CHAPITRE 69 : MAUVAISE INTERPRÉTATION
DISCLAMER : Les personnages de la série Wednesday (2022) sont la propriété exclusive de Tim Burton. Ils sont utilisés ici uniquement à des fins de divertissement et les auteurs de fanfictions n'en retirent aucun profit. Néanmoins, en ce qui concerne le personnage de Rei, de son espèce dénommée "Les Absorbeurs", et des nouveaux personnages inventés, les droits m'appartiennent entièrement. Ainsi, par propriété exclusive, la copie et les utilisations partielles ou totales de mon travail sont interdites et punies de 3 ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende ; conformément au Code de la propriété intellectuelle. Tout droit réservé.
Pour avoir plus d'intimité, Bianca convie Rei et Mercredi dans sa chambre. Enid les a rejointes durant leur trajet. Bianca semble nerveuse, vraiment nerveuse. Elle serre le journal dans ses mains. Enid s'est assise sur le lit. Mercredi attend que Bianca parle, figée comme une statue sur place. Rei est aux côtés d'Enid. L'angoisse de Bianca a réussi à l'avoir, elle aussi.
— Tu vas parler oui ou non ? Je n'ai pas toute la journée, lance la fille Addams.
Bianca ignore sa mauvaise humeur.
— Mercredi, je pense que tu t'es trompée l'autre jour... Sur la page du journal ouverte après la convulsion de Rei...
— Comment oses-tu ? Tu es en train de critiquer mes visions ?
— Je ne dis pas ça ! s'énerve Bianca.
Elle pousse un soupir et tente de reprendre son calme. Rei jette un coup d'œil à Mercredi. Elle voit d'ailleurs la fille Addams la regarder du coin de l'œil rapidement. Ça fait penser à Rei ce qui leur a dit le shérif il y a quelques heures de ça : « Avez-vous déjà réellement vu le Kraken, mesdemoiselles ? Je veux dire... Entièrement ? » Son regard se repose sur Bianca. Elle déglutit.
— Bianca, explique-nous lentement où tu veux en venir.
La sirène prend une grande inspiration.
— Je pense que tu as mal regardé la page, Mercredi. Je pense qu'il s'agissait de la page se trouvant derrière celle du Kraken, mais qu'en tombant, elle s'est tournée. Tu as conclu à ce que tu voyais, simplement.
Le cœur de Rei commence à tambouriner dans sa poitrine. Sa gorge est sèche. Ses doigts sont crispés.
— Sur quelle page, je suis tombée ? demande lentement Rei.
Bianca se pince les lèvres. Elle secoue la tête avant d'ouvrir le journal et de le tendre dans le vide.
Enid est la première à se lever. Elle lance un regard choqué à Mercredi et à Rei avant de se retourner vers Bianca.
— C'est quoi cette horreur, Bianca ?
Dans le même temps, Mercredi attrape le journal et observe la page. Son regard se baisse subitement sur Rei, encore assise. Elle lui tend à son tour le journal. Rei se lève pour le saisir et tombe sur quelque chose... D'impossible.
— On l'appelle la Masgugue, déclare solennellement Bianca.
Rei parcourt les lignes rapidement. Comme sa propre espèce, les Absorbeurs, la Masgugue est peu décrite.
— Inutile de lire ces lignes. Ce qu'elles racontent est erronée.
Rei tend à nouveau le journal vers Bianca.
— Alors, raconte-nous.
Bianca saisit le livre puis s'assoit sur le lit. Rei observe les yeux clairs de la sirène. Ses mains tremblent légèrement. Ses sourcils sont froncés. Cette créature effraie Bianca, sans aucun doute.
— Dans les légendes, elle est décrite comme une sirène immense aux doigts soudés et à l'abondante poitrine. Mais elle est bien plus que ça. Les textes ont mal traduit les témoignages des survivants à ses attaques... Ils sont peu nombreux alors autant vous dire que chaque détail compte. Par chance, j'en ai déjà vu une, il y a très longtemps et je connais son histoire alors, je peux vous la raconter.
Elle marque une pause.
— Dans mon monde, il y a plusieurs sortent de sirène. Il y a celles qui servent le Bien et celles qui servent le mal. On les appelle communément les Lumnos et les Skotos. Les Lumnos sont des êtres qui me ressemblent. Gracieuse, intelligente et pouvant manipuler les esprits, même s'il m'est arrivé de me servir de mes pouvoirs pour des causes personnelles... Mais ça ce n'est rien par rapport aux Skotos. Elles sont profondément mauvaises. Certaines rumeurs disent qu'elles ont fait un pacte avec Lucifer pour vendre leur âme... D'autres disent qu'elles ont dévoré leur propre semblable pour devenir aussi monstrueuse que leur cœur. Personnellement, je penche pour la seconde histoire.
Les trois autres jeunes femmes se lancent des regards. Enid lève la main, timidement.
— Donc, ce ne sont pas des « super-sirènes » ?
— Bien au contraire, Enid. Elles n'ont pas de queue et de nageoires comme nous.
Rei sent son cœur séparer en deux, comme si la suite était une évidence.
— Elles ont des tentacules à la place, n'est-ce pas ? souffle la Française.
Bianca pose son regard sur Rei. Elle a l'air sous le choc.
— Bien joué, Rei. C'est vrai. Il existe une seule représentation dans notre culture de cette créature.
Les trois filles réfléchissent... Enfin, Mercredi a surtout l'air de s'ennuyer et de savoir la suite au plus vite. Ses doigts pianotent sur le tissu de sa robe.
— En 1837, un certain Andersen publie un roman intitulé Den Lille Havfrue. Plus de cent cinquante ans plus tard, un très gros studio de production cinématographique pour enfant rend légendaire cette histoire... commence Bianca.
— Attends, tu parles de La Petite Sirène ? lâche Enid.
Rei a une illumination.
— Ursula est une Masgugue ?
— Dans le conte, tout comme dans le dessin animé, Ursula est décrite comme une sorcière des mers. Mais je peux vous assurer qu'une Masgugue... C'est ça. Surtout dans la scène finale du film.
— Un.. Un géant poulpe ? murmure Enid, inquiète.
Bianca hoche doucement la tête.
— Tu le savais depuis le début. Pourquoi tu n'as rien dit ? accuse Mercredi.
— Je n'étais pas sûre jusqu'à l'histoire du cachot... Mais aussi, avec le temps.
— Le temps ? répète Rei.
— Oui, le temps. La météoest étrange depuis presque deux mois parce que l'apparition d'une Masgugue à lasurface de l'eau annoncerait un mauvais présage, d'où les tempêtes... Et plusexactement, sa partie de chasse.
Rei jette un regard à Mercredi avant de le reposer sur Bianca.
— Sa partie de chasse ?
— Oui, elle... Elle kidnappe des jeunes femmes pour leur voler leur voix... Et parfois, elle les dévore.
Bianca touche son collier d'un air triste.
— La plupart de nos colliers sont faits comme ça... Mais pas le mien ! Pas le mien...
Rei a un flash des étranges colliers autour des corps des disparus dans l'eau.
— Bianca, c'est super important. Est-ce que tu sais dans quoi vivent ses Masgugues ?
— On les appelle des Mgrots.
— Des quoi ?
— Elles ont de la magie en elles... De la Magie Noire et elles peuvent faire ce qu'elles veulent. Mais la plupart du temps, elles manipulent très bien l'eau, pouvant alors créer des illusions, et surtout, elles sont capables de créer des Mgrots. Ce sont des sortes de grottes sous-marines, une sorte de passage magique qui s'ouvre toujours dans un cours d'eau et qui mène à un autre lieu. C'est leur garde-manger quoi.
— Un autre lieu ? Un cours d'eau ? répète lentement Rei.
Sa tête tourne et elle se laisse aller sur le lit. Enid et Bianca se rapprochent d'elle.
— Non ! Ne me touchez pas, je n'ai pas mes gants. Laissez... Laissez-moi réfléchir un instant.
Rei ferme les yeux et inspire de grands coups. La solution est là... Sous ses yeux. Sur sa langue... Il faut juste qu'elle réfléchisse à tout ce qu'elle a entendu et vu ses derniers temps...
Ses yeux s'ouvrent brusquement.
Oh. Mon. Dieu.
Le lac.
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