Chapitre 7 : Dear Sister.
Septembre 1976
Chapter 7 : Dear Sister
Camille n'avait jamais eu une fibre artistique très développée, elle aimait écrire mais se révélait être une catastrophe en dessin et peinture. Pourtant aidée de sa baguette elle avait accompli des miracles dans sa nouvelle Salle Commune. Oh, cela ne plairait certainement pas à ses camarades mais au pire elle laisserait le blâme tomber sur Sirius. Après tout, les murs c'était son idée. Bon certes c'était Camille qui avait choisi les couleurs... Mais franchement face à cette œuvre d'art, qui pourrait critiquer ? Entièrement repeints, les murs étaient beaucoup plus charmants. Ils étaient désormais rouge, orange, jaune, vert, bleu d'un côté, blanc et noir de l'autre. Sur le mur blanc et noir, inscrit en rouge sang Sirius avait marqué « Mais faites l'amour pas la guerre. Détendez-vous les racistes. »
Les deux amis se regardèrent avec un léger rictus, Camille tendit son poing et Sirius le frappa avec enthousiasme. Ils en avaient profité pour détendre les ressorts des fauteuils, il fallait bien que les Serpentards ait un endroit confortable pour se reposer. Dans le fond, Camille et Sirius étaient attentionnés, ils veillaient au bien-être de leurs camarades.
Quant à l'arc-en-ciel, il était là en signe de soutien, en signe de révolution. L'année dernière Marlène et Sirius avaient essayé de monter un groupe de soutien pour les personnes aux orientations sexuelles différentes. C'était Lily et Remus, très ouverts et renseignés sur le sujet par leur tante et cousins, qui avaient commencé à en leur parler en troisième année et cela les avait énormément intrigué. Notamment Sirius qui n'en avait jamais entendu parler au sein de sa famille si l'on exceptait les remarques méprisantes qui accompagnaient son oncle Alphard lors des réunions de familles.
Remus avait avoué à son ami après une soirée trop arrosée qu'il avait été son premier crush. Alors ils avaient lancé l'idée d'un club — encouragée par le professeur Dumbledore —qui fut refusé par le conseil des parents d'élèves et un grand nombre d'élèves tout simplement dégoûtés par l'idée. Sirius et Marlène avaient échangé leurs uniformes pendant une semaine en signe de protestation. Mais le clou du spectacle avait été James qui était arrivé en retard à un cours de Métamorphose, avec des cheveux roses. Sirius avait tout raconté par lettres à son amie qui avait éclaté de rire devant.
Malgré leur nouvelle décoration, Camille ne pouvait s'empêcher de trouver sa Salle Commune magnifique. Le sol en marbre d'un noir froid scintillait, les murs étaient aussi noirs originellement et un grand lustre en cristal pendait au milieu de la pièce. Une immense cheminée ornée des armoiries de Salazard Serpentard illuminait la pièce, dans son âtre crépitait un feu aux longues flammes vertes. Mais le plus grand attrait de cette pièce était l'immense baie vitrée donnant sur les sombres profondeurs du Lac Noir.
L'eau du fond du Lac étant verte, la pièce baignait dans des reflets verdâtres. De l'autre côté de la vitre transparente défilaient tout types de créatures marines comme des Strangulots, des sirènes aux allures envoûtantes et un calamar beaucoup trop grand pour être ordinaire. Les sirènes n'étaient guère polies d'ailleurs et Sirius ne manqua pas de se moquer de son amie lorsqu'elle leur fit un signe grossier de la main.
Après avoir fini « d'embellir » la pièce, les deux amis se dévisagèrent en souriant d'un air entendu. Sourires qui se figèrent en entendant un soupir derrière eux. Les deux amis se retournèrent vers la source du soupir pour se retrouver face à l'aînée de la fratrie Light, Sophie Light. Cette dernière observait la pièce avec un regard presque triste, résignée et déprimée.
— Oh ! Sophie, salua Camille avec gêne.
— Tu as décidément un sens de l'humour... Particulier, Camille. Et qu'est-ce tu fais avec lui ? rétorqua Sophie en désignant vaguement Sirius. Tu sais bien ce qu'y arrivera si les parents apprennent que tu le fréquentes toujours. Tu n'es pas revenue à Poudlard pour faire n'importe quoi.
— Si tu es venue nous faire la morale et lui reprocher ses fréquentations je pense pouvoir parler pour tout le monde en te disant que tu gâches l'ambiance Light, commenta Sirius en changeant un tabouret en pouf orange.
— Bien que j'estime que des conseils en matière de fréquentation ne te feraient pas de mal Camille, continua Sophie en ignorant Sirius. J'étais venue pour te féliciter. Te dire qu'au vu de ta répartition, tout n'était pas perdu... Que peut-être qu'un jour tu reviendrais finalement au sein de notre famille... Mais visiblement ce n'est pas le cas, déplora-t-elle en observant les murs repeints. Tu ne peux vraiment pas faire le moindre effort ? Te comporter comme une vraie Light ?
— Notre décoration ne te plaît pas ? Quel dommage, j'ai pensé à toi tout le long Préfète-En-Chef !
— Disons que le rouge est très surfait... On dit que c'est la couleur des idiots impatients imbus d'eux-mêmes. La couleur parfaite pour un Black prétentieux en somme, commenta Sophie en regardant de travers Sirius.
— Tu peux insulter les Black, ça ne me dérange en aucun cas, tu t'adresses au mauvais frère pour ça. Quant au rouge, je trouve que cela sied bien à mon teint. Le vert par contre jure affreusement avec tes cheveux...
— Une vraie Light ? Tu vis dans une tragédie grecque, Sophie ? se moqua Camille. Je m'en fiche totalement de cette famille ! Tu sais quoi ? Je suis ravie de déshonorer la maison Light. Viens Sirius, on va changer tout les tabourets en poufs !
— Personne ne changera les tabourets en poufs, s'irrita Sophie. Franchement Camille, dès la rentrée ? Tu ne pouvais pas attendre au moins deux jours avant de faire n'importe quoi ? Mais bon je suppose que ça aurait pu être pire, au moins tu ne fais pas partie de la maison des sangs impurs avec Black...
Camille se tourna brusquement à l'entente de l'insulte. Sa baguette glissa jusqu'à sa main, un froncement de sourcil prononcé déformant son visage. Sophie pouvait parfaitement voir tout le ressentiment dans les yeux de sa sœur.
— Ne dis pas ça... Ne dis pas ce mot. Plus jamais Sophie.
— Ou sinon quoi ? Tu vas m'agresser Camille ? Faire tout ce que tu détestes en t'attaquant à une personne sans défense ? ironisa Sophie. On n'est jamais capable de tenir une conversation avec toi comme d'habitude ! Mais ne sors pas ta baguette Camille c'est ridicule ! Tu te comportes comme une gamine capricieuse, c'est affligeant.
— Sors ta baguette.
— Bien sûr que non, je ne vais pas te faire de mal.
— Sors ta baguette ! siffla Camille, furieuse.
— Non. Je ne touche pas à ma soeur, traître ou non, rétorqua Sophie.
— Camille... Appela plus prudemment Sirius. Tu ne devrais pas faire ça je pense...
— Oh ça va toi ! Tu te souviens de notre conversation de tout à l'heure, Sirius ?
— Je n'ai jamais agressé mon frère. Maintenant range ta putain de baguette et contrôle-toi bordel.
— Ah oui ? Venant de toi je trouve ça déplacé, qu'est-ce qui s'est passé avec le Serpentard l'année dernière ?
Sirius blêmit en comprenant immédiatement à quel Serpentard Camille faisait référence et c'était sournois comme référence, même venant d'elle. Évoquer ce qu'il s'était passé avec Severus Rogue l'année passée c'était dégueulasse... Sirius avait fait de gros efforts pour s'améliorer depuis, notamment envers les Serpentards malgré son aversion presque viscérale pour eux.
— C'est un coup bas ça...
— Je suis une Serpentard, rétorqua Camille.
Sirius lui jeta un regard étincelant et siffla entre ses dents.
— Si tu lui jettes un sort, tu ne vaux pas mieux que ton père.
Le visage de Camille se tordit de fureur. Son coup partit tout seul, elle fit un mouvement brusque avec sa baguette et son sort atteignit un fauteuil à un mètre de Sirius — qui vola à travers la pièce. L'héritier de la maison Black ne cilla même pas, le regard dur et intransigeant.
— Range.
— D'accord c'est bon ! Je range.
Camille rangea sa baguette, l'air furieuse. Elle avait besoin de faire plus, de détruire plus. Frapper quelqu'un lui aurait fait énormément de bien à cet instant. Sophie ne bougea pas, se contentant de la fixer avec déception. Un mouvement dans le coin de la pièce fit alors converger les regards vers Evan Rosier qui se détacha de l'ombre pour rejoindre la sœur aînée.
— Pauvre idiots, soupira-t-il. Ça me fait plaisir de vous voir vous rebeller, je n'oublierai pas de vous rappelez à quel point vous étiez imbéciles avant, quand on se retrouvera chez le Seigneur des Ténèbres !
— Se retrouver ? Alors là non, désolé mon vieux... Tu risques d'avoir une grosse déception. Je sais que tu voulais absolument qu'on tue et torture des nés-moldus ensembles mais ça va pas être possible. Vois-tu je ne suis pas complètement cinglé, expliqua calmement Sirius.
— Ce ne sera pas possible pour moi non plus, j'ai aqua-hippogriffe, répliqua sèchement Camille.
Les deux préfets de Serpentard se contentèrent de les observer avec pitié et consternation. Sophie s'approcha alors de Camille, un sourire triste aux lèvres. Elle tendit la main gauche et elle lui caressera la joue doucement, la cadette arrêta de respirer à son toucher et son coeur se mit à battre plus rapidement alors qu'elle la regardait avec des yeux ronds. Sa manche avait légèrement glissé et Camille fixait son avant-bras avec horreur.
— Ne crois pas que tu peux tourner le dos à quatre siècles d'histoire familiale... Notre nom possède une force que tu ne soupçonnes même pas, lui rappela-t-elle avec tristesse. Tout comme le Seigneur des Ténèbres. Tôt ou tard tu te rendras compte de l'importance de notre lien et à ce moment-là il sera là lui... Nous serons tous là, lui dit-elle d'une voix étrangement douce. Vous vous amusez mais vous n'avez aucun idée du pouvoir du Seigneur des Ténèbres, sa force dépasse l'entendement... C'est tout bonnement terrifiant. Vous le rejoindrez que vous le vouliez ou non. Parce que c'est inscrit dans vos veines, ajouta Sophie en se relevant. C'est inscrit dans votre sang. La Marque c'est votre héritage.
— Voldemort est cinglé et assoiffé de sang comme de pouvoir. Tu crois vraiment que c'est ça l'héritage de notre famille ? protesta Camille. Tu ne te rappelles pas de Grindelwald ? De l'horreur qu'il a apporté et du scandale qui a frappé ta si chère famille ?
— Notre famille. Et Voldemort n'est pas Grindelwald, il est différent.
— Il est pire tu veux dire. Pire et il a moins d'influence...
— Moins d'influence ? Je ne dirais pas ça... Il est très persuasif, trop même. Mais on verra ce que tu raconteras encore comme idioties quand tu le rencontreras Camille...
— Pareil pour toi Black, lança Evan en donnant une tape sur l'épaule de Sirius. Ton frère l'a compris, je pense que tu peux aussi le faire ! Heureusement que lui est obéissant.
À ces mots, Sirius tourna la tête et fixa Rosier avec un regard brûlant de haine, ses bras croisés sur sa poitrine se resserrant imperceptiblement.
— Ne me touche pas, siffla-t-il. Et je pense que tu as autre chose à faire que de t'occuper de mon frère, il a quinze ans bon sang.
— Je n'ai pas besoin de m'occuper de lui à vrai dire. Il vient tout seul vers nous bien gentiment, ricana Rosier alors que Sirius blêmissait. Comme un brave petit chien...
Rosier lui offrit un grand sourire, lui souhaita bonne nuit et se retourna vers les escaliers. Sophie le suivit mais alors qu'elle contemplait les murs, elle se retourna brusquement avec un léger sourire.
— Évidemment moins dix points pour Gryffondor et deux heures de retenues chacun, ajouta Sophie. Bienvenue à Poudlard, Camille. Tu m'avais manqué petite sœur...
Elle s'en alla dans les escaliers, grimpant chaque marche deux à deux. Ce ne fut que quand elle eut disparu que Camille desserra ses poings, le regard vide. Sirius la regarda avec colère, avec une rage qu'il avait du mal à contenir.
— Par la baguette de Merlin ! Dire que d'un coup, je l'aurais fait traverser la vitre et rejoindre ses congénères Strangulots, jura Sirius en donnant un coup de pied dans un fauteil. On devrait demander à Maugrey d'arrêter ce salaud de Rosier !
— Il a sûrement mieux à faire que d'attraper des élèves prétentieux... Bon sang ce que je la déteste, répétait Camille en boucle, les yeux brûlants. Pourquoi... Pourquoi elle les a rejoins ? C'est stupide ! Voldemort c'est... C'est... Elle n'aurait jamais dû le rejoindre ! Tout ça c'est de la faute de sa faute, à notre foutu père ! À notre enflure de père !
— Les Black et les Light ne seront jamais parents de l'année ça c'est sûr... J'aurais aimé être né autre part, marmonna Sirius après un temps de silence. Chez James ça aurait génial... Et ces foutus préfets n'ont aucun goût, elle est sensationnelle notre décoration.
— Ils ne savent pas apprécier le travail d'artiste à sa juste valeur, ajouta Camille.
Elle essayait de sourire, elle essayait vraiment, mais il avait l'air désespérément forcé et faux. Sirius la fixa, mais son sourire à lui n'arriva jamais alors celui de Camille disparut. Il s'approcha d'elle en soupirant et l'entoura un instant de ses bras dans un geste protecteur, avant de s'écarter légèrement.
— Je pense que je vais aller me coucher. À demain prince charmant, salua Sirius en la relâchant.
— À demain, princesse.
Il se retourna et lui sourit finalement avant de s'enfoncer dans le mur et de disparaître.
« Ah c'la fait longtemps que j'ne m'étais pas retrouvé sur une personne aussi... Conflictuelle ! J'me souviens pourtant parf'tement d'ta mère. Une véritable Serpentard, 'xactement comme ta soeur... Tu leur ressembles b'coup, et pourtant t'es très différente. T'as la même ruse, la même ambition, la même envie de faire de grandes choses ! Mais je vois aussi d'l'intelligence, d'la créativité... D'l'arrogance et... Holà un p'trop de loyauté gamine... Où vais-je pouvoir te mettre petite ? Serdaigle et Gryffondor m'apparaissent aussi comme d'éventuelles alternatives... Non... Serpentard te forgera pour l'avenir qui t'attend ! De plus cet épisode de Tour me conforte dans mon impression. Tu es véritablement ... Bon bon... Ne t'emballe pas. Et voici un conseil que j'te conseille de suivre ! Ne renie pas ta maison, les idées qui évoluent là-bas sont différentes de ses principes, n'oublie jamais c'la. Alors sois en fière ! »
« Il n'y a plus aucun doute, ce sera...Serpentard ! »
Camille était sûre de deux choses. Premièrement elle n'avait jamais autant détesté un objet de toute son existence. Deuxièmement... Elle allait leur montrer que Serpentard ne rimait pas avec trouillard.
***
— Bon il est où cet abruti ? Il est minuit passé ! Ah même pas, il est plus d'une heure ! s'énerva James en faisant les cent pas dans le dortoir. Non mais... C'est une heure pour être seul dans les couloirs ? Quel imbécile celui-là !
Cela faisait environ une heure que James marchait et grognait au milieu du dortoir des Maraudeurs. Peter bâillait bruyamment depuis son lit. Allongé sur le dos, il comptait les minutes avec ennui. Remus était assis en tailleur sur son lit, lisant tranquillement un livre en observant James du coin de l'oeil. Il réprima un fou rire quand il entendit James lister les raisons pour lesquelles Sirius était "un sale voyou". Leur camarade de dortoir, Edward Curphy, ne se gêna pas et explosa de rire, s'attirant le regard noir de Potter.
Alors que James se mettait dans tout ses états pour son meilleur ami, Remus ne s'inquiétait pas vraiment. Sirius savait se débrouiller. Puis ce n'était pas la première fois qu'il déambulait seul, tard dans les couloirs. Mais quand Edward se leva pour aller au toilette, il se leva tout de même de son lit en soupirant d'exaspération. Il s'accroupit devant une commode et ouvrit le tiroir du bas pour en sortir un précieux bout de parchemin blanc.
— Tiens James, ce sera plus pratique que d'insulter la porte.
— Qu'est-ce que... Ah ! Merci Lunard ! répondit James en posant sa baguette sur le parchemin. Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises !
Remus s'approcha de son ami en se plaçant derrière lui pour voir les fameuses inscriptions s'imprimer sur le papier jauni, celles qui le faisaient sourire à chaque fois.
« Messire Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue sont fiers de vous présenter :
La Carte du Maraudeur. »
Remus se sentait étrangement nostalgique en lisant ces mots. Il lui semblait que c'était encore hier que Sirius proposait l'idée de faire une carte pour éviter de se perdre dans cet immense château ou de se faire prendre par Rusard. C'était Peter qui l'avait dessiné et qui était parti en éclaireur prendre des repères. Remus avait jeté les sortilèges de camouflage, James les traqueurs et Sirius était celui qui avait installé le système des insultes sur la carte.
Remus se souvenait aussi parfaitement de la colère mais surtout de la reconnaissance qu'il avait ressenti quand ses amis lui avaient annoncés leur plan pour l'aider durant ses transformations en loup-garou, se changeant en animaux devant ses yeux ébahis. Il avait d'abord paniqué et avait commencé à leur crier dessus mais ils s'étaient simplement retransformés et lui avaient sourit en réponse. C'était ce jour que leur amitié était devenue aussi indéfectible.
— Patmol arrive ! déclara James fortement.
— Préparez le pop-corn, maugréa Remus s'installant confortablement sur son lit.
Edward réapparut à ce moment-là et s'installa aussi sur son lit avec un petit sourire, ses mains calées sous son menton. James se posta devant la porte, les bras croisés, tapant du pied par terre d'un air furieux. Remus attrapa un tablette de chocolat au caramel alors que Queudver sortait des dragées et s'asseyait sur le lit de Remus en pouffant.
Une poignée de secondes plus tard, ils entendirent des bruits sourds dans le couloir et la porte s'ouvrit brusquement sur Sirius qui affichait un air fatigué mais encore et toujours son éternel sourire en coin. Ah qu'est-ce qu'il les énervait avec ce sourire à la noix. Remus était prêt à parier qu'il mourrait en continuant de les narguer avec. Ils l'enterreraient comme ça. Quand Sirius vit tout ses amis vautrés sur leurs lits, il fronça les sourcils. Il s'apprêtait à prendre la parole quand une tempête d'hyper-activité nommée James Potter lui sauta dessus.
— JE PEUX SAVOIR OÙ TU ÉTAIS ? JE ME SUIS SUPER INQUIÉTÉ ! Je n'aurais pas du tout du te laisser avec l'autre tarée ! s'emporta James.
Sirius le fixa quelques instants d'un air perplexe avant de soupirer. Il retira les mains de son meilleur ami de ses épaules et se tourna vers ses amis avec résignation.
— James la maman hippogriffe est de retour ? demanda-t-il.
— REGARDE MOI QUAND JE TE PARLE !
Les trois autres hochèrent la tête de concert, le même grand sourire placardé sur leurs visages. Edward en profita pour voler des dragées à Peter. Ce dernier voulut prendre du chocolat à Remus, mais le regard que le loup-garou lui adressa l'en dissuada. Personne ne touchait au chocolat de Remus Lupin. Une poignée d'élèves l'avaient appris en perdant quelques doigts.
— Pourquoi rentres-tu aussi tard Sirius Elizabetha Potter ? Quand tu rentres tard tu laisses un mémo ! Je te le répètes depuis des années... C'est quand même pas sorcier, non ? Hé, t'as compris ? C'est pas sorcier ?
Et voilà, il suffisait d'une blague qu'il avait lui-même raconté pour que James se mette à rire tout seul.
— Tu es bizarre ce soir, James... Presque autant que tes blagues sont nulles, se moqua Sirius.
— Mes blagues sont très bien ! Où étais-tu, avec qui étais-tu et que faisais-tu ?
— Attends avant de répondre je vais chercher une lampe pour que tu me la braques dessus ! Tu feras plus crédible, répondit Sirius en dépassant James.
Il fit mine de chercher quelque chose avant de lever les yeux au ciel et d'aller s'asseoir sur son lit en enlevant sa cravate et sa cape.
— Qu'est-ce qui t'as pris autant de temps ? demanda Remus plus calmement.
Sirius leva la tête et le regarda sans répondre. James hocha alors soudainement la tête, l'air d'avoir compris quelque chose. Ce quelque chose le fit sourire avec moquerie et il répondit à Remus en ignorant les regards noirs de Sirius.
— Mais voyons Lunard... Nous avons laissé Patmol en charmante compagnie ! Et que ferais notre célèbre Black en si charmante compagnie qui lui prendrait autant de temps ?
James le dévisagea en battant des paupières avec un sourire en coin plus que suggestif. Remus roula les yeux en comprenant le sous-entendu, mais il lança un regard interrogatif à son ami, sa curiosité piquée à vif. Peter semblait perdu et Edward pouffa dans sa main en essayant de ne pas se faire remarquer. Sirius, lui, semblait gêné, chose qui arrivait... Et bien jamais en fait. Il se passa la main dans les cheveux nerveusement, cherchant ses mots.
— Camille est mon amie jamais je coucherais avec elle, dit-il en pesant ses mots l'air gêné.
Toujours aussi subtil Sirius. Cela valait la peine de peser ses mots... James haussa un sourcil surpris, et surtout sceptique, et Sirius évita le regard de ses amis. Queudver s'étouffa sur ses dragées et Edward éclata pour la millionième fois de rire.
— Mais bien sûr, dit James en levant les yeux au ciel.
— Elle te plaît, hein ? ajouta Remus avec un sourire qui se voulait encourageant.
Sirius haussa les épaules d'un geste qui se voulait désinvolte.
— Oh mon dieu Black ! Tu as récupéré un coeur ? Tu t'es sérieusement entiché d'une fille ? s'exclama Cornedrue avec surprise.
Pour toute réponse Sirius lui lança un regard incendiaire et repassa une main dans ses cheveux d'un geste agacé. Edward s'arrêta de rire, l'air choqué et Peter commença à tousser toujours en s'étouffant sur un morceau de dragée. Remus lui tapota le dos pour l'aider et adressa un regard curieux à Sirius.
— Ça va, ça va ! Ce n'est pas un drame à ce que je sache ! C'est mon amie et elle me plaît c'est tout. C'est pas nouveau ça. De toute façon, nous deux ça n'arrivera pas, déclara Sirius catégorique.
— Mais pourquoi ? demanda James abasourdi. Et comment ça c'est pas nouveau ?
— Pour beaucoup de raisons que tu ne comprendrais pas, toi l'éternel romantique.
— Dis toujours pour voir ! Et je ne suis pas un éternel romantique...
— Eh bien... Ça ruinerait notre amitié, elle ne veut pas de relation romantique et puis l'amour rend idiot, expliqua méthodiquement Sirius.
— N'importe quoi !
— Oh t'es sûr ? Regarde toi avec Evans. Ou Edward et Emilie.
— Ma relation avec Lily est parfaite ! Elle est juste moins réceptive à l'amour qui nous unit.
— Qu'est-ce qu'on a Emilie et moi ? bougonna Edward en croisant les bras.
— Vous êtes mignons ! Ça m'horripile ! Hors de question que j'ai ce genre de relation, affirma Sirius.
— Parce que tu crois que Light est le genre qui dit des mots d'amours et te colle tout le temps ? demanda James, amusé. Je ne l'ai pas beaucoup vu mais je pense qu'elle est plus genre à se moquer de toi ou te frapper au moindre mot de travers.
— Du peu que j'ai vu Camille n'a pas l'air de se faire marcher sur les pieds. Et elle a du caractère, elle est parfaite pour toi ! ajouta Remus.
— Non. Elle et moi c'est juste... Je ne peux pas. Rien que nos noms sont incompatibles. Ce serait le bordel avec ma famille, et sa famille aussi.
— Tu es Sirius Black ! Tu réussis l'impossible ! Et depuis quand ton nom importe ? lança James en le regardant de la même façon que Dumbledore, par-dessus ses lunettes.
— Les gars, c'est non ! Camille et moi ça n'arrivera pas ! Jamais, décréta Sirius en prenant une courte pause où il déglutit lentement. Maintenant bonne nuit ! C'est toujours ma vie que je sache...
James leva les yeux au ciel et grommela contre Sirius dans sa barbe inexistante. Peter marmonna une malédiction à l'encontre de ses dragées en se couchant et Edward boudait toujours à cause de la remarque de Sirius sur son couple. Il avait décroché de la conversation depuis cette remarque négative ce qui expliqua qu'il se penche vers Remus avec un air interrogateur.
— Dis, Camille c'est bien une fille ? demanda-t-il.
Ce dernier éclata de rire en répondant affirmativement à Edward. James s'approcha alors du loup-garou, son sourire malicieux étirant de nouveau ses lèvres.
— Dix gallions qu'ils sortent ensemble d'ici les vacances de Pâques, paria James
— Vacances de Noël.
— Tenu.
Ils se serrèrent la main.
***
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