Chapitre 3


Plus tard, alors que tout le monde dormait, Weidji enfilait l'armure de guerre de son père. Ce n'était plus vraiment son armure. Il ne s'en servait jamais, espérant toujours d'avoir un fils. Ainsi, elle avait réussi à s'en emparer sans difficulté. Ensuite, elle plaça son épée à sa ceinture. Enfin, elle posa le casque sur sa tête ; elle était enfin prête. Elle saisit sa besace et ouvrit la fenêtre. Weidji attacha la corde à son lit puis à sa taille. Puis, prenant son courage à demain, elle sauta. Son coeur bondit sous la peur et en même temps, l'excitation, et, pour la première fois, elle se sentit légère mais surtout libre. La guerrière en elle pouvait enfin voir le jour et se montrer. Sa joie fut brutalement interrompu une fois son pied droit au sol. Elle tomba et se tordit la cheville gauche. Elle étouffa un cri, porta sa main à sa bouche. Tout à coup, des pas approchèrent. Elle rampa derrière un buisson. Deux gardes patrouillaient en bavardant, sûrement pour ne pas succomber au sommeil. Elle écouta.

- Cette princesse n'est pas digne, dit le premier, heureusement qu'elle n'est que la benjamine ! Elle ne ferait pas une bonne reine.

- Je suis d'accord avec toi. Répondit le second. C'est dommage, elle est si belle...!

- Pas autant que sa soeur, informa le premier, ni sa mère.

- Oui mais vois-tu, reprit le second, elle est forte et robuste. Peu de femmes le sont !

Lassée de cette conversation, la princesse s'éloigna en boitant un peu. Elle fit bien attention à ne pas écraser de brindilles et avança à pas feutrés. Puis, loin du château, elle oublia sa cheville blessée et couru. Elle fendit l'air et on aurait dit qu'elle s'enfuyait, fuyait le palais qu'elle considérait comme un cachot. Plus tard, elle arriva à une petite clairière et y planta son petit camp. Elle s'endormit après quelques minutes. 

L'aube se leva doucement et, petit à petit, éclaircit la végétation tropicale. Les oiseaux chantaient et d'autres bruits comme ceux des lézards se joignaient à cette musicalité. C'est donc dans cette univers que Weidji se réveilla. Elle s'étira longuement et se leva. Pas le temps de faire sa toilette, le devoir de guerrière l'appelait. Elle marcha, marcha, jusqu'à s'en abîmer les bottes. Malgré l'épuisement, elle continua. Bientôt, elle arriva à la frontière du royaume. Elle allait entrer dans celui des swahilis, les pires ennemis de son peuple. La guerrière ajusta son casque afin qu'on ne voit que ses yeux puis s'avança la tête haute. La frontière était gardé par des dizaines de gardes. Weidji réfléchit à un moyen de passer celle-ci. Une idée lui vint. Elle s'approcha des soldats. Ils pointèrent leurs armes sur elle immédiatement. La princesse sourit.

- Je suis Wei, déclara-t-elle, en swahili, d'une voix grave, et j'apporte un message du roi Peyis II. Ainsi, j'ordonne de me laisser passer. Ce message est d'une grande importance.

- Personne ne nous a avertit, répondit un des gardes, vous n'avez pas d'autorisation.

Il fronça les sourcils.

- Ainsi, vous espionnez sous notre compte ?

- Oui.

- Je n'est pas eu cette information. Retourne d'où tu viens, mon frère !

- Comment ? Répliqua Weidji. Comment oses-tu défier Wei fils du puissant guerrier MBakou !

Le soldat paru gêné et fit signe d'entrer. Weidji pouvait passer. Elle avança, toujours la tête relevée ; elle venait de franchir le territoire ennemis. Ensuite, elle se fondit dans la foule et interrogea des passants sur l'endroit où se trouvait le prince. Tous répondirent : "chez le roi". Ce fut alors sa deuxième complication. Elle sortit de sa besace quelques pastels épicés et les mangea en marchant. Elle but quelques gorgées de bissap. Elle se lava les mains puis remis son casque. Puis elle sortit. Elle se figea soudainement : quatres soldats lui faisaient face. Ils l'encerclaient.

- Tu n'es pas de notre peuple, menteur ! Lâche tes armes ou on te tue !

Weidji ôta l'épé de son fourneau et se mit en garde. Les soldats swahilis firent de même et tout à coup, se jetèrent sur elle. Elle esquiva les coups, et les frappa à son tour. Ils étaient plus puissants mais moins rapide que la princesse. Elle se servit de son atout contre eux. Elle réussit à s'en sortir avec une épaule égratignée. La guerrière s'enfuit à toutes jambes vers le palais du roi swahili. 

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