DISCLAMER : Les personnages de la série Wednesday (2022) sont la propriété exclusive de Tim Burton. Ils sont utilisés ici uniquement à des fins de divertissement et les auteurs de fanfictions n'en retirent aucun profit. Néanmoins, en ce qui concerne le personnage de Rei, de son espèce dénommée "Les Absorbeurs", et des nouveaux personnages inventés, les droits m'appartiennent entièrement. Ainsi, par propriété exclusive, la copie et les utilisations partielles ou totales de mon travail sont interdites et punies de 3 ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende ; conformément au Code de la propriété intellectuelle. Tout droit réservé.

Affaiblie, Rei s'est installée dans les cuisines pour continuer à manger. Elle se dit que c'est le seul moyen de récupérer très vite une santé de fer. Elle se demande souvent si un jour, elle va prendre du poids. Mais cette petite appréhension disparait aussitôt. Quand elle « dort » très longtemps, son corps n'est plus nourri et donc, elle perd du poids. Logiquement, elle reprend donc ce poids quand elle mange beaucoup pour garder une stabilité dans son organisme.

Le cuisinier de l'école lui a gentiment préparé un gros plat de pâtes à la bolognaise. Civilisée cette fois-ci, Rei mange avec une fourchette. Elle mange une bonne heure avant les autres élèves. Mais de toute manière, elle mangera à nouveau d'ici là. Ce qui l'embête, ce sont les cours. Elle n'est pas concentrée. Elle est fatiguée. Elle en loupe encore aujourd'hui.

À ce rythme, elle se demande si échouer aux examens la fera renvoyer d'ici.... Elle ne peut plus retourner à sa vie d'avant. C'est impossible. Pas après tout ce qui est arrivé. Rei n'est plus la même personne depuis qu'elle a mis le pied dans cette école. Elle sait que retourner à une vie de « Normi » la rendrait malheureuse. C'est sûr qu'elle serait en sécurité mais... Honnêtement, elle s'ennuierait. Résoudre des enquêtes avec des proches... Elle adore ça maintenant.

L'assiette de Rei est à moitié vide lorsqu'elle entend un brouhaha parvenir dans les couloirs. Même les cuisiniers se sont regardés entre eux, interloqués par ce changement soudain d'ambiance silencieuse.

Les sourcils de la Française se froncent tandis que sa bouche continue de mâcher le reste de nourriture. Elle s'essuie la bouche avec le dos de sa main avant de poser les pieds au sol et se diriger vers les portes. Les cuisiniers la suivent de près. Plusieurs têtes sortent et observent les couloirs.

Des élèves murmurent ardument et se dirigent droit vers le hall. Rei essaie de déchiffrer leurs expressions... Elle pense apercevoir de l'excitation, de la surprise et de la curiosité.

— Ça ne sent pas bon tout ça, déclare l'un des cuisiniers.

Il a raison. Les élèves ont quitté leur cours pour se rendre dans le hall tous ensemble. Quelque chose se passe. Ça lui rappelle le jour où Tyler est arrivé à Nevermore.

— Est-ce que vous avez entendu Dunsworth dans votre tête ? questionne-t-elle, au cas où.

Ils secouent tous la tête. Les élèves sont donc dans les couloirs à cause de rumeurs.

— Ça n'a pas l'air dangereux... Bien au contraire. Je vais jeter un coup d'œil.

Si c'était dangereux, les élèves hurleraient et se cacheraient. 

Rei sort des cuisines et se dirige tranquillement vers le hall. Quand elle arrive, c'est déjà ce qu'elle pourrait appeler « la pagaille ». Beaucoup sont autour des escaliers. Saint-Clair et Dunsworth tentent de calmer la foule.

À leur côté, Rei reconnaît Dan Harris. Ses yeux s'arrondissent. Saint-Clair le pousse gentiment pour qu'il monte les escaliers tandis que Dunsworth tente de calmer ceux qui veulent monter pour le voir et ceux qui veulent descendre pour le faire partir.

Que fait Dan ici ?

— Cessez vos enfantillages ! Nous vous expliquerons tout ça au moment venu ! explique désespérément Saint-Clair.

Dan a l'air... Chamboulé par tout ce monde. Il scrute un à un les élèves. Son regard finit par tomber sur Rei. Ses yeux s'illuminent d'espoir et il lui fait un signe de main. Rei sourit lentement, les sourcils froncés, et lui répond avec un signe. Elle ne peut pas l'aider, elle est aussi perdue que lui.

— C'est de plus en plus étrange ici, annonce une voix.

Rei se tourne et aperçoit Eugene. Elle lui sourit.

— Que fait-il ici ? C'est un Marginal ?

Elle se sentirait mal d'avoir été dupée une nouvelle fois.

— Non, c'est un Normi.

Eugene se tourne vers elle. Il lui indique ses lèvres.

— Tu as de la sauce tomate au coin des lèvres.

— Oh, merci.

Elle s'essuie à nouveau.

— Mais, l'école peut ouvrir ses portes à des Normis ?

— Je crois oui, mais ça reste rare.

Ils observent tous les deux Dan. Les deux directeurs finissent par réussir à l'emmener dans leur bureau. Quand la porte se claque, les élèves gémissent. Ils finissent par retrouver leur calme et reprennent leurs activités. Le hall se vide de secondes en secondes. Il ne reste que Rei et Eugene.

— Bon... C'était amusant, déclare le jeune homme d'un air déçu.

La porte s'ouvre à nouveau. Saint-Clair se rapproche de la rambarde et observe Rei et Eugene.

— Mademoiselle Langlois, dans mon bureau, s'il vous plait.

Rei lâche un soupir frustré. Son regard se pose sur Eugene puis sur les escaliers.

— Pas encore !

Bientôt, elle devra payer un loyer dans le bureau de Saint-Clair. Mais en plus, ils devront installer un monte-escalier pour elle.

Elle se dirige vers les escaliers et commence à les monter une à une en se tenant à la rambarde. La moitié de pâtes qu'elle a mangé plus tôt n'aura servi à rien.

Au bout de cinq minutes, elle arrive en haut, essoufflée. Saint-Clair lui lance un regard de pitié avant de la laisser entrer dans le bureau. Elle s'affale directement sur l'un des sièges pour reprendre son souffle, épuisée.

— Je m'en sors mieux que toi, apparemment, déclare Dan.

Elle se tourne vers lui. Il lui sourit. Rei se redresse légèrement.

— Contente de te voir en vie aussi.

Saint-Clair fait le tour et s'assoit à son bureau.

— Mademoiselle Langlois, vous serez la guide de Dan ici. Il commence sa nouvelle vie à Nevermore.

Rei fronce des sourcils.

— Pourquoi ? Il n'a pas de pouvoirs.

Saint-Clair et Dunsworth se lancent des regards. Saint-Clair se reconcentre sur Rei.

— Nous avons décidé d'inscrire Dan ici, pour sa sécurité. Il n'a rien avoir avec Morning Song et il est une victime, tout comme vous.

— Sa sécurité ? Ici ? lâche Rei.

Elle se met à rire. D'abord nerveusement puis à gorge déployée. Elle reprend son sérieux lorsque Saint-Clair la foudroie du regard.

— Attendez.... Vous êtes sérieux ?

Elle se tourne vers Dan.

— Crois-moi, c'est loin d'être sécurisé ici.

— Mademoiselle Langlois ! gronde Saint-Clair.

Les deux adolescents se retournent vers les deux adultes.

— Vous allez faire ce qu'on vous demande, un point c'est tout. Nos choix ne vous regardent pas. Dan sera le colocataire de Tyler. Mais vous guiderez Dan durant son séjour, ici, c'est clair ?

De Tyler ? 

Rei a confiance en son ami, mais quand elle n'a pas ses pouvoirs – comme maintenant – elle ne sait pas ce qui peut arriver... Elle préfère ne pas le dire à Dan. Rei hoche alors doucement la tête.

— Bien, vous pouvez sortir, tous les deux.

Rei fait les gros yeux.

— C'est une blague ! Vous m'avez fait monter les escaliers pour trente secondes ?

— Pas de soucis, je vais te porter, ma Rey, annonce Dan.

La Française lui jette un regard noir.

— Parfait et si on tombe dans les escaliers, on mourra ensemble ?

— Les filles n'aiment pas l'histoire de Roméo et Juliette ?

Rei secoue la tête en se relevant. Ils sortent ensuite tous les deux du bureau et se dirigent vers les escaliers.

— Je suis sérieux, je vais te porter.

Rei l'observe de haut en bas. Il porte un gros sac à dos sur son dos et un autre gros sac dans sa main droite. Mourir n'est pas dans ses plans aujourd'hui.

— Non, merci, je vais prendre mon temps. Mais merci d'avoir proposé. Et merci... Pour l'autre jour.

— Mon intervention a été inutile, souffle-t-il.

Il descend les escaliers lentement pour rester face à Rei. La jeune femme ne sait pas s'il parle de sa tentative de secours l'autre jour, de sa proposition qu'elle vient de rejeter... Ou des deux.

— Tu peux éviter de marcher à reculons ? Tu me stresses.

— Je peux aussi glisser le long de la rambarde.

— Encore pire !

Il lui prend la main et imite un prince charmant.

— Ô ma belle Rey, que dois-je faire pour conquérir votre cœur si pur et voyager avec vous dans la galaxie ?

— Arrêter de faire le con, peut-être ? lâche-t-elle en souriant.

Ils se mettent à rire tous les deux et terminent de descendre les escaliers.

— Sérieux, Dan. Ici, c'est dangereux. Alors... Fais attention, OK ?

Il fronce des sourcils. Rei se dit alors que Dan est le genre de rebelle qui ne prend rien au sérieux et qui préfère vivre au jour le jour.

— Il y a des choses qui se passent ici dont tu n'imagines même pas. Même dans tes histoires fictives. Tu as compris ?

— J'ai compris.

— Cool.

Dan se met alors à marcher dans le hall, impressionnée par l'architecture. Il sort son téléphone et prend plusieurs photos.

— C'est trop cool ici ! On dirait Poudlard !

Rei fronce des sourcils, inquiète. 

Ici, Dan ressemble à un pion qu'on vient d'avancer sur un échiquier géant. La seule question qui lui vient en tête est celle-ci : qui est le maitre du jeu ?