Chapitre 1

Il faisait chaud, très chaud dans la salle de Mr. Gulvert. Le discours monotone du professeur d'histoire n'aidant pas, peu des élèves présents faisaient réellement attention à ce qu'il disait. Les élèves qui d'ordinaire étaient plus ou moins attentifs, someillaient sur leur chaise. Newt, jugeant le discours sur les outils du moyen-âge peu à son goût, s'autorisa à décrocher du cours. Voguant dans ses pensées, ses yeux passèrent par dessus les affaires devant lui. Sur son cahier et sur le manuel qu'il n'avait même pas pris la peine d'ouvrir. Sur ses stylos et la trousse ornée du pompon acheté par sa mère à la fête foraine deux jours plus tôt. Au souvenir de cette journée, un vent de nostalgie s'abattit sur lui.

Ce jour là, un dimanche, il avait été réveillé par la lumière filtrant sous les volets. Dès qu'il les eu ouverts, le soleil avait illuminé la pièce, donnant à la poussière voletant dans la pièce une allure de poussière d'or. Après s'être habillé de façon extrêmement rapide d'un jean délavé et d'un sweat gris perle, il descendit dans la cuisine, où sa sœur Dilys était déjà en train de débiter un flot de paroles. Celle-ci s'arrêta de parler lorsqu'il s'assit à la vitesse d'un tortue en face d'une assiette de pain grillé qu'il entreprit de tartiner. Après avoir fini sa première tranche de pain, il essaya de s'intéresser à la discussion, ou plutôt à la cascade de mots jaillissant de la bouche de Dilys qui ne s'intéressaient pas du tout à son petit déjeuner. Sa mère, Hélène, une grande femme aux lourdes boucles brunes, la coupa pour re-exposer le plan de la journée prévue depuis plus d'une semaine maintenant.
- Aujourd'hui, nous allons tous les trois à la fête foraine. C'est toujours bon pour vous ? Même si un non ne sera pas toléré, je préfère poser la question.
- On fera les montagnes russes, hein maman ? Et les loopings ? Et la tour de la terreur ? s'exclama Dilys avec enthousiasme.
- Euh .... Si tu veux, répondit Hélène avec un regard contrit vers son fils, mais avant fini ton ton assiette.
La jeune fille se mit alors à manger voracement, manquant de s'étouffer.

C'est ainsi que Newt se retrouva bringuebalé dans les manèges à sensation forte pendant toute la journée, en ayant qu'un quart d'heure pour déjeuner. Le rêve. Surtout quand on est quelqu'un d'hyper sensible, lent et que l'on a tendance à vomir dès que l'on est un peu bousculé. Mais le mieux ou plutôt le pire se passa à leur arrivée le soir.

En arrivant Newt et Dilys furent envoyés sous la douche malgré les protestations de la jeune fille de treize ans qui voulait jouer dehors. L'eau fraîche rassenera Newt qui sa douche prise s'enfonça dans son lit avec un bon livre. L'histoire de Percy Jackson l'emporta et il dévora les chapitres les uns après les autres. Les pages se succédaient, toutes parlant des exploits de Percy et de ses amis Annabeth et Grover. Bien que l'histoire soit passionnante, les bonnes odeurs de lasagnes qui venaient de la cuisine devenaient de plus en plus entêtante, de plus son ventre commençait à crier famine. Il était vide depuis qu'il avait tout laissé dans une poubelle le teint verdâtre. Lorsqu'il ne put continuer à ignorer les gargouillis de son estomac, il se releva et traversa sa chambre jusqu'à la porte. Il dormait dans cette grande pièce depuis toujours. Il l'aimait beaucoup cette grande pièce aux larges fenêtres et aux murs blancs supportant la bibliothèque en bois clair qu'il avait mis un point d'honneur à garnir de toutes sortes de livres. Ainsi les contes pour enfants succédaient aux romans policiers à ceux d'aventure. Sa bibliothèque était son trésor le plus précieux, mais c'était normal compte tenu de sa famille. Les membres de sa famille avaient toujours étaient gardiens des histoires afin de veiller à ce qu'aucune ne soit jamais oubliées. Tous devaient alors s'évertuer à toutes les connaître, ce qui n'était pas une mince affaire.

Arrivé en bas de l'escalier de bois, Newt entendit des rumeurs provenant de la cuisine.
- De toute façon, le contrôle, il n'est que jeudi. J'ai le temps, maman.
- Je sais que tu as de bonnes notes mais révise un peu tout de même.
- C'est bon, je suis la meilleure de la classe, ça ne suffit pas ?
- Pourquoi tu ne vas pas réviser ? s'enquit Newt en se joignant à la conversation et en faisant sursauter les deux femmes, enfin plus ou moins pour certaines.
- Je vais réviser ! C'est juste que Céleste m'a invitée mercredi après-midi. Mais maman ne veux pas me laisser y aller parceque je dois "reviser" pour le contrôle bilan de maths, expliqua la jeune fille exaspérée, après le premier choc passé. De toute façon, il y aura aussi Agathe et Polly. On va regarder Harry Potter 4. Je ne peux pas louper ça, c'est la seule qui a les DVD et en plus ses parents ne seront même pas là donc on pourra...
- D'accord, tu peux y aller, la coupa Hélène en ouvrant le four.

Cela produisit un nuage de vapeur qui les empêcha de voir pendant une micro seconde. La mère des deux enfants décida alors que les lasagnes étaient cuites et sortit le plat du four. Newt et Dilys se jetèrent un air complice en se léchant les babines.
- Bon qui doit mettre la table ?
- Pas moi ! s'écrièrent les deux jeunes gens en même temps.
- Je l'ai mise hier, hein maman.
- Non ! C'est pas vrai ! C'était moi !
- Arrêtez tout de suite de vous disputer ! s'écria Hélène en coupant court au débat. Ce qui m'étonne c'est que votre père ne soit toujours pas rentré.

Il était vrai que depuis maintenant un quart d'heure, elle jetait de fréquents coups d'oeil à l'horloge.
- Dès qu'il est avec ses amis ils parlent pendant des heures. Des vraies pipelettes ! répondit Dilys avec un air faussement en colère. Il reviendra très vite.

Il fut décidé d'attendre Lorran, le père des deux enfants et le mari de Hélène en mettant la table. Dilys s'empara alors de quatre assiettes, laissant les couverts à son jeune frère. L'activité ô combien passionnante fut cependant de courte durée. Au bout de quatre minutes cinquante trois secondes la table était fin prête. Une longue commença alors.

Au bout d'un certainmoment un Dddrrriiiinnnggg déchira le silence pesant. Eh non, ce n'était pas la sonnette mais le téléphone. Hélène se précipita et décrocha. Elle écouta attentivement son interlocuteur en lâchant de temps à autre des "Vous êtes sur", des "Non! Impossible!" et toutes sortes de phrases absolument pas intrigantes.

Lorsqu'elle raccrocha au bout de longues minutes, Hélène fila dans l'entrée, les adolescents à ses trousses. Elle prit un manteau, ses clés de voiture et se tourna enfin vers ses enfants qui la regardaient la forme en bouche de O sans rien comprendre.
- Vous allez rester ici, je dois faire vite. Bernard arrive. Je vais surement rentrer tard, ne m'attendez pas pour manger et pour vous coucher. Et surtout pas de bêtises, ajouta t-elle en regardant sa fille.
- Mais maman. Qu'est ce qu'il se passe à la fin ? Explique nous ! répondit celle-ci en finissant de lancer sa tirade à la porte.

Dix minutes plus tard, Bernard arriva à la maison. C'était un petit homme aux cheveux clairsemés et aux yeux d'un bruns clairs qui l'avaient depuis longtemps lâché, l'obligeant à porter des lunettes. Dès que Bernard eu passé le pas de la porte il fut assailli par les deux compères qui lui réclamaient des explications. Il réussir tant bien que mal à les faire asseoir sur le canapé tandis que lui se posa dans un fauteuil assorti en face d'eux. Il commença alors son récit.
- Comme vous le savez, Mattieu nous avait invité chez lui pour porter un toast à son nouveau livre, commença t-il, puis pendant que nous étions en train de discuter, vôtre père est soudainement tombé dans les pommes et là impossible de le réveiller. Mais en même temps, il avait l'air conscient car il marmmonait. Au bout d'une minute il a commencé à cracher du sang et a arrêter de respirer. Nous l'avons tout de suite conduit aux urgences.
- Et il disait quoi ? demanda Newt.
- Des choses du genre "reformation", "catastrophe" et "sucette"...

- Mr Newt Wilson ! Je suis là ! Répondez moi !
La phrase presque criée tira Newt de ses pensées. Il se tourna vers son professeur et le regarda d'un air ébahi espérant de tout coeur de ne pas s'être endormi.
- Je ne sais pas, monsieur, répondit il à la surprise générale.
- Veuillez être plus attentifs la prochaine fois, reprit Mr. Gulvert d'un ton sec. Qui peut donc me dire quel outil a remplacé l'araire à cette époque là ?

Plusieurs mains se levèrent mais Newt se desinteressa automatiquement de la réponse et se tourna vers Félix, son meilleur ami de toujours. Celui-ci était plutôt grand, avec des cheveux roux et un sourire malicieux. Comme toujours, il était en train de jouer avec sa trousse. Aujourd'hui, il voulait construire une fusée avec son taille crayon, ses ciseaux et sa gomme. Bref, il était super attentif.
- Ça faisait combien de temps qu'il m'appelait comme ça ?
- Une minute je crois, lui répondit son ami qui n'en savait rien.
Et cela dit, il retourna à sa fusée.

Newt essaya de suivre le cours en vain et fut soulagé quand la sonnerie sonna. Il se dépêcha de ranger ses affaires et sortit en compagnie de Félix en direction de la sortie.

Beaucoup de monde s'était demandé comment ces deux là étaient devenus amis. Newt était petit avec des cheveux de jais et des yeux aux paillettes dorées qui étincelaient au soleil, alors que Félix était l'inverse. Mais au delà de l'apparence physique qui n'est franchement pas un critère pour l'amitié, ils étaient immédiablement différents. Félix était populaire et toujours souriant, il parlait avec tout le monde. De son côté Newt était timide. Mais ils étaient amis et personne ne pouvaient rien y redire.

Arrivés devant le portail, ils se séparèrent et Newt pris le chemin de sa maison.

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#concoursdécriture

Wahou 1674 mots ! C'est énorme ! J'avais d'ailleurs franchement hésiter à couper le chapitre en deux mais je n'ai pas réussi.

Merci beaucoup d'avoir lu jusque là !!!

Dites moi, c'était comment ???

Me 😉

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