ah, qu'est-ce que je donnerai pour dormir dans tes bras ce soir.
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La brise nocturne frappe paisiblement mon visage, et je savoure ce tranquille vent frais.

Assis sur un muret près de l'arrêt de bus, j'attends docilement la fin de la conversation téléphonique qu'a entamé Seokjin avec Jungkook, se plaignant du léger retard de dix minutes de nos deux plus jeunes amis.

C'est qu'il aime pas le retard, l'autre.

Taehyung arrange un peu son écharpe rouge, avant de lancer à mon attention ;

" Quand tu lui parleras, tu dois rester fort, compris ? Quand tu es prêt, fais moi un signe, je m'arrangerai pour vous laisser seuls. "

J'hoche silencieusement la tête, le gratifiant d'un sourire sincère.

Seokjin vient à notre rencontre, vociférant quelques insultes à l'égard des deux retardataires.

" Jungkook et Jimin arrive dans cinq minutes, ils se sont trompés d'arrêt ces idiots. "

Il secoue la tête, l'air désespéré, avant de se laisser tomber sur le muret, à mes côtés.

Et j'ai pu passé les cinq minutes qui me séparent de mon destin funeste à entendre les injures de Seokjin et les conseils qui se veulent bienveillants de Taehyung, mais qui ne font qu'accentuer mon angoisse.

Et puis, le bus des deux jeunes arrive promptement, s'arrête devant nous, et ouvre ses portes pour laisser sortir nos amis.

Et tout me paraît plus pesant lorsque ses mèches blondes descendent du bus.

Il porte une simple veste en jean ; il n'a même pas arrangé ses cheveux ; il porte banalement un tee-shirt ample et un jean ; mais il est plus beau que jamais il ne l'a été en cet instant.

Je pince mes lèvres gercées par le froid, alors que je sens la tape amicale de Taehyung sur mon épaule.

Jimin s'approche rapidement de nous, afin d'enlacer Seokjin contre lui.

Après tout, lui aussi n'a pas vu l'aîné depuis longtemps.

Mais je ne peux empêcher mon cœur se serrer, et de penser qu'avant c'était moi qu'il serrait aussi fort.

Il desserre son étreinte, et raconte à quel point notre ami l'a manqué, d'a quel point il est surpris de le voir maintenant, d'à quel point il est heureux d'être là, dans ce lieu bourré de souvenirs, avec ses chers amis.

Et entendre sa voix, sa douce et fluette voix, fait retourner mon estomac.

Il sourit sincèrement, rit de tout son cœur, et serre avec toute l'affection du monde le torse de Seokjin.

Il paraît tout bonnement comblé.
Sans moi.

Peut-être que finalement je ne devrai pas lui enlever sa joie, que je ne devrai rien lui dire, que je devrai le laisser heureux, que je ne devrai pas le déranger avec mes sentiments.

Après tout, ce n'est pas moi qui l'ai rendu heureux.

Je souffle, et secoue la tête.
Je ne dois pas flancher, je dois vraiment parler à Jimin, quitte à être égoïste le temps d'une soirée.

Peut-être que je pourrai enfin être heureux, après m'avoir libéré d'un poids ?

Et je relève ma tête, et croise le regard incandescent de Jimin.

Tout se paralyse ; mes synapses ne réagissent plus, mes lèvres qui tremblotent depuis tout à l'heure se sont arrêtées, et mes yeux ne peuvent que contempler la beauté nymphique du blond.

Ma respiration devient de plus en plus lourde à chaque seconde qui rythme notre échange, mais qui est rompu par la petite main du plus jeune, qui m'intime de la serrer.

Et la réalité me frappe de plein fouet.

Non, Jimin n'a pas senti quelque chose dans son ventre pendant cet échange.
Non, il n'a pas voulu m'embrasser.
Non, il n'a pas regretté le temps passé.
Non, il n'a pas senti son cœur presque s'arracher de sa cage thoracique.

Non, il n'a pas voulu réanimer notre flamme.

Jimin m'a presque oublié ; et il tend sa main vers moi.

Alors je la serre, impassible, et ce contact m'électrise sur place.

Sa main est si douce, tellement douce, comme dans mes doux souvenirs.
Et ça m'empêche de la laisser s'en aller.

Mais Jimin retire finalement sa paume, avant de la diriger vers Taehyung.

Et je sens quelque chose se briser en moi.
Un grand vide ; ma main a envie de serrer encore une fois la sienne.
Et ce plaisir égoïste ne veut pas quitter mon esprit.

Je secoue vivement ma tête, ne voulant pas être attaqué par les remords du passé, et me lève pour suivre mes amis, qui s'aventurent déjà sur le chemin menant au festival.

Peut-être que mes sentiments sont juste trop lourds à garder.