1975

Le printemps peut être surprenant en Angleterre. Une journée il fait bon, doux et une agréable brise nous rafraîchit en cas de trop grande chaleur. Un autre jour des éclairs et la pluie fendent les cieux pour s'abattre sur les malheureux passants qui ne sont pas à l'abri. Mais en cette journée printanière, il n'y avait rien de tout cela.

Il faisait gris, une épaisse brume couvrait la ville de Londres rendant Alastor Maugrey encore plus exécrable que d'habitude. Assis à la table d'un café londonien, il maudissait le professeur Dumbledore d'avoir choisi cette journée pour le recrutement. Il aurait préféré pouvoir remplir une mission, ce genre de temps rendait les filatures très faciles et c'était principalement ce qu'on lui demandait de faire en ce moment. Mais non, il avait fallu que le professeur choisisse cette journée pour le réquisitionner alors qu'il avait mieux à faire que de s'occuper de gamins arrogants. Prendre un Black ! Dumbledore avait vraiment perdu l'esprit ! Ces gens-là n'étaient pas fiables et Alastor Maugrey avait déjà assez de problème avec les Light pour s'occuper d'un autre héritier sang-pur. De toute façon, il était contre cette idée d'organisation depuis le début. Il fallait laisser les Aurors faire leur travail.

Alastor observa d'un œil mauvais les passants qui attardaient leur regard sur son visage aux nombreuses cicatrices. Les clients du café par contre ne lui offraient aucune attention et c'était mieux ainsi. Alastor avait la baguette facile et une fâcheuse préférence pour le sort Stupéfix. L'homme grogna en regardant sa montre lorsqu'il sentit une présence derrière lui.

— Hé bien Alastor. Tu en tires une de ces têtes, salua une voix féminine à côté de l'homme. Tu vas faire peur à nos recrues.

— Tu es en retard Bones ! rugit Alastor. J'espère que tu n'as pas été suivie au moins. Par cette brume, les filatures sont faciles. Alors...

— Vigilance constante. Oui, oui, je sais, marmonna une jeune femme brune en s'asseyant en face de lui. Gideon aussi est en retard et moi j'ai des enfants dont je dois m'occuper !

— Prewett est toujours en retard. 'Fallait pas faire d'enfant Bones.

— Je ne suis pas toujours en retard, gronda une voix derrière eux. Quand est-ce que vous allez arrêter avec ça ?

La femme sursauta alors qu'Alastor roulait les yeux et rangeait son antique montre en bronze. Un homme aux alentours des vingt-cinq ans s'assit à côté de Maugrey. Il avait une chevelure rousse bouclée et des yeux bleus clair, sa bouche était tordue en une moue agacée.

— J'étais suivi alors j'ai du déposer le paquet chez Edgar d'abord.

— J'espère que tu n'as pas réveillé les enfants, dit la femme.

— Non Cassie je n'ai pas fait de bruit, soupira le roux. Bon, c'est qui aujourd'hui ?

Cassie lui jeta un regard agacé et sortit une liasse de papier de la poche de son manteau. Elle les feuilleta rapidement en marmonnant des choses inintelligibles, puis tendit les documents à son partenaire.

— Trois élèves de Poudlard. Un Poufsouffle, un Gryffondor et une Serpentard, leur apprit-elle. Une drôle d'association si vous voulez mon avis...

— Dont un Black, grommela Alastor.

— Fallait bien étoffer la collection après Brand et Light. Mais bon, Dumbledore ne s'est jamais trompé dans son choix de recrutement alors je pense qu'on peut lui faire confiance... C'est Albus Dumbledore après tout. Même s'il a tendance à avoir le coeur trop tendre, déclara Gideon d'un air sombre.

— Tu as les noms Cassiopeia ? demanda Alastor en farfouillant dans les papiers.

La jeune femme brune lui jeta un regard glacial alors que Gideon essayait de retenir un éclat de rire en voyant Alastor se perdre dans les termes technique des documents de Dumbledore.

— Ne m'appelle pas Cassiopeia, siffla Bones entre ses dents. Stupide nom sang-pur... Et oui, j'ai des noms. America Wile pour la Serpentard.

— La fille de l'ambassadeur américain, Ethan Wile, commenta Gideon.

— Edmund Rockfort le Poufsouffle, continua Cassiopeia en adressant toujours un regard glacial à Alastor.

— Un Allemand vu son nom, devina le roux.

— Exact, le fils de la chef du Département des Relations Intermagiques allemand, précisa Cassiopeia. Il est arrivé en deuxième année à Poudlard. Et enfin Sirius Black dont je pense que vous avez entendu parler.

— Mouais, j'ai entendu parler de lui... Apparemment c'est une forte tête, imprévisible et arrogante mais qui déteste sa famille, déclara Alastor.

— Ça reste tout de même sa famille, pointa Cassiopeia.

— C'est justement une aubaine. Il n'y a rien de plus destructeur que la haine familiale. Au moins il ne manquera pas de détermination quand il se battra contre sa cousine. Bellatrix Black est une vraie plaie. Et puis avoir un objectif précis lors d'une guerre, c'est très important.

— Donc vous voulez pousser un enfant à détruire sa famille ? demanda froidement Bones. En tant que mère, je trouve ça absolument horrible !

— Je ne veux rien du tout, rugit Alastor en tapant du poing sur la table. Je suis contre cette idée depuis le début ! Et prendre un Black, c'est totalement illogique !

— Je trouve ça parfaitement logique, intervint tranquillement Gideon en essuyant le cadran de sa montre du bout du doigt. Sa parole aura du poids pour les autres. Un Black qui convainc de ne pas rejoindre Voldemort, c'est exactement ce qu'il nous faut. L'efficacité des Light n'est plus à prouver, ni même celle de Brand. Ils font parti de famille influentes alors leurs voix ont du poids. Ce sera la même chose pour Black... En plus les Black sont connus pour leur puissance magique.

— N'essaie pas de nous rouler dans la farine Alastor, on sait tous que tu les as pris sous ton aile. Même les Light. Tu les adores tous ces gosses ! Il suffit de te voir lors des entraînements, avança Cassiopeia.

— Les Light sont de bons sorciers, tout le monde peut apprécier ce genre de qualité. Et ce qui me plaît dans les entraînements, c'est quand ils me supplient d'arrêter, rétorqua Alastor d'une voix bourrue.

— Tu es une vraie tête d'hippogriffe, on ne tirera jamais rien de toi, soupira Gideon.

— Les gosses ne sont pas si mal, admit Alastor après un temps de silence. Mais ils sont trop jeunes...

— Ah je le savais ! s'exclama Cassie triomphalement. Tu es complètement...

Les coups d'une horloge retentirent, interrompant la sorcière dans sa phrase. Big Ben venait de sonner sept coups et déjà les lampadaires dans la rue s'allumaient. La rue fut baignée d'une douce clarté qui illumina le visage grave d'Alastor.

— Il est l'heure. Allons-y, ordonna-t-il en se levant.

Gideon masqua un sourire face à la mine dépitée de Cassiopeia qui n'avait pas pu finir sa tirade. Cette dernière se mit à fixer la rue d'en face avec un air morne. Cette rue était séparée par un long passage piéton sur lequel s'abattait durement la pluie. Trop occupés à se disputer, les trois adultes n'avaient pas remarqué le début d'averse qui réduisait encore plus leur champ de vision. À cause de cela ils ne remarquèrent pas les silhouettes qui glissaient de toit en toit, fluides et discrètes, fondant dans les ombres.

La nuit était tombée rapidement et ce fut sous la lumière des lampadaires que les trois sorciers virent Albus Dumbledore arriver au détour d'une rue. À ses côtés marchaient rapidement trois adolescents aux airs perdus et exaspérés. Sans doute que le professeur faisait planner le mystère sur la raison de leur présence à Londres. À sa droite se tenait un adolescent au port de tête altier, à la démarche assurée et à la chevelure noire qui commençait doucement à pousser. À la gauche du professeur marchaient deux silhouettes plus petites, un jeune homme blond à l'air enjoué et une fille brune à l'air frustrée. Albus Dumbledore affichait un léger sourire, ce qui lui valait des coups d'œil furieux de la part de la Serpentard.

— Arrogance dans la démarche, yeux gris acier et chevelure noir jais... Nous avons bien affaire à un Black, commenta Gideon.

— La fille doit être Wile et le blond Rockfort, ajouta Cassiopeia. Pourquoi s'arrêtent-ils ?

En effet, les trois adolescents avaient été arrêtés d'un geste par l'éminent sorcier qui fixait les toits d'un air inquisiteur. Alastor grogna en se rendant compte de son erreur. Il n'avait pas installé de sortilèges d'alerte... Les Mangemorts avaient déjà du passer à travers les mailles des filets de la surveillance postée dans toute la ville. Il plongea la main dans sa poche, prêt à dégainer sa baguette quand soudain une silhouette apparue au coin de la rue. Elle avançait à grands pas en faisant de vagues gestes avec sa main droite, Alastor dut plisser les yeux pour reconnaître une baguette habilement cachée dans la manche du sorcier. En relevant la tête, il reconnut avec stupeur l'homme qui s'avançait.

— Est-ce que quelqu'un était au courant que le patron venait ? couina Gideon d'une voix peu virile.

— Par Merlin ! J'ai oublié de lui rendre mon rapport d'hier, je vais encore me faire remonter les bretelles...

— Là c'est sûr qu'ils ne vont pas attaquer, commenta Alastor.

Car même un mangemort suicidaire n'irait pas croiser la baguette avec Albus Dumbledore, le directeur de Poudlard, et Fleamont Potter, le chef du Bureau des Aurors. Ce dernier s'avançait vers le professeur, le saluant d'un hochement de tête respectueux que lui rendit poliment le vieux sorcier. Le regard de Fleamont se posa alors sur les trois jeunes qui l'accompagnaient. Les coins de ses lèvres frémirent et l'ombre d'un sourire apparut sur le visage du chef quand son regard se posa sur celui, interloqué, du jeune Black. Les trois Auror se dépêchèrent de rejoindre l'étrange groupe, dévoilant leur présence aux partisans du Seigneur des Ténèbres.

— On ignorait que vous seriez là chef, salua Gideon sans masquer son étonnement.

Les trois élèves sursautèrent en découvrant le groupe d'adultes et Alastor maugréa un vague « vigilance constante » qui arracha un sourire à Fleamont.

— J'ai pourtant dit à Alastor que je vous accompagnerai.

Gideon et Cassiopeia lancèrent un regard agacé à leur partenaire qui se contenta d'hausser vaguement les épaules.

— Je ne lis jamais les mémos. Je vois pas pourquoi j'aurais commencé aujourd'hui.

— Est-ce qu'on pourrait savoir ce qu'on fait là ? demanda nerveusement la fille en enroulant une mèche de cheveux brune autour de son doigt.

Alastor roula les yeux avant de prendre la parole.

— Pour commencer, va falloir arrêter avec vos petits tics ! Ça pourrait vous trahir lors d'une mission. Ensuite, faut jamais suivre quelqu'un sans savoir où vous allez. Mais ça je pensais que vos parents vous l'auriez déjà appris !aboya-t-il.

— Ma mère était trop occupée à me dire que j'étais une erreur pour faire mon éducation, annonça Sirius.

— Je vois ce tu voulais dire par haine familiale, Alastor, grimaça Cassiopeia.

Elle n'était pas la seule, Albus adressa un regard entendu à l'élève tandis que Fleamont contractait la mâchoire en dévisageant le jeune Black d'un air presque paternel. Gideon et Alastor restèrent de marbre, peu impressionné. Ils avaient vu pire, bien pire... Ils avaient du arracher Brand aux griffes de l'Enfer.

— Heureusement leurs gènes de dégénérescence ne m'ont pas atteint et j'ai réussi à assimiler un minimum de politesse. Je m'appelle Sirius Black, je suis en cinquième année à Gryffondor.

— Bones, Auror des dérivés du Département des Mystères, salua Cassiopeia en lui serrant la main.

— Prewett, Auror des Services Spéciaux, se présenta Gideon avec un sourire amusé.

— Maugrey, Auror des Services Spéciaux et des Missons Spéciales, déclara Alastor après un instant d'hésitation.

Il hésitait toujours à donner son nom aux nouveaux venus, un des effets de sa paranoïa.

— Et Fleamont Potter. Chef du Bureau des Aurors mais ça tu le sais déjà Sirius.

— Je ne savais pas que vous faisiez parti de tout ça Monsieur Potter...

— Si tu pouvais éviter d'en parler à Euphemia ou James... Demanda Fleamont avec gêne.

— Je ne dirai rien, promit Sirius à contrecœur.

— Même sous la torture ? demanda Alastor d'un air imperturbable.

— Alastor, soupira le professeur Dumbledore alors que Fleamont secouait la tête.

— Je m'assure de la qualité des effectifs. J'en ai bien le droit vu que c'est moi en charge des entraînements, avança Alastor.

— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée ça, commenta alors le Poufsouffle les sourcils froncés.

— Vous comptez nous remettre entre les mains de ce dangereux personnage ? s'exclama la Serpentard en direction de Dumbledore. Il a l'air encore plus louche que Black !

— Hé !

— Nous avons à faire à une aristocrate dis donc, se moqua Gideon.

— Je ne me souviens pas vous avoir adresser la parole, rétorqua sèchement America. Comment vous appelez-vous déjà ?

Gideon fronça les sourcils et balbutia vaguement son prénom, l'air interloqué. Cassiopeia pinça les lèvres pour éviter de rire alors que Fleamont ne s'en privait pas. Alastor toisa la jeune fille qui se redressa et le fixa avec agacement.

— Je m'appelle America Wile, je suis à Serpentard en cinquième année. Et franchement je ne vois pas ce que nous faisons dans ce trou à rat, râla America en observant les journaux déchirés par terre d'un air dégoûté. Vous êtes priez de me vouvoyer.

Les adultes la dévisagèrent sans cache leur surprise alors que Sirius tournait la tête, les lèvres fermement serrées pour réprimer le rire qui montait dans sa gorge. Il adorait voir America jouer à la sang-pur condescendante.

— Elle va bien s'entendre avec Light et Branden, elle, marmonna Gideon.

— Light ? relevèrent simultanément Sirius et America en se tournant vers lui. Camille Light ?

— Ah s'ils se connaissent déjà ça explique bien des choses, soupira Gideon en roulant les yeux.

— Vous la connaissez ?

— On est amies, on a étudié trois ans à Ilvermony ensemble. On est resté en contact, je vais même lui rendre visite aux prochaines vacances, répondit America sur un ton plus léger. Et c'est la correspondante de Sirius...

— Ouais on s'est revu l'année dernière... J'ai toujours su qu'elle faisait partie d'un truc louche, grommela Sirius. Elle m'en a même pas parlé...

— J'espère bien qu'elle ne t'en a pas parlé, le W.O.R.L.D est une organisation clandestine, rappela Gideon.

— Quand même...

— Moi c'est Edmund ! Poufsouffle en quatrième année. Pas de vouvoiement avec moi, intervint Edmund avec un grand sourire. Je ne sais absolument pas de qui vous parlez !

— C'est bien un Poufsouffle, commenta Cassiopeia.

Sirius hocha la tête avec un petit sourire. Néanmoins les adultes ne manquèrent pas la façon dont il déglutit légèrement. Les trois adolescents avaient beau se conduire avec légèreté, le fait est qu'ils avaient les entrailles nouées et la gorge sèche face à toutes ses personnalités célèbres. La seule qui gardait une assurance débordante était America, habituée à ce genre d'atmosphère. Après tout les Wile étaient très proches des McKinnon qui faisaient partie de l'élite sorcière anglaise. Fixant toujours Maugrey sans ciller, la Serpentard remit à nouveau une mèche de ses cheveux, qui voletaient autour de son visage, derrière son oreille. Le vent s'était levé.

— Il faudrait peut-être songer à partir, ils ne vont sûrement pas attendre plus longtemps. Leur renforts sont sûrement déjà arrivés, déclara nerveusement Fleamont en observant les toits.

— Ils ? répéta curieusement Sirius.

— Les mangemorts, clarifia Alastor alors qu'un sort explosait un mètre derrière lui. Restez à couvert les gamins.

Fleamont créa un sortilège du bouclier alors qu'un autre sort fusait d'un toit et que des cris retentissaient. Immédiatement, les sorciers dégainèrent leurs baguettes excepté le professeur Dumbledore qui sortit tranquillement une brosse à cheveux noire, que Sirius reconnut avec indignation comme étant la sienne, et une montre en or.

Alastor et Cassiopeia sortirent du champ du bouclier et Maugrey lança un sort aux Mangemorts sur le toit alors que Cassiopeia jetait des sortilèges repousse-moldus. Alastor évita un sort, dévia et plongea au sol pour esquiver un objet indéterminé. Il reconnut avec stupeur un couteau et durant cette seconde les Mangemorts en profitèrent pour jaillir des toits et même, pour certains, sauter au sol. Gideon poussa un juron et protégea Maugrey d'un Impardonnable alors que ce dernier attaquait un Mangemort à l'air baraqué.

— Dix, décompta calmement Dumbledore en tendant la brosse. Neuf...

Alastor repoussa un sort et se dirigea vers le groupe, toujours protégé par Fleamont.

— Huit...

Il attrapa la large brosse et Cassiopeia immobilisa un Mangemort en poussant un cri de douleur. Du sang coulait de sa joue et ses cheveux étaient en bataille, son élastique avait lâché son impressionnante chevelure.

— Sept...

Gideon para une attaque et attrapa la main de sa collègue. Il commença à courir en la tirant alors qu'elle faisait apparaître un bouclier au dessus d'eux.

— Six...

Cassiopeia glissa dans une flaque d'eau, son sortilège vacilla et un maléfice l'atteignit dans sa jambe gauche. Elle retint un nouveau cri alors que sa cuisse se mettait à gonfler en la brûlant. Elle se mordit la joue et se remit à avancer avec un regard féroce.

— Cinq...

Sirius leva sa baguette et d'un geste précis lança un Stupéfix à l'adversaire de Gideon, le roux peinant à avancer. Cassiopeia tomba par terre et America la visa et clama « Levicorpus Acciomentia Cassiopeia ».

— Quatre...

Sous les regards surpris de Fleamont et même d'Alastor, l'Auror s'éleva dans le ciel et lévita jusqu'au groupe, plus précisément jusqu'à America. Mais cette dernière eut la présence d'esprit de s'écarter à la dernière minute. Cassiopeia rentra dans le mur et poussa un gémissement plaintif alors que Fleamont l'aidait à se relever.

— Trois...

Gideon courut, rentrant dans Alastor alors qu'il s'arrêtait et attrapa la brosse en même temps que Bones, toujours mal en point. Maugrey aida Gideon à se redresser et stabiliser. Les sortilèges des Mangemorts fusaient toujours mais ricochaient sur le bouclier du chef des Auror.

— Deux...

Sirius ne put retenir un léger sourire, l'adrénaline réveillant une sensation d'euphorie en lui, alors qu'Edmund immobilisait le Mangemort baraqué qui se précipitait sur le groupe. Il tomba raide comme un Brossdur au sol. Edmund esquissa un sourire satisfait en rangeant sa baguette. La pluie tombait toujours durement sur eux, ils étaient tous trempés jusqu'aux os.

— Un...

— C'est délirant !

— Bienvenue dans le WORLD gamin, annonça Alastor d'un ton bourru.

Les sept personnes disparurent, emportées par le Portoloin, alors qu'une longue silhouette à l'air élancée apparaissait au détour d'une rue. Un capuchon tombant sur sa tête, Lord Voldemort observait l'endroit où se trouvait ces stupides résistants et ce naïf de Dumbledore une seconde plus tôt. Il releva la tête pour voir certains de ses fidèles sur le toit et le reste gisant au sol devant lui. Le Seigneur des Ténèbres s'avança parmis les blessés, l'air impassible, en faisant tournoyer sa baguette entre ses doigts. Son visage au teint pâle, ses yeux sombres aux reflets rouges et ses mèches de cheveux noir jais étaient visible derrière sa capuche et un Mangemort tressaillit au sol en le reconnaissant. Au loin, un gémissement se fit entendre. Voldemort se redressa, les yeux brillants de fureur et leva sa baguette.

— Avada Kedavra !

Le gémissement s'éteignit en un gargouillement pitoyable et un sourire fou se dessina sur les lèvres du mage noir. Il leva à nouveau sa baguette et, en passant entre les rangs de ses blessés, répéta l'opération qui lui était plus que jouissive. Ses serviteurs essayaient de se justifier par la présence de deux des plus grands sorciers au monde, pleurant même pour certains, assurant à leur Maître qu'ils feraient mieux la prochaine fois. Pauvre fou, il n'y aura pas de prochaine fois. Personne ne décevait impunément le grand Lord Voldemort. Aujourd'hui avait été une occasion en or pour arrêter quelques-uns des membres les plus importants de la résistance de Dumbledore et ses suivants avaient échoué à les arrêter. Arrivé au dernier homme, Voldemort poussa un grognement de frustration et l'acheva avec ennui. En haut des immeubles, ses fidèles se recroquevillèrent tous sur eux-mêmes. Tous sauf une, arrivée quelques secondes avant son maître, au sourire aussi fou que ce dernier.

— Morsmordre ! hurla-t-elle, la baguette et son visage tournés vers le ciel gris.

Une immense tête de mort verte éclaira le ciel et Lord Voldemort releva la tête.

— Bellatrix ! Donne-moi les noms de ces traîtres !

Bellatrix baissa la tête, un éclat de folie et d'admiration brillant dans ses yeux onyx. Ses yeux croisèrent ceux plus froids de son seigneur et elle les baissa précipitamment en un geste soumission. Néanmoins, elle ne perdit pas son sourire et prononça un nom, le seul qui comptait à ses yeux.

« Sirius Black »