. Voilà, depuis elle ignore mes appels, m'a bloqué sur Facebook. Elle m'a même renvoyé mes affaires dans un carton, que j'ai retrouvées ce matin devant le pas de ma porte. Je n'ai même pas eu le temps de lui demander pardon, j'ai essayé, mais rien à faire... Alors j'ai laissé tomber.»

Je le regarde, surprise. Marinette est peut-être un peu impulsive lorsque elle est émotive, mais jamais elle ne ferait ça ! Et encore moins à Adrien...

« Mais pourquoi vous disputiez-vous ? Quelle bêtise as-tu pu bien faire pour la mettre dans cet état ?

-C'est... C'est compliqué, Alya.

-Tout est compliqué dans la vie, Adrien. Ce n'est pas ça qui va changer quoi que ce soit à l'histoire. Allez, dis-moi ce qui s'est passé.

-Je... Pas maintenant, Alya. Pas ici.

-Enfin, tu n'as pas commis un meurtre, Adrien ! Dis-moi donc pourquoi tu te disputais avec Marinette, ou je vais chez elle, et elle me dira tout ! Sauf que tu pourras définitivement faire une croix sur elle ET sur moi, cette fois !»

Je m'étais levée de ma chaise, et tous les clients se sont retournés vers nous. Un silence gênant était tombé pendant quelques secondes dans le café. Embarrassée, je me rassois, rouge pivoine. La rumeur des conversations finit par reprendre petit à petit. Je soupire, puis Adrien recommence à parler :

« Si tu veux, je peux te raconter. Mais chez moi, ici ce n'est pas assez discret. Tu peux venir chez moi ce soir ?

-Oui, répondis-je avec beaucoup trop d'assurance et d'empressement. Aucuns soucis.

-Mais... Et Nino ?

-Il ne dira rien. On s'engueulera une fois de plus, c'est tout.

-Engueuler ? Quelque chose ne va pas entre vous ?

-C'est... Compliqué.

-Tout est compliqué dans la vie, Alya, me réponds-il avec un sourire. Ce n'est pas ça qui va changer quoi que ce soit à l'histoire. Dis-moi ce qui s'est passé. »

Je souris, puis commence à rire. Ah là là, il en est à voler les dires des autres, maintenant. Il est encore plus nul en humour que je ne le croyais...

« Tu n'as aucune imagination, mon cher. Piquer les paroles des autres, te voilà tombé bien bas, Adrien..., dis-je ne feignant d'être lassée, me retenant d'éclater une nouvelle fois aux éclats.

-Ah, que veux-tu ?, me réplique-il en souriant. On ne change pas une équipe qui gagne...

-Bon, allez, faisons un marché, proposais-je. Tu me raconte ce qui s'est passé exactement avec Marinette, et je te racontais peut-être ce, je dis bien peut-être, qui ce passe entre Nino et moi....

-C'est d'accord, marché conclu, Alya.   », dit-il en se saisissant de ma main.

On se la serre mutuellement, mais il semble avoir du mal à lâcher la mienne. Je le lui en fais la remarque, et il la libère immédiatement en s'excusant. Bizarre, mais je ne relève pas. Sûrement ne l'a-t-il pas fait exprès ?

On se lève, puis on va payer nos consommations. Adrien, en grand gentleman, me paye ma part. Bon, c'est toujours sympa de se faire payer un café, et c'est sûrement pas Nino qui me le ferait...

On se donne rendez-vous dans une demi-heure avec Adrien chez lui, au 14 rue Corbon, dans le 15ème arrondissement de Paris. Ça me laisse le temps d'essayer de recontacter Marinette, et de prévenir mon « colocataire». Évidemment, ça ne rate pas, on s'engueule. Il vient de finir son travail au Garage Lahiffe, qu'il a ouvert il y a deux ans, et il ne conçoit pas que je puisse me détendre un peu avant de rentrer. Bah, il n'a qu'à se nourrir de bières devant son match de football à la noix. Grand bien lui fasse. J'ai l'impression de gérer un gosse de dix ans qui a le droit de boire de l'alcool.

Une fois dans ma voiture, j'appelle Marinette, et elle me répond cette fois-ci :

« Ah, Marinette, je t'ai enfin !

-Salut Alya...

-Racontes-moi... Que s'est-il passé ?

-Rien. Je me suis juste rendue compte qu'Adrien n'étais pas mon âme sœur. Il m'a déçue, de plus en plus, et il ... m'a trahit. C'est tout ce qu'il y a à savoir.

-Quoi ? Il t'aurait trompé ?

-Pire que ça... Enfin, maintenant, je ne veux plus le voir. Jamais.

-Ne dis pas ça Mari, je suis sûre qu'il va revenir s'excuser, et que tout ira-

-Non Alya, me coupe-t-elle. J'ai pris ma décision. Je ne veux plus le revoir dans ma vie.

-Mais, Marinette, comment peux-tu dire-

-C'est comme ça, Alya !, s'énerve-t-elle d'un coup. Ne t'arrive-t-il jamais de douter de Nino, par exemple ? De ne plus voir ni ressentir l'Étincelle ? De le regarder comme le ferai un couple de vieux, que vous ne partagez rien, que vous n'ayez plus rien en commun ? De vous engueuler tous les soirs, pour des choses de plus en plus futiles ? »

Je garde le silence. Si. C'est exactement ce que je ressens.

« Alors, je ne veux plus de Lui. Il a eu sa chance, il l'a laissé filer. Il n'y en aura pas de deuxième. Point à la ligne.

Je reste muette, soufflée par sa tirade. Je suis perdue : Et s'il m'arrivait la même chose que Marinette et Adrien ?

« Alya ? Tu es toujours là ?

-Oui, oui, ne t'en fais pas, la rassurais-je en mentant. Non, tu as bien fais. J'espère simplement que tu ne regretteras pas ton choix...

-J'ai pleuré au début, me dit-elle d'une voix neutre, et c'est vrai, je m'en suis voulue. Mais j'ai pris quelques jours pour réfléchir, et je suis sûre de prendre la bonne décision. J'en ai parlé à Alix, et elle est d'accord avec moi...

-Oui, c'est sûr Mari... Attends un peu, comment ça se fait que tu ais prévenu Alix et pas moi ?

Cette info m'a retourné le cœur. Marinette me confiais tout, avant. Pourquoi ne l'a-t-elle pas fait cette fois-ci ? Alors que c'est une décision capitale ?

«Je ne voulais pas te déranger avec mes soucis. Je sais que tu travailles beaucoup, alors-

-Alors rien du tout !, m'emportais-je. Tu m'as caché un truc pareil, mais comment as-tu pu me faire ça ! On est amies, Marinette ! Je t'ai toujours tout dis ! J'ai même gardé ton secret ! Et toi tu me laisse sans nouvelles pendant trois jours, et tu te pointes avec un "J'ai rompus avec Adrien" aussi sec qu'un désert ! Tu te rends compte ? Je suis une des dernières informées ! Moi, qui t'ai toujours soutenue, qui t'ai donné des occasions en or pour sortir avec Adrien ! Tu n'aurais pas été avec lui sans moi ! Et toi, tu décide de m'évincer, comme ça...

-Alya, je-

-Il n'y a plus d'Alya qui tienne, dis-je d'une voix polaire. La prochaine fois, ne viens plus pleurer sur mon épaule. Oh, de toute façon, tu t'en fiches, hein ? Tu as celle d'Alix pour te plaindre maintenant...

-Ce n'est pas ce que tu crois, dit-elle d'une voix désormais toute aiguë. Je te jure...

-Tu as changé, Marinette... Et tu t'es conduite horriblement avec Adrien, c'était... Digne de Chloé Bourgeois.

-Attends... Comment tu sais ça toi ?

-Je l'ais vu aujourd'hui, et il m'a tout raconté ! Tu as été abjecte avec lui, tu n'as même pas essayé de discuter avec lui, ni même laissé le temps de s'excuser ! Ce n'est pas la Marinette que j'ai connue...

-La Marinette que tu as connue a effectivement bien changé. Elle a été remplacée par quelqu'un de mieux. Il serait temps que tu t'en rendes compte, Alya..., lâche Mari après un petit silence.

-Bien... Dans ce cas, j'espère que ton nouveau toi te plaît, et que tu t'es fait de nouvelles "meilleures amies", car avec moi, c'est terminé...

-Alya, non, je-

-Au revoir, Marinette », la coupais-je d'une voix froide et sans appel.

Je lui raccroche au nez, et je me sens vidée. Je ne ressens plus rien. Je suis comme un zombie, une coquille qui viendrait de perdre son hôte . Mon téléphone sonne, sonne et sonne encore. C'est Marinette, qui insiste. J'éteins mon portable d'un geste brusque. Je ne veux plus la voir, ni l'entendre. Plus jamais.

Je sors de ma poche le morceau de papier avec l'adresse que m'a donné Adrien, et démarre la voiture. Je conduis le plus rapidement possible, ne pensant à rien, et me concentrant sur la route. Je gare ma voiture au hasard, sans même regarder où je la laisse. Je sors, puis sonne l'interphone, au numéro trois, où je vois le nom de l'ex model Adrien Agreste. Une douce voix masculine se fait entendre :

« Oui ? Alya ?

-C'est moi, répondis-je, la voix brisée.

-Je t'ouvre...»

La jeune métisse entre à la suite de la sonnerie qui déverrouille la porte de l'immeuble. Elle monte les escaliers quatre par quatre, faisant claquer ses talon noirs sur le parquet en chêne sombre et fissuré. 

Chaque marche la rapproche DU moment. Celui où elle devra parler. Et lorsque elle parlera, elle pleurera. Car parler rend les choses réelles, et la réalité est devenue une horreur pour Alya. Elle n'a franchement pas envie de pleurer, de se montrer vulnérable, surtout face à l'ex... de son ex meilleure amie. Pourtant, elle court, vole même, vers la douleur certes, mais aussi vers la libération. Son chignon lâche se défait de plus en plus, libérant des mèches rousses et brunes épaisses qui forment un halo autour de son visage crispé. Mais elle est sûre d'une chose : ce soir, elle sera libre, d'une manière ou d'une autre...

Elle sonne, arrivée sur le palier du troisième étage, hors d'haleine de sa course effrénée. Adrien lui ouvre, habillé simplement d'un pantalon de survêtement noir et d'un tee-shirt rouge uni en souriant :

-Alya ! Je ne t'attendais pas avant...

Le jeune homme perd son sourire, voyant Alya lui faire face les yeux brillants de larmes prêtes à tomber. Sa lèvre inférieure tremblait, elle frissonnait dans son manteau beige et sa petite robe en toile bleue ciel, par cette froide soirée d'avril. La jeune femme ne ressemblait plus qu'à une pauvre petite chose mouillée, froide... Brisée.

________________________________________________________________________________

Alors ? Qu'en pensez vous ? N'hésitez pas à me donner votre avis et vos éventuelles remarques ! Je posterai sûrement la suite demain

P-S : je précise que j'ai fais attention à ne rien mettre de vulgaire ou de déplacé. J'ai failli le faire, mais je voulais que ça reste tout public, alors j'ai un peu *Hum, Hum* édulcoré mon récit d'origine. Tout est une question de formulation... Désolée, mais donc pas de Lemon (que je n'arrive pas à écrire d'ailleurs, sans partir en vrille et gâcher mes personnages et la scène), car en plus je n'aime pas trop ce genre de passages où on rajoute tout le détail. Vive les euphémismes, voyons !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top