CHAPITRE 85 : LE SENS DU SACRIFICE

DISCLAMER : Les personnages de la série Wednesday (2022) sont la propriété exclusive de Tim Burton. Ils sont utilisés ici uniquement à des fins de divertissement et les auteurs de fanfictions n'en retirent aucun profit. Néanmoins, en ce qui concerne le personnage de Rei, de son espèce dénommée "Les Absorbeurs", et des nouveaux personnages inventés, les droits m'appartiennent entièrement. Ainsi, par propriété exclusive, la copie et les utilisations partielles ou totales de mon travail sont interdites et punies de 3 ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende ; conformément au Code de la propriété intellectuelle. Tout droit réservé.


En sortant de l'atelier de Xavier avec Lucas, Rei espère qu'aucun élève et professeur n'a été blessé ou tué par une balle. La Française croise les doigts pour que les coups de feu ne soient prévus que dans le but d'impressionner et d'intimider... Malgré les hurlements et les pleurs qui ne cessent pas, Rei le souhaite de tout cœur...

Alors qu'ils traînent Xavier sur le sol, Rei entend un sifflement se rapprocher d'eux. Lucas lâche soudainement Xavier pour se tenir le bras dans un cri. À cause de sa force, bien maigre, Rei est emporté par le poids de Xavier. Ils se rétament tous les deux au sol. Rei se redresse et se tourne vers Lucas pour voir ce qu'il se passe.

Malgré la nuit, la jeune femme aperçoit très clairement qu'il vient de se recevoir une balle dans l'épaule. Il saigne déjà beaucoup. Son regard se pose alors partout, de la forêt à l'école... Mais elle ne voit rien. Elle ne sait pas si le tireur est loin, s'il se rapproche ou s'il est déjà tout prêt.

— Merde ! crache Lucas.

Elle jette un rapide coup d'œil à Xavier avant de se rapprocher de Lucas.

— Il faut faire un garrot... Ou quelque chose du genre, propose-t-elle.

— Sans blague ? souffle-t-il.

Elle fait une mine triste. En plus de tout ça, elle se fait engueuler, elle est bien belle la vie ! Mais Lucas fronce des sourcils et secoue la tête.

— Pardon Rei, je ne voulais pas être méchant.

Elle arrache un bout de sa chemise et entoure l'épaule du jeune homme du mieux qu'elle peut.

— Je vais pouvoir supporter la douleur jusqu'à la fin de ce cirque, rassure Lucas.

— Non. Il faut que tu ailles à l'hôpital, tu perds déjà beaucoup de sang... Essaie d'emmener Xavier avec toi et...

Des bruits de pas et des brindilles qui se cassent se rapprochent dangereusement d'eux. Lucas, en sueur, pointe son arme sur la pénombre, prêt à tirer. Rei rejoint Xavier et se met à genoux face à son corps pour le protéger.

— Non, non ! C'est nous ! prévient Tyler en sortant des bois.

Il lève ses mains en l'air. Enid le suit de près et l'imite. Le cœur de Rei rate un battement. En fait, non, il se brise en deux.

— Lucas ? lâche Enid, surprise.

Ce dernier baisse son arme et pousse un soupir de soulagement.

— Mais qu'est-ce que vous faites là ? Je vous avais dit de rester loin de cet endroit et prévenir ton père ! s'énerve Rei.

Enid la rejoint au sol pour constater l'état de Xavier. Rei sent la panique monter en elle. Ils sont idiots ! Ils n'auraient jamais dû revenir ! Elle sent des larmes embuer ses yeux. Tyler rejoint les deux jeunes femmes. Lucas décide de monter la garde et de les couvrir. Il est toujours prêt à viser... Mais ils ne doivent pas traîner.

— J'ai senti ta panique, je ne pouvais pas te laisser seule ! informe Tyler.

Rei secoue la tête.

— C'était stupide !

— Que s'est-il passé avec Xavier ? Pourquoi il est dans cet état ? questionne Enid, inquiète.

Rei pose son regard sur elle puis sur Xavier. 

— Il s'est fait attaquer par l'un de ces types... Il faut faire vite avant que...

Mais d'autres bruits similaires à ceux avant l'arrivée de Tyler et Enid recommencent. Un silence s'abat parmi le petit groupe. Lucas se concentre.

— Est-ce que les autres vous ont suivi ? murmure Rei aux autres.

— Non, répond Enid sur le même ton.

Rei se met à trembler violemment. Les battements de son cœur arrivent jusqu'à ses tympans. Une lampe torche les éclaires à plusieurs centaines de mètres.

— J'en vois là-bas ! fait une voix.

Rei secoue la tête lentement. Son regard se lève vers la pleine lune. Elle regarde ensuite Enid et Tyler qui sont occupés à observer avec effroi les lumières se rapprocher d'eux. Rei ferme à nouveau les yeux et prend une grande inspiration. Une pointe de tristesse remplie son cœur.

Si elle recommence... Si elle le fait... Peut-être qu'elle ne se réveillera pas. Cette crainte, elle l'a déjà partagé avec Tyler il y a quelques semaines ou mois de ça. Quand elle ouvre les yeux, son regard se porte sur la peau apparente des cous de ses amis. Puis sur Xavier. Puis sur Lucas. Elle sait ce qu'elle doit faire... C'est le seul moyen.

— Je suis désolée, souffle-t-elle.

Enid et Tyler n'ont pas le temps de réagir. Elle pose ses mains contre leur peau puis se met à courir en direction des types armés dans la pénombre.

— Non, Rei ! hurle Tyler.

Mais elle ne l'entend déjà plus. Son esprit humain est déjà loin... Et il est remplacé par un instinct animal. En prenant la nature louve d'Enid et la nature Hyde de Tyler, Rei devient un hybride énorme et poilu. Elle n'hésite pas, cette fois-ci, à propulser d'un coup de griffe un groupe armé à plusieurs mètres d'elle.

— C'est le monstre ! hurle l'un des hommes.

La Bête hybride fait demi-tour et galope vers l'école. Le but est que les hommes armés en oublie presque l'existence des élèves et des professeurs... Pour le pourchasser.

Sur son chemin, la Bête continue à repousser l'ennemi, à détruire leur arme et à grogner de rage. Elle détruit même le dessin du Hyde qui se battait avec trois d'entre eux.

Quand elle arrive à l'école, elle constate que les élèves et professeurs ont été mis en file indienne et à genoux. Ils sont surveillés par des gardes, eux aussi armés. À la vue du monstre, ils se précipitent tous à l'intérieur... Sauf les hommes armés qui n'hésitent pas à suivre la Bête hybride.

Elle continue de galoper mais cette fois-ci vers le lac, pour les éloigner le plus vite possible des élèves et des professeurs... Et surtout de l'école.

Elle traverse le côté du lac pour rejoindre l'autre forêt... Un autre groupe d'hommes armés l'attend de pied ferme, pointant leurs armes sur elle. La Bête fonce de plus en plus vite... Et les bouscule d'une violence sans nom. On lui tire dessus mais on la loupe.

Pour le moment.

Elle dépasse rapidement la forêt et se rend sur la route. Mais une surprise l'attend... Il y a plusieurs grosses camionnettes noires qui sont garées sur le bas-côté. Un homme à l'allure étrange et aux vêtements étranges se tourne vers le bruit que la Bête produit.

Les yeux de cet homme s'arrondissent.

Ayant un pressentiment, la Bête se jette sur cet homme pour le prendre dans sa gueule et l'emmener en courant... En plein sur la route ! D'autres tires se font entendre et encore plus de gardes la poursuit.

L'homme ordonne qu'on le lâche et se débat. Ce n'est qu'une chose qui se balance dans le vide pour la Bête. Elle s'arrête brutalement, faisant alors tomber l'homme en avant et se dresse au-dessus de lui. Elle se trouve à plusieurs centaines de mètres des premiers gardes.

L'homme, dont les vêtements sont maintenant abimés, se redressent face à la Bête. Il est décoiffé et à quelques égratignures sur le visage. Il pointe du doigt la Bête hybride.

— Toi ! Pour qui te prends-tu, créature hideuse ! Tu sais qui je suis ? Je suis Gideon !

La Bête grogne lentement et souffle comme un buffle. Sans crier garde, elle plante sa gueule sur le visage de l'homme et arrache sa tête de son corps. Elle envoie ensuite sa tête dans le décor. Le corps, quant à lui, tombe au sol dans un bruit sec.

— Non ! hurle une femme derrière la Bête.

Mais ce n'est pas la femme qui l'intéresse... C'est l'homme qui sort tranquillement de la forêt, à plusieurs mètres en face, et qui se rapproche lentement sur la route... Il s'arrête en plein milieu et pointe une arme droit sur la Bête hybride. Il tremble de rage.

Les deux s'observent silencieusement.

Dunsworth.

L'homme qui cache un double visage. L'homme qui est derrière tout ça... Depuis le début.

Il en faut peu pour la Bête. Elle se met à hurler de rage et galope frénétiquement vers le sous-directeur de Nevermore, tel un boulet de canon.

Au moment où elle se jette sur l'homme, un coup de feu retentit. 

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