Even apprit, quelques jours plus tard après son coming-out, qu'Ael s'était séparé de sa copine. Voulant en connaître la cause, Even avait attendu le samedi suivant pour se rendre chez son ami. Il avait enfourché son vélo en milieu d'après-midi et avait pédalé jusque chez lui.

Even, comme à son habitude, appuya son vélo contre la façade de la maison. Il sonna et attendit. Il angoissait un peu, car il savait qu'Ael serait seul chez lui, ses parents travaillant tous les deux le samedi.

Even eut l'impression que l'éternité passa devant lui, avant qu'Ael ne daigne ouvrir la porte. Ses yeux étaient rouges et gonflés, comme s'il avait passé sa matinée à pleurer.

Ael laissa entrer son ami, légèrement à contrecœur, avant de refermer derrière lui. Ils se dirigèrent en silence dans le grand salon, où ils s'assirent côte à côte sur le canapé. Ils ne se touchaient pas.

Gêné, Even prit la parole le premier.

- Donc... tu as cassé. Pourquoi ?

Il tourna la tête vers Ael, qui le regardait déjà. Ses yeux étaient plus sombres que d'ordinaire. Leur contact visuel sembla brûler Even, qui se détourna malgré lui. Il ne supportait pas de le voir comme cela.

- A cause de toi.

Even sursauta. Il écarquilla les yeux.

- Moi ? Mais...

Ael ne lui laissa pas le temps de parler plus, qu'il glissa sur ses genoux, face à lui. Il loucha un instant sur les lèvres d'Even.

- Parce que la seule personne avec qui j'ai envie d'être, c'est toi. Personne d'autre que toi.

Even cru défaillir en l'entendant. Encore plus quand la bouche d'Ael se lia à la sienne pendant une seconde. Elles se frôlaient, se cherchaient. Even finit par reculer légèrement, ne voulant pas succomber à la tentation trop tôt.

- Pourquoi ? Répéta-t-il encore une fois.

- Nous ne sommes pas amis, déclara Ael, nous sommes bien plus que cela.

A peine eut-il terminé sa phrase, qu'il se réempara des lèvres d'Even pour l'embrasser sans relâche, encore et encore, jusqu'à ce qu'ils n'en puissent plus.

FIN